Ginkgo Gakuen
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Le lycée sous le signe de l'arbre aux 1000 écus
 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le deal à ne pas rater :
Bon plan achat en duo : 2ème robot cuiseur Moulinex Companion ...
600 €
Voir le deal

Partagez | 
 

 Echappé [Hugh/Eiji]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Eiji Kimihiro
Élève de la 3-A

Eiji Kimihiro


Personnage
Âge : 20 ans
Chambre / Appart : 102

A savoir
:

Echappé [Hugh/Eiji] Empty
MessageSujet: Echappé [Hugh/Eiji]   Echappé [Hugh/Eiji] EmptyDim 6 Fév - 15:50

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Trois jours depuis le fiasco avec Konata, et Eiji compensait plutôt bien. Au final, ce n'était pas si dur, il ne fallait juste pas se laisser le temps de réfléchir. La moindre minute de sa journée était occupée jusqu'au moment où il s'écroulait sur son lit le soir, épuisé. Les séances de course s'enchainaient sur les cours suivis scrupuleusement, puis l'entrainement d'athlétisme ou le kendo – d'où Konata était absente, sans surprise – les devoirs faits avec un sérieux qui faisait plaisir à Kantaro et nouvelle séance de jogging, le tout sans quasiment voir ou parler avec ses colocataires. Au moins, ses performances sportives comme intellectuelles ne pourraient que s'améliorer devant un pareil challenge.
Il ne voulait pas prendre le temps de mettre les choses au clair, c'était aussi simple que ça. Comme quelqu'un qui aurait peur de toucher à une plaie sous peine de voir qu'elle s'était infectée et qu'elle grouillait de vers. Que resterait-il ensuite, l'amputation ?

Une nouvelle fois, ce matin, il s'était glissé hors de son lit en silence, avait mis son short et son débardeur soigneusement pliés à cet effet sur une chaise au bas du lit, et il était parti courir en forêt. Vu qu'il n'avait ni option grec, ni celle d'arts plastiques, il n'avait pas cours de la matinée, ce qui lui laissait le temps de s'enfoncer dans la forêt et de courir jusqu'à perdre haleine, loin de toute personne qui voudrait lui adresser la parole et de toute prise de tête potentielle.
Même Shizuka avait été abandonné aujourd'hui. Plus exactement, Kantaro avait déjà promené le chiot de bonne heure ce matin là, et quand Eiji avait vu le jeune animal endormi, roulé en boule sous le lit de Hugh, il avait préféré le laisser dormir. C'était tout aussi simple : il était tellement plein d'énergie qu'il courrait trois fois plus que lui, et finissait complètement épuisé à mi-parcours.

La forêt était fraiche à 7h30, et le resterait encore un moment par rapport au reste du monde qui n'était pas protégé par un sous-bois épais. Raison n°1 qui l'avait poussé à abandonner la plage pour ses séances de course en solitaire. Il avait beau aimer l'air marin et le bruit du ressac, le soleil tapait vite bien trop fort pour que la course devienne agréable. Les bois par contre... l'ombre douce était comme une caresse sur ses épaules, et les feuilles qui s'agitaient et créaient des formes bizarres étaient une invitation à laisser son esprit imaginer les crimes les plus fantasques qui pouvaient se passer à l'abri des regards. Le genre de choses auxquelles il voulait bien penser pour le moment.

Il était parti sur un rythme très tranquille pour lui, un petit train d'échauffement pour finir de se réveiller complètement. C'était pourtant le même garçon que d'habitude qui l'avait regardé dans le miroir ce matin quand il s'était passé un peu d'eau sur le visage pour finir de se réveiller. Le même air revêche de bon matin, la tignasse ébouriffée – un peu trop longue, une fois de plus – une petite boucle d'oreille en forme de carpe qu'il avait remis dans le bon sens... c'était lui, sans artifice, sans différence. Alors pourquoi les choses semblaient-elles changer ?

Un jappement joueur le fit sortir de ses pensées avant qu'elle ne prenne une tournure dangereuse, et Eiji manqua de se casser la figure en sautant pour éviter Shizuka qui s'était jeté dans ses jambes avec bonheur, la queue fouettant l'air dans son bonheur d'avoir retrouvé son maître. Eiji et lui dansèrent quelques instants, le premier pour éviter de l'écraser, le second parce qu'il croyait être invité à jouer, jusqu'à ce qu'Eiji ne se baisse pour attraper l'animal qui n'aurait pas du être là. Le collier était bien en place, et attaché... un bout de laisse, cassé du reste. Eiji grimaça. Il s'était rendu compte que la laisse était abimée à force d'être mâchouillée par Shizuka, mais ne l'avait pas encore remplacée. Apparemment, il avait attendu un peu trop longtemps.
Mais la vraie question était : qui était de l'autre côté de la laisse sectionnée ?

Le jeune homme s'immobilisa avec le chiot qui couinait dans ses bras, alors que les fourrés s'agitaient à sa gauche, laissant prévoir une arrivée imminente.


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Depuis une certaine soirée, Eiji se montrait distant et fuyant, usant de toutes les excuses que le poids d’un emploi du temps surchargé d’adolescent du 21eme siècle pouvait lui offrir. Pas besoin d’être devin ou particulièrement réceptif pour voir que quelque chose n’allait pas chez lui. Et quoi que ce soit, Hugh n’avait pas envie de s’en mêler, malgré la curiosité qui lui rongeait le ventre. Il avait bien vu ce que ça avait donné, à chaque fois qu’il s’était intéressé ou inquiété avec sincérité du brun : La même chose que lorsqu’il faisait exprès d’insinuer des choses pour le taquiner ou l’ennuyer, à savoir une réaction agressive au mieux, sinon brutale . Au final, Eiji semblait répondre de manière unilatéralement semblable à toute forme d’attention à son égard.

C’était le bruit du chiot grattant à la porte et geignant qui avait réveillé Hugh ce matin la. Il s’était retourné dans son lit, attendant qu’Eiji ou Kantaro ne sorte avec l’animal, mais aucun ne se manifesta. Relevant légèrement la tête, Hugh risqua un coup d’œil vers le lit de Kantaro, qui était vide, comme bien souvent. Quand à Eiji… Le silence dans la pièce laissait croire qu’il était bel et bien le seul en ces lieux.

Avec un soupir, Hugh se redressa, jetant un œil à l’animal qui s’était mis à japper. Allons donc. Si Eiji était sortit, pourquoi ne l’avait il pas emmené avec lui ? Le jeune homme se releva, prenant tout juste la peine d’enfiler un baggie par-dessus son caleçon ainsi que ses chaussettes de la veille avant de plonger avec plaisir les pieds dans ses baskets confortables comme des chaussons. Il semblait bien que la ballade de la terreur lui incombait ce matin. Ou était la laisse déjà ? Après quelques farfouillages, il finit par la trouver, bien rangée avec les boites de nourriture de l’animal. La maniaquerie de Kantaro était passée par la.

Hugh poussa doucement l’animal du bout du pied pour lui signaler sa présence. Le chiot leva la tête vers lui, se mettant à glapir et à sautiller à la vue de la laisse.

