Retour aux Sources.[PV Ichigo]

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Dimanche. Un jour banal. A Shokuboo comme ailleurs. Un jour de repos pour les élèves. Un jour où ils n'avaient pas à travailler. Un jour où ils pouvaient glander, jouer aux jeux vidéos, sortir .. Et plein d'autres choses. Pourtant, une âme en peine, elle, détestait le Dimanche. Les élèves n'étaient pas dans les salles de classe, mais bondaient les allées, les chambres, le salon de détente, la cour. Alors, la belle Ombre décida de se cacher. Dans un lieu presque jamais fréquenté. Pour être tranquille et pas dérangée.

Personne ne se douterait qu'elle serait là. Personne ne viendrait l'embêter. Pas alors qu'elle était en tête à tête avec son Monstre adoré. Pas alors qu'elle caressait les crocs de son ami fidèle. Là, assise près de lui, à lui procurer bonheur tant et si bien qu'il en chantait, elle était comblée. Rien n'était mieux que d'entendre la mélodie qu'elle avait inventée il y a de cela déjà un an, dans cette même salle. Ce vieux piano à queue l'avait inspirée dès le départ. Quelque chose dans sa vieillesse le rendait imposant. Elle respectait cet objet comme un être à part entière. Elle se sentait vivre à travers la mélopée, enveloppée dans un monde parallèle, doux, cotonneux. Elle aurait voulu y vivre éternellement. Mais la fin de complainte venait toujours cesser ce joli rêve. Et la femme lâcha l'instrument des doigts. Ses bras retombèrent contre son corps, elle sentit contre son avant bras, la forme prononcée de son révolver. Elle avait froid, très froid. Pourtant, même cette pièce était chauffée, et pas qu'un peu. Rien à faire cependant. La peau de Sharwyn semblait glacée.

Faux. Elle était au contraire en nage complète. Une fièvre si prononcée qu'elle en avait les joues rouges, les yeux vitreux, les lèvres violacées. Le teint blême, aussi. Ses cheveux collaient à son front, tant ses sueurs froides étaient violentes. Elle était brûlante, de partout. Mais elle était glacée de l'intérieur. Quelque chose, dans son ventre, se tordit. Elle gémit et serra les mâchoires pour s'empêcher de vomir. Rien ne comptait plus que d'oublier cette affreuse maladie qui la pompait depuis trois jours. Aucun remède. Rien. Sauf le Piano. Il l lui faisait oublier tous ses maux.

Alors lentement, elle reposa ses doigts sur les notes. Elle caressa de nouveau l'ivoire et l'ébène brillant, une flamme infime tremblotant dans ses yeux. Flamme d'espoir. Que cette douleur affreuse s'arrête enfin. Elle n'en était qu'au milieu de sa complainte, lorsque les vertiges et la douleur intense qui tiraillait ses entrailles ne redoublèrent. Elle s'afaissa sur le piano, provoquant un bruit sourd, qui coupa net la douce mélodie qu'elle jouait. Ses yeux se levèrent vers le plafond, elle cligna des paupières. Rien n'était pire que de ne pas distinguer le haut du bas. Sharwyn se crut au plafond, un instant. Elle crût qu'elle allait retomber sur le champ par terre, là haut. Enfin, en bas. Enfin, son haut, pour elle. Enfin bref, elle ne savait plus.

Ses maigres forces lui servirent à supporter la douleur qui l'étreignait. Ses jambes tremblantes lâchèrent prise sur le sol. Elle s'effondra à terre dans un bruit mat et sourd. Au bord de l'inconscience. Avec une fièvre de cheval.

La petite fille restait là, prostrée, incapable de jouer de nouveau, coincée, piégée dans ce monde qu'elle reniait et dont elle avait honte. Sa robe fine, en soie légère, d'un blanc immaculé, laissait entrevoir son corps parfait, mais pâle comme la mort. Recroquevillée sur elle même, à même le parquet grinçant, son corps entier luisant de sueurs froides. Elle n'attendait plus rien. Rien ni personne. Et pourtant ..

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Et pourtant … j'avais beau tout faire pour rendre son coin douillet au possible, il fallait toujours qu'il sorte dehors. Surtout s'il faisait pluvieux et boueux. Ah, il adorait ça le coquin ! Mais pas moi ! Après, c'est moi qui devais nettoyer ses saletés partout dans la salle. Ne se rendait-il donc pas compte de tout ce que je devais faire pour le couvrir, le cacher ? Non, évidemment qu'il ne s'en rendait pas compte … vu que c'était un chat. Un stupide chat, d'ailleurs. D'où son nom : bakaneko. Aucune originalité, je sais et j'assume. De toute façon, personne ne connait Bakaneko, mis à part Sara que je n'ai plus vu depuis des lustres.

