Ginkgo Gakuen
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Le lycée sous le signe de l'arbre aux 1000 écus
 
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 La douceur des Tyrans... [ Tizzi-sensei]

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Eiji Kimihiro
Élève de la 3-A

Eiji Kimihiro


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MessageSujet: La douceur des Tyrans... [ Tizzi-sensei]   La douceur des Tyrans... [ Tizzi-sensei] EmptyDim 5 Juin - 15:07

" Gagné ! "

Dans un bruit de jappements et de pas de courses, Eiji plongea au sol, s'effondrant dans l'herbe fraiche et recouvrant de son corps la balle en mousse convoitée par un shiba-inu qui se retrouva à sauter autour de son maître, couinant et tentant par tout les moyens de le pousser en infiltrant sa truffe humide sous ses bras ou en tentant de gratter la terre autour de lui. Après quelques minutes de ce jeu, Eiji finit par se retourner et rendre la balle à Shizuka qui la saisit à pleine gueule avant de se coucher avec fièrement, à quelques pas seulement de son maître.
Etalé comme une loque sur le sol, son maître soufflait doucement pour reprendre son souffle. Se lancer dans une course à tout allure sans aucun échauffement dans la chaleur étouffante de début juillet n'était probablement pas la meilleure idée à avoir, mais Shizuka n'avait pas attendu son avis : aussitôt la porte de son box ouverte, le jeune chien avait déboulé à fond de train, et Eiji n'avait que pu partir à sa poursuite. Petit à petit, la course pour l'attraper s'était transformée en jeu quand ils avaient ramassé au passage une petite balle en mousse, courant l'un après l'autre dans un jeu dont les seules règles étaient de ne pas perdre la balle et de passer au maximum sous les flaques d'ombres étendues des arbres.

Délesté du club d'athlétisme, le jeune homme avait bien plus de temps devant lui. Temps qu'il aurait du mettre dans ses révisions bien sur, mais entre deux heures à ingurgiter de l'histoire et de l'anglais, le jeune homme avait décidé de s'octroyer une pause bien méritée pour laisser à son cerveau le temps d'intégrer ses dernières révisions. Voir Shizuka faisait de toute façon parti des priorités sur sa liste, liste qui avait de toute façon vu ses items se restreindre drastiquement : le club d'athlé s'était vu transformé en courses en solitaires matin ou soir, Jiro s'était extirpé de la liste en silence, et seuls Kendo et travail scolaire s'étaient développé au point d'envahir la moindre parcelle de son temps restant. Ca aurait pu être déprimant... s'il avait seulement pris le temps d'y réfléchir. Pour le moment, il en avait pris son parti, se contentant de ce qu'il avait et non de ce qu'il désirait. Et jouer avec Shizuka faisait parti de ce qu'il avait.
Dans une magnifique démonstration de paresse rare chez le sportif, Eiji se retourna et étendit le bras, attrapant la balle d'entre les pattes de Shizuka pour la lancer un peu plus loin. Dans un jappement outré, le shiba se redressa et bondit à sa poursuite, avant de se figer d'un bloc, aux aguets et la queue frémissante. Surpris, le kendoka suivit le regard de son chien pour comprendre d'où venait le soucis.

Le soucis en question venait de ramasser avec ses petites mains la balle de Shizuka et l'observait avec un grand intéret. Un petit garçon qui semblait fort soucieux de savoir quoi faire de la balle, en oubliant presque un lapin bleu vaguement tenu par une oreille et qui trainait à moitié vers le sol. Si lui ne savait pas quoi faire de la balle, Shizuka, lui, se décida pour eux deux en se précipitant vers lui, la queue battant joyeusement.

Eiji se redressa d'un bond et se précipita vers l'enfant, mais déjà le petit garçon se voyait renverser au sol par le chien. Dans un grand éclat de rire, il lacha sa balle et passa ses deux bras autour du cou de l'animal qui en oublia la balle et commença à le laver à grand coups de langue sur la frimousse, provoquant de nouveaux éclats de rire pour l'enfant. Rassuré de l'entente cordiale, mais pas tout à fait convaincu de l’innocuité du chien pour l'enfant, Eiji s'accroupit à côté d'eux et l'attrapa dans ses bras. C'était un beau petit bonhomme dont l'adolescent remarqua immédiatement les yeux verts, assez remarquables dans un pays habitué aux yeux plus sombres.

" Qu'est-ce que tu fais là toi ? "

" Je joue ! "

Les joues un peu gonflées, et la balle de Shizuka serrée dans une de ses mains, il ne semblait pas tellement heureux d'avoir été interrompu. Heureusement, Shizuka revint à la charge en tentant d'attraper la balle du bout des dents, détournant l'attention de l'enfant qui recommença à batailler gentiment avec l'animal, finalement peu soucieux d'avoir été attrapé par Eiji.
Le jeune homme regarda autour de lui, cherchant du regard un parent éloigné. Enfant d'un professeur, du personnel, ou d'un parent d'élève visiteur ? Quelque soit la solution, le japonais hésitait entre ramener l'enfant à l'administration, où quelqu'un saurait peut-être qui il était, et attendre encore un peu que le parent manquant arrive. Indécis, Eiji retenta une approche de l'enfant, il était bien assez grand pour l'aider...

" Tes parents sont à côté ? "

" Je veux pas papa, je veux jouer avec le sien !"
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Luca S. Tizziano
Prof de sport

Luca S. Tizziano


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MessageSujet: Re: La douceur des Tyrans... [ Tizzi-sensei]   La douceur des Tyrans... [ Tizzi-sensei] EmptyMar 7 Juin - 12:30

    Pour la première fois depuis pas mal de temps, Luca n’avait pas seulement fait la grosse voix aux abords des terrains, envers des étudiants tout aussi revêches les uns que les autres. Peut-être était ce le poids de la fin de semaine qui rendait les gens aussi peu amènes, lui le premier, gare à celui qui oserait défier son autorité, quel qu’il soit. Si les adolescents desquels il prenait soin – à sa manière – avaient rapidement considéré la menace de son phonème cinglant, seul un être s’était levé contre l’autocratie mise en place. Un petit bout d’homme, avec un lapin bleu en guise de compagnon de fortune, qui semblait être dans un aussi mauvais jour que son paternel. L’italien ignorait tout de ce qui pouvait bien rendre Leo aussi acrimonieux, sans doute une réprimande de sa mère, mais le dialogue d’ordinaire doucereux s’était transformé en véritable guerre d’intérêts. Rares étaient les fois où son fils se faisait aussi capricieux et où lui devait hausser le ton pour se faire entendre, mais ce trajet en voiture fut une véritable flopée d’excuses en tout genre et de remontrances. Non, il n’aurait pas d’animaux ! Mais enfin, d’où lui était venue cette idée ? Sa mère était allergique aux poils félins, et dieu savait qu’elle n’était pas la plus grande amie des chiens. Quant à lui, bien qu’il appréciait ces compagnons à quatre pattes, il n’avait sûrement pas le temps de s’en occuper et nulle part où le loger. S’il trouvait un appartement – ou s’il se décidait à rentrer en Italie – peut-être reconsidérerait-il la chose… Compromis qui ne semblait pas du tout plaire au plus jeune.

    Exaspéré après dix minutes de lutte verbale, le professeur avait finalement ordonné à l’enfant de ne plus aborder ce sujet pour le moment alors qu’ils posaient enfin le pied dans le parc. Leo, vexé, s’était mis à bouder et muré dans un mutisme qui en disait long. C’est alors que l’ancien pilote remarqua l’absence de son portefeuille, et qu’il demanda à son fils de l’attendre quelques instants ici le temps qu’il fasse un rapide détour par la voiture se trouvant juste à côté. De toute façon, même arrivé à la portière il pouvait encore le surveiller… Mais il avait fallu quelques longues secondes d’inattention à chercher ses maudites affaires pour qu’en se redressant, le chérubin ait disparu.

    Les premiers réflexes de Luca furent de regarder tout autour de lui, avant de se rendre là où – quelques instants auparavant – le petit était. Il l’appela plusieurs fois, hurlant que cette blague était loin d’être drôle… Mais si ce n’était pas une boutade ? Plus le temps s’écoulait, plus le cœur du sportif se serrait à tel point que son eurythmie n’eut plus aucune régularité. Comme si sa propre vie en dépendait – et c’était le cas – il se mit à fouiller les moindres recoins de ce foutu parc. Voyons, il n’avait pas pu aller bien loin ! Savez-vous seulement de quoi est capable un père en désespoir pour sa progéniture ? Il aurait pu tuer le premier venu pour qu’on lui rende son enfant, déjà dans son esprit les pires scénarios se mettaient en scène et avaient raison de lui. Qu’on lui prenne tout ce qu’il avait, qu’on l’ampute de ses deux jambes, qu’on lui crève les yeux dans d’atroces souffrances, qu’on le traîne en ridicule face au monde entier… Mais qu’on épargne la chair de sa chair, la seule étincèle d’espoir qui lui restait dans sa misérable existence.

    Soudain, ses tympans perçurent ce qui était les rires de Leo, et sans attendre il s’élança dans cette direction. Une fois parvenu à hauteur d’une petite pente, son cœur bondit en voyant la silhouette du diablotin en fuite. Son œil reconnut également le galbe de l’un de ses élèves, mais bien trop perturbé par les circonstances, il se concentra exclusivement sur sa cible première vers laquelle il se dirigea en hurlant son nom. Si certains doutaient encore de la rapidité de son sprint, ils en auraient là la preuve, même le pédagogue n’était pas certain qu’il ait déjà couru aussi vite. Son arrivée effraya le petit shiba-inu, le rital se laissa glisser à genoux quitte à se blesser, comme l’aurait fait un footballeur après un but pour prendre l’enfant dans ses bras et le serrer contre lui. Seulement deux secondes plus tard, il lui saisit les épaules d’un air partagé entre la fureur et une peur bleue.


