Lundi, 8h15.


Seasons are changing and waves are crashing and stars are falling all for us... Days grow longer and nights grow shorter. I can show you I'll be the one...


Haru coupa le son qui émanait des écouteurs de son ipod lorsqu'il fut arrivé dans le hall d'entrée du pensionnat. Il était déjà venu en repérage, trois jours auparavant. Mais à présent, il faisait officiellement parti des élèves de Ginkgo Gakuen. Ses yeux se posèrent d'abord sur le sol, sur lequel il venait de poser son énorme sac. Celui ci contenait une grande partie de ses affaires... dont ses livres. Après ça, il leva son regard vers les murs, en passant par le plafond... Prenant le soin de découvrir les moindres recoins de son nouvel habitat. Une façon comme une autre de s'en imprégner.

"Ah, il me semble que le numéro de ma chambre m'a déjà été attribué..."

Il se mit à farfouiller dans la poche de son jean afin d'en sortir une photocopie qu'il avait plié en quatre. En effet, sa chambre lui avait été attribuée. Il allait donc se retrouver avec d'autres personnes de sexe masculin. Un enfer pour un timide comme lui. Après avoir discrètement lâché un petit soupir qui frôlait plus le malaise que le contentement, il rangea la feuille à sa place initiale. Encore un petit coup d'oeil vers les murs sur lesquels ont pouvait remarqué certaines signalisations. Il remarqua d'ailleurs que la bibliothèque n'était pas bien loin et il mourrait d'envie d'y jeter un oeil. Malheureusement, il lui fallait d'abord déposer ses affaires et il ignorait royalement la direction à prendre pour rejoindre sa chambre. Il n'était pourtant pas seul et il pouvait bien demander son chemin à tel ou tel élève. Mais quand bien même il le voulait, la tâche s'avérait bien compliquée. Voyant une jeune fille isolée, il se racla la gorge et décida d'aller l'aborder afin de lui demander son chemin.

"E-Excu.."

Il se coupa net lorsqu'il vit la jeune fille en question faire de grands signes à une amie qui se tenait non loin d'elle avant de la rejoindre en sautillant. Elle n'avait peut être simplement pas le temps de le renseigner, c'est compréhensible. Un nouveau soupir plus tard, il décida de reprendre son sac et de quitter le hall d'entrée. Qui sait, peut être pourrait-il trouver un plan à l'extérieur ? Il quitta donc le bâtiment, levant sa main libre en visière, afin que le soleil ne le gêne pas dans sa recherche. Malgré la chaleur de ce jour de mai, une légère brise venait balayer les mèches de ses cheveux châtains, ce qui n'avait rien de désagréable. D'autres élèves se trouvaient à l'extérieur, tous plus différents les uns que les autres. Haru aimait les scruter du regard, sans penser à mal, naturellement. Il était observateur, voilà tout. Il avait bien essayé de s'adresser à l'une ou l'autre de ces personnes, mais ce perpétuel blocage qui reprenait le dessus, alors même qu'il ne s'y attendait pas, ne lui permettait pas d'engager une conversation, disons, "ordinaire" avec autrui.
Il reprit finalement son sac et décida de retourner à l'intérieur du hall d'entrée, abandonnant l'idée de trouver sa chambre pour le moment.

"Tout ça pour ça..."

Pensa-t-il, tout en allant s'asseoir à même le sol, dans un coin du hall. Son gros sac à ses côtés, il en profita pour prendre une autre feuille -qui elle, se trouvait dans la poche de son gilet- afin de connaître son emploi du temps de la journée. Il avait deux heures de japonais dans moins de 15 minutes. La journée démarrait vraiment... très ... bien. Mais que faire dans ces conditions ? Haru n'avait pas la réponse. Il se contenta de rester assis dans son coin, observant les élèves tantôt joyeux, tantôt maussades.

"A quoi pouvais je bien m'attendre ? Sartre ne disait-il pas que "l'enfer, c'est les autres... ?"


Autant s'occuper de façon constructive. Ainsi, Haru s'empressa d'ouvrir son sac avant de s'emparer de son atrabilaire amoureux. Cette simple lecture arrivait à le conforter dans sa crainte d'être viré avant même d'avoir trouvé sa chambre. Une première sonnerie venait de retentir. Devait-il s'en soucier ? Peut-être bien...