Sheikhan n'insista pas sur le "on". Il ne comptait pas poser plus de questions sur sa vie qu'il ne l'avait fait avec les autres gens. A la réflexion, il n'interrogeait réellement jamais personne sur leur vie, quel que soit les gens. Quand il travaillait, il avait déjà les renseignements utiles. Pour ses proches, il avait toujours juger que ce qu'il devait savoir lui serait fit par les personnes concernées. Aoi n'échapperait pas à cette règle, et le "on" resterait un ensemble de personne dont le brun ne savait rien.

"Tu trouveras bien quelqu'un a protégé, même si tu ne te mets pas en couple avec." répondit-il simplement, alors qu'il resserrait légèrement son étreinte.

Aoi semblait enfin réalisé ce qu’il faisait. Sheikhan se demande brièvement s’il avait bien fait, même si dans le fond il avait parfaitement conscience que c’était mieux ainsi. Seulement, voir le blond avec cette mine là, sentir ses doigts jouer avec son tshirt, effleurant parfois la peau du voleur, ça avait le don de le mettre au supplice.

C’était bien le problème : donnez aux gens le temps de réfléchir à leurs actes et ils arrêtent tout dans l’instant par doute, vous coupant dans votre élan. Profitez de l’instant sans vous posez de questions et vous n’aurez que des ennuis. Las de ce petit jeu plus douloureux qu’autre chose, Sheikhan décréta qu’après tout, si le blond ne s’était pas écarté, c’est qu’il le voulait toujours. Il rapprocha donc leur torse et lui glissa simplement à l’oreille :

« Mon Tshirt ne t’a rien fait ».

Et sur ces quelques mots, il l’embrassa à nouveau, gardant ses yeux rivés dans ceux de Tohishima Junior.

Sheikhan fronça un peu les sourcils, reposant simplement ses mains sur la taille du blond avant de s'éloigner suffisamment pour pouvoir le regarder. Il semblait comme tendu, ou inquiet. Peut-être les deux. Avait-il peur de la suite ? Le brun ne comptait pas le faire souffrir. Il savait s'y prendre, il savait comment éviter que la douleur ne soit trop intense, mais visiblement, soit le blondinet ne l'avait pas compris, soit ça ne suffisait pas à le rassurer... Ou bien le problème était encore autre. Le voleur faisait face à une véritable énigme et ne voyait pas ce qu'il pouvait faire pour arranger les choses. Leur proximité actuelle ayant également tendance à l'empêcher de réfléchir à son aide, il hésitait. Et finalement, il consentit à faire un effort pour parler.

"Aoi, qu'est-ce qui n'va pas ?"

Le problème était que même si le brun était très doué en devinettes, là il ne voyait pas précisément pourquoi Aoi avait peur. Etait-ce pour ce qui se passerait après ? Craignait-il que Sheikhan ne le repousse, une fois leurs ébats terminés ? Ou était-ce précisément la nature de leurs ébats qui l'effrayaient ? Dur à dire, car pour ce qu'il connaissait du blond, les deux étaient probables.

Il soupira à nouveau.

"Je ne sais pas ce que tu crains très exactement, mais si vraiment tu n'es pas rassuré, on peut en rester là."

Pour aujourd'hui, voulut-il préciser. Il n'en fit pourtant rien, gardant juste ces mots sur le bout de la langue.

Je te fais confiance. En disant cela, Aoi ne pensait sans doute pas faire plaisir au brun à ce point. C'était bête, mais jusqu'à présent, les personnes ayant eu confiance en lui se comptaient sur les doigts d'une seule main. Et encore plus curieusement, pour 3 d'entre elles, la rencontre s'était faite dans les murs ou aux alentours de Sokuboo Inochi. Si cette école était sa prison, elle avait tout d'une prison dorée.

C'est pour cela qu'une fois leurs lèvres scellées, le blond put sentir celle de son amant former un sourire fugace, mais bien réel. Il put également, vu la proximité de leurs corps, sentir le brun inspiré brusquement une fois leurs lèvres détachées. Le blond ne le savait sans doute pas, mais Sheikhan était particulièrement sensible là où il venait de poser ses mains.

"Aoi ?"

"Merci."

Et plus exactement, merci de lui faire confiance. Peut-être que le jeune homme ne comprendrait pas où il voulait en venir, mais le brun ne lui laissa pas la possibilité de poser la question. Avec un sourire à peine dissimulé dans le regard, il retourna à de plus saines occupations, comme caresser le dos du blond avant de passer les doigts sur son torse. Il s'efforçait de ne pas brusquer les choses, juste de faire ressentir du plaisir à Aoi pour qu'il en oublie ses craintes. Elles reviendraient bien assez tôt !

Et contrairement à ce que pouvait penser le blondinet, l'esprit du voleur était à mille lieues de Nihya. Juste focalisé sur celui qu'il tentait de combler, il ne songeait même pas à l'autre blond. Il aurait pourtant pu, tant la situation avait de points communs avec leur première fois.

La pluie n'était pas prévue au programme, et la sentir lui tomber dessus d'un coup le calma un peu. Ce fut cependant de bien courte durée. Aoi étant en chemise blanche, l'eau la rendait transparente. Avec ce qu'il avait sous les yeux, Sheikhan n'aurait que difficilement pu résister. Il la lui ôta néanmoins en mettant fin à leur baiser. Nul besoin d'Aoi ait froid... n'est-ce pas ?*

Puis ne tenant pas à en rester là, il fit glisser l'un de ses index sur le torse du blond, dont il embrasa légèrement les clavicules, remonta tout doucement vers ses lèvres. Aoi le comprendrait vite, le brun serait doux. Il n'était de toute façon pas une brute en la matière, et si pour lui sexe rimait avec fougue, il y avait des limites...



* HRP : C't'excuse de m**** ! xD