Le pseudo objectif rivé sur les deux brunes, Hlyn nota une mine songeuse chez la mère, ce qui attira un peu plus son attention. Cette dernière semblait ailleurs par moment, comme perdue dans ses pensées les plus secrètes. Et étrangement, la voir ainsi la rendait encore plus jolie ce qui ne manqua pas d'attirer un sourire chaleureux chez la fausse journaliste. Un sourire qui se changea en mince rire en repensant qu'en même pas deux heures, elle était passée d'élève à journaliste en passant par guide touristique et enseignante: tout un programme! Et notre reporter, bien qu'intriguée par ce que Keiko pouvait penser, revint vers Aeris qui venait de prendre la parole. Son sourire ne parvenait pas à disparaître en écoutant la réponse. Ainsi Aeris avait longtemps hésité à revenir? Avait elle eu peur de la réaction de son amie? Pensait elle que Hlyn la détesterait pour être partie sans prévenir? Et à sa place, aurait elle fait de même? Toutes ses questions virevoltèrent dans son esprit sans pouvoir y donner la moindre réponse, même pas une ébauche. Il faut dire que dans son esprit, l'adolescente ne s'imaginait jamais abandonner quelqu'un, au contraire, c'était visiblement toujours elle qu'on laissait sur le carreau!

Bien que très sociable, bien que toujours enjouée en apparence, Hlyn avait sans nul doute vu plus de départs que d'arrivées, tour à tour, les personnes qu'elle aimait s'en allait sans raison ou du moins, sans les dire. Sa séparation avec ses parents qui ne pouvaient plus la supporter vu que dans le temps, mademoiselle May était un peu trop "garçonne", puis Kippei, parti étudier à l'étranger sûrement, ou parti avec son amant… ensuite Yasu, lui qui avait promis de ne jamais la laisser, celui qu'elle avait aimé encore plus fort qu'elle n'aurait pu l'imaginer, celui pour qui elle s'inquiétait encore parfois… Combien de fois la jeune fille n'avait pas fini en larmes à cause de tous ces souvenirs d'adieu non prononcé? Quoiqu'il en soit, l'heure était aux retrouvailles et à la façon de parler de Keiko, elles étaient chaudement espérées. En écoutant la mère de son amie, Hlyn imagina que peut-être, de temps en temps, leurs regards étaient rivés l'une vers l'autre, que les jours où Hlyn restait accoudée à sa fenêtre, Aeris faisait de même et sans le savoir, se regardaient, peut-être même que par hasard, elles auraient fait un vœu sous la même étoile filante. Pour peu, elle en aurait eu les larmes aux yeux en imaginant ces petits détails peu vraisemblables mais auxquels elle voulait croire.

Et tout en imaginant cela, Hlyn tourna la tête en arrière, des voix de passants l'avaient intriguée, de peur de les percuter et c'est en regardant où elle mettait les pieds que la voix de son amie l'arrêta sur place. Alors qu'elle souriait et saluait en silence les passants qui marchaient dans le sens inverse, Hlyn entendit cette phrase qui la figea sur place. Ses mains toujours en train de former un rectangle, se séparèrent pour finir le long de son corps. Aussi doucement que son visage s'était retourné lors de leur retrouvaille dans la cours, Hlyn reposa son regard sur son amie. Et son minois jusque là guilleret était pas loin de fondre en larme, la pauvre pinçait ses lèvres dans une forme assez complexe à retranscrire et ses yeux luisaient de mille feux. Si ça n'avait pas été indécent, elle lui aurait sauter au cou sans ménagement et c'est d'ailleurs pour ce principe de convenance au Japon que Hlyn était plantée là sans bouger, se retenant de toutes ses forces de ne pas suivre ses instincts afin d'éviter de s'entendre dire qu'elle avait des manières déplacées pour une nipponne digne de ce nom.

« Toi aussi tu m'as manqué »

Hlyn avait prit un air un peu boudeur mêlé à un sourire tordu pour le dire, comme si cette réplique aurait dû être dite par elle en premier mais visiblement, Aeris avait toujours le don de trouver le bon timing pour déclamer ce genre de phrases, les disant pile au moment où ça aurait le plus d'impact. Et une fois que ce fut dit, sa bouche en cœur reprit sa forme ordinaire, soit un sourire d'abord en coin avant de dévoiler ses dents lors de son rire clair en sachant pertinemment qu'elle avait eu l'air ridicule avec sa tête de roquet; mais c'était ça ou les larmes d'émotion…

« Mais maintenant de ta faute, je sais plus ce que je voulais demander. » pas qu'elle avait des tas de questions en tête mais tout de même, elle venait d'en perdre ses mots « quelle journaliste je fais quand même, je vais me faire virer avant d'avoir commencé! »

Mais bien qu'elle est perdue tous ses mots, Hlyn n'avait pas perdu son sens de l'humour et en accusant faussement Aeris, l'adolescente lui avait tiré un bout de langue tout en faisant un clin d'œil complice pour ensuite se toquer la tête comme on cogne sur une porte, en s'imaginant se faire virer par un pseudo patron d'un journal. Et ainsi, comme sa carrière de journaliste s'acheva, Hlyn reprit sa marche côte à côte avec ses amies, les mains jointes et les bras tendus dans son dos, marchant presque comme un soldat avec les jambes qui ne fléchissent jamais, lançant ses pieds droit devant elle, de sorte qu'on pouvait facilement imaginer qu'elle comptait tel un soldat en marche *gauche, droite, gauche, droite, gauche, … *

Il fallait bien l’avouer le manque avait été plus grand que le doute qu’elle avait longtemps ressentit. Et la brune n’était pas du genre à le cacher, c’était d’ailleurs pour cette raison qu’elle pouvait le dire clairement et sincèrement à son amie. Oui, elle lui avait manquer et même beaucoup. Cette simple phrase à ses yeux était loin d’être suffisante pour exprimer ce qu’elle avait au fond du cœur. Mais Hlyn à la vue de la mine qu’elle affichait suite à son aveu, avait apparemment bien compris ce qu’Aeris voulait lui dire. Ce qui ne pouvait que la ravir encore plus affichant un sourire chaleureux. Elle était passée d’une mine au bord des larmes à la mine d’un qui la faisait éclater de rire à chaque fois. Elle avait vraiment un don de faire rire rien par ses expressions. A son tour, la brune ne put s’empêcher de rire face à la réflexion de son amie. Sur que face à cette déclaration les mots se perdait vite. Et avec elle il était probable que cela arrive fréquemment. Ame sensible s’abstenir. Néanmoins, elle l’imaginait très bien dans le rôle de journaliste. Son caractère collait parfaitement à ce job. Elle avait toujours de l’énergie à revendre et l’imaginer courir après l’information lui été très clair. La jeune fille adorait poser des question en plus de ça alors quel meilleur métier que celui là.

"Ne t’inquiète pas, je suis persuadé que tu réussiras à être une très grande journaliste. Si ils ne voient pas ton talent c’est qu’ils ont un énorme problème."

Les bras croisés dans le dos, elle se pencha vers l’avant et de même que son amie le fit un clin d’œil tout en tira un petit bout de langue. A fur et à mesure, elle aussi se laisser prendre au jeu. C’était d’ailleurs très amusant. Aeris se lâchait beaucoup plus depuis même si comparé à sa camarade ça n’était pas encore au point. Elle aurait tout le temps pour le faire maintenant.Elle était de nouveau là et ne comptait pas partir normalement. Malgré tout ces rires et ces grimaces, quelque chose la tracassait. En regardant son amie, Aeris se rendit compte que durant toute sa réflexion pour lui répondre au mieux elle ne s’était concentrée que sur sa période d’absences et ses sentiments face à la situation. En y repensant, elle se sentait un peu égoïste.

Depuis leur retrouvaille, Aeris remarqua qu’elles n’avaient fait que parler d’elle. Pas une seule fois, la brune n’avait pris la peine de se demander ce qu’Hlyn avait fait pendant tout ce temps. Si elle l’avait bien vécu. En la voyant si rayonnante et souriante comme avant son départ, l’idée qu’il ce soit passé quelque chose de grave pendant ce temps lui était inimaginable. Elle avait beau lui avoir dit qu’elle ne lui en voulait pas, Aeris doutait un peu. C’était de sa faute en même temps, apprendre du jour au lendemain qu’une amie partit c’était très dur. Bien qu’Hlyn semblait avoir beaucoup d’amis. Un tas de nouvelles questions lui trottés dans la tête. Qu’avait-elle ressentit après son départ, est-ce qu’elle l’avait bien vécu ou au contraire l’avait mal vécu. Aucune réponse ne lui venait, seul Hlyn l’a possédait. Là maintenant, l’envie de lui demander lui piquer les lèvres mais si elle n’en avait pas dit un mot depuis c’est qu’elle l’avait pas forcément envie d’en parler. Mais là encore, Aeris se sentait coupable de son comportement. A force de vouloir toujours faire bien, au moindre bouleversement les événements deviennent compliqués et aucune bonne solution ne vient à l’esprit.

"Je sais que je me répète mais je suis désolé d’être partit comme ça…Ca n’a pas du être facile, j’en suis consciente. En plus je ne parle que de moi mais il y a toi aussi !!"

Elle pensait même que la vie de Hlyn était bien plus importante que la sienne. Car si on comparait les deux, celle d’Aeris était loin d’être patiente. On pourrait peu être en faire un film mais dans le genre dramatique ou à l’eau de rose. Sa vie pourrait être qualifié de pure tragédie comme un comédie de Roméo et Juliette. Bien sur l’histoire n’a rien à voir avec sa situation. Elle n’était pas amoureuse d’un jeune homme d’une famille ennemie. Chose qui n’avait aucun rapport. Keiko qui avait fini par reprendre la parole suite à remémoration de souvenir, les observés tout sourire. Décidément Aeris était toujours fidèle à elle-même et trouver toujours un moyen pour s’excuser. Cependant c’était une des qualités et la jeune femme appréciait beaucoup. Mais il était temps de l’arrêter un peu. Elle ralentit donc le part tout allant sur le côté gauche pour se placer derrière les deux adolescentes. Créant un espace entre les deux, elle posa chacun de ses bras sur l’épaule de l’une. Et pencha la tête avec le sourire.

"C’est du passé maintenant tu devrais oublier ses détails, ils ne sont pas très importants… Ce qui compte le plus c’est que vous soyez de nouveau ensuite et que vous aurez tout le temps qu’il faut pour rattraper le temps perdu. Elle pointa ensuite son doigt vers un chemin. Maintenant on doit tournés à gauche, normalement en passant par là on arrivera".

Comme toujours sa mère trouvait toujours les mots justes. Elle l’admirait vraiment, pour elle Keiko était la personne la plus sage au monde. Chaque jour, elle remerciait le ciel de lui avoir donner la chance d’avoir une mère comme elle. Acquiesçant de la tête avec le sourire, elle se regarda ensuite dans la direction que sa mère lui indiquait. Elles avaient déjà fait un bon de chemin, et elles étaient bientôt arrivées à un croisement. La plupart du monde qui marchait aller vers la droite donc le coin gauche devait sans doute être plus tranquille. Keiko décolla ses bras de leurs épaules passa du côté de sa fille avant de passer devant elle. A présent, c’était à elle d’être la guide. Bon elle n’était pas une incollable sur Tokyo loin de là en faite elle n’était jamais aller dans ce restaurant. On lui avait seulement recommandé, mais l’adresse en main elles trouveraient sans difficultés. Et puis dans le cas contraire, Hlyn qui vivait ici depuis un moment pourrait peut-être donner un coup de main. Ca serait quand même un peu abuser de lui demander cela, elle avait déjà fait tellement pour elles. Au niveau du croissement donc, elles tournèrent pour atteindre un autre quartier qui semblait plus calme. Il y avait déjà moins de monde et de voiture.

"De là bas à ici l’ambiance change vraiment…….C’est pas plus mal, on pourra discuter tranquillement et il n’y aura moins de risque de foncer dans quelqu’un." Dit-elle se tournant vers les adolescentes. "Au faite, tu connais bien le coin Hlyn ??"

Sa démarche ridicule s'estompa pour disparaître quand Aeris reprit la parole. Hlyn? Journaliste? C'est vrai que ça serait pas mal, vrai que l'adolescente adorait prendre des photos, poser des questions mais ça s'arrêtait là, depuis longtemps son choix avait été tout tracé et pour l'heure, cette envie était toujours bien encré. Mais c'était amusant de s'imaginer journaliste de temps en temps, de se prendre pour quelqu'un d'autre l'espace d'une poignée de minutes… peut-être même ferait elle du théâtre pour compenser mais pas journaliste en tout cas. Pour avoir vécu dans un milieu médiatique, Hlyn savait que ce n'était pas drôle d'être journaliste, plusieurs fois elle avait vu des tas de personnes avec leur matériel audio visuel prêt à servir qui attendaient sagement, parfois même sous la pluie, dans l'espoir de voir l'ambassadeur; parfois cette meute de journalistes passaient des heures entières à grelotter pour finalement repartir avec des images furtives de la dite personnalité qui ne leur avait même pas accorder un petit interview. Alors non merci, mais le journaliste, ça repassera. Cette simple évocation de la part de son amie avait juste eu le mérite de décrocher un petit rire à l'adolescente qui répondit du tac au tac.

