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Le lycée sous le signe de l'arbre aux 1000 écus
 
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 [Février : Kanta/Eiji] Morning Elegance

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Eiji Kimihiro
Élève de la 3-A

Eiji Kimihiro


Personnage
Âge : 20 ans
Chambre / Appart : 102

A savoir
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MessageSujet: [Février : Kanta/Eiji] Morning Elegance   [Février : Kanta/Eiji] Morning Elegance EmptySam 5 Fév - 9:58

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Eiji Kimihiro [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Le réveil sonna avec discrétion, tirant des bras de Morphée un jeune homme encore bien endormi. Sa main se hasarda sans conviction sous l'oreiller pour aller faire taire le fautif, s'offrant quelques secondes de répit avant que l'adolescent n'ouvre grands les yeux avant de se rendormir complètement. Un coup d'oeil rapide quand il se redressa lui assura qu'il n'avait réveillé personne de ses colocataires, tous encore profondément endormis dans leur lit. Sauf le lit de Kantaro, vide de son propriétaire, tellement immaculé qu'il ne semblait même pas avoir été utilisé. Cette constatation amena un haussement d'épaules chez Eiji : ce que pouvait faire son cadet n'était pas son soucis, surtout s'il ne dérangeait pas la chambrée. L'inverse par contre ... il n'avait pas besoin d'être devin pour deviner, aux regards meurtriers lancés par le 4ème année, que celui-ci ne l'appréciait guère. Il l'avait mérité il supposait ... mais aurait certainement mieux compris un tel comportement venant de Hugh. De la part de Fugiwara, cela sonnait plus déplacé.

L'adolescent se laissa glisser du lit comme un chat, faisant un minimum de bruit. 6h20, un samedi. La plupart des lycéens devaient dormir du sommeil du juste et l'aurait sûrement considéré comme complètement taré de se lever à une heure aussi indécente pour aller courir. Il y en avait bien qui passaient un nombre d'heures incompréhensibles à apprendre des leçons ... Un grognement étouffé s'échappa de ses lèvres alors qu'il s'étirait pour retirer le t-shirt dans lequel il avait dormi, le jetant sur son lit sans autre forme de procès pour en mettre un autre, avant de faire de même pour le short. La douche chaude, longue et agréable, serait pour après le sport, tellement plus agréable car amplement méritée.
Chaussettes, basket, boucle d'oreille, Eiji finit de s'habiller d'une manière qui n'était pas sans rappeler un zombie au cerveau délabré.

Quelques minutes plus tard, en train de se passer de l'eau sur le visage devant le miroir des douches, ses pensées devenaient un peu plus cohérentes alors que son cerveau achevait de se réveiller à un rythme un peu plus lent que le reste de son corps. Eiji fit une pause pour examiner son visage dans la glace devant lui. Quelques gouttes d'eau avaient éclaboussé les mèches les plus proches du visage, qui lui collaient maintenant sur le visage comme des algues en pleine mer. Comment était-il ce jeune homme devant lui ? Assez grand, une musculature honnête, des traits aigus, des yeux sombres, une tignasse ébouriffée un peu trop claire, un air trop sérieux au petit matin. Et quoi d'autre ? Même ses vêtements n'étaient pas particulièrement reconnaissables, un t-shirt blanc sur un short noir. Il avait beau examiner la glace, il n'était pas sûr d'aimer ce qu'il voyait reflété. Le jeune homme finit par se redresser, non sans avoir remis dans le bon sens sa boucle d'oreille du jour, une petite carpe koi qui répondait au dragon tatoué dans son épaule. Il fallait qu'il y aille s'il voulait être à l'heure. Le reflet dans son miroir ne disparaîtrait pas.

Il était juste 6h30 sur la grande horloge qui surplombait l'entrée du lycée quand Eiji atteignit l'escalier principal. La lumière éblouissante du soleil levant fit plus pour le réveiller que toute l'eau froide sur son visage, douce chaleur sur sa peau qui lui donnait maintenant envie de courir tout son soul.
Le jeune homme acheva de descendre les escaliers. Comme un mauvais génie conjuré par le sort, Kantaro était là, appuyé contre le mur, les bras croisés et ce même air entre méfiance et mépris sur son visage qu'il avait eu pendant la soirée. Charmant. Comme lui, il avait revêtu des vêtements adéquats pour le sport, short et T-shirt. S'il courrait à son rythme, les garçons auraient bien vite trop chaud pour quoi que ce soit de plus chaud.

Le jeune homme hocha la tête en un bref salut. Il n'avait pas l'habitude de courir avec quelqu'un, surtout à une heure aussi matinale, si bien que les notions de politesse élémentaires ne lui paraissaient pas vraiment adaptées à l'instant. Quand il parla, sa voix était encore un peu rauque du sommeil pas tout à fait secoué.

