Il y a des jours comme ça, où on voit la catastrophe arriver petit à petit sans savoir quoi faire pour l'esquiver. Chaque mouvement, chaque détail, semblait juste l'attiser un peu plus. De son côté, Eiji avait tenté de fuir la scène plutôt de la voir se transformer en pugilat, faisant preuve de plus de maturité que d'habitude. C'était sans compter l'intervention d'Aedan, motivé par le comportement on ne peut plus désagréable des autres garçons – mieux valait ne pas parler des pensées de Yume qui auraient horrifiés certains et tout de même bien géné le kendoka – pour mettre de l'huile sur le feu.
Eiji se retourna à moitié à l'appel de son cadet, une expression maussade sur le visage. Ne pas les laisser gagner ? Ce qu'il voyait, c'est qu'il avait tout à y gagner de ne pas passer une soirée désagréable, non ?

Le train de ses pensées fut interrompus par l'arrivée de Mister mèches roses sur le comptoir, suivit de près par son acolyte. A côté d'eux, la table de filles avaient lancé Fly Away qu'elles scandaient comme un encouragement au strip tease.
Ce n'est que quand le 1er débardeur vola, atterrissant avec une certaine précision sur le garçon à l'air le plus renfrogné du duo d'homophobes qu'Eiji dut porter la main à son visage pour s'empécher d'éclater de rire. Son expression valait bien d'être resté un peu plus longtemps.

Autour d'eux, les réactions du bar étaient partagés : une bonne partie des clients en semblait parfaitement amusé et les encourageait, parmi les restants, certains se contentaient de les ignorer et de rester dans leur coin. Seuls quelques uns lançaient quelques regards ouvertement réprobateurs sur ce groupe de jeunes de mauvaise vie. Quelque part, le jeune homme était satisfait d'être juste un observateur, et pas un participant à cette petite démonstration.

Se rapprochant – tout en esquivant les vêtements qui volaient bas – Eiji revint vers la table et posa la main sur l'épaule d'Aedan, se fichant de devoir passer au dessus de Shikkan. Sans grande surprise, il se doutait bien que laisser son cadet au milieu de ses emmerdeurs après ce qu'il venait de lancer ne serait pas lui rendre service. Quelque part, son comportement lui rappelait celui de Hugh : incapable de se la fermer même quand il risquait gros. Sans aucun doute, il mettait de l'ambiance, on ne pouvait pas dire le contraire. A cause de ça, le kendoka éprouvait une certaine culpabilité à devoir le laisser se débrouiller seul.

" Tu viens avec moi... en privé ? "

Le sourire amusé qui suivait cette proposition surprenait après l'expression hargneuse avec laquelle il avait quitté la table quelques minutes auparavant.
Que personne n'aille se faire d'idées. Eiji ne faisait aucune proposition à Aedan, du moins aucune proposition qu'aurait pu réprouver les gens bien-pensants, loin de lui cette idée. Il s'amusait juste à continuer le jeu de la provoc lancé par le jeune homme à la capuche de panda, tout en cherchant la manière adéquat de se barrer de cette soirée sans totalement perdre la face. Après, les autres pouvaient bien interpréter comme bon leur semblait...