« Non mais t'inquiète pas non plus, je ne compte pas faire journaliste. Plus tard, je compte devenir enseignante, en primaire ou en maternelle peut-être… il parait qu'il faut garder son âme d'enfant pour ça donc je suis dans la bonne voix »

Cette touche d'ironie la fit rire, un rire clair et cristallin qui se dissipa pourtant rapidement en voyant la mine d'Aeris; son amie était partie ailleurs et c'était tracassant, inquiétant même, qu'est ce qui valait une mine sombre alors que toutes trois étaient partie pour s'amuser et passer une bonne soirée entre amies pour fêter leurs retrouvailles? Cette mine subitement sombre l'interpella au point de regarder Keiko, dans l'espoir que celle-ci aie une réponse mais rien alors son regard vairon revint sur son amie, ne sachant ni quoi dire, ni quoi faire vu la situation inattendue. Plusieurs fois elle inclina la tête pour tenter d'attirer l'attention d'Aeris mais celle-ci semblait véritablement ailleurs, plongée dans ses pensées les plus intimes qui ressurgirent comme ça, d'un coup. Après la panique qui avait figé ses traits, le sourire chaleureux de Hlyn reprit ses droits sur son visage. Alors c'était ça, jute "ça". C'est vrai que Hlyn avait mal vécu cette séparation subite, vrai qu'elle en avait pleuré, qu'elle avait tenté de savoir le pourquoi du comment mais est ce que sa bonne humeur présente n'était pas la plus belle preuve qu'elle ne lui en voulait pas? Mais avant même de réagir, en mère digne de ce nom, Keiko se plaça derrière elles tout en les maintenant par les épaules, les guidant dans leur marche tout en parlant comme Hlyn n'aurait sans doute pas mieux fait, elle se contenta donc d'acquiescer avec vigueur pour malgré tout apporter sa touche personnelle, avec toute la détermination qui l'habitait.

« Keiko a raison tu sais, c'est vrai que ça m'a rendue triste mais maintenant t'es là non? Et si tu pars à nouveau sans me prévenir… » Hlyn marqua une pause en regardant en biais son amie tout en affichant la tête de Columbo en grande réflexion «… je te filerai la fessée du siècle! »

Et un clin d'œil avec un grand sourire clôtura cette affirmation bien que si réellement Aeris disparaissait, Hlyn aurait bien du mal à la lui refiler cette fessée. Mais au moins, la bonne humeur était revenue, en grande partie grâce à Keiko qui avait trouvé les mots adéquat pour rasséréner sa fille qui avait toujours eu cette fâcheuse tendance à culpabiliser, à prendre sur elle le moindre malheur de son amie dès le premier jour où elles s'étaient rencontrées. Puis à gauche, Hlyn regarda autour d'elle pour se repérer, un instant même elle dû s'arrêter net, le nez levé aux fenêtres des premiers étages des bâtiments. Calme, bon restaurant… inquiétant! Pas spécialement le quartier mais plutôt l'impression de déjà vu de la jeune fille. Chaque immeuble, chaque rue, chaque réverbère prenait leur importance à ses yeux comme pour planter le décor d'un vieux souvenir dans lequel l'adolescente se perdit.

« Hm… ah… euh… oui! Je suis déjà venue quelques fois par ici, c'est très calme en effet, ça change de Shibuya »

Revenue du monde des souvenirs, Hlyn trottina pour revenir à la hauteur de ses amies. Elle avait même retrouver le sourire bien que cette rue, ce quartier, ça lui devenait étrangement familier, il ne manquerait plus que le restaurant soit celui auquel elle pense et là, ça serait un choc. Mais elle ne dit rien, regardant Aeris en échangeant un regard complice pour reporter son attention sur les vitrines, unique fenêtre éclairée par rapport au reste des magasins qui étaient plongés dans l'obscurité. Devant, Keiko regardait tour à tour son bout de papier et l'endroit où elle devait aller, semblant tantôt regarder le nom de la rue pour ensuite suivre des yeux les enseignes des commerces et paf! Ce restaurant, au bout de la rue, Hlyn le vit… et si jamais c'était celui là, et si jamais Hlyn craquait… et si jamais… l'adolescente prit une profonde inspiration et tenta de garder son pas serein ainsi que son sourire bien qu'une certaine appréhension émanait de son regard, elle craignait vraiment que ce soit ce restaurant là, mais ne connaissant que celui là dans le coin, Hlyn ne pouvait pas savoir s'il en existait un autre ou pas. En tout cas, rien que de revoir celui là lui rappela de vieux souvenirs qui lui firent jouer machinalement avec sa chaîne, faisant passer le médaillon de gauche à droite le long de la chaîne.

Passer d’excuse sincère à une discussion sur le journalisme, rien de tel pour détendre l’atmosphère. Du moins le fait de parler de ça, d’un seul coup fit de nouveau réfléchir la brune. Voir que son amie contrairement à elle avait eu des rêves et des projets pour son futur, lui faisait prendre conscience qu’elle ne savait même pas ce qu’elle souhaiterait faire plus tard. Enfin d’après les propos d’Hlyn, elle ne comptait pas se tournait vers le journalisme mais plutôt vers l’enseignement. Aeris trouvait vraiment ça génial même si son visage affichait une mine plus proche de la surprise. Pourtant, elle était vraiment contente pour elle. L’imaginer être entouré de petits enfants et leur apprendre à lire, à écrire.. Le métier parfait pour elle. Comme elle l’avait si bien dit, elle possédait encore un côté enfantin mais c’était ça qui faisait qu’elle était unique et qu’elle était sa meilleure amie. Elle était tout son contraire, la brune se comportait comme une adulte alors qu’elle était encore très jeune. Mais parfois il lui arrivait de vouloir être comme elle.Etant de nature enthousiasme et dynamique, c’était le mieux, ils l’adoreraient et auraient même beaucoup de chance de l’avoir comme maîtresse. L’ambiance n’en serait que meilleure. Aeris espérait vraiment que son rêve se réalise et que tous ses enfants puissent avoir l’occasion d’être en sa compagnie. La brune espérait aussi pouvoir avoir un rêve afin d’avancer et de faire ce qu’elle aura envie. Peut-être qu’ici, elle le trouvera. Mais ce n’était bien sur pas le jour pour penser à tout cela, ça devait faire plusieurs fois maintenant qu’elle passait son temps à réfléchir à tout plein de détail. Etait-ce l’effet de son retour ici ??

Si c’était le cas, il était temps de se reprendre. Elle venait de revenir et était censé s’amuser.Ce laisser tourmenté par des choses qui pouvaient attendre aller tout simplement gâcher cette journée qui s’était bien déroulé jusqu’ici. Heureusement pour elle, Keiko était là et il était temps qu’elle comprenne que Hlyn ne lui en voulait plus et que maintenant elles étaient de nouveau réunit. Il était temps de reprendre ce sourire qui été la seule chose qu’elle possédait pour parler avec les autres. Ce qu’elle fit aussitôt en souriant à son amie suite à ses paroles, ça manière à elle de lui répondre tout en hochant la tête. Elle pouvait être rassuré, plus question qu’elles se quittent. La brune ne comptait plus partir, ça avait déjà assez fait de mal à tout le monde alors elles n’avaient nullement besoin d’un nouveau départ. La jeune fille ne voulait pas la voir à son tour partir, même si elle en doutait que son amie fasse la même erreur. Elles profiteraient un maximum à commencer par cette soirée au restaurant. Cette fois ci, elle éviterait de penser à autre chose et d’avoir l’esprit complètement ailleurs. Concentrée sur tous les bâtiments qu’elles pouvaient, elles contemplaient car sa mère et elle étaient loin d’être habitué à ce genre de coin. Alors voir qu’il n’y avait pratiquement personne, les surprenaient un peu. Keiko dans son cas avait toujours vu Tokyo comme une ville remplit de monde. Avec une circulation à n’en pas finir et étouffante. Visiblement la jeune femme s’était quelques peu trompé, cependant comme il commençait à faire noir elle pouvait comprendre en partit.

"En tout cas c’est plutôt pratique de vivre ici après on a moins de mal à se repérer. Ca te fera du bien de vivre ici Aeris, comme ça tu pourras découvrir des choses que tu ne connais pas. De toute façon à ton âge, la ville est beaucoup mieux pour toi. Quant à moi je devrais venir plus souvent.."

Pas qu’elle se faisait vielle mais quand même, elle passait à côté de pas mal de chose. Il n’était pas trop tard pour profiter de la vie. Il n’était pas trop tard pour ça, même si comparé à sa fille elle aurait bien plus de chose à rattraper. Si elle s’y prenait dès aujourd’hui, elle pourrait faire. De toute façon, Aeris ne sera plus à la maison alors autant se divertir pour ne pas s’ennuyer. Pourquoi pas visiter tout le Japon. Elle avait beau être originaire de ce pays, la jeune femme n’avait jamais quitté sa petite ville jusqu’au jour où Aeris avait du venir vivre ici et elle n’avaient jamais vraiment voyagé. Peut-être le fait entendre parler de Shibuya qui, d’après ce qu’elle en avait lu et vu à la télévision, était très attractif et très fréquenté, lui avait donner cette idée de faire le tour du pays. D’ailleurs Hlyn avait l’air de bien connaître ce coin, elle devait sans doute beaucoup voyager. Sa fille lui avait raconté qu’elle était la fille d’un homme important, enfin si elle avait bien compris. Sur le coup, elle n’y avait pas repensé en la voyant pour la première fois mais son allusion devait confirmer les dires d’Aeris. Au moins, elle pourrait avoir l’occasion de savoir des choses intéressante sur les autres régions ou même les autres pays. Car la plupart des hommes important aller régulièrement dans les pays étrangers pour des affaires que la jeune femme ne comprenait jamais. En même temps, la politique n’était pas du tout son truc alors si un jour il arrivait qu’on lui parle de politique, elle ne préférait pas s’imaginer.

"Ah tu veux tu viens de Shibuya ??"

Elle ne pouvait pas s’empêcher mais ce soir elle s’était décider à être un peu curieuse. Et puis si un jour elle avait la possibilité d’y aller, en savoir plus était toujours plus utile. Cette simple question fit sourire de nouveau Aeris car sa mère avait l’air de vouloir en savoir plus sur Hlyn, mais la question posait attiré aussi son attention. Malgré qu’elles soient amies, il y avait encore énormément de chose que la brune ne savait pas sur son amie. Du moins, elle pouvait croire. Et vise versa, elle devait sans doute penser la même chose car à par parler de ses parents et de Keiko, Aeris n’avait parler de rien d’autre riens sur leurs lieux de naissance mais ça n’était pas tellement indispensable, pour ses origines elle n’avait pas eu besoin d’en parler en rencontrant sa famille, c’était si évident. Bien que dans son cas, elle lui avait répondu « Je ne l’ai connais pas » enfin si elle s’en rappelle précisément...Sauf que à présent ça avait changer et en temps voulu, elles en reparleraient.

Plus elles avançaient, plus le regard de Hlyn se focalisait sur le restaurant qui se rapprochait lentement, mais sûrement, semblant la narguer aux travers de ses vitrines, lui rappelant chaque moment passé là. Et plus les jeunes femmes marchaient, plus son cœur se compressait, espérant muettement que ça ne soit pas ce restaurant là dont Keiko avait parlé un peu plus tôt. Une prière secrète qui semblait bien vouée à l'échec vu que de mémoire, Hlyn savait que ce restaurant était bon marché et avec des plats succulents. Néanmoins, avec ce semblant de crainte, l'adolescente tentait de maintenir une mine souriante, parvenant même à décrocher son regard des vitres du restaurant pour regarder, amusée, le manège de la mère et la fille. Les quelques minutes qu'elle passait à les regarder la distrayait, ôtant ses souvenirs aussi beaux que douloureux.

Les deux brunes parlaient à nouveau de façon étrange, à cet instant, non seulement Hlyn les voyaient comme des pauvres mais paysannes en plus! Ce qui chassa presque définitivement l'histoire du restaurant pour se soucier de ses amies. Quelle vie avaient elles donc? Avec son imagination débordante, voilà qu'elle les imaginait dans une masure en plein milieu d'un bois avec des loups tout autour guettant leur moindre fait et geste. Ce fut donc la raison de la disparition de son sourire, imaginant la scène, l'exagérant très certainement d'ailleurs. Regardant à nouveau les deux brunes, celles-ci étaient propres sur elles et ne portaient pas de vêtements dignes des mormons mais ça n'empêcha pas Hlyn de les regarder tour à tour de la tête aux pieds, cherchant une faille.

Le pire était peut-être de ne pas oser demander. L'adolescente avait peur que sa question soit futile et inexacte ou pire! Qu'elle soit exactement le reflet de la réalité! Entre sa curiosité et la crainte de savoir, son cœur balançait et c'était une lutte de chaque instant dans son esprit, n'arrêtant pas de peser le pour et le contre, de trouver ce qui pourrait prouver ou encore annuler cette idée de pauvreté paysanne valable dans le Moyen-Âge. Mais c'était peine perdue, Hlyn n'arrivait pas à se dépêtrer de la situation chaotique de son esprit, il fallut attendre l'intervention de Keiko encore une fois, ramenant Hlyn à Tokyo et pas dans dieu sait quelle cambrousse du monde. Si elle venait de Shibuya?

