Pourquoi il y a ces foutus grillages ? Voilà ce que se demandait Yelle. Et oui, l'envie de se jeter du toit était plus que forte, elle voulait vraiment, malheureusement, elle n'avait rien pour casser ces grillages. Et d'ailleurs, c'était tant mieux, parce que sinon, elle se serait déjà jetée du toit depuis longtemps, elle n'aurait pas hésité une seconde, elle voulait en finir, elle désirait tellement partir. Elle désirait se libérer de toute ce malheur, et de toute cette souffrance qui la détruisait de plus en plus chaque jour. Tous les médecins lui avaient que ça allait passer au fil du temps, mais ils avaient tort, ça s'aggravait tous les jours un peu plus. Et tous les jours, elle ne mangeait pas, elle ne buvait pas, elle était maintenant incapable de macher des aliments, elle était comme un bébé, elle ne pouvait manger que de la purée, c'était tout. Yelle était contre le grillage, elle regardait tous les autres élèves qui étaient en bas. Tous avaient le sourire, et riaient, Yelle ne pourrait plus jamais vivre ça, elle avait déjà du mal à sourir, alors à rire, cela sera vraiment un miracle si un jour elle rigolerait, ce serait à mettre dans le livre des records. Yelle secouait le grillage, elle voulait tellement le péter, mais il était trop solide. Yelle le secouait de toutes ses forces, rien à faire, il n'allait pas céder. Yelle regarda autour d'elle, il n'y avait personne d'autre à part elle sur le toit. Elle sortit de sa poche, un opinel, celui de son père, c'était avec ce couteau que Yelle se faisait toutes ses scarifications. Elle s'assit contre le grillage, elle ne voyait que le toit et le ciel. Elle tira ses manches, et tenda ses bras, on ne pouvait voir que des scarifications. Yelle s'interrogea sur tout ça, c'était une petite fille heureuse avant, et maintenant elle était devenue une meurtrière, sa propre meurtrière, elle avait décidé de se tuer. C'est pas un acte si facile à faire, mais Yelle en avait marre de ne jamais réussir à aller jusqu'au bout, elle n'avait jamais réussi, malgré le nombre incensé de tentatives. Yelle ferma les yeux, puis dit :

" Je ne suis qu'une lâche, qu'une grosse merde, qui ne sait même pas aller jusqu'au bout, pourquoi je suis comme ça ? Pourquoi tout ça m'arrive à moi ? Je me demande vraiment ce que j'ai fait pour mériter autant de souffrance ... "

Yelle gardait ses yeux fermés, elle posa délicatement l'opinel sur son bras, et allait une fois de plus se scarifier, comme tous les jours précédents. Elle pensa à ses parents, à tout ce qu'elle avait vécu avec eux, elle commença à pleurer. La vie était vraiment injuste, soit on a tout, soit on a rien, on perd tout et on finit par se perdre nous même. Jamais Yelle n'avait imaginé petite vivre ça quand elle grandirait. Elle pensait plutôt à un avenir sans problèmes, un beau travail, un mari des enfants, et à ses parents, toujours présents, et qui accueilleraient avec joie, ses enfants, mais malheureusement, cela n'était possible que dans ses reves les plus profonds. Mais tout cela n'allait pas se réaliser car elle allait en finir maintenant. Elle avait tout prévu pour que personne ne la voit mourir, et qu'elle puisse mourir enfin en paix. Yelle glissa la lame tout doucement sur son bras, puis elle attenda, le sang coulait sur le toit, et tombait sur le sol, des gouttes de plus en plus grosses. Les gens ne voyaient rien, une flaque de sang se formait petit à petit sur le sol, en bas, dans la cour. Yelle savait que si les gens la verraient, ils iraient tout de suite sur le toit voir ce qui se passe, mais Yelle avait encore le temps, car son sang passait dans sa gouttière qui finissait par atterrir au fond de la cour, vers le portail, donc pour que les élèves remarquent la flaque de sang, il fallait qu'ils soient vraiment forts. En tout cas, pour Yelle, ça allait pas fort. Mais ça allait mieux que les autres jours, elle était seule, sans regards et préjugés sur elle, simplement seule, prête à rejoindre les siens, tout en sentant le vent qui fouettait son visage... Mais est-ce que cette solitude allait encore être longue ?? Est-ce que ce bonheur d'être seule et de sentir son départ pour aller vers ses proches allait durer ? Peut être pas... Mais qui brisera cette solitude ? Un inconnu ou pas ? Personne ne savait rien, même pas Yelle ...

