Dimanche ensoleillé, repos mérité...[PV Ryuu...]

Rônin

Le soleil était levé mais pas lui. Nowaki avait du mal à se réveiller ce matin. Ni bruit, ni présence pour l'aider à se motiver. Et pourtant il fallait qu’il se lève on était dimanche, il faisait beau et avec la semaine qu’il avait eue il avait bien besoin de décompresser…

Cette semaine il avait travaillé presque tous les soirs après les cours, et hier il avait été faire quelques courses pour la semaine d’après. Donc il avait décidé qu’aujourd’hui serait une journée farniente. Toujours dans son lit, il commença à réaliser qu’il était seul dans la chambre. Tant mieux au moins personne ne l’embêterait au réveil. Il daigna regarder son portable pour voir quelle heure il était et fût horrifié de voir qu’il était dix heures passées. Là son sang ne fit qu’un tour. Il se leva, prit des affaires propres et fila à la douche. Hallucinant, il semblait n’y avoir personne aujourd’hui. Les couloirs étaient vides ou presque et les douches aussi…oui en même temps à 10h du mat c’était pas non plus si étonnant que ça. Il rigolait tout seul.

Après la douche, il s’habilla, chemise et jean, cool mais pas non plus débraillé ; et pour le petit déjeuner il décida de grignoter plus qu’autre chose vu que de toute façon pour midi il avait anticipé et avait préparé un bento super méga rempli. Et oui hier il avait fait ses courses et avait profité du temps qu’il avait pour faire son bento pour sa journée glandouille. Il prit son sac à dos et commença à mettre tout ce dont il avait besoin dedans : donc le bento, mais aussi son mp3, son portable, sa console et aussi un ou deux bouquins histoire de faire autre chose que se déchirer les yeux sur ses différents écrans. Il sortit de la chambre et se dirigea vers les escaliers.
Une fois à l’extérieur le soleil lui fit du bien. Il aimait la lumière et il allait en profiter. Nowaki se dirigea d’un pas tranquille vers le parc, écouteurs sur les oreilles. Oui son plan était de s’installer confortablement sous un arbre dans le parc et écouter de la musique en jouant à la console. Drogué un jour, drogué toujours. Ces derniers temps il n’avait pas trop le temps de s’adonner à son loisir préféré : le numérique. Mais il allait se rattraper.

Il arriva au parc. Il y avait du monde mais bon pas trop non plus. Il fit en sorte de ne déranger personne en le traversant. Certains jouaient, d’autres répétaient leur pièce de théâtre visiblement, enfin tous profitaient de ce jour radieux. Il repéra un arbre non loin de là et décida de s’installer. Nowaki posa son sac, s’assit par terre et déballa ses affaires. Il sortit son portable pour l’avoir à côté de lui au cas où il sonnerait, et prit ensuite sa console. Il se cala confortablement contre l’arbre et commença à jouer.

Il se rendit vite compte que le soleil était quand même chaud et au final il déboutonna le haut de sa chemise. En plus d’avoir moins chaud il se dit qu’il allait prendre un peu des couleurs. Il se remit à son jeu et disparut. Il disparut entre guillemets, sa conscience du moins. Il perdit la notion du lieu où il se trouvait et parlait à sa console. Comme tout joueur de base quand on perd on râle après son ordi ou autre…et Nowaki ne faisait pas exception. Il était timide mais ce n’était pas un calme en toutes circonstances et surtout, surtout il était mauvais perdant et quand son petit personnage ne faisait pas exactement ce que lui voulait, il pouvait rapidement péter un plomb. Là il se mit à parler à sa console lui expliquant le pourquoi du comment il n’était pas content, genre la console comprend…Mais surtout il ne vit pas que certains le regardaient et encore moins que parmi eux se trouvait quelqu’un qu’il connaissait. En tant que rônin il ne connaissait pas trop de monde sauf lui…Et pas forcément le plus discret…