Aujourd'hui, c'est dimanche. Le meilleur jour pour aller rendre visite à ce stupide, mais ô combien adorable, chaton. J'avais pris avec moi une petite boite de thon. Juste pour lui faire plaisir, pour une fois. C'est pas tous les jours qu'il a droit à du thon … Heureusement que j'avais deux amies aux cuisines, qui pouvaient me fournir de la nourriture pour ce petit démon. Elles non plus n'avaient pas résistés à ses yeux brillants.
J'allais donc tout guilleret vers la vieille salle désaffectée. Ma petite activité secrète … mais au moment où j'arrivais à proximité de la salle, j'entendis un grand « BLONG » retentir. Surement ce stupide chat qui marchait sur les touches de ce vieux piano. A peine formulais-je cette pensée dans mon esprit qu'une boule de poils courut à toute vitesse dans ma direction. Surpris, je voulus faire un pas de côté pour l'éviter mais évidemment, l'animal me fonça en plein dans les jambes et je m'étalai de tout mon long.

- Bakaneko ! Espèce … d'imbécile ! Reviens ici tout de suite ! Qu'est-ce qui te prend de détaler co...

Mais je ne terminai pas ma phrase, mon attention détournée par un bruit sourd venant de derrière la porte à moitié ouverte. Là, ça ne pouvait plus être Neko. Qu'est-ce que c'était alors ? Je me relevai prudemment, avançai silencieusement. Je regardai par l'ouverture de la porte et là je la vis … Cette créature blanche et lumineuse, gisant allongée sur le sol. On aurait dit un fantôme … La plupart des élèves auraient détalés à l'idée qu'un fantôme puisse se trouver à à peine cinq mètres d'eux. Mais pas moi, les trucs morbides m'attiraient, sans que je sache exactement pourquoi. J'entrai dans la pièce et une fois que je me fus accommodé à la lumière – plutôt sombre – de la pièce, je pus constater que la « créature » respirait. Et que je connaissais cette silhouette qui semblait se tortiller sur le sol.

- Sharwyn !

Mon cœur fit un grand bon dans ma poitrine, remontant jusque dans ma gorge et descendant jusque dans mon estomac. Sharwyn … ça faisait plusieurs mois que je ne l'avais plus vue. Je fus à la fois content et surpris de la voir. Je me précipitai vers elle et la mis sur le dos, une main calant sa nuque sur mes genoux.

- Sharwyn … ma belle, qu'est-ce que tu as ?

Je mis une main sur son front … brûlant. Elle avait une fièvre carabinée, tout son corps était recouvert d'une fine pellicule de sueur.

- Tu m'entends ? Je … je vais t'amener à l'infirmerie …

J'étais un peu perdu. Je n'avais jamais vu quelqu'un aussi mal en point. Elle avait l'air si faible … j'avais peur de la casser.

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La femme tressaillait de tout son long, se recroquevillant sur le parquet pour tenter d'atténuer la douleur. Rien à faire. Ses tempes tambournaient, et sa chanson se tordait dans son esprit en une mélodie lancinante et atroce. Son estomac la lançait étrangement. Instinctivement, elle cala ses deux mains à plat sur son bas ventre. Il se tortillait, maintenant .. La belle lâcha un grognement en entendant la porte s'ouvrir en grinçant. Si elle aurait pû, elle aurait aboyé pour qu'on la laisse seule. Mais aucun son ne sortit de ses lèvres frémissantes. Elle ne plus qu'accuser le coup, sourcils froncés, avant d'entendre vaguement un homme prononcer son nom.

Qu'un seul homme ose encore la toucher .. Même mal en point comme ça, elle ne se laisserait pas faire. Roulant des yeux fous, elle entendit l'homme s'engouffrer en vitesse dans la salle. Les mains délicates contre sa nuque la firent frémir, mais sentir des mains fraîches comparées à sa peau, cela lui fit du bien. Elle eut un léger soupir de contentement, osant enfin regarder l'homme qui venait de caler son pauvre crâne contre ses genoux joints.

Elle n'en crut pas ses yeux. Oui, ça ne pouvait être que cela. Une simple hallucination. Sa respiration était faible, son regard vitreux, mais elle voulut y croire. Sa main se tendit vers le plafond, et vers le visage d'Ichigo par la même occasion, ses lèvres tremblant sans oser laisser aucun son sortir de sa gorge. De légères larmes, de joie et de douleur mêlées, vinrent poindre à ses yeux, alors qu'elle touchait du bout des doigts la courbe fine du menton du brun. Ce dernier posa une main inquiète sur le front brûlant de la belle. Elle tressaillit, et son bras retomba mollement le long de son corps embrasé. Elle comprit l'essentiel de ce qu'il dit ensuite. Rouvrant des yeux apeurés, terrorisée, elle lâcha un petit cri de peur, avant de murmurer d'une voix faible, sa respiration sifflante n'arrangeant rien

"Nan .. Pas l'infir .. Pas .. J'veux pas .. Y aller .."