( voilà c'est fini ! c'est bon à ton tour p'tit Keitaro !! ^^ )

- Aaah de l'air pure !!!

C'est ce que vennait de crier Keitaro en arrivant sur le toit après une course éffrénée dans les escaliers pour atteindre cet endroit. Il tendit ses bras au dessus de sa tête pour les éttirer et respira profondément l'oxygène qui lui parvennait. Il vennait de sonner midi et le jeune homme vennait de sortir de la salle de cours enfin content de pouvoir manger tranquille. Il avait réussi à se procurer quelques sandwichs et 2 boissons à un distributeur à la cafétéria et avait entendut parler du toit du lycée, un endroit assez fréquenté par les élèves pour manger. Il penssait que ça aurait été l'occasion de faire encore plus de rencontres et donc était monté pile à l'heure pour ça. Un grondement bizaroide se fit entendre quelques secondes. C'était le ventre de Keitaro qui devait crier famine. Il souria et, le sac accroché à une de ses épaules, marcha autour de la cage de l'escalier pour aller regarder le paysage vu d'en haut avant de se rassasier. A prioris il n'y avait encore personne sur les lieux mais peut-être allaient-ils bientôt arriver.

Des pleurs, vennants visiblement d'une fille, parvinrent aux oreilles de Keitaro. Il prit un air interrogatif et se retourna. Ce bruit vennait de derrière lui, aucun doute. Il ne se trompait pas et quelqu'un était assit contre le grillage en train de pleurer. Il ne savait qui cela pouvait bien être et penssa que ce n'était plus le lycée de la joie et de la bonne humeur mais plutôt le lycée de la déprime et du suicide. Très joyeux. Il plissa un peu de yeux pour savoir il reconnaitrait le visage mais elle était encore trop loin. Comme elle n'avait pas l'air d'avoir sentit sa présence, keitaro s'avança silencieusement pour essayer de percevoir un petit peu son visage. Arrivé à au moins 20 mètres d'elle, il capta que c'était la jeune fille de la permanence. Et ben voilà, il l'avait enfin retrouvée !! Enfin maintenant, allait-elle encore le fuir comme la dernière fois ?

Il la regarda quelques instants et s'apperçu alors que du sang coulait le long de son bras. Il cligna des yeux penssant à un cauchemar mais se rendit compte que c'était bien la réalité. C'était du sang !!! Du vrai !!! Beurk !!! Bon enfin bref, il ne fallut pas plus de quelques secondes pours que Keitaro réagisse et se dirige à toute vitesse vers Yelle. Dès qu'il fut à sa hauteur, il lui arracha le couteau des mains et le mit derrière son dos.

- Je peux savoir ce qui te prends ? J'ai pas envie de me mêler des affaires des autres mais tu m'excusera, là c'est vraiment critique. Je sais pas ce qui se passe dans ta tête mais c'est pas une raison pour mettre fin à tes jours inutilement. Je sais que je vais être méchant de te dire ça mais je trouve ton geste ... débile et inconscient.

Keitaro jetta le couteau à quelques mètres d'eux pour éviter qu'elle ne lui reprenne et ne s'en resserve. Il se mit à croupis à côté d'elle, posa son sac prêt de lui et se dépêcha de sortir son tee-shirt de sport de son sac. Tout en trifouillant à l'intérieur, il regarda la jeune fille d'un regard neutre et du genre à vouloir dire "bouge pas de là sinon je t'étrangle". Enfin fassons de parler bien sur. Dès qu'il trouva le vêtement qu'il cherchait, il se depêcha de l'enrouler autour du bras de Yelle pour stopper l'hémoragie. C'était assez stressant de savoir qu'elle avait perdue pas mal de sang. Déjà qu'elle paraissait faible physiquement, ça ne servait à rien d'agraver les choses. Avec quelques mouchoirs et de l'eau, il nettoya le sang qui commençait à sécher sur son bras.
Il soupira et regarda Yelle tout en restant à croupis en face d'elle.

- Je suppose que si je te propose d'aller à l'infirmerie tu ne voudras pas donc je ne te pose même pas la question mais sâche que ce que tu viens de te faire ne va pas se guérir avant un certain temps si tu ne fait rien.

Il écarta de sa main gauche les mèches lui retombant sur le visage et s'installa en tailleur devant Yelle. Elle avait quelques larmes qui continuaient de couler sur son visage et il lui tendit un mouchoir pour essuyer tout ça. Il réfléchissa quelques instants avant de reprendre la parole.