« Ah, ah suffit… »

Le blond était toujours ennuyé quand il s’agissait d’interagir avec cette boule de poils. Les animaux, c’était vraiment pas son truc. Il posa un genou à terre, ne sachant pas trop par ou toucher le chien pour l’attacher. Celui ci se jeta presque dans ses bras, posant ses pattes avant sur son genou, permettant au blond d’attacher la laisse, enfin.

Quelques instants plus tard, ils étaient dans la forêt. Hugh bailla, regrettant de ne pas avoir pensé à acheter une canette de chocolat chaud pour son petit déjeuner. Bah, il serait toujours temps après… La démarche lente du jeune homme ne semblait pas au goût de Shizuka, qui s’agitait tant et plus, forçant le blond à bander son muscle pour tenir la laisse. Il ne savait pas trop s’il pouvait le détacher. Eiji lui avait il appris à revenir au sifflet ? Même sans ça, la perspective de perdre l’animal restait une angoisse tapie au fond de lui. Eiji ne manquerait pas de dire qu’il l’avait fait exprès, certainement.

Le jeune homme soupira, se frottant distraitement la nuque. Ses rapports avec Eiji se stabiliseraient ils un jour ? De toutes manières, à la fin de l’année, ils iraient tous dans des endroits différents, et après… L’expression qui passa fugacement sur son visage faisait contraste avec la luminosité ambiante. Il n’y avait pas de après. Rien à visualiser. Après, il retournerait se terrer à new york, dans sa vieille chambre. Certainement la meilleure chose à faire.

Le chiot se mit à japper, tirant encore et encore sur la laisse, forçant le blond à s’arc-bouter légèrement pour le retenir. Lorsqu’un assaut plus fort que les autres se retrouva suivi d’une laisse cassée nette, il manqua d’en tomber en arrière.

« Shizuka ! »

Le chiot était déjà parti ventre à terre, à travers les fourrés. Sans réfléchir, le blond le poursuivit aussitôt, espérant le bloquer dans les fourrés. Ah, s’ils se faisait griffer, que… Non, rattraper le chiot, le reste après. Hugh déboula des fourrés avec un air inquiets, s’arrêtant net à la vision d’un Eiji tranquillement posé au milieu du sentier, ledit chiot dans les bras. Les sentiers étaient parallèles, uniquement séparés par les fourrés. Shizuka avait put sentir l’odeur de son maître à travers ? Ou peut-être avait il reconnu son pas…

« Ah… »

Pour quelqu’un qu’il aurait voulu éviter… Hugh eut un regard en biais, gêné, avant que son comportement tapageur ne reprenne le dessus.

« Je sais pas ou t’a achetée cette laisse, mais pour qu’un chiot arrive à la casser, c’est vraiment du matos de merde ! »

S’exclama t’il d’un ton un peu forcé, posant les mains sur ses hanches. Tiens, il portait encore le tee shirt avec lequel il dormait, aux couleurs de la nerv. Bah, au point ou il en était…




[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Hugh sortit des fourrés, l'air gêné, et l'autre moitié de la laisse dans la main, se récriant immédiatement sur la qualité de la laisse. Sur le coup, Eiji ne pouvait lui trouver aucune faute, la qualité de la laisse laisser vraiment à désirer. Vu la taille – et les crocs – de Shizuka, il était peut-être temps de passer à un matériel pour chien adulte qu'il ne pourrait pas dévaster aussi facilement. Eiji détacha le morceau de laisse restant et déposa le chiot au sol, confiant en son dressage pour pouvoir le rappeler, avant de fixer Hugh avec un sourire embêté. Pour une fois que l'américain promenait le chiot... pourquoi le promenait-il au fait ? Il savait que Hugh n'avait pas une grande affection pour lui, et surtout qu'il était du genre à dormir le matin, loin de ces masochistes insomniaques ou qui couraient de bonne heure.

" Ha... désolé, c'est de ma faute. Shizuka l'a littéralement sciée en la mordillant, et je devais en racheter une, mais je n'ai pas eu le temps. Je pensais pas qu'il réussirait à la détruire complètement en fait. La prochaine fois je prendrais carrément une chaine ! "

Ou ce qui faisait office de chaine pour résister aux petits crocs aiguisés d'un shiba inu en pleine croissance et dont le dressage n'était pas encore tout à fait terminé. Eiji révait du jour où il pourrait se promener n'importe où avec l'animal sans craindre qu'il ne parte en courant dans n'importe quelle direction. Dans un endroit isolé, passe encore, mais dès qu'il y avait du monde... il était trop intrigué et intéressé pour toujours l'écouter.
Son regard se reporta sur Hugh, curieux. Il était plus facile d'être détendu dans son propre univers. Celui de la forêt, au petit matin, pendant un jogging tout juste interrompu, loin de l'intimité feutré de leur chambre où il n'avait pas d'échappatoire. Parce que le sujet était trouvé, qu'il l'intéressait vraiment, et qu'il était éloigné du reste.

" Qu'est-ce que tu fais dehors aussi tôt ? T'arrivais plus à dormir ? "

Shizuka s'élança dans les fourrés, le nez dans l'herbe quasi jusqu'aux oreilles, décrivant un arc de cercle autour de Hugh et Eiji avant de revenir vers eux, langue pendante et regard brillant, n'attendant qu'un mouvement de son maître pour se mettre à courir à ses côtés. Sur ce point là, Shizuka avait parfaitement intégré le mécanisme du jogging : courir avec Eiji jusqu'à n'en plus pouvoir.
Le regard du jeune homme revint de Shizuka sur Hugh. Il ne paraissait pas totalement réveillé, ses cheveux encore ébouriffés par la nuit parachevant de lui donner un air gamin avec le t-shirt bien trop grand qu'il portait le plus souvent pour dormir. En fait... il paraissait plus avoir été sorti du lit par force plutôt que d'être resté éveillé à la recherche du sommeil au petit matin.

Pas vraiment difficile de deviner la cause si tel était le cas : elle se baladait autour de leur pied, à poil et à crocs, en train de piauler dans l'espoir de courir avant de retourner dans la chambre pour dormir.
Un vent un peu frais souleva quelques mèches d'Eiji, lui donnant presque froid maintenant qu'il avait arrêté de courir. Le jeune homme étira ses bras derrière ses épaules, sentant avec plaisir les articulations craquer et se détendre. Sur le coup, il n'avait qu'une envie : retourner courir.


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Hugh considéra en silence la manière dont Eiji reposait Shizuka au sol, ne craignant apparemment pas une quelconque fugue de sa part. Bah, ça ne le concernait plus maintenant, non ? En même temps… Il n’allait peut-être pas interrompre sciemment le jeune homme dans son jogging matinal. Même s’il ne voyait pas d’intérêt à l’activité en elle même, Hugh comprenait bien la notion de loisir. Il n’aurait pas aimé être dérangé alors qu’il était occupé à ses dessins. Il imaginait qu’il devait en être de même pour le jeune homme face à lui.