" Prêt ? "


Kantaro Fugiwara [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Ceux qui prétendaient vouloir ne plus dormir, pour pouvoir profiter intégralement des 24 heures d'une journée, n'avaient certainement jamais enchaîné les nuits blanches de leur vie. Certes, la nuit avait quelque chose d'attirant, d'envoûtant, mais le temps passait plus lentement quand toute la vie alentour semblait se mettre en pause. Même à Tokyo où l'activité des noctambules était débordante - comme dans toute métropole -, il y avait toujours ce moment où la nuit s'étirait en longueur. Au final, ces soi-disant noctambules ne l'étaient que deux ou trois nuits par semaine et retournaient immanquablement se coucher au petit matin, comme s'ils craignaient de s'apercevoir que 24 heures, c'est long, terriblement long.

Mortellement longue. C'est le terme exact avec lequel Kantaro qualifia la nuit qu'il venait de passer, tout en regardant les premiers rayons de soleil poindre derrière les arbres. Il appuya son front contre la vitre en soupirant : encore un peu plus d'une heure et demie avant son rendez-vous avec Eiji. Cette nuit n'en finissait plus ...

Kantaro avait passé la première heure, assis sur son lit à attendre que ses colocataires dorment, accompagnant son attente de coups d'œil furtifs vers le lit de Hugh, puis était sorti discrètement en quête d'un lieu tranquille où passer sa nuit. Son premier geste avait été de déposer ses affaires de toilette, ainsi que sa tenue de sport, dans un des casiers des sanitaires. Il n'avait pas envie de prendre le risque de réveiller les autres en repassant par la chambre à une heure trop matinale. Il avait ensuite élu domicile dans la salle de classe des 4è années.
La tête trop pleine des évènements de la soirée, le jeune homme avait rapidement repoussé son livre sur un coin du bureau où il s'était installé. C'était pourtant un auteur contemporain qu'il appréciait énormément, mais il n'arrivait pas à aligner deux phrases de suite. Affalé sur la table, il avait regardé les chiffres défiler à une lenteur surréaliste sur l'écran de son portable. Son seul moment de répit avait été les quarante minutes pendant lesquelles il avait réussi à dormir. Le reste du temps, son esprit avait vagabondé entre la soirée et des souvenirs plus anciens.

Le bilan n'était pas brillant. 5h du matin, et il en était toujours au même stade. Kantaro tenta une nouvelle fois de se plonger dans la lecture et y renonça après dix minutes à fixer la même page sans en lire un mot. Il changea de position pour mieux voir l'extérieur, maintenant que la lumière du jour était suffisante. Mais même le réveil de la nature ne réussit à le distraire de ses sombres pensées. S'il avait su qu'il serait retourné à ce point par une altercation qui ne le concernait même pas, en théorie ...
Les images du passé qu'il avait vu défiler dans la nuit étaient étranges. C'était comme si quelqu'un s'était amusé à effacer les visages des protagonistes. Il savait qui ils étaient, mais n'avaient plus ni yeux, ni nez, ni bouche. Cela n'avait rien de nouveau, mais il n'en avait jamais parlé. Qu'en auraient pensé les psy s'il leur avait dit ?

Un peu avant 6h, Kantaro quitta la salle qui l'avait accueilli pour la nuit et alla se préparer. Il était encore tôt, mais c'était mieux que de continuer à ruminer dans son coin, et il pourrait prendre tout son temps. Temps qui fut finalement rapide puisse qu'il n'avait qu'à changer de vêtements. Un peu d'eau sur le visage et un brossage de dent plus tard, et il était prêt. 6h10 ... encore trop tôt ... Le jeune homme alla se prendre un thé à l'un des distributeurs de la salle commune, accompagné d'une barre de céréales en guise de petit déjeuner. La salle était encore déserte. Un samedi matin, logique.

6h20 ... Toujours trop tôt mais on approchait de l'heure. Kantaro prit la direction du hall d'entrée où il s'installa contre un des murs encadrant la grande porte. Les bras croisés sur le torse, il jetait un énième coup d'œil à l'heure quand Eiji se montra enfin. 6h30 ... Bon, ok, il était pile à l'heure. Il ne pouvait même pas lui reprocher de l'avoir fait attendre.
Un bref hochement de tête en guise de salut, une réponse succincte à la brève question - ils en étaient effectivement au stade des monosyllabes -, et les deux garçons quittèrent l'établissement.

Kantaro se calla sur le rythme de son aîné, qui n'était pas tellement différent de celui auquel il était habitué. Il avait craint une grosse différence de rythme mais cela ne semblait pas être le cas. Tant mieux. Il n'avait aucune envie de montrer une faiblesse face à Eiji.
Au bout d'un moment, la plage se profila devant eux et, sans s'être concerté, ils prirent la direction du sable humide. Au moins semblaient-ils d'accord sur ce point là.


