Fin du combat. Kagome regarda le rouquin se redresser en s'arrêtant d'elle-même maintenant que sa victoire était proclamée. Elle ôta le protège-dents, sourire aux lèvres, la langue passant sur ses dents pour chasser la sensation. D'une main la jeune femme frotta son bras à un endroit où le prof s'était montré plus brutal qu'ailleurs. Et si l'adrénaline courrait encore dans ses veines, le calme revenait peu à peu et elle partageait le même sentiment de bien-être que son adversaire. Rien de tel qu'un échange de beignes pour gagner en zen-attitude.

« Bien joué Chaton. Pour un type lambda tu t'es vachement bien démerdé ! »

Y croyait-elle vraiment ? Au sourire un rien ironique plaqué sur ses traits, la question se posait. Elle n'insista toutefois pas et fit quelques pas pour redescendre du ring.

« Si un d'ces jours tu veux r'commencer, hésite pas à v'nir me voir. »

Suivant le mouvement lancé par Kagome, Cat sauta du ring. Les regards alentours s'étaient faits plus discrets maintenant que le combat était fini, mais restaient présents, lourds et curieux. Il pouvait presque entendre les rouages tourner et les spéculations qu'ils engendraient.

" Je serais ravi de te prendre au mot Princesse, je crois que je ne me suis pas assez défoulé ces derniers temps."

Le passage à l'anglais n'était pas seulement pour les emmerder, il était aussi presque instinctif après une telle scène, où le côté coincé du japonais ne semblait plus du tout adapté. Après avoir achevé de défaire les bandages autour de ses mains, le métis prit le temps de les observer quelques secondes : si aucune des articulations n'étaient éclatées sous la violence des coups, des rougueurs marquées s'étaient imprimées dans la chaire, souvenir qui persisterait bien moins longtemps que les hématomes qu'il devinait un peu partout. Un coup d'oeil à Kagome montrait qu'elle souffrait des mêmes symptômes, lèvre abimée en moins.

" Ca te dit de reprendre la soirée où on l'avait laissé un peu plus tôt, autour d'un verre ? "

Un léger sourire satisfait marqua la réponse que lui offrit le Chaton sans qu'elle parût plus curieuse que ça de savoir ce qu'il entendait par « en ce moment ». Indéniablement ce type détonnait et elle avait même été tentée de penser depuis les premières fois où elle l'avait vu qu'il n'avait guère sa place au Japon. Sa démarche féline, l'agressivité larvée... Tout cela se sentait dès qu'on prenait un peu le temps de l'observer, ce qu'elle n'avait pas manqué de faire quand elle l'apercevait. Nulle relique d'un comportement d'ado à son premier coup de foudre cela dit : il l'intriguait simplement. Et aux multiples rumeurs qui courraient sur lui, il n'y avait pas qu'elle.

« Il suffira d'me dire quand t'veux r'commencer, Chaton. » fit-elle simplement en terminant d'inspecter ses mains.

Quelques bleus parsemaient son corps et elle commençait à sentir le contrecoups du combat, mais aucune douleur ne lui ferait regretter le plaisir pris durant ces quelques minutes. Elle se demanda tout de même si le directeur ne grincerait pas des dents face à la lèvre fendue du rouquin. Mais bah ! ce n'était pas son problème à elle. Et d'ailleurs il ne lui en tenait pas rigueur. Après un regard sur leurs articulations, il reprit la parole.

« J'suis pas contre l'ami. Laisse-moi juste l'temps d'me faire décente. »

Avec un sourire en coin aussi ironique qu'il était amusé, elle fit un léger signe de tête en direction des vestiaires dans lesquels elle se rendit tant pour se laver que pour se changer. Elle n'en ressortit que dix minutes plus tard, les cheveux encore légèrement humides.

« T'veux aller dans un bar en particulier ? »

" Tu peux rester comme ça si tu veux, ça me va."