Il sourit à la plaisanterie, peinant à imaginer le chiot au bout d’une chaîne. Mais il était vrai qu’une laisse plus solide ne serait pas du luxe. Enfin, pour tout dire, il n’y connaissait trop rien, à ce genre de choses. Il suivit l’animal du regard.

« Je t’avoue, quand vous l’avez ramassé, j’y croyais pas trop. Et pourtant il est toujours la. »

Ce qu’il voulait dire, c’était que d’une certaine manière, il admirait le jeune homme d’avoir la maturité de s’occuper d’un être vivant comme il le faisait. Ce n’était pas n’importe quel adolescent qui pouvait se targuer de gérer seul un animal de compagnie. Comment lui payaient-ils la nourriture, avec leur argent de poche ? Enfin, cela ne semblait pas les déranger.

Il en revint vers Eiji à la question. Celui-ci affichait un air détendu. Il était dans son élément. Hugh haussa les épaules à la question. Il n’avait pas envie de se montrer vindicatif.

« On peut dire ça comme ça. »

Son comportement était loin de celui, détaché et désinvolte, qu’il affichait habituellement. Le blond semblait un peu plus distant, prenant plus de précautions vis à vis d’Eiji.

« … Je vais te laisser. Tu veux que je le ramène ? »

Il tendit la main, faisant signe à Eiji de lui rendre l’autre bout de la laisse. Avec un bon nœud, elle ferait l’affaire pour rentrer au dortoir.


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Eiji posa un regard tendre sur Shizuka. Il n'avait pas été question de l'abandonner dès le 1er jour où ils l'avaient trouvé dans les poubelles, miteux et terrorisés, un pmauvre animal victime de la cruauté humaine. Et c'était encore plus impensable, trois mois plus tard, quand il avait appris à adorer l'animal. Ce n'était plus le chiot malheureux, c'était Shizuka, avec son petit caractère et les déboires qu'il avait apporté, ses grands yeux humides et ses coups de truffe volontaires à tout heure du jour ou de la nuit. Non, il était hors de question de laisser Shizuka derrière lui maintenant.
Le plus gros soucis, loin des dépenses financières qui n'étaient pas si dures à gérer – un pantalon de moins par ci, ou faire attention au forfait de téléphone... - c'était la chambre. Pas si grande, l'espace déjà bien occupée par 5 personnes, dont une qui n'était pas fanatique d'avoir un animal dans ses pattes... là était le plus gros soucis. Eiji imaginait que s'il avait été du genre à préférer rester enfermé, comme Hugh, il n'aurait pas été gérable du tout.

" J'espère qu'il ne te gêne pas trop au final..."

Ca... Kanta et lui faisaient leux maximum, mais dur de l'empécher de pailler ou de pleurer n'importe quand. Et encore, il était sur que Kantaro promenait pas mal le jeune chien la nuit, pendant ses virées nocturnes d'insomniaques. Un grand bonheur pour tout le monde, et qui permettait – la plupart du temps – de n'empêcher personne de faire une grasse matinée.

Eiji réfléchit un instant, puis secoua la tête. Maintenant qu'il était là... Shizuka était vif et en forme, attendant avec impatience de courir. S'il rentrait maintenant, il allait rendre la vie infernale à Hugh, grattant à la porte pour demander à ressortir. Mieux valait le garder avec lui, quitte à devoir le porter sur la fin. Il finit par secouer la tête.

" Ne t'embête pas, je vais le garder avec moi, histoire de l'épuiser pour quelques heures."

Une idée finit par lui sauter à l'esprit alors qu'il considérait l'air mal réveillé de Hugh, une idée qui faisait écho à leur conversation dans le dojo, quand Hugh avait déclaré ne pas pouvoir faire de sport. Eiji avait fait quelques recherches, par curiosité, mais aussi intéret réel sur son colocataire, sur le médicament qu'il avait vu trainer sur son bureau, sur son comportement... d'après ce qu'il avait lu, le sport à outrance était déconseillé, mais pas de l'exercice modéré.
C'était juste que... il n'avait pas envie de se secouer ? Pour ça, le kendoka voulait bien l'aider un peu.

Il attrapa le poignet de l'américain, sans butalité, mais l'empêchant de fuir avec autant de certitude que Gandalf devant le balrog. Le sourire qui étira ses lèvres était amical, et un peu joueur, le premier sourire vraiment franc du jeune homme depuis ces trois derniers jours.

" Tu viens courir avec moi ? Promis, je serais aussi gentil qu'une mère chatte qui transporte ses chatons."


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Hugh haussa les épaules d'un air ennuyé. Dire que l'animal le gênait aurait été de mauvaise foi. Il y avait eut des déboires au début. Des choses à faire attention. Il ne laissait plus rien trainer au sol désormais, ou rangeait soigneusement ses baskets dans le placard. Rien de si terrible en soit au final. On pouvait même dire que le chiot les avait forcés à être plus ordonnés, tous autant qu'ils étaient. Un argument de vente pour qui désirait un chien ?

Le blond hocha brievement la tête aux paroles du sportif. Bon, très bien, qu'il garde l'animal avec lui. C'était peut-être même la meilleure solution qui soit. Hugh eut une pensée pour son lit, se demandant s'il allait se recoucher ou pas. Bah, après s'être levé bougé comme il l'avait fait alors... Il allait plutôt faire un tour du net, ou lire les derniers épisodes de son mensuel de manga.

Hugh eut un sursaut infime lorsque la poigne du brun se referma sur son poignet, avec douceur mais aussi avec une grande fermetée, rendant tout retour en arrière difficile à l'instant. Cette poigne était elle un gage du serieux d'Eiji quand à sa proposition ?

"Donc tu va épuiser Chizuka et être tout doux avec moi ?"

Souligna t'il avec une petite moue un peu moqueuse et loin d'être convaincue. Son regard se posa sur la main d'Eiji, la regardant de manière insistante. Cela serait certainement utile pour que l'autre le lache.

"Je ne peux pas courrir Eiji."

La réplique avait un gout de déjà vu, mais il ne s'en rendait pas compte lui même, tant elle entrait dans un mécanisme d'auto défense bien rodé. La plupart du temps, son air paisible et assuré ainsi que ce genre de propos suffisaient à faire lacher prise à n'importe qui.

"Va t'amuser plutôt que de t'encombrer avec moi."

Pourquoi avait il sentit le besoin de parler encore, la ou sa première phrase aurait du suffir ? Le jeune homme tira sur son bras, cherchant à s'éloigner. Le visage d'Eiji était ouvert, amical, et lui donnait pourtant une irresistible envie de partir loin, très loin. Quand avait il vu ce genre de regard pour la dernière fois déjà ? Ah oui, lors de la visite de quelques membre d'une secte qui avaient voulu l'embrigader à la porte de son appartement.