    « Mais ça va pas de faire ça !! Je t’avais dit de ne pas bouger, tu cherches à me tuer ?! La prochaine fois que tu me fais un truc comme ça je… !... Leo… ? »

    Un sourcil arqué, Luca remarqua les spasmes qui secouaient le corps de l’enfant, celui-ci ayant pris le soin de cacher sa figure derrière son doudou. Doucement, il lui redressa le menton et retira le lapin bleuté, pour voir le visage de son fils couvert de larmes et de culpabilité. Il n’en fallut pas plus pour avoir raison de la colère de l’ex-militaire qui se radoucit immédiatement, passant de tigre féroce à chaton sans défense. Même sa voix se fit douce et chaleureuse, et il se sentit affreusement coupable.

    « Oh non… Non, non, ne pleure pas. Excuse-moi, je ne voulais pas te gronder… Papa n’est pas fâché, viens. »

    Il le prit délicatement contre lui, le faisant presque disparaître dans ses bras. Il remercia silencieusement toutes les divinités de toutes les religions qu’il connaissait, adressant plus particulièrement un remerciement à Sainte Rita. Il embrassa plusieurs fois son fils, reprenant lentement un rythme cardiaque normal, puis se mit à fouiller dans sa poche. Il recula légèrement et sortit un mouchoir avec lequel il nettoya le faciès du chérubin et le moucha, vérifiant qu’il n’avait aucun mal par la même occasion. Le duo échangea quelques mots en dialecte italien, Leo échappant même un petit rire – l’humeur versatile des enfants n’avaient pas que des mauvais côtés. Ce dernier loucha d’ailleurs sur le petit chien qu’il semblait véritablement apprécier, et se risqua à s’approcher doucement de lui pour lui offrir une myriade de caresses. Trop occupé avec le chiot, il sembla naturellement laisser l’élève et le professeur entre eux. L’italien encore au sol se remettait comme il le pouvait de ses émotions, passant ses mains sur son visage avant de tirer ses cheveux vers l’arrière en se rassurant silencieusement. Toute cette histoire l’avait sonné, et la présence d’Eiji n’était pas pour l’aider à se détendre d’avantage.
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Eiji Kimihiro
Élève de la 3-A

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MessageSujet: Re: La douceur des Tyrans... [ Tizzi-sensei]   La douceur des Tyrans... [ Tizzi-sensei] EmptyMer 8 Juin - 9:36

L'arrivée bruyante du professeur de sport, complètement paniqué, acheva de mettre un terme à l'interrogation d'Eiji sur le fait d'emmener ou non l'enfant au secrétariat. Entre colère et angoisse, l'homme se jeta sur le petit garçon, laissant l'adolescent découvrir un côté insoupçonnable de son si sévère – et violent – professeur. Complètement indifférent à sa présence à leur côté – l'avait-il même vu ? - , l'homme câlinait son fils comme s'il avait craint de ne jamais le revoir, laissant Eiji quelque peu gêné d'être le témoin d'une pareil scène. Ce n'était certainement pas l'image que l'italien souhaitait donner de lui à ses élèves.Une main sur le dos de Shizuka, le jeune homme hésitait à partir, coincé par un reste de politesse. Une fois de plus, le chien choisit pour lui la marche à suivre en s'échappant de son étreinte pour retourner enquiquiner son tout jeune compagnon de jeu qui sembla particulièrement heureux de pouvoir le suivre, le laissant en quasi tête à tête avec le professeur italien.

Professeur qu'Eiji ne put s’empêcher d'examiner. Ils s'étaient soigneusement évités depuis l'altercation dans le chenil, Eiji ne se présentant ni à ses cours ni au club, comme imposé. Le lycée était assez grand pour ne pas se retrouver en tête à tête avec une personne non désirée – sauf s'il avait un enfant en bas âge apparemment – mais fort heureusement, la pression était suffisamment retombée, du moins de son côté, pour qu'il ne se sente pas trop mal à l'aise devant son professeur. Surtout après l'avoir vu tour à tour hurler et caliner son petit garçon, le traitant avec autant de délicatesse qu'une porcelaine. Aurait-il été une fille qu'il aurait couiné en hurlant "Kawaiiiii"devant ce même comportement, brisant ainsi tout reste de cette apparence hargneuse que l'homme s'appliquait à entretenir pendant ses cours.
Le silence s'éternisa quelques secondes, uniquement rompu par les couinements du chien et les éclats de rire de l'enfant, jusqu'à ce que le jeune homme se décide enfin à prendre la parole.

" Désolé, j'aurais du le raccompagner au secrétariat quand il a surgi de nul part."

Il ne s'était tellement pas attendu à se retrouver un enfant sur les bras... enfant au passage assez caractériel pour savoir ce qu'il voulait, à savoir jouer avec le shiba et non retrouver son père. Quelque part, Eiji soupçonnait que s'il avait voulu emmener le bambin ailleurs que là où il l'avait souhaité, il n'aurait eu d'autre choix que de l'embarquer manu militari jusqu'à la bonne destination. Pas étonnant maintenant qu'il savait qui était son père.

Finalement, après une longue hésitation, le jeune homme s'inclina devant son professeur de sport, les yeux baissés. En arriver à cette conclusion n'avait pas été simple, mais une fois les choses à plat et la colère retombée, il avait eu assez de temps pour réfléchir à son acte. Les longues heures dans le dojo à entretenir le matériel, à réviser ses katas ou à s'épuiser en s'entrainant avaient en partie servi à ça : l'amener à un point où il avait l'esprit relativement clair.

" Je suis profondément désolé de vous porté le premier coup dans le chenil. Je sais que c'est inadmissible. "

L'excuse était réellement sincère, mais restait amusante dans sa formulation : Eiji s'excusait bien de ce premier coup né de la rage et de la frustration, coup qu'il n'aurait jamais du se permettre de porter... mais pas vraiment de celui qui avait suivi, alors qu'il ne faisait plus que répliquer à la violence entre eux. Techniquement, il n'était pas plus pardonnable, mais dans sa petite tête bornée, la suite, Tizziano-sensei l'avait autant cherchée que lui.
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Luca S. Tizziano
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MessageSujet: Re: La douceur des Tyrans... [ Tizzi-sensei]   La douceur des Tyrans... [ Tizzi-sensei] EmptyMer 8 Juin - 17:55

    S’il avait été cardiaque, il se serait immédiatement effondré. Quelle idée de partir vadrouiller de la sorte ? Tel qu’il connaissait Leo, il avait dû se laisser tenter par un papillon qui passait par là, avant d’entendre les aboiements du chiot et de se faire envoûter par ceux-ci. D’autres pères affolés se seraient contentés de mettre une bonne fessée pour faire passer l’envie à leur bambin de réitérer l’exploit, lui, il était même incapable de songer à l’idée de lever la main sur son petit trésor. Le voir pleurer était chose insupportable, il n’imaginait pas la force de la culpabilité qui l’étoufferait s’il devait larmoyer à cause d’une tape sur la croupe. Pourtant, d’ordinaire, il n’était pas si hésitant à jouer de ses poings et de sa carrure, le troisième individu présent était apte à en témoigner.

    D’ailleurs, Luca n’avait pas encore pris la peine de lever les yeux vers lui, occultant sa présence de la peur qui lui martelait encore la poitrine. Il avait dû imaginer tous les scénarios possibles pour une rencontre fortuite, sauf celle-ci. Quand bien même ils avaient là l’opportunité de converser, que diable pouvaient-ils se dire ? L’italien n’était pas certain… Pourtant, comme une réalité qui lui faisait violence, la voix de l’adolescent s’éleva pour le ramener sur terre. Bien que parfaitement entendu, la seule réaction de l’homme encore à terre fut de faire une moue sans grande signification, simplement pour ne pas rester de marbre. Il n’avait aucune envie de penser aux divers hypothèses de ce qui s’était passé, il avait retrouvé son fils, celui-ci ne souffrait d’aucuns maux, là était le principal. Ses yeux scrutèrent intentionnellement Leo s’amuser avec le shiba-inu, puis, il baissa la tête pour enfin se remettre sur ses pieds en soupirant. Lorsqu’il redressa son faciès, ce fut un étudiant en pleine courbette qu’il aperçut, proliférant ses plus plates excuses.

    Pris de cours par cette attitude qui ne ressemblait pas à Eiji, elle engendra chez le gaijin une réflexion de cause à effet qu’il n’avait pourtant cessé de ressasser depuis l’incident. Il avait tout sauf eu un comportement digne d’une figure d’autorité pédagogique, pire encore, il s’était comporté en véritable animal. Les remords lui nouèrent l’estomac et il semblait lutter contre sa fierté qui l’empêchait d’ouvrir la bouche. Le visage tourné dans le sens inverse, un long silence glaça l’atmosphère… Puis, un interminable soupir fut la preuve de la résignation du rital. Il n'avait plus la force de se battre.