Élève de la 1-A

Cool (ironie quand tu nous tiens) ! Le soleil brille, les oiseaux chantent... et Ryuu n'a rien à faire ! Non, non : sérieux ! Il est passé 10 heures et l'adolescent n'a – plus – rien à faire. Car au départ il avait un truc de prévu. Quand même... sauf que c'est un peu tombé à l'eau à un moment donné. Ce qui donna pour résultat une belle marque rouge sur la joue. Mais revenons environs deux heures plus tôt pour mieux comprendre. À huit heures, alors que deux de ses colocataires dormaient encore du sommeil des justes – les deux bruns en l'occurrence –, Ryuu s'était levé histoire de se préparer pour son rendez-vous. Une jeune adolescente d'une école voisine voulait passer la journée en sa compagnie et le jeune homme n'avait émis aucune objection.

Sauf que voilà : une fois arrivé au rendez-vous, la demoiselle fut assez surprise de tomber sur Ryuu et cinq autres personnes. Trois garçons et deux filles. En effet, notre bishônen ne tenait pas spécialement à un rendez-vous galant avec la collégienne et il s'était donc permis d'inviter des amis, venus au rendez-vous à peu près en même temps que lui. Sauf que deux arrivèrent par bus, un troisième finissait d'attacher son vélo à un parking prévu à cet effet et les deux demoiselles arrivaient tranquillement quand la petite Jurii s'énerva. Car oui, la demoiselle voulait être seule avec Ryuu et non pas avec lui ET les autres. D'autant qu'elle les connaissait tous, dont un qui était indéniablement son prétendant depuis la maternelle.

C'est ainsi qu'elle prit Ryuu à part et lui expliqua son mécontentement. En réponse, notre bishônen se contenta alors de lui expliquer qu'elle ne pouvait malheureusement pas avoir ce qu'elle souhaitait : tout bonnement parce qu'il n'était pas intéressé. Il l'aimait bien, mais ça s'arrêtait là. Et voilà comme cinq autres adolescents (entre autres personnes) furent témoins d'une gifle magistrale et d'une petite furie qui choppa le bras de son prétendant en ordonnant presque aux quatre autres de suivre ou de partir. Ce que tous firent, pour laisser Jurii avec celui qui était amoureux d'elle depuis le bac à sable et s'en aller chacun, deux par deux, en amoureux de leur côté.

Il n'y avait que Ryuu qui était seul, mais c'était le cadet de ses soucis. Il finirait bien par trouver une autre occupation et c'est dans cette optique qu'il rebroussa chemin. Marchant tranquillement dans le parc tout en se frottant la joue. *Et bah... y en a de la force dans ce petit corps ! J'ose pas imaginer ce que j'aurais ramassé si j'avais réellement été un salopard de première, comme elle a dit. Ah la vache* pensa-t-il en vérifiant à grand coups de grimace si sa mâchoire était encore opérationnelle. *Mais elle m'a boxé en fait, c'est pas possible. Une gifle ne peut pas faire si mal quand même...* réfléchit-il en levant les yeux *Bah non... pas que je me souvienne.* Parce que non, ce n'était pas la première fois, et sans doute pas la dernière non plus.

Mais alors qu'il en était à son énumération mentale de toutes les gifles qu'il avait pu se prendre, voilà qu'une voix familière l'ôta de sa réflexion. Un charabia assez étrange, cela étant dit. Suffisamment pour que notre sale gosse se rapproche. Les reproches venaient de derrière un arbre. C'est pourquoi, nonchalamment, Ryuu fit quelques pas dans cette direction jusqu'à voir un profil familier. La preuve, il l'avait vu pas plus tard que ce matin. Le retour de Jurii occupée à engueuler quelqu'un d'autre ? Cela aurait pu mais non. C'était le petit Bisounours de service. Pourquoi ce surnom, Ryuu n'en avait aucune idée mais il trouvait qu'il allait bien à son colocataire. Pas qu'il soit rond et joufflu mais parce qu'il avait cette bouille qui donne envie d'être cajolé... comme un nounours.