Personne n'était très bavard à cette table. Cela n'était pas très étonnant en soit. Car quand des personnes se rencontraient pour la première fois, il y avait toujours un silence d'observation, puis des boutades qui fusaient pour jauger l'atmosphère et l'humour de tous et chacun. Pour savoir si justement, des affinités se créeraient ou non. Mais il y avait ce genre de silence lourd de signification. Ce silence qui annonçait la future tempête. Comment se profiterait-elle ? Comme un simple coup de vent ? Une bourrasque ? Une tornade ? Tout était possible. Shikkan appréciait Hashimoto-kun, car il était le seul gars normal de la table. Enfin un hétéro. A croire qu'être bi ou homo était une mode ! Il appréciait donc le garçon qui en prime osait dire ce qu'il n'aimait pas et CEUX qu'il n'aimait pas. Un homophobe à priori, comme lui. Shikkan n'avait pas désiré être ainsi. C'était par la force des choses. A cause d'un homme qui ne s'assumait pas. Lui était devenu ainsi à cause de son premier amour. Et si il savait que Hashimoto-kun et Kimihiro-kun étaient ainsi, nul doute qu'ils leur feraient payer leurs stupidités ! Et oui. Le seul qui méritait réellement le respect de Shikkan n'était autre que Aedan. Lui, au moins, il s'assumait et il était en phase avec qui il était. Oui, la vie était ironique, mais Shikkan ignorait tout cela et bien sûr, jamais il ne dirait ouvertement qu'il appréciait grandement le personnage d'Aedan. Les choses étaient ainsi.

Shikkan ne plaisanta donc pas avec Hashimoto-kun, quand il parla d'Eiji comme d'une folle. Ce sujet ne l'amusait en rien et il n'avait aucune envie de se mettre tout le monde à dos. Il n'aimait juste pas que l'on se prenne à un hétéro pour une question d’homosexualité, alors que c'était les autres (et lui-même donc) les aberrations de la nature. Il se contenta de rester lui-même. Froid et impersonnel. Il écouta en même temps la réponse d'Aedan, mais toujours pas de nom ... Il était malin le bougre. Tout le monde essayait de se protéger comme il le pouvait. Hashimoto-kun n'était pas la personne que devait connaître Yume vu qu'il était en seconde classe. Il devait donc s'agir d'Aedan ou de l'autre qui était partit. Au final, peu importait qui s'était, Yume ne devait plus les voir ! C'était ainsi.

"Je prends des cours du soir oui. On s'est peut-être croisé effectivement. Tu participes à un club ?"

Autant être civilisé même si ce n'était pas dans les habitudes de Shikkan. Il tourna la tête en même temps qu'Hashimoto-kun quand Aedan parla à l'autre, l'incluant dans la conversation alors qu'il n'avait rien fait. Du moins, pas encore. Il n'y allait pas par quatre chemins, mais il oubliait un paramètre. Un paramètre qui n'était pas du tout du goût de Shikkan ! Il regarda donc les deux mecs venir faire leurs affaires sur leur table, tandis qu'Eiji passait bien trop près de lui pour parler à Aedan et enfin qu'il se recevait un liquide venu de nul part sur sa tête .... Parfois, il vaut mieux rester coucher !

Il se leva d'un bond, bousculant par la même occasion Eiji. Que vous le croyez ou non, cela n'était pas fait pour. Ni même pour lancer un esclandre, mais les cheveux mouillés d'un liquide poisseux, très peu pour lui. Il tourna son visage haineux vers Aedan, le toisant sur son siège. Son autre main/bras était mis de telle sorte qu'Eiji ne pourrait pas l'aider, ou du moins l'attraper pour le sortir de là. Shikkan finit par comprendre d'où venait le liquide vu que sa sœur les regardait tous avec incompréhension. Etait-ce vraiment de l'incompréhension ? Sans nul doute, vu que c'était elle qui faisait couler son jus sur son frère ... Mhum évitons la métaphore !

"Est-ce que tu as l'impression que ce genre de spectacle est fait pour des demoiselles de bonne famille ?"

Il regardait Aedan et uniquement lui.

"Je ne sais pas d'où tu viens, ni qui tu es, mais il s'agit de ma petite soeur. Et il est hors de questions que tu la dépraves de la sorte avec des soirées arrosées ou des spectacles indécents ! Tu ne dois pas avoir de petits frères ou de petites soeurs et tant mieux pour eux ! Je ne veux plus te voir approcher de près ou de loin de Yume. C'est bien compris ?"

