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Le lycée sous le signe de l'arbre aux 1000 écus
 
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 Eyes wide shut (libre)

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Ranmaru Murakami
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MessageSujet: Eyes wide shut (libre)   Eyes wide shut (libre) EmptyMar 10 Mai - 9:52

S'il arrivait à mettre la main sur le technicien qui avait installé les fermetures automatiques sur les portes de la passerelle, il prendrait le temps de lui expliquer, dans les termes les plus précis qu'il soit, pourquoi c'était une très mauvaise idée, obligation légale de normes anti-incendies ou pas. S'il avait su, quand il avait signé ces fichus bons de commande, qu'un jour il se retrouverait ainsi, appuyé à la porte pour essayer de la faire s'ouvrir, alors qu'il avait les mains chargés de dossiers à déposer dans les salles de cours... Il se serait abstenu de signer.
Ou se serait abstenu de venir déposer les listings des commandes de matériel dans chaque classe et se serait contenté d'un mot en salle des professeurs pour leur signifier qu'ils pouvaient venir le chercher dans son bureau. D'un autre côté, un défilé de professeurs dans son bureau, qui estimaient qu'ils pouvait venir le déranger à n'importe quelle heure parce qu'il n'avait pas de cours importants avec des élèves, lui... Autant faire le déplacement.

Avec un grognement étouffé, il finit par passer la porte les bras chargés et à s'extirper d'un pas sur le côté... du moins c'est ce qu'il avait cru. Le retour de la lourde porte sur le côté, invisible à sa vision tronquée, l'envoyant valser en avant, les mains aggripées autour de ses dossiers pour éviter qu'il ne tombe. Sans erreur, ce ne fut pas ses dossiers qui tombèrent mais ses lunettes, propulsées sur le sol dans une démonstration parfaite de la loi de la gravité.
Instantanément, le monde se mua en un espèce de marasme onctueux de couleurs diffuses et de lignes douces qui se fondaient les unes dans les autres.

Lentement, Ranmaru tenta de regarder le sol, sans aucun espoir de repérer les montures fines de ses lunettes sur un sol qu'il ne distinguait plus nettement. Sans oser bouger de peur de les casser, il continua à balayer le sol du regard, avec le vague espoir qu'un détail différent dans la couleur lui annonce la présence de ses lunettes.
L'ophtalmologiste lui avait proposé de porter des lentilles à plusieurs reprises, mais l'idée de se mettre les doigts dans les yeux l'avait toujours dégoutée, ainsi que la crainte de perdre celles-ci par accident. S'il en venait à faire de même pour les lunettes, il devait peut-être envisager cette solution en autre recours ?

Un bruit de porte s'ouvrant et se refermant lui fit vaguement lever la tête, dans une direction générale, mais l'arrivée d'une silhouette sombre sans visage ne fit guère pour le rassurer. Elève, professeur ou loup-garou, n'importe quoi pouvait bien s'avancer devant lui sans qu'il ne le reconnaisse sans ses lunettes. Le handicap était frustrant, et le pire, c'est qu'il était si facilement corrigeable... s'il arrivait à trouver ses lunettes.

" Excusez-moi euh... Mademoiselle ? Est-ce que vous voyez mes lunettes ? "

A quelques mètres, comme ça, il était presque sur qu'il s'agissait d'une jeune femme... A moins qu'il ne s'agisse d'un homme avec les cheveux longs ou avec une tenue un peu plus ample ? Difficile d'en savoir plus, mais il espérait n'avoir froissé aucune sensibilité. Du moins qu'il n'ai pas suffisament froissé de sensibilité pour l'empécher de l'aider à retrouver ses lunettes, c'eut été plus génant...