Eiji Kimihiro [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Eiji aurait pu trouver le silence pensant s'il n'avait eu l'habitude de courir seul. Au contraire, le bruit étouffé des chaussures de l'autre garçon et sa respiration régulière étaient une petite musique qui venait rythmer un peu plus l'exercice. Sans perdre de temps en parlotte - non pas qu'ils avaient grand chose à se dire - ils s'étaient mis à courir immédiatement, sortant du parc du lycée du même pas tranquille. Eiji avait commencé la course sur un rythme tranquille destiné à finir de le réveiller et à échauffer tranquillement ses muscles en vue d'une course plus intense dans un moment. Kantaro n'avait pas l'air d'avoir besoin d'être réveillé - depuis combien de temps était-il là ? une heure, deux heures, toute la nuit ? - mais Eiji n'avait pas l'intention de se faire un claquage pour prouver quoi que ce soit.

Ce qui était un peu ironique quand on pensait à la raison pour laquelle il était là. Pas pour l'amour du sport, ou pour le plaisir de courir à deux. Avant l'épisode Hugh, quand ils venaient juste de se rencontrer, cette explication aurait pu être la bonne. Mais vue la manière dont lui avait proposé Fugiwara la veille au soir, le regard furieux ... il y avait tout un défi tacite qui avait été posé entre les deux garçons. Le jeune homme voulait bien admettre qu'il n'y avait rien de très intelligent à le relever et à partir courir tous les deux pour voir qui des deux craquerait le premier - puisqu'au final, c'était plus ou moins de cela dont il s'agissait - il voulait bien l'admettre, mais ce n'était pas pour autant qu'il n'allait pas le faire. Il y avait quelque chose de purement jouissif - de purement masculin - dans ce genre de défi. Et puis de toute façon, c'était Fugiwara qui avait proposé, s'il se sentait le courage de le suivre, il n'allait pas l'en empêcher.

Il y avait eu un moment étrange hier soir, quand les deux garçons étaient revenus de leur douche. L'américain avait les yeux cernés, mais semblait à nouveau lui-même, bien que plus silencieux qu'auparavant, tandis que l'autre garçon avait eu le visage encore plus fermé et neutre qu'avant. La soirée s'était déroulée dans un silence assez étouffant jusqu'à ce que débarque la petite lolita. La petite jeune fille, consciente ou non de l'atmosphère lourde de la pièce, avait pépié une partie de la soirée, prenant les garçons à témoin de diverses choses, jusqu'à l'extinction des feux. L'adolescent n'était pas sûr de vouloir savoir ce qui avait ramené les autres garçons avec un tel visage.

Leurs pas les avaient amenés vers la plage. Le jeune homme avait pris l'habitude de courir tôt le matin sur la plage. L'endroit était assez peu fréquenté, la température tout à fait agréable, et il y avait moins de risque de rentrer dans quelqu'un qu'en forêt où la visibilité n'était pas tout à fait l'idéale. Plus tard dans la journée, la forêt restait son terrain de prédilection grâce à l'ombre et aux fourrées épais qui lui donnaient l'impression d'être seul, mais pour le moment, la plage serait l'idéal.
Eiji traversa la plage doucement jusqu'à arriver non loin de l'eau, sur la zone que les vagues venaient lécher avec régularité. Le sable ainsi damé serait beaucoup plus agréable pour la course, et ils risqueraient moins de se faire mal aux articulations.
L'eau claire était tentante. Un de ces matins, il prendrait son maillot et irait piquer une tête entre quelques foulées. Il n'y avait pas de piscine à disposition au lycée, mais avec la mer si proche et les températures agréables du mois de mai ...

Il revint à son soucis du jour, qui courrait comme son ombre maléfique à ses côtés, miroir de chacun de ses mouvements. Il avait parfaitement tenu jusque là. Heureusement, vu le rythme auquel il allait ...
Eiji tourna la tête et s'adressa à Kantaro pour lui expliquer l'enchaînement suivant, parlant sans être essoufflé le moins du monde. Ce qu'il n'était pas. Il n'aurait pas eu envie de faire un discours en courant, mais échanger quelques mots restaient évident.

" On va accélérer sur les deux prochains kilomètres puis souffler à un rythme plus tranquille. Deux ou trois séries ça devrait le faire. C'est parti ! "

Vérifiant du coin de l'œil si le garçon le suivait, Eiji accéléra progressivement sa course, allongeant sa foulée jusqu'à atteindre le rythme qui lui était habituel. Eiji adorait courir de cette manière, sentir ses muscles se soumettre à l'exercice, son cœur battant avec hargne pour apporter tout le sang nécessaire, quelques embruns fouettant son visage avec une douce odeur iodée.