    « Tu n’y es pour rien, j’ai agi en véritable connard. Je voulais t’apprendre à te gérer, alors que j’en suis pas capable moi-même… »Il eut un rire d’autodérision. « Fais ce que je dis mais pas ce que je fais… Quel idiot… » Quelques secondes s’écoulèrent, avant qu’il ne tende sa main vers l’élève. « J’te prie d’accepter mes excuses. »

    Les prunelles plongées dans celle du kendoka, une poignée de main semblait être le pacte idéal pour sceller leurs différences et repartir sur de bonnes bases. Cependant, avant que le nippon ait le temps d’intégrer sa poigne, un détail sauta aux yeux du transalpin. Il observa sa main tendue, elle tremblait… Des tremblements plus importants que ce qu’aurait pu créer la peur. Finalement, rattrapé par ses émotions amplificateurs, il n’attendit pas et ramena son poignet vers lui et contracta plusieurs fois son poing comme dans l’espoir de reprendre le contrôle. Gêné de ce piteux spectacle, Luca scruta le sol un moment, avant de traîner sa carcasse jusqu’au banc non loin d’eux pour s’y asseoir.

    « Dis-moi, je veux savoir… Comment tu vas ? Les cours, la santé… La vie de tous les jours ? »

    Cela faisait si longtemps qu’ils n’avaient pas eu le loisir de discuter ensemble. Malgré tout, l’italien n’avait rien perdu de son estime pour l’étudiant, et il voulait absolument prendre de ses nouvelles, et s’assurer qu’il allait bien.
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Eiji Kimihiro
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MessageSujet: Re: La douceur des Tyrans... [ Tizzi-sensei]   La douceur des Tyrans... [ Tizzi-sensei] EmptyJeu 9 Juin - 9:29

Un long moment, Eiji crut que ses excuses allaient être ignorées, les yeux de son professeur méthodiquement tournés dans une autre direction semblant indiquer que l'homme préférait l'ignorer. Un long soupir coupa le malaise, avant que l'explication ne vienne, plus douce et agréable que ce à quoi Eiji s'attendait. Il n'avait pas cru un seul instant que son professeur – un supérieur – irait jusqu'à s'excuser, même s'il avait été à peu près aussi en tord que lui. D'un point de vue japonais, se rebeller contre l'autorité était purement inadmissible, quand bien même son sensei avait failli dans sa tache. Ces gaijins... même en vivant à plein temps avec l'un d'eux, le jeune homme aurait toujours besoin d'un peu de temps pour comprendre réellement ce qu'ils voulaient dire ou où ils voulaient arriver.
Eiji regarda la main tendue avec la même hésitation, mettant un instant à réaliser ce qu'il devait en faire, instant qui suffit à faire disparaître cette main lourdement tremblante de sa vue. Avait-il déçu son professeur en ne réagissant pas comme il le fallait ? De ce tremblement, l'adolescent ne savait que faire, et le mit simplement sur le fait que l'homme avait du courir comme un fou pour chercher son fils. Certes, il ne semblait pas vraiment essoufflé autrement, mais le jeune homme n'avait guère envie de trouver quelque chose de négatif sur un homme avec lequel il venait juste de se réconcilier et qu'il pouvait maintenant gentiment remettre à la place qui lui appartenait. Finalement, dans un geste formel, le jeune homme s'inclina une fois de plus en murmurant quelques mots de reconnaissance dans une posture qui aurait tout aussi bien eu sa place au dojo.

Shizuka tournait maintenant comme un fou autour de Léo qui avait prit sa balle en otage, jappant à cœur joie en concert avec les éclats de rire de l'enfant. Aucune réponse de ce côté là, juste une manière simple et sans soucis d'appréhender la vie que l'adolescent regretterait presque.
Son sensei se traina jusqu'à un banc, comme vidé par les émotions qui l'avait traversé, laissant l'adolescent le suivre, docile. Adolescent presque gêné de le voir ainsi : difficile de réconcilier le sensei plein d'agressivité et de volonté, toujours à râler sur le bord du terrain, avec l'homme fragilisé et blessé qu'il était en train d'entre-apercevoir. Simplement un homme, et pas un sensei tout puissant. Logique lui disait son esprit de presque adulte, mais... bizarre quand même. Se rendre compte que ses professeurs n'étaient ni pire ni meilleurs que lui était toujours un sentiment étrange.

Laissant le banc à l'homme, Eiji se laissa tomber assis dans l'herbe une fois de plus, pliant machinalement la jambe dans un exercice d'étirement pour ne pas refroidir trop vite après la course poursuite avec Shizuka, et ce malgré la température ambiante assez élevée. La question était un peu bizarre, le forçant à ordonner ses pensées pour répondre sans paraître trop à côté de la plaque.

" Avec les exams qui arrivent j'ai un peu la tête dans le guidon pour réviser là..." Un instant, Eiji songea que son explication n'était guère crédible alors qu'il était pris en flagrant délit de jeu dans le parc avec son chien à une heure où tous les autres devaient être plongées dans leur livre. Le jeune homme s'autorisa un petit sourire désolé avant de reprendre. " J'essaie de me poser et de me réconcilier avec mes amis aussi."

Le dernier point important, à savoir de se prendre un râteau par la personne qui était important à ses yeux, il allait éviter d'évoquer le sujet maintenant. Parce que c''était encore trop sensible et qu'il avait du mal à envisager Tizziano-sensei comme confident pour ce genre de chose. L'adolescent baissa à nouveau les yeux sur les mains tremblantes avant de se décider à reparler.

" Sensei, vous feriez peut-être mieux de pas rester trop au soleil ? "

On ne savait jamais avec les gaijins. Ils avaient l'impression de bien connaître les choses, et d'un moment à un autre, ils faisaient tout de travers, Sensei ou non.


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Luca S. Tizziano
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MessageSujet: Re: La douceur des Tyrans... [ Tizzi-sensei]   La douceur des Tyrans... [ Tizzi-sensei] EmptyVen 10 Juin - 11:26

    Quel effort surhumain que de devoir avouer ses tords, surtout en compagnie d’un adolescent pris sous son aile. Parfois, Luca se demandait si ce n’était pas Eiji qui lui donnait des leçons de vie plutôt que lui. Dans quel monde vivait-il ? Si la situation poursuivait son cours, c’est lui qui finirait par faire les tours de terrain sous l’œil tyrannique de ses étudiants, et il ne doutait pas que la rancune serait à la mesure de son autorité quotidienne. Mais malgré la frêle faille créée dans le bloc de sa fierté, sa conscience était soulagée de s’être enfin débarrassée du poids de la culpabilité – et ceci en dépit de l’air conquérant qu’il s’était forcé à afficher durant cette période de mutisme réciproque. Il avait pris l’habitude d’être régulièrement en compagnie de ce nippon à la tête aussi dure que lui, et il avait comme la sensation qu’ils avaient du temps à rattraper.

    Malgré que ses yeux soient figés sur ses mains en insurrection, il écouta attentivement les dires du jeune homme, intérieurement rassuré de voir qu’il prenait sa vie à bras le corps. Même s’il savait qu’il ne devait pas s’inquiéter pour lui, il lui était impossible de considérer que tout allait au mieux dans le meilleur des mondes. Mais avait-il réellement le droit de prendre un rôle plus paternel que pédagogique envers lui ?... Cela le peinait, mais peut-être devait-il simplement ravaler cette affection officieuse au risque de ne pas savoir rester à sa place. Mais pour le moment, il semblait que c’était le kendoka qui s’improvisait conseiller – s’inquiétait-il ? Un ricanement amusé s’échappa du gosier du professeur, avant que celui-ci ne farfouille dans la poche de son pantalon.


    « J’ai connu pire niveau chaleur. » Il sortit une petite pilule. « Ca va. »

    Se disant il coinça la panacée entre ses lippes, se préparant à l’avaler avant d’être interloqué par un rire plus puissant que les autres venant de l’enfant non loin de là. Celui-ci venait de se jeter au sol et le chiot prenait un malin plaisir à lui grimper dessus pour lui lécher le visage. Cette scène fit réfléchir l’italien, peut-être était-ce finalement ce qui manquait à Leo, un compagnon de jeu… Lui qui n’avait jamais été fils unique avait toujours pu compter sur la présence de ses frères, ce qui n’était ici pas le cas. Ses prunelles scrutèrent encore un instant les deux être en plein amusement, avant de laisser son dos se poser contre le banc, les deux coudes sur le dossier, et de relever la tête pour entraîner le cacheton jusqu’à sa gorge et l’ingurgiter. Peu de temps après, le duo de chenapans revint vers eux, le shiba-inu allant naturellement dans les bras de son maître et l’enfant grimper sur l’une des jambes de son père. Luca fit un petit sourire en lui caressant les cheveux, avant de se rendre compte d’un détail qui lui avait jusque là échappait.

    « Oh, hum… Eiji, je te présente mon fils, Leo, même si c’est un peu tard… » Il regarda l’enfant. « Leo, lui c’est Kimihiro Eiji, un élève à papa. »

    Il n’était jamais trop tard pour faire les présentations, après tout, autant faire les choses en bonne et due forme. D’ailleurs, le bambin sembla ravi de l’idée et adressa à l’adolescent sa plus belle risette, les yeux scintillants de joie. C’était la première fois qu’il rencontrait l’un de ses étudiants, il fallait avouer que le rital évitait de mêler vie privée et vie professionnelle, et que les seules fois où il l’amenait avec lui dans le lycée étaient pour un simple passage et lorsque tout le monde avait cours. La dernière fois, il avait eu l’honneur – ou pas – de tomber face à un professeur d’art dans tous ses états, et depuis les deux hommes ne s’étaient d’ailleurs jamais reparlés, c’était sans doute mieux ainsi. L’enfant, lui, s’était contenté de finir le dessin qu’il avait entamé, et l’avait offert à sa mère, innocent qu’il était. Soudain, un sujet en entraînant un autre, un nouveau détail fit son apparition dans l’esprit du transalpin qui se tourna vers l’asiate.