[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Ca aurait été facile de lâcher Hugh et de l'écouter, chacun repartant tranquillement dans son petit rituel, Eiji s'épuisant dans le sport, Hugh caché derrière ses planches de dessin. La rencontre n'avait été qu'une erreur induite par Shizuka qui n'avait pas besoin d'être réparée. Pourquoi ne lacha-t-il pas le jeune homme alors ? Il ne pouvait pas dire qu'il adorait la présence de Hugh. S'il appréciait le jeune homme, ces derniers temps, sa simple présence lui rappelait des interrogations qu'il aurait préféré laisser tapies loin dans son esprit. Mais là... c'était son petit univers. De la même manière qu'il avait laissé Hugh le rejoindre au dojo, liant leurs deux passions en laissant le jeune homme le prendre en photo, il avait envie de lui faire partager ce qu'il aimait.
Parce qu'il était persuadé, que quelque part, Hugh se voilait la face, se servant de la maladie comme prétexte. Il ne parlait pas non plus de faire de lui un champion de course, juste de lui montrer quelque chose. Il était plus simple de s'occuper des autres que de soi-même au final.

Le regard d'Eiji se posa sur le chiot avant de revenir à Hugh, répondant à son regard fixe par un sourire désarmant. Il était surprenant de se rendre compte que le jeune homme pouvait être tour à tour une brute parfaitement menaçante et un charmant jeune homme au sourire agréable, le genre de personne dont la tenue de sportif et l'allure général donnait envie de faire confiance. Pour ne rien gâcher, il n'avait quasi plus aucune marque sur son visage de ses dernières bagarres.

" Shizuka est un chiot de 6 mois. Il fait 4 fois la distance que je fais, il n'est pas dur à épuiser. Je ne t'embêterai plus si vraiment tu ne peux pas le faire."

Doucement, Eiji tira sur le poignet de Hugh, l'incitant à venir avec lui, à faire quelques foulées maladroites sur le sol souple de la forêt, adoptant une allure qu'il aurait habituellement qualifié de pas d'entrainement pour des poussins de 6 ans. Autour d'eux, Shizuka se prenait au jeu, jappant avec entrain et sautillant autour d'eux comme pour encourager à son tour Hugh dans l'effort.
Eiji avait l'impression d'être en train de marcher sur un fil, comme toujours avec Hugh. Sauf que cette fois, c'était lui qui titillait le blond plutot que l'inverse. Simple vengeance ? Non, pas plus que de la part de Hugh. C'était une volonté un peu plus saine qui se cachait derrière cette main tendue, même si ce n'était pas évident. Tout les opposait vraiment.

" Ca ne peux pas être bon pour ta santé de ne vraiment pas faire de sport."

Un vent bref s'amusa à remuer leurs cheveux, apportant un instant l'odeur de l'océan tout proche.
Cette odeur, Eiji l'avait découvert avec Kobe, n'ayant jamais vécu si près de la mer auparavant. Elle entachait maintenant une grande partie de ses souvenirs ici, en bien ou en mal. La première fois où il avait couru avec Kantaro, se soldant par une entorse pour ce dernier, avait été entachée de rage et de méfiance. Maintenant avec Hugh, sans la colère, mais avec un petit sentiment un peu indéfinissable, un peu doux-amer, celui de l'incompréhension.




[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
S’il avait été plus agressif, plus opposant, Hugh serait rapidement arrivé à la conclusion facile et évidente qu’Eiji préférait voir ne pas voir la poutre dans on œil et de s’occuper de l’aiguille du voisin. Il était toujours plus facile de s’occuper des autres plutôt que de soit même. Et s’occuper, cela signifiait ennuyer, mettre en porte à faux. Mais le jeune homme n’était pas dans cet état d’esprit, plus préoccupé à essayer d’esquiver la confrontation et les soucis. Il considéra Eiji et son sourire si propre sur lui. En voilà un qui cachait terriblement bien son jeu. Il descendit le regard vers Shizuka, alors que celui ci aboyait comme pour ponctuer les propos d’Eiji. Vraisemblablement, il avait plutôt reconnu son nom et exhortait les jeunes hommes à aller courir avec eux. Même Hugh qui ne s’y connaissait pas vraiment en matière d’animaux le comprenait à sa manière de s’agiter autour d’eux.

Hugh se vit contraint et forcé de faire un pas, puis un autre, tandis qu’Eiji se mettait en route sans attendre son accord, accélérant le pas. Hugh rata un battement, terriblement angoissé par la situation. La phrase d’Eiji frappa juste. Non, ça ne lui était pas interdit. Mais le souvenir de cette suffocation était suffisamment implantée en lui pour qu’il n’ait plus envie de courir, plus jamais. Mais la main d’Eiji était encore plus ferme que son refus, l’entraînant malgré lui sur le sentier battu, tandis que le chiot se mettait à courir devant eux, joyeux.

Peu habitué à faire des efforts, Hugh se sentit bien vite essoufflé, incapable de d’exhorter Eiji à s’arrêter. L’envie en était également amenuisée, en vérité, alors que l’autre courrait tranquillement, sans effort, sa main tel un étau sans brutalité autour de son poignet. Alors que lui, déjà, se sentait fatigué, affaiblit. Eiji avait il accéléré le pas ? Dans tous les cas, Hugh n’avait ni l’énergie ni l’envie de lui ordonner de s’arrêter. Pas cette humiliation de plus. L’autre allait bien finir par s’arrêter, non ?

Il n’arrivait désormais plus à reprendre son souffle. Son cœur battait trop vite dans sa poitrine et lui battait les tempes. Chaque pas lui coûtait, tandis qu’il s’efforçait de tirer de ces jambes, de ces poumons et de ce cœur, un peu plus d’énergie, un peu plus de capacité. Son corps était lourd, et sa poitrine douloureuse. Un écran noir passa subitement devant ses yeux, alors que son pas se fit soudainement tremblant. Le second n’eut pas le force de le porter, et le blond s’écroula au sol, le poignet toujours maintenu par le brun.

La bouche grande ouverte, le souffle rauque, il ne parvenait pas à reprendre sa respiration. Sur sa joue, les larmes et la sueur se mêlaient à la poussière dont il s’était retrouvé maculé, laissant des traînées plus sombres. Encore sous le choc de la chute, il ne parvenait pas vraiment à reprendre ses esprits, cherchant avant cela à retrouver une respiration normale sous le souffle hératique et bruyant qu’il avait alors, tandis que ses mains tremblaient convulsivement. Shizuka était revenu vers eux, aboyant vers Hugh, croyant à un jeu.



[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Eiji ne pouvait pas aller plus lentement, sinon la course se serait transformée en marche. Pourtant, à ses côtés, Hugh s'essoufflait visiblement, la respiration difficile et le pas hésitant, plus fragile encore qu'Eiji ne l'avait imaginé. Ce n'était même pas un manque d'endurance, mais un manque total de condition physique qu'il avait beaucoup de mal à appréhender. Comme si, quelque part, Hugh avait décidé d'abandonner son corps derrière lui, ne se servant que d'un minimum de ses capacités. Il pouvait comprendre ne pas aimer faire du sport, courir, ou autre chose. Mais à ce point... à cause de la maladie ? Parce qu'il ne pouvait pas affronter ses limites ?
Avant qu'il ne se décide à proposer au jeune homme de souffler, Hugh trébucha sur le sol irrégulier de la forêt, tombant lourdement sur le sol sans chercher à se redresser, essoufflé et en larmes. Shizuka revint au triple galop, couinant et reniflant le visage de Hugh, cherchant à l'aider à petits coups de truffe et de langue. Eiji le repoussa vivement, se chargeant lui-même d'aider le blond à se relever, mortifié de ne pas l'avoir retenu avant.