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MessageSujet: Re: Eyes wide shut (libre)   Eyes wide shut (libre) EmptyMer 11 Mai - 20:51

[*n'a pas pu résister* *sifflote* Dis-moi si ça ne te va pas. Note : à prendre au second degré xD]

Pause intellectuelle. Pause tout court en fait. Un œil ouvert, le bleu, qui fixait le monde comme d’habitude. Le brun par contre était plissé, on aurait presque pu le qualifier de tuméfié. Des cernes naissants gisaient sous ses paupières. Le professeur de sciences ne cessait de se frotter machinalement les yeux depuis qu’il s’était levé. Même l’eau qu’il avait eu la bonne idée – croyait-il – de se jeter au visage pour tenter de se réveiller n’avait pas produit l’effet escompté. Ça marchait pourtant d’habitude. Oui enfin… d’habitude, il ne passait pas de nuit blanche non plus. Oui, ça devait être pour ça en fin de compte. Il n’avait pas assez dormi cette nuit-là, à peine peut-être une heure. Son cerveau avait même un peu de mal à coordonner ses mouvements et ordonner ses pensées. La preuve : il avait enfilé des chaussettes dépareillées ce matin-là et mis sa chemise à l’envers pour au final s’en rendre compte en sortant, rentrer pour se changer, confondre sa garde-robe avec celle de l’un de ses coloc’s et changer de chaussettes pour de nouvelles dépareillées. Bilan : la chemise était trop large pour lui et le boudinait un peu sur les hanches, lui tombant sur les cuisses. Elle était blanche et elle avait l’air propre, c’était déjà ça. Un pantalon brun foncé pour compléter la tenue et il sortait de la chambre, l’air hagard, mal réveillé.

Pour se rendre compte qu’il avait oublié son porte-documents qui contenait ses cours, et surtout le sujet du jour qu’il avait peaufiné toute la nuit. Le sujet en question ? Il préparait quelques travaux pratiques sur l’électromagnétisme. Enfin pour l’instant… il fallait déjà enseigner la théorie. Mais le projet de travaux pratiques cogitait tout de même dans sa tête. Ça changerait de d’habitude. Sauf que non décidément, il n’était pas en veine. Hop ! Il était rentré dans son appartement agripper son porte-documents et s’était rendu au bâtiment Showa en empruntant la passerelle, passage qui lui éviterait l’œil soupçonneux de la plupart de ses collègues. Le long couleur s’éternisait drôlement d’après lui. Lui qui trouvait ce passage si court d’habitude. Vlad en avait même mal à la tête tellement il trouvait le passage horriblement long.

Et puis… et puis… et puis… Quelque chose se produisit et le fit violemment sursauter. Ce quelque chose ? Oh… Une voix tout simplement. Masculine, tout ce qu’il y avait de plus adulte, pas agressive pour un sou. Bref une voix normale. Et pourtant… Vlad crût voir un fantôme. Son teint vira au blanc laiteux et il se retourna pour détailler l’individu de la tête aux pieds. Dans le même temps, il faisait marcher ses méninges mais… il ne se souvenait plus du contenu de l’interpellation, esprit embrumé qu’il était ce matin-là. Et il ne réussit à difficilement articuler qu’un bref et éloquent :


« Euh… Quoi ? »

Il lui en avait coûté pour se souvenir de ses cours de japonais. Il avait d'ailleurs commencé à parler en Roumain la première fois, puis par enchaîner sur le japonais avec difficulté. La prononciation du « Quoi » se rapprochait d’ailleurs déjà plus du son « Kwah », la voyelle « a » exagérément allongée et prononcée d’une voix traînante. Oui, Vlad devait donner l’impression extérieure qu’il s’était shouté à quelque substance illicite. Mais que nenni ! Une bonne vingtaine d’heures sans sommeil avaient le don de vous achever son homme, surtout quand celui-ci n’en avait pas l’habitude. Mais vous savez ce que c’est que de se laisser prendre dans une passion sans parvenir à la lâcher durant des heures et des heures. On en oublie l’heure et… pfuit ! Remarque qu’un petit café… Tiens, il n’y avait pas pensé à ça ! Un petit café noir bien fumant bien serré, deux sucres et beaucoup de caféine pour recharger un tantinet les batteries. Oui… Dès qu’il se serait sorti de ce mauvais pas, il irait boire deux ou trois tasses de café. Juste au cas où…