« Non, je viens de… »

Hlyn, qui avait déjà commencé la réponse comme si elle était à moitié endormie, dû s'interrompre, fronçant les sourcils et faisant la moue avec sa bouche. Voilà une question qu'elle était bonne tient. La pauvre dû carrément s'arrêter et telle une personne en grand calcul, se mit à compter sur ses doigts. À vrai dire, elle avait les yeux rivés sur le ciel qui commençait à s'étoiler et acquiesçait régulièrement en même temps qu'un de ses doigts se dressait. C'est qu'elle en avait vu des pays et là, Hlyn comptait juste à compte à rebours, partant du Japon pour retourner au pays l'ayant venu naître. Un instant pourtant, sa petite moue de grande réflexion se changea en sourire quand Hlyn repensa à l'Irlande et toujours avec cette expression rêveuse, l'adolescente baissa enfin la tête, regardant celle qui l'avait interrogée.

« Je suis née en Grande-Bretagne, là où vit la quasi-totalité de ma famille maternelle »

Ce qui se résumait à quelques cousins de sa mère et sa chère et tendre grand-mère dont elle avait sûrement déjà parlé à Aeris vu que chaque vacance, l'adolescente les passait là-bas. C'était d'ailleurs là qu'avait fini Siegfried son furet et Hina, son poisson rouge. Encore des souvenirs… d'ailleurs, il faudrait en reparler de ceux là, Aeris avait connu le petit furet pour avoir fait quelques promenades avec Hlyn et ce dernier, à vrai dire (et là j'invente un peu pour qu'on se fasse plus de souvenirs xD) Aeris était devenue en quelque sorte la marraine de l'animal, lui apportant toujours une petite gâterie quand les deux adolescentes se donnaient rendez vous dans la chambre de Hlyn. Hina n'était d'ailleurs pas en reste mais ses friandises se résumaient à une petite pincée de nourriture en plus que son quota habituel.

« Mais Shibuya n'est pas si loin de Shokuboo, il faut à peine dix minutes en métro pour s'y rendre, même pas… En fait, c'est dans le sens opposé, on pourra y aller un de ces quatre, y a des boutiques vraiment géniales! »

Un instant Hlyn cru avoir dit une bêtise, repensant fugacement à son idée de pauvreté extrême de son amie et de sa mère mais comme l'atmosphère était resté serein malgré cette déclaration, l'adolescente continua de sourire, bien qu'un soupire de soulagement sorti de ses lèvres entrouvertes alors qu'elle venait de se remettre à marcher; prenant une direction moins réjouissante. Ne pas savoir si ce restaurant était celui où elles se rendaient ou pas l'ennuyait. Si c'était lui, Hlyn s'y ferait mais ne pas savoir était une torture et elle préféra donc poser cette question qui la démangeait, prenant une toute petite voix et en entortillant ses dix doigts devant elle.

« Dis Keiko, c'est dans ce restaurant là que nous allons? »

Ça y est, c'était dit! Hlyn qui avait regardé ses pieds tout le temps dans cette pénible question, osa enfin relevé la tête pour croiser le regard de Keiko. Et malgré la gêne que ça avait entraîné, l'adolescente tentait de toujours afficher son petit sourire. Et dans ce cas ci, "petit" était approprié car la pauvre était mal à son aise, redoutant la question. Néanmoins, quand elle réalisa la façon dont elle l'avait demandé, Hlyn prit une mine paniquée et secoua ses mains devant son visage, paumes vers ses interlocutrices, comme si elle effaçait le tableau de la classe.

« Ah mais t'en fais pas hein, je demande juste comme ça, pour savoir! C'est un très bon restaurant c'est juste que je commence vraiment à avoir faim et je ne connais pas d'autres restos par ici… mais comme je ne les connais pas tous non plus… je demandais c'est tout »

Sur le coup, Hlyn était contente d'avoir une frange sur son front car là, une perle de sueur froide était en train de faire son bonhomme de chemin sur sa tempe. Et là, non seulement elle était inquiète quand à la réponse mais en plus, elle redoutait d'avoir paru étrange à réagir de la sorte, se sentant affreusement ridicule au point de rire nerveuse avant de laisser passer le plus gros soupir jamais fait au travers de sa bouche en sourire béa. Mais par chance, dans cette situation qui devenait embarrassante, voilà que son plus fidèle allié fit à nouveau parler de lui; il avait suffit qu'elle parle de manger pour que son estomac refasse des siennes, la faisant rire aux éclats rien que de se dire que si elle avait voulu le faire exprès, elle n'aurait sûrement pas su!

Elles devaient marcher depuis au moins 10 minutes et elles avaient eu le temps de parler de bien des choses. C’est d’ailleurs pour ça que Keiko n’avait pas remarqué qu’elles fussent proches du fameux restaurant. Tellement passionné par la conversation et surtout si curieuse dans savoir un peu plus sur la personne que sa fille considéré comme sa meilleure amie. A vrai dire quoi à ça pouvait lui servir d’en savoir autant sur cette jeune fille ? Etait-ce parce qu’elle était inquiète et que comme toutes les mères, c’était toujours un peu plus rassurant de savoir avec qui son enfant passait le plus clair de son temps ?? Hlyn était loin d’être une fille qui devait faire douter la jeune femme au contraire. Aeris était entre de bonnes mains avec elle et vice versa, elle pouvait se le répéter des milliards de fois elle était la personne parfaite pour la brune. Maintenant arrivé au cœur du quartier calme, plusieurs sortes de restaurant se présenter à elles. Tout en écoutant la réponse de l’adolescente, la mère les observait en restant quand même attentif à ses propos. De même pour la brune qui prenait discrètement part à la discussion tout en étant en admiration devant ses lieux qui lui étaient encore inconnu. A la voir on pourrait la comparé au personnage des films qui venait d’une autre planète ou d’un autre monde atterrissant dans celui-ci et ne connaissant rien au coutume humaine. Ou encore à une fille du Moyen Age ou de l’Antiquité car il fallait bien l’avoué malgré qu’elle soit mûre Aeris était loin de connaître les choses qu’une fille de son siècle devrait savoir.

A croire qu’elle avait vécu enfermée dans une maison toute sa vie. Mais avec le peu de moyen qu’elle avait ça revenait à la même chose et ça donnait cette impression. Voilà pourquoi elle essayait de le montrer le moins possible mais passer le restant de sa vie à le cacher ne serait sans doute pas possible. Sa simple remarque sur le canapé avait du le montrer très clairement à Hlyn et ça elle le regrettait sincèrement. Sa joie avait prit le dessus et du coup elle n’avait pu se retenir. Et si ça continuer comme ça, son amie finirait par découvrir la vérité et la brune ne voulait absolument pas. Leur relation se résumerait ensuite à de l’inquiétude et peut-être même à de la pitié. Non ! elle ne voulait surtout pas qu’Hlyn est pitié d’elle et finisse par s’apitoyer sur son sort. Pour elle ça serait pire que tout, rien que de s’imaginer la voir tracassé par leurs problèmes ou la voir se comportait avec elle d’une autre manière…La chose qu’elle redoutait le plus au monde. Personne ne devait savoir et à partir de maintenant plus question de faire allusion à ses problèmes financiers ou même avoir des propos qui le montrer. Ses yeux se décollèrent petit à petit des vitrines pour se posés sur le sol, les mains l’une dans l’autre elle se promettait de ne jamais la mêler à cela et donc de ne pas lui en parler. Normalement dans une relation comme la leur, tout ce dire s’était la meilleur chose à faire mais la situation était bien trop complexe. Seulement tôt ou tard, Aeris serait contrainte de lui dire. Juste qu’elle n’était pas encore prête.

*Je suis désolé…. Quelle amie je fais !*

A force de fixé le sol de cette manière, on pourrait croire qu’elle déprimait. Et ce n’était pas le moment de l’être, elle était entourée d’un tas de restaurant qui avaient l’air tous les uns comme les autres de faire de l’excellente nourriture. Des odeurs succulentes émaner de certains d’en eux ce qui ne pouvait qu’ouvrir un peu plus chaque instant l’appétit de la jeune fille. Mais vu la tête qu’affichait Keiko, elles n’étaient pas loin. La jeune femme tournait la tête dans tous les sens, preuve qu’elle le cherchait mais face à la réponse d’Hlyn, elle détourna la tête et reposa son attention sur elle. Alors enfin de compte, elle ne venait pas de Shbuya mais de Grande- Bretagne. La jeune femme avait apparemment bien fait de lui demander sinon elle serait sans doute partit avec cette idée dans la tête. D’Angleterre donc, car le simple fait d’avoir nommé ce pays attira encore plus son attention néanmoins. Bizarrement elle savait pas mal de chose sur ce pays, pas une quantité mais tout de même. C’était vraiment une coïncidence, elle avait encore un point commun avec sa fille. Celle-ci qui d’un seul coup se rappela très bien du jour où Hlyn lui avait dit d’où elle venait. C’était le jour de leur première rencontre lors de leur petit goûter dans le parc, ça lui était sortit de la tête comme un trou de mémoire. Elle se sentait un peu bête, c’était quand même son amie mais le fait qu’elle le dise de nouveau la fit sourire. Ca lui rappelait qu’elle avait tout plein de bonne nouvelle en poche…A chaque fois que son amie reparlé de son pays, Aeris avait tendance à s’imaginer le paysage. Un endroit ensoleillé et la famille d’Hlyn du moins les quelques membres qu’elle avaient rencontrés. Sa mère qui était une femme adorable, elle avait été si gentille avec elle que le jour de leur rencontre, la brune s’était sentit en famille. Son père appelé Monsieur l’ambassadeur, un l’homme très respectable et très gentil aussi.

Combien de fois elle s’était demandée comment s’adresser à lui, devait-elle le vouvoyer ou le tutoyer ? Mais au final ça s’était tellement bien passé qu’elle n’y faisait même plus attention. Et ses fameux cousins, elle avait bien rigolé en leur compagnie. Ils avaient été très gentils avec elle et lors de la soirée ils s’étaient pas mal amusés. Pour sa deuxième fois, elle avait porté une magnifique robe qu’elle avait toujours, acheter lors de leur journée shopping. Ca toute première un moment inoubliable, elles avaient tellement rient qu’en y repensant Aeris avait encore envie d’en rire. On aurait dit que cette journée s’était passée hier mais en faite ça devait faire plus d’un an déjà. Le temps passé bien vite mais comme l’avait si bien proposé, Hlyn, elles pourraient remettre ça à Shibuya. La mère et la fille avait très envie d’y aller un jour, si ça n’était pas loin autant en profité. L’occasion pour elles de remplir un peu leur garde robe car ça manquer encore un peu de chose, c’était aussi une chance pour elles de sortir un peu et changer d’air.

" Oui pourquoi pas c’est une bonne idée !!!! "

"Je suis sur qu’on s’amusera bien. "

Keiko reportant son attention sur les alentours scrutait à la vue des fameux restaurants seulement elle n’osait pas l’avoué mais elle était un peu perdue. Du moins jusqu’à ce qu’Hlyn lui demande si le restaurant où elles allaient été bien celui là. Suivant son regard, sous ses yeux se présenta un petit restaurant qui répondait au critère annonçait par sa connaissance. Le fixant attentivement et en repensant à ce qu’on lui avait dit, ça avait l’air d’être ça. Et d’après les affirmations de l’adolescente qui semblait gêner, c’était le seul de ce coin là, car il était bien éloigné des autres. Sans le remarquer elle avait changé complètement de coin donc c’était forcément celui là. De toute façon, elle-même commençait à avoir faim mais l’estomac d’Hlyn avait l’air le plus affamé ça se voyait rien qu’en entendant le bruit qu’il faisait. Keiko ne pu s’empêcher de rire doucement.

"Ne t’inquiète pas c’est lui !! Eh bien allons manger…"

Souriant au deux filles, la jeune femme suivit de celles-ci se dirigèrent vers le restaurant. De l’extérieur, il avait l’air d’être un endroit très calme et peu fréquenté mais il avait l’air bien. C’est ce qu’on lui avait dit en tout cas, c’était un restaurant japonais tout ce qu’il y a de plus normal mais qui était excellent. Arrivé près de l’entrer, elle jeta un dernière coup d’œil à la vitrine puis entra en compagnie de sa fille et d’Hlyn. Aeris était tout excité rien qu’à l’idée de rentrer à l’intérieur mais elle garda un peu ça joie pour elle pour ne pas donner l’impression d’une pauvre. A peine à l’intérieur, elles pouvaient constaté ainsi que Keiko que c’était un endroit plutôt charmant avec certaines décorations sur le mur pour le rendre plus accueillant. Il n’y avait pas trop de monde en plus elles avaient de la chance. Chacune se posa sur un siège près du comptoir tout en prenant la peine de dire bonjour poliment au patron. Faisant de même en leur souriant, il leur demanda ce qu’elles voulaient.

"Alors qu’est ce que tu désires ??" Dit-elle en se tournant vers Hlyn.

Par chance, ou par malchance, la nervosité excessive de Hlyn passa quasi inaperçue vu que Keiko était obnubilée par la recherche de ce restaurant, sans pour autant marqué du désintérêt à l'amie de sa fille et celle-ci, elle était carrément à mille lieux de là, perdue dans des songes lointain qui apaisa la peur personnelle de l'adolescente pour se demander, encore une fois, ce qui pouvait inquiéter Aeris de la sorte. Avait elle aussi quelque chose à cacher, une tristesse profonde qu'elle ne dévoilerait à personne? Ou pas de si tôt? Le plus intrigant était peut-être de ne pas savoir ce qu'il en était, savoir son amie inquiète était une chose, ne pas savoir le pourquoi en était une autre… si Keiko n'avait pas répondu à Hlyn, peut-être bien que l'adolescente se serait laisser aller à cette question qui lui brûlait les lèvres. Mais Keiko, bien trop heureuse d'être enfin arrivée, ne sembla pas prendre en compte l'état des deux jeunes filles ou peut-être montrait elle une joie de vie débordante pour motiver les troupes?! En tout cas, le "ne t'inquiète pas, c'est celui là" ne rassura pas Hlyn, que du contraire. Ses craintes étaient fondées, c'était CE restaurant. Une boule se forma dans son estomac mais bien décidée à suivre l'exemple de Keiko, Hlyn souffla un bon coup et attrapa le bras de son amie, l'emmenant à la suite de sa mère.