Ses doigts tressaillirent, elle les laissa s'agripper aux vêtements d'Ichigo. Ses hoquets de peur et de douleur s'évanouirent alors que la fatigue prenait le pas sur sa conscience. Ses doigts lachèrent doucement prise, et ses yeux se fermèrent lentement. Sa douleur avait cédé la place à un sommeil comateux. Elle respirait faiblement, inconsciente, instinctivement pelotonnée comme Bakaneko aurait pu l'être, contre les jambes d'Ichigo.

[Tain, ca sent la fin de semaine ça <_<]

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Tout son corps tremblait entre mes mains, je ne savais pas ce qu'il fallait faire avec quelqu'un qui avait de la fièvre. Je retirai la veste que je portais et lui enroulai autour des épaules tandis qu'elle marmonnait des paroles incompréhensibles. J'approchai mon oreille de sa bouche.

« J'veux pas .. Y aller ... »

Ce fut tout ce que je compris. Bon. Elle ne voulait visiblement pas aller à l'infirmerie. Évidemment, elle ne faisait jamais les choses simplement … Je soupirai. Bon déjà, l'allonger quelque part. Coup de bol, il y avait un vieux divan pas loin – un endroit de prédilection pour Bakaneko.
Je déposai délicatement la tête de Sharwyn sur le sol pour pouvoir aller arranger le divan – il fallait le dégager de quelques caisses. Je trouvai une vieille couverture et la mis sur le divan pour que les ressorts ne blessent pas le dos fragile de la jeune fille.

Je revins la prendre et la soulevai sans difficulté. C'était surprenant comme elle pouvait être légère. Je la déposai doucement sur le divan et la recouvrai de ma veste. Je la regardai, inquiet. Que pouvais-je faire pour l'aider ? Soudain, un souvenir lointain remonta à la surface … L'image d'une mère recouvrant le visage de sa fille d'un gant mouillé. Je me redressai d'un bond.

- Sharwyn, surtout ne bouge pas ! (Mais comment aurait-elle pu bouger ?) Je reviens tout de suite !

Sans attendre sa réponse – vu qu'elle était incapable de répondre – je détalai. Je courus jusqu'à ma chambre qui se trouvait – ô miracle – au même étage. J'entrai avec fracas, mais heureusement mon colocataire n'était pas là. Je me saisis d'un gant de toilette, d'une bassine et sortis tout aussi rapidement que j'étais entré. Je revins dans la vieille salle à peine cinq minutes plus tard. Je savais où se trouvait le robinet et allai remplir ma bassine. Je revins ensuite m'installer près de la belle et m'agenouillai à ses côtés. Je mouillai le gant et le posai avec douceur sur son front. Elle eut une petite réaction quand le gant froid recouvrit sa peau mais c'était tout ce que je pouvais faire pour elle. Je passai ma main sur son visage trempé. A moitié agenouillé et affalé sur le divan, je lui pris la main et collai mon visage en fermant les yeux …

Je manquai de m'endormir à plusieurs reprises mais le souci de rincer le gant me maintenait éveillé. Après ce qui me sembla des heures, j'eus l'impression que sa fièvre commençait à baisser. Je ne savais pas quelle heure il était mais au moment où je reposai mon visage sur ma main, je m'endormis aussitôt.

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Inconsciente, elle sentit néanmoins toutes les attentions du brun à son égard. Son cœur était léger de se savoir enfin en sécurité. Oui, peut être avait il changé, pendant tous ces mois, peut être avait il rencontré la femme de sa vie, peut être avait il mûri, ou décidé de passer sa vie comme elle, Colombe Libre et sans lois. Sharwyn se contrefichait de tout ça. Quoi qu'il soit devenu, il y avait toujours une part de lui qui resterait son Ichigo. Un pincement au coeur succéda à ces douces pensées. L'homme venait de la laisser sur le parquet froid, seule. Elle fronça des sourcils, les yeux toujours clos. Le bruit vague d'objets que l'on envoie valser se fit entendre. Puis elle entendit les pas, les vibrations contre son corps, du sol fragile.

Les mains sous ses omoplates et sous ses genoux, elle se sentit happée hors du sol sans aucune difficulté. Il était vrai qu'elle était étonnamment légère, mais elle avait presque oublié qu'Ichi', sous ses airs de gringalet, avait des muscles fins et terriblement bien dessinés, qui lui donnaient un semblant de force de petit colosse. Dans un petit soupir de douleur, elle se laissa déposer sur le sofa. Sentir la veste autour de ses épaules lui gorgea le coeur de reconnaissance. Puis il disparut, réellement cette fois ci. Elle ne sentait plus sa présence dans la pièce. Se tortillant, elle fit tomber la veste du brun à terre, bredouillant et bégayant son nom en geignant

"Ichi' .."

Ses boucles grossières collaient à son cou et à sa poitrine, sa nuque était moite. Entendre les pas vifs de l'homme qui revenait la soulagèrent. Un instant, elle avait osé croire .. Qu'il ait pu partir ainsi.