Sauf que là, l'adolescent avait plutôt envie de se délecter de ce monologue. C'est pourquoi il se contenta de poser une main sur le tronc d'arbre, le bras tendu et une jambe légèrement croisée devant l'autre. Ainsi mis, il surplombait son colocataire tout en laissant à ce dernier l'opportunité de voir qu'autour de lui, pas mal de monde était assez surpris de le voir sermonné sa console de jeu. Ce n'est que là que Ryuu sourit en coin tout en se retenant de rire.

« Belle prestation ! » lança-t-il alors tout à trac en applaudissant de plus en plus fort.

Il poussa même le vice en marchant suffisamment pour inciter les gens alentours à applaudir (et surtout ne plus se retenir de rire) et finir droit comme un « i » face à Nowaki. Sauf qu'il savait que ce dernier était un brin réservé. C'est pourquoi, après avoir apporté l'effet escompté, il se tourna vers les gens encore présent et les salua. Faisant une révérence digne d'un comédien qui a fini sa prestation scénique et une fois redressé à nouveau, fit des gestes significatifs pour qu'ils s'en retournent à leurs occupations. Ce qu'ils firent de bonnes grâces maintenant que le spectacle était réellement fini à en juger par Ryuu qui termina de convaincre les derniers réfractaires en leurs faisant de gros yeux pour qu'ils aillent voir ailleurs.

Rônin

Comment…mais comment avait-il fait pour louper ça ? Nowaki était en train d’expliquer à sa console que quand on appuie sur le bouton pour faire sauter le personnage, on aimerait que ce personnage saute ni avant ni après mais au moment où on appuie sur ce foutu bouton. Et tout énervé qu’il était, il ne s’était pas rendu compte qu’il avait élevé la voix. Et c’est quand il entendit Ryuu qu’il prit conscience de tous les regards qui étaient posés sur lui. Il rougit immédiatement et son cœur s’emballa. Il était le centre d’attention du parc…même pour un court instant cela suffisait à lui faire perdre tous ses moyens. Ryuu en avait profité pour transformer la scène en un petit spectacle. Fidèle à lui-même il faisait le clown mais surtout il était venu en aide à Nowaki. Le garçon timide ne le comprit qu’après, quand il vit que son colocataire faisait en sorte de faire fuir les derniers badauds. Une fois le calme revenu, Nowaki reprit une respiration normale et commença à être un peu moins rouge. Tout honteux cependant d’être passé pour un couillon devant tout le monde, il éteignit sa console, puis se leva et remercia le jeune garçon.

"Merci beaucoup…euh…" Il ne savait pas trop quoi dire en fait, il était encore tout honteux. Il se rendit compte qu’il jouait avec ses mains alors il les mit dans ses poches. Il devait paraître suffisamment nerveux comme ça. Il regarda Ryuu, sourit et finalement reprit la parole :

"En fait tu viens de voir un de mes pires côtés je crois. Je suis très mauvais perdant et surtout quand la console fait pas ce que je veux. Du coup j’ai tendance à m’énerver un peu et le ton monte. Sauf que là j’ai oublié que j’étais au parc…. Et sans toi je sais pas si je m’en serais sorti tu vois…" Il n’était pas bien les mains dans les poches donc il les enleva et proposa à Ryuu de s’asseoir…. Etre debout attirait encore un peu trop l’attention de certains promeneurs. Il était embêté, il ne savait pas trop quoi dire à Ryuu…pourtant ils étaient colocataires mais jusque-là ils n’avaient pas eu l’opportunité de réellement discuter ensemble. Il aurait bien fumé une cigarette pour se détendre un peu mais il se refusait à fumer devant un mineur. Il regarda alors sa montre et vit qu’on approchait de la fin de la matinée. Il se demanda si le jeune garçon comptait rester un peu ou s’il était juste de passage. Pouvait-il lui poser la question ou pas. En fait si le jeune homme comptait rester il aurait pu partager son bento avec lui…mais un jeune garçon de son âge par un si belle journée devait avoir bien mieux à faire que de rester avec un mec de chambrée plus âgé que lui et accroc aux jeux vidéo. Nowaki gambergeait. Son téléphone émit un petit bruit. Il s’excusa et lu le message qu’il venait de recevoir. Il émit un léger grognement. Son planning de lundi soir venait d’être modifié…même le dimanche il pensait aux horaires ce foutu chef. Il rangea son portable et décida de demander à Ryuu s’il voulait rester.