- Je suis pas un pro pour réconforter les gens et je pensse que ça se voit mais si t'as besoin de parler, bien qu'on se connaisse pas, je suis là. Et puis t'as bien des amis ou de la famille aussi. Enfin je sais pas moi mais faut que t'arrête de te prendre la tête. Après ça devient ingérable et donc ... ben voilà quoi.

Il continua de la regarder dans les yeux. Cette fois-ci ça ne le faisait plus sourir et franchement il se trouvait maintenant dans une impasse. Elle devait être têtue et la forcer à quoi que ce soit serait impossible.

Keitaro restait assit à l'écouter parler de son problème de sociabilité. En réalité, ses propos ne l'atristaient pas mais l'énervait plus qu'autre chose. Ce qui l'énervait surtout c'est de voir comment elle se sentait rabaisser par les autres alors qu'en faisant des efforts elle aurait put être au même niveau qu'eux. En face de lui, il voyait une jeune fille faible, triste et qui ne paraissait qu'à peine courageuse face à la réalité. Il ne savait pas quoi dire mais il ne pouvait pas la laisser en plan ici. Il n'avait jamais eu affaire à quelqu'un comme elle et cela le rendait mal à l'aise. Il la regarda se lever et se leva aussitôt pour la rattraper si jamais elle tomberait. Yelle se retennait au grillage et clignait durement des yeux. Keitaro fronça légèrement les sourcils et continua de la regarder sans dire mot. En la voyant essayant d'atteindre le couteau, Keitaro rigola intérieurement. Nan mais elle croyait franchement qu'il allait la laisser aller rechercher ce truc ? Grâce à la faiblesse de la jeune fille, Keitaro se dirigea lentement vers l'objet, le ramassa et le mit directement dans la poche de son jean. Il se retourna vers Yelle et la regarda sérieusement. Le ton de sa voix paraissait quelque peu méchante mais à la fois sincère.

- Qu'est-ce que tu compte faire maintenant hein ? C'est moi qui est cette arme. Que tu y tienne ou non, ne compte pas sur le fait que je te la rende avant que tu ne te rétablisse et sâche que je suis sérieux.

On comprennait dans ses propos que maintenant, il comptait bien essayer de l'aider à faire quelque chose. En fait, ce n'était pas qu'il avait envie de l'aider mais plus qu'il était obligé de le faire. Après tout, si comme elle le dit tout le monde la fuyait, qui d'autre l'aurait fait ?

Il s'avança vers son sac de cours et en sortit un sandwich qu'il avait préalablement acheté. Il ouvrit le paquet et le tendit à Yelle. Il avait deviné qu'elle ne devait pas avoir mangé et n'en ressentait même pas l'envie mais tenta tout de même le coup de lui proposer de reprendre quelques forces.

- J'ai pas envie de te forcer à faire quoi que ce soit mais si quelqu'un te propose son aide, à ta place je ne la refuserai pas. Mange ça. Bien que t'es déjà la peau sur les os, faudrait pas que ça s'empire. Je vais franc, si jamais il t'arrive quoi que ce soit, que je soit là ou pas, maintenant je l'aurai sur la conscience alors fait attention à ce que tu fais.

Il n'avait pas l'habitude d'être aussi ferme avec quelqu'un mais la situation était telle qu'il ne pouvait s'en empêcher. La réaction de Yelle à ses problèmes d'être seule, énervaient Keitaro. Il n'aimait pas voir des gens faibles qui se s'enfonçent encore plus. Il ne savait pas encore ce qu'il allait bien pouvoir faire mais n'empêche qu'elle pouvait être sûr qu'il ne la lâcherait pas de si tôt.

Keitaro l'invita à s'assoir. Le fait d'être debout n'allait qu'agraver sa faiblesse physique. Lorsqu'elle fut assise, il s'assit à ses côté et appuya sa tête contre le grillage derrière lui en soupirant. Il s'apprêtait maintenant à faire la moral à quelqu'un pour la première fois de sa vie.

- Je te préviens, t'as pas interêt à retoucher à un couteau de ta vie sinon c'est moi qui te tue. J'ai pas envie d'être méchant envers toi mais franchement, se sentir seule, je pensse que c'est pas une raison pour mettre fin à ses jours. C'est en essayant de devenir plus fort mentalement qu'on arrive à surmonter tous les soucis de la vie ... Rends-toi à l'évidence ! Si jamais tu meurt, tous le monde le saura et c'est à ce moment là que tout le monde regrettera de pas avoir put t'aider et tu sais pourquoi ? Tout simplement parceque toi non plus t'aura pas essayer de faire d'effort pour te faire accepter. Se renfermer sur toi-même c'est pas la solution la plus simple pour oublier ses problèmes. Ca ne fera même qu'empirer les choses.