La fraîcheur de l'eau qui coula de son front le long de ses tempes, lui ôtèrent un soupir profond de soulagement. La douleur s'était brusquement estompée, laissant juste la femme se battre contre une température élevée. Sharwyn fut surprise de remarquer que, pas une seule fois, Ichigo ne faillit à sa tâche. Des heures durant il s'occupa d'elle, rafraîchissant le gant de toilette dès que la belle l'avait fait cuire. Ce n'est que vers Minuit que la fièvre cessa enfin. La femme ouvrit les yeux lentement, voyant flou au départ.

Puis, clignant des yeux, elle distingua le beau visage de l'homme. Un sourire discret vint tordre son visage encore un peu durci par la douleur, alors qu'elle remarquait qu'il s'était endormi à son chevet. Voulant se redresser, elle se rendit compte qu'une de ses mains était logée dans celle d'Ichigo. Elle resserra sa prise avec douceur, tendant son autre main vers le visage du bel endormi. Son sourire s'élargit, alors qu'elle se mordait doucement les lèvres.

Elle, la méchante. Elle l'avait abandonné. Des mois durant. Sans nouvelles. En l'ayant laissé seul avec cette fichtre idée dans la tête qu'elle faisait partie d'un gang affreux. Et maintenant, qu'elle revenait, sans même oser le revoir, et qu'il la trouvait là, à l'avoir évité tout ce temps .. Elle fut touchée de voir que la rancœur qu'il devait avoir n'était pas encore présente. Sharwyn savait néanmoins qu'il faudrait qu'elle s'explique. Elle se demanderait si Ichigo goberait ses mensonges.

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Je dormais paisiblement, tout du moins aussi paisiblement que l'on pouvait dormir à moitié affalé sur un divan dont la qualité n'était plus à douter. Mon sommeil était troublé de ces étranges rêves sans queue ni tête que l'on fait dans un demi-sommeil. Ils mélangeaient des images de ma première rencontre avec Sharwyn, avec quelques modifications, puis surgissaient dans mon esprit un groupe d'homme masqués prêts à cambrioler une banque où il se révélait que je travaillais. Je me réveillai en sursaut, à moitié en raison de l'angoisse que provoqua mon rêve, et à moitié par la main douce de la belle sur mon visage. Je la regardai, surpris, vaguement désorienté avant de me rappeler ce que je faisais là.

Alors le reste de mes pensées, de mes souvenirs remontèrent à la surface. Je me rappelai du fait que je ne l'avais plus vu depuis des mois, qu'elle ne m'avait donné aucune nouvelles et que tout ce que j'avais appris d'elle était qu'elle faisait partie d'un « gang ». Difficile de ne pas penser aux LP d'ailleurs mais je ne voulais pas l'envisager dans cette organisation … loufoque. Je poussai un soupir et retirai ma main de celle de Sharwyn, lui lançant un regard un peu blessé sans m'en rendre compte.

- Salut … ça fait longtemps …

Je vérifiai aussi sa température. Elle avait un peu baissé, tant mieux. Je remarquai que ma veste était tombée. Je la ramassai et la remis sur elle, le tout en silence. Tout à coup, je ne savais plus quoi dire ni quoi faire. Je perdis complètement mes moyens, je ne me sentais pas capable de supporter son regard … et j'avais aussi peur d'entendre ce qu'elle allait dire, mon cœur s'en serra d'avance.

Je lançai un bref regard à Sharwyn, attendant qu'elle dise quelque chose ...

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La femme se doutait bien qu'il lui poserait des questions, que son bonheur de l'avoir retrouvé serait éphémère. Elle savait bien qu'il allait se fâcher, qu'elle devrait mentir, qu'elle s'énerverait sans doute. Oui, elle savait tout ça. Mais elle espérait que ce moment qu'elle redoutait arriverait bien plus tard que prévu. Raté. A peine eut elle effleuré la pommette de l'homme, qu'il se réveilla en sursaut. Elle le regarda, avec douceur, et le premier geste qu'il effectua fut de retirer sa main de celle de Sharwyn. Geste symbolique qui serra le cœur de la belle. Elle fronça des sourcils, reculant un peu sa propre main. Apparemment, le temps des explications viendrait plus tôt que prévu. Un petit soupir s'échappa de sa gorge, alors qu'elle lâchait le visage de l'homme de son autre main. Elle lut dans le regard d'Ichigo de la douleur.

Elle resta pourtant très calme lorsqu'il parla. Pendant qu'elle buvait ses paroles, en silence, ses mirettes se teintèrent d'un bleu nuit profond, mais sans étoiles. Pas comme le ciel qui s'étalait au dessus de Shokuboo en cet instant précis. Lorsqu'il eut fini, elle croisa son regard, et y lut de l'inquiétude. Il avait beau avoir tenté de détendre l'atmosphère, il était évident que le cœur n'y était pas. Elle voulut répondre, mais il fut plus rapide. La main experte et protectrice sur son front tiède la fit frémir, et elle voulut croiser le regard du brun, sans succès. Ce dernier évitait soigneusement de croiser ses pupilles. La femme baissa le regard. Ce dernier tomba sur leurs mains, presque jointes, si près l'une de l'autre, sans pour autant oser se toucher et s'étreindre. Un triste sourire peignit sa face épuisée et blême, alors qu'elle fermait les yeux. Elle sentit à peine la veste reposée sur ses épaules. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, le brun l'observait enfin. Il était sans doute temps pour elle de s'expliquer. Certes. Elle allait le faire. Mais pas avachie comme ça.