"Je…je me demandais si tu allais rester un peu ou si tu faisais que passer en fait…j’ai un bento dans mon sac et si tu n’as rien de mieux à faire on pourrait partager…" Il avait l’impression d’être une fille qui proposait son bento à l’homme de ses rêves. Oui Nowaki était gay, oui Ryuu était mignon mais beaucoup trop jeune. Du coup, trouvant sa question bizarre il enchaina de plus belle :

"Mais si tu avais d’autres projets te gênes pas hein…c’était juste pour te remercier…d’être intervenu tout à l’heure…et je…pardon j’ai pas l’habitude de beaucoup parler, je m’emmêle un peu" et il sourit du mieux qu’il put attendant la réponse du jeune garçon.

Élève de la 1-A

Il s'avéra que dans la foule (bien grand mot cela dit), une jeune personne que nous laisseront dans l'anonymat, avait le même humour que Ryuu. À tel point que ce quelqu'un lança une petite pièce à l'adolescent qui la réceptionna entre les paumes de ses mains, au même instant que Nowaki vint pour le remercier. C'est pourquoi notre bishônen sembla plus fasciné par le petit yen qu'il tenait tel un papillon délicat entre ses mains, que par les dires de son colocataire. Malgré tout... il esquissa un petit sourire en guise de simple réponse, laissant planer le doute, quant à savoir si c'était parce qu'on venait de lui dire merci ou parce qu'il semblait tenir quelque-chose de plus précieux que 0,0095 Euros.

C'est donc en feintant l'indifférence – trop accaparé par l'observation de la petite pièce tout à fait banale – que Ryuu écouta son camarade qui avait bien besoin (apparemment) de ce semblant de j'en-foutisme pour oser raconter la suite. Sauf que bien sûr, Nowaki avait le chic pour déclencher l'euphorie de son colocataire qui fourra la pièce dans sa poche tout en laissant s'échapper deux trois éclats de rire. Pour un peu, plusieurs aurait pu se demander qui était l'aîné des deux... Ryuu le premier ! Ce qui était une des nombreuses raisons qui l'amusaient alors qu'il reposa enfin son regard sur le timide jeune homme. *Et sans toi, je ne sais pas si je m'en serais sorti, tu vois... oui, je vois tout à fait* ria-t-il dans son fort intérieur.

Pourtant, loin de lui l'idée de s'en vanter. Il l'avait fait : un point, c'est tout. Ryuu fut même à deux doigts de lui dire qu'un merci était inutile si Nowaki n'avait pas à nouveau montrer son stress. Même envers lui... Ce qui lui semblait tellement étrange compte tenu que ; petit un : Nowaki était plus vieux ; petit deux : ils étaient colocataires ; petit trois : Ryuu n'avait pas une tête à manger qui que ce soit... pas à sa connaissance en tout cas. Dès lors, il aurait compris les bredouillements si il avait s'agit de Hiroki ou Shikkan mais soit. Notre bishônen n'allait pas relever le mot et se contenta d’acquiescer en suivant son aîné vers l'arbre.