Cathan se servit du même laps de temps que Kagome pour laisser les protections au vestiaire et se rafraichir aussi, à l'exception de ses vétements qui donneraient à sa collègue l'impression de se balader avec un fauve sortant de sa cage. Elle l'avait affrontée sur le ring, elle n'était surement plus à ça près. Avec ses cheveux roux attachés lachement sur le bas de sa nuque, l'effet félin repus battait son plein.

La question lui fit vaguement hausser les épaules alors qu'ils quittaient les lieux sous les regards détournés mais impossible à rater de l'entraineur et des combattants restants. Mieux valait ignorer les quelques sourires qu'il devinait en coin. Envers la marque sur son visage ou leur départ simultané ? C'était probablement le seul détail qu'il ne pourrait deviner.

" Je connais pas encore assez bien le coin pour ça Princesse. En général, je me contente de choisir ceux où il n'y a pas trop de japonais bourrés. Beaucoup trop bruyants à mon goût pour des gens aussi sages le reste du temps. "

L'air frais les accueillit à la sortie du batiment. Machinalement, l'américain glissa la main dans sa poche avant de lacher un grognement en se rendant compte que son paquet n'était pas là. Ou n'y avait jamais été puisque la soirée n'avait pas été prévue pour se pousuivre tardivement quand il était sorti à l'origine.

Le geste du roux ne lui échappa pas : elle le connaissait trop bien elle-même en grande fumeuse qu'elle était. L'envie d'une cigarette naquit d'ailleurs à la simple idée que ce soit ce que son adversaire cherchait et elle ne tarda pas à fouiller ses affaires, lui tendre le paquet pour lui en proposer une et récupérer ensuite un bâtonnet de nicotine pour elle-même.

« Hm. » Elle rangea le paquet et retira la clope qui l'empêchait de parler d'entre ses lèvres. « Dans c'coin ç'va pas être simple de trouver, mais j'sais où on peut aller. C'pas trop loin d'l'école. »

Elle fouilla sa poche en quête du briquet qu'elle lui tendit, puis redressa le sac qui glissait de son épaule.

« Tu d'vrais t'inscrire pour la boxe. C'pas que l'boss t'laissera pas v'nir, mais il s'ra moins chiant si c't'officiel. Pis ça t'f'rait pas d'mal j'suis sûre. »

Pas de mal de frapper ? D'avoir de l’entraînement ? De faire un sport avec des règles auquel il faudrait bien qu'il se plie, même si ça le défoulait ? Peu importe ce qu'elle entendait par là, Kagome ne jugea pas utile de le renseigner.

« T'avais d'jà fait des sports d'combat, nan ? »

La flamme surgit entre la nuit et supporta les assauts avides des deux têtes rousses qui se penchèrent dans un belle ensemble pour y allumer leur clope dans un élégant face à face. Cat inspira une longue bouffée délectable en rendant son briquet à sa compagne. Certaines cigarettes étaient plus délectables que les autres : celle qui accompagnait un bon café au beau milieu de la nuit, la première après une série de cours plus gonflant les uns que les autres. Celle au beau milieu de la nuit après un shot d'adrénaline, quand les muscles étaient encore douloureux.

" J'ai rien d'autre de prévu pour la nuit, allons-y."

Comme plus tôt dans la soirée, l'américain se laissa guider dans les petites rues, sans contester les chemins choisis par sa guide, se contentant de noter machinalement quelques points de repères çà et là autour d'eux. En même temps, la proposition d'inscription tournait dans sa tête, tentante. Même s'il devait reconnaître que pour le moment, il était surtout intéressée par une adversaire en particulier. Se défouler régulièrement ne remplacerait jamais la pure adrénaline du terrain, mais l'ersatz n'était pas non plus détestable.

Un sourire chafouin retroussa ses lèvres, à peine masqué par la clope installée là.

" A ton avis ? "

Sport de combat, le terme n'était pas tout à fait adapté. Il avait été entrainé à différentes techinques de close combat, toujours dans le même soucis d'efficacité. Pas sur que le terme sport soit bien indiqué dans ce cas.

