Même si Haruka est du genre à ne parler à personne, ce n’est pas parce qu’il ne veut pas (sauf quand il est en train de lire bien sûr, là, faut pas le déranger ou il vous fout direct sur sa liste noire), c’est plutôt qu’il n’ose pas. Confiance en soi : zéro, le néant. Il est persuadé que s’il commence à parler à quelqu’un qu’il ne connait pas, cette personne va le trouver étrange et ennuyeux, surtout qu’il n’arrivera pas à alimenter une conversation s’il n’est pas absolument passionné par ce qui se dit. Cependant Haruka était bien déterminé à ne pas finir ses jours seuls et sans aucuns amis, raison de son inscription à… roulement de tambours mesdames et messieurs… un club ! Ben oui ! Quoi de mieux qu’un club pour nouer des relations avec les gens ? Ah mais attention hein, pas n’importe quel club : le club de calligraphie, histoire d’avoir au moins une chose en commun avec les autres, un sujet de discussion commun quoi… d’ailleurs c’était le seul club qui convenait réellement à Haru. C’est vrai, même si sa calligraphie n’était pas la plus belle du club, loin de là, il y mettait toute son âme.

Cependant, depuis son arrivée a Ginkgo et dans le club, il n’avait jamais réussi à vraiment parler à quelqu’un. Il faut dire qu’au début il se contentait de faire des signes de tête, bien trop nerveux pour ouvrir la bouche, et qu’au final les membres du club s’étaient vite lassés et restaient dans leurs petits groupes d’amis, rendant l’intrusion d’Haruka quasiment impossible. Et croyez-moi, derrière son air de petit rat de bibliothèque sans émotions visible, Haruka déprimait totalement à l’intérieur. C’est vrai quoi, bon, il n’a jamais eu beaucoup d’amis mais il en a toujours eu au moins un… et c’est dur de recommencer à zéro dans un nouvel établissement. Enfin bref, une fois encore Haruka se dirigeait tranquillement vers la salle de club qui, plus il s’en approchait plus elle semblait… vide et inanimée. D’habitude, depuis le couloir on pouvait entendre les membres parler, bouger, etc. Mais là rien. Haruka attrapa doucement la porte qu’il tira, s’attendant à ce qu’elle soit fermée, mais même pas… bizarre, d’habitude le chef du club la ferme toujours à clef cette salle, en plus y’a personne dedans. Eh bien, peu importe ! Au moins ça laissera un peu de temps à Haruka pour s’entrainer avant que tout le monde n’arrive. Il déposa son sac dans un coin et commença à sortir son matériel tranquillement.

Mon club, ma passion. La Calligraphie, c'est quelque chose de si beau à mes yeux.
L'encre de chine, la plume qui parcours le papier vierge, la patience, la minutie.. Tout cela forme pour moi quelque chose d'important, que j'aime. Ce que j'écris, c'est peut-être pas du Shakespeare, mais c'est du Rei, c'est déjà ça. J'y met un temps fou, vu que j'étudie presque jamais. Mais ce qui me déplaît, dans ce club, c'est que les autres s'en foutent. Ils viennent dans ce club juste « pour dire. » Ils sont bêtes. Moi, même si je suis pas président, je m'y investi. De toute façon, je le serais jamais, je suis trop mauvais élève.

Enfin, c'est pas grave, je rêve pas, comme la plupart de mes soit-disant camarades, d'être l'une des personnes les plus populaires. Moi, si je suis connu, c'est uniquement pour être quelqu'un à éviter. Pourtant, je suis pas méchant. Pas tout le temps, quoi.

Ça fait partie de moi, j'y peut rien. J'aime pas le principe de la nation. Celui qui dit : « si un clou dépasse, tapons le au marteau. » Franchement, c'est barbare. Et anti-créatif. Puis, cette manie de s’appeler par son nom de famille, je supporte pas. C'est pas comme si un prénom, c'était dur à dire, quoi. De toute façon, vu que j'ai pas d'amis, j'ai personne à appeler par son nom de famille.

Et comme tout les jours, je suis venu plus tôt au club. Comme d'habitude, personne n'as eu la même idée que moi. Heureusement. Je préfère ne pas être dérangé, je sais trop ce qu'ils vont oser me dire. « Il faut que tu change, Akatsu. Faut que tu arrête d'être aussi étrange ! »

Ouais, mais moi, dans tout ça ? Si je veux rester comme je suis, personne n'as le droit d'essayer de me changer, non ?

Ici, les jours se suivent et se ressemblent dans une éternelle monotonie. C'est déprimant, frustrant. Personne ne vient me parler. Ils me voient pas. Bah, ça me déplaît pas tant que ça, mais parfois, j'ai bien envie que quelqu'un d'intéressant vienne.

Par contre, je suis débile. J'ai eu un instant de stress, quand j'ai entendu la porte s'ouvrir. Tellement, que j'ai pris mes affaires et que j'ai été me cacher dans le fond de la salle. Pathétique, mais j'ai cru que c'était le Comité. Je les aime pas, eux. J'espère qu'ils viennent pas me chercher des noises.

Mais en fait, non, c'est pas eux. C'est le garçon qui dit jamais rien, aux réunions. Quoique, je dis pas grand chose non plus.

«  Hey, salut ! » lui dis-je. Après tout, il faut bien lancer la conversation, non ? Si je dis rien, il ne dira rien, et ainsi de suite. Merde, ein, j'ai envie de discuter ailleurs que dans ma tête.

[Désolée, je teste un peu l'écrit à la première personne. Si ça ne te plais pas, no soucis, je changerais. Et désolée du temps de réponse, je suis du genre lente, mais je te l'avais dit, non?]