Chiaki ouvrit timidement la porte. Elle avait attendu ce moment toute la journée. Elle était à présent dans l'endroit qu'elle aimait le plus. Bon, elle préférait certes les bibliothèques antiques et poussiéreuses, et un de ses buts était de posséder une pièce entière pleine de livres, avec un étage « balcon » pour en mettre encore plus, mais son argent de poche ne lui permettait même pas d'acheter le minimum vital qu'il lui fallait. Alors elle allait à la bibliothèque, elle y passait à tous les jours une ou deux heures. Elle s'avança et s'engouffra dans les rangées, savourant la plaisir d'être seule au milieu d'une forteresse de silence. Elle alla au plus profond du labyrinthe, et enclencha son « scanner ». Elle cherchait un livre sur les loups... Avec des images, si possible. Elle pencha la tête et parcourut du regard les étagères, sans ordre précis. Elle en repéra un, le prit et le feuilleta. Parfait. Elle en avait besoin pour dessiner, car elle avait la mauvaise habitude d'inverser les articulations de tout ce qu'elle faisait, et étudier les mouvements des pattes l'aiderait sûrement. Elle prit ensuite au hasard un livre dont le résumé se rapprochait de la Fantasy, et alla s'asseoir à une table, en face d'une autre étudiante. Elle sortit quelques feuilles et sa trousse de son sac, et étudia un moment le premier livre, essayant autant que possible de reproduire ce qu'elle voyait, mais elle ne réussit pas à se concentrer assez, et, un coude sur la page qu'elle observait, elle laissa ses pensées dériver en laissant son inconscient guider sa main. Aussi, comme d'habitude, elle dessina une sorte de loup/dragon à articulations inversées. Elle ne se prenait pas la tête pour ça, elle était incapable de créer autre chose que des créatures irréalistes. Avec elle, les humains avaient une tête ridiculement petite et des mains courtes et laides, alors que les loups à articulations inversées étaient sveltes et élégants. Tant pis.

Elle était contente d'être ici, dans ce lycée, et ce même si ses parents commençaient à lui manquer. Et puis elle n'aimait pas trop parler aux autres, et avait du coup surtout des connaissances, ainsi que quelques personnes avec qui elle s'entendait bien, voire très bien, mais les seules personnes avec qui elle réussissait à prendre l'initiative d'une conversation étaient ses parents... Elle se trouvait niaise et stupide de ne pas réussir à dire autre chose que "bonjour" sans que quelqu'un aie lancé la discussion avant. Elle avait beau se dire qu'au pire elle se ferait envoyer paître, elle refusait d'affronter la réalité, les regards, les critiques, bref tout ce qui découle de la socialisation, la vraie, avec des amis à qui on tient et tout. Elle n'était pas fière, mais elle préférait rester avec son iPod, des livres et ses livres, puisqu'elle écrivait des romans. Rien de réaliste, elle voulait juste décharger ses émotions pour ne pas penser à tout ce qui lui arrivait. Elle soupira. Elle voulait trouver quelqu'un qui avait les mêmes goûts qu'elle, avec qui elle pourait avoir des conversations enflammées sur, par exemple, Dragon Quest IX... Ou Final Fantasy IV. Ou même, Dungeon & Dragon. Vain espoir si elle continuait comme ça.
« La prochaine personne que tu rencontres, tu lui parles au lieu de réfléchir tout le temps, sombre idiote! » se morigéna-t-elle en se frappant la tête sur la table.
Elle rougit en se souvenant brusquement qu'elle n'était pas seule.
Avec un soupir excédé, elle ouvrit son deuxième livre et se plongea dans sa lecture en tapotant doucement de la main droite en rythme la chanson qu'elle avait dans la tête. Elle lit une trentaine de pages puis lança un regard vitreux sur le reste de la pièce, habitude qu'elle avait prise pour « absorber » ce qu'elle venait de lire. Elle croisa un instant le regard mélancolique de l'élève en face d'elle et jeta un œil sur les feuilles éparpillées qu'elle avait laissé en plan. Elle rougit et les rassembla vaguement, pour ne pas gêner.

« Désolée, s'excusa-t-elle, je prends de la place. Hum. Euh... Tu lis quoi?»

Et voilà, un début de conversation... Ridicule, puisqu'elle voyait la couverture d'ici, mais c'était mieux que rien.

Spoiler:

Voilà plusieurs minutes que Sachiko n’était plus seule à sa table. Une autre jeune fille, à qui elle ne prêta pas attention, s’installa en face. Cela ne l’empêcha pas de continuer à penser dans le vague. Brusquement, un bruit sourd retentit dans la bibliothèque silencieuse et la jeune étudiante sursauta. Elle lança un regard effaré vers la source du bruit : sa voisine. Mais celle-ci ne sembla pas s’inquiéter du choc qu’elle venait de créer et se concentra à nouveau sur son livre … Sachiko redressa un peu la tête, discrètement, pour voir le livre. La jeune fille était visiblement en train de dessiner des loups, ou tout du moins d’essayer. Elle avait un sérieux problème au niveau des pattes même si au niveau de leur gueule et l’effet de pelage étaient impressionnants.