A la longue, il sentait qu'il s'embrouillait peut-être un petit peu dans ce qu'il disait mais peu importe, il disait franchement ce qu'il avait sur le coeur et il espérait que Yelle comprenne un peu la leçon. Le rétablissement de son état n'allait pas se faire en un jour, c'est sûr, mais encore moins en penssant à la mort et au suicide.

" Ce n'est pas une arme, c'est précieux, c'est à mon père, rends le moi, c'est la seule chose qu'il me reste de lui.. "

Yelle regarda le jeune homme, pourquoi était-il comme ça ?? C'était comme s'il tenait à elle, ce qui était bien la première fois depuis la mort de ses parents, que quelqu'un se préoccupait de son état actuel. Yelle savait qu'elle devait faire des efforts, elle en avait déjà fourni, seulement Keitaro n'était pas là pour les voir. Elle avait vu les médecins les plus réputés, et pourtant, il ne pouvait rien pour elle, ils lui avaient bien dit, ils ne pouvaient rien faire. Le seul moyen qu'ils trouvaient pour aider Yelle, c'était de remettre ses parents en vie, ce qui strictement impossible, donc ses chances de survivre dans ce monde étaient moindres. C'est comme si elle avait une maladie incurable, comme un cancer, ou le sida, sauf que pour Yelle, c'était mental, mais en plus cela jouait aussi sur son physique. Seulement Keitaro ne savait rien de tout ça, mais comment lui expliquer calmement sans s'énerver ?? Elle essayait encore, mais dès qu'elle avait un grain d'espoir, un événement se produisait ce qui faisait disparaitre ce petit grain d'espoir, comme tous ceux avant lui. Yelle avait bien tout enregistré de ce qu'avait dit Keitaro, puis elle lui dit doucement tout en se retournant vers le grillage :

" J'aimerais bien manger, mais ça fait tellement longtemps que je n'ai pas mangé... Je suis plus habituée à manger, je ne peux plus macher mes aliments, je suis obligée de écraser mes aliments avant de les avaler, comme un bébé... "

Yelle revoyait tous les images de son enfance qui défilaient devant ses yeux. Ses parents, tous ses souvenirs tendres et joyeux, sa famille à trois, cette famille si heureuse mais qui malheureusement a disparu avec ses parents. Yelle avait toujours les images atroces de l'enterrement de sa mère puis celui de son père. Les moments les plus malheureux de sa vie étaient de plus en plus présents, hors que les bons souvenirs s'effaçaient de sa mémoire, mais elle ne voulait pas les oublier. Elle avait été si heureuse avec ses parents, qu'elle ne pouvait s'empecher de penser à eux, c'était les seules personnes qu'elle connaissait de sa famille, et qu'elle n'avait pas perdu, mais forcément, on lui les a enlevés. C'était injuste, c'est pour cela qu'elle voulait en finir, toute cette souffrance l'épuisait, et elle savait que de toute façon, elle allait mourir bientôt, vu comment sa maladie mentale la rongeait de l'intérieur. Il ne fallait plus espérer des efforts de sa part, c'était hors de forces, elle n'en pouvait plus, elle ne pouvait pas faire ça, même si la volonté était là. Yelle secoua le grillage de toutes ses forces, puis se laissa tomber sur le sol, les bras tombants, et dit d'une voix tremblante à Keitaro :

" J'ai fait des efforts, j'y ai mis toute ma volonté, toutes mes forces. J'ai vu les meilleurs médecins, et ils m'ont tous dit qu'il ne pouvait rien faire pour moi... Le seul moyen de me guérir était de faire revivre mes parents, mais c'est impossible, ils doivent poussière maintenant... Je suis désolée Keitaro, mais c'est hors de mes forces... Oh... J'aimerais tellement changer si tu savais, je t'envie, je vous envie tous autant que vous êtes, parce que j'aimerais une fois dans ma vie, redevenir normale, heureuse, seulement... Dès que je sens que je vais me rétablir, dès qu'un petit brin d'espoir renait en moi, il finit toujours par s'évanouir... J'aimerais tellement Keitaro... Mais j'en peux plus... Je vais mourir quoi qu'il arrive... Je suis tellement mal mentalement, que mon physique aussi en prend un coup, je ne tiendrai plus longtemps... "