Il ne levait pas de poing, il n'haussait pas le ton, il ne semblait même pas menaçant, mais il était hors de question que sa soeur devienne "une chienne en chaleur" à cause de gars comme lui. Qui n'en avait cure ! Il tourna son visage vers Hashimoto-kun, ignorant le dilemme qu'il avait face à son boss et à son père.

"Désolé Hashimoto-kun, je me dois d'écourter cette soirée. Nous aurons peut-être l'occasion de nous revoir. Ou si tu le souhaites, accompagnes nous ailleurs. Toujours est-il que nous ne resterons pas ici."

Il finit par glisser sa main dans ses cheveux immonde. il aurait pu soupirer, mais il se contenta de se retourner vers la personne qui lui bloquait désormais la sortie : Eiji Kimihiro.

"Je ne sais pas qui tu es, mais tu ferais bien de tenir ton ... Ta ... ??? Peu importe comment tu l'appelles. C'est un spectacle désolant que vous nous offrez là ! Vous devriez avoir honte.

Yume, Sakura, on y va. Immédiatement !

...

Laisse-moi passer, veux-tu ... ?"

Shikkan savait qu'il avait en face de lui quelqu'un qui savait se battre. Ce n'était pas son envie actuelle. Mais un petit coup de poing pour passer plus rapidement lui plairait bien ! C'était vraiment deux cons qui ne savaient pas se tenir en société. Quels exemples étaient-ils entrain de donner à Yume !!!! Il était hors de lui ! Pourtant, physiquement, cela ne se voyait pas. Mais Sakura le connaissait bien et c'est pour cette raison qu'elle agrippait à deux bras le bras de Yume et qu'elle était entrain de lui faire très mal.

Hatsuharu regardait, complètement dépassé, les jeune gens se dévêtirent. Jusqu'où iraient-ils c'était là la question. Ils n'oseraient pas montrer leurs attributs quand même ! Sait-on jamais avec ce genre de loustics. Il regarda un peu en direction de son père et se fit foudroyer du regard. Ses yeux disaient : alors c'est dans ce bouge infâme que tu travailles ? Tu n'as pas honte ? Les collègues de son père semblaient tout aussi choqués à part peut-être un qui paraissait trouver le spectacle marrant mais n'osait pas trop le montrer. Qu'est-ce que tu fait avec ces anormaux demanderait-il plus tard. Ce serait sans doute une véritable inquisition et un ultimatum serait lancé pour qu'il change de boulot. Cela faisait déjà un moment que Hashimoto père essayait de convaincre son rejeton de venir travailler avec lui afin de l'avoir toujours sous son emprise. Il n'aimait pas trop ce petit vent d'indépendance qui semblait souffler de temps à autre, ho légèrement bien sûr, mais il fallait veiller à ce qu'il ne se développe pas.
Dieu merci Hatsuharu n'avait toujours pas accès aux pensées de Yume. Elle se créait un véritable manga yaoi dans lequel il avait sa part, et pas la meilleurs celui de l'amant rejeté. Ca il l'aurait supporté encore moins que d'avoir des relations disons discutables avec Eiji. Anormal et rejeté surement pas ! Il ne se serait pas laissé faire. Mais là en l'occurrence il n'avait pas d'attirance pour son sempai. Quand une chose aussi inavouable lui tombait dessus, qu'il refoulait aussitôt naturellement, c'était pour des hommes plus âgés. Ce qu'il appréciait par dessus tout c'était la virilité à l'état brut.
Il entendit vaguement Shikkan lui poser une question mais visiblement plus par politesse que par véritable intérêt. Il répondit de même.

"Je fais partie du club d'athlétisme"

A peine avait-il finit sa phrase qu'il recevait un tee-shirt sur la tête. Il resta un moment comme ça figé par la stupeur puis l'enleva rageusement et le jeta au sol.

"Tout ça c'est ta faute Shimito ! C'est devenu du grand n'importe quoi !"

