Oh non ! Oh non ! Oh non !!!

ça n'allait pas du tout, c'était une véritable catastrophe... comment cela avait-il pu arriver ? Quand avait-il était absent, négligeant ? Avait-il mal fermé ? Non, impossible, il vérifiait un nombre incalculable de fois avant de partir, histoire d'être sur qu'aucuns pensionnaires ne puissent prendre la poudre d'escampette... Mais voilà qu'il était revenu de sa pause déjeunée et que trois portes avaient été ouvertes... forcée apparemment... Le pire serait que les bêtes aient été enlevées... Et lui qui était responsable de tout ça, il courait sûrement au-delà de graves ennuis.

Bref, il lui fallait de l'aide et il s'était mis à courir, espérant trouver ses compagnons... Bon déjà, il avait pu trouver Momo, un petit Shiba qui avait dans les bras... Qui pouvait l'aider ? Il ne savait pas trop, en général, il se débrouiller seul mais là, le terrain du campus était si vaste qu'il ne pouvait à coup sûr pas y arriver seul... Et voilà comment il se retrouver à taper à la porte de l'intendant... Lui pourrait sûrement l'aider.

_Excusez moi Murakami-sensei !

Essouflé, il attendait, se retenant d'entrer comme ça, sans attendre que l'intendant lui réponde... Mais il n'y avait pas de réponse... Rien, rien du tout. Sans doute est-ce pour ça que quand il vit arriver un des nouveaux techniciens, ses yeux s'emplir d'étoiles d'espoir, le genre de regard humide et suppliant que Setsu pouvait faire.
_Excusez moi ! Je... Vous savez si Murakami-sensei est ici ? Je... J'ai besoin d'aide ! S'il vous plait !

Setsuna accompagna sa demande d'une inclinaison magistrale, tenant Momo contre son torse qui jappa. Ses cheveux encadraient son visage et il ne voyait plus que les chaussures de cet homme qu'il avait à peine regardé... Avait-il les cheveux longs ou court ? brun ou pas ? Setsuna n'en savait rien, il était incapable de réfléchir correctement puisque son petit monde bien rangé était en train de subir un coup d'état.

Il fallait qu'on l'aide à retrouver les 3 autres chiens égarés... il le fallait, il ne voulait pas qu'ils passent la nuit dehors, on ne savait jamais... Les pauvres. Ce qu'il pouvait espérer de mieux, c'était que les chiens ne se soient pas séparés. Et alors que Setsuna montrait tout son sérieux à cet homme, Momo en profita pour lui donner mainte léchouille sur le visage... Tant pis...

Une journée comme les autres pour Ren qui avait commencé le travail tôt ce matin. En effet, après la tempête de paperasse que lui avait apporté les examens, il devait maintenant s'occuper des cours d'été. Il avait du classer les dossiers des élèves, garder ceux qui avaient échoués aux examens et donner la liste des recalés aux professeurs, histoire qu'ils sachent un peu a qui ils auraient a faire pendant les sessions de rattrapage. Autant dire qu'il commençait enfin a avoir un peu de calme après toute cette agitation et qu'il reprenait enfin un rythme normal. Il avait même assez de temps pour remettre en ordre le courrier qu'il avait apporté au directeur, le reste n'était autre que des factures pour l'eau, l'électricité et autres. Notamment un devis pour le remplacement du matériel de sport et l'achat de nouveau maillots pour l'équipe de basket. Ren avait épluché les détails, regardé a la va vite les devis mais tout ca le dépassait et de loin. Il fallait faire un crochet chez l'intendant pour savoir si les finances de l'école permettait des dépenses pareilles.

Il arriva donc tranquillement dans le bureau de Murakami mais il ne l'y trouva pas. Sans doute en déplacement. Il avait comprit que le jeune homme n'appréciait pas vraiment la compagnie des autres alors Ren n'avait pas insisté et se contentait de venir lui déposer le courrier de temps a autre quand il le fallait. Il déposa les papiers sur son bureau et s'apprêtait a partir quand il croisa un jeune homme pour le moins perdu et très pressé. Ren haussa un sourcil et observa le garçon. Un élève? Oui peut être, il ne se souvenait pas de l'avoir parmi le corps enseignant. Il semblait... apeuré. Quelle idée.

"Murakami... hum il semblerait qu'il soit absent pour le moment mais... il ne devrait pas tarder. Je peux t'aider?"

Fit-il en inclinant la tête sur le côté, observant la boule de poil que le jeune garçon tenait dans ses bras et qui lui lapait vigoureusement le visage... Visage? Ha mais il avait du voir ce gosse quelque part déjà... Ha oui! Le chenil! C'était le garçon de chenil de l'école, il avait encore son dossier scolaire quelque part dans ses classeurs.