" Hugh, ça va aller ? "

Il aida le blond à s'assoir sur le vestige d'une souche non loin de la piste, posant deux doigts sur sa carotide pour prendre une mesure de son pouls, rapide, bien trop rapide par rapport à l'effort qu'ils venaient d'effectuer. Il pouvait sentir le sang pousser la peau d'une manière sous ses doigts, équivalent seulement à ses pires entrainements ou à ses combats les plus longs et les plus ardus. C'était difficile d'imaginer ce que pouvait ressentir Hugh à ce moment.
Ce qu'il ressentait surtout, devant son visage livide, c'était de la culpabilité et de la tristesse. Il avait juste voulu l'aider, lui montrer qu'il pouvait le faire aussi... échec sur toute la ligne. Pourquoi les choses finissaient-elles systématiquement par de la souffrance, entre eux deux, même quand ils tentaient de communiquer sans agressivité ? L'ancienne infirmière devait avoir raison quelque part : il était vraiment une brute sans cervelle qui ne réfléchissait jamais avant d'agir.

" Respire calmement."

Eiji sourit, montrant plus de calme et de confiance qu'il n'en ressentait vraiment face au malaise de l'autre garçon. Sous ses doigts, son pouls ralentissait plus lentement qu'il ne l'aurait souhaité, autre signe de son manque de condition physique. Difficile de passer outre son visage marqué par les larmes et la poussière. Il avait l'impression d'être face à un de ces kohais qui venait de se prendre une défaite sévère au kendo, avec bien moins de possibilité de le rassurer. Pour la simple raison qu'il n'était pas son sensei, et que Hugh n'avait aucune raison de vouloir lui faire confiance après cette petite démonstration. Depuis quand les choses se passaient-elles de manière si catastrophique ?

" C'est à se demander comment tu fais pour monter les escaliers qui mènent au dortoir... "

Shizuka revint timidement, grattant le pantalon de Hugh du bout de la patte, puis s'intéressant à nouveau à Eiji, inquiet de l'interruption de son jeu favori et surtout du fait que personne ne s'intéresse à lui en cet instant.
Autour d'eux, le silence s'étirait, entrecoupé par les halètements de Hugh parfois mêlés d'un souffle de vent qui bruissait dans les feuilles.



[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Les premiers mots d’Eiji lui passèrent au-dessus de la tête, tant le bruit du battement de son cœur était assourdissant. Un bruit sourd qui lui emplissait la tête, tandis que la périphérie de son regard se voilait de noir. Il allait s’évanouir ? Le jeune homme avait appris à reconnaître ces signes avant coureurs. Par ailleurs, la tête lui tournais, et le monde semblait une grande vague instable. Sans qu’il ne sache vraiment comment, il sentit Eiji le relever, le portant plus que l’aidant, le faisant asseoir sur une souche d’arbre.

Le monde s’éclaircit, en même temps que son audition, et alors qu’il reprenait pied avec la réalité, Hugh pouvait entendre sa respiration bruyante, entremêlée de sanglots mal contenus alors qu’il ne pouvait s’empêcher de pleurer de rage et de peur. Hugh leva la main, attrapant le tee shirt d’Eiji pour ne pas se recroqueviller totalement sur lui même, portant l’autre main à son cœur, dans un vague geste d’autoprotection. Il avait mal dans la poitrine. Comme à chaque fois que les choses avaient empirées.

La remarque humoristique d’Eiji le fit grimacer, tandis qu’il essayait de retrouver une respiration moins bruyante. Les larmes avaient cessées de couler, mais leur passage était comme marqué au fer rouge sur ses joues. Sa tempe était écorchée également, et il en coulait avec une tranquillité sereine un petit filet de sang. Une image digne d’un bon shonen.

« C’est bon, tu m’a suffisamment humilié à ton goût ? »

Hugh cracha ces mots plus qu’il ne les énonça, frustré et blessé dans son cœur. Eiji ne se rendait pas compte. Il n’avait jamais eut à y réfléchir, ni a s’en inquiéter, lui ! Il avait couru dès qu’il avait été en mesure de le faire, comme tous les gosses le font. Sauf que lui, à ce moment la, il n’avait pas put. Dès le début, il avait été à part, les cartes avaient été injustement reparties. Eiji, lui, ne connaissait pas ça. Il n’avait jamais eut à réfréner son corps. Il n’avait pas eut à endurer, dès le départ, la perte de ses capacités, de se voir forcé à faire du sur place tandis que les autres avançaient. Il n’avait vraiment aucune idée de ce qu’il avait vécu, de ce qu’il pensait, et la manière dont il l’avait forcé à courir en était la preuve la plus flagrante.

« Tu crois tout savoir ?! Bon sang, mêle toi de tes affaires, tu ne sais rien ! »

Hugh lâcha le tee shirt d’Eiji pour soulever le bas du sien et s’essuyer le visage avec, révélant sa poitrine pale ainsi que la cicatrice qui y courait. Il aurait aimé rester ainsi dissimulé, ou se rouler en boule dans un coin, et ne plus voir personne. Lorsqu’il rabaissa le tee shirt, celui-ci était maculé de terre et un peu de sang, laissant transparaître une expression dure inhabituelle sur son visage.


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
La peine de Hugh était palpable, et la violence, de sa part, inhabituelle. Eiji resta quelques instants muet, à essayer de prendre en compte ce que venait de lui dire le jeune homme, à l'adapter à sa propre connaissance des choses. Délicat, surtout quand une longue cicatrice vint se dévoiler sous ses yeux, rajoutant un élément à ce puzzle complexe dont il n'avait aperçu jusque là que quelques pièces disséminées. Les secondes s'écoulèrent, creusant lourdement l'écart entre eux jusqu'à ce que le sportif se décide à agir. N'importe quoi, sauf ce silence. Voir la douleur sur le visage des autres ne l'intéressait pas. La colère ou la rancoeur quand il frappait, ça faisait parti du lot. Cette douleur jointe à l'humiliation, comme s'il n'était qu'un bourreau sadique, il ne supportait pas.

" Tu crois vraiment que j'ai fait ça pour t'humilier ? "

La main d'Eiji se leva, maladroitement, pour aller s'appuyer sur la nuque de Hugh, chaude et rassurante, l'incitant à venir s'appuyer contre son épaule. Ce n'était pas dans sa nature, pire, ce n'était pas dans sa culture, ce genre de démonstration. Contrairement à l'américain, toujours prompt à toucher les autres, les distances étaient importantes chez lui, et le côté tactile... le plus simple était de dire que ses dernières expériences et discussions avec Hugh ne l'avait pas motivé à le toucher plus que nécessaire. Mais à cet instant, il avait l'impression que s'il ne tendait pas la main pour le rattraper au sens propre comme au figuré, il le perdrait complètement. Et de manière difficile à assumer, voir même égoïste, il ne voulait pas perdre son ami.