Puis le pompon vint quand son sempai proposa à Shimito de le rejoindre dans un coin sombre. Il ne voulait même pas imaginer ce qu'ils comptaient y faire. Sûrement des trucs dégueulasses. Des trucs que lui n'avaient encore jamais fait. C'était peut-être ça le problème, l'abstinence lui montait à la tête ce qui lui donnaient encore plus d'imagination.
La grande farandole se poursuivit avec la grande tirade de Shikkan sur les jeunes filles innocentes notamment sa sœur. Haru n'aurait pas parié que celle-ci fut si innocente que cela avec son regard enflammé, mais pour rien au monde il n'aurait fait la moindre remarque, c'était déjà la foire au slips, aucune raison d'en rajouter.

"Je crois qu'il est temps pour moi de retourner travailler."

Parfois le salut est dans la fuite. Puis de toute manière tout le monde semblaient vouloir se barrer. Vous parlez d'une soirée sympa. Dire qu'il devrait retrouver son sempai dans le dortoir. Le mieux serait sans doute de l'ignorer.
C'est ainsi qu'il quitta la table des perversions.

Eiji regarda les actions s'enchainer avec l'émerveillement d'un gamin devant un film. Devant autant de personnalités qui se heurtaient avec violence, difficile de trouver sa place. S'il avait été un peu plus moqueur et prompt à l'ironie, il se serait bien amusé des expressions qui étaient passées sur le visage de Yokuatsu et de Hashimoto. Mais il était plus doué pour l'agression que pour la dérision, si bien qu'il ne profitait même pas réellement des graines qu'il avait semé. La seule pensée qui traversa son esprit était qu'il était d'accord avec Shikkan sur ce point : la soirée ne valait plus trop le coup de continuer.
Le regard d'Eiji dévia sur Yume. Il ne connaissait pas beaucoup sa camarade de classe, mais elle ne semblait pas le genre de minette impressionnable qui avait besoin qu'on la protège de la moindre image choquante. Surement l'avis d'un grand frère différaient sans qu'on puisse savoir pourquoi.

" Yume est une grande fille, elle s'en sortira. "

Néanmoins, il n'avait aucune envie de retenir Shikkan contre son gré, loin de là. Mais s'il se poussa, ce ne fut pas en priorité pour le laisser passer, mais plus pour sortir lui-même de ce marasme. Sans y penser, Eiji aggripa le poignet d'Aedan et le tira avec lui, sans imaginer que celui-ci puisse vouloir finir la soirée en s'amusant – la soirée avait été assez chaude pour lui, merci bien – et passa au côté des autres présents en ignorant les garçons qui se déshabillaient, inconscients ou s'amusant des tensions autour d'eux. Après tout, ce n'était pas leur soucis, pourquoi s'en inquiéteraient-ils, à part pour chauffer encore un peu plus l'ambiance ? Eiji ne s'imaginait pas un jour être aussi désinvolte avec sa vie ou avec celle des autres. A moins qu'il ne l'ai déjà été sans s'en rendre compte ?
Le jeune homme se contenta de secouer la tête.

Tirant Aedan entre la table et Shikkan – il avait de la chance de ne pas être gros – Eiji se dirigea vers la sortie, se contentant d'un petit signe de main – qui ne se voulait pas moqueur, mais en avait toutes les couleurs d'un point de vue extérieur – et se dirigea vers la sortie. Il ne lacha la main de l'autre adolescent qu'une fois la porte refermée sur eux. Le silence de la rue résonnait lourdement, laissant un vide apaisant après la musique et les voix trop fortes du bar. Même l'absence de lumières ou d'odeurs était une bénédiction, un baume confortable sur un fond de mal de tête dont il n'avait pas eu conscience jusqu'à maintenant.
Instantanément, Eiji relacha la main de son cadet avec un petit sourire gêné. Maintenant qu'il y repensait hors du feu de l'action, la proposition et la façon de le tenir le gênait horriblement. Lui, être aussi aventureux ? Difficile à envisager.