Le pire fut peut-être de voir que rien n'avait changé depuis la dernière fois, hormis la personne à son bras. Hlyn eu d'un seul coup très chaud mais tentait tant bien que mal de ne rien laisser paraître. Ces cadres placées élégamment pour embellir la pièce, les murs aux couleurs chaudes, les "boxes" qui étaient la prédilection des couples, dont déjà un était attablé, se parlant face à face avec les mains les unes dans les autres, la musique douce et traditionnelle qu'on pouvait entendre sans qu'elle ne soit gênante et le cuisinier, debout derrière son comptoir, prononçant un sonore "irrashaimase" à l'arrivée des trois jeunes femmes tout en continuant de laver ses ustensiles. Mais le pire était à venir. Déjà que Keiko avait opté pour la table près du comptoir, voilà en plus que les regards se tournèrent dans sa direction. Les mains sous la table, Hlyn serra les poings sur ses genoux, fixant la nappe blanche et soyeuse qui était posée délicatement sur la petite table rectangulaire avec en son centre, un joli vase, tout en simplicité contenant quelques fleurs fraîchement coupées.

« Je…
-Oh mais dites moi, n'est ce pas mademoiselle Katsura? Lança le cuisinier, ça faisait longtemps, comment va votre ami?
… »

L'homme, sans le savoir, venait d'asséner le coup le plus fatal à l'adolescente, qui dû prendre une profonde respiration avant de relever la tête. Hlyn craignait déjà le regard de ses amies qui devaient se demander pourquoi l'avait il appelé "mademoiselle Katsura" et non "May" mais c'était de faire face à l'homme souriant qui était le plus pénible. Oser le regarder droit dans les yeux en sachant que son regard était submergé de larmes, des perles salées qui rendaient son regard étincellent et rendait encore plus triste le sourire qu'elle esquissa, tentant de feindre que tout allait bien alors que cette simple évocation, ce simple nom, lui chamboulait l'esprit et lui déchirait le cœur. Depuis près d'un an maintenant, Hlyn s'était interdite de prononcer ce nom et le prénom allant avec, malgré la douleur, l'adolescente essayait toujours de prendre plaisir à des choses qu'auparavant elle faisait avec ce garçon… et la réponse à l'homme qui ne venait pas, elle avait beau le regarder, les mots étaient callés, se sentant encore plus ridicule. Alors, avant de répondre, son regard passa sur Keiko et Aeris, leur souriant tour à tour, avant de refaire face au cuisinier, tremblante et avec la voix hésitante.

« Il… va… il va bien… je crois. »

Si jusque là, le doute quand à une possible erreur du tenancier était envisageable, avec la réponse de Hlyn, aucun doute ne persistait, elle s'était belle et bien faite appeler mademoiselle Katsura et connaissait ce restaurant plus qu'on aurait pu le croire. Machinalement sa tête se baissa, se rendant compte qu'elle allait peut-être devoir parler, peut-être même que son amie se souviendrait que "Katsura" était le nom de famille de l'ancien cuisinier de l'école. Un instant encore, l'adolescente ferma les yeux, retenant les larmes qu'elle voulait verser, pour redresser le visage aussi sec. À la voir d'un seul coup, on aurait cru qu'elle venait d'avaler quelque chose de travers mais qu'à présent, ça allait mieux, elle parvenait même à rire en parlant pour ne pas rendre la situation dramatique bien que l'homme se senti gêné d'avoir mis les pieds dans le plat, se rendant compte de l'erreur monumental qu'il venait de faire. Mais face au sourire de l'adolescente, il sourit à son tour, attendant sagement la commande.

« Voyons voir le menu… je peux vous dire que monsieur fait les meilleurs plats de la ville… hm (dit elle en ouvrant la carte) je prendrai… des Goyza s'il vous plait, avec une bonne soupe aux légumes. »

L'homme s'apprêta à faire une remarque, entrouvrant la bouche mais se retint de lui suggérer ce que l'adolescente prenait régulièrement quand elle venait ici, l'homme songea que ça aurait été mal venu et n'aurait fait que remuer le couteau dans la plaie. Il prit donc sagement note et se tourna vers les deux autres personnes, leur demandant poliment ce qu'elles désiraient. C'était là, un petit moment de répit pour Hlyn qui venait vraiment d'avoir chaud, dans tous les sens du terme. À vrai dire, elle craignait énormément le jugement de Keiko, que penserait elle de Hlyn en sachant la vérité sur cette dernière, que dirait elle en découvrant le secret de l'adolescente? Ses poings se resserrèrent à nouveau sur ses genoux, elle ne pourrait pas mentir, si la question venait à tomber, Hlyn ne pourrait pas dire le moindre mensonge aux deux brunes. Et non seulement elle souffrirait en reparlant du blond mais en plus craindrait elle le jugement d'une femme à l'encontre d'une adolescente sortie avec uniquement des majeurs jusque là.

Tous ses bons petits plats et cette odeur délicieux qui ne faisait que lui rappeler qu’elle avait faim à un point, dire qu’Aeris avait tout cela devant elle. Ne pouvant s’empêcher de montrer sa joie dans son sourire, ses yeux se fixaient sur chaque objet qui se trouvait dans le restaurant. Mais elle se rendit vite compte qu’elle donnerait de nouveau cette impression qu’elle esquivait le plus possible et qu’il y avait quand même du monde qui la regardait de façon assez étrange. Ce qui la fit retourner sa tête vers le comptoir un peu gêner. Attrapant une carte contenant le menu poser soigneusement sur la table, elle l’ouvrit et commença à contempler ce qui s’y trouvait.Qu’est-ce qu’elle allait prendre ?? Pour être honnête Aeris n’avait manger que rarement des plats japonais, la plupart de ses repas étaient des trucs fait à la va vite quand sa mère rentrait tard de son travail. Les dîners traditionnelles lui été encore inconnu, néanmoins c’était une occasion pour elle d’y goûter. Si elle se fiait à son peu de connaissance, les japonais étaient des adeptes du poisson cru…Quel goût ça pouvait bien avoir ? Evidement celui du poison pas cuit mais serait-elle capable d’en manger ? Tel était la question, Keiko, de son côté devait être habitué étant donné qu’elle était née ici alors autant lui demander. Sauf qu’elle avait l’air bien occupé à chercher quel plat elle comptait mange autant ce débrouiller.

Toutes deux étaient tellement captivés par le contenu ce qu’elles lisaient, qu’aucune ne faisait attention à ce qui se passer autour. Néanmoins en entendant le nom cité par l’un des employés, l’attention de la brune fut attiré à son maximum. Levant légèrement la tête dans sa direction, elle se demandait bien à qui il pouvait s’adresser. A Keiko ?? D’après ses souvenirs, son nom de jeune fille n’était pas Katsura et son nom de famille était loin de l’être. Sans doute s’adresser t-il à un des clients installer aux tables se trouvant derrière mais la question ne coller pas, elle était bien trop directe. Fixant le cuisiner, la brune constata qu’il fixer Hlyn se qui ne pouvait que prouver que cette question s’adresser à elle.. Mais pourquoi l’appeler-t-il ainsi ?? Ce n’était pas son nom de famille, en tout cas elle ne lui en avait jamais touché un mot. Son regard se posa sur celle qui apparemment était désigné comme « Mademoiselle Katsura ». De même pour Keiko qui ne comprenait pas non plus, toutes deux fixant l’adolescente de manière assez surprise. Mais en les regardant à son tour, Aeris sentit qu’il se passait quelque chose de bizarre et que cette question avait eu un effet sur Hlyn. Elle l’avait bien sentit mais pourquoi ce nom ?? Peut-être avait-elle déjà entendu ce nom quelques part mais où ? Qui était ce fameux ami ?? Elle ne connaissait pas vraiment ses amis mais si elle se rappeler bien le jour où celle-ci fut invité chez ses parents, à cause d’une situation plutôt délicate, elles s’étaient retrouvés à parle d’un jeune homme dont elle ne savait rien du tout. A vrai dire, la brune ne l’avait d’ailleurs jamais vu et avait du improviser sur le moment. Malgré ce jour, elle ne lui avait jamais parlé de lui. C’était probablement de lui qu’il parlait ou alors c’était ce garçon dont elle lui avait parlé le jour du bal d’Halloween.

Quel était son nom déjà ? K..Ki…ah oui Kippei ! C’était un surveillant à l’époque mais encore une fois Aeris n’avait jamais su à quoi il pouvait ressembler. La dernière fois qu’elles en avaient parlés, son amie était sur le point de lui révéler ses sentiments ?? En y repensant comment cela avait fini ?? Elle espérait que tout ce soit bien passé mais dans le cas contraire…Mieux ne valait pas en parler mais il y avait plus de chance que ce soit lui. Il était adulte et si elle les imaginer ensemble, ils donnerait sans doute l’image d’un grand frère avec sa petite sœur. Enfin c’était possible mais peut-être devait-elle lui demander. Seulement l’ambiance qui régner tout d’un coup était assez pesante, et la triste expression qu’Hlyn essayait de montrer le moins possible en vain lui prouver très clairement. Son regard changea à son tour, elle commençait à s’inquiéter. Elle lui cachait quelque chose, la brune en était certaine. Depuis qu’elles se connaissaient jamais son amie n’avait affichait une mine aussi malheureuse, est-ce qu’il s’était passer quelques chose avec pendant son absence. Ca lui brûler les lèvres de lui demander mais ça n’était pas le lieu idéal et puis elle avait l’air suffisamment mal à l’aise comme ça pour en rajouter. Mais ça ne dura pas très longtemps, car elle se remettait déjà à rire et à faire comme si rien ne s’était passé.

"Hlyn…."

Malgré toutes ses questions sans réponses, chacune reporta son attention sur leur commande. Il y avait des tas de plats proposés. Des soupes, des sushi, des plats frits ect… Perturbé par ce qui venait de se passer, Aeris ne savait même plus ce qu’elle voulait prendre. Toujours hésitante à propos du poisson cru, parcourant toute la carte avec l’espoir de trouver autre chose comme… du Tempura pourquoi pas.. Il y avait des plats avec des légumes , elle pouvait prendre ça ou encore des Donhuri aux porcs….

"Pour moi ça sera du Katsudon avec des onigiri s’il vous plait !!!"

"Et moi je prendrai du Tonkatsu !! S’il vous plait.. Tu as déjà mangé ici à ce que je vois "dit elle en se tournant vers Hlyn tout en lui souriant.

*Reprends toi Hlyn, je t'en prie, reprends toi, il ne faut pas… * inquiéter Aeris. L'adolescente n'eu pas le temps de finir sa pensée que son amie l'interpellait, laissant malgré tout ce début de question en suspens pour replonger son nez dans le menu. Ainsi le trouble n'était pas passé inaperçu, comment aurait il pu de toute façon? C'était un des inconvénients à être si expressive: quand Hlyn allait mal, ça se voyait inévitablement, en tout cas pour une personne qui connaissait la jeune fille sur le bout des doigts. Il n'y avait pas un secret que Hlyn n'avait pas avoué à son amie, même les plus complexes, même les plus douloureux, même les plus honteux… et depuis le départ de la brune, la jeune fille n'avait trouvé personne d'autre à qui parler de ses soucis. Hormis… lui!

Hlyn regarda son amie qui réfléchissait à quoi prendre, elle savait pertinemment que celle-ci se tracassait déjà à cause de ce petit entretien avec le tenancier des lieux, son esprit devait déjà cogiter à mille possibilités, se demandant qui était cet ami, pourquoi se faisait elle appelée Katsura et non May, pourquoi ce nom et pas un autre… Hlyn sourit en regardant son amie, un petit sourire mélancolique, une envie de tout lui dire et la peur d'être jugée. Oh pas par Aeris, mais par le monde entier, par elle-même en premier lieu. Comment pouvait on qualifier une adolescente trouvant l'amour dans les bras d'un adulte? Comment pouvait elle être l'amie d'une fille si pure qu'Aeris?

Ça y est, Hlyn entrait dans l'excès, dans la parano et pourtant, rien! Elle ne regrettait rien, ni sa première fois avec Kippei, ni son amour intense avec Yasu; certes ils étaient plus vieux, certes il fallait souvent faire croire que les deux amoureux étaient frère et sœur dans la rue plutôt qu'amants, certes il fallait garder le secret, en parler au moins de gens possible contrairement aux autres qui hurlent leur amour au monde entier, mais Hlyn avait été par deux fois heureuse de la sorte, deux fois heureuse mais hélas, deux fois triste également, et la seconde rupture avait certainement été la pire car elle ne s'y attendait pas!