Kantaro Fugiwara [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

S'il y avait un lieu où Kantaro aimait courir, c'était bien la plage. Elle présentait l'immense avantage d'être désertée de ses occupants habituels à cette heure matinale, ce qui rendait l'endroit particulièrement calme, habité par le seul bruit des vagues et des oiseaux marins. Une ambiance qu'il avait appris à apprécier lors de différents voyages de vacances et qu'il était particulièrement content de retrouver ici, à disposition. Outre cet aspect purement esthétique et son effet apaisant, il y avait le point de vue du sportif qui venait se greffer. Courir sur le sable était un excellent exercice de renforcement musculaire pour ses jambes mises à rude épreuve lors des parties de tennis, où il devait sans cesse changer de direction ou interrompre brusquement ses élans. Les kilomètres, eux, étaient plus là pour l'endurance. Tenir la durée d'un match, ça ne s'improvisait pas non plus.

Suivre Eiji s'avérait être bien loin de l'épreuve qu'il s'était imaginé deux jours plus tôt, lorsqu'ils en avaient parlé pour la première fois. S'il n'y avait pas eu cet accrochage la veille, il aurait pu trouver cette course en duo assez plaisante au final. Mais les faits étaient là et même si Kantaro était plus posé et calme à présent, il ne pouvait nier qu'il avait bel et bien défier Eiji à un petit jeu des plus stupides. Difficile d'avoir une course des plus sereines avec ce défi qui planait autour d'eux. Enfin, ça valait mieux que d'exprimer des avis divergents par les poings.

La voix de son partenaire - ou adversaire ? - de course brisa le silence qui ne les avait pas quitté depuis leur départ du lycée, lui faisant poser un regard surpris sur le jeune homme à ses côtés. Il lui fallut un moment pour être certain d'avoir bien compris ce qu'il lui disait. Varier les rythmes de course lui semblait totalement aberrant, avant de lui rappeler un détail qu'il avait bizarrement oublié jusque là. La course était un des sports d'Eiji et non un entraînement pour les autres, comme cela l'était pour lui. Cette façon de faire était peut-être normale pour un coureur. Il n'en avait aucune idée et ce n'était pas vraiment le moment pour poser la question.

Kantaro allongea sa foulée, suivant l'accélération du jeune homme à ses côtés. Selon la vitesse qu'il avait l'intention d'atteindre, il pourrait peut-être suivre. Après tout, il avait une bonne endurance. Mais quel était le rythme du sportif ? Bonne question ... La vitesse ne semblait pas vouloir se stabiliser, augmentant progressivement à chaque nouvelle foulée, le mettant devant une évidence : il ne pourrait jamais tenir sur trois séries. Deux alors ? L'illusion s'envola rapidement lorsqu'Eiji eut visiblement atteint son rythme de croisière.

Poussé à un rythme bien plus élevé que celui auquel il était habitué, Kantaro était bien loin de sa traditionnelle course d'endurance. Chaque foulée devenait plus difficile, tirant ses muscles à l'extrême. Sa respiration accélérée lui brûlait à présent les poumons, même s'il était suffisamment entraîné pour qu'elle ne devienne pas chaotique. Et lorsque les deux kilomètres touchèrent vers leur fin, il était à peu près certain de ne pas pouvoir relancer une seconde accélération.

La pause fut accueillie comme salvatrice par l'ensemble de son corps, qui lui reprocherait certainement quelques jours ce qu'il lui infligeait à l'instant. Retrouvant son rythme habituel, le jeune homme espérait que cela dure suffisamment longtemps pour qu'il puisse se remettre et finalement faire la seconde série. Sa fierté digèrerait assez difficilement de devoir renoncer aussi vite. La petite foulée d'Eiji cessa cependant trop tôt à son goût - même si elle était en réalité aussi longue que la course rapide - et Kantaro le vit ré-accélérer sans préavis. Il emboîta cependant la foulée rapide, courant à présent bien plus sur ses réserves et ses nerfs qu'autre chose.

Le regard rivé le plus loin possible comme pour tendre un fil invisible qui l'aurait tiré vers l'avant, il ne faisait même plus vraiment attention à l'autre coureur, à part pour rester au même rythme que lui. A la moitié du parcours, pourtant, serrant les dents, Kantaro dût admettre qu'il ne pouvait plus rester sourd aux suppliques de son corps. Devait-il le dire à Eiji ? Non. Il le verrait bien par lui-même. Il n'allait pas en plus le ralentir dans son entraînement. Ils finiraient séparément. Ce n'était peut-être pas plus mal.

Alors qu'il commençait tout juste à ralentir, Kantaro sentit le sable se dérober sous son pied ou, plus précisément, l'absence de sable là où il aurait dû y en avoir. Il retrouva le contact quelques centimètres plus bas, mais il était déjà trop tard. Si en temps normal le jeune homme se serait rétabli sans grande difficulté, l'épuisement physique dans lequel il s'était mis - stupidement, il fallait l'avouer - lui fit totalement perdre l'équilibre, et c'est l'ensemble de son corps qui alla finalement à la rencontre du sable traître.