Le prof de sciences se frotta à nouveau les yeux : il voyait double, ou bien incroyablement flou parce que ce qui se trouvait devant lui n’arrêtait pas de danser devant ses yeux, se dédoublant et se reformant à loisir. Vlad ferma les yeux, se massa longuement les paupières et les rouvrit puis plissa les yeux. Il distingua alors vaguement, les globes oculaires encore profondément gorgés de sommeil, les traits d’un homme – un brun à première vue et qui avait l’air de chercher quelque chose. D’ailleurs, l’individu ne semblait pas le regarder directement mais fixait un point invisible quelque part au niveau du menton ou du nez de Vlad. Tiens, encore un qui s’était mal réveillé ? Ou plutôt, ne s’était pas endormi du tout ? Ce serait une utopie, mais c’était scientifiquement improbable.
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Ranmaru Murakami
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MessageSujet: Re: Eyes wide shut (libre)   Eyes wide shut (libre) EmptyJeu 12 Mai - 16:08

Ce fut un son indistinct qui s'échappa de la silhouette floutée, entre croassement et braiement d'un nouveau genre. Une longue seconde, Ran supposa qu'il s'aggissait de la blague d'un élève en manque de sensation forte, mais aucun rire ne vint ponctuer cette déclaration, si ce n'était un silence interrogateur, si bien que notre intendant trouva la patience de réussir à traduire le borborygme en une parole à peu près sensée, si ce n'était matinée d'un accent à couper au couteau.
Une moue d'agacement se peignit sur son visage alors qu'il tentait de localiser le visage de l'individu qui venait de parler, incapable de déterminter si les zones plus sombres devant lui étaient des yeux, ou bien autre chose. A la voix, au moins, il avait pu comprendre une chose : il s'était royalement planté en appelant la silhouette "Mademoiselle", détail sur lequel il ne reviendrait pas.

En attendant, récupérer ses lunettes et passer sa frustration sur la personne devant lui semblait la chose la plus logique à faire sur l'heure, et pas forcément dans cet ordre. Difficile de garder son calme quand on était à moitié aveugle, devant une personne totalement incompétente ou demeurée au premier abord !

" Les cours de japonais pour les grands débutants ce n'est pas ce lycée, c'est celui de l'autre côté du centre commercial ! Maintenant, si vous comprenez à peu près le japonais, continua-t-il en exagérant ses syllabes outre mesure, Pourriez-vous m'aider à retrouver les lunettes qui doivent être près de vos pieds ?"

Ces jours-là, il maudissait les lois de la génétique qui l'avait rendu myope comme une taupe et incapable de voir à deux mètres sans ses lunettes. Que ses parents et le reste de sa famille en portent aussi n'était pas une consolation en soit, mais un bien maigre aperçu d'une justice au sens de l'humour douteux. Quand il avait fait des photos, adolescent, le photographe avait adoré l'air doux et éthéré qu'il était capable de prendre dès qu'il les ôtait de son minois. La raison avait été des plus pragmatiques : incapable de focaliser sur quoi que ce soit, les trois quart des séances photos de ce genre s'étaient passées dans le plus grand brouillard pour sa part, guidé uniquement par les voix et le déclic des appareils photos. Le plus souvent, voir les clichés, les décors comme les poses étaient une grande découverte pour lui. Dix ans plus tard, il déposait encore des offrandes dans divers temples devant le relative inocuité des photos qu'il avait pu faire à l'époque quand il voyait certaines couvertures de magazines dans les kiosques.

Les lèvres pincées, Ranmaru attendit qu'un quelconque mouvement commence devant lui, preuve que la personne comprenait réellement le japonais, ce dont il n'avait aucune preuve pour le moment. En toute logique, vu l'heure et le lieu, il y avait fort peu de chance du contraire, sauf si Nalini-san avait décidé d'ajouter une nouvelle touche d'exotisme au personnel de l'école en y ajoutant un jardinier, ou les kamis savaient quel autre fonction plus ou moins utile et qui n'aurait pas eu l'heureuse idée de parler correctement le japonais, du moins pas suffisament bien à son gout.
Soit, s'il se décidait à s'exprimer, il devrait normalement avoir assez vite une réponse. De préférence sous la forme d'une paire de lunettes qui reviendrait vite sur le bout de son nez et lui permettrait de fuir rapidement la scène et d'accomplir son devoir, avant de retourner s'enfermer tranquillement dans son bureau pour le reste de la journée. Trop d'émotion ou de rencontre n'était pas bon pour sa santé.
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MessageSujet: Re: Eyes wide shut (libre)   Eyes wide shut (libre) EmptyJeu 12 Mai - 19:13