Soudain, l'adolescente sorti de sa rêverie quand son amie releva la tête pour passer commande, à cet instant Hlyn eu un frisson, comme si son esprit regagnait son corps par la même occasion afin de pouvoir tourner le visage vers Keiko qui venait de lui adresser la parole. L'heure de vérité avait sonné, elle avait peur. L'espace d'une seconde, son regard se baissa, prenant son courage à deux mains pour relever les yeux sur la mère de son amie, un sourire fébrile aux lèvres.

« Oui je suis déjà venue plusieurs fois ici par le passé. C'est d'ailleurs surprenant que le cuisinier se souvienne de moi vu que je ne suis plus venue depuis longtemps. Je venais souvent ici avec mon petit ami; étant cuisinier, il aimait découvrir d'autres recettes mais on aimait bien revenir ici plutôt qu'ailleurs. Sûrement pour le côté intime… »

Machinalement, une de ses mains vint jouer avec son médaillon, laissant le pendentif glissé de gauche à droite sur sa chaîne. Ainsi, elle venait de tout dire à son amie mais aussi à sa mère et rien que d'entendre ses propres mots sortir de sa bouche, Hlyn baissa à nouveau la tête pour finir son explication. Tout en repensant aux moments passés ici, en écoutant le cuisinier préparer les plats commandés, l'adolescente se remémoraient tout ce qui avait pu se passé dans ce restaurant plusieurs mois auparavant. Les chamailleries du couple, les maladresses de Hlyn, le sourire amusé de Yasu et leur infinie tendresse l'un envers l'autre, dans cet endroit, les deux jeunes gens se lâchaient un peu, se permettant de se tenir par la main en attendant que ça soit prêt… comment vouliez vous qu'une larme ne vienne pas miroiter au bord de ses yeux en repensant à tout ça. Et c'est avec ce même regard scintillant que l'adolescente releva la tête vers ses deux interlocutrices.

« Depuis que Yasu... Yasu Katsura d'où le nom... est parti, je n'ai plus osé venir ici. Une fois je suis retournée au zoo sans lui et je me suis carrément effondrée alors j'avais peur que ça soit pareil ici aussi, mais ça va, je suis en bonne compagnie et on est là pour s'amuser pas vrai?! »

Hlyn avait retrouvé son sourire et avant que ses larmes ne trouvent la sortie, elle passa ses doigts sous ses yeux et reniflant timidement pour empêcher toutes autres petites coquines de venir s'écouler le long de ses cils et de ses joues. Et une fois cela fait, Hlyn leva la main en direction du cuisiner, prononçant assez fort, sans pour autant crié… quoique…

« Et trois de vos spécialités à base de soda au melon s'il vous plait »

Elle sourit au cuisinier qui se sentit enfin rassuré pour sa boulette d'un peu plus tôt, un sourire qu'il lui rendit bien alors qu'il s'en retournait à ses fourneaux. et se retournant à nouveau vers ses amies, Hlyn parla moins fort, certes elle n'était pas encore euphorique comme en début de soirée mais elle faisait des efforts, bientôt, elle en était sûre, elle pourrait profiter de cette soirée avec sa meilleure amie sans toujours ressasser le passé.

« Ça, c'est moi qui offre, c'est super bon et c'est pas alcoolisé ou très peu… je sais plus trop en fait... mais je ne suis jamais revenue saoule d'ici donc je pense pas»

La curiosité était vraiment un vilain défaut et là on ne pouvait plus le nier. La mère de l’adolescente n’arrivait pas à la laisser au placard, pour les questions gênantes ou mal placés avec elle s’était garantie. Habituellement elle n’était pas trop le genre de personne à poser des questions sur tout et rien mais ce soir elle s était transformée en boite à questions. Mais qui pouvait lui en vouloir elle était comme toutes les mères, elle avait hériter en un rien de temps de la curiosité qui les poussées toutes à poser des questions aux amis de leur enfant. Aeris préférait le prendre avec le sourire contrairement à certaine personne, pour elle ça n’était pas si grave et au moins elle apprendrait à connaître sa meilleure amie au moins elle n’était pas indifférente. C’était un bonheur de l’avoir comme mère. Toujours la carte entre ses mains, elle continua à observer les autres plats proposés, pas qu’elle comptait se resservir après car même si Keiko avait affirmer qu’elles pourraient prendre ce qu’elle souhaitait, Aeris n’avait nullement l’intention d’abuser. Elles avaient déjà la chance de pouvoir venir ici alors y mettre tout leur argent, il ne valait mieux pas.
A la suite d’un léger silence, Hlyn prit la peine de répondre à la question de la jeune femme, comme les paroles du cuisiner le montrer bien, la jeune fille était déjà venu ici mais depuis pas mal de temps.

C’était sans doute la raison de sa question avant d’entrer ici. Mais en entendant la suite, la mère compris vite que sa question était bel et bien déplacée, très gênante et surtout extrêmement personnel. En entendant le mot « petit ami », la brune fut prise d’une énorme surprise et comme une réflexe, lâcha la carte du menu. Relevant la tête, son regard resta fixer la table sans bouger. Ce fut de même pour son corps, elle ne bougeait plus. Hlyn avait eu un petit ami ? Mais quand ça, Même Keiko était surprise, c’est qu’elle ne s’y attendait pas du tout et sans le vouloir elle avait mis le pied dans un plat qui visiblement n’était pas le meilleur. Sachant qu’elle parlait au passé, ça ne présager rien de bon. Si elle se fiait à ses gestes, cette histoire l’avait bien marqué du bon comme du mauvais. Keiko se sentait vraiment bête, elle avait bien cassé l’ambiance qui régner et dire que si elle ne l’avait pas ouverte. Surtout que ce n’était pas forcément l’endroit idéal pour se confier sur ce genre de sujet. Il s’appelait donc Yasu.. À l’entente de ce prénom, la brune fut encore plus surprise et se tourna instinctivement vers son amie. Elle l’avait déjà entendu quelque part.. n’est-ce pas…oui c’était le garçon dont elles s’étaient mise à parler le jour où elle était invitée chez les May. Ce garçon dont son amie n’avait jamais parler, le cuisiner de l’école si elle souvenait bien. Aeris n’arrivait pas y croire, sa meilleure amie était sortit avec un homme et elle ne fut jamais mise au courant.

*Son….petit ….ami ??!! Je ne comprend plus rien..*

Tout s’expliquer maintenant, ce fameux ami prénommé Katsura, la raison pour laquelle il l’avait appeler ainsi. Ca devenait plus clair dans son esprit mais c’était toujours incroyable à ses yeux. Elles étaient amies pourtant alors pourquoi Hlyn ne lui avait rien dit ? Depuis combien de temps ça avait durer car apparemment c’était terminé à en croire qu’elle disait. Raison de plus pour lui en parler, elle avait cru comprendre que dans une amitié sincère deux amies devaient tout se dire problème de cœur compris…Peut-être s’était-elle dit qu’Aeris ne comprendrait pas étant donner qu’elle n’avait connu ça, une probabilité. Elle s’était peut-être dite qu’elle serait jugée pour être sortir avec un homme bien plus âgé. Pourtant ça n’était pas du tout son genre de juger. Evidement elle avait également des choses qu’elle ne lui avait pas encore dite mais c’était tout simplement parce qu’elle avait pas trouver l’occasion de le faire et aussi parce que s’était tout récent. Peut-être avait-elle était vexé et elle lui en voulait.. Tout se bousculer dans sa tête, pourquoi ça la toucher autant ? Pourquoi commençait-elle à être prise de tristesse et pourquoi se vexé t-elle ? C’était la première fois que cela lui arriver et ça lui faisait l’effet d’une claque en pleine figure.

Ses reniflements… Cette histoire était bien plus grave que ça ne le paraissait et c’est ce qui la rendait encore plus mal. Malgré un sourire qui refaisait surface, Aeris elle n’arrivait pas à s’enlever tout ça de la tête. Même c’est phrase reprenant un ton joyeux n’avait aucun effet alors que normalement elles devraient toutes être en train de sourire. Un détail que sa mère remarqua très vite, comme la situation avait pris une tournure un peu différente et moins bonne par sa faute il fallait bien l’avouer, elle essaya de rattraper le coup. Un rendant son sourire à Hlyn histoire de cacher un peu la mine étrange que sa fille affichait de son autre côté. L’adolescente leur offrait même un plat alors autant se réjouir même si s’était elle qui devait inviter normalement. Malheureusement cette belle proposition n’avait rien changé du côté d’Aeris qui avait reporter son regard sur la table toujours avec la même mine. Décidément, Keiko commençait à culpabiliser et à se rendre compte qu’elle avait crée un début de tension. La dernière chose que la jeune femme voulait voir et souhaitait pour sa fille. C’était la seule amie qu’elle s’était faite alors qu’à cause de sa bêtise tout finisse mal, elle ne voulait pas. Et voilà qu’un lourd silence se mit entre elle, rien de tel pour rendre la situation plus pesante. C’est alors que la brune se leva de sa chaise et se tourna vers elles.

"Je vais aux toilettes, je reviens tout de suite…"

Toujours avec la même mine avec un léger sourire, elle se dirigea vers les toilettes pour femmes. Encore un mauvais signe vu par Keiko, qui se tourna pour la suivre du regard pour ensuite reporter son attention sur Hlyn. Etant donné qu’elle était partit, elle se devait de reprendre la conversation sur un point seulement. Elle ne voulait évidement pas reparler de son histoire avec ce Yasu Kastura ou encore parler d’Aeris, plus question pour elle provoquer une autre catastrophe. Si elles souhaitaient en parler, elles pourraient le faire mais seulement toutes les deux. Ca n’était pas ses affaires et pour l’amie de sa fille ça devait déjà être assez dur d’avoir du lui au comptoir d’un restaurant devant les cuisiniers. Tout ce qu’elle voulait s’était s’excuser auprès d’elle pour ça question. Pour éviter que cette fois que les autres entendent, elle chuchota.

"Hlyn… Je suis sincèrement désolé à cause de ma question, tu as du être très mal à l’aise j’en suis navré parfois je ne sais pas tenir ma langue….Pour le melon, tu es mon invité alors je le payerais ne t’inquiète pas…" dit elle en lui souriant.

La jeune femme se sentait déjà un peu mieux à la suite de ses événements, il était vital quand on faisait une gaffe de s’excuser auprès de la personne d’où Aeris tenait cette manie. Elle ne l’avait pas apprise pour rien d’ailleurs. La brune était cependant toujours dans les toilettes, ça devait faire quelques minutes qu’elle y était. Les deux mains posées sur le lavabo elle le fixa. Trouvant sa réaction vraiment trop bête, Hlyn pensera sûrement que son aveu serait la cause de son départ soudain et qu’est qu’elle en dira ?? Si ça se trouvait cette histoire s’était passer pendant son absence et donc elle n’aurait pu être au courant et puis elle devait avoir ses raisons alors elle ne devait plus s’inquiéter. Elle devait retourner la bas, sourire et continuer à s’amuser ; cette journée devait continuer à bien se passer. Décollant ses mains de son appui, elle leva sa tête vers le miroir qui lui faisait face et s’entraîna à sourire comme à son habitude. Elle devait oublier tout ça pour l’instant.. Quittant les toilettes, elle se dirigea vers le comptoir là où Hlyn et sa mère étaient en train de discuter. Arriver à sa place, elle se rassis et se tourna vers elles en souriant.

"Me revoici !!"

Ça avait été dur à dire, difficile à avouer, surtout devant la mère d'Aeris. À son amie seulement, ça aurait été mais là, dans un endroit publique, devant la mère et la fille, ça faisait beaucoup. Mais Hlyn se sentit soulagée de l'avoir fait, c'était un poids en moins sur son cœur. Hélas, ce soulagement fut de courte durée, autant Keiko avait eu la réaction typique, le fameux sourire sincère mais désolé, autant Aeris sembla le prendre plus difficilement, ce qui rendait cet aveu encore plus douloureux. Et c'est ainsi que l'adolescente eu bien du mal à la regarder bien qu'elle finissait de dire qu'elles étaient là pour s'amuser. Mais même sans voir le visage d'Aeris, sa tention était palpable, rendant Hlyn encore plus mal à l'aise. Elle aurait voulu la prendre dans ses bras, lui dire tout dans le moindre détail, lui faire comprendre mais sa culpabilité la maintenait sur sa chaise avec un faible sourire, les yeux allant de Keiko à la table en passant, furtivement sur la silhouette de son amie pour revenir aussitôt à la mère de celle-ci car ce sentiment de frustration renforçait son mal être. Dieu qu'elle aurait même voulu retenir Aeris qui partait aux toilettes! Il ne fallait pas être idiote pour savoir qu'aucun besoin naturel ne s'était emparé de son amie subitement. Ça la minait et Hlyn s'en voulait encore plus, la suivant tristement des yeux jusqu'à ce qu'elle disparaisse dans un couloir, laissant l'adolescente avec Keiko.

« Non, ce n'est pas grand-chose, juste un petit apéritif vraiment succulent à boire, ça me fait plaisir et puis ça ne coûte trois fois rien »

Hlyn tentait tant bien que mal de sourire alors que le cuisinier était justement revenu avec les trois verres remplis d'un liquide tirant entre le jaune et l'orange et dont le bord avait été recouvert d'une sorte de sucre glacé donnant une petite touche festive aux verres en forme de boule, un peu comme les verres d'Ice-Tea. L'adolescente lui sourit en faisant un petit signe de tête avant de regarder à nouveau le couloir menant aux WC, l'air songeuse tout comme sa voix.

