OVUPTI : définition [Abandonné T.T]

Élève de la 1-A

Une berline allemande grise roulait tranquillement vers la sortie tandis que Ryuu, accoudé à l'une des fenêtres de la passerelle, la regardait disparaitre. Il sourit même quand la main qui supportait son menton, s'écarta quelques secondes pour faire un dernier signe à la passagère de la voiture. C'était sa maman. Et accessoirement, c'était son père au volant. Tous deux étaient venu lui rendre visite avant de partir pour leurs vacances en amoureux. Ils partaient deux fois par an : la première en mars, avec leur fiston. Puis en septembre, rien que tous les deux, histoire de se retrouver. Cette fois ci, c'était Hawaï. Comme l'année passée, et l'année encore avant cela dit !

Cette archipel avec son sable chaud, ses cocotiers, ses danseuses... rien à voir avec le temps automnal du Japon. Alors que le véhicule était hors de vue, Ryuu continua de regarder le décor alentours. Toujours ces mêmes arbres se teintant de rouge et d'or avec la saison ; ce petit vent de la fin d'après midi, balayant tout, même les cheveux de l'adolescent ; le cours d'eau sous ses pas, clapotant sur les nombreux cailloux et *Ah non !!* en écartant les bras pour s'étirer, prêt à s'en aller voir ailleurs si la vie n'était pas plus belle, voilà que notre bishônen percuta le paquet que sa petite maman lui avait offert un peu plus tôt. S'il avait encore un doute de ce qu'il contenait, maintenant : c'était impossible !

Le carton avait fait un parfait triple looping, s'était ouvert au passage bien évidemment et adieu veau, vache, cochon ! Ou, dans notre cas de figure : caleçons, chaussettes et bon-becs ! *Ah bah je comprends mieux le « tu en auras sûrement besoin » de maman maintenant. Non mais. Wouoh !* En penchant précipitamment la tête par-dessus le rebord de la fenêtre pour voir l'étendue des dégâts et tenter vainement de rattraper quelque-chose, Ryuu constata que sa maternelle y avait été fort *Elle a osé...* Dépité, il venait de voir un boxer rouge (certes c'est très mignon) avec des petits cœurs ou un autre bleu (c'est déjà plus viril) avec des nounours dessinés dessus.

Bien sûr, ce n'était pas ceux-là qui voguaient sur le ruisseau. Ça aurait été trop beau de les déclarer perdus à tout jamais sans aucun souhait de les voir réapparaître. Bah non, ceux qui flottaient au gré de l'eau était noirs, banaux et parfaits. Tandis que les décrédibilisant, eux, étaient : suspendu à une haie pour l'un et l'autre... *je vais mourir*. Le vent laissa trainer le suspens insoutenable tandis que le pauvre propriétaire de ce sous-vêtement hésitait entre enjamber la fenêtre pour sauter à la rescousse du vêtement ou se cacher derrière le mur qui soutenait cette même fenêtre !

Il y avait aussi la troisième option consistant à piquer un sprint dans les couloirs, histoire d'aller à la pêche aux habits mais un petit pic de stress faisait tourner Ryuu en rond (et en bourrique aussi, on peut le dire!). Pourquoi ? Revenons sur les dégâts dehors. Nous avons donc le ruisseau qui emporte avec lui deux boxers noirs et trois paires de chaussettes. Sur une haie gisent deux autres paires de chaussettes (blanches, si ce détail vous intéresse) et l'un des puérils caleçons, dans l'herbe étaient parsemés trois paquets de bonbons et trois caleçons gris et enfin, l'autre objet délictueux : il volait, virevoltait même... en direction de quelqu'un !

Si la personne avait été de dos et le ciel clément, peut-être que Ryuu aurait pu tenter de se calmer en imaginant que le bout de tissu tomberait enfin au sol, derrière l'intrus(e) et ni vu, ni connu, il aurait été tout récupérer. Mais le vent était vraisemblablement mesquin aujourd'hui... à nouveau les bras tendus, appuyé sur le rebord de la fenêtre, Ryuu suivait le petit manège. Sa tête suivait les mouvements du vêtement qui se surélevait de plus en plus vers le visage de la personne qui arrivait droit devant. *Oh my God... Oh...* La bouche de l'adolescent s'entrouvrit en même temps qu'une de ses mains se leva mais pour une fois, son esprit hésita. Devait-il prévenir la personne qu'un OVUPTI (Objet Volant Un Peu Trop Identifiable) allait lui agresser la figure ou devait-il s'accroupir pour ne pas être repéré : telle était la question !

« ATTENTION !!! » hurla-t-il en fin de compte.

Première option pensez-vous ? Bah non : mixe des deux ! Car une fois avoir crié, Ryuu s'accroupit tout en tenant toujours le rebord de la fenêtre, des deux mains. Puis, après avoir patienté une nombre de secondes respectable, le jeune homme se releva très doucement, laissant apparaître un épi de cheveu, puis deux. Suivis de son front et enfin de son regard en tapinois. Tout était-il toujours en place ? Les caleçons flotteurs, non bien sûr : ils avaient disparus avec l'eau mais le reste. Ryuu regarda à gauche, à droite, droit devant et, tout en grimaçant, vers l'individu bel et bien attaqué par surprise par le OVUPTI.