Lentement, elle se redressa sur son séant, et laissa ses plantes de pied toucher terre, alors que ses jambes interminables et nues épousaient la forme du sofa. Ces dernières étaient légèrement écartées. Avec douceur, elle tendit les bras, sans jeter un seul regard à Ichigo, et alla ensserrer ses épaules. Là, elle l'attira contre le divan avec lenteur, sans un mot. Lorsqu'elle sentit contre ses genoux les côtes du jeune homme, un léger soupir s'échappa de sa gorge. Elle serra ses mollets contre les flancs du garçon, relevant sur lui un regard grave. Ne lâchant pas ses épaules, elle laissa le silence les envahir encore quelques temps, avant que ses lèvres ne frémissent doucement. Lentement, son regard autrefois euphorique éteint, elle murmura d'une voix très douce, comparé à ce qu'elle pouvait lui dire avant

"Tu ne peux rien savoir, mon joli. Saches juste que je n'ai jamais rien fait dans le but de te nuire."

Ses jambes firent un peu plus pression sur le corps musclé de l'homme. Elle ne voulait plus le laisser partir. Elle avait été trop longtemps absente. D'un autre coté .. Elle lui avait fait beaucoup de mal, et .. Elle se demandait si cesser de le voir pourrait faire en sorte qu'il ne souffre plus jamais par sa faute. Ses jambes desserrèrent leur étreinte, et elle baissa lentement un regard morne et triste. Ses doigts glissèrent sur les épaules d'Ichigo, avant de retomber mollement sur ses cuisses nues, sans qu'elle ose plus jeter un seul regard à son ancien amant.

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L'atmosphère me parut lourde, presque suffocante. J'avais l'impression qu'une bombe allait bientôt exploser et que tout le monde retenait son souffle en attendant cet instant fatidique. Je me laissai faire par la belle parce que je ne savais rien faire d'autre en sa présence. Son corps, son visage, ses lèvres, son odeur, tout me rendait fou chez elle et me faisait perdre le sens de mes pensées. Je me laissais faire, pantin aveugle que j'étais.

Je sentis ma poitrine s'appuyer contre ses jambes fines, que je trouvais si parfaite. Je retins un nouveau soupir même si je ressentais le besoin de sortir quelque chose de moi … quoi donc ? Mon amour pour elle ? Mais … la véritable question était : est-ce que je n'ai jamais été amoureux d'elle ? N'ais-je pas plutôt été hypnotisé par sa voix sensuelle et ses yeux profonds qui semblaient cacher quelque mystère ? Je pensais à tout ça pendant qu'elle, sans que je le sache, s'inquiétait de ce qu'elle allait me dire. Si nous n'avions pas été séparé depuis si longtemps, on aurait pu croire assister à une rupture.

Soudain, ses mains délicates accrochèrent mes épaules pour attirer mon attention à elle. Mon regard croisa le sien et cette fois je restai accroché. J'attendis, à la fois impatient et inquiet, je voulais qu'on en finisse une bonne fois pour toute. J'en étais presque à souhaiter qu'elle me dise « Ne t'occupe plus de moi, va-t-en et ne reviens jamais ». En fait, je m'attendais à tout sauf à ce qu'elle me dit …

« Tu ne peux rien savoir, mon joli. Saches juste que je n'ai jamais rien fait dans le but de te nuire. »

Ma réaction dut en surprendre plus d'un, c'est-à-dire moi en plus d'elle. Je me relevai brusquement, repoussant ses mais qui retombaient déjà et des sentiments d'agacement, de colère et de frustration m'envahirent. Je la rejetai cette fois, mis une distance de deux, trois pas entre nous. Je me retournai vers elle, furieux.

- J'en ai assez ! Assez ! Sharwyn, arrête de me prendre pour un jouet, arrête avec tes mystères ! J'en ai assez !

Je tournai en rond, en essayant en même temps de clarifier ce flot de sentiments qui montait en moi. Je m'assis sur le siège du piano, me relevai, fis trois pas pour me rasseoir sur le siège. Appuyé sur mes genoux, je la regardai furieusement.

- Pourquoi, mon dieu, pourquoi ne puis-je pas faire partie de ta vie ?! Pourquoi joues-tu, disparais-tu comme ça sans jamais me donner d'explication ? Ne suis … ne suis-je pas digne de confiance ?!

Je pris le temps de reprendre ma respiration, le temps pour elle de répondre … Finalement, c'était moi la bombe.