    « En parlant d’élève… Je pense que--» Deux petites mains bâillonnèrent Luca, qui les retira doucement. « Qu’il est plus que temps que tu réintègres-- » Un nouveau bâillon le coupa. « Mes cours et le club, autant pour toi que-- » Encore une fois, l’enfant s’amusa à le faire taire, l’italien lui saisit délicatement les poignets. « Leo, papa essaie de communiquer là… »

    Le petit les observa tour à tour avec une grande malice, puis sauta littéralement au cou de son père qui n’avait rien vu venir et se mit à rire sous la surprise.
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Eiji Kimihiro
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Eiji Kimihiro


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MessageSujet: Re: La douceur des Tyrans... [ Tizzi-sensei]   La douceur des Tyrans... [ Tizzi-sensei] EmptyMar 14 Juin - 8:38

Voir son prof s'enfile un médicament sous ses yeux, d'une façon qui trahissait l'habitude, avait de quoi le mettre mal à l'aise. Un tel aveu de faiblesse fit détourner les yeux du jeune homme pour se concentrer sur les jeux de Shizuka et de l'enfant. Le chien se tortillait comme un beau diable, heureux comme un prince d'avoir trouvé quelqu'un pour se rouler dans l'herbe avec lui. Sentant le regard de son maître, le shiba se tortilla un peu jusqu'à se défaire de l'étreinte de l'enfant, revenant en sautillant dans les bras d'Eiji tandis que l'enfant se précipitait contre son père avec la même tendresse que l'animal.
Le jeune homme ne put s’empêcher de sourire en contemplant les interactions entre le père et l'enfant, tellement spontanées et mignonnes. Il s'était toujours visualisé 10 ans plus tard avec un enfant dans les pattes comme ça. Ou en train de lui apprendre le kendo peut être, à lui montrer les premiers mouvements. Mais c'était illusoire non ? Il ne se marierait pas et n'aurait pas d'enfant à qui apprendre le kendo ou avec qui jouer. L'état de son avenir était un flou sur lequel il préférait ne pas se concentrer au delà des prochains examens.

L'esprit ailleurs, le jeune homme adressa néanmoins un sourire au petit garçon qui tentait de prononcer son nom, buttant après le "Kimi" avec une petite moue adorable. Eiji posa sa main sur la tête du chiot qui s'était assis tranquillement à ses côtés, la langue pendante comme un serpentin déroulé alors qu'il reprenait son souffle, attendant avec impatience que quelqu'un ne revienne jouer avec lui.

" Enchanté Léo. Et lui c'est Shizuka."

Il fallut quelques secondes à l'adolescent pour finir de raccrocher ensemble les mots que Léo s'amusait comme un petit fou à scinder de la bouche même de son père. Quelques secondes pour comprendre qu'il avait enfin l'autorisation pour revenir au sein de ce club qu'il adorait tant – presque autant que le kendo – et il lui fallut toute sa retenue – et la présence de Léo dans les bras de son père – pour l'empêcher de sauter lui aussi dans les bras de Luca dans un câlin de remerciement de jeune chien tout fou et content d'être réintégré. A la place, Eiji se contenta de ce sourire brillant qui était si rarement sur son visage ces derniers temps.
S'il avait eu un eu plus de fierté, il aurait pu refuser, arguant qu'il avait fini par préférer courir seul sans se soucier des attentes d'un club. Mais c'était un mensonge. L'équipe et les entrainements lui avaient manqué, le sentiment d'appartenance au groupe, et la poigne dure de Luca sur ses entrainements provoquaient en lui une véritable excitation de sportif de haut niveau. Dur de refuser quelque chose d'aussi alléchant.

Eiji attendit que les rires de l'homme et de l'enfant se soient un peu calmés pour parler à son tour, plus patient envers l'enfant qu'il n'aurait cru pouvoir l'être.

" Merci... les entrainements commençaient à me manquer. C'est moins fun de s'épuiser tout seul que de s'épuiser avec vous Sensei. "

Le kendoka se releva, Shizuka sur les talons et s'inclina une fois de plus. Le spectacle du bonheur familial le mettait un peu mal à l'aise, comme un intrus qui épiait quelque chose qui ne lui appartenait pas. Alors qu'il s’apprêtait à partir sur quelques mots d'excuse, son regard fut à nouveau attirer par les mains de son professeur, toujours aussi tremblantes alors qu'il avait l'enfant dans ses bras. L'image de fragilité – de vieillesse ? - était choquante chez ce sportif confirmé. La seule fois où Eiji avait du trembler un peu était après une course qui l'avait vraiment laissé sur le carreau et hors d'haleine, pas pour un petit stress.

" Vous êtes sur que ça va Sensei ? "
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MessageSujet: Re: La douceur des Tyrans... [ Tizzi-sensei]   La douceur des Tyrans... [ Tizzi-sensei] EmptyMar 21 Juin - 18:54

    Malicieux petit lutin qui prenait un malsain plaisir à jouer quelques facéties à son paternel. Mais heureusement qu’il était présent dans sa vie, ce petit farceur, dans le cas contraire son existence serait des plus mornes, aussi maussade qu’un jour de pluie éternel. Si en contre partie il lui demandait de décupler sa vigilance et son aptitude à intervenir rapidement, Luca ne voyait que le bon côté de l’iceberg lorsqu’il s’agissait de son enfant. Il ne comprendrait jamais les gens qui ne désiraient pas de bambins… Comment était-ce possible ? A bien y réfléchir, s’il s’agissait d’un individu tel que Cathan – capable de confondre lait et liqueur de coco dans le biberon – alors peut-être les choses étaient-elles mieux ainsi, plus pour le bébé que pour le professeur de mathématiques. En revanche, lorsqu’il voyait la façon qu’avait Eiji d’observer le duo de joyeux lurons non loin d’eux, il était persuadé que lui ferait un bon père… A la condition que l’avenir le lui permette. Et puisque l’avenir était la notion la plus improbable qui soit, mieux valait ne pas s’y fier.

    Après présentation du shiba-inu – car oui, lui aussi avait son importance – et discours morcelé du pédagogue, la tension de leur ancienne querelle semblait s’être totalement effondrée. L’adolescent n’était pas le seul à pouvoir se réjouir que tout revienne à la normal, Luca l’était tout autant. Après tout, il venait de récupérer l’un de ses meilleurs éléments, et un jeune homme qui avait su gagner son estime. Il se demandait déjà quelle discipline il pourrait lui enseigner, quelles épreuves pourrait-il imaginer pour l’entrainer, car ils avaient du temps à rattraper, et avec les examens en approche, un vuoto digne de ce nom ne pourrait lui être que bénéfique. Et au vue de la réaction du kendoka, il semblait fin prêt et même motivé.

    A nouveau, Leo descendit et se rendit auprès de Shizuka, laissant un frêle répit à son père qui en profita pour fureter les alentours, l’âme redevenue paisible. Le rital se tourna en direction de son élève lorsque ce dernier vint une fois de plus quérir de sa santé. Tout d’abord sceptique face à cette inquiétude, il suivit le regard du nippon jusqu’à ses mains tremblotantes qu’il serra l’une contre l’autre.


    « Ca va. » Il marqua une longue pause. « Souvenir de l’armée... Excuse-moi un instant. »

    L’italien afficha un sourire sans joie, dans le seul but de faire bonne figure, avant de se lever pour rejoindre le petit parti étudier une fleur de plus prés. Une brève conversation démarra entre père et fils, dans un dialecte indéchiffrable pour l’étudiant. Puis, l’enfant s’agricha à la jambe de son géniteur dans le but de le faire basculer, avant de se mettre à courir dans tous les sens en hurlant de fausse frayeur. Dans le rôle du chasseur : Luca, qui entre rires et feulements rauques s’amusait à poursuivre sa proie à une vitesse réduite pour lui laisser une chance de s’échapper. Si Eiji pensait être à nouveau le témoin d’une scène de liesse familiale à laquelle il ne pouvait participer, il se trompait, car Leo se souvenait parfaitement de sa présence. Si bien qu’il vint se réfugier derrière lui, comptant sur la carrure et la hauteur non négligeable du japonais pour faire face à l’envahisseur qui arriva à son tour, mains sur les hanches.

    « Tu t’es trouvé un allié, Leo ? »

    « C’est ma forteresse ! »

    « Ta forteresse hein ? »


    Les prunelles d’émeraude du professeur fixèrent avec malice le pauvre élève pris en plein milieu d’une guerre froide. Puis, avant même qu’il n’ait pu répliquer quoi que ce soit, Luca se précipita vers le kendoka et l’extirpa du sol, le prenant sur son épaule en poussant un ricanement digne d’un vilain de dessin animé. Cette action fit à nouveau crier le bambin qui – courageux – attrapa Shizuka dans les bras pour ne surtout pas l’abandonner à une mort tragique, et partit se cacher derrière un arbre. Une fois disparu, le transalpin en profita pour reposer gentiment la dite forteresse au sol, ou le pauvre étudiant qui n’avait rien fait. Dans un éclat de rire clair, il lui tapota l’épaule.