Yelle pleurait, elle ne faisait que ça. Yelle regarda en bas, dans la cour, elle voyait des gens qui riaient, des gens qui comme des gamins se couraient après, d'autre qui parlaient le sourire aux lèvres, tous étaient heureux. Il y avait aussi des gens qui s'embrassaient tendrement, doucement, amoureusement, c'est là que Yelle se dit que à cause de sa maladie, elle ne trouverait jamais l'amour, que tout était foutu pour elle. Pourtant, elle avait commencé sa vie, normalement, pourquoi tout avait chuté comme ça ?? Pourquoi tout l'abandonnait deplus en plus au fil du temps ? Pourquoi était-elle encore là ? Il y avait trop de questions dans la tête de Yelle, elle voyait tous ses questions qui s'entassaient de plus en plus. Elle en avait mal à la tête, elle mit sa tête dans ses mains, et commença à pleurer encore plus. Yelle ne voulait plus regarder Keitaro dans les yeux, elle ne voulait pas se retourner, elle paraissait trop faible, elle ne pouvait plus regarder les gens dans les yeux, elle ne devait pas rester là, elle allait porter malheur à Keitaro. Elle enleva ses mains de sa tête, elle dit tout doucement à Keitaro :

" Reste pas là, Keit', tu peux plus rien faire pour moi... Reste pas là, je vais porter malheur, de toute façon, c'est foutu, je mourrais quoi qu'il arrive... Laisse moi Keit', te préoccupe pas de moi, je ne suis rien, je ne suis plus rien... "

( c'est bon, c'est fini, à toi mon coco !!! ^^ )

Keitaro igniora en quelques sortes les paroles de Yelle à propos de l'objet appartenant à son père. Ce n'était pas qu'il n'avait pas de coeur mais il comptait tenir ses engagements. Peut-être pas totalement mais pour l'instant il allait encore garder le couteau dans sa poche quelques instants. Il se sentait dans une mauvaise position de peur de lui faire de la peine du fait de ne pas lui rendre son bien tout de suite ou non mais tampis. Ses paroles étaient les siennes et il ne comptait pas faire le contraire de ce qu'il penssait.

La jeune fille avait eu par la suite l'air de refuser la sandwich qu'il lui tendait. Keitaro soupira et le posa sur son sac près d'eux au cas où elle se déciderait à manger, chose que Keitaro n'attendait pas tellement en fait après ce qu'elle vennait de dire. Alors la disparition lui avait infligé autant de séquels. C'était assez particulier en fait, aux yeux du jeune homme, de voir quelqu'un dans un état pareil après la perte d'êtres chers. En fait il ne devait pas comprendre ce qu'elle ressentait. Ca ne l'aiderai pas pour offrir son aide à Yelle. Déjà que les choses étaient assez compliquées telles qu'elles étaient, ne pas trouver de solution éfficace allait être assez ennuyeux. De toute façon elle n'allait surement pas écouter ce qu'il avait à lui dire. Il aurait beau lui faire des sermons, comme maintenant elle n'aurait fait que répéter la même chose. Lui porter malheur, bêtise. Qu'il la laisse ici seule, impossible. Elle le connaissait mal et il ne comptait pas la laisser dans un état pareil.

Keitaro avait toujours son regard neutre partant dans le vide. Le visage sec, plus aussi souriant que d'habitude. Les paroles de Yelle le faisait un peu rire au fond. Il l'entendit pleurer au creux de ses mains et des paroles sortaient entre chaques pleures. Personne n'avait réussit à l'aider ou était-ce parcequ'elle ne faisait confiance en personne ? Il tourna lentement son regard vers elle et la regarda sans changer d'expréssion. il l'écoutait mais ne disait rien. Après qu'allait-il lui dire à part la même chose que tout à l'heure.

Un blanc prit la place de la voix de Yelle pendant quelques instants durant lesquels elle oberva les autres élèves dans la cours. En tout cas c'est ce qu'en déduit Keitaro qui se trouvait installé dos à ce "spectacle". Il ne disait toujours rien. De toute façon il n'allait plus pouvoir tenir bien longtemps avant de devoir lui dire quelque chose. Il réfléchissa à quelques possibilités pour la faire progresser mais elle prit la parole avant qu'il n'ai put y pensser sérieusement.

- Reste pas là, Keit', tu peux plus rien faire pour moi... Reste pas là, je vais porter malheur, de toute façon, c'est foutu, je mourrais quoi qu'il arrive... Laisse moi Keit', te préoccupe pas de moi, je ne suis rien, je ne suis plus rien...