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Elle s'attendait à tout, sauf à une telle réaction de la part du brun. Ses yeux s'écarquillèrent brièvement alors qu'il se levait pour lui échapper, et instinctivement, elle ramena ses bras contre sa poitrine, comme pour se protéger de coups qui ne viendraient pourtant pas. Il devrait. Il devrait la frapper. Elle ne méritait pas mieux.

Son cœur était lourd dans sa poitrine, elle le sentait se tordre de douleur, elle entendait sourdement les sermons de son Adonis. Alors il croyait réellement qu'elle jouait avec lui. Alors qu'il était sans doute le seul à pouvoir l'approcher si près sans qu'elle morde, le seul avec qui elle parlait avec tendresse, le seul qui acceptait la chaleur presque trop brûlante de sa peau d'Homme. Elle décolla d'un geste nerveux les quelques boucles trempées contre sa nuque, les yeux mi clos, fixant le sol d'un regard atterré. Qu'avait elle espéré ? Qu'il dise amen à de telles explications ? Elle eut un léger soupir, déglutissant avec peine. Sous la plante de ses pieds, les vibrations des pas vifs du brun dans la pièce. Il semblait tourner, comme une bête en cage. Devant une proie qu'il se refusait à mordre.

Non, il n'était pas un jouet. Loin de là. Il était un être différent, qui avait su la toucher par les efforts et la patience qu'il avait à son égard. Elle le lui avait bien dit, pourtant. Avant de disparaître. Qu'elle voulait qu'il l'aime. Mais qu'il devrait pour cela accepter les "effets secondaires". Il parla de nouveau, et là la femme n'en put plus. Elle sentait qu'il était temps de parler, enfin. Lentement, elle se releva, ses jambes tremblant légèrement tant elle était faible et fatiguée. Ses cernes creusaient son regard terne et morne, triste. Son teint était fade. Elle se sentait mal.

"Si, tu es digne de confiance. Sans doute."

Quelques pas en sa direction, furtifs, presque inaudibles tant elle effleure avec douceur le sol craquant de la pièce. Elle passe sous la fenêtre, les étoiles brillent tant qu'elles font miroiter un instant la chevelure ambrée de Sharwyn. Elle arriva enfin devant lui, sans aucune peur, confiante, et sans hésiter, elle retira les coudes d'Ichigo de ses cuisses. L'air déterminée, elle se laissa tomber à demi sur lui, s'asseyant sur ses genoux tant bien que mal. Ses doigts allèrent se rejoindre dans la nuque du brun, qu'elle couvait à présent des yeux.

"Tu ES digne de confiance. Laisse moi juste le temps de m'en rendre compte."

Apposant sans peur son front contre celui d'Ichigo, elle se demanderait ce qui se passerait si l'homme la repoussait. Faire ces quelques pas avaient été déjà un exploit, elle savait que si maintenant il la lâchait... Elle tomberait dans le gouffre. Pour de bon. Il la pousserait dedans. Lui qui venait déjà de lui faire perdre l'équilibre ..

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O, comme je m'en voulais ! Je savais qu'elle était fragile, que je ne devais pas la brusquer. C'était de ça que venait mon sentiment de frustration : j'avais l'impression que je ne pourrais jamais tout à fait tout lui dire. Pourtant … il y a tellement de chose que je voulais lui dire ! Je voulais lui faire comprendre mon désarroi, ma peine … Le tristesse gonflait mon cœur, menaçait de déborder. En me liant avec elle, en ayant accepté ce que je n'aurais jamais accepté, je la laissais avoir un pouvoir sur le moi : le pouvoir de décider qui je serais. Ça, c'était mon sentiment d'être un pantin. Finalement, avais-je réellement raison de me plaindre alors que j'avais tout choisi moi-même ?

Sa voix mélodieuse résonna dans mon esprit. Elle me trouvait digne de confiance … Mais me disait-elle seulement la vérité ou essayait-elle simplement de m'amadouer ? Pouvais-je, moi, lui faire confiance ? Je n'en savais rien, je me sentais si perdu, là, maintenant ! Comment m'en sortir ? Qui pouvait m'aider, me donner la solution ? Je paniquais encore plus lorsque je la vis s'approcher de moi telle une ombre. Qu'allait-elle me faire ? Me gifler ? Non … rien de cela. Elle se posa simplement sur mes genoux. Je n'eus pas le loisir de la repousser, elle s'installait. Je me laissais faire, la mâchoire serrée, les joues rouges et le regard furieux fixé sur le sol. Son front contre le mien eut pour effet de calmer ma douleur.

- Sharwyn … Si tu sais que je suis digne de confiance, pourquoi ne me confies-tu rien ? Pourquoi disparais-tu sans rien dire ?

Cette fois, ma voix trembla. Je n'avais pas envie de pleurer … un homme ne devait pas pleurer, voilà ce qu'on m'avait toujours dit. Mais peut-être que parfois dans sa vie, il fallait parfois passer au-dessus de sa honte pour pouvoir mieux avancer.