Élève de la 2-A

Aedan étant dans une période flemme totale. Bon d'accord il était constamment dans une période de flemme mais, peut-être était ce le changement de saison, en ce moment c'était particulièrement exagéré. Il n'avait plus vraiment envie de faire le moindre geste et se pavaner était vraiment la sole occupation qu'il avait envie de faire. Cela ne faisait que quelques jours que ça avait commencé et ça ne durerait encore sûrement que quelques jours mais en attendant, il fallait passer le cap de la transition pour pouvoir récupérer un tout petit peu d'énergie... Le pire était quand même le cours de gym dans cet état là... Il avait été à deux doigts de se faire renvoyer du cours. Bon certes, il n'excellait pas en sport mais quand on lui foutait un coup de pied au cul, comme il n'aimait pas ça, il se bougeait... Là pas du tout. Donc forcément .... Ca ne plaisait nullement à leur prof qui était en plus quelqu'un de quand même exigeant avec ses élèves pour qu'ils donnent le meilleur d'eux même. Lui il était très loin de donné le meilleur de lui-même... en glandage si, il était fort. Mais sinon.... Mais du coup vous devez sûrement vous demander comment ça se faisait qu'un mec trop flemmard en ce moment pour lever le petit doigt se retrouver à marcher dehors non loin d'une des passerelles de l'école. Et bien concrètement, ce n'est pas très très compliqué. En fait notre jeune ami avait participé à un petit concours de jeux vidéo avant sa grosse période de flemmardise suprême. Et comme c'est un gros fan de jeux vidéo concrètement, ce que beaucoup appellerait un geek, il est quand même devenu au fil des années une sorte de doué de la manette, puisqu'ici c'était sur console, ce qui l'a amené à être le vainqueur de ce fameux petit concours entre potes. Et donc... depuis ce jour là, le perdant n'arrête pas de le harceler pour prendre sa revanche. Mais manque de pot... Même tenir une manette est trop fatiguant pour notre jeune adolescent actuellement. Tout ce qui l'intéresse c'est se vautrer... Et donc pour être tranquille, il avait pris en ce jour son courage à deux mains et il s'était rendu dehors où il s'était affalé dans le parc tranquillement. Mais bon la saison étant donc changeante, l'été était parti avec ses grosses chaleurs et le froid vint titiller Aedan au bout d'un moment, le réveillant de son état léthargique. Il s'était donc levé tel un zombie et avait pris le chemin du retour limite somnolant debout pour rejoindre l'école. C'est comme ça qu'il se retrouva à errer non loin d'une passerelle à la recherche peu active d'une entrée pour s'engouffrer et aller se taper dans sa chambre.

Alors qu'il était en train de marcher, une voix le fit limite sursauter lui intimant de faire attention et alors qu'il se réveillait un peu, il eut juste le temps de voir arriver un truc rouge avant que celui-ci ne s'écrase sur sa figure. Mains en poche, il attendit que ce truc se décolle de son visage mais avec le vent, et bien cela ne voulait pas partir de là... Et il avait tellement la flemme de l'enlever que s'écoula plusieurs loooongues secondes avant que très lentement il retire une main de la poche de son super pull à capuche avec de longues oreilles de lapin et puis encore un moment pour qu'il l'amène à ce truc rouge qu'il retira de son visage avant de le regarder un moment. Ce truc rouge était en réalité un caleçon.... Il l'espérait propre parce que sinon c'était particulièrement répugnant, mais ce n'était pas vraiment ça qui attira son attention... C'était plutôt le style du caleçon. C'était très nettement un caleçon masculin mais qui avait très visiblement un design plutôt féminin il fallait l'avouer... Mais bon cela lui était bien égal concrètement, chacun mettait ce qu'il voulait...il tourna alors la tête vers le garçon qui était à la fenêtre et qui était sûrement celui qui lui avait dit de faire attention...donc c'est que ça devait lui appartenir. Il resta un moment à regarder le jeune homme avant de bouger lentement ses pieds pour aller rejoindre la fenêtre de la passerelle. Il tendit le caleçon au jeune garçon.

"Tiens... Je crois que c'est à toi ce magnifique petit par dessous très voyant."

Il attendit qu'il le reprenne tout en regardant la fenêtre.... C'était une possibilité pour entrer dans le bâtiment... mais alors ça voulait dire qu'il devait faire l'immense effort d'enjamber celle-ci et de se hisser à l'intérieur.... Et ça c'était vraiment, mais vraiment un énorme effort. En même temps il n'était pas sûr d'avoir le courage de marcher....il avait juste envie de s'affaler... Il posa son autre main, très lentement enlevée de sa poche, sur le rebord, puis ce fut le bras, puis l'autre main et l'autre bras et il laissa ensuite pendre ses bras vers l'intérieur avant de poser son front sur le rebord..... Finalement il n'avait pas le courage de se hisser et en plus il était partiellement affalé ce qui lui donnait très peu envie de bouger davantage...même s'il savait ne pas pouvoir rester comme ça. Il grogna avant de marmonner un "Je veux rentrer..." Vu comment était mis sa tête, on ne voyait plus vraiment son visage, vu que sa capuche dessus avec son oreilles le cachait. Si seulement on pouvait le porter et le foutre à l'intérieur... Il n'aurait plus qu'à s'affaler au sol et rester là tranquillement. Il devrait peut-être aller vérifier dans un second temps s'il n'était pas quand même malade, même s'il ne l'était jamais vraiment, mais sa flemme était tellement grande que c'était à se demander s'il n'y avait pas quelque chose là dessous. Mais pour ça il fallait qu'il aille à l'infirmerie et devinez quoi ? C'était trop fatiguant... Il resta un bon moment affalé comme ça avant de redresser lentement la tête.