Par politesse même, il resta un instant encore debout pendant que son colocataire lisait son message. Bien qu'à voir la grimace de Nowaki, Ryuu mourrait d'envie de savoir ce qu'il contenait. Mais non ! Il ne pouvait pas ! C'est pourquoi il se contenta de rester planté là, les mains dans les poches arrières de son jeans gris/blanc usé bien que totalement neuf. Et toujours par politesse (oblige), l'adolescent détourna la tête pour regarder aux alentours, prenant une grande inspiration avant de reporter son attention au Senpai. Surtout qu'il parlait de manger !! Ryuu en zappa complètement la tentative d'explication qui s'en suivi. Nowaki bredouillait toujours son histoire de merci et de son problème de communication, que déjà le cadet était à croupi près de lui, les coudes en appui sur ses genoux (à lui, pas ceux de Nowaki voyons !!)

« Montre ! » lança-t-il en se parant à nouveau de son large sourire.

Sauf que Ryuu n'aimait pas se contenter de ça, compte tenu qu'il lui semblait être impoli en se limitant de ce mot. C'est donc ainsi qu'en laissant son postérieur rejoindre le planché des vaches tout en gardant plus ou moins la même posture pour ses bras et ses genoux, que le jeune homme continua avec son éternel franc parlé.

« Comment dire non à un bentô... mais » objecta-t-il plus posément, tout en marquant une légère pause « aucune fille ne va m'en vouloir de manger à sa place. »

Il avait déjà eu affaire à une fille aujourd'hui et il ne tenait pas vraiment à se faire une nouvelle ennemie. D'ailleurs, rien que d'y repenser, Ryuu se frotta la joue qui avait été boxée un peu plus tôt.

Rônin

Nowaki sourit en constatant que Ryuu acceptait son offre. Le jeune garçon s’était posé juste à côté. Le petit geste qu’il avait eu sur sa joue interpella légèrement Nowaki et en y regardant de plus près elle était un peu plus rouge que l’autre. Etant donné que l’allusion concernait une fille, il sourit imaginant facilement ce que ce rouge cachait : une claque sans doute…pourtant il imaginait mal Ryuu manquer de respect à une fille. C’était un adolescent gentil et poli la plupart du temps. Il était curieux de savoir ce qui avait bien pu se passer. Mais il ne pouvait pas le lui demander comme ça de but en blanc. Il sorti donc des baguettes et en donna à Ryuu pour commencer le repas. Rien de transcendant mais la quantité y était : légumes sautés, des onigiris divers et variés, quelques légumes crus pour le côté fraicheur et en dessert des mochis dans une jolie boite et des biscuits plus classiques.

Nowaki posa le bento sur le petit carré de tissu et annonça un "itadakimasu" discret mais joyeux comme ouverture des hostilités. Manger était une chose qu’il adorait, cuisiner aussi d’ailleurs et il espérait que le tout conviendrait au jeune garçon.
Mangeant tranquillement, il ne savait pas trop quoi dire, alors il observait Ryuu qui avait plutôt l’air satisfait. Finalement au bout de quelques minutes de silence, Nowaki se dit qu’il devait lancer une conversation. Ryuu ne le mangerait pas loin de là, et puis il le connaissait mieux aujourd’hui et il sentait que sa timidité s’estompait doucement. Levant la tête il lui demanda alors :

"Je suis content que tu sois resté du coup le repas est plus sympa." Il fut interrompu à nouveau par son portable. Il posa ses baguettes et lu le message. Sa réaction fut cette fois-ci un peu plus prononcée que tout à l’heure. De nouveau ses horaires avaient été modifiés.

"Mais c’est pas vrai il a que ça à faire le dimanche ou quoi…" ragea-t-il pour lui-même. Puis regardant Ryuu il expliqua brièvement ce qu’il se passait :

"Ah ah désolé, je râle mais j’ai un patron qui adore modifier les horaires de ses employés, dimanche compris. Tout à l’heure il a modifié mon planning de lundi soir et là j’apprends que celui de mardi est aussi modifié…J’adore…" Il se remit à manger et continua :

"Mais sinon tu avais peut être rendez-vous avec des amis tout à l’heure…je…je n’ai pas perturbé tes plans au moins ?" Question stupide étant donné que Ryuu était resté de son plein gré, il décida donc de se rattraper en ajoutant :