« Je m'en veux qu'Aeris l'ai pris mal, ce n'était pas mon intention. Ça a dû lui faire bizarre. Quand elle a quitté l'école, elle savait que lui et moi étions amis, c'était un peu comme mon grand frère. J'aime à croire qu'elle était soulagée de me savoir en sécurité avec lui surtout après ma première relation amoureuse… »

Hlyn baissa les yeux, les posant sur ses poings serrés sur ses genoux. Cette première histoire lui revenait en mémoire. Le bal d'Halloween qui fut la soirée de tous les défis, quand elle avoua son amour au surveillant, le baiser "sans signification" qu'il lui avait fait, sa nuit blanche, son rendez vous le lendemain… tout ça, Hlyn l'avait raconté à Aeris et rien qu'à elle. Comment aurait elle pu parler d'amour avec son "grand frère"? Et cette fois là, comme les nombreuses fois où l'adolescente avait fait part de cet amour interdit vu que éprouvé pour une personne majeur à son amie, Aeris s'était avéré être la meilleure des confidentes, la seule capable d'écouter sans juger. C'était même elle qui lui avait conseillé de parler, d'avouer à la personne concernée ce qu'il en était pour que les doutes s'estompent. Bien sûr, personne ne se serait attendu que cet amour soit réciproque, même pas Hlyn qui avait fini sur la plage avec le blond… mais ce conte de fée trouva vite sa fin. Perdu entre deux amours "interdits" l'un pour une adolescente et l'autre, pour un autre garçon… le surveillant avait préféré fuir, partant sans donner de nouvelles. Et Hlyn, consolée par Aeris, avait bien compris son geste, s'y attendait même. Un petit sourire plus sincère se dessina sur ses lèvres quand elle se souvint des mots échangés sur la plage, ceux dont Aeris fut plus ou moins tenu au courant, préférant ne pas rentrer dans les détails de son nouveau petit ami peut-être bien bisexuel… elle lui avait demandé que, quitte à ne l'avoir qu'un peu pour elle, au cas où son choix irait à l'autre blond, Hlyn voulait tout apprendre de lui…

« Par contre, je ne m'attendais pas que ma relation avec Yasu change. En fait, il était du genre à disparaître sans prévenir, puis revenir mais je n'arrivais jamais à m'y faire, surtout pas quand Aeris aussi a disparu… les deux d'un coup, les deux personnes que j'aimais le plus, ça faisait beaucoup et quand Yasu est revenu… je ne saurai même pas expliquer comment ça s'est passé, même si ce n'était pas bien vu la différence d'âge… enfin pas tant que ça mais quand même… je croyais qu'avec Kippei j'avais déjà beaucoup souffert mais avec Yasu… c'est différent, il me manque toujours, ça fait pas mal de temps qu'il est parti, j'ai cru qu'il allait revenir mais cette fois, on a changé de cuisinier à l'école donc je sais qu'il ne reviendra plus, je ne sais même pas pourquoi il est parti… »

Hlyn ne savait même pas pourquoi elle disait tout ça, mais plus elle parlait, plus ça lui faisait du bien. Il faut dire que depuis tout ce temps, elle n'en avait parlé avec personne. Normal vu qu'Aeris n'était plus là non plus. Et ce genre de chose ne se raconte pas à tout va, qu'aurait on dit à son sujet? Qu'aurait dit l'école? Ses parents… ? Mais là, tout était passé, simplement, tranquillement. Même ses poings s'étaient desserrés et une de ses mains jouait à nouveau avec son pendentif renfermant la photo du couple. Étrangement, dans sa mémoire, seuls les bons moments flottaient, ce qui amenait un sourire à ses lèvres, sourire qu'elle avait toujours en relevant doucement la tête vers Aeris qui revenait. Avait elle entendu? Venait elle tout juste de revenir sans prêter attention aux dires de son amie? Mais en la revoyant, son envie de pleurer revint au galop et sans se préoccuper des gens autour, elle lui sauta au cou, ne retenant plus ses larmes.

« Pardon Aeris, j'aurai voulu tout te dire tu sais, j'ai essayé mais ton téléphone… »

Hlyn hoquetait à force de vouloir parler en pleurant

« Ton téléphone ne fonctionnait plus, je ne savais pas où t'habitais… j'aurai tant voulu te parler quand c'est arrivé, savoir ton avis là-dessus, j'aurai voulu que tu sois là, que tu ne sois jamais partie, pardon Aeris »

Et ça coulait… et ça coulait! Comme si les larmes de Hlyn étaient intarissables, coulant encore et encore. La jeune fille tentait bien de se reprendre, surtout pour parler vu que les deux actions en même temps étaient plutôt difficile pourtant, les vannes restaient immuablement ouvertes. Il fallu qu'Aeris prenne le visage de l'adolescente entre ses mains pour que celle-ci se calme… un peu. Tout son corps était pris de spasmes, tremblante comme une feuille. Même son souffle ne voulait pas revenir, la faisant respirer par à-coups, voir: renifler pour apaiser ses pleures. Et avec ça, il fallait aussi se concentrer, faire attention aux paroles de son amie, ce qui compliquait les choses.

Néanmoins, Hlyn se montra attentive, fixant Aeris dans les yeux, renforçant l'effet miroir entre les deux étudiantes, yeux vairons dans yeux vairons. Mais tout ce qui était dit sonnait faux dans la tête de Hlyn, c'était impensable que son amie soit coupable, c'était le destin, rien d'autre. Le sort qui s'acharne sur Hlyn qui voit toujours ceux qu'elle aime partir. Qui était encore là au jour d'aujourd'hui? Kippei? À Londres où dieu sait où pour ses études! Yasu… ça serait devenir folle que de chercher à savoir! La petite Ake? Celle pour qui Hlyn s'était montrée une amie protectrice comme Aeris l'était envers elle? Aux dernières nouvelles, elle avait intégré une école plus ressemblante à feu Shokuboo Inochi avant le bouleversement de l'ancienne directrice. De temps en temps, elles s'écrivaient encore, s'échangeant des messages mais rien de plus… quel dommage.

Bref, tout ça pour revenir au fatalisme dont Hlyn faisait preuve à cet instant. Toutes les personnes ayant compté un temps soit peu à ses yeux, avaient inévitablement disparu, la laissant seule, horriblement seule! Ainsi, plus Aeris s'excusait, plus Hlyn secouait la tête autant que faire ce peut avec les mains de son amie sur ses joues. Elle ne voulait pas l'entendre s'excuser. Elle ne devait pas. C'était le destin. Lui et lui seul! Ce destin qui s'acharnait sur sa vie pour la rendre parsemée de pleures. Des larmes qui devinrent de moins en moins abondante, rupture de stock en quelque sorte. À force, seuls ses yeux cerclés de rouge et ses reniflements, trahissaient ce chagrin qui avait interpelé les gens dans le petit restaurant, autant les clients que le cuisinier qui se sentait un peu responsable à cause de sa phrase malencontreuse.

Pourtant, dans l'esprit de Hlyn, elle seule était coupable, peu importe ce qu'en disait Aeris. La seule vérité qu'elle entendit fut celle du soulagement. Étrangement, oui, Hlyn se sentait mieux d'avoir autant pleurer, d'avoir confesser son secret à Keiko, un secret qu'elle révèlerait aussi à Aeris en temps voulu. Entre deux soubresauts dus à sa respiration encore haletante, Hlyn acquiesça tout en tentant un petit sourire pour confirmer. Il le fallait de toute façon, elle n'allait pas pleurer tout le temps quand même? C'était d'ailleurs à se demander comment c'était possible de pleurer autant. D'abord ce matin quand les deux jeunes filles s'étaient retrouvées, puis ici dans le restaurant… il fallait donc arrêter ça tout de suite!

Hlyn s'essuya les joues encore humides de larmes, frottant encore et encore au point de rendre sa peau aussi rouge que le contour de ses yeux bouffis. Le soulagement se mêlait à la gêne, surtout en sentant les regards sur elle. Qu'est ce que l'adolescente pouvait se trouver ridicule à cet instant?! À tel point qu'un léger éclat de rire nerveux franchis ses lèvres, essuyant toujours ses joues comme si les larmes ne voulaient pas partir alors que depuis le temps, tout était sec.

« De toute façon… (hoqueta t elle) … je ne te laisserai plus partir comme ça »

La mine de Hlyn reprenait tout doucement des couleurs normales. Et son sourire tentait de se frayer un chemin dans ses reniflements, derniers signes de peine. Et après encore quelques secondes de contemplation de son amie, l'adolescente eu la bête idée de détourner les yeux, découvrant ainsi que toutes deux avaient été une sorte de spectacle pour tous les clients présents.

« Oh My… »

Elle était ahurie, tout le monde, où presque, avait les yeux rivés sur les deux brunes. Ils avaient tout vu et tout entendu en plus, ou du moins, de la conversation entre les deux jeunes filles. Hlyn sentit ses joues s'empourprer, elle avait chaud tout d'un coup et imaginant sans mal la tête qu'elle devait faire, elle plaqua ses mains sur ses joues sans pouvoir détacher ses yeux de sur les gens présents, les regardant tour à tour, voyant des visages un peu amusés de sa tête surprise actuelle, d'autres souriant gentiment pour le bon dénouement des choses et d'autres encore qui, aussi gênés que Hlyn, détournaient le regard, presque honteux d'avoir osé écouter leurs histoires.

Et parmi ses visages, celui de Keiko, sourire aux lèvres. Tranquillement assise sur sa chaise (ou tabouret), la mère de son amie, sans rien dire, laissa comprendre que tout le monde avait été témoin de cette effusion de sentiments et que, comme elle, ils étaient content de voir que tout s'arrangeait pour le mieux. Et c'était peu dire! En voyant ainsi la mine de Keiko, un mince rire franchit les lèvres de l'adolescente, toujours les mains sur ses joues, pour ensuite éclater d'un rire clair et franc. Ça n'arrivait qu'à elle des trucs pareils! Et rebelote des pleures, mais de joie ceux-ci. Ou plutôt, de ridicule.

« À notre amitié! »

Au point où elles en étaient, autant continuer… Hlyn s'empara de son verre de soda melon et debout devant leur table, le brandit bien haut pour porter son toast à voix haute, au profit de toute l'assemblée. Ce à quoi, contre toute attente, les autres clients l'imitèrent, levant leurs verres, tasses où autre, pour répondre à l'adolescente. Entre son rire et sa gêne, Hlyn aurait voulu se cacher dans un trou de souris en voyant ça, néanmoins, ça faisait du bien. Et au lieu de se cacher, elle attrapa la main de son amie, la serrant très fort pour canaliser son stresse et se réconfortant dans le regard de celle-ci.

Allons, allons, faisons abstraction de la populace. Toujours un peu gênée, Hlyn reprenait son moral habituel soit enjoué et guilleret. Tout dans le bistrot reprenait un atmosphère détendu, les gens reprenaient leurs conversations tranquillement, certains riaient, peut-être de la scène d'un peu plus tôt, peut-être de quelque chose sans aucun lien et d'autres reprenaient leur tête à tête amoureux.

En tout cas, l'adolescente ne se sentait plus trop mal par rapport aux faits précédents et au bout de quelques minutes, quand le cuisiner annonça que les plats seraient bientôt là, tout fut oublié, balayé... comme le dit si bien Édith Piaf.

Et si un doute subsistait encore pour, ne fusse qu'une seule personne, et bien en voyant arriver les plats, on pouvait voir une Hlyn totalement différente de celle qui venait de pleurer à l'instant. Telle une petite fille, elle applaudit doucement : le geste était vif mais aucun son ne se fit entendre lorsque ses paumes se joignaient. Et son regard était émerveillé, comme si le père Noël venait lui offrir le cadeau en numéro un sur sa liste pour Noël.

« ITADAKIMASU! »

Encore une fois quelques têtes se redressèrent en entendant le cri euphorique de l'adolescente qui empoignait ses baguettes pour enfourner une bouchée directement après avoir prononcé le coup d'envoi. Et s'en suivit des petites onomatopées qui attestaient à quel point son repas lui goûtait au fur et à mesure qu'elle le savourait. Et ce fut avec la bouche pleine qu'elle tourna la tête vers la maman de son amie. Elle devait très certainement ressembler à un hamster avec ses joues bombées mais pire gloutonne que Hlyn, c'était dur à trouver.

Et il fallut donc un petit temps de mâchouillage avant de pouvoir donner une réponse. Et c'est bien sûr quand on doit répondre quelque chose, que l'aliment dans notre bouche ne veut pas se détériorer. Hlyn dodelinait alors la tête de droite à gauche en suivant les coups de mâchoire qu'elle proférait, la main cachant ce qui ressemblait à la mastication d'un bovin ruminant.

« Oui... comme chaque année, je suis allée chez ma grand mère »

Mais l'appel du ventre était trop alléchant. Hlyn piocha un nouveau ravioli qui lui fit lever les yeux au ciel de délice.

« Trop bon... moui alors... ma grand mère vit en Écosse. Elle vit toute seule avec mon poisson rouge et mon furet. Tu te souviens de Siegfried mon furet, Aeris? » Continua t elle en regardant son amie « Tu verrais comme il a grossi. Un Vrai hippopotame »

Et pour corroborer ces dires, Hlyn écarta les bras pour donner une approximation de la taille du petit mustélidé et au vue de ses bras écartés, le furet semblait avoir la taille d'un pitbull. Taille exagérée vous en conviendrez, c'est pourquoi l'adolescente revit son jugement à la baisse pour lui donner la taille d'un petit chihuahua, ce qui était plus probable.