"Salut moi c'est Aedan..."

Ce fut ses seules paroles avant que sa tête ne retombe lourdement pour reprendre sa place sur le rebord de la fenêtre. A cette allure là il n'était pas prêt de rentrer....

Élève de la 1-A

Ce matin, un lapin, a tué un chasseur... Sauf qu'en l'occurrence nous étions l'après midi. Mais le lapin était bien là et il venait d'assassiner un chasseur innocent prénommé Ryuu, en osant se mettre sur la trajectoire de son caleçon. Si encore l'animal avait été petit, velu et adepte de la conversation par mouvements rapides du museau, cela aurait été mais non : celui-ci était un bipède avec une certaine propension à ressembler à un être humain ! À moins que ça soit l'inverse... Allez savoir. Quoiqu'il en soit, la créature venue d'ailleurs était suspecte. Suffisamment pour que notre bishônen se redresse encore un peu plus, dégageant son visage par la même occasion.

Par contre, impossible de voir celui planqué derrière trois cœurs blancs englobés dans une masse de tissu rouge. Soit cette personne n'avait pas remarqué la présence de l' OVUPTI sur sa tête, ce qui aurait pu être envisageable si cet être était... non, attendez deux secondes : ce n'est pas possible ! Quand on se ramasse un truc en pleine tronche, qui accessoirement se met de sorte à nous empêcher de voir, respirer et manger : on ne peut QUE s'en rendre compte. Alors qu'attendait-il ? Était-il suicidaire ? Voulait-il mettre fin à ses jours par asphyxie ? Ah oui mais non... Ryuu n'était pas d'accord ! Ça allait lui retomber dessus après « meurtre involontaire au troisième degré ». Du coup, telle un avocat qui émet une objection, l'adolescent se redressa d'un bond pour réagir.

Mais alors qu'il leva à nouveau une main, la bouche entrouverte pour s'enquérir de l'état du p'tit pinou, celui-ci bougea. Lentement... très lentement. Trop lentement. À tel point que les mots que Ryuu voulait prononcer s'en allèrent pour laisser place à une bouche simplement ébahie par tant de lenteur. Une nouvelle espèce était née : le parpin ! À prononcer comme un « parpaing » bien que ça n'aie rien à voir avec le bloc de béton... c'est juste un mélange de paresseux et de lapin. Ce look léporidé associé à des mouvements soporifiques finirent même par étirer un sourire en coin au jeune homme qui ne pouvait décollé son regard du mammifère en mouvement. Ryuu en arriva même à se demander dans combien de temps son caleçon reviendrait entre ses mains...

Sûr que s'il avait couru jusqu'aux escaliers, pris la sortie la plus éloignée du bâtiment pour ensuite récupérer ses affaires et s'en revenir à cette fenêtre : il aurait été plus vite que l'animal en contre bas. Mais cela aurait été nettement moins drôle, il fallait le reconnaître. On n'a pas toujours le luxe de faire des découvertes de ce genre : surtout en plein milieu du Japon ! Alors l'adolescent resta là, les mains sur le rebord de la fenêtre. Acquiesçant deux trois fois quand la bestiole lui tendit son bien. Mais *Ô Roméo, tu es bien trop loin de moi...* s'amusa à penser Ryuu en étant forcé de poser son ventre contre le rebord de la fenêtre. Là, en tendant ses bras, il réussit à récupérer cette chose qu'il aurait volontiers jeter à l'eau avec son jumeau bleu qui gisait toujours sur la haie.

C'était si... tellement... sérieusement, il n'y a pas de mot pour décrire ce bout de tissu. Où est-ce que sa mère avait péché ça, franchement ? Ryuu se posa brièvement la question en étendant l'objet devant ses yeux, après s'être redressé. Mais était-il vraiment temps de s'interroger sur le styliste qui avait eu un moment de faiblesse en créant... ça ? Pas vraiment non... Car, en baissant le sous-vêtement juste assez pour libérer son champ visuel, l'adolescent découvrit une main, un coude, une autre main... Roméo ne voulait donc pas attendre des remerciements plus simples ? Pris d'euphorie pour cette attitude assez étrange pour être de son cru, Ryuu se rapprocha à nouveau de la fenêtre tout en émettant quelques éclats de rire.