"Ou alors ce sont tes plans qui ont été perturbés et du coup j’ai bien fait de t’inviter…" et il enfourna une bonne bouchée d’onigiri, attendant de voir si le garçon allait lui répondre. Et surtout attendant de voir s’il allait avoir un indice concernant cette joue un peu plus rouge que sa collègue. Ryuu avait fait allusion à une fille tout à l’heure sans autre explication. Le meilleur moyen de donner envie de poser la question : une fille ? Curiosité quand tu nous tiens…

Élève de la 1-A

Les yeux de notre bishônen se mirent à pétiller en voyant le contenu du bentô. *Alors là...* son regard se posa plusieurs fois, tour à tour, sur le déjeuner et sur le visage de son colocataire. *...C'est lui qui a fait ça ?* à croire que Ryuu avait le chic pour tomber sur des gars capables de faire aussi bien, voire mieux, que les filles. Quant à lui, il se souvint que sans Eiji la dernière fois, ses cupcakes n'auraient ressemblé à rien du tout ! Donc ça le surprenait toujours de voir les aptitudes de ses congénères. Sans compter que c'était bon ! Un « Hum » de délice se perdit même dans sa dégustation, laissant comprendre à quel point il trouvait le repas savoureux. Ce n'est pas lui qui réussirait ça...

Par contre, son compagnon l'extirpa de sa réflexion en le remerciant... encore ! Bien que cette fois ci, cela se résumait à une simple démonstration verbale de son contentement à avoir Ryuu à sa « table ». Mais alors que notre bishônen remua la tête négativement, près à joindre la parole au geste, il dut se contenter de fusiller le téléphone du regard : compte tenu qu'ils se retrouvaient encore interrompus par cet engin de malheur. Laissant un adolescent la bouche entrouverte, un « non » accroché aux lèvres sans pour autant se faire entendre.

*Non, c'est moi qui te remercie de m'avoir invité à partager ton repas*

Quant au « non » qu'il avait failli dire, voilà qu'il fut aussitôt remplacé par deux lèvres perdues entre l'idée de rire ou de s'écarter encore plus l'une de l'autre quand Nowaki ragea sur son téléphone. Mais ce fut finalement un petit éclat de rire qui trahit notre jeune homme qui baissa les yeux un instant sur le bentô, hésitant sur la nourriture à prendre.

« Je vois... »

Sur un ton amusé, Ryuu s'empara d'un légume cru pour ensuite reposer son regard dans celui de son vis-à-vis. Ne cachant absolument pas sa bonne humeur, il tenta de garder son sourire malgré le mouvement de ses mâchoires sur l'aliment. Carotte qu'il essaya de manger rapidement compte tenu qu'une question lui fut enfin adressé. Sauf que – encore une fois – il fut retenu de répondre, par son interlocuteur cette fois. Ce qui entraîna un nouvel éclat de rire tandis que le bout de carotte descendait dans le mauvais trou : faisant immanquablement toussoter Ryuu en même temps.

« Non... » avait-il commencé pour ensuite reprendre tout en se tapant sur le torse pour que le légume retrouve le droit chemin « j'ai écourté un rendez-vous. »

L'espace d'une seconde, il revit les yeux furibonds de la jeune fille d'un peu plus tôt, entendit à nouveau ses mots et tout aussi machinalement, sa main retourna sur sa joue pour la frotter. Souriant rien que de s'en souvenir.

« Compliqué de faire comprendre à une fille qu'on ne l'aime pas autant qu'elle voudrait. »

Le regard coupable qu'il lança à Nowaki devait en toute logique confirmer à ce dernier qu'il avait bien été giflé. D'autant que Ryuu continua de la masser tandis qu'il se remit à sourire.

« Du coup, j'ai tout mon dimanche... » conclut-il avec une certaine fierté.

Fierté qui se ressentit dans son attitude vu qu'il bomba le torse et leva le nez vers le soleil de ce début d'après midi.