« Et Hina, mon poisson rouge. » poursuivit elle en se retournant vers Keiko « je l'ai appelé comme ça en hommage à notre ancien professeur de français. D'ailleurs » Et rebelotte un pivotage de tête vers Aeris « Il n'est plus là. Le prof, pas le poisson. On a eu une restructuration de personnel avec l'ancienne directrice et beaucoup de professeurs ont changés. C'est dommage car c'était marrant de suivre les cours de Hina. Enfin soit... je parle trop hein oui?! »

Hlyn tira un bout de langue tout en frottant l'arrière de son crâne avec sa main libre. C'était toujours pareil avec elle. Quand elle se sentait bien, ou du moins : mieux, elle parlait toujours inlassablement. Et c'est après avoir déballé un torrent de paroles que la jeune fille se rendait compte que même si quelqu'un voulait lui répondre ou tout simplement intervenir, et bien elle ne leur en avait pas laissé l'occasion.

« Et vous deux? Vous avez fait quelque chose pendant les vacances? »

Par chance, il restait de la nourriture dans son assiette et donc Hlyn pourrait se montrer silencieuse et attentive. Elle voulait vraiment connaître les aventures de Keiko et Aeris à l'époque où l'irlandaise n'avait plus de nouvelles de son amie. Elle voulait que ce repas soit le moyen idéal pour rattraper le temps perdu. Et quoi de mieux qu'un bon repas, dans une ambiance conviviale pour cela...

[Trois milliards de fois pour ce looooooooooooooooooong retard et ce post plus court que notre moyenne. Faut que je me remette dans le bain]

Tout le monde semblait du même avis vis-à-vis des plats, ils étaient incontestablement délicieux et à chaque bouchée qu’Aeris ingurgitait, celle-ci sentait son humeur remontait en flèche. Quant à Hlyn, elle paraissait avoir retrouvée d’en plus de sa joie, son dynamisme habituel, que la brune appréciait tant chez elle. Dire que pendant tout ce temps, elles ne s’étaient pas vues et n’avaient pas pu profiter de moment comme celui-ci. Ca lui avait manqué à un point, que l’époque où elles se retrouvaient pour s’amuser ensemble et se raconter tout un tas de chose et d’autre lui apparaissait lointaine. Pourtant, la brune en garder des souvenirs bien précis qui resteraient gravés à jamais dans sa mémoire. Et elle n’hésitait pas à en faire par à sa mère qui, lui demandait souvent de lui raconter en détails ses rencontres et comment était sa vie là bas. A force, la jeune femme développa une grande curiosité qui l’a poussa à vouloir en savoir plus sur la meilleure amie de sa fille. La mère avait d’ailleurs déjà en tête un tas de question, auxquelles Hlyn devra répondre.

Assurément, ça ne sera pas des questions compliquées et surtout trop poussées sur des choses personnelles. La pauvre avait déjà eu le droit à sa dose d’explications sur ses histoires d’amour, autant éviter de remettre le doigt dessus. Elle ne poserait évidement que des questions banales. Alors que l’adolescente tentait de répondre entre deux bouchées à sa question posée précédemment, la jeune femme avala un morceau de chou chinois, de même pour Aeris qui écoutait attentivement les propos de sa camarade. Etant donné que des deux, la brune était plus familière au sujet de son furet et de son poisson rouge lorsque son amie l’aborda. Bien sur qu’elle se souvenait d’eux, combien de fois Hlyn lui avait-elle parlait de ses deux petits êtres. Enfin Siefried ne paraissait plus aussi petit que sur les photos qu’Hlyn lui avait montrées, si elle se fiait à la comparaison que sa meilleure amie venait de faire. Une comparaison qui ne manqua pas de faire rire l’adolescente qui était justement en train de manger et qui frôla d’avaler de travers les morceaux de riz qu’elle mastiquait. Elle tenta de faire passer l’aliment correctement, et bu une gorgée de soda.

"L’Ecosse ?? Ta grand-mère est irlandaise alors ??? Ca doit être sympathique à visité j’ai lu quelque petit articles sur ce pays dans une revue mais y aller directement doit être encore mieux. Tu as du passer de bonne vacances ?! Dit Keiko en lui souriant amicalement, la jeune femme se tourna ensuite vers sa fille : « Fait attention de ne pas t’étouffer » lui conseilla-t-elle d’un ton amusé, tout en passant sa main sur son dos. "

"C’est vrai que ce n’est pas très malin de rire en mangeant ! dit-elle en souriant doucement. Posant son verre de soda sur la table, l’adolescente prit ensuite une mine interrogative suite à l’évocation de ce professeur ou plutôt ancien professeur de Shookibu Inochi.Hina ??? Hummm...... Ca me dit quelque chose…..Ah oui !! Cet Hina-sensei là. Oh ! C’est dommage, il était sympa comme professeur mais c’est un bel hommage que tu lui fais…..Et non !!! Tu ne parles pas trop, au contraire ça fait tellement longtemps qu’ont ne s’étaient parlées. On a tellement de temps à rattraper, et puis j’ai beaucoup de chose à te raconter. Pour commencer, tu mérites une explication sur mon départ…"

Car certes elles pouvaient recommencées comme avant mais connaissant Hlyn, celle-ci continuerait forcément à se poser des questions et finirait par lui demander tôt ou tard. De toute manière ça n’était grave au point de demeurer un secret, et puis en tant que meilleures amies elles étaient censées tout ce dire. Dans son cas, elle lui avait toujours tout dit, et avait tout partagé avec elle donc c’était à son tour à présent. Et puis Aeris lui devait après l’avoir abandonné comme ça, même si en partant celle-ci ne l’avait pas laisser seule ça faisait quand même beaucoup de peine. Pendant cette période d’absence, Hlyn avait eu besoin de son réconfort à cause de cette histoire avec Yasu et pourtant elle n’avait pas été là. Bien qu’elle lui répétait ne pas lui en vouloir, la brune se sentait toujours un peu coupable même si de bonnes raisons l’avaient poussées à partir. Alors que la jeune fille s’apprêta à lui donner cette fameuse explication, Keiko ne lui laissa pas le temps de commencer et prit la parole.

" Attend Aeris !! Il est préférable que je lui explique moi-même la situation, après tout s’est de ma faute si tu as du arrêter tes études à Shokuboo Inochi, se tournant vers Hlyn, Je suis sincèrement désolé ! Etant donné qu’Aeris te fait confiance et je vais être sincère avec toi. En faite si ma fille à dû partir brusquement c’est parce que j’ai du arrêtait de travailler à cause de problème de santé, rien de grave mais du coup, elle à du restait avec moi à la maison pour m’aider un peu. Ca m’a un peu embêté de devoir lui demander cela…… "

"Mais je ne voulais pas la laisser toute seule…dit Aeris en interrompant, il fallait quelqu’un pour s’occuper de la maison et du ravitaillement, et vu que j’ai l’habitude de faire ça depuis longtemps, c’était à moi de m’en chargé. Je ne voulais pas te laisser tomber, et t’inquiéter avec nos problèmes c’est pour ça que je ne t’ai rien dit. Voilà tu sais tout ! Je suis vraiment désolé."

Rien que de se rappeler cet événement rendait Aeris nostalgique, alors que ce jour là Keiko travaillait sur son nouveau de lieu de travail, celle-ci fut prise d’un malaise et du être amenée d’urgence à l’hôpital. A ce moment là, la brune se trouvait au pensionnat, et on l’appela en urgence. Elle eut juste le temps de faire ses valises et de partir. Selon le médecin ça n’avait été du qu’au stresse et à la fatigue mais cela avait conduit à un arrêt maladie. Ensuite comme elle l’avait expliqué à Hlyn, elle avait du s’occuper d’elle et de la maison ainsi que de trouver un job pour compenser celui de Keiko qui était mis entre parenthèses.. Sur ce point elle n’eut pas trop de difficulté à en trouver un, travailler dans un magasin d’électroménager avait suffit à payer les quelques factures. De plus le propriétaire Mr Yasuoka était un homme très aimable qui l’avait embouché pour l’aider. Il lui donna même des horaires convenables pour avoir du temps pour s’occuper de sa mère, et prit quelques fois le temps de venir les voir pour prendre des nouvelles. Cet homme devint vite au fur et à mesure de l’aide apportée, un bon ami de leur petite famille. Les choses ont fait plus tard, que sa mère et lui se rapprochentt et finissent par sortir ensemble. Depuis qu’il était apparu dans leur vie, tout s’était arrangé pour le mieux. Et plus aucun problème n’avait fait surface, bien au contraire leur vie était même beaucoup plus belle. Maintenant Aeris le considérait comme un père.

" Mais rassure toi, ça n’arrivera plus. Je ne t’enlèverais plus jamais Aeris, il est temps qu’elle prenne soin d’elle et qu’elle profite de la vie. Depuis qu’elle est avec moi, je me sens tellement plus heureuse un peu plus chaque jour . Grâce à elle, je sais maintenant ce qu’est le bonheur. Il est temps qu’elle aussi puisse être heureuse et profite de sa vie en compagnie de ses amis. D’ailleurs durant cette période, nous n’avons pas beaucoup bougé à par pour aller dans une petite campagne à c’était trop court pour être des vacances dit la jeune femme un peu gêner, mais je pense que maintenant Aeris aura le droit à de vrai vacances la prochaine fois et pourquoi pas avec sa meilleure amie ?!Vous avez perdu tellement de temps, à cause de toute cette histoire. "

" Ne t’inquiète pas maman, ça m’a fait plaisir de t’aider et puis à présent notre famille s’agrandit. Si tu es heureuse, c’est le principal pour moi. Pour ce qui est des vacances, on a tout le temps pour en profiter ici il y’a beaucoup divertissement ça compensera et puis comme tu dis il y’a Hlyn avec moi. "

La pauvre n’avait pas du s’attendre à une révélation de sa part et encore de sa mère et ne devait plus trop suivre. En quelques minutes, la jeune fille se voyait mise au courant de tous leurs problèmes. Des problèmes dont elle ne s’était sans doute jamais douté, encore une fois peut-être se demanderait-elle pourquoi tant de cachotteries ? Ce n’était évidement pas du à un manque de confiance ou quoique ce soit d’autre, mais encore la peur de l’inquiéter et de la mêler à ses problèmes. Avoir une amie avec peu de moyens, pouvait pousser les gens à réagir différent avec eux et Aeris ne voulait surtout pas que ça arrive. Elle souhaitait juste que tout ce qu’elles venaient de racontés, ne briseraient pas l’ambiance qui régnait. D’ailleurs elle ne devait plus trop suivre, pendant qu’elles y étaient autant lui annoncer la bonne nouvelle pour détendre encore plus l’atmosphère.

"Ah oui ! Au faite je ne t’ai pas dit , Maman va se marier dans les mois qui arriveront ! "

[No soucis !]

Si Aeris failli s'étrangler en imaginant un furet plus gros qu'un âne, Hlyn sentit un morceau de ravioli passer tout rond dans sa gorge quand la mère de son amie releva le mot. Il faut dire que, quand Keiko était surprise, ce n'était pas à moitié. En apprenant que Hlyn avait de la famille en Europe, cette dernière s'était exclamée si fort que l'adolescente sursauta au même tarif que d'autres personnes. La pauvre dû carrément se taper sur la cage thoracique pour que l'aliment suive son chemin sans trop de difficulté. Et tout comme son amie, cette dernière dû boire une gorgée de soda pour aider la descente. Elle eu même dû mal à ne pas rire en voyant l'étonnement de l'adulte, mais plutôt que s'esclaffer, Hlyn esquissa un sourire pincé, se retenant de pouffer bien que l'envie était énorme entre le visage rayonnement de Keiko et l'air plus que amusé de Aeris. Et plutôt que de prendre le risque d'ouvrir la bouche et de répondre un mot qui finirait en franche rigolade, la jeune fille acquiesça avec vigueur, laissant ainsi sa chevelure suivre le mouvement vif, balayant ses joues.

C'est vrai que ce n'était pas le plus important : savoir d'où venait quelqu'un. Hlyn ne rabâchait pas à tout va qu'elle était mi japonaise, mi anglaise et que la majeure partie de sa famille vivait en Grande Bretagne. Et il lui viendrait encore moins à l'esprit d'énumérer tous les pays où elle avait vécu, sans quoi elle en aurait pour des heures. Le plus important selon elle était le caractère, l'allure générale, la façon de se comporter, ... tout des détails qu'on aime à raconter autour de soi, vantant les mérites de ses amies. Et Hlyn avait eu de quoi parler avec sa grand mère quand le sujet de Aeris venait à tomber. Et quand la maman de l'adolescente s'en mêlait également, c'était à se demander si les oreilles de la brune n'avaient pas siffler jusqu'à percer ses tympans. La mère de Hlyn aimait beaucoup Aeris et savoir sa progéniture en compagnie de cette jeune fille la rassurait énormément. Tout comme l'absence soudaine de cette dernière l'avait grandement tracasser. Il faut dire que, comme sa fille, elle se demandait ce qui pouvait bien être arrivé mais aussi, c'était la première fois que son bout en train de fille avait eu une mine affreuse pendant plusieurs jours. Évidemment, Hlyn ne lui avait pas expliqué que non contente de perdre sa meilleure amie, elle avait aussi perdu son amoureux dans la même période mais en tout cas, le résultat était catastrophique. À tel point que Hlyn avait été à deux doigts de finir sa scolarité en Écosse près de sa grand mère pour avoir une adulte qui la surveille.