" Désolé... j'ai préféré ne pas te laisser entre eux. Désolé pour ça aussi... c'était pas vraiment une proposition..."

Un peu mal à l'aise, le jeune homme préférait tasser immédiatement des choses qui ne semblaient plus aussi claires qu'un instant plus tôt. Remerciant intérieurement l'ombre de dissimuler le malaise qui devait se lire sur son visage, Eiji appuya ses épaules sur le mur frais. Une fois les choses réglées, il fuyait loin d'ici – non pas au lycée, l'idée de revoir Hashimoto à l'internat le faisait grincer des dents par avance – mais dans les bras de quelqu'un à qui il pourrait se plaindre en toute bonne conscience.

Tout se termina rapidement. Comme cela avait commencé en fait. Tous réunit, pour tous se désunir. Shikkan fut attristé de voir déjà partir Hashimoto-Kun. Le seul gars normal de la soirée. Il n'y avait plus d'intérêt pour lui à rester ici. A quoi bon rester avec des homos quand on les hait ? Il écouta le gars qui lui barrait la route, il ne connaissait toujours pas son nom, mais il ne devait, à l'évidence, n'avoir aucune petite soeur ! Depuis quand les petites soeurs se débrouillaient seules ? C'était un abruti et donc un fils unique. Les grands frères s'inquiétaient toujours pour leurs petites soeurs. C'était leur rôle ! Que ce soit correct ou non importait peu. Shikkan savait parfaitement l'âge de sa soeur et il savait aussi qu'il n'était pas le grand frère idéal vu qu'il s'était fait viré de la maison familiale. Mais c'était ainsi. C'était son rôle. Alors il fallait être vraiment bête pour dire une chose pareille devant un frère déjà à cran. Il préféra ne pas relever car de toute façon, il n'aimait pas la violence. Il regarda donc le couple Eiji/Aedan quitter les lieux. Bien. Les choses étaient claires maintenant. Ils étaient ensemble. Nul besoin de chercher qui était avec qui. Et de toute façon, il s'en foutait.

Il se tourna vers sa soeur qui lui parlait et avant même qu'elle n'esquisse un geste, il lui attrapa son bras. Il la tenait fermement, mais sans douleur. Pourquoi lui en vouloir ? Certes, ces cheveux étaient ruinés, il avait un look destroy à cause d'elle, mais il s'en foutait. Après ce qu'il s'était passé, il était plutôt satisfait de voir que cela n'avait pas dégénéré plus que cela.

"Sakura et moi, nous te raccompagnons."

Nulle discussion à avoir, c'était ainsi. De toute, il s'en foutait de Sakura. Mais il jouerait le jeu du bon petit copain. Il lâcha donc Yume pour passer à côté de Sakura et lui poser un instant sa main sur son épaule pour voir si elle allait bien. Elle semblait surtout se soucier de Hashimoto vu qu'elle ne le lâchait pas du regard. Serait-elle attirée par tous les Homos refoulés du coin sans le savoir ? Cela ne concernait pas Shikkan et il préférait voir que Sakura n'était pas vraiment amoureuse de lui. Sinon, il se sentirait vraiment mal de la faire souffrir. Il rejoignit rapidement Hashimoto-Kun en faisant patienter les filles.

"Hey ! Ce n'était pas une soirée parfaite, mais un jour, à l'occas. Enfin, passe me voir."

Il n'était pas très doué pour la parole, mais il se sentait redevable envers Hashimoto-kun. Sans doute à cause de cette soirée foirée à cause des autres tentouses ! Il revint vers les filles peu après et il les prit chacune par les épaules, étant entouré ainsi de filles. Il sortit de l'établissement et il tourna sa tête quelques secondes vers le couple d'homo. Il les regarda et il tourna ensuite sa tête pour les ignorer et commencer sa route avec Sakura et Yume. Plus loin, il finit par demander à Yume.

"C'est qui le gars que tu connais ?"