« Et toi ? » reprit Ryuu en baissant à nouveau ses yeux sur Nowaki « Tu comptes encore malmener cette pauvre console ? »

Cette dernière phrase s'acheva dans un nouveau rire, tandis que son regard devint sérieux. Ou plutôt provocateur, fixant Nowaki droit dans les yeux et inclinant son buste pour se rapprocher de son aîné par-dessus leur bentô. Laissant plané un léger suspense avant de poursuivre sur le ton le plus sérieux qui puisse être possible pour l'adolescent.

« Si c'est le cas, je devrais le déclarer à la société protectrice des jeux vidéos... »

Par contre, cette réplique ce perdit dans un nouveau rire quand Ryuu se remit correctement assis pour s'emparer d'un nouvel aliment qu'il enfourna avec entrain.

Rônin

A voir le regard de l’adolescent, le repas semblait lui convenir au moins visuellement. Pas encore goûté que ses yeux en disaient long.

Reprenant leur conversation, il s’agissait bien d’une gifle donnée par une jeune fille. Dur de faire comprendre à une fille qu’on ne l’aime pas autant qu’elle le voudrait ? Nowaki sourit à cette réplique. Il n’était pas simple non plus de le faire comprendre aux garçons.

Il se souvenait d’une fois où un garçon lui avait fait des avances au restaurant où il travaille. Et notre timide a pour principe de ne pas avoir d’histoires ni avec le personnel du restaurant et encore moins avec des clients. Bon s’il rencontrait un garçon en dehors du travail et qu’après ce dernier devienne client pas de souci. Mais sur le lieu du travail…il n’était pas fan. Et ce jour-là le client était particulièrement insistant. Nowaki avait dû lui demander de cesser ou de quitter le restaurant. Le client s’était levé haussant légèrement le ton. La timidité de Nowaki fit place à une honte terrible de faire du raffut dans la salle. Le patron était venu et avait réglé le problème. Il connaissait Nowaki et savait très bien que si le client haussait le ton, Nowaki ne saurait plus répondre. Timide et encore plus au boulot…Le jeune garçon avait surtout peur de se faire virer. Il souffla et revint à son repas avec Ryuu. L’air qu’avait pris ce dernier faisait rire Nowaki. Le jeune garçon avait l’air très satisfait d’avoir sa journée.

Il était ravi de voir que le repas plaisait à Ryuu. Il aimait cuisiner mais voir quelqu’un manger avec une bonne humeur pareille était toujours agréable. Ryuu était donc libre. Puis ce dernier lui posa une question accompagnée d’une petite remarque qui le fit presque s’étouffer à son tour. La société protectrice des jeux vidéos ?? Bravo, très fort. Il était vrai qu’il avait été un peu violent. Récupérant son souffle après s’être débarrassé du grain de riz fauteur de trouble, Nowaki dit :

"Ah, tu oserais me dénoncer, carrément ? Remarque ce sera à tes risques et périls jeune homme…" ajouta-t-il en prenant un air faussement menaçant. Et il ajouta :

"Mais pour que tu ne sois témoin de rien du tout, je serais gentil avec elle…Sinon plus sérieusement je n’avais aucun projet particulier à part celui de glandouiller là en jouant et en écoutant de la musique…Alors je ne sais pas peut être as-tu des idées pour passer le temps ? Mais tu pourrais aussi bien rejoindre des amis à toi" Il se demandait surtout si le jeune garçon ne préférait pas passer sa journée en allant rejoindre des amis de son âge plutôt que de rester avec un "vieux" comme lui. Il était peu probable que Ryuu ait des idées de loisirs où un gars de 22 ans aurait sa place avec un ado de 17…Lui ça ne le gênerait pas mais il pouvait comprendre que cela ne motive que peu l’adolescent.