Le regard de la jeune Sachiko glissa des mains de la dessinatrice vers ses bras, ses épaules et puis son visage. Au moment où elle reconnut la jeune fille comme un membre du club de natation, celle-ci s’adressa à elle en bafouillant.

« Ne vous inquiétez pas euh … Neee … »

Sachiko essayait de se rappeler de son nom mais elle n’avait malheureusement pas une excellente mémoire pour cela. Il fallait bien qu’il y ait quelques défauts dans la tête de la jolie japonaise.

« … Sempai. », finit-elle par trancher.

Soucieuse de se montrer sympathique, elle dressa le livre pour que l’autre étudiante puisse lire son intitulé : l’Ere Meiji.

« Je voulais combler quelques … lacunes dans ma culture générale. Et vous, que faites-vous ? Des recherches pour le cours d’art plastique ? »

Ah, sa voisine n'avait pas l'air de la prendre pour une idiote finie handicapée des relations sociales. Un bon début, vu son introduction pour le moins stupide.

Elle la fixa un moment, cherchant à savoir pourquoi elle lui était familière. Ah, voilà. Un membre du club de natation. Elle avait un an de moins qu'elle. Son nom... Euh... Un truc avec plein de a... Oui, Nakagawa. Douée d'ailleurs. Une bosseuse, à voir sa lecture. On peut trouver plus fun qu'un bouquin d'histoire. Quoique, pour certains c'est une passion.

Combler ses lacunes? Eh ben...Soit elle aimait vraiment ça, soit elle avait du courage. Elle-même devait se flageller mentalement pour se convaincre de faire ses devoirs, mais il est vrai qu'étudier des choses non-demandées, cela enlevait le côté scolaire.

"Des recherches? Euh... Non, non, c'est juste pour moi. J'ai un problème avec les pattes... Quoi que je fasse, ça finit toujours comme ça. Je dessine souvent. Enfin, surtout en cours quand je m'ennuie, mais... Depuis que j'ai passé une année entière à dessiner des dragons en maths, maintenant c'est un réflexe. Et du coup, mes... Loups sont tous bizarres. En plus ils ont souvent une rangée ou deux de piques dorsales... Déformation. Enfin je me plains pas hein, mais je préfèrerait pouvoir dessiner les humains, c'est plus varié. Parce que moi, les humains... Niveau proportions et tout ça, c'est quand même un enfer, non? Surtout la tête... Soit y a pas assez de cheveux, soit le visage est beaucoup trop petit. Et puis ces mains... Bon, c'est pratique, mais ça n'a aucun côté esthétique... Sans parer de l'absence de griffes. Et la façon de les représenter, le fait qu'ils doivent être debout, tout ça. Quelle absurdité..." dit elle distraitement en agitant son crayon.

Elle reprit contact avec la réalité et rougit. Elle avait encore tenu un monologue d'une longueur honorable. Mais ça, c'était plus fort qu'elle. Les monologues, elle avait ça dans le sang, et rien ne lui plaisait plus que de parler en long, en large et en travers de la première chose qui passait dans son esprit. C'était pire avec quelqu'un qu'elle connaissait mal. Elle faisait tout pour combler les éventuels blanc et débitait un nombre conséquent d'âneries à la minute. Dire tout ce qu'elle pensait était une seconde nature. Mais juste sur ce qui ne l'importait pas vraiment sur un plan personnel. Quoique...
Elle se reprit encore une fois et fixa sa voisine, espérant ne pas lui avoir donné une bonne raison de la fuir.

Sachiko regardait Nemuro-sempaï avec un air légèrement dubitatif. La jeune fille déversait un flot impressionnant de paroles que la jeune fille avait un peu de mal à capter. Novice en matière d’art, elle ne comprenait pas les enchaînements d’idées dans l’esprit (qui semblait être) chaotique de son aînée. En effet, l’esprit cartésien de Sachiko trouvait tout à fait logique, au contraire, de réfléchir en proportion et représentation de la réalité. Mais qu’importe, elle ne voulait pas se montrer impolie en jugeant la passion d’une personne. Chacun son domaine, comme on dit.

« Je vois que vous êtes très passionnée par le dessin » dit-elle dans un sourire. « J’aimerais savoir dessiner comme vous, j’aime beaucoup le pelage que vous avez fait à votre loup, ça ne doit pas être facile à dessiner ! »

A moitié-vrai, Sachiko n’aurait probablement pas la patience et surtout l’envie de consacrer autant de temps à cette passion. Elle avait déjà la natation, comme sa sempaï, et les cours et cela lui suffisait amplement.