- Sharwyn … tu m'as atrocement manqué …

Je pensai à ce que j'avais noté dans mon journal intime, journal dont elle était probablement la seule à connaître l'existence vu qu'elle m'avait surpris en train d'écrire dedans. Je me rappelai … J'avais eu peur ce jour-là qu'elle révèle toutes mes pensées à l'école. Je l'avais trouvée méchante et cruelle. Finalement, c'est peut-être depuis ce moment là qu'elle a une telle emprise sur mes sentiments …

Je l'enlaçai de mes bras, la serrai contre mon torse dans lequel mon coeur battait la chamade.

- S'il te plait Sharwyn, ne pars plus, ne m'abandonne plus …

Cette fois, les larmes avaient cédé le barrage et roulaient sur mes joues. Je levai mon visage et cette fois, sans attendre son consentement, plaquai mes lèvres contre les siennes dans un baiser brûlant.

[Ah là là, ça sent trop la fille qui lit plein de shojos =p]

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[Eh ben on est deux ! ^^]

Découvrez Mucc!

La belle jeta un regard triste au brun qui la gardait ainsi sur ses genoux. Elle se sentait légère, là, contre lui, ses jambes ne touchant même plus terre. L'écoutant attentivement, alors qu'elle lisait en lui qui fissurait sa carapace de colère, pour y trouver une sensibilité à fleur de peau. Elle se mordit doucement la lèvre, et répondit alors

"Parce que savoir tout de moi pourrait être dangereux pour toi .. Tu en sais déjà trop."

Sa main alla s'apposer contre la joue brûlante du brun qui déversait sans crainte ses émotions les plus profondes. Sharwyn sentit la fièvre lui revenir, et un instant d'égarement, ses paupières papillonèrent, mais très vite, elle reprit contenance, sentant les sanglots de l'homme naître, immobiles, dans les poumons d'Ichigo. Elle se sentait mal, si mal de le faire tant souffrir à cause de ses mystères.

Les mots du jeune homme se fichèrent dans son coeur qu'elle avait pourtant voulu éloigner de toute "menace" extérieure. Elle déglutit péniblement, écarquillant des yeux doux, réellement émue. Elle aurait voulu répondre "Moi aussi". Elle aurait pu, elle avait la force, la voix nécessaire pour. Mais rien ne sortit.

Elle se rappella tous les moments où elle lui avait fait du mal. Du début à la fin, elle avait été une vraie garce. Il avait de quoi croire qu'elle jouait, et le manipulait. Cela la terrassa. Les larmes montèrent, dangereusement, à ses yeux maintenant rosies d'exase. Violacées, ses iris était émerveillées. Attirée contre lui sans peur, elle écouta, éberluée, le coeur qui battait si fort, dans le torse d'Ichigo. Elle rentint son souffle, consciente de ses battements également plus rapides et puissants que la normale. L'homme enchaîna dans un murmure entrecoupé de sanglots. Même pas un ordre. Une supplication. Celle de ne plus jamais l'abandonner.

D'instinct, elle passa ses mains dans le dos du brun. Elle le serra, fort, si fort contre elle qu'elle aurait pu étouffer, et pourtant, un rictus, qui se voulait être un sourire, tordit sa face. Car pour la première fois depuis longtemps, elle se sentit vivre. Sa tête lui tournait étrangement. Son coeur tambourinait. Elle sentait perdre la notion du vide, du plein, du haut et du bas. De la gravité. La fièvre était revenue. Elle eut juste le temps de voir le visage du bel homme face au sien.

C'est sans aucune hésitatin qu'elle le laissa plaquer avec la force du désespoir ses lèvres contre les siennes, tièdes. Le contact la fit frémir, elle le serra encore plus, sentant ses propres larmes couler à l'unisson avec celles de son Aimé.

Leur baiser fut passionnel pour la première fois. Deux êtres imparfaits qu'un amour fragile liait mystérieusement. Et dans leur baiser, fragment d'éternité, la preuve de leurs sentiments résidait : quelques perles salées, petit bout de promesse, s'ajoutant à la satisfaction de leurs langues entremêlées.

[J'ai chialé en écrivant <_<]

Invité

[Mon dieu, c'est trop chou ! TwT On pourrait faire un shojo de leur histoire !]

Mon cœur battant à tout rompre résonnait dans mes oreilles et me coupait du monde. J'avais l'impression que j'allais éclater, tellement j'étais heureux de sentir que Sharwyn me rendait mon baiser de manière tout aussi passionnelle mais également parce que j'eus l'impression que je n'oserais jamais le rompre pour reprendre ma respiration et que j'allais finir par étouffer.

Pourtant, il le fallut bien. Lorsque je décollai mes lèvres des siennes, ma respiration était saccadée et j'eus du mal à me reprendre parce qu'étant un garçon … je vous passe les détails. Je repoussai alors gentiment la belle pour pouvoir me lever et reprendre mes esprits. Je pris trois longues inspirations avant de me tourner vers elle et de lui lancer un sourire maladroit. J'avançai prudemment vers elle car j'avais peur de mes réactions. Je lui caressai la joue avec douceur, mon sourire se détendant pour être plus doux. Je me penchai quelque peu pour que, cette fois, ce fut moi qui pose mon front sur le sien.