Le souffle court, Kantaro se redressa pour s'asseoir, posant un regard accusateur sur le coupable de sa chute : une magnifique rivière bordée de galets et de coquillages, qui remontait fièrement vers les ruines d'un château de sable, sans doute construit la veille par un quelconque gamin. D'après l'élancement qu'il ressentait, il pouvait presque affirmer que la tranchée creusée là lui avait tordue la cheville. Magnifique ! Il avait vraiment besoin de ça. Sans compter que l'arrêt brutal de la course n'était pas vraiment bon pour ses muscles.

" ... Merde ... ... Merde ! "

La respiration affolée par le changement soudain ; les vêtements humides de sueur et d'eau de mer, et maculés de sable ; la cheville qui le lançait douloureusement, lui interdisant de reprendre une position de bipède dans l'immédiat, ... et le tout devant Eiji ... Non, il n'y avait décidément pas d'autre mots pour définir son état d'esprit actuel.


Eiji Kimihiro [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Que Kantaro se rassure, ce genre d'entraînement poussé à la course n'était pas le quotidien d'Eiji, tout simplement parce que ce genre de course n'était pas une sinécure pour lui, le laissant le souffle court et les muscles drainés de leur force. Pas tout à fait l'idéal quand on devait aller en cours une heure ou deux plus tard. Mais il le faisait, en était capable, et s'acharnait progressivement à augmenter la vitesse ou les distances parcourues. La course lui servait si souvent d'exutoire à ses colères qu'il y avait au final un entraînement bien supérieur à celui qu'il avait pensé lui octroyer.

A ses côtés, Kantaro semblait tenir le choc, accélérant au même rythme et courant une foulée derrière lui, le visage figé dans une expression intense qu'Eiji ne savait pas - et n'avait pas envie - de déchiffrer. S'il pouvait tenir ça lui allait, et le train de la course ne lui laissait pas la latitude de se tourner plus vers l'autre garçon pour lui demander s'il tenait le coup. Et quand bien même il aurait pu le faire ... la course n'avait pas commencé sous le genre d'auspices qui lui aurait donné la possibilité de le faire. En temps normal, Eiji aurait probablement parlé à Kantaro de son plan d'entraînement avant de le commencer, histoire de jauger si l'autre garçon se sentait capable, ou non, de tenir un tel rythme. En temps normal. Pas quand la course avait été un gant jeté par Fugiwara pour une sorte de dette d'honneur qu'il semblait avoir conçu à cause d'une histoire qui ne le concernait pas. Pas quand chaque mot prononcé semblait être arraché aux forceps.

La course en elle-même suffisait à remettre Eiji d'une humeur plus égale, voir même plus suave, presque oublieux du garçon qui courrait à ses côtés. Presque. Le souffle accéléré de Kantaro venait perturber son atmosphère comme un élément perturbateur.
Le jeune homme avait ralenti, laissant la possibilité à ses muscles de récupérer un peu, et enchaîna sur la deuxième série sans un mot de plus. Quelques foulées plus tard, un bruit de choc et d'éclaboussures le sortit de sa demi transe. Constatant que Kantaro n'était plus à ses côtés, le jeune homme ralentit et fit demi-tour, revenant sur ses pas à petites foulées jusqu'à s'immobiliser devant Kantaro.

L'autre garçon faisait un peu peine à voir, assis dans l'eau, trempé, du sable parsemé sur ses affaires et un peu sur ses joues, et sur son visage écarlate une expression de fureur rarement vu chez un sportif. A côté de lui, Eiji put constater les ruines d'un château fort, plus exactement d'une douve, qui avait conduit à sa rude rencontre avec le sable. Un des aléas de courir sur la plage. Fugiwara devait être sacrément à bout de souffle pour s'écraser au sol avec tant de lourdeur déduisit Eiji.
Etait-ce de la satisfaction ou de la gêne qu'il ressentait de voir l'autre jeune homme ainsi au sol devant ? Un peu des deux certainement, mais surtout le premier, testostérone oblige.

Le sportif tendit la main à Kantaro dans une offre silencieuse. Il était tombé, il avait "gagné" quelque soit le concours, ou le prix inexistant dans ce jeu silencieux. Pas la peine d'aller danser sur la tombe du perdant ou de se réjouir de sa gamelle non plus, ce serait peut-être lui la prochaine fois.

" Ca va aller ? "

Solidarité entre sportifs, encore plus réelle que celle qui existait dans les sports d'équipe, si l'on voulait donner un nom ou une explication à son geste. Ou tout simplement, réaction logique d'une personne qui n'était pas qu'une sale brute au final. Bon, il en était peut-être une, mais il avait sûrement d'autres qualités.