« Moi c'est Ryuu. »

S'approchant encore d'avantage de la fenêtre, l'adolescent lui proposa une main tandis que l'autre partit en quête d'une bonne prise dans le dos du primate en suspension : quelque-part à mi-chemin entre ses omoplates et ses reins. Sauf que notre bishônen n'était pas du genre haltérophile et qu'il dut s'y prendre à deux fois avant de pouvoir ramener Aedan sur le planché des vaches ! La première fut un fiasco total, n'engendrant qu'une espèce de grognement de sa part sans que le lapin n'aie gagné le moindre centimètre. Mais la seconde fois ! Autant remettre le film au ralenti pour bien comprendre : nous avons donc Juliette sur son balcon, Roméo venu quémander son bisou au péril de sa vie et une maitrise plus qu'approximative de la hauteur, du poids et de la force de traction. Du coup, même si Ryuu était doué en science, il manquait cruellement de pratique au sujet de la théorie de Einstein !

« Enchanté... »

Il expulsa ce dernier mot comme un noyé recrache le trop plein d'eau. Il faut dire qu'à défaut d'un bouche à bouche en bonne et due forme, Ryuu venait d'avoir droit à un massage abdominal des plus atypiques. Ce n'est pas non plus, tous les jours qu'on réceptionne un lapin humain sur le corps après avoir tenté de lui sauver la mise... Pourtant c'était bien là, le résultat de sa deuxième tentative de pêche au parpin ! L'adolescent avait sous-estimé la force qu'il pouvait avoir en cas d'extrême nécessité, tout comme il avait présumé du poids de son nouveau fardeaux. Dès lors, son buste était parti précipitamment en arrière, ses pieds s'étaient emberlificotés, le caleçon avait encore appris à voler et bardis-barda : deux hommes à terre. Bien que l'un avait la chance d'avoir l'autre pour matelas de fortune... et même un caleçon en guise de couverture (même si elle ne couvrait que ses longues oreilles)

Élève de la 2-A

Aedan n'avait pas bougé d'un poil depuis qu'il s'était affalé sur le rebord de la fenêtre. Il n'avait aucune envie à part ne pas bouger. Malheureusement... Ce n'était pas la position idéale. A moitié debout, à moitié affalé... Il devait reconnaitre qu'il y avait mieux. Mais la motivation quelque peu absente ne jouait pas en sa faveur. Peut-être qu'un coup de pied au cul bien placé arriverait à lui faire faire un bond assez grand pour s'écraser au sol de l'autre côté... On pouvait toujours rêver non ? Ca lui ferait juste mal et puis c'est tout. Et en plus ça ne l'aurait pas fait bouger... Donc pas besoin d'autant de douleur pour rien. En attendant il était toujours au même endroit et en plus il était totalement incapable de réfléchir... Et bien oui quand la flemme était là elle était physique et intellectuelle. Bon parfois, quand on quémandait son attention, il pouvait n'être que glandeur moteur et son cerveau pouvait toujours répondre présent. MAis pour ça il fallait quérir son attention qui pour le moment était spectaculairement éteinte. Cependant il réalisa quand même que le jeune garçon à qui il s'était présenté avait un nom qui ne lui disait rien du tout et que donc il ne le connaissait pas. L'année scolaire venant de recommencer, il savait bien qu'il y allait y avoir pas mal de nouveaux qu'il ne connaîtrait pas. Et du coup plein de nouvelles proies potentielles pour des rumeurs tout aussi ridicule. Quoi qu'ici, il pouvait très bien émettre une rumeur sur ce Ryuu concernant ses caleçons. Il verrait....Comme il était le seul à les avoir vus et que le gamin le savait, c'était un risque pour sa rumeur car il serait démasqué très rapidement par le concerné. Donc non...Il ne le ferait pas. Il garderait en tête quelque part le design du caleçon pour se moquer, gentiment, du porteur de ceux-ci. Après tout maintenant qu'ils s'étaient croisés une fois et qu'ils s'étaient présentés, s'il le revoyait ultérieurement il y avait peu de chance qui l'ignore, ce n'était pas dans son caractère. Le hic c'est que pour le reconnaître, il fallait d'abord qu'il ait regardé sa tête...parce qu'il l'avait vu à travers des yeux vitreux et somnolant et là il avait la tête complètement cachée et les yeux fermés....peu de chance qu'il puisse le décrire et l'analyser physiquement dans ses conditions. Mais bon tout ça il n'y pensait pas vraiment....Logique vu qu'il ne pensait à rien du tout en ce moment même. Il rêvait juste de lui couché.... Le pur bonheur.

Il redressa un peu la tête quand il sentit une main dans son dos et il vit la première main tendue vers lui. Tiens il comptait le hisser à l'intérieur ? Il sentait déjà que ça allait être laborieux mais il ne cracherait pas sur l'aide fournir pour rentrer. Donc il y avait peu de chance qu'il ne fasse rien... Vaguement il vint poser sa main dans celle de son interlocuteur - bien que peu de dialogue était engagé- et il le laissa littéralement faire.... Lui l'aider ? Oh si, il aurait pu mais.... non. Donc la première fois fut très peu fructueuse et à part se fait tirer le pull, cela n'aboutit à rien. L'image de Roméo et Juliette du jeune garçon était quelque peu inconcevable en ce moment précis et d'ailleurs s'il avait su que c'était à ça qu'il était en train de penser...il aurait sûrement demandé si ça l'amusait d'être Juliette... Enfin bref tout ça n'avait pas lieu d'être vu qu'il n'était pas au courant de ses pensées. Avec un léger soupire, lors de la deuxième prise, il se força fortement à faire quelques gestes pour faciliter l'escalade... Mais vu que le garçon mis plus de force sur le coup, pour une deuxième tentative, leurs gestes combinés les firent certes rentrer mais surtout s'affaler royalement sur le sol. Enfin lui était plutôt affalé sur le garçon ce qui n'était pas désagréable en soi en réalité. Pas parce que c'était un mec ou quoi que ce soit...juste parce que c'était chaud et confortable.