- Sharwyn … fais-moi confiance. J'espère qu'un jour tu oseras me parler de ton histoire, que tu me permettras d'en … d'en faire partie. J'aimerais vraiment pouvoir … t'aider … Enfin, comment dire ? Que si quelque chose aille mal pour toi tu puisses venir vers moi pour qu'on le résolve ensemble.

Je glissai lentement sur le sol pour être assis à côté d'elle et pouvoir poser ma tête sur ses genoux. Je poussai un soupir d'aise et j'attendis de voir ce qu'elle allait faire … ou dire. J'espérais qu'un jour proche, elle oserait me parler. Après tout, nous ne savions presque rien l'un de l'autre tellement notre « relation » avait des tendances mmh … compliquées à défaut d'autre mot.

Invité

Et le pire moment arriva, celui où ils durent se résoudre à se délier. Avec extrêmement de lenteur, elle se résigna à lâcher le brun, se relevant non sans mal, et chancelant de sa fièvre revenue. Déglutissant avec peine, elle tenta de se raccrocher à quelque chose, et seul le dos brillant de son piano à queue fut là pour l'empêcher de tomber de nouveau. Son bras était tendu, tremblant, la maintenant débout, en équilibre précaire. Une goutte de sueur perla à son front, mais un léger sourire errait sur ses lèvres. Il n'était pas parti. C'était le principal.

Enfin, il se tourna vers elle, et avança prudemment dans sa direction. Pas la peine de faire un dessin à Wyn' pour qu'elle comprenne les raisons de cette maîtrise de soi qu'il tentait d'acquérir. Depuis la dernière fois, où il avait failli abuser d'elle sans même s'en rendre compte, il était d'une prudence sans égale. Lentement, il apposa son front contre le sien, brûlant, et elle lâcha un soupir de soulagement sous la tiédeur qui émanait de la peau du Brun. Puis, il parla, longtemps. Elle l'écouta attentivement, sans pour autant oser poser son regard dans celui du brunot qu'elle trahissait sans oser lui avouer un amour qui ne brûlait qu'à moitié son cœur. Les yeux clos, elle accueillait les paroles de l'homme.

Ce gars était parfait. Vraiment. Chacun de ses mots semblait sorti d'un rêve. Et la belle aurait dû le remercier profondément pour de telles paroles réconfortantes. Oui, elle aurait dû.

Sharwyn rouvrit lentement les yeux, sentant ses pommettes se darder d'un rouge profond. Elle se mordit légèrement la lèvre, avant de soupirer avec douceur. Une once de froideur était arrivée dans ses mirettes. Reculant son front de celui de l'homme, pour lui épargner la brûlure de sa fièvre, elle murmura alors

"Personne ne sait. Et personne ne saura jamais."

Impassible. Sêche. Glaciale. Voila la voix utilisée par Sharwyn pour prononcer sa "sentence". Elle détourna les yeux, un frisson glacé s'emparant de ses reins. Elle baissa la tête, ses boucles collant contre ses épaules. Personne ne pourrait jamais l'aider à Les combattre. Elle était résolue à les exterminer seule. C'était son destin. Et Ichigo devait d'y tenir.

Invité

[Désolée, c'est assez rapide comme réponse !]

Sharwyn était une étrange fille pleine de mystères. C'est probablement cette partie d'elle qui me rendait si … obsédé. Je voulais la connaître et pour cela, je devais partir à la conquête des clés qui ouvriraient son âme pour m'amener un jour à la comprendre. Et c'était sûrement parce qu'elle était si mystérieuse qu'elle mettait autant à répondre à chacune de mes remarques. Quel supplice ! Je détestais ça ! Mais je m'y résignais, comme d'habitude … Parfois, j'étais comme de la plasticine malléable à souhait.

Sa réponse fut implacable et il était clair que je ne pouvais pas discuter ça. Mon premier réflexe fut d'être vexé. Mon corps « tiqua » sans que je puisse le contrôler et je fermai fort les yeux pour ne pas me laisser aller à ma susceptibilité. Je pris deux secondes pour me calmer, bien décidé à ne pas m'énerver contre elle, ça ne servirait à rien si ce n'est à la blesser. J'ouvris les yeux et plantai mon regard dans le sien. Je ne dis rien, j'avais pris ma décision : un jour, elle me parlera. Un jour elle me jugera digne de confiance. Un jour, ça arrivera. Mais je ne dirai rien car elle ne me croira jamais. Si elle n'y croit pas, je croirai pour deux. Je ne laisserai pas tomber cette fille. Je me redressai en lui tenant la main.

- Il vaudrait mieux que tu rejoignes ta chambre. Je suis désolé de te dire ça, mais tu as une tête à faire peur !

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