Le blond marchait lentement, sans vraiment se presser, les yeux dans le vague. Il ne savait pas vraiment où il allait, mais se disant que si il suivait les autres, il arriverait automatiquement dans un endroit qui lui permettrait de se guider. Jools suivit donc un jeune garçon aux cheveux noirs de jais, tout le contraire de lui, dont les cheveux se tenaient proche du blanc. Les habits du brun contrastaient tout autant avec ceux de Jools, l’un les avait noirs et seulement de cette couleur, et l’autre avait des vêtements dont les couleurs n’étaient pas discrètes. Il monta les marches derrière lui, ses mains éternellement dans ses poches. Le blond espérait que l’autre allait tout droit à l’accueil ou un autre truc du genre, sinon, il était fichu et le suivait pour rien.

Le jeune homme avait du mal à se dire qu’il allait devoir se trimballer ici pendant tout une année scolaire, voir plus. L’envie ne manquait pas, mais cette école avait quelque chose de bizarre, d’inconvénient, qui ne lui plaisait pas. Le fait de se dire qu’en plus il était un « petit nouveau » ne lui plaisait vraiment pas. A 17 ans, même si il se trouvait toujours une âme d’enfant, ce terme ne lui plaisait pas. Nouveau, il ne l’était pas tellement, enfin, c’est ce qu’il se disait.

Jools était plongé dans ses pensées et n’avait pas remarqué que le brun s’était arrêté. Automatiquement, ses jambes avaient fait la même chose et il était resté debout à se parler à lui-même sur le fait qu’il soit un nouveau dans cette école. Debout à côté du jeune homme, les yeux qui fixaient au loin, il continuait à délirer tout seul sans faire attention à lui.

La tête légèrement penchée sur le côté, les yeux fixant un point lointain invisible, Jools avait vraiment l’air ailleurs. Il ressassait ses quelques souvenirs qui lui rappelaient qu’il avait été nouveau il y a quelque temps. Sans effet car il n’avait pas trop l’air d’être convaincu. Cette attente dura plusieurs secondes et enfin le blond cligna des yeux. De ses beaux yeux bleus cobalt qui luisait d’une lumière tout à fait enfantine. Sortant de sa torpeur, il redressa la tête et regarda autour de lui sans se poser sur quelque chose en particulier. Il s’arrête d’un seul coup sur une tête brune qui le regardait avec suspicion. La question que son interlocuteur lui avait posée avait fait revenir Jools à la réalité.

Quelque peu gêné, il recula légèrement et passa une main dans ses cheveux blonds. Touchant quelques tresses faites de perles qui tintèrent au passage, il lui lança un sourire crispé qui lui faisait ressembler à un gamin de 6 ans qui vient de commettre une bêtise. A vrai dire, suivre quelqu’un dans l’espoir qu’il vous emmène où vous voudriez aller et que cette personne vous remarque, ça, c’en était une. Pas très discret le blond.

« …Désolé, pensait que tu savais où tu allais »

Jools le regarda avec ses grands yeux bleus et remarqua que tout sur eux deux contrastait vivement. Il sourit à cette pensée et faillit même rire, mais il se retint vivement.

Jools baissa le bras et lança un sourire franc au jeune brun, à pleine dent, comme si il voulait lui montrer qu’il savait faire des beaux sourires. C’était son sourire, un sourire net et agréable, plein de malice et de joie. Quel gamin diraient certains en le voyant comme cela, pas d’inquiétude à avoir, il adore ça, qu’on le traite de gamin. Un garçon étrange, sans aucun doute.

« Don’t worry, c’est juste que j’ai pas l’habitude de partir dans a lune comme ça, d’un seul coup. »

L’américain se pencha en avant et s’assit en tailleur sur le sol même juste en face du jeune homme. Il posa ses mains sur ses genoux et regarda pour la deuxième fois les vêtements du brun. Un autre sourire lui passa sur les lèvres. En plus de gamin, il avait l’air adorable, mais seulement part rapport à différents points de vue.

« T’as pas l’air d’aimer beaucoup les couleurs dis donc »

Vraiment, les deux garçons différaient énormément. Mais cela n’était pas mal vu du côté de Jools, il aimait les gens avec une certaine classe et un style qui leur allait bien. Dans le gars de ce jeune homme, ses habits le mettaient, d’une certaine manière, en valeur, et on l’imaginait difficilement dans d’autres vêtements. Surtout dans ceux de l’américain qui se contenta de lui lancer un énième sourire.

« Quand je rêvasse, c’est pas qu’un peu »

Effectivement, il pouvait rester plusieurs minutes à la suite, voire même une heure, à penser à tout et à rien. Si aucun événement ou personnes ne le ramenaient à la réalité, il était dur, pour lui, de refaire surface. Le jeune homme regarda ses propres habits et aborda une expression désolée.

« Arf’, ben moi, j’aime ça. Je peux toujours partir si tu trouve que je suis trop « fashy » à ton goût. »