"Ah ouais... là c'est cool je ne bouge plus."

Et...non ce n'était pas des paroles en l'air.... Il n'avait plus aucune intention de bouger et avait déjà refermé les yeux pour profiter, telle une loque humaine. Il se força juste à bouger un rien pour se mettre au mieux mais ensuite, basta. Il restait là à moins que le garçon de l'éjecte comme beaucoup faisait. Mais sinon, peu de chance qu'il bouge et qu'il se décolle du propriétaire du caleçon qui trônait sur sa tête. Il resta un moment silencieux avant d'ajouter d'une voix un peu basse qu'on aurait pu croire endormie.

"Au fait, merci pour le rapatriement."

Il resta un bon moment comme ça sans bouger. Endormi ? Pas endormi ? En fait pas endormi...plutôt somnolant mais quand même encore un peu conscient de ce qui les entourait, c'est à dire rien pour le moment. Il ne savait pas trop où était les autres élèves et il n'en avait réellement rien à faire. Cela devait faire sûrement bizarre que gamin dont il était le senpai en réalité d'avoir ainsi un mec qui ne connaissait pas affalé sur lui. Pour Aedan, ça ne lui faisait rien du tout... Il se souciait fort peu de savoir s'il connaissait ou pas la personne pour la coller ou s'affaler sur lui. Déjà le ridicule ne le tuait pas sinon il serait mort depuis longtemps et puis en suite quand on était assez excentrique comme lui au niveau vestimentaire, on ne s'attardait plus trop sur les détails de qui on ennuyait ou pas. Enfin dans sa tête il ne venait pas ennuyer les gens, il venait juste profiter de leur genoux ou encore leur dos ou que sais je d'autres où il pourrait appuyer sa tête. Que du bonheur en soi. Il reprit la parole après un bon moment de silence et de respiration calme et régulière suggérant un endormissement. Il n'ouvrit cependant pas les yeux.

"T'es nouveau ? "

Élève de la 1-A

La douleur due à l'atterrissage forcé s'estompait petit à petit. Ce qui permit à Ryuu de rouvrir les yeux et d'envisager la suite des évènements. En supposant que son paquet sur le corps reprenne ses esprits un peu plus lentement que le commun des mortels, sous peu ce dernier se redresserait... lentement... s'écarterait (pas beaucoup plus vite) et dans le pire des cas, les deux adolescents ressembleraient à deux idiots discutant à même le sol... ou pas. Alors que la seule chose que Ryuu pouvait voir était le plafond et son caleçon en évidence sur la tête de son hôte, ce dernier gesticula. Un peu... mais pas comme notre bishônen l'escomptait. Ah bah ça alors !

À force, Ryuu allait pouvoir faire une fiche détaillée, expliquant les mœurs des parpins. De toutes évidences, celui-ci était un jeune, un bébé nécessitant un nombre d'heures de sommeil incalculable et la chaleur d'un corps pour lui servir de matelas. Du coup, à défaut d'avoir sa propre maternelle sous la main, voire éventuellement un lit de substitution : Aedan s'installait, tel un chat, sur le corps de l'adolescent. Le pauvre gamin ne put s'empêcher de rire sur le coup... laissant tomber la main qui jusque là était restée dans le creux des reins de son invité, pour qu'elle finisse à côté de son visage, exactement comme l'autre était déjà mise depuis le départ.

Mais il fallait stopper. Pour deux bonnes raisons. Trois même. Si Ryuu comptait dire quelque-chose, il était évident que rire et parler ne faisait pas bon ménage. Deuxièmement, ça serait dommage d'empêcher le lapin humain de dormir ! Mais surtout : ses éclats de rire sonores l'empêchaient de bien comprendre ce que son interlocuteur lui dit. Il avait bien sentit les lèvres de l'envahisseur remuer sur son torse mais l'entièreté des termes étaient difficile à comprendre. L'idiot murmurait ! Tout au plus avait-il compris « merci » et un mot finissant en « ment ». Dès lors, pour permettre à Aedan de rester tranquillement sur son nouveau lit, Ryuu se contenta de déplacer sa tête par a-coups, autant qu'il était possible. Assez pour que son oreille droite soie dans l'axe de la bouche de l'autre. Ainsi, la question suivante lui parut déjà nettement plus claire.

*C'est pas vrai...* Ryuu partit dans une nouvelle série d'éclats de rire en se rendant compte que réellement Aedan comptait rester là pour tailler une bavette ! Ce qui ramena évidemment le problème du « si je ris trop fort, je vais l'empêcher de dormir, pauvre chou... » Donc l'adolescent tenta de s'arrêter pas deux fois, même si l'envie de rire était relativement forte. Toutefois, il y parvint, stoppant son ventre de remuer sous les gloussements et ne laissant qu'un large sourire sur les lèvres du jeune homme qui répondit après avoir détourné la tête un bref instant – technique magique consistant à regarder ailleurs pour aussitôt reprendre un air plus ou moins sérieux pour vous parler face à face.