Mais avant même de pouvoir reprendre ses esprits quant au fou rire naissant un peu plus tôt, et être capable de donner un semblant d'explication concernant ses origines, le sujet retomba sur Hina, professeur au combien déjanté et qui avait le chic pour créer l'émoi chez les élèves féminines. D'ailleurs, il y avait eu une histoire qui disait qu'il sortait avec une fille de dernière année... allez savoir. Hlyn aimait bien ce prof et voilà! Le reste, ça lui était bien égal. Et quant à l'hommage, non, vraiment... ce n'était pas comparable mais le nom était venu comme ça, avec Kippei. Premier amoureux de mademoiselle. Mais impossible de se souvenir pourquoi tous deux avaient décidé de nommer le poisson aux yeux globuleux comme l'ancien professeur de français. Mais avant même qu'elle pu y réfléchir plus à son aise, voilà que Hlyn assista à un tableau surprenant, faisant écarquiller ses yeux. Pendant les quelques secondes où son esprit vagabonda, il lui paru avoir raté quelque chose. Quelque chose qui assombrissait le visage de ses deux camarades de repas et qui, par la même occasion, la stoppa dans son énième geste pour prendre un ravioli. Ses baguettes restèrent suspendues au dessus de son bol, près à saisir un aliment mais Hlyn était occupée à contempler chacun des deux visages auprès d'elle. Ne comprenant rien à ce qui se passait sous ses yeux toujours intrigués.

Puis enfin les aveux. Hlyn aurait voulu ne pas les entendre, pas là, pas de suite. Alors que l'atmosphère était revenue au beau fixe, voilà qu'une ombre de nostalgie planait dans l'air. Hlyn comprenait mieux et dans le fond, retrouver son amie était bien suffisant. Elle aurait même pu partir comme ça, sans raison, la retrouver, là, la voir devant elle, ça lui suffisait amplement. Alors quand cette dernière s'excusa, la jeune fille secoua doucement la tête. Déposant ses baguettes à côté de son bol, sa main se dirigea sur celle de son amie, elle refusait ces excuses, elles étaient inutiles, comme les mots à cet instant. Seul son sourire rayonnait sur son visage. Et après l'avoir adressé à son amie, elle tourna la tête pour écouter la suite venant de Keiko. Son sourire ne délogeait pas de ses lèvres. Elle était heureuse. Pas de la situation, non, juste heureuse d'avoir une amie si formidable, prête à sacrifier sa vie pour sa mère adoptive, prête à tout pour que les gens autour d'elle soient heureux. C'était à se demander si ce n'était pas un ange descendu sur terre par erreur. Mais là, fallait arrêter. Ça devenait dangereux, oui oui, un flux commençait à monter, prêt à laisser des larmes de joie perler sur ses cils.

*Mais arrêtez euuuh je vais pleurer sinon. Comment pourrais je être fâchée après ça, hein, franchement. Si je pleure, ça sera de votre faute, na! Vous êtes des vilaines qui voulez me faire pleurer.* Il fallait bien trouver des répliques mentales pour ne pas pleurer quand même, et c'était ces répliques puériles que Hlyn trouva alors qu'autour d'elle, la nostalgie avait laissé place à un amour profond, sincère, qui unit une mère et sa fille. *Voilà, ça y est, les larmichettes montent... ah c'est malin. Mais suffit euuuuh! Keiko!!*

La mère de Aeris, avec son histoire de vacance entre amies, avait bien failli faire pleurer Hlyn qui inspira un bon coup tout en serrant la main de son amie. C'était un combat intérieur qui était drôlement pénible. Pour finir, on allait pouvoir dire de Hlyn qu'elle était une fontaine avec ses envies de pleurer. Ses camarades d'enfance ne l'auraient sans doute pas reconnue vu qu'en bas âge, mademoiselle May avait tout d'un garçon manqué, hormis peut-être ses deux couettes qui attestaient de son appartenance à la gente féminine. Mais là, c'était une vrai pleureuse, ou du moins, elle n'était pas loin de le devenir. Encore une nouvelle et c'était fait. Encore un aveu de cet acabit et bonjour les larmes – de joie certes mais des larmes quand même. Et alors que Hlyn se concentrait sur Keiko, voilà que le coup de grâce arriva de l'autre côté, là où elle ne s'y attendait pas. La pauvre en faillit s'en casser la nuque en pivotant rapidement la tête vers Aeris pour revenir telle une chouette aux grand yeux sur Keiko.

« C'est vrai? Avec le monsieur du téléphone tout à l'heure? Mais c'est... mais c'est... »

Les larmes s'étaient évaporées comme neige au soleil quand cette nouvelle tomba. Ou alors elles avaient juste oublié de jaillir mais en tout cas, la jeune fille était radieuse en entendant cette annonce, elle en perdait même ses mots. Au diable les soucis de santé qui étaient loin derrière, au diable les tracas qui avaient miné l'adolescente pendant de long mois, cette nouvelle là valait toute les nouvelles du monde. Un mariage, pensez donc.

« Mais c'est génial!!! Chef, champagne! »

Sa joie sauta comme son cri traversa la pièce. Elle n'était pas possible. C'était du moins ce que les gens aux alentours devaient se dire en la voyant si exubérante, le bras tendu par dessus sa tête et le regard rivé vers le cuisinier derrière son comptoir. Mais alors que ce dernier se retenait de rire en voyant la mimique de l'adolescente, celle ci se rappela un détail : c'est dangereux le champagne. Alors, rabaissant la main pour porter son index, innocemment sur sa lèvre inférieure, alors que sa bouche était en coeur, elle se rajusta, parlant moins fort.

« Euh, non, en fait, une nouvelle tournée de soda fera l'affaire »

Là, le cuisinier n'en pu plus. Sa voix tonitruante résonna dans tout le restaurant en voyant cette enfant si incroyable, passant du rire aux larmes et vise et versa en moins de temps qu'il faut pour le dire. Et quand elle se comportait comme il l'avait si souvent vu par le passé, c'était impossible de ne pas rire.

Voici vos sodas les filles, offerts par la maison... pour votre mariage, annonça t il en regardant en coin Keiko. Il faudra revenir avec les deux demoiselles et votre mari, n'est ce pas.

Et ce fut au tour de Hlyn de rire, pinçant les lèvres pour ne pas que ça soit un rire des plus sonores mais son corps tremblait sous l'envie d'éclater. Ça faisait du bien de se sentir bien après tant d'émotions.

(pfiou, ça faisait longtemps que j'avais plus autant écrit o_O)

Si l’adolescente avait décidée de tout lui dire ce soir même, ce n’était pas pour rien. Elle avait tout simplement jugé qu’il était préférable de lui donner une explication maintenant plutôt que de lui donner les jours suivants. Car si il y avait une chose qu’Aeris voulait part dessus tout, c’était d’en finir avec cette histoire de départ et ne plus jamais en reparler. Combien de fois lui avait-elle demandée pardon et toutes ses fois là, Hlyn lui avait pardonnée. Une preuve que leur amitié était bien plus forte, dans une même situation la brune aurait fait la même chose. Rien que d’imaginer lui en vouloir lui était impossible, probablement est-ce le cas à cet instant même. Les mains l’une dans l’autre, Aeris sourit à son amie, se battant pour ne pas éclater en sanglot en entraînant Hlyn avec elle. Fini les moments nostalgiques et les pleures, elles devaient refaire place aux rires et aux sourires. Ce pourquoi dès maintenant plus question de reparler de tout cela, il fallait avancer et rattraper le temps perdu. D’ailleurs elle se promettait de ne plus troubler ambiance qui régnerait entre elles en abordant des sujets pénibles pour tout le monde. Et pour retrouver la fameuse bonne ambiance de tout à l’heure, quoi de mieux qu’annoncer un mariage. C’était le genre d’annonce qui faisait vite oublier les problèmes, et heureusement Keiko avait su aborder le sujet au bon moment.

Cette bonne nouvelle suscita automatique de l’enthousiasme chez Hlyn, qui était comparable à une enfant émerveillée. L’adolescente se montra tellement heureuse que Keiko n’eu même pas le temps de confirmer ses dires, l’amie de sa fille poussa un cri de joie qui attira une fois de plus l’attention de tout le monde dans le restaurant. Certains se mirent à sourire en constatant que c’étaient toujours elles qui étaient à l’origine de ses cris, tout comme Keiko qui ne tarda pas à éclater de rire en la voyant demandait du champagne au cuisinier, mais comprenant très vite qu’elles finiraient probablement soules d’ici la fin de la soirée. Et donc qu’il était préférable de reprendre du soda au melon. Ce fut alors au tour de Aeris de suivre sa mère dans le fou rire suivit du cuisiner qui lui aussi n’en pouvait plus. Sacré Hlyn, il était vraiment difficile de ne pas rire toutes les trois secondes en sa compagnie, même Keiko l’avait compris en cette fameuse soirée. La jeune femme comprenait mieux pourquoi sa fille s’entendait si bien avec elle, plus elle passait de temps avec elle et plus elle l’appréciait. Les voir ainsi lui rappelait les joies d’avoir une meilleure amie, et l’époque où la mère d’Aeris était encore de ce monde. Bien qu’elles étaient séparées à présent, elle ne l’avait jamais oublier et penser toujours que d’une manière ou d’une autre celle-ci veillait si leur famille à travers Aeris. La jeune femme voulait que l’amitié qui liée Hlyn et sa fille perdure, tout comme celle qui la lier à sa mère. La brune avait aussi le droit d’avoir quelqu’un sur qui comptait et Hlyn était la personne parfaite pour cela. Tout le monde était maintenant en train de rire de vive voie, de toutes ses situations qui s’étaient enchaînées. Le cuisiner leur servit ensuite une nouvelle tournée de soda qu’il leur offrait gentiment pour l’heureux événement.

"C’est vrai gentil à vous dit-elle en lui lançant un sourire, oh que oui je viendrais, c’est si sympathique ici ! Et puis je suis sur qu’il aimera…. En tournant vers filles. D’ailleurs le pauvre doit mourir de faim à la maison, je n’avais pas prévu de ne pas rentrer. Et vu qu’il n’est pas très doué en cuisine.Au cuisinier, Dite-moi faites-vous des plats a emportés ??? "

Ca devait faire au moins 4 bonnes heures qu’elles étaient partit de la maison, et elle n’allait sans doute pas rentrer tout de suite vu la tournure que la soirée prenait, le mieux qu’elle pouvait faire s’était de lui rapporté quelque chose. Elle tenterait tout de même de ne pas trop tarder. Après avoir bien rigolér, la jeune femme attrapa un morceau de viande et l’avala calmement voulant éviter de s’étouffer comme les deux adolescentes, après quoi un détail important lui revint en tête la faisant lever ses baguettes et les yeux au ciel. A croire qu’elle avait eu une illumination, mais ça n’était en faite rien de grave juste qu’en parlant du mariage et d’amitié, ça lui donna des idées d’invitations. Mis à par les parents de son fiancée et son père à elle, la liste n’était pas bien grande. Et comme Aeris avait le droit de choisir quelques personnes, elle ne ferait d’accélérer l’échéance de sa demande

"Oh faite Hlyn !! Que direz-tu d’assister au mariage ?? Et…pourquoi d’être ma demoiselle d’honneur, ça serait dommage qu’Aeris soit toute seule à ce moment là. Et puis je suis sur que ta présence fera plaisir à mon fiancé."

Et puis ça lui ferait tellement plaisir qu’elle soit là, en quelque heures Keiko avait réussit à avoir une très bonne opinion de l’adolescente, encore une fois tout ce que sa fille avait pu lui raconter était la vérité. Evidement elle n’avait en aucun cas doté, mais comme cela c’était produit pour Aeris, apprécier Hlyn se faisait rapidement. Et plus elle la regardait et plus elle se revoyait à son âge car à l’époque Keiko était exactement comme elle. Une fille énergétique et pleine de vie à l’identique. Seulement les années passèrent et la compagnie de Maemi l’a rendu complète différente. Certainement est-ce pour cela qu’elle l’aimait bien et qu’elle appréciait qu’Aeris soit en sa compagnie. D’ailleurs aussitôt que sa mère fit la proposition, la brune afficha un grand sourire et se montra à son tour aussi enthousiasme que sa meilleure amie même si elle n’était pas encore à son niveau.

"Ca serait formidable ! Nous deux accompagnant maman à l’autel dans de très belles robes. Dit oui,Dit oui ! dit-elle la suppliant les mains droites collaient l’une sur l’autre.

La brune tenait absolument à vivre cet instant magique avec sa meilleure amie, ce jour où sa mère dira oui à son futur père et où sa famille s’agrandira pour devenir une grande famille avec des oncles, des tantes, des cousins, des cousines, des neveux....Rien que de l’imaginer, Aeris en était toute émue, c’est pourquoi elle souhaitait par-dessus tout qu’Hlyn soit à ses côtés le jour J. En voyant sa fille réagir ainsi, Keiko su qu’elle avait bien fait de lui proposer car la brune semblait y tenir absolument et dans son cas elle y tenait tout autant. Et puis si elle acceptait, la jeune femme aurait beaucoup de chose à lui proposer comme faire des propositions pour la décorations ou encore pour le choix de robe de demoiselle d’honneur. Car c’était le genre de détail qui demander toujours des avis féminins.