Kantaro Fugiwara [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Furieux contre lui-même et le créateur de cette éphémère construction, Kantaro essayait de reprendre son souffle coupé par la chute. Le bruit du sable crissant dans son dos lui indiqua qu'Eiji avait fait demi-tour. Information vite confirmée lorsque le sportif entra dans son champ de vision. Son regard alla rencontrer celui de l'autre, y décelant une once de satisfaction qui n'était pas pour lui plaire. La main tendue et les paroles condescendantes n'arrangèrent guère son humeur. Lui qui avait finalement accepté sa défaite et prit son parti de se retirer avec dignité, se retrouvait dans une position pour le moins humiliante.

" Hum ... "

Kantaro ignora la main tendue et tenta de se remettre debout seul. La douleur vive qui le lança lui tira un petit gémissement qu'il étouffa au plus vite, tandis qu'il retrouvait sa position assise. Dans un soupir résigné, il prit le poignet d'Eiji dont la main se referma sur le sien pour l'aider à se lever.

A nouveau sur ses deux pieds, Kantaro dut se rendre à l'évidence que sa cheville avait méchamment souffert de la chute. Il ne pourrait plus courir pour aujourd'hui, ni pour les jours à venir, et devrait se ménager en reprenant ses entraînements de tennis. Une chevillière serait sans aucun doute nécessaire pendant quelques temps pour ne pas garder de fragilité récurrente.

" Merci. Ca va aller. Je vais rentrer. Continue sans moi. "

Ils avaient couru pas mal de kilomètres déjà. Rentrer en boitillant n'allait être ni facile ni agréable, sans parler de la traversée de la plage. Sans ajouter un mot de plus, Kantaro fit le premier pas, essayant de boiter le moins possible devant Eiji et de retenir la grimace douloureuse qui tordait malgré tout ses lèvres.


Eiji Kimihiro [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Son colocataire tenta bien de se lever par ses propres moyens pour essuyer un échec cuisant, une grimace de douleur apparaissant sur son visage quand sa cheville se déroba à nouveau sous lui. Seule raison pour laquelle il accepta la main tendue, permettant à Eiji de le remettre debout. La cheville du coureur souffrait avec sympathie pour celle de l'autre garçon. Sable et course ne faisaient pas toujours bon ménage, surtout avec un château de sable jeté dans l'affaire. Sous ses yeux, le tennisman tenta d'avancer d'un pas dans le sable, favorisant le pied gauche autant qu'il le pouvait. Le résultat n'était pas fameux, lui donnant encore plus l'apparence d'un blessé grave qui tentait de se traîner loin du lieu du crime.

Eiji passa sa main dans ses cheveux humides de sueur, quasi embarrassé, non par la blessure de Kantaro - il n'était pas responsable - mais par les circonstances : encore une personne qui se blessait à cause de sa présence directe. Il allait finir par croire qu'un kami porte-poisse s'était greffé à son dos. Porte-poisse pour les autres, pas pour lui. S'il rentrait encore une fois dans le bureau de l'infirmière, elle allait sûrement menacer de se servir de lui comme assistant à plein temps vu tout le travail qu'il lui apportait. Le seul point positif était que la blessure ne devait pas être si grave s'il arrivait encore à tenir debout. Enfin il l'espérait ... Vu la tête de l'autre garçon, il aurait probablement été capable de tenir sur ses pieds avec les deux jambes cassées histoire de ne rien lui céder. Trop tard, il avait déjà fini le cul dans l'eau ...

Le garçon jeta un coup d'oeil à la distance déjà parcourue. Face à Fugiwara, il avait une très bonne vision de la distance déjà parcourue : les marques de pas parallèles n'étaient pas encore complètement effacées du sable humide. Il devait l'avouer, ils avaient déjà parcouru une bonne distance. En marchant - pardon, en boitillant - il lui faudrait un bon moment pour rentrer. Le jeune homme était partagé. D'un côté, l'adolescent un peu moqueur, fier d'avoir remporté ce défi et d'avoir vu finir l'autre la tête dans l'eau, et prêt à reprendre son entraînement sans s'attarder plus que ça à la mésaventure de l'autre. Et de l'autre, un jeune homme un peu plus mature, qui rechignait à abandonner une personne blessée même s'il n'avait guère d'affection pour lui. Son côté droit issu du kendo probablement. Et puis ... il n'avait pas de raison propre d'en vouloir à Kantaro. Il pouvait ne pas accepter sa hargne envers lui, mais il n'était pas obligé de tomber à son niveau. Une fois ça décidé, la suite des évènements était plus simple à suivre.

Le coureur s'approcha pour se mettre au niveau du blessé. Il était légèrement plus grand que lui - un peu seulement, quelques centimètres à peine - mais qui suffisait à créer une petite différence de plus pour qui s'amusait à les chercher. Il fallait vraiment être étranger pour penser que tous les japonais se ressemblaient, avec les mêmes cheveux bruns et yeux en amande.