La période qui suivait les examens et précédaient les vacances étaient particulièrement chargées en travail, mais l'intendant appréciait au plus haut point : elle signifiait que d'ici quelques temps, le pensionnat serait quasiment vide, laissé aux bons soins d'une minorité. C'était avec énormément de plaisir qu'il voyait arriver une de ses périodes préférée de l'année.
L'esprit encore occupé à leur discussion, Ranmaru sortit du bureau de l'assistante de direction avec qui il avait passé la dernière heure à discuter des précisions sur les travaux qui auraient lieu pendant les prochaines vacances, seul moment où les chambres à la climatisation défectueuse seraient disponibles et vacantes. Nalini-san était une femme qu'il appréciait de professionnel à professionel. Calme, pondérée et droit aux buts, leurs conversations étaient toujours directes, dénuées des phases de politesse agaçantes habituelles. Cela rendait les réunions et les concertations rapides et efficaces, pour son plus grand plaisir.

Au moment même où il refermait la porte et se dirigeait vers son propre bureau, quelque chose surgit dans le couloir et lui rentra dans les jambes, manquant de l'envoyer valser au sol. Se raccrochant au mur, il tourna la tête pour essayer de suivre du regard ce qui avait tenté de le faire tomber, mais en vain : le coupable s'était déjà esquivé à sa vue.
Agacé, le jeune homme s'avança vers le secrétariat, se demandant qui avait bien pu laisser entrer ça dans le batiment Edo.
La réponse s'afficha toute seule sous la forme d'un jeune homme à l'air effrayé qui tenait un petit chien dans ses bras, au côté de Kido. Le grand secréatire semblait vouloir le rassurer, ou lui indiquer quelque chose. Les lèvres serrées en une ligne fine, il fit quelque pas jusqu'à être à leur portée, ne cherchant nullement à cacher l'irritation sur son visage.

" Vous pouvez me dire ce qui vous a pris de laisser entrer cette bête ici ? Le chenil est un peu plus loin au cas où vous avez un trou de mémoire."

La voix cassante de l'intendant n'avait absolument pas pour vocation de rassurer le jeune homme visiblement terrorisé, soit parce qu'il était dans le domain administratif, soit parce qu'il avait fait une grosse bourde et craignait les conséquences, ce qui n'était pas plus mal. Loin d'être attendri par cette vision, Ran avait juste envie de le secouer un peu jusqu'à ce qu'il soit capable de faire son travail correctement et ne vienne plus empiéter dans sa bulle de calme.
Ils étaient dans une école ici – à tout le moins dans son administration – un endroit pour travailler, pas un cirque !

Paniqué... voilà le sentiment principal qui étreignait le jeune homme qui gardait le chien dans ses bras, comme s'il eut s'agit d'un petit être que tout pouvait agressé... On ne savait jamais après tout. D'abord soulagé de voir le technicien, l'annonce de se dernier fit monter d'un cran la pression qui tambourinait dans ses artères affolées. Qu'allait-il faire ?

Il déglutit et regarda l'homme, ouvrant la bouche, près à parler, à lui demander un peu d'aide avant d'entendre la voix délicieuse de l'intendant, monsieur Murakami. Instantanément, Sestuna s'inclina à 90°, mouvement parfaitement maîtrisé.

_Excusez moi Murakami san ! Je... J'ai besoin d'aide s'il vous plait... Trois chiens se sont échappés, j'ai besoin d'aide pour les retrouver, s'il vous plait !
Setsuna se redressa et planta son regard noir, légèrement humide dans ceux froids de l'intendant. Le jeune homme ne se posait même pas de question sur le fait qu'il avait l'air froid ou non, ça n'était pas vraiment dans l'ordre de ses priorités pour l'instant.

_Je crois qu'on a forcé les cages, Murakami San... J'ai été surpris... Mais il faudrait vraiment m'aider !

La plus grande peur du ronin, comme citée plus haut, c'était que les trois autres aient étés enlevés, ça arrivait plus souvent qu'on le pensait. Les chiens de races se revendaient bien à l'étranger. Et puis sans l'oublier, il s'inclina aussi vers le technicien, prêt à lui demander son aide également.

_Voudriez vous m'aidez à les retrouver, s'il vous plait !

Une autre inclinaison, à se demander s'il n'avait pas été un de ces jouets de bureau, les oiseaux qui piquent du nez dans un verre d'eau... Et tout ça sans même avoir le tournis.