Keitaro lui tendit doucement un mouchoir avant de se gratter la tête en soupirant légèrement. C'était incompréhensible. Comment se dire qu'on était foutu comme ça. De toute magnière Yelle allait surement lui dire qu'il ne pouvait pas comprendre mais peu lui importer. Si elle comptait réellement mettre fin à ses jours, fallait qu'elle le fasse plus tôt parceque maintenant qu'il était au courant, Keitaro ne se sentait que trop impliqué là-dedans pour la laisser en plan. Il n'en pouvait plus, il fallait qu'il lui dise.

- ... Tu sais que tu m'énerve ? ... Enfin je veux dire, tu m'énerve vraiment là. Tes histoires de malheur j'y croit pas une seconde. Nan mais franchement t'as déjà rencontré quelqu'un qui portait malheur aux autres qui lui parlait ? Ok dans les films mais on est dans la réalité là ! Et je vais te dire, même si tu te tue ou que tu te laisse creuver de faim c'est pas comme ça que tes parents vont revenir. Tu va surement me dire un truc du genre que tu va les rejoindre au ciel mais moi je dit que c'est n'importe quoi. Réfléchit un peu. Qu'est-ce que tu croit que tes parents penssent là maintenant tout de suite à te voir dans un état pareil et prête à sauter dans le vide pour eux ? Même si je les connais pas je suis sûr qu'au fond il veulent juste que tu retrouve le sourire. Peut-être pas que tu les oublie mais que t'arrête de te prendre la tête. Tu sais toujours pas que des parents ne veulent que le bonheur de leurs enfants ? Tu crois peut-être que pour eux c'est le meilleur choix que t'es fait de vouloir partir d'ici ? Tu te rend pas compte des choses que tes parents préfèrerait mille fois que tu fasse sur terre ? ... Et puis m***e je me tais de toute façon ... je suis sur que tu m'écoutera pas alors à quoi bon gaspiller ma salive.

Voilà que Keitaro vennait de s'emporter pour la première fois envers une fille. A cet instant même il n'avait même pas fait attention si il avait put dire des paroles blessantes ou non. En fait à cause de sa rage, il se disait que ça vallait peut-être pas le coup d'aider quelqu'un qui n'avait plus ni fierté ni rage de vivre. C'était encore un de ses coups de têtes mais il reprit son calme et garda tout de même un peu de patience. Il passa sa main dans ses cheveux blonds puis reposa sa tête contre le grillage en un léger fracas de celui-ci. Il regarda les nuages dans le ciel, ferma quelques seondes les yeux et respira profondément pour reprendre son calme.

[HJ: Désolé du retard, j'ai eu un big manque d'inpi jusqu'à ce soir et puis j'ai eu quelques problèmes de paresse ><. Hontoni Gomen !]

Yelle écoutait attentivement ce que le jeune homme lui disait. Elle fit surtout attention au ton qu'il lui portait. Il criait envers elle, mais elle savait tout ça, elle savait que ses parents voulaient son bonheur, mais elle, elle ne pouvait voir du bonheur sans ses parents, ils représentaient trop aux yeux de Yelle. C'était sa seule raison de vivre, il ne pouvait pas la comprendre s'il n'avait pas vécu ce qu'elle avait vécu... C'était impossible de comprendre, Yelle en avait marre de se faire rabaisser, déjà qu'elle en avait plein le dos des profs, en plus Keitaro s'y mettait. C'était de trop... Yelle sentait la rage qui montait en elle, elle allait exploser, elle essayait de se contenir, elle respirait lentement et fortement comme le jeune homme, mais elle n'arrivait pas à se contenir. Elle se leva d'un bond, puis prit le jeune homme et le mit en face d'elle, puis elle lui dit sur le même ton que Keitaro avait eu à son égard :

" Tu vas arrêter un peu de m'enfoncer, tu crois que ça m'amuse d'être comme ça ! Tu n'as surement pas vécu ce que je vis en ce moment, alors me fais pas la morale, okay ? Mes parents, je sais ce qu'ils veulent, seulement moi ce que je veux, c'est vivre heureuse, mais je ne peux pas sans mes parents ! J'en ai marre d'être enfoncée par tout le monde en permanence, je sais ce qu'il m'arrive, tu peux ne pas me croire, mais sache que tout ce que je t'ai dit c'est vrai ! Je sais ce que tu te dis ! Je suis débile, ignorante de ce que la vie peut m'apporter, elle m'a rien apporté la vie, elle 'a tout pri, ce qui est tout à fait le contraire ! Je sais que j'énerve tout le monde, je les effraye même, tellement je suis malade, mais regarde Keit', comment veux tu que j'avance comme ça ??... "