Élève de la 1-A

Lorsqu'on met le prénom « Nowaki » et le mot « menaçant » dans une même phrase, on s'attend généralement à voir un deuxième prénom apparaître. De préférence, l'identité d'un molosse facilement identifiable à un pitbull ou autre toutou à la réputation peu flatteuse. Or, dans ce contexte, la menace et le regard de killer venait belle et bien du Bisounours de la chambre 107 ! De quoi arquer un sourcil chez Ryuu qui arbora aussitôt une mine à mi-chemin entre le grand éclat de rire et la stupéfaction. Ce qui, finalement, se traduisait par une bouche ouverte, formant une espèce de sourire indécis au coin des lèvres.

C'était on ne peut plus inattendu venant de la part d'un des garçons les plus timides que notre bishônen connaissait. Surprenant mais intéressant. Mais avant même de pouvoir répondre quoique ce soit, se contentant uniquement d'élargir son sourire, Ryuu fut soulagé pour la petite console qui n'avait rien demandé à personne. Alors il dévoila encore plus sa belle dentition blanche avant d'enfourner gaiement une nouvelle bouchée de ce repas inattendu mais si délicieux. Mastiquant avec entrain, il laissa néanmoins s'échapper un soupir de soulagement pour la victime qui était maintenant assurée de finir sa journée sans violence.

Mais alors que Ryuu était toujours envahi par cette bonne humeur, à laquelle s'ajoutait cette joie de jouir d'un temps encore doux pour la saison, voilà que son visage devint plus sérieux. La bouche à nouveau entrouverte, une paire de baguettes pinçant un bout de légume non loin de ses lèvres, Ryuu posa un regard qu'on pourrait presque qualifier de tendre vis-à-vis de son colocataire. Reposant alors les baguettes sur la boite en plastique, laissant ainsi s'échapper le petit légume qui retourna dans le bentô, notre bishônen soupira à nouveau. Mais pas de bien-aise cette fois ci. Celui-ci exprimait plutôt une pointe de contrariété alors que notre adolescent prit un ton quasi solennel.

« Parce que tu ne l'es pas ? » interrogea-t-il alors qu'un mince sourire revint malgré tout sur son visage. « Bon, okay, tu es vieux... » entama-t-il en détourna la tête pour cacher l’espièglerie qui se dessinait de plus en plus sur son visage « mais j'ai pitié de ta console. Si je pars, tu vas la malmener... »

Là, il lui était impossible de ne pas rire aux éclats car tenter de garder son sérieux ne lui réussissait pas du tout. Restait à présent à trouver ce qui pourrait leur convenir à tous les deux. Dès lors, les neurones de l'adolescent tournèrent à plein régime tandis qu'il repartit à l'attaque des légumes cuits. Mangeant une nouvelle fois de bon cœur.

Il savait déjà que Nowaki voulait un peu de détente. *Papy prend le l'âge, il ne faudrait pas le casser quand même* Donc adieu l'idée de se rendre sur un terrain de quartier pour jouer au basket avec d'autres jeunes. Étudier, très peu pour lui ce dimanche. Ryuu ne voulait pas du tout penser aux études en ce jour radieux. Ne trouvant pas, une espèce de grognement émana de ses lèvres tandis qu'il mâchouillait un aliment quand une idée, peut-être saugrenue, jaillit au point de faire luire son regard et égailler d'avantage sa voix. Ne prenant d'ailleurs pas spécialement la peine d'avaler l'entièreté de ce qu'il avait en bouche.

« JE SAIS !! »

Ryuu reposa ses baguettes, s'essuya la bouche vus les postillons qu'il venait malencontreusement d'émettre en hurlant presque, et après quelques mouvements désordonnés, il se retrouva à quatre pattes, par-dessus le bentô, le visage à deux centimètres de celui de Nowaki, le fixant droit dans les yeux avec détermination :

« as-tu déjà été dans un centre d'esthétique ? » puis après un petit silence, il reprit « c'est parfait pour un dimanche relax... » sur ces mots, il se laissa aller en arrière pour se rasseoir là où il était un peu plus tôt.

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Dimanche ensoleillé, repos mérité...[PV Ryuu...]

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