Sauf qu'il était difficile de voir le visage d' Aedan. Si ça se trouvait, ce dernier était horrible, borgne et plein d'acné ! Car mine de rien, aucun des deux ne s'était réellement fait face jusqu'à présent. Puis, qu'en bien même Ryuu tenta de pivoter la tête pour voir les traits de son interlocuteur, il ne tomba que sur son caleçon. Cette chose sérieusement ridicule mais étrangement, moins que sa situation actuelle. Mais faisant contre mauvaise fortune, bon cœur, Ryuu ne s'occupa que de son sous-vêtement en le prenant des deux mains pour le regarder une nouvelle fois, par-dessus la tête de son nouvel ami.

« Je suis en première. Et toi ? »

Il fallait juste espérer que Morphée ne le rende pas trop silencieux. Les phrases d' Aedan, jusque là, étaient déjà difficilement audibles pour le gamin. Ce qui le forçait à trouver la pose la plus confortable qui soit tout en laissant trainer son oreille droite le plus prêt possible du visage de son aîné. Mais si aucune raison de rire ne venait, ça devrait aller. Mais comment ne pas rire vu les circonstances. C'est pourquoi Ryuu se pinça les lèvres, retenant son corps de trahir sa nouvelle euphorie bien que sa poitrine tressaillit quelques fois, avant d'attaquer à son tour par une question dans laquelle des trémolos étaient légèrement perceptibles.

« Ça va sinon, bien mis ? »

*Je ne te dérange pas trop ? Tu ne veux pas une couette, un oreiller... une berceuse peut-être ? Y a moyen de trouver ça tu sais...* Si son aversion pour sa voix ne le retenait pas, possible qu'il lui aurait déballé tout ça. Mais à défaut, il se contenta du stricte minimum pour la survie de son oreille semi-valide qui ne pouvait supporter d'entendre le timbre rauque et cassé de sa voix. Tout comme ses yeux se sentaient vraiment agressés par le boxer rouge et blanc qui laissait filtrer quelques rayons de soleil couchant. Laissant la passerelle dans une clarté mi-or, mi-rose. En fermant les yeux tout en laissant tomber à nouveau ses bras en équerres de part et d'autre de son visage, il aurait même pu imaginer être sur la plage. Bien que finalement, le carrelage de la passerelle était nettement moins confortable que le sable fin d'Hawaï où ses parents atterriraient dans quelques heures.

« Pas que ça me dérange mais. La sieste va durer longtemps ? »

Car mine de rien, même s'il imagina ses parents au pays du Ukulélé, il ne pouvait pas oublier la froideur du carrelage dans son dos, ni le poids chaud sur son ventre. Ni même ce dernier qui commençait à gargouiller, d'abord en silence, à l'approche de l'heure du repas. Sans oublier quand même qu'il avait encore des habits disséminés dans le parc de l'école... et qu'il serait dommage que quelqu'un de moins fantasque qu' Aedan ne trouve l'autre sous-vêtement douteux...

Élève de la 2-A

Ne pas bouger ? Sa spécialité. Il était fatigué et là il était bien. Après tout, rare était les gens qui n'étaient vraiment pas confortable. En plus ici, à moitié affalé sur le jeune garçon et à moitié affalé sur le sol, il aurait pu trouver pire comme position. Il pourrait trouver mieux aussi ça c'était un fait. Surtout qu'en plus il avait l'air de faire rire son compagnon de glandage du moment. Bon en même temps, il fallait reconnaitre que la situation était quelque peu atypique. Et puis en plus le jeune garçon était en première année, donc ça voulait dire qu'il était arrivé il y a peu dans l'école et voilà qu'il tombait déjà sur un énergumène comme Aedan. C'est clair que ce n'était pas vraiment l'idéal en soi... Enfin il n'était pas méchant...juste un brin collant et peu enclin aux mouvements. Bon évidemment, le jeune garçon était tombé un jour où c'était poussé à l'extrême. Il n'était pas toujours comme ça non plus... Bon il était pas non plus beaucoup plus actif en temps normal, mais habituellement il se tenait quand même debout dans les couloirs. Là il était une vraie logue. Un paillasson ? Ouais presque. On pourrait le laisser là qu'il ferait partie de la décoration. Ou alors on suspecterait un meurtre et il ferait partie des cadavres ! Tadam ! Bon l'inactivité se faisait aussi ressentir au niveau neuronal entrainant une imagination un brin débordante et quelque peu irréaliste. Et puis donnant un grand n'importe quoi il fallait le reconnaitre. Mais on ne pouvait plus changer la bête ici. En même temps, qui a dit qu'il voulait changer ? Personne. Il se sentait très bien comme ça, en accord avec ce qu'il était, que ça plaise ou non. Si l'avis des autres avaient une quelconque valeur à ses yeux, ça se saurait. Pas qu'il était quelqu'un de méchant, juste il faisait ce qu'il voulait, en respectant ou non les autres et leur vision. Il ne pousserait jamais personne à changer, il ne voyait pas pourquoi lui changerait pour les autres. Mais ça c'était sa façon de voir et certaines personnes ne pensaient pas comme lui. Grand mal leur fasse.... Mais peu importe, revenons au moment présent. il n'avais pas du touuuuut envie de bouger et pourtant il sentait le moment où il allait devoir le faire. Il pouvait invoquer beaucoup de choses pour rester comme ça mais concrètement...il n'était pas dans l'endroit le plus chaud et confortable qui soit... Si seulement il pouvait aller se trainer jusqu'à la salle commune et s'affaler dans le canapé...ou dans sa chambre...ou sur un de ses collocs ou des senpai.... Bouarf il n'en savait rien, il voulait juste être bien mis et au chaud. Etait ce trop de demander ?