    « Désolé… Ca fait plaisir de te revoir en tout cas. » Il ricana. « Même si t’es pas si léger à porter. »
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Eiji Kimihiro
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MessageSujet: Re: La douceur des Tyrans... [ Tizzi-sensei]   La douceur des Tyrans... [ Tizzi-sensei] EmptyMer 22 Juin - 15:23

Après tous ces jours à ignorer le prof de sport, voir à craindre sa présence, et à être privé d'athlé comme des cours de sport, parler de manière détendue, voir amicale avec Tizziano-sensei le troublait encore. Un peu comme lui sur le même point : prompt à la colère, mais prompt à pardonner une fois celle-ci évacuée, souvent de manière explosive. Il n'allait pas s'en plaindre.
Voir Léo et son père jouer avait quelque chose d'apaisant, comme souvent les petits enfants dans leurs manières franches et osées. Il aurait presque pu en être jaloux – il n'avait pas de tels souvenirs avec son père, bien trop occupé avec son travail pour vraiment prendre le temps de jouer avec son fils- mais l'amusement et la tendresse qui transparaissait de la scène suffisait à l’empêcher de nourrir des sentiments plus amers. S'il avait pu en vouloir à son père de son divorce, il ne pouvait absolument pas lui en vouloir d'avoir été un homme qui prenait au sérieux ses responsabilités.

D'un coup, l'enfant se retrouva dans ses pattes, à s'agripper à sa jambe comme s'il comptait ne plus jamais le lâcher. Inconscient du danger qui arrivait droit sur lui, Eiji baissa la tête pour lui adresser un sourire plein de bonne humeur que lui rendit à moitié le gamin, trop occuper à épier l'arrivée de son père avec une excitation lardée d'appréhension. Le jeune homme quitta le sol sans l'avoir vu venir sous les hurlements de Léo, se retrouvant tête en bas d'une manière qui ne lui était jamais plus arrivé depuis ses 13 ans, pour son intégration dans une équipe de son collège, durant laquelle il s'était défendu avec une belle hargne. Pour finir plonger dans la fontaine de son école de l'époque sous les hourras de l'équipe. Quelques secondes plus tard, avec une moue mi-vexée mi-amusée, il retrouvait le plancher des vaches sous le rire de son professeur. Au moins avait-il fini cette envolée-là complètement sec.
Les yeux de l'adolescent brillèrent tandis qu'il se tournait vers son professeur, à portée de mains.

" A charge de revanche sensei."

Eiji ne laissa guère plus de temps à l'homme pour réagir, puisque la surprise était bien la seule arme qu'il avait de son côté – la taille, le poids et l'expérience étant du côté de son aîné, ce qu'il avait déjà pu gouter d'une manière peu amène – et enchaina sur une prise qui tenait autant des arts martiaux que de la bagarre de gosses dans un bac à sable. Peu élégante mais efficace dans son exécution, puisqu'elle fit tomber le sensei dans l'herbe verte, Eiji au dessus usant de tout son poids pour le maintenir au sol. Il ne releva le nez que le temps de parler à l'arbre le plus proche d'eux qui épiait la scène avec énormément d'intéret.

" Léo, attaque maintenant, je le tiens !"

Pas besoin d'en dire plus au bout de chou pour qu'il se précipite sur son père au sol, avec sur ses talons un shiba-inu pressé de débarbouiller cette nouvelle figure au sol qui faisait bien moins peur maintenant qu'elle était en dessous de sa hauteur. Avec toute l'ardeur d'un enfant téméraire, Léo se précipita à son tour dans la bagarre, essayant de profiter de la supériorité numérique pour venir à bout de ce colosse.
Avec le rire communicatif d'un enfant, Eiji en avait oublié le respect et la distance à garder avec son professeur.
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MessageSujet: Re: La douceur des Tyrans... [ Tizzi-sensei]   La douceur des Tyrans... [ Tizzi-sensei] EmptyVen 24 Juin - 13:31

    Même avant leur querelle, pédagogue et étudiant ne s’étaient jamais octroyaient une complicité qui aurait été qualifiée d’étrange dans un contexte purement scolaire. Peut-être était-ce la présence et la candeur de Leo, une poussée de mansuétude de leur part ou simplement les joies de retrouvailles plus précieuses que ce qui avait été imaginé… Dans tous les cas, Luca – qui d’ordinaire se transformait en molosse agressif lorsque l’on pénétrait sa sphère familiale – ne ressentait aucune animosité à intégrer le nippon à cette même sphère, comme si tout ceci lui paraissait normal et spontané. Il confirmait implicitement qu’il avait une affection plus développée que celle d’un professeur à son élève ordinaire… Son illustre paternité ne cesserait donc jamais de lui jouer des tours, qu’il le veuille ou non. Il fallait avouer que cet adolescent avait plus d’un as dans sa manche…

    Et il venait justement d’en sortir un à la vitesse de la lumière, profitant du manque de méfiance du rital pour lancer l’offensive. L’ancien militaire le savait, un temps de réaction lent comme celui-ci aurait pu lui coûter la vie sur un champ de bataille, dague plantée du côté senestre de sa poitrine. Sans réellement comprendre, il se retrouva échine contre le sol, l’ennemi sur le poil à tenter de l’immobiliser en patientant pour l’arrivée des renforts. Dans des rires saccadés de tentatives de contre-attaque, l’italien se prêta bien volontiers au jeu et lutta sans relâche : un soldat meurt mais ne se rend pas ! C’était avec ce vieil adage martial qu’il crut voir sa fin arriver lorsqu’il sentit un autre poids se jeter sur lui, puis un véritable chien de guerre s’en prendre à son faciès. La mêlée faisait rage, attirant la curiosité et les sourires des passants dans ce lieu où résonnait à présent la bonne humeur.

    Mais pas question pour l’ancien pilote de se laisser maltraiter de la sorte, non Monsieur ! Allant puiser dans son potentiel de guerrier – et fin savant des faiblesses du chérubin – il se mit à chatouiller ce dernier pour le retirer du combat, l’enfant préférant battre en retraite en attendant de trouver un nouveau plan d’assaut. A présent seul dans un face à face avec Eiji, la confrontation allait être amusante. Luca parvint tant bien que mal à se relever, redressant par la même occasion le jeune homme. Puis, sans crier gare, il se lança à sa rencontre en le prenant en étau comme l’aurait fait un rugbyman, pour entrer dans un rapport de force mesuré. L’agilité du kendoka le rendait redoutable, les deux hommes étaient pris dans leur jeu de jambes et de bras pour faire basculer l’autre le premier, ceci entre hilarité et fausses provocations. Après une lutte acharnée durant laquelle le rital dut reconnaitre les talents de son adversaire, il se décida enfin à utiliser ses connaissances militaires pour se débarrasser de lui une bonne fois pour toute. Avec rapidité, il effectua une prise parfaitement étudiée qui eut raison de l’équilibre du japonais, celui-ci terminant sa course par terre. Mais combat pas fini pour autant, le professeur de sport s’en alla l’immobiliser comme l’aurait fait un policier avec un criminel – toujours sans prendre le risque de lui faire vraiment mal. Du moins, c’est ce qu’il avait prévu avant de remarquer un détail…

    Non loin d’eux, Leo, fièrement positionné avec un bâton en guise de revolver. Face à la menace, l’italien ne prit pas de risques et relâcha son prisonnier puis fit quelques pas en arrière, mains mises en évidence. Suite à cela – et après un monologue prônant la fin de l’ère tyrannique « papaesque » de la part de l’enfant – il fit une parfaite onomatopée de tir. En bon comédien, Luca saisit son cœur, puis s’effondra en croix sur le sol, sous les hurlements victorieux d’un petit garçon qui s’en alla embrasser son coéquipier asiate et la petite boule de poils qui les accompagnait. Ce ne fut que quelques secondes plus tard que le dit décédé ouvrit à nouveau les yeux.


    « Bande de soldats en herbe, je me vengerai. »

    Répliqua t-il en se mettant assis, un ricanement provenant de sa gorge. L’étudiant avait l’occasion de l’admirer tel qu’il était vraiment, dans une joviale sobriété qu’il camouflait en public. Fatigué par toutes ces cabrioles, le chérubin s’allongea auprès de Shizuka et se contenta de le caresser, laissant également du répit aux deux grandes personnes. L’italien se tourna vers son élève et engagea la discussion.

    « Fais moi plaisir tu veux, appelle moi au moins Tizzy en dehors de l’enceinte scolaire, j’en ai marre d’entendre sensei à tout bout de champ. » Il eut soudain une idée, et un rictus malicieux. « Dis moi Eiji, tu veux reprendre l’entrainement avec moi n’est-ce pas ?... Ce week-end je vais au Chikara Koku Jieitai, une petite base militaire entre Hachioji et Tokyo. Avec d’anciens collègues japonais toujours en service, on a prévu de se faire un petit parcours du combattant… Un petit raid pas bien méchant le temps de quelques heures, entre mecs, ils veulent voir si j’ai pas perdu la main. Ca te dirait peut-être de m’accompagner et de voir ce que c'est ? »
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Eiji Kimihiro
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MessageSujet: Re: La douceur des Tyrans... [ Tizzi-sensei]   La douceur des Tyrans... [ Tizzi-sensei] EmptyVen 24 Juin - 19:49

Il ne se serait pas comporté autrement avec un camarade de classe.
Cette idée, aussi véridique soit-elle, était pourtant bien loin de son esprit alors qu'Eiji luttait à coeur joie contre son sensei, mettant toute son ardeur pour éviter d'être surclassé, sans aucune de la violence et de l'agressivité dont il avait pu faire preuve la première fois qu'ils en étaient venus aux mains. Sans comprendre par quel mécanisme il en était arrivé là, le troisième année se retrouva une fois de plus le nez dans le gazon, à compter les brins d'herbe, tandis que son professeur maintenant sur lui une prise inéluctable. Heureusement, il put compter sur Léo, armé jusqu'aux dents, pour venir le défendre et les débarrasser de ce diable de professeur. Riant aux éclats, Eiji accueillit dans ses bras le petit garçon qui venait l'embrasser, le gardant contre lui un instant avant que celui ne se réchappe pour se coucher non loin dans l'herbe, Shizuka sur les talons. Qui de l'enfant ou du chien avait été le plus déchainé, difficile à dire, mais les deux semblaient avoir trouvé un partenaire de jeu à leur mesure.