La nébulosité gagnait de l’ampleur dans sa tête, endormant de plus en plus ses neurones et ses globes oculaires. Pas brillant pour un scientifique amateur. Passionné mais amateur. Là il avait juste le profil de l’ado qui avait passé sa nuit à bouquiner au lieu de réviser son cours de math’ pour être sûr de passer l’interro le lendemain matin. Ou à l’ado complètement bourré qui rentrait tout juste de sa cuite aux plus belles heures de la matinée. Ce qui revenait au même en fin de compte. Vlad avait l’esprit juste nébuleux, pas de migraine chronique à l’horizon. Pourtant, il l’aurait peut-être préféré parce que même cloué au sol par une migraine infernale, vous étiez tout de même conscients. Là… à part ressembler à une larve atrophiée, et encore c’était un doux euphémisme. A nouveau, il se frotta les yeux pour ce qui lui semblait être la dixième fois au moins. Et pourquoi son interlocuteur prenait-il la délicieuse apparence d’une tasse de café bien fumante ? Avec l’arôme qui allait avec. Oui, certains voyaient des éléphants roses, Vlad… voyait des tasses de café. Pas vraiment original dans le genre mais bon, fallait pas trop en demander non plus de sa part.

Et pour en revenir à l’interlocuteur – en était-ce vraiment un ou une petite voix dans sa tête ? Devenait-il fou et schizophrène sous la fatigue ? – le ton de celui-ci semblait s’être durci. Oh pas de beaucoup… Si on pouvait offrir comme comparaison une lame qui s’enfoncerait dans votre tête et qu’on tordrait à loisir au creux de votre cerveau. Les premiers symptômes du mal de tête, tiens ! Vlad devait avoir rêvé, ce n’était pas possible. La voix semblait pourtant si réelle. Et sa voix s’embrouilla à nouveau dans un borborygme étouffé, le « r » assez fortement prononcé, employant une langue aux teintes slaves pour répondre à son interlocuteur. C’était tellement plus facile de parler dans sa langue natale… surtout qu’il n’avait pas compris le gars d’en face.


« Je ne… comprends pas… ce que vous dites. »

Et puis soudain un déclic, un flash, une lumière au bout du couloir, un ange qui descend du ciel ! Le Roumain réussit à analyser la tirade japonaise, séparer les phrases entre elles, analyser les mots, les particules, les verbes et leur signification. Et la lumière atteignit les méandres de son cerveau brumeux et fatigué, lui permettant d’ouvrir un peu plus les paupières. Le type était toujours là. Et il n’avait pas l’air franchement amical. Qu’avait fait le jeunot encore ? Pas encore dansé sur une table de la cafétéria tout de même ? L’avoir fait une fois et s’être fait prendre était déjà assez humiliant, deux… Vlad prit conscience qu’il n’était pas dans la cafétéria, et qu’il avait vieilli depuis ce fameux jour. Non. Il était dans un couloir et dix ans s’étaient déjà écoulés. Fameuse claque !

Quant à son patois japonais dans son état réussir à comprendre ce que l’autre venait de lui balancer était déjà un exploit en soi, bien qu’il n’ait pas eu le plaisir de saisir toutes les expressions employées, et réfléchit plus longuement qu’il n’aurait dû à la manière de répondre. Comment traduisait-on les termes « nuit blanche » et « obsession de travail » déjà ? Tentons une pirouette…


« J’ai un peu de mal pour l’instant à vous comprendre, je viens de me réveiller. Euhm… J’ai passé une assez mauvaise nuit. Pris dans un projet. » réussit-il à articuler en un japonais plutôt basique mais qu’il espérait cependant suffisant.

Il crût alors entendre distinctement les mots « lunettes » et « pieds ». Des lunettes de pied ? Non. Ce serait idiot. Des lunettes à pied ? Les lunettes marchent maintenant ? Comme c’est bizarre comme invention… Un éclat doré le percuta de plein fouet et amena une larme à son œil bleu qui était resté bien sage et bon petit soldat depuis ce matin. Là maintenant, il n’y voyait clairement plus rien. Il ferma les yeux, s’abaissa et chercha tant bien que mal à tâtons à la recherche de ce qui