Non, il était loin d'avoir perdu de vu son objectif ! Quelqu'un finirait par payer. Mais qui ?


[Navré pour le big retard. Surtout pour cela ! Sorry]

[Un graaaaand désolé pour le retard ><]


Aedan avait carrément foutu le boxon. Mais vous savez quoi ? Et bien il adorait ça. Il venait de se mettre deux mecs à dos, deux homophobes de plus est, et il avait gagné à connaitre un sempai, Eiji, qui était finalement quelqu'un de bien sympathique et de bien moins coincé qu'il ne croyait. Comme quoi il avait bien raison de ne jamais se fier entièrement à la première impression. Il préférait juger par lui même... Sauf pour les rumeurs où au fond il disait tout et n'importe quoi et qu'à la limite, que ce soit basé sur le premier aspect sans chercher à creuser plus lui était bien égal. D'ailleurs si son sempai savait que c'était lui qui avait balancé la rumeur sur ses affinités avec un autre mec de sa classe, peut-être qu'ils s'entendraient plus aussi bien. Enfin peu importe, alors que tout le monde avait une dent contre lui, certains commençaient également à vouloir gentiment partir. En attendant, il était quand même bien content que son senpai le tire de là. Il ne savait jamais si Shikkan là n'aurait pas l'idée ridicule de s'en prendre encore à lui.... Les gens parfois, sous l'effet de la colère, pouvait se montrer plutôt impulsif et bon.... Il s'était finalement bien amusé donc autant rentrer chez lui à pied. Il se laissa donc entrainer et fit un signe de la main, du front vers le ciel, en signe de salut, avec un petit sourire en coin. Et pour en rajouter, il siffla un coup les deux mecs qui pour fêter son départ se trémoussèrent davantage avant de s'embrasser langoureusement. Alalala qu'il aimait les mecs peu timides. Ca apportait toujours un sacré piment, surtout dans les soirées nippones.
Il soupira une bonne fois quand il se retrouva dehors. C'était très étrange que le calme s'installe ainsi... A vrai dire, ce n'était pas déplaisant. Ils venaient d'être secoués, émotionnés et pris dans une ferveur insoupçonnée, alors faire table rase pendant un instant et respirer un bon coup, même si ça voulait dire rester debout du coup, ce n'était pas de refus. Il s'étira avant de remettre sa capuche tombée durant l'escapade et de croiser les bras derrière la tête regardant son senpai. Il sourit à la phrase.

"Ouais pas de problème. T'as bien fait de m'emmener senpai, je ne pense pas qu'il était conseillé pour moi de m'éterniser d'avantage. Surtout que j'ai bien fait enragé les deux autres donc autant me barrer." Il ajouta "Oh et pour la proposition, je me doute bien oui. Quoi que ça m'aurait bien amusé de les faire encore plus enragé avec toi. Mais c'était déjà bien cool comme ça."

Il resta comme ça tranquillement en regardant devant lui. Il venait de réaliser quelque chose qui n'était pas cool du tout : il n'avait plus de train pour rentrer chez lui à cette heure-ci. Cela n'était pas tellement un problème en soi vu que de base il devait dormir chez un de ses amis. Mais voilà que vu le contexte, il ne savait pas trop comment il allait faire. Bah il aviserait en temps voulu... Il entendit un groupe sortir de là où ils venaient et il reconnut directement Shikkan... Il se décala plus ou moins vers Eiji se camouflant légèrement à côté de lui, essayant d'être un peu dans la pénombre. Tant qu'à faire, s'il pouvait éviter encore une fois de se faire frapper ce serait cool. Surtout que maintenant, à part son senpai, il n'y avait plus grand chose qui le retenait.

"Désolé, mais y a l'autre mec qui vient de sortir donc j'essaye de ne pas me faire repérer. Enfin l'avantage s'il se tire c'est que j'ai une chance de pouvoir avoir un endroit où dormir..."