Un moment, Eiji s'imagina à son tour étalé sur l'herbe verte, mais le regard de son professeur l'interpela, l'interrompant dans son mouvement qui se transforma en geste d'étirement durant lequel il fit craquer avec un plaisir indicible ses épaules. Une vague gêne se peignit sur son visage à la proposition du prof. Parfois ces gaijins avaient un oubli total du sens des convenances qui le laissait totalement pantois. S'il n'avait déjà été habitué à Hugh, le japonais aurait probablement été totalement choqué, voir vexé de cette proposition qui semblait ne sortir de nulle part. Et en quoi le mot sensei ne lui plaisait pas d'ailleurs ? Pour Eiji, il était profondément empli de respect envers le porteur de ce titre. Enfin, il supposait qu'aussi intéressant soit l'italien, il ne pouvait être parfait et tout comprendre. Il pouvait bien lui pardonner ce petit défaut.

" Ca va faire bizarre. Vous êtes mon prof, et vous êtes vieux... Mais j'essaierai Tizzi-sensei !"


Eiji avait prononcé ces mots avec toute l'innocence d'un jeune homme d'à peine 20 ans qui voit la trentaine comme le début du grand âge et des cheveux blancs, le premier pas vers une fin de vieux barbon chenu dont le dos courbé était tout juste compensé par une sagesse grandissante. Toute la candeur, et pas qu'un peu de malice.

Quand à l'idée d'un raid sportif aux côtés de son professeur... Si Eiji n'avait jamais pu constater de lui-même les capacités sportifs de l'homme, son physique – et sa façon de le soulever sans effort – parlait pour lui. Tizziano n'était pas une crevette chétive comme le prof d'art par exemple, mais bien quelqu'un qui savait de quoi il parlait, pour le pur plaisir du sportif. Alors être à ses côtés dans un entrainement difficile, non sous ses ordres, mais pour en baver avec lui... les yeux brillants, le jeune homme frétillait presque autant que Shizuka devant sa balle en regardant son sensei.

" C'est possible ? Ça ne vous dérangerait pas, vous ou vos collègues ? "

Les examens ? Réviser les cours ? De toute façon au point où il en était... exit les notions de sagesse de jeune étudiant japonais bien sous tout rapport, le côté sportif de l'adolescent s'était réveillé, demandant absolument l'assouvissement de cette envie maintenant réveillé par son entraîneur : il voulait du défi, il sentait qu'il allait avoir de quoi s'acharner tout son soul.
Retrouvant un reste d'éducation japonaise bien plié sans faux pli dans un coin de son esprit, le kendoka s'inclina profondément.

" Merci de me l'avoir proposé. J'adorerai vraiment y aller avec vous."

Au fond de son esprit, l'idée qu'il s'exposait à souffrir le taraudait bien un peu... mais ne le rendait que plus impatient.
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MessageSujet: Re: La douceur des Tyrans... [ Tizzi-sensei]   La douceur des Tyrans... [ Tizzi-sensei] EmptyLun 27 Juin - 13:17

    C’était affolant comme les nippons s’offusquaient rapidement, et pour si peu de choses. Comment avait-il fait pour supporter son ex compagne pendant presque quinze ans, elle qui avait qui plus est un caractère des plus inflammables ? En y réfléchissant, son véritable couple n’avait qu’à peine duré cinq années, leur concubinage avait pris tout son sens lorsqu’il avait quitté l’armée et s’était définitivement – ou presque au vue du dénouement – chez eux. A croire qu’ils n’avaient été capables de s’aimer qu’à distance, lorsque l’illusion d’un idéal pouvait encore subsister. C’était malheureux à dire, et pourtant, parfois il se demandait si le Japon était la meilleure nation pour l’épanouissement de son fils, ainsi que pour le sien. L’idée, même l’envie, de retrouver les mœurs européennes le taraudait depuis quelques temps maintenant, désir sur lequel il faisait silence tant que sa décision ne serait pas prise. Même s’il était attaché à certaines personnes telles qu’Eiji, les japonais étaient décidément trop pleins de formalités pour lui. Heureusement que quelques-uns avaient de la répartie…

    Bien qu’un peu dérouté par la requête de son professeur, l’étudiant avait fini par accepter, non sans envoyer un pique qui toucha bien sa cible. A l’entente du qualificatif qui avait été utilisé, Luca tiqua violemment et entendit le rire spontané de Leo qui avait tout entendu.


    « Vieux ?! Tu sais ce qu’il te dit le vieux ? » Il tiqua une seconde fois. « Pourquoi tu mets encore le suffixe sens--… Oh puis merde… »

    Il prit le premier objet qui lui tomba sous la main – autrement dit, il arracha une fleur à côté de lui – qu’il lança sur l’adolescent pour contester, puis ricana un instant en secouant la tête. Décidément, où était donc passée la déférence envers les aînés ? En plus, il n’était pas si ancien que ça, était-ce le fait qu’il soit déjà papa qui le vieillissait ? Il se demandait si le kendoka avait aperçu quelques nuances blanches au sein de sa chevelure pour tenir de tels propos. Heureusement que l’italien l’avait pris en favori, et qu’il était d’humeur à accepter l’humour piquante. De toute façon, il savait que ce petit raid auquel ils participeraient ensemble ferait une petite vengeance, et d’ailleurs, il ne se priverait pas pour le faire savoir au vil taquin.

    « On verra si tu tiens toujours le même discours à côté de vieux de l’armée de l’air qui passeront les obstacles deux fois plus vite que toi… Sale mioche. »

    Il lui adressa un sourire complice, n’hésitant pas à lui renvoyer l’ascenseur. Le fait d’être accompagné de son élève pour ce retour aux sources lui plaisait, rien que pour être en mesure de partager ce genre de chose, il était heureux d’avoir eu un fils avec lequel il espérait vivre pareille expérience lorsqu’il serait plus grand. Non pas qu’il estimait que les dames étaient incapables d’en faire autant, mais la fierté d’une descendance virile était terriblement gratifiante aux yeux d’un homme tel que le rital. Pour autant, il n’en aimait pas moins ses deux jeunes nièces ! Et après tout, son ex femme avait été militaire, elle aussi. Quoi qu’il en soit, il emmènerait Eiji avec lui, et lui ferait découvrir un monde qu’il ne connaissait sans doute pas, ou mal.

    « On a rendez-vous à 10h à la base, ça nous fait décoller à 9h30 d’ici pour être à l’heure. Pour le déjeuner on s’installera dans les hauteurs entre la forêt et la montagne, on connait un bon endroit avec une vue imprenable. On sera de retour en fin d’aprèm si tout se passe bien. »

    Il devait l’avouer : il était impatient. Retrouver une ambiance d’armée, s’imaginer le temps de quelques heures que son malheur ne s’était jamais produit, et qu’il avait encore la chance de servir fièrement son pays. Luca se mit à triturer la plaque martiale qu’il portait toujours autour du cou d’un air distrait, jusqu’à ce qu’une petite paire de mains ne se pose sur ses épaules.

    « Papa, il y a un yatai là-bas, je peux avoir un kakigori ? »

    « Si tu veux fiston. » Il se leva et sortit son portefeuille de la poche arrière de son pantalon en se tournant vers l’étudiant. « A quoi ton kakigori, Eiji ? » Il ne lui laissait pas le loisir de refuser.
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MessageSujet: Re: La douceur des Tyrans... [ Tizzi-sensei]   La douceur des Tyrans... [ Tizzi-sensei] EmptyJeu 30 Juin - 17:02

Eiji ricana, préférant ne pas répondre à son professeur. Dans sa tête d'adolescent fanatique de sport et entrainé, difficile de réellement envisager qu'il pourrait tomber sur quelque chose sur lequel il risquait de se casser les dents. De l'endurance, des obstacles, de la sueur et de la testostérone ? Il était partant, quitte à se tuer à la tache pour rester au niveau des autres. Que ses adversaires soient d'anciens militaires n'étaient qu'une vague notion de niveau pour lui. Il découvrirait bien assez tôt où la barre était placée et où il se situation. Il gardait confiance.

A se déplacer en suivant les déplacements erratiques du chiot, ils avaient du quitter le parc du lycée pour finir dans un endroit plus public. Léo fut le premier repérer le yatai, quémandant une glace à son père avec un regard remarquablement proche de celui d'un Shizuka affamé. Regard efficace puisqu'il fut suivi d'une réaction immédiate de Luca, laissant Eiji songeur sur la manière dont le petit garçon avait bien dressé quelqu'un que lui n'avait jamais connu autrement que sévère et rigoureux jusqu'à aujourd'hui. Plongé dans son observation, le jeune homme mit plusieurs secondes à capter que la seconde question était pour lui. Se voir placer au même niveau que Léo était affreusement embarrassant pour un presque adulte.