Spoiler:

Sachiko la regardait bizarrement, mais répondit d'une manière très aimable.

« Je vois que vous êtes très passionnée par le dessin » dit-elle dans un sourire. « J’aimerais savoir dessiner comme vous, j’aime beaucoup le pelage que vous avez fait à votre loup, ça ne doit pas être facile à dessiner ! »

Chiaki rougit un peu, touchée par le compliment.

-Merci... Ce n'est pas vraiment une passion. C'est simplement ce que je fais quand je m'ennuie. En cours la plupart du temps. Enfin ça ne m'empêche pas d'écouter hein, mais comme je le fais souvent, depuis un certain nombre d'années, ça me paraît tout à fait naturel maintenant.

Oui, le fait qu'on puisse à la fois gribouiller et écouter l'avait toujours fascinée, et elle ne se privait jamais de dessiner d'une main distraite ces petits loups qui couvraient ses cahiers. Bonne élève, les professeurs ne lui en tenaient pas rigueur. Ce qu'elle aimait pour s'occuper, c'était aussi lire. Mais là, elle ne pouvait pas vraiment le faire dans un autre cours que celui de Japonais, et si ses livres étaient des classiques. Ce qui ne la décourageait pas. Tous les livres étaient bons à prendre, en ce qui la concernait.

Elle se creusa la tête pour trouver quelque chose à dire. La conversation était lancée, le plus dur était fait. Elle eut un instant l'idée de parler du club de natation, et décida de continuer sur la voie des occupations.

-Et toi, tu as des passions? Ou simplement des choses qui te plaisent particulièrement?

C'était à peu près la même chose, mais bon, fallait pas chipoter. Elle avait réussi à sortir une question sans rougir ou hésiter. Elle attendit la réponse, légèrement impatiente. Elle trouvait cette jeune fille plutôt sympathique.

Spoiler:

Spoiler:

Nemuro-sempaï était une personne quelque peu étrange aux yeux de Sachiko. En effet, notre petite Japonaise avait toujours considéré le dessin comme une passion à part entière. Le fait que sa sempaï ne le fasse pas par passion mais juste pour s’aider à se concentrer durant les cours lui paraissait très curieux. Qu’elle le fasse sans un quelconque investissement choquait presque l’étudiante (qui se voulait) modèle et investie dans chaque chose qu’elle faisait.

Mais elle ne fit aucun commentaire supplémentaire et se contenta de laisser la possibilité à Nemuro de continuer – ou non – la conversation.

« Je concentre mon attention sur deux choses : l’école et la natation. C’est assez simple en réalité. »

Elle réfléchit à quelque chose à ajouter, cette réponse lui paraissant un peu légère pour une conversation de ce genre. Elle décida d’abonder dans le sens de Nemuro-sempaï sans s’éterniser sur ce qu’elle venait de dire. Il faut avouer que la jeune élève n’aimait pas trop parler d’elle.

« Faites-vous partie du club de dessin en plus de celui de natation ? »

Avec cette phrase, Sachiko voulait lui faire comprendre qu’elle voyait bien qui elle était. Pour se donner contenance, ou plutôt pour occuper ses mains quelques peu nerveuses durant la conversation, elle rassembla ses livres et feuilles en deux piles. En réalité, elle ne se rendait pas tout à fait compte de ce qu’elle faisait, c’était assez machinal, dû à la nervosité qu’elle ressentait lorsqu’elle parlait avec des gens. Elle n’était pas capable de tenir de longues conversations sans sentir sa tension monter. Fort heureusement, elle avait toujours réussi à contrôler cela jusqu’à maintenant.

« Je concentre mon attention sur deux choses : l’école et la natation. C’est assez simple en réalité. »
-Hum... Je vois. C'est simple en effet.
« Faites-vous partie du club de dessin en plus de celui de natation ? »
-Oh non, surtout pas, je ne voudrait pas être obligée de dessiner quoi que ce soit! Rien que l'histoire de tenir des délais, enfin si jamais ça se passe comme ça, je ne peux pas la supporter. Non, je dessine simplement quand j'en ai envie, mais rarement comme ça, de ma propre initiative, alors que je pourrais faire autre chose. Donc, ça ne quitte généralement pas le cadre des cours. Même la natation, c'est plus histoire de faire un sport qu'autre chose, bien que je doive avouer que j'aime me contenter de nager en me vidant ma tête.

Chiaki en disait toujours plus. Au-delà du fait d'être dans la quasi-impossibilité de se retenir, elle souhaitait amener son interlocutrice à en dire plus sur elle, car il n'y avait rien de plus agréable, selon elle, que d'écouter les gens parler d'eux. De comprendre comment ils marchent, comment ils organisent leurs pensées, quelle est leur logique. Connaître leur passé, leur avenir, leurs goûts, la façon dont ils sont arrivés là où ils sont.