« A mon avis tu n'as rien à foutre ici. »

Et passons sur la phrase pour une fois bien articulée, prononcée d'une voix rauque et d'un ton plus sérieux qu'il ne l'était en temps normal avec elle. A son avis, Cathan O'Leary était le professeur le plus fumeux qu'elle ait pu voir. Pourtant elle ne l'avait – merci bien – pas comme enseignant, mais même sans ce qu'elle entendait sur sa capacité en matière de pédagogie, il n'avait absolument pas l'attitude d'un quelconque membre de corps professoral. A la limite, elle l'aurait mieux vu... Non en fait difficile de dire. La prise plus tôt sur le ring la faisait toutefois pencher pour un métier comme flic où on évitait de laisser à ses adversaires la possibilité de répondre.

« Et à mon avis, ta prise de tout à l'heure n'a rien de sportive. »

Elle ne chercha même pas à dissimuler le sourire entendu qui étira ses lèvres, tandis qu'un nuage de fumée s'élevait dans l'air.

Un éclat de rire brute vint ponctuer la déclaration de Kagome. Oh si, il avait des tas de choses à faire ici, des motivations surement bien plus importantes et réfléchies que la plupart des gens qui vivaient leur vie sans jamais se poser la question de savoir pourquoi ilse mariaient ou avaient des enfants, le faisaint d'abord et avant tout parce que c'était ce que la société attendait d'eux. Il n'avait juste rien à faire avec l'enseignement comme elle venait de le faire remarquer. Avec le Japon... il aurait pu en discuter plus longtemps si cela l'avait intéressé. Ce qui n'était pas le cas.

Sans perdre le rythme, Cathan intercepta le bras de Kagome et la colla contre le mur, plus rudement qu'on était en droit d'attendre de ce genre de contact avec une femme. Juste un instant, le regard du roux fut sérieux, bien trop sérieux pour les lieux et le duo. Puis le sourire de chat revint, et avec lui, le regard joueur.

" Suffit de changer de sport pour que ça le devienne. Ca te dit de laisser tomber la case d'aller boire un verre ensemble pour passer directement à la case sport intensif ? "

L'américain donna un coup de tête sur le côté, où l'un des nombreux Love Hotel si fréquent au Japon faisait devanture.

La surprise avait contracté ses muscles et ce n'était que par self control qu'elle avait retenu le mouvement pour dégager le roux. Le contact avec le mur n'avait rien d'agréable. Il était rêche, elle n'était pas très couverte et les reliefs lui rentraient dans le dos. Néanmoins il ne fallut que quelques mots pour que ce menu détail passe encore davantage aux oubliettes, remplacé par un rire amusé et sonore.

« Les femmes n'te disent jamais qu'tu manques de manières ? »

Aucun reproche dans le ton néanmoins, juste une franche hilarité qu'elle ne prit pas la peine de cacher. Pas plus que son intérêt pour la proposition. De toute façon, nul n'aurait été dupe. Depuis qu'elle avait éveillé l'intérêt du prof avec cette histoire de combat, la finalité de la soirée était simplement évidente. Pour l'un comme pour l'autre.

« Mais va pour l'hôtel, Chaton. »

Nulle pause lascive pour accompagner l'acceptation, juste un pétillement aux fond des yeux et un sourire désespérément amusé.

« Tu m'libères ? »

" Celles qui ne m'ont pas frappé ont plutôt apprécié. C'est la première fois que j'en croise une qui réussit à combiner les deux."

Cathan ponctua sa phrase par un baiser déposé dans le cou de la jeune femme avant de la libérer, une caresse pleine de promesse bien loin du baiser romantique du prince charmant. A aucun moment de la soirée il n'avaut fait figure de preux chevalier aux moeurs délicates, pourquoi commencer maintenant ? Sa main se détacha de manière plus caressante de son poignet. Passer du mode aggression au mode séduction – si tant est qu'on puisse le qualifier ainsi – était un moyen agréable de recycler toute l'adrénaline qui courrait dans son sang.