" Ah... Macha s'il vous plait. Merci."

Léo coupa net son embarrassement. Riant de la gêne manifeste de son aîné, il se précipita vers lui, ayant toute confiance en son père pour lui rapporter le kakigori demandé et s'agrippa à sa jambe avec un regard impérieux, tirant sur son t-shirt pour lui imposer de se ramener à sa hauteur. Docile, l'adolescent s'agenouilla devant lui pour lui permettre de grimper sur son dos et l'aida même quand il fut clair que l'enfant n'allait pas arréter son escalade si bas. Une minute plus tard, les mains de l'enfant attachées dans les siennes, les petits pieds fermement campés sur ses épaules, Eiji se relevait avec attention, Léo debout en équilibre sur ses épaules, heureux comme tout de dominer ainsi le monde autour de lui – et son père en particulier -

" Papa regarde, je suis plus grand que toi !"

Garder en équilibre une vingtaine de kilos en mouvance et particulièrement excitée sur ses épaules était un exercice plus ardu qu'il ne l'aurait cru au premier abord, mais le kendoka trouvait qu'il s'en sortait remarquablement bien pour une première fois, avec toute la bonne volonté d'un Léo bien décidé à y rester tant que sa glace ne serait pas dans ses mains. Le visage levé vers lui pour vérifier qu'aucune catastrophe ne se profilait à l'horizon – Shizuka avait d'ailleurs filé plus près de Luca pour rester à l'abri d'un pied posée par mégarde sur une patte, ainsi que par intéret pour les odeurs s'échappant du yatai – Eiji gardait le sourire en essayant d'imaginer que l'enfant ne pesait pas plus que son armure intégrale de Kendo.

" Je comprends comment vous garder la forme Sen... Tizzi-sensei. Léo est parfait pour se muscler."

Nouvel éclat de rire de l'enfant qui se réverbéra dans le sourire d'Eiji. Au final, tout n'était pas à jeté dans ce trimestre de début d'année.
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MessageSujet: Re: La douceur des Tyrans... [ Tizzi-sensei]   La douceur des Tyrans... [ Tizzi-sensei] EmptyJeu 7 Juil - 20:48

    Le rital fut retenu quelques instants avant de pouvoir mouvoir son corps vers sa prochaine destination : le yatai situé à proximité. Son attention fut pleinement conquise par une scène qu’il aurait douté apercevoir un jour, celle d’une complicité flagrante entre un adolescent parfois revêche qui était son élève et un petit angelot malicieux, son propre enfant. Qui avait pu prétendre qu’au revers de sa façade trop souvent acariâtre ne se cachait pas toute la sensibilité du monde ? Cette simple vision suffit à lui tirer un frêle sourire attendri, bien plus touché qu’il n’aurait souhaité le montrer. Si on lui avait demandé la raison de ce regard scintillant, lui-même n’aurait su y donner une explication… Décidément, l’italien se trouvait encore beaucoup trop sentimentalement atteignable. Si bien qu’il chassa sa faiblesse d’un revers de la main, se raclant discrètement la gorge pour s’évader du côté du vendeur et enfin combler la gourmandise des plus jeunes. Une fois servi, il demanda également une petite coupole de plastique puis s’en alla rejoindre le reste de la troupe.

    Lorsqu’il revint à leurs côtés, son fils avait incroyablement gagné en hauteur. Les secondes s’étaient soudainement transformées en années ? Non, Leo avait simplement trouvé un perchoir digne de ce nom et ne se laisser pas prier pour s’en vanter. Luca laissa échapper un rire en secouant la tête… Son petit doigt lui disait que ces deux là s’étaient au final bien trouvés. C’était incroyable comme son fils avait le pouvoir de dulcifier les gens qu’il côtoyait, même les plus récalcitrants. Il se demanda s’il aurait suffisamment de force pour convaincre Cathan de son innocence et de l’apprivoiser comme il semblait l’avoir fait avec Eiji… A défaut d’être en mesure de compter sur cette option, le bambin serait au moins apte à taquiner le rouquin, vengeance indirecte de la part de son père envers son colocataire.

    « Et encore, tu encaisses pas ses sauts et coups d’oreiller en guise de réveil. Crois-moi, ça forge. » Il tendit la sucrerie vers l’enfant. « Descends de là avant d’en faire tomber sur la tête d’Eiji, ça risque de le refroidir. »

    Nouveau ricanement de la part du professeur qui donna la glace au kendoka, avant de récupérer son fils pour le reposer au sol et leur permettre à tous les deux de déguster leur bien. Il entendit ensuite un couinement de la part du petit shiba-inu dont la langue pendue à ses lèvres témoignait de la soif. Heureusement, avant toute manifestation, l’ancien militaire avait prévu le coup. Il prit un peu de la glace pilée de Leo pour en mettre dans la coupole récupérée, puis la posa sur le sol pour voir le chiot se précipiter dessus et succomber à sa part avec joie. Le transalpin en profita pour lui gratouiller le sommet du crâne et l’observer un instant… Peu de choses étaient capables de le faire changer d’avis lorsqu’il avait décidé de camper sur sa position, mais comme toujours lorsque l’affaire mettait en scène l’ange de sa vie, il était enclin à reconsidérer sa décision. A force de regarder cette petite boule de poils à l’œuvre, il commençait à se demander si un compagnon à quatre pattes ne serait pas bénéfique pour un enfant de son âge, en dépit d’être un fléau à truffe pour son paternel. Aussi étrange que cela pouvait paraître, lui n’avait jamais eu la compagnie d’un animal, peut-être parce qu’ils étaient déjà un cataclysme à eux seuls, les trois frères… Mais également car ayant l’âme baroudeuse, la stabilité géographique n’avait jamais été son fort, jusqu’à aujourd’hui.

    Alors que le petit se décida à poser son séant à l’ombre d’un arbre aux abords de Shizuka, le pédagogue en profita pour entamer une enquête auprès de son protégé nippon.


    « Dis-moi, où as-tu récupéré Shizuka ? » Il arqua un sourcil en se frottant l’arrière de la tête. « Enfin, d’abord… Pourquoi avoir pris un chien ? »
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Eiji Kimihiro
Élève de la 3-A

Eiji Kimihiro


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MessageSujet: Re: La douceur des Tyrans... [ Tizzi-sensei]   La douceur des Tyrans... [ Tizzi-sensei] EmptySam 9 Juil - 9:25

Une cuillère de glace pilée recouvert de sirop d'un vert éclatant dans la bouche, Eiji secoua la tête, peu impressionné. A vivre dans un dortoir de garçons à longueur de temps, se faire réveiller par des coups d'oreiller n'avait rien d'un mystère pour lui. Encore qu'il pouvait s'estimer relativement heureux dans sa chambre : Kantaro était un garçon résolument sage et studieux, plus prompt à être à son bureau pour réviser qu'à se livrer à des facéties, et quand à Hugh... le jour où il se réveillerait avant lui serait aussi le jour où ses notes seraient meilleures que celle de Kantaro dans une autre matière que l'anglais.
Avec cette chaleur, la fraicheur de la glace pilée était un régal, apportant réconfort et douceur à sa bouche déshydratée. Le goût trop sucré du sirop était coupé par l'amertume légère du thé matcha, lui faisant apprécier la sucrerie avec plaisir. Non loin de lui, Léo dévorait sa glace aux teintes carmines avec le même enthousiasme que lui.

Quand à Shizuka, il profitait de la gentillesse de Luca et lapait avec enthousiasme la gamelle ainsi préparée, parfaitement en confiance entre l'italien et l'enfant. Qu'il était loin le temps où le chiot s'aplatissait au moindre bruit trop fort, paniqué d'avoir trop de monde autour de lui. Sans grâce, l'athlète se laissa tomber dans la flaque d'ombre à son tour, s'asseyant en tailleur pour déguster sa glace. Sans attendre, un petit museau humide vint se poser sur sa cuisse nue avant de fermer les yeux avec un petit soupir satisfait.
Un petit sourire d'excuse s'afficha sur le visage d'Eiji alors qu'il chatouillait les oreilles du chien.

" Pourquoi ? C'était pas vraiment un choix en fait. On l'a trouvé avec Kantaro – Fugiwara, dans ma classe – quand on revenait de l’hôpital. Quelqu'un l'avait laissé dans une poubelle, il était mal en point, tout miteux et effrayé... " Le jeune homme eut un regard sombre à se souvenir. S'il avait pu avoir sous la main celui qui avait maltraité le chiot, il lui aurait fait passer un sale quart d'heure. " On l'a emmené chez le véto pour le faire soigner, mais il ne pouvait le garder, et il risquait de se faire piquer si personne ne l'adoptait assez vite. Du coup, on l'a gardé avec nous le temps de trouver quelqu'un... ce qui ne s'est jamais fait. " L'adolescent baissa un regard tendre sur le chien affalé contre lui, s'imaginant mal le donner maintenant, aussi sympathique soit sa famille d'accueil. " Heureusement, à l'époque, notre ancien lycée était pas trop regardant sur les animaux qu'on pouvait avoir dans les chambres tant qu'il n'y avait pas trop de dégâts, sinon je sais pas comment on s'en serait débrouillé... On a quand même pas mal jonglé avec nos emplois du temps pour réussir à le promener régulièrement et éviter qu'il ne transforme la piaule en carnage !"