Cette même phrase furieuse et agressive, Eiji aurait pu l'entendre de ses lèvres, envers le même blond, dans plusieurs autres conversations. Alors même que le but du blond n'était pas de le mettre en porte à faux. Alors même que son but n'était que d'aider Hugh. Deux miroirs qui n'arrêtaient pas de montrer à l'autre ce qu'ils ne voulaient pas voir, et pourtant qu'instinctivement, ils n'arrêtaient pas de titiller, comme par vengeance.
Le sportif enjoué à la virilité tendancieuse face au petit blond gay à la santé défaillante. Pour un peu, il se serait mis à rire de manière hystérique face au destin qui s'amusait à les mettre côte à côte.

" Tu sais... je suis pas sur que tu sois... qu'on soit le meilleur juge pour savoir ce qui est bon pour nous-même, même si ça parait plus logique."

Et il fallait quoi ? Qu'ils se mettent KO l'un l'autre pour s'en rendre compte ? Eiji avait un gout de cendre dans la bouche même si ce n'était pas lui le blessé dans l'affaire.
A quel moment est-ce qu'il avait été trop tard pour revenir en arrière ? Quand il avait prononcé cette phrase, quand il était allé dans la chambre de Konata quelques jours plus tôt, dans le dojo, dans la bibliothèque, ou bien avant ? Il avait toujours été trop tard en somme, et se voiler la face ne servait qu'à retarder l'échéance, pas à la faire disparaitre.

Quelque chose le tirait de manière insistante, et Eiji baissa les yeux sur Shizuka qui agrippait avec insistance sur son sa basket, la tirant par accoup pour le faire bouger, visiblement inquiet, bien loin des ruminations des humains autour de lui. Le jeune homme tendit la main, caressant le crâne plat entre les deux oreilles, appréciant la simple reconnaissance dans les yeux humides de l'animal. Les choses étaient plus simple avec Shizuka : il l'aimait sans se prendre la tête, avec toute l'affection honnête qu'un animal pouvait donner, sans rature.

" Désolé... je te ramène."


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Le blond demeura silencieux, le regard fixé sur ses mains et le morceau de tee shirt qu’elles tenaient encore. Il était maculé, bon pour la machine à laver. Il nota distraitement la présence du sang, se demandant si cela laisserait des traces.

Si les paroles d’Eiji n’atteignirent qu’a peine les oreilles et le cœur de Hugh, la main sur sa nuque fut par contre comme un électrochoc. Il écarquilla les yeux, en oubliant un instant de respirer. Eiji était véritablement désolé. Il pouvait le sentir sans ambiguïté. L’effort qu’il faisait à travers ce simple geste en était la démonstration la plus flagrante. Ainsi que la sensation, certaine, que ses propos étaient sincères. Mais même si ce n’était pas pour l’humilier, alors, Hugh ne voyait sincèrement pas pourquoi il avait fait ça. Il ne voulait pas courir. C’était trop dur, trop douloureux. Il ne voulait pas revivre cette sensation d’étouffement caractéristique, il ne voulait pas revivre inutilement cette angoisse, encore et encore, juste pour gagner quelques skills inutiles en endurance. Il ne voulait pas précipiter ses pas vers la fin. Faire du sport ne pouvait amener que ça. Et s’il regardait la fin venir avec une sérénité factice, il ne sentait pas la force d’agir de cette manière.

Le front posé sur l’épaule d’Eiji, Hugh laissa échapper un sanglot, ses épaules tremblantes devenant alors le principal vecteur de ces pleurs contenus au fond de sa gorge, au point d’en avoir mal. Les dents serrées, Hugh vit les larmes s’écraser au sol dans la poussière, formant un petit monticule de terre plus sombre et agglomérée. Loin des réflexions d’Eiji, Hugh était simplement mis face à ses angoisses ainsi qu’a la perte de contrôle de la situation. Interagir avec des gens exposait forcement à ça, malgré tout le contrôle que l’on voulait avoir.

Les propos d’Eiji, énoncés avec gentillesse, n’empêchèrent pas Hugh de laisser filtrer un reniflement moqueur. Oui, bien sur, c’était les infirmières et les gens de l’hôpital qui savaient ce qui était le mieux pour lui : Ne pas prendre le temps de vivre et se consacrer à faire de l’exercice, et ci, et ça, pour s’assurer la meilleure vie possible. Mais ou trouverait il le temps de vivre au milieu de tout ça ? Tout ce qui avait trait à sa santé et à la meilleure manière de s’en occuper le rebutait.

La main chaude d’Eiji quitta sa nuque pour aller caresser la tête de Shizuka. Hugh se redressa un peu, essuyant vaguement son nez sur son tee shirt déjà sale. Il releva la tête vers Eiji, puis sur ses jambes, avant de se lever. La tête lui tourna, et Hugh se rassit aussitôt.

« Hooo… »

Il se frotta les yeux avant de secouer négativement la tête.

« … Va y, je reviendrais tout seul tout à l’heure. »

Il ne pouvait pas lui dire qu’il était trop vidé, trop épuisé, pour ne songer qu’a marcher. Il préférait attendre que les forces lui reviennent.




[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Les minutes s'écoulèrent, rythmées par les sanglots de Hugh contre son épaule. Gentiment, Eiji lui caressait la nuque, le laissant se calmer en son temps, sans rien dire. Le jeune homme finit par se relever, les yeux rouges et cernés, lui donnant une bien triste mine qui n'était pas sans rappeler à Eiji celle d'un de ses kohai de kendo, un petit garçon d'une dizaine d'années ivre de chagrin à la suite d'un match où il avait non seulement perdu, mais surtout eu peur, mal et avait perdu confiance en lui. La douleur venait de plus loin que la situation actuelle, mais de tout un emsemble de choses qu'il ne pouvait pas résoudre en un coup de baguette magique.

L'américain tenta de se redresser, sans succès, palissant visiblement alors qu'il retombait sur la souche, virant à un blanc crayeux que le jeune homme n'aurait pas cru possible vu son teint déjà pâle de base. Eiji hésita un instant avant de partir. Il voulait peut-être rester seul encore un moment... d'un autre côté, seul alors qu'il ne se sentait pas bien, dans un sentier perdu de la forêt à une heure où personne ne risquait de passer avant un moment... Tout autant de critères qui faisaient que ce n'était pas une solution envisageable.
Eiji fronça des sourcils en réfléchissant, continuant de carresser Shizuka qui s'était assis sur son derrière aux pieds de Hugh et qui semblait contempler la situation avec curiosité.

" Kantaro ne me le pardonnera jamais si je te laisse et que tu te fais bouffer au milieu de la forêt dès que j'ai le dos tourné..."