" Appuie-toi sur moi, j'aurais tout le temps de m'entraîner ce week-end. Tu risques de te refaire mal dans le sable sinon. "

C'était le côté sempai dans toute sa splendeur, que ça plaise ou non à l'autre garçon, hérité du kendo. Certes, c'était plus simple de se montrer gracieux quand on était en position de force, mais honnêtement, c'était plus exactement le même genre de réaction que quand il avait conduit Anzu à l'infirmerie, on rassurait un de ses kohais qui s'était pris un mauvais coup au kendo, le genre de comportement qu'on avait fait entré dans sa caboche à grands coups de shinai gracieusement assénés.

Une vague un peu plus forte que les autres vint leur lécher les pieds, provoquant un grognement sourd chez Eiji quand l'eau froide lui éclaboussa les mollets. A moins que Kantaro ne veuille rentrer à la nage pour épargner sa cheville, ils allaient s'éloigner un peu du bord.


Kantaro Fugiwara [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Kantaro avait amorcé quelques pas hésitants, se demandant combien de temps il allait mettre pour regagner le lycée à ce rythme, lorsqu'Eiji lui proposa son aide. Le jeune homme leva les yeux sur son aîné dont le rôle de sempai semblait vouloir ressurgir alors qu'il l'avait privé de ce titre depuis la veille. Il aurait préféré qu'il reprenne sa course sans plus s'occuper de lui, lui laissant tout loisir de le maudire en paix, avec toute la mauvaise foi dont il avait envie. Mais Eiji s'obstinait à ne pas être la brute épaisse et sans coeur qu'il aurait été si facile à haïr.

Dans un soupir résigné, Kantaro posa son bras sur l'épaule secourable. Il devait reconnaître que c'était plus raisonnable ainsi, même si cela ne lui plaisait absolument pas. Étrangement, ce contact là ne le stressait pas autant que ceux de Hugh la veille au soir. Sans doute parce que la raison n'était qu'utilitaire cette fois.

En silence, les deux garçons s'éloignèrent de l'eau, traversant la plage pour regagner un terrain plus stable pour marcher. La respiration de Kantaro avait fini par retrouver un rythme normal, ainsi que son coeur, mais ses muscles commençaient déjà à lui reprocher cet entraînement inhabituel. Sa cheville le tiraillait à chaque pas et il réprimait quelques gémissements douloureux lorsque le sable se dérobait sous son pied. Force lui était de constater qu'il se serait effectivement fait bien plus mal sans l'aide du sportif.

Après un moment, il desserra les lèvres pour rompre le silence pesant. Si la course ne se prêtait pas à la discussion, la marche, surtout à cette vitesse, serait un vrai calvaire si aucun d'eux ne se lançait.

" Tu cours toujours de cette manière ? "

Le sport ... C'était sans doute le seul sujet qu'ils pouvaient aborder pour le moment. Mais c'était déjà mieux que rien. Les monosyllabes, ça allait un temps, mais là ... D'autant qu'au final, même s'il ne pouvait tolérer le geste qu'avait eu d'Eiji, il n'était plus dans le même état d'esprit que la veille. Certes, les souvenirs que le coup avait fait ressurgir le hantaient encore, mais cela n'avait rien à voir avec Kimihiro. S'il devait être en colère, il savait très bien après qui ... et ce n'était pas l'adolescent qui le soutenait actuellement.


Eiji Kimihiro [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

La traversée du sable jusqu'à atteindre le petit chemin qui bordait les dunes ne fut pas des plus évidentes. Le sable sec se dérobait sans cesse sous leurs pieds, forçant le tennisman à s'accrocher à lui à chaque pas. Le jeune homme soupira intérieurement quand le sol redevint plus ferme sous leur pas, rendant plus aisée leur progression. Fugiwara supportait comme il pouvait chaque choc, mais Eiji pouvait voir à son visage blême que cela n'avait rien d'une partie de plaisir. Par contraste, la scène autour d'eux était idyllique. Un temps agréable et chaud, un ciel bleu, le doux bruit du ressac et quelques mouettes qui planaient sans crier. Décidément, les kamis avaient le sens de la mise en scène, nota une fois de plus le jeune homme.

La question vint le cueillir à découvert, alors qu'il songeait au temps qu'ils allaient mettre à rentrer au lycée à cette allure d'escargot sous morphiniques. Son regard se posa sur Fugiwara, curieux. L'autre jeune homme n'avait pas semblé très volontaire pour initier le dialogue jusque là. Certes, les circonstances ne s'y prêtaient pas. Eiji n'était pas sûr qu'elles étaient mieux maintenant mais ... garder le silence n'arrangerait rien. Et parler sport n'était pas désagréable dans cette situation où l'ennui se profilait à l'horizon. Il sentait ses muscles se refroidir du fait de cette marche forcée, et il aurait intérêt à faire pas mal d'étirements avant de rentrer se changer où la fin de la journée n'aurait rien d'agréable.