Le sourire de l'adolescent montrait bien qu'il n'en regrettait rien. Shizuka, au-delà d'être une petite bête adorable toujours là pour se défouler avec lui et généreux en câlin, c'était aussi le symbole de son amitié avec Kanta, la première main tendue sur ce qui avait débuté comme une inimitié violente entre eux deux. Pas mal pour une petite boule de poils ébouriffée qui n'avait pas demandé à venir au monde.

Un coup d'oeil sur sa montre vint sonner sa conscience de manière insistante, lui rappelant la présence de ses révisions qui attendaient toujours sur le bureau. Révision qu'il avait déjà repoussé en allant s'entrainer ce matin, puis jouer avec Shizuka, puis discuter avec son professeur... Eiji étouffa un grognement alors que le besoin d'être sérieux venait donner des petits coups de dents dans son esprit.

" Faut que j'aille réviser..."


Tout était dit dans le ton du jeune homme, bien loin de la motivation exemplaire dont il faisait preuve pour aller courir ou s'adonner à tout autre activité sportive.

" Léo, tu veux continuer à balader Shizuka et le ramener plus tard au chenil ? Je pense qu'il aimerait ça."
Trois regards adorables - tous quémandeur de la même chose - se posèrent instantanément sur un certain sensei, seul possesseur du sésame à octroyer, testant la volonté d'un homme qu'Eiji savait maintenant ne plus être d'airain.
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Luca S. Tizziano
Prof de sport

Luca S. Tizziano


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MessageSujet: Re: La douceur des Tyrans... [ Tizzi-sensei]   La douceur des Tyrans... [ Tizzi-sensei] EmptyMer 13 Juil - 13:21

    C’était donc par la force des choses que le petit chiot s’était retrouvé en la bienveillante compagnie d’Eiji et de ses colocataires. La vie réservait parfois d’étranges tournants, Luca savait qu’il fallait souvent lui forcer la main avant qu’il n’accepte une requête, admettant ensuite à demi-mots qu’il n’avait même aucuns regrets par la suite. Cela avait été le cas pour sa reconversion en tant que pédagogue sportif, et il n’aurait sans doute jamais eu l’idée ou même l’envie de bifurquer vers ce métier si son ex compagne ne l’avait pas influencé. Le destin l’avait également obligé à se retrouver en colocation avec un trio qu’il ne connaissait que peu voire pas, et rien que pour avoir pu faire la connaissance de la belle indienne, il remerciait secrètement la providence.

    Mais un compagnon à quatre pattes, cela demandait du temps, de la patience et de l’organisation comme le soulignait si bien l’étudiant. Quand on veut on peut, l’adage parlait de lui-même, mais justement… N’était-ce pas plus un problème de volonté que de capacités, que de s’occuper d’un chien ? L’italien n’était pas certain, lui qui n’était même pas apte à voir ses journées fluer risquait fortement de mettre à mal cette boule de poils en question. Loin de lui le désir de malmener un être vivant – du moins, autre que ses élèves sur un terrain de sport – cependant, la joie de son fils semblait occulter toute autre forme de raison, cela n’était plus à démontrer. Ne prenant néanmoins pas le risque de s’avancer par de quelconques propos tacites, le professeur ne fit qu’un mouvement de tête compréhensif à la fin de l’explication du kendoka. Heureusement ce dernier changea de sujet, visiblement rattrapé par ses responsabilités estudiantines. Le rital eut le réflexes de regarder sa montre également, ce magnifique bracelet d’or qu’il tenait de sa mama… Et qui ne fonctionnait plus depuis des lustres. Faisant donc abstraction de l’heure et croyant sur parole l’élève qui semblait emprunt de bonne volonté… Ou d’une simple volonté pour ses examens. Ce départ annoncé attrista soudainement Leo, qui se voyait déjà privé de ses deux nouveaux amis pour bien longtemps…

    Du moins, c’était avant que le nippon ne fasse une proposition qui illumina les prunelles émeraude de l’enfant. Tel un ballet crânien, les trois protagonistes au sol pivotèrent tous en direction du seul adulte présent qui n’avait qui plus est entendu les dires que d’une oreille distraite. Surpris de sentir le poids de trois regards implorants, sa première réaction fut de jeter un coup d’œil derrière lui pour vérifier que c’était bien lui et personne d’autre qu’ils regardaient de cette façon. Puis une fois l’hypothèse vérifiée, il dut se confronter au problème avec une facilité d’approbation qui lui était rare.


    « … D’accord… D’accord, d’accord ! Arrêtez tous les trois ! Ca suffit… »

    Leo laissa son bonheur éclater en un rire hilare se mêlant aux jappements du chiot, tout aussi heureux de continuer sa balade entre de bonnes mains. Luca opina négativement du chef avec un petit sourire qui en disait long… Oui, il s’était encore laissé avoir sans même prendre la peine de se défendre, mais il avait depuis longtemps déposé les armes lorsque son angelot lui faisait les yeux doux. Après tout, Shizuka ne semblait pas être source d’ennuies, et cela éviterait à Eiji de devoir faire un crochet par le chenil au retour. D’ailleurs, il lança une œillade faussement sévère à celui-ci.

    « Si tu me fais ce genre de regard pendant les entrainements, c’est sur le banc de touche que tu finis. »


    A défaut de lui infliger des tours de terrain en plus qui lui auraient certainement fait plaisir, il fallait bien trouver une autre solution. Si beaucoup de sentait punis en fournissant des efforts physiques, il savait que c’était le contraire pour cet élève athlétique. Etre obligé de regarder les autres courir le séant posé sur un banc serait d’un frustrant faisant la composition d’une parfaite vengeance. Avertissement lancé sur une note d’humour évidemment… Mais qu’il pourrait bien mettre en pratique si le japonais trouvait distrayant de le taquiner. Ceci étant dit, il croisa les bras et reprit.

    « Je veillerai sur Shizuka, tu le retrouveras en un seul morceau t’en fais pas. Bonne chance pour tes révisions. Même si je suis pas prof d’une matière particulièrement intellectuelle, hésite pas à venir me trouver si t’as besoin d’aide. »
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Eiji Kimihiro
Élève de la 3-A

Eiji Kimihiro


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MessageSujet: Re: La douceur des Tyrans... [ Tizzi-sensei]   La douceur des Tyrans... [ Tizzi-sensei] EmptyLun 18 Juil - 16:15

Eiji éclata de rire, s'imaginant mal laissé sur le banc de touche – s'imaginant mal faire ce genre de regards à Luca en cours aussi, il tenait à sa réputation au sein de ses camarades – et secoua la tête avec bonne humeur, assurant à son professeur une immunité par rapport aux regards trop étincelants de paillettes qu'il aurait pu avoir envie de lui envoyer lors d'un cours un peu trop ardu.
S'intéressant à la version miniature de son sensei, Eiji fouilla dans la poche de son short et en ressortir une petite laisse en cuir qu'il tendit à Léo. Celui-ci la reçut avec toute la dignité de celui qui se voit offrir un travail de la plus grande importance et entend bien le mener comme il se doit. Shizuka regarda l'échange avec intérêt, son appendice caudal jouant les ventilateurs en même temps. La laisse ne signifiait qu'une seule chose dans sa petite poilue de shiba inu : balade. Avec bonne humeur, le jeune chien alla poser son derrière devant Léo et jappa pour signaler son enthousiasme. Le kendoka ne put s'empêcher de sourire : au moins son dressage n'était il pas totalement vain s'il reconnaissait ainsi la laisse.

La passation de pouvoir ainsi faite, le jeune homme se retrouva sur ses pieds, prêt à partir, et absolument plein de non-enthousiasme à l'idée de réviser pour les examens. Un instant, la proposition de Luca le titilla, mais seulement parce qu'elle évoquait en lui des tas de choses non intellectuelles dans lesquelles il aurait été bien plus performant, sans l'ombre d'un doute.
Un bref instant, le jeune homme se reposa la question qu'il s'était bien souvent posé après un entrainement difficile ou après une compétition. Ne faisait-il pas une erreur en s'acharnant à continuer une scolarité classique, et ne ferait-il pas mieux de consacrer ses efforts au sport ?
Non. Comme il l'avait expliqué à Hugh, il voulait se garder le choix, même s'il semblait bien un luxe au regard de ses résultats et de ses difficultés à avoir la tête aux études ces derniers temps. Et ce genre de pérégrination quand il aurait du être en train de réviser n'était qu'une facile confirmation de son attitude trop nonchalante.

" Merci Tizzi-sensei ! Mais je ne suis pas sur d'arriver à être sérieux autrement que pour faire du sport avec vous, vous me tueriez avant la fin... ou me feriez courir et on en reviendrait au même point. A ce week-end Sensei. Shizuka, soit sage avec Léo ! "


L'adolescent dédia un sourire à l'enfant comme au chien qui pour le moment n'avait d'yeux que l'un pour l'autre, et s'inclina envers son professeur avant de tourner le dos et de repartir à petites foulées vers le lycée et plus précisément, ce milieu scolaire qui l'attendait à bras ouvert et qui l'agaçait tant ces derniers temps. Se remettre sagement aux études était surement la meilleure solution. Reprendre le pli, se glisser dans un moule estudiantin qui le laisserait avancer sur les rails des habitudes... Le concept était aussi déprimant que rassurant.
Il comprenait pourquoi Hugh s'en ennervait et s'en moquait... mais avait-il bien le droit de renâcler devant ce qui avait déjà fait ses preuves ? Plus tard, quand il aurait fait les siennes.
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