Oui car du coup il pourrait retourner faire la fête avec ses potes qui étaient toujours à l'intérieur, puisque de base il faisait la fête avec eux et du coup il pourrait retourner chez un d'eux. La soirée finirait-elle bien ? Après tout elle avait bien commencé, disant qu'il y avait eu un entre deux pourri, quoi que marrant. Il regarda son senpai tout en continuant à jeter un coup d'oeil vers Shikkan avant de lui parler.

"Et toi, senpai, tu vas faire quoi maintenant ? "

Protéger Aedan de Shikkan ? Pas de soucis, c'était bien pour ça qu'il l'avait tiré avec lui. Eiji observa le jeune homme et son petit groupe repartir, le dos raide trahissant une colère pas tellement bien refoulée, sans chercher à dire quoi que ce soit. Que la soirée ne termine pas complètement en catastrophe, voir au commissariat parce que le petit groupe avait fini par se tomber dessus à bras raccourcis, n'était pas plus mal. Son dossier scolaire n'avait pas besoin de plus de traces en tous cas, même si l'incident se produisait en dehors des heures de cours.

En tous cas, son kohai ne semblait guère traumatisé par la situation, ni même par l'idée que son aîné, soir son collègue de classe, risquaient de se retourner contre lui. Bien au contraire, son visage trahissait un amusement certain devant toute la situation, confortant l'impression de désinvolture qu'il avait eu quand il l'avait vu en début de soirée. Etrange qu'il ai fini par le défendre... ou peut-être pas. Il verrait dans quelques heures s'il ne regrettait pas d'être sorti de son confortable placard pour éviter d'entendre des insanités ou de voir Aedan se faire massacrer.
Ou le lendemain matin, quand il serait à nouveau au lycée, et se rendrait compte que certains élèves – y compris un colocataire peu agréable – le savaient ouvertement homo. Ouvertement... un mot qu'il n'aurait pas cru entendre s'appliquer à lui. Aux dernières nouvelles sa vie ne concernait que lui, et il n'avait pas envie que quiconque en parle.

Le 2ème année, en parlant de son possible hébergement, pragmatique, rappela à Eiji l'heure et la situation. La dizaine de kilomètre pour rentrer n'était pas ce qui affolait le plus Eiji, même à cette heure là, mais en y pensant... Aedan n'était pas le seul à pouvoir trouver quelqu'un pour l'héberger. Jiro ne ferait surement pas trop la tête de le voir débarquer à cette heure, même de manière imprévue, le jeune homme en était presque sûr. Ou Eiji se chargerait de lui faire passer sa mauvaise tête avec le sourire. Qui plus est, le jeune homme était encore trop énervé pour avoir envie de rentrer dormir sagement.

" Je vais allez squatter chez mon... chez un copain. Je devrais arriver à me montrer assez convaincant pour qu'il ouvre la porte même s'il ne m'attend pas. "

Après une telle discussion, pourquoi se montrer encore gêné ? Les habitudes, et une certaine peur de dévoiler sa relation sensée restée discrète. En pensant dissimuler à tous avec qui il était en couple, le jeune homme en avait oublié certains aspects pratiques et ne savaient pas encore comment bien les gérer dans une discussion de tous les jours, d'autant plus avec un quasi inconnu, lié à lui par la possibilité d'être protégé d'une bande d'homophobes avec qui ils s'étaient pris le bec.
Le regard du kendoka se posa sur Yume qui semblait discuter avec son frère, peu pressée, et en revint à son interlocuteur. Difficile de jauger la réaction des gens quand il n'était pas sur de ce que lui-même aurait fait s'il avait été de l'autre côté. Frapper sur le coup de la colère certainement, mais attendre pour se venger froidement... non, ce n'était pas dans ses habitudes. Il ne pouvait par contre pas jurer de ce que ferait ou non Shikkan.

" J'attends qu'ils soient partis et je te laisse, ça te va ?"