" Pas systématiquement. Une fois par semaine en gros. Le reste du temps c'est plus une course d'endurance sur une quinzaine de kilomètres. Sauf quand je cherche à me défouler. "

Son affirmation avait-elle un petit goût d'aveu ? Oui et non. Il n'aurait peut-être pas couru de cette manière sans Kantaro à ses basques, mais il n'avait pas non plus innové pour le simple plaisir de l'épuiser. Il aurait pu faire plus simple pour ça : courir vite et longtemps. Il en avait l'habitude, une habitude venue de longues périodes à utiliser sa rage comme carburant à des séances effrénées. Pas étonnant qu'il court bien. Il y avait quelque chose de mi-amusé, mi-amer dans son constat sur lui-même. En quels termes un de ses maîtres en kendo avait-il exprimé ça ? Qu'il sublimait sa colère sous forme physique. Vu ainsi, c'était déjà beaucoup plus agréable à entendre. Si l'on voulait. Mieux valait ne pas s'attarder trop longtemps dessus.

Un demi-sourire vint éclairer le visage du jeune homme alors qu'il reprenait la parole entre deux pas bringuebalants.

" Tu tenais plutôt bien. "

Mieux que ce à quoi il s'était attendu. Au final, il ne saurait pas vraiment à quel niveau était son cadet, chut trop tôt sur le champ de bataille. Tombé lourdement, épuisé sans aucun doute, mais en tout état de cause ... il y avait peu de chance qu'ils recourent ensemble après cette scène.

Il ne cherchait pas à recoller les morceaux avec Kantaro. Il y avait même de grandes chances que celui-ci prenne son commentaire comme une moquerie, alors que ce n'était pas le cas ou le but recherché. Eiji disait juste ce qu'il pensait, sans envie de devoir polir ses mots pour être sûr d'être compris par quelqu'un qui avait envie de lui en vouloir.


Kantaro Fugiwara [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Un soupir de soulagement s'échappa de ses lèvres lorsqu'ils atteignirent enfin la surface plus stable du sentier. Kantaro se fit aussitôt plus léger sur l'épaule de son colocataire, réduisant son appui au strict nécessaire. Se montrer pitoyable n'était pas dans ses habitudes, alors encore moins devant quelqu'un qu'il n'aimait pas - il était déjà suffisamment agacé de lui devoir de l'aide. Eiji, lui, semblait décidé à se montrer un sempai exemplaire. Grand bien lui en fasse, ce n'était pas ce qui allait changer son opinion à son sujet ...

La réponse d'Eiji résonna de manière agaçante à son oreille. Une fois par semaine, justement aujourd'hui ... Si le sportif n'avait pas inventé un entraînement spécial, il avait au moins opté pour le plus difficile dans le but à peine dissimulé de le mettre à plat. Bon, certes, Kantaro avait lancé le défi, il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même si l'autre l'avait relevé de la sorte.

" Je vois ... "

Le silence se réinstalla entre eux deux sur quelques mètres, l'aîné semblant plongé dans ses réflexions. Le jeune tennisman grimaça lorsque sa cheville le lança un peu plus fort que précédemment. Il ne devait guère avoir bonne mine, et encore heureux qu'ils soient au mois de Mai, il ne risquait pas d'attraper froid même trempé ...

Kantaro serra les dents à la remarque d'Eiji, laissant un moment de blanc le temps d'essayer de savoir si le sportif se fichait de lui ou bien s'il faisait un simple constat. Son humeur lui donnait plutôt envie de croire à la première explication, mais un minimum de réflexion l'amenait plutôt à la seconde. Sa réaction fut donc assez mitigée.

" Ben voyons ... Je te rappelle que je ne suis pas un coureur. Pour moi, l'endurance est un entraînement pour le tennis, pas un but en soi. "

Malgré les paroles un tantinet agressives, le ton de sa voix était relativement neutre, un peu sec peut-être mais sans agressivité. Il n'en était plus là et avait trop mal pour jouer à ce petit jeu de toute façon. Mais il avait coupé court à l'ébauche timide de dialogue qu'il avait lui-même amorcé. A se demander ce qu'il voulait au juste.

Le silence se réinstalla de manière définitive cette fois, entrecoupé par quelques gémissements étouffés de sa part, et ce jusqu'aux grilles du lycée. Après quelques monosyllabes échangés, Eiji l'abandonna devant la porte de l'infirmerie. Kantaro préférait y aller seul et son colocataire semblait soulagé de s'éloigner enfin. Sans doute allait-il s'entraîner au kendo ou au kyudo. Pour lui, hors de question de reprendre l'entraînement avant 15 jours, l'infirmière fut formelle à ce sujet. Le strapping fait, le jeune homme regagna sa chambre, pestant à l'avance à l'idée de devoir mettre un frein à ses virées nocturnes également. Les deux semaines à venir ne seraient pas des meilleures ...

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[Février : Kanta/Eiji] Morning Elegance

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