Finalement plusieurs questions l'obligèrent à sortir de sa pseudo torpeur dans laquelle il s'engluait avec plaisir. Tout d'abord était-il bien mis ? Bah...tout était relatif mais il n'était pas si mal mis que ça. Mais bon à force de le penser, c'était déjà difficile en soi, il avait un peu oublié de répondre à la question. Ce n'était pas important. Bien mis il l'était vaguement et ça se voyait puisqu'il ne bougeait pas. Puis vint la seconde question qui suggérait qu'il était le seul à être vaguement bien mis et que son lit provisoire voulait se faire la malle... Ca c'était moins gai parce que ça impliquait un mouvement de sa part. Il savait que ça allait arriver mais quand même... Il aurait bien voulu que ça ne soit pas maintenant.

"Tu oserais dire à ton senpai de déguerpir ? "

Bon première pointe d'humour qui pourrait presque passer pour une réprimande. Oui là dans l'immédiat ça ne se voyait pas tant que ça mais il était bel et bien plus âgé que le jeune homme qui se trouvait en dessous de lui vu qu'il était en deuxième. Mais peu importe... Il fallait bien qu'il bouge... donc après un moment un soupire s'échappa de ses lèvres et un leeeent mouvement se réalisa puis un autre pour qu'il puisse se redresser sur ses bras...la tête toujours baissée il n'avait toujours pas montré son visage à son interlocuteur. Après un moment comme ça où on aurait pu se demander s'il s'était endormi, il redressa lentement la tête en ouvrant les yeux et plongea son regard océan bien que brumeux dans celui de son cadet. Il le regarda un moment avant de se frotter les yeux et de bailler se mettant définitivement en position assise. Il s'étira lentement ensuite avant de regarder de nouveau le jeune étudiant.

"Aedan. Tu vois l'animal le paresseux ? Ben c'est moi. Tu t'en rendras vite compte..."

Il avait fait quand même beaucoup de gestes en peu de temps. Il avait pourtant la flemme mais il resta assis et fut attiré par le caleçon qui avait quitté sa tête même s'il ne l'avait pas senti et qui restait cependant très flashant. Il était certes excentrique au niveau vestimentaire, mais ça il ne portait pas. C'était ridicule certes mais c'était quand même courageux de porter ce genre de choses. Enfin après tout chacun ses goûts.

"Cool le sous-vêtement....T'en as beaucoup des comme ça ? Ca peut être marrant.... Même si je ne porterais pas ça. Je préfère quand même ma capuche lapin." dont les oreilles longues pendaient de chaque côté de sa tête. "Faudrait que t'essayes de voir s'il est pas vivant aussi vu qu'il m'a attaqué..."

Bon ça c'était de l'humour. En attendant, il soupira de nouveau avant de se forcer lentement à se mettre debout. Il le fallait...c'était obligatoire... Enfin non au fond ça ne l'était pas, il aurait pu rester par terre étalé telle une loque comme dit plus tôt...mais c'était mieux de se bouger...il s'était déjà trainé toute la journée, autant aller se taper quelque part où c'était confortable pour le reste de la journée! Il mit ses mains en poche et attendit le jeune garçon. Autant ne pas rester sur la passerelle. Il n'y avait pas grand chose à y voir....

"T'as déjà ta chambre ? Parce que limite je peux t'accompagner jusque là avant d'aller m'affaler quelque part... Tu pourras y déposer ton joli caleçon." Il sourit un peu en coin avant de se mettre en route gentiment et surtout à son aise !

[PS : désolé pour le temps d'attente ! Je pense que je répondrai principalement le w-e. La semaine c'est un peu chaud. ><]

Élève de la 1-A

À la réponse d' Aedan, Ryuu ne put s'empêcher de rire à nouveau. En une phrase, il avait répondu on ne peut plus clairement à trois questions... ou presque. Il parut évident pour notre bishônen que l'étrange lapin était soit en deuxième, soit en troisième, qu'il était bien mis mais il ignorait assez combien de temps sa sieste prendrait. Quelques minutes, quelques dizaines de minutes, quelques... secondes ? Ryuu fut assez surpris quand son envahisseur se redressa. Non pas à la vitesse à laquelle il l'eut fait : sa lenteur n'avait décidément pas d'égale, mais par son arrêt assez suspect au-dessus de lui. Pour être honnête, l'adolescent encore allongé de tout son long dut arquer un sourcil tandis qu'un sourire en coin se figea sur son visage. *Qu'est-ce qu'il va me faire ce coup ci ?* ironisa-t-il pour lui-même.