-Ne t'arrive-t-il jamais d'avoir envie de recommencer ta vie à zéro? De la revivre, de faire d'autres choix, de vivre différemment, d'avoir un autre caractère pour voir comment ça fait? Si je pouvais, je ferais en sorte d'être comme ces filles super populaires qu'on voit partout. Tiens, j'essayerais aussi d'être chanteuse. Ou mannequin. Des trucs comme ça que j'ai toujours eu envie d'essayer parce que c'est tellement pas moi que j'aurais l'impression d'être quelqu'un d'autre.

Elle se demanda un moment si elle n'aurait pas mieux fait de ne rien dire. La jeune fille en face d'elle paraissait mal à l'aise. Elle n'avait clairement pas l'habitude de parler plus de quelques minutes. En la voyant rassembler ses affaires nerveusement, Chiaki avait la légère impression d'être devant un miroir. Qui ne s'efforçait pas de faire semblant d'être à l’aise. Savoir faire semblant, c'est un talent passe-partout. Comme être un "caméléon", c'est-à-dire être capable d'adapter ses pensées et sa façon de penser en fonction de son interlocuteur. Chiaki avait tout pour faire bonne figure en public, mais en contrepartie elle n'était jamais elle-même à 100%, sauf parfois quand elle écrivait. Un exutoire bien pratique.

-Ne te force surtout pas à répondre, moi-même je ne saurais pas quoi penser si une fille que je connaissait à peine me posait ce genre de question.

Chiaki testait son interlocutrice, elle voulait voir la façon dont elle allait réagir, et la fixait avec son regard d'une intensité presque gênante. Elle attendait, à l'affut, comme un chat guette un oiseau. Mais elle, elle était en quête de réponses.

Spoiler:

Sachiko commençait à se demander si la personne en face d’elle était une élève sérieuse. Elle avait l’air assez … passive dans ses choix, se contentant de faire des choses « parce qu’il le fallait bien » sans, visiblement, jamais prendre la peine de réfléchir à ce qu’elle voulait vraiment. Cette réflexion laissa la jolie Japonaise songeuse ce qui laissa la possibilité à Nemuro-sempaï de parler autant qu’elle le désirait.

« Nager en se vidant la tête » L’expression plaisait à Sachiko qui n’avait jamais pris conscience, avant maintenant, que c’était exactement la même chose pour elle. Dès qu’elle était dans l’eau, elle ne pensait à rien d’autres qu’à la natation. Elle sentait l’eau fraiche sur sa peau, sentait ses bras pousser l’eau pour la faire avancer. Ce n’était pas qu’elle ne pensait rien mais ses pensées étaient entièrement focalisées sur la natation et ses bienfaits sur son petit corps. Elle adorait ça.

« Ne t'arrive-t-il jamais d'avoir envie de recommencer ta vie à zéro? De la revivre, de faire d'autres choix, de vivre différemment, d'avoir un autre caractère pour voir comment ça fait? Si je pouvais, je ferais en sorte d'être comme ces filles super populaires qu'on voit partout. Tiens, j'essayerais aussi d'être chanteuse. Ou mannequin. Des trucs comme ça que j'ai toujours eu envie d'essayer parce que c'est tellement pas moi que j'aurais l'impression d'être quelqu'un d'autre. »

Un silence pesant s’installa soudainement dans la bibliothèque. Les grands yeux de la jeune élève n’étaient plus posés sur son interlocutrice mais cherchait désespérément quelque chose sur lequel accrocher son attention, son regard, pour ne pas se faire engloutir par les démons que Nemuro-sempaï venait de réveiller. Recommencer sa vie à zéro ? Sachiko sentait que cette simple idée lui retournait l’estomac, tordait ses entrailles. Mais non. Non. Il ne fallait pas y penser, ça ne servait à rien de vivre dans le regret. Elle avait sa vie, il ne fallait pas la changer. Non. Ca ne servait vraiment à rien.

« Je trouve que vous avez une imagination débordante » dit-elle dans un petit rire cristallin en coinçant une mèche derrière son oreille. « Pourquoi passer son temps à vivre dans les regrets ? Vous n’avez pas besoin, à mon sens, de vous tracasser de ce que vous auriez pu être mais de ce que vous pouvez être. »

Elle se redressa sur sa chaise et planta son regard innocent dans celui de sa sempaï, s'apprêtant à répondre à sa dernière question sous-entendue.

« Ma vie est ce qu’elle est et je la trouve très bien. Et puis, finit-elle par ajouter, si vous aimez tant jouer d’autres rôles, vous pouvez faire du théâtre ! C’est un excellent compromis. » conclut-elle dans un sourire.

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