Leur marche reprit sous cette même allure paisible, à la différence que l'américain guidait au lieu de laisser sa compagnie le faire. De toute façon, difficile de se tromper de chemin quand l'enseigne indiquait clairement l'emplacement de l'hôtel, un de ces classiques petits hôtels japonais. Un de ces petits détails typiquement japonais dont le concept même lui avait été étranger avant de mettre les pieds sur le sol nippon. En Californie, emmener une femme dans un hôtel loué à l'heure avait un côté glauque. Au Japon, c'était presque la formule consacrée.

" Je ne sais jamais si je dois louer le côté pratique des japonais ou en avoir peur. Après toi Princesse."

Ouverture de porte doublée d'un petit sourire dans le but avoué de reluquer ses fesses. En cherchant bien, il devait trainer dans son esprit un relent de galanterie : celui d'être honnête envers l'autre sur ce qu'il voulait.

Un nouveau jeu commençait entre eux malgré des dehors qui n'en laissaient rien paraître. Calmes, à croire qu'ils n'avaient pas l'intention de s'envoyer en l'air dans les prochaines minutes, ils rejoignirent l'hôtel. La remarque du prof de maths la fit sourire et lui rappela à quel point ce genre de lieux paraissaient étranges ou choquants aux yeux des étrangers. Elle... quoi qu'ayant vécu loin de son pays natal, elle ne s'en émouvait guère.

« Un peu des deux sans doute. Et attends d'voir les chambres ! » lança-t-elle, hilare, en s'engageant dans l'hôtel.

Le regard sur ses fesses ne la dérangeait pas plus que ça, mais elle fit mine de ne pas en avoir conscience et avança jusqu'à la machine où réserver la chambre en roulant un peu plus des hanches. Tant qu'à jouer, autant le faire jusqu'au bout. Sa provocation trouverait son accomplissement d'ici peu.

« Fosse aux serpents, donjon SM, aquarium, maison d'poupée ? »

Le rire dans sa voix ne pouvait que s'entendre.

L'américain éclata de rire et jeta un coup d'oeil au dessus de l'épaule de Kagome pour avoir une idée de la tête des chambres . Si certaines lui attirèrent un sourire, voir quelques idées, la chambre de poupée lui valut une sacrée grimace : de quoi couper la libido à tout mâle virile qui se respectait. Et sous la sélection la plus exotique, une liste de chambres « normales » se déroulait, du moins sans décor particulier pour se prêter aux fantasmes de ses occupants.

«  Pour le Donjon SM, on verra ça une autre fois Princesse. J'espère que t'es pas trop déçue. »

Rieur, l'américain tendit le bras pour sélectionner une des chambres normale, un coin de son esprit remarquant que ce n'était pas plus compliqué que de choisir une boisson dans un distributeur. En se dirigeant vers l’ascenseur, il attira la jeune femme contre lui avec plus d'impatience qu'il n'avait fait preuve jusque là, l'anticipation commençant lentement son travail de sape sur son self-control. Si Kagome avait envie d'un amant délicat, ce n'était décidément pas le bon soir pour ça.

Les portes de l’ascenseur les libérèrent au bon étage dans un couloir dont le vide ne put que satisfaire le roux, juste à côté du numéro de la chambre choisie. Porte à côté de laquelle Cat plaqua la catcheuse avec entrain.

«  et on n'a pas vraiment besoin d'instruments en fait. »

Kagome aimait les hommes audacieux, ceux qui n'avaient pas peur de ses initiatives, ceux qu'elle ne risquait pas de briser par un peu trop d'enthousiasme. Elle aimait qu'ils ne s'arrêtent pas en plein élan pour une étreinte un peu trop forte et globalement, on se doutait qu'elle n'avait guère de rapports avec les mâles de son archipel. Alors quand elle se retrouva dos au mur, ça ne fut pas l'expression de sa profonde déception qui marqua ses traits. Bien au contraire.

« Nan, mais... »

Elle toqua deux fois à la porte de leur chambre.

« T'es bien impatient Chaton. »

Sourire madré contre envie de jouer. Un frottement contre le prof de maths plus tard, ses mains déjà positionnées sur lui, elle reprit.

« Ouv'e donc cette porte. »

«  Me dit pas que tu voulais un puceau à qui t'aurais besoin de guider la main. » La réponse était joueuse mais grognée à voix basse, faute de place entre ses lèvres et la peau sur lesquelles elles se baladaient.

Ça pour l'audace, il n'allait pas attendre d'invitation écrite et signée en 3 exemplaires, surtout quand sa compagne de la soirée répondait sur le même ton, désir pour désir. Et ce n'était pas ses mains sur lui qui allait lui apprendre la retenue. Sans surprise, si elle était moins brutale que quand ils s'étaient battus, elle était tout aussi douce que lui.
La porte fut donc ouverte, Cat démontrant une fois de plus ses capacités à ne pas lacher sa proie tout en exécutant des taches subalternes, le tout en étant partiellement déconcentré et guidé par son cerveau subalterne.

Enfin dans l'intimité de leur chambre, le métis put enfin abandonner la retenue et la délicatesse – et avec elles, tous les vêtements qui se trouvaient encore entre leurs deux corps -

Soirée et nuit agitées, très agitées. Leurs facéties les avaient laissés fatigués, affalés sur un lit habitué à subir les caprices de ses occupants alors qu’un repos bien mérité les emportait. Il faisait jour lorsque la technicienne s’éveilla, mais le soleil n’était pas haut. Si elle avait dormi, ça n’avait été que l’affaire de quelques heures et ce fut encore ensommeillée que Kagome ouvrit un œil pour observer le plafond d’une banalité surprenante dans un hôtel comme celui-ci.

Bien consciente de la présence à ses côtés, elle s’appuya sur un bras et se redressa légèrement, observant le dos musclé qui lui était présenté. Un sourire aussi endormi qu’amusé ourla ses lèvres lorsqu’elle suivit du doigt la trace d’une griffure laissée la veille – ou peut-être plus tôt dans la matinée – et arracha à son amant d’une nuit un mince frémissement.

« Good morning Kitty Cat. »

Parce qu’il était lui aussi réveillé, elle aurait pu le jurer. Il avait, même allongé comme maintenant, tout de l’attitude de l’homme prudent qui attendait de savoir ce qu’on lui voulait pour laisser filtrer son état. Un état qui devait se manifester plus bas par ailleurs, mais qu’elle ne chercha pas à voir.

« Il est six heures, mais j’te propose qu’on r’gagne nos pénates. »

Une nuit à la hauteur du combat qui l'avait précédée, au point qu'une partie des douleurs qui s'éparpillaient sur son corps proviennent de là plutôt que du match. Ne dormant toujours que d'un œil lorsqu'il n'était pas seul – depuis combien de temps n'avait-il pas passé l'intégralité de la nuit avec sa partenaire ? - Cat acheva de se réveiller aussitôt quand une main fraîche vint effleurer son dos d'une manière agréable. Dommage que la voix ne le rappelle à une liberté somme toute moins confortable.

« 'k, laisse-moi une minute. »

Une minute qui se démultiplia en de nombreuses autres, puisqu'au détour d'une douche, une main baladeuse en entraîna une autre jusqu'à les voir sortir du love hotel, un sourire de chat content sur les lèvres de Cathan. Le jour pointait vaguement son nez, mais en ce samedi, nulle foule de salary-men ne venait se presser aux abords des cafés avant le coup de boost qui lancerait la journée. Même les transports en commun semblaient plus calme et dénués d'agitation. Tout cela s'accordait parfaitement avec l'humeur plus paisible du prof de maths, rassasié de violence pour le moment. Cela ne voulait pas dire qu'il ne lui restait pas quelque chose à affronter au lycée, mais au moins pourrait-il le faire sans charger comme un taureau qui a vu la pavillon rouge.

« A bientôt Princesse »

Leurs chemins divergèrent assez vite, la technicienne repartant vers son domicile tandis que l'américain reprenait le chemin du lycée. Ce n'était pas comme s'il risquait de se perdre de vue en travaillant au même endroit. Et la revoir, il y comptait bien, en premier lieu parce qu'elle avait été le premier partenaire de combat valable depuis des lustres. Pour le reste, il aurait le temps de voir, même s'il ne dirait certainement pas non à une nouvelle discussion du même type.