Eiji se redressa, contemplant Hugh avant de lui tourner le dos et de s'accroupir, lui présentant son dos. Il ne comptait plus le nombre de fois où il avait attrapé une fille sur son épaule, ou sous le bras – comme avec Konata – il avait aussi porté des gosses sur son dos. Mais porter un mec autrement que pour chahuter et ensuite le balancer par terre, ce serait une première. Il avait voulu se fatiguer : pour le coup, il serait servi. Première fois aussi qu'il se musclerait le dos et les épaules en partant faire un simple jogging.
Shizuka, à nouveau debout à son premier mouvement, le regardait avec intéret, la queue s'agitant follement. Lui au moins était près à le suivre où qu'il aille.

" Grimpe. Je le dirais à personne si tu n'en parles pas. "

Il avait pris le parti de ne pas s'apesantir sur la crise de Hugh. Le jeune homme n'avait pas besoin qu'il le couve, et honnêtement, Eiji n'aurait pas su le faire. Mais c'était aussi plus simple de reconnaître la bonne humeur et les sourires de Hugh pour ce qu'ils étaient : des masques, ou des manières de se protéger. Tout le temps ? Là par contre, il n'aurait pas su dire. Il espérait que ce n'était pas le cas, que c'était juste son comportement habituel, celui d'un américain trop ouvert qui perturbait l'ordre normal des choses pour un japonais habitué à ses petites cloisons. Mais s'il n'avait pas été capable de faire la différence jusque là...



[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Hugh haussa un sourcil à la mention de Kantaro qu’il n’estimait pas des plus justifiées. Que venait il faire la dedans ? Certes, il avait une certaine tendance à s’intéresser d’un peu trop prêt à lui ces derniers temps, mais ceci mis à part…

« Ça fait longtemps qu’il n’y a plus de loups sauvage dans les forêts… »

Fit il remarquer avec un petit air qui se voulait dédaigneux. L’effet était à moitié effectif vu l’allure qu’il affichait alors. Il regarda Eiji dans les yeux, affichant un air surpris lorsque celui-ci se retourna, lui proposant son dos. Il s'essuya distraitement le nez d'un revers de la main.

« Tu veux être Kaji et moi j’écope du rôle de Misato ? »

Plaisanta t’il, se doutant que cette remarque d’otaku resterait incomprise pour le brun. Il considéra un instant la situation, avant de soupirer. Personne ne l’avait jamais porté sur son dos, à part sa mère. Il posa une main sur l’épaule d’Eiji, se relevant en s’appuyant dessus, avant de grimper sur son dos, ravalant un bruit surpris lorsqu’Eiji se releva sans difficulté apparente, tandis que lui resserrait un peu sa prise sur ses épaules, prenant garde de ne pas l’étrangler. Il posa son menton sur son épaule, les yeux fermés, son souffle court venant chatouiller sa gorge.

« T’es même pas si chaud alors que t’a couru »

Fit il remarquer d’une voix endormie. Finalement, c’était certainement la meilleure solution, qu’Eiji le ramène ainsi. Il se serait certainement endormi au bord de la route sinon. Hugh songea vaguement qu’heureusement, à cette heure ci, ils ne risquaient de croiser personne sur le chemin.



[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Hugh était léger, bien plus léger qu'il ne lui aurait donné crédit. Il n'aurait pas du en être étonné, il faisait une tête de moins que lui, et surtout était construit comme une brindille, un peu de chair sur une carcasse d'os maigrelette. Ce qui était le plus surprenant en fait, c'était que les os de l'américain ne s'enfoncent pas douloureusement dans ses muscles ! Eiji esquissa un sourire en reconnaissant la référence pour ce qu'elle était, cette lourde culture du manga que Hugh et lui ne partageaient pas du tout. Le jeune homme se mit en marche à une allure bien plus tranquille. Le blond avait beau être assez léger, il n'était pas cinglé au point de tenter de courir avec lui sur le dos.
A leurs côtés, Shizuka jappait à intervalle régulier, de manière encourageante, courrant à toute allure dans les fourrés avant de revenir aussi vite au pied d'Eiji, histoire de vérifier que son maître le suivait bien et qu'il n'était pas perdu seul dans la forêt. Courageux, mais pas téméraire le shiba-inu.
Un reniflement amusé vint ponctuer la dernière remarque de son fardeau.

" J'en étais juste à l'échauffement. Si t'avais attendu encore un peu, j'aurais été totalement en sueur et poisseux."

Quelle image merveilleusement glamour. Eiji ne put s'empécher de ricaner à l'idée. La scène avait quelque chose de surnaturelle, un peu trop tranquille après la tension qui avait reignée entre deux quelques instants plus tôt. Le calme après la tempête. Ah ? Normalement n'était-ce pas avant ? Il espérait que ce n'était pas juste un entre deux. Mais le passif ne parlait pas en sa faveur, rappelant les multiples tensions entre les deux jeunes gens. Qu'importe, ils n'en avaient pas pour bien longtemps. Il avait un peu plus de mal à estimer la distance jusqu'au lycée en marchant tranquillement au lieu de courir, mais ils ne devaient pas être bien loin vu que Hugh l'avait rattrapé facilement ce matin. Il avait tendance à courir selon des cercles tangents à l'école pour ne pas se prendre la tête dans les petits chemins de la forêt, n'ayant guère envie de se perdre après avoir oublié de faire attention à son environnement comme il lui arrivait si souvent quand il se donnait à fond. Une vingtaine de minutes de marche à ce rythme, peut-être.

La respiration difficile de Hugh avait fini par se calmer pour devenir un peu plus ample et tranquille, son souffle chaud caressant sa gorge alors que le jeune homme s'était installé confortablement – ou avachi ?- la tête contre son épaule, laissant imaginer au porteur, avec un certain amusement, qu'il était bien parti pour s'endormir contre lui.
Irresistiblement, ses pensées en revenaient au corps collé contre le sien, chaud et un peu humide, quasiment moulé contre son dos dans un mécanisme étrange. Hugh ne pourrait plus se plaindre d'avoir froid !

Eiji bougea un peu pour re-répartir le poids sur ses épaules qui lui tiraient un peu, faisant légèrement glisser Hugh contre lui, s'immobilsant un instant pour qu'il retrouve son assiette avant de partir. Le geste n'avait eu pour effet que de resserrer l'étreinte de Hugh sur ses épaules, et le contact de son souffle chaud contre sa peau. Rien de bien désagréable. Bien au contraire.
A sa grande détresse, Eiji trouvait le contact agréable. Le contact de muscles plats contre son corps, l'odeur un peu musquée de l'autre adolescent...

Le sportif accéléré un peu le pas, quitte à complètement s'épuiser dans l'exercice.
Seul Shizuka ne semblait pas trouver la scène étrange, sautant autour d'eux avec autant d'entrain qu'au début.

" On arrive bientôt."