Personnellement, Ryuu aurait levé des yeux de biche à son lit de fortune, aurait battu des cils à qui mieux-mieux et avant même de recevoir une réponse, se serait réinstaller tout aussi confortablement. Dès lors, en supposant que l'extravagant jeune homme soit du même style... tout était possible. Tout sauf la réalité des faits. L'envahisseur ne l'était pas autant que lui l'aurait été. Mais il pouvait se vanter d'échanger son rôle de terroriste / preneur d'otage en envouteur surprenant. En effet, quand ce dernier pensa enfin à montrer son visage, Ryuu n'y vit que deux yeux bleus. Mais pas bleu comme le bleu qu'un japonais obtient avec des lentilles : non, non ! Bleu... bleu.

N'allez pas croire que se fut subitement le coup de foudre, non mais ! Mais c'était tellement particulier que Ryuu ne put s'en défaire. Il fut même contraint de suivre son subconscient qui lui hurlait dans les oreilles de suivre son observation en se redressant un peu. Non ! Pas pour venir nez à nez avec l'autre adolescent mais bien pour garder la même distance entre leurs deux visages, car si vous ne l'avez pas lu, Aedan s'est enfin assis, sans même que notre bishônen ne le réalise vraiment. Ainsi, le jeune homme fini en appui sur ses coudes, les jambes fléchies pour que ses pieds soient à plat tandis que son vis-à-vis continuait l'imitation des chats en s'étirant. Voire, le cosplay du paresseux à en croire ses dires.

« j'avais remarqué... » glissa-t-il jovialement entre deux phrases de son interlocuteur.

Il fallait être aveugle pour ne pas penser au paresseux en voyant Aedan. Or, Ryuu était juste sourd... chose qu'il aurait aimé être complètement quand le sujet de son caleçon revint. Le pauvre grimaça en posant son regard sur l'objet du délit. En se redressant, il avait posé son coude dessus et cette chose était une agression visuelle des plus remarquables. Rien que d'y penser, l'adolescent se mordit la lèvre inférieure tandis qu'une espèce de grognement se noua dans sa gorge avant de pouvoir marmonner un semblant de réponse. Pourtant, bien qu'il était assez gêné... non, là n'est pas le mot : embarrassé, par ce sous-vêtement, Ryuu était assez bien doté d'auto-dérision, c'est pourquoi son aversion pour le vêtement se changea en attitude moqueuse à son encontre.

« cadeau de maman... » avoua-t-il donc avec son nouveau sourire en coin.

Se redressant alors suffisamment pour être enfin assis, il attrapa ce bout de tissu et le déplia une nouvelle fois devant son visage, et donc accessoirement devant celui d' Aedan. Il avait beau le regarder, il ne changeait pas de couleur ni de motif. Ce qui engendra un soupir de la part du bishônen qui se résigna à le ranger dans sa poche avant de se relever. Chose qui lui prit un peu moins de temps que son vis-à-vis et qui lui laissa donc le temps d'aller à la fenêtre voir le reste des dégâts à l'extérieur. Dont le fameux autre caleçon à motif animalier. Celui-ci avait subit les affres du temps et s'en allait maintenant rejoindre les caleçons noirs sur le cours du ruisseau *bon débarras !* songea-t-il en s'accoudant sur le rebord de la fenêtre, le dos face à elle pour être en mesure de suivre la lente progression du paresseux.

Celui-ci ne manqua d'ailleurs pas de le surprendre avec ses paroles, l'obligeant presque à arquer un sourcil tandis que l'autre se fronçait. Ryuu en arriva même à une certaine conclusion *Des yeux visiblement naturellement bleus, un prénom pas asiatique du tout... il serait européen malgré sa tête de jap ?* c'était plausible en se fiant à ce que son Senpai venait de dire. Certes Ryuu était en première année mais il était arrivé, comme tout le monde, en début d'année : à savoir, en avril ! C'est pourquoi il se permit de glousser en répondant.

« Senpai a dû hiberner longtemps, ça fait cinq mois que je suis là. »

Sur cette petite pointe d'humour, Ryuu quitta son mur d'appui pour emboiter le pas à Aedan. Quoique, emboiter ne soit pas non plus très approprié. Si tout deux marchaient à leurs aises, l'un avait visiblement une cadence plus rapide que l'autre. À tel point que lorsque notre bishônen voulu demander avec précision, en quelle année se trouvait son aîné, il fut contraint de le voir plusieurs pas plus loin derrière. Ce qui ne manqua pas de lui extirper un nouveau rire sous cape, baissant la tête pour atténuer le son des éclats. *On n'y arrivera jamais comme ça* soupira-t-il en constatant que son camarade était vraiment lent en tout. C'est pourquoi, pour espérer arriver un jour quelque-part, Ryuu vint se planter à croupi devant le lapin, lui offrant ainsi son dos et un regard en coin.

« Allez ! » Se retenant de rire, Ryuu invitait donc Aedan à faire une balade à dos de jeune athlète.

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