Yelle enleva ses épaisseurs, elle était toujours en pantalon, mais elle avait enlevé son pull, et son tee shirt, elle ne portait plus qu'un soutien gorge. On voyait tout son squelette, trachée, côtes, on les voyait très distinctement, elle ressemblait vraiment à un cadavre hyper maigre de la Seconde Guerre Mondiale, les déportés. On croyait vraiment qu'elle en était une. Elle regarda Keit' dans les yeux, pleins de rage et de trsitesse à la fois. Yelle lui dit doucement :

" Regarde moi bien Keitaro, je ne suis pas normale, je ne suis qu'un squelette, mon cas est grave, et personne n'y pourra y changer quelque chose... Je suis trop faible, c'est un fait... Regarde le squelette que je suis... "

Yelle se tourna doucement sur elle même... Elle prit la main de Keit' et la posa sur ses cotes, elle la promenait sur tout son corps. On ne sentait de que des os, et une léger voile de peau, mais vraiment un léger voile. Yelle avait perdu ses parents, mais en plus elle avait perdu tout sens de vivre. Elle ne savait plus ce que c'était, tellement elle était proche de la mort... Vivre était pour elle un mot qui s'était définitivement effacé de sa mémoire... Yelle regarda Keit' avec toute la tristesse qu'elle avait en elle.. Toute sa tristesse, tout ce qui la hantait, la détruisait de l'intérieur, tout cela elle fit passée à Keit' à travers son regard...

( c'est pas grave je t'en veux pas ! ;) bon désolée, je me suis un peu lachée aussi enfin bon voilà, j'espère que c'est bien :D )

Keitaro se retrouva en face de Yelle maintenant lancée à pleine puissance. Il n'imaginais pas qu'elle puisse s'énerver autant enfin après ce qu'il lui avait dit sans le vouloir, ça ne l'étonnait pas tellement en fin de compte. Il la regarda dans les yeux et écouta ce qu'elle avait à lui dire les mains dans les poches. Il voyait dans son regard et ses paroles une adolescente surement en manque d'affection peut-être, mais sûr en manque de ses parents. Enfin vous allez me dire que c'est ce qu'elle dit depuis de tout à l'heure et que si c'est seulement maintenant qu'il le remarque c'est qu'il est vraiment baka mais peu importe. Il continuait de la regarder sans montrer trace d'émotions. En même temps il ne savait pas quoi pensait de tout ça et comme elle l'avait dit, il ne pouvait pas comprendre alors à quoi bon trouver une solution à tout ça.

D'une seconde à l'autre, Yelle se déshabilla devant le jeune dans le but de lui montrer à quoi son corps en était réduit. Keitaro n'osa pas la regarder, n peu gêné va-t-on dire, jusqu'à ce que Yelle, dans sa folie, prit sa main pour la poser sur son corps. Keitaro regarda alors le visage triste de la dépressif et sentit clairement les os de celle-ci sous ses doigts. Le peu de chair se faisait énormément sentir et d'après lui, c'est pas elle qui risquait de se faire bouffer par un ours. Enfin bref. Au bout de quelques secondes, il en eut assez en quelques sortes et retira sa main du ventre de Yelle. Il ramassa le tee-shirt et le pull par terre et les tendit à Yelle en lui parlant calmement.

- Rhabille-toi ... tu te fais du mal.

Keitaro se tourna quelques instants le temps qu'elle se rhabille. Ok c'était un peu inutile puisqu'il l'avait vu mais c'était preuve de politesse au moins. Il se retourna vers elle et la regarda quelques secondes. Il se posait en fait une question et voulait essayer de lui poser. Il ne s'attendait pas à une réaction particulière de sa part et connaissait déjà la réponse mais décida de tout de même tenter le coup.

- J'aurai juste une question ...

Cette fois-ci il n'était plus aussi bavard qu'il y a quelques minutes et pourtant, pour lui, ses paroles voulaient dire beaucoup à la fois. Avant de lui poser cette fameuse question, il garda son regard plongé dans le sien quelques secondes.

- ... Admettons que tu ne te suicide pas ... Est-ce que tu préférerais surmonter cela seule ou avec quelqu'un, autre qu'un médecin ou truc dans le genre ?