[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Hugh laissa échapper un petit rire assortit d’une grimace dont Eiji ne put profiter, vu l’angle, avant de fermer les yeux, se laissant aller sur le dos d’Eiji. Il était large et finement musclé. S’il avait osé, il aurait glissé la main sur le tee shirt pour en éprouver la forme et la consistance. Mais son petit doigt lui chuchotait que s’aurait été une très, très mauvaise idée. Et puis, ainsi collé contre lui, n’en avait-il pas un bel aperçu ?

Hugh remercia son corps épuisé d’être incapable sur le moment de réagir physiquement à l’émoi qui fit monter une rougeur sur ses joues, dissimulées par la rougeur due à l’effort précédent dont il n’était pas encore remis. Son souffle se calmait lentement, et les battements de son cœur étaient encore trop bruyant. Il devinait plus qu’il n’entendait le bruit de cette fichue valve qui, même s’il ne se l’avouait pas lui même, le terrorisait.

Les yeux fermés, Hugh somnolait, bercé par le mouvement des pas d’Eiji. L’arrêt lui fit rouvrir à demi les yeux, avant que le pas accéléré d’Eiji n’ait pour effet de lui faire resserrer légèrement sa prise sur ses épaules. Il était bien… Il était étrange qu’un tel état de confort succède à un tel moment de crise. C’était comme un fantasme qui prenait consistance. Non. En fait, s’en était définitivement un.

« Hum… »

Fut la réponse succincte du blond qui n’était pas sur de devoir se réjouir de cette nouvelle et dont l’esprit était à moitié embrumé d’un vague sommeil revenu de plein fouet, comme si son corps avait décidé malgré lui que le dos d’Eiji était un parfait endroit pour reprendre sa sieste interrompue. Les yeux fermés, il n’avait pas envie de réaliser qu’ils étaient désormais en vue de l’école et qu’il pourrait bientôt retourner dans son lit.



[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
C'était de plus en plus difficile.
Il n'arrivait plus à faire abstraction de la personne sur son dos, même en se concentrant sur la sensation douloureuse de ses muscles qui se contractaient pour porter ces 60 kilogrammes supplémentaires qui l'encombraient. Non, son esprit s'arrêtait au détail de sa respiration rauque contre son oreille, de la chaleur un peu humide contre sa peau alors que leurs transpirations se mêlaient au travers de leur t-shirt respectif. C'était ignoble autant qu'enivrant. Eiji avait envie de fuire, loin, très loin, mais à moins d'abandonner Hugh sur son dos, c'était impossible.
Et il ne pouvait pas le laisser tomber maintenant après ce qui s'était passé dans la forêt.

Alors le jeune homme faisait ce qu'il savait le mieux faire : ignorer l'inconfort. Ignorer les sensations. Ignorer les serpents qui se battaient dans son ventre alors qu'ils étaient endormies face au joli corps dénudé de Konata. Fermer les yeux autant qu'il le pouvait.
La pensée envers Konata le refroidit, un instant, alors que son esprit regagnait un nouvel éclat de culpabilité envers sa relation abimée avec la jeune fille. Que restait-il à sauver maintenant ? Mais bien vite, elle passa à nouveau en second plan, l'instant présent trop important pour qu'il arrive à passer à autre chose.

Bien assez vite, bien trop tôt , la forme opulente du lycée apparut sous ses yeux, les terrains se déroulant autour du bâtiment principale comme une robe de bal autour d'une princesse. Eiji n'avait jamais contemplé le lycée avec autant de soulagement. Le lycée, les autres élèves, les conversations qui empêchaient de se concentrer sur quelque chose, un bruit incessant, une plaie pour qui veut être seul dans son esprit, une bénédiction pour ne pas laisser son esprit vagabonder.
Le lycée voulait dire la fin de ce calvaire, ou quoi que ce soit d'autre que cela puisse être.

Le jeune homme s'immobilisa pour laisser à sa charge la possibilité de descendre sans difficulté, ne le lâchant pourtant pas d'un coup. A sa voix à demi-ensommeillée, Hugh paraissait un peu somnolent, par la fatigue ou le contre-coup de l'effort, et il ne voulait pas le voir chuter. Ce n'était pas plus mal : savoir l'américain inconscient de ce qui se passait autour de lui sauvegardait un peu l'intégrité spirituelle du sportif, à défaut de son intégrité physique.

" On est arrivé... sauf si tu veux traverser tout le lycée sur mon dos..."

Hugh descendit un peu mollement, et Eiji n'attendit pas que l'américain soit plus alerte avant de saisir Shizuka dans ses bras, maintenant le chiot surpris qui se débattait mollement contre lui.

" Je retourne au dortoir déposer Shizuka et prendre une douche, à plus tard."

Il partit sur une course rapide, plantant sur place à l'entrée du lycée le jeune homme, répugnant à faire avec lui la centaine de mètres qui les séparaient de l'arriver dans le bâtiment. Répugnant à ce qu'il devine, ou simplement voit, ce qui avait pu le tourmenter. Et qu'il fasse la relation. Le jeune homme prit juste le temps de déposer le chiot et de récupérer ses affaires avant d'aller s'enfermer dans une des douches, le front appuyé sur le carrelage glacé de la petite cabine, essayant de faire le vide dans son esprit. De trouver une pensée rassurante pour le porter hors de ce marasme dans lequel il s'enfonçait depuis ces derniers jours.

" Pourquoi... merde, pourquoi ?! "



[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
L’arrêt avait été soudain, mais pas brusque. Juste suffisamment subit pour lui faire rouvrir les yeux. Il était arrivés à proximité du lycée. Etonnante sensibilité de la part d’Eiji de le faire descendre maintenant. Hugh se laissa glisser du dos du brun, celui-ci l’aidant en douceur. Il frissonna un court instant, suite au contraste de l’air froid face au dos chaud du sportif.

« Dit plutôt que tu veux pas qu’on te voit avec moi sur le dos, hein ? »

Plaisanta le blond. Le brun ne lui répondit pas, se saisissant du chiot et le plantant la aussi sec avec une explication succincte qui fit hausser les sourcils du blond. Eiji était rapide, et son cerveau encore bien trop embrumé, pour qu’il n’ait le temps de réagir avant que l’autre ne soit hors de portée de main et de voix. Hugh haussa les épaules. Quelle importance ?

Il se frotta les bras, s’essuyant la joue avant de se diriger vers l’école. Il attendrait un peu avant d’aller se doucher : Il avait prit le pli, à force. Eiji n’aimait pas le croiser dans la douche, et c’était réciproque. Parfois, les regards et les évitements étaient fatigants au possible.

Hugh regagna lentement la chambre toujours vide, ou se laissa tomber sur le lit, fermant les yeux pour une petite sieste improvisée.
Revenir en haut Aller en bas
 

Echappé [Hugh/Eiji]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 

 Sujets similaires

-
» Une histoire de sensibilité... [Hugh/Eiji]
» Expérience culinaire [Hugh/Eiji]
» Décoration particulière [Hugh/Eiji/Kantaro]
» Trauma cranien ? [Hugh/Eiji/Kanta]
» Séance photo de Kendoka [Hugh/Eiji]
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Ginkgo Gakuen :: Forum de hors jeu :: Archives-
Sauter vers: