Kantaro haussa un sourcil surpris à la question de son cadet avant d'esquisser un léger sourire. C'est vrai que, s'il se fiait à l'attitude générale, O'Leary devait diffuser une sorte d'aura de crainte autour de lui. Pour sa part, il en fallait un peu plus pour l'émouvoir et être mal à l'aise. Il répondit donc par l'affirmative tout en cherchant un exercice à donner à Hatsuharu.
Tout à sa recherche, Kantaro gardait une oreille attentive à son cadet, mettant de provisoirement de côté les informations données pour y répondre une fois qu'il aurait terminé.
Quelques minutes encore, et le troisième année sélectionna deux exercices équivalents à celui sur lequel Hatsuharu était resté bloqué. Ca pouvait paraître un peu rude, mais il estimait cela plus instructif que de faire des exercices ne présentant aucune difficulté.

Après les avoir désignés au deuxième année, Kantaro se rejeta légèrement en arrière, les mains posées au sol, pensif. Il ne comprenait pas. Tous ces gens qui sacrifiaient leurs désirs pour satisfaire à la volonté d'un autre. Dans le cas d'Hatsuharu, c'était certainement ses parents. Il avait aussi l'exemple de son propre père face à sa femme... Et pour quoi au final ? On ne pouvait pas être heureux de cette façon...

" Tu ne devrais pas laisser les autres étouffer tes désirs si facilement... "

Il avait parlé à mi-voix, en prolongement de sa pensée, mais n'insista pas plus. Après tout, c'était le choix d'Hatsuharu de laisser la volonté d'un autre prédominer la sienne.

" En ce qui me concerne, je voudrais faire un double cursus langues et littérature à Todai. Je ne sais pas encore s'ils accepteront. Ca dépendra certainement de mes résultats au concours d'entrée. "

Il ne doutait pas d'être pris, mais préférait éviter de faire des pronostics sur son score. Quant à sa demande, s'ils ne le laissaient pas faire son double cursus, il n'y renoncerait pas pour autant. Il avait déjà pris ses dispositions pour cette éventualité en cherchant les établissements dispensant les mêmes diplômes en cours du soir. Kantaro se savait tout à fait apte à suivre les deux. Même si ça restait plus simple de tout faire à Todai.

Le silence retomba, entrecoupé de brefs commentaires entre deux exercices. Les deux garçons continuèrent un bon moment, jusqu'à ce que le processus de résolution devienne un automatisme pour Hatsuharu. Kantaro se lança même le défi de créer lui-même un problème. Une façon de travailler lui aussi.

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