Il savait déjà ce qu'elle allait lui répondre mais ne rajouta rien. Au fond il ne voulait que l'aider mais si elle refusait alors tampis, il abandonnerai. De toute façon elle lui avait bien fait comprendre qu'il ne pouvait rien faire pour elle et qu'elle préférait encore être coupée de la société. Si c'était vraiment ce qu'elle voulait, alors Keitaro n'aurait aucun problème exaucer ses voeux. Son sac sur le dos et c'est bon il pouvait disparaître et la laisser tranquille. Comme on peut le constater c'était pas très compliqué. Keitaro se tourna alors vers son sac et garda son regard posé dessus près à aller le chercher. Quelques pas et il en avait finit avec cette histoire.

Keitaro avait gardé le regard fixe sur son sac posé contre la grille et regarda après l'horizon en écoutant ce que lui répondait Yelle. Il ne s'attendait qu'à une brève réponse mais celle-ci se changea en une plus longue explication. Le garçon, sur le coup, fut étonné de sa réponse. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle change d'avis après ce qu'elle lui avait dit et pourtant il ne bougeait pas en attendant qu'elle ai finit ce qu'elle avait à dire. Lorsqu'elle eu finit, Keitaro tourna lentement sur lui-même pour regarder Yelle, un sourire en coin.

- Alors j'espère pour toi que tu n'as pas fait le mauvais choix. Mais en attendant ...

Avant de finir sa phrase, Keitaro se dirigea vers son sac, le prit par une des bretelles et en sortit le fameux sandwich de tout à l'heure. Il se dirigea vers sa nouvelle petite protégée et lui tendit la nourriture.

- ... Tu va dire que je suis chiant mais je te prit de manger un peu. Tu va me dire que t'arrive pas à mâcher comme tout à l'heure mais si on essaye pas, on peut pas y arriver. Tu va pas me dire que t'aime bouffer de la purée tous les jours et sent moi cette bonne odeur de sandwich tout frais ... Mmmh.

Keitaro commençait déjà à l'embêter juste pour détendre l'atmosphère en lui passant plusieurs fois le sandwich sous le nez. Elle allait surement mal le prendre mais cela le faisait rire. Il reprit son sérieux en lui tendant toujours le sandwich et en haussant les sourcils comme pour lui dire de le prendre. Après ça, il ferma son sac, mit une des deux bretelles sur ses épaules et fourra sa main droite dans sa poche. C'est à ce moment là qu'il se rendit compte qu'il avait oublié de lui rendre le couteau de son père. En fait, fallait-il vraiment qu'il lui rendre après ce qu'il s'était passé ? Ben aller, après tout si elle a bien voulue de son aide c'est surement qu'elle allait se calmer sur le point suicide. Il sortit l'objet de sa poche et le tendit à Yelle.

- Ah ! N'oublie pas ça si il est si précieux pour toi. J'espère pouvoir te faire confiance.

Le temps passait vite et il était peut-être temps qu'il s'en aille sauf si Yelle ne voulait pas être seule. Selon Keitaro, il fallait peut-être qu'elle se remette de ses émotions.
Il écarta quelques mèches de cheveux devant ses yeux et la regarda en souriant légèrement.

- Je crois qu'il est temps que je te laisse, le temps passe et puis je vais pas pouvoir rester en permanence avec toi je pense mais si t'as besoin de quelque chose t'auras qu'à venir me voir et puis on se verra bien régulièrement je crois.

Keitaro s'avança de quelques pas et s'arrêta juste à côté de Yelle.

- Au fait, tu peux garder le tee-shirt, maintenant j'en aurai plus besoin vu l'état dans lequel il est. Allez, à la prochaine, dit-il en lui faisant un petit signe discret et en souriant.

Quelques secondes avant, il avait mentionné le tee-shirt qu'il avait utilisé pour entourer la plaie de la jeune fille. Au départ blanc, le voilà retrouvé tâché de tâches rouges correspondantes à du sang. Il n'était plus utilisable et la blessure en avait peut-être encore besoin jusqu'à avoir un bon soin alors ça ne servait à rien qu'il le reprenne.
Après avoir dit au revoir à Yelle, Keitaro s'éloigna plus lentement qu'il n'était arrivé en soupirant légèrement. Maintenant il était temps qu'il trouve comment lui redonner goût à la vie. Ca allait être difficile et il le savait bien. Un boulot de Titan c'est sûr mais ne nous décourageons pas en espérant qu'elle y mette du sien sinon ça ne servirait à rien.

( Il esy terminé, je vais laisser le suspens, j'en fais un autre part, je te donne le lien dès que je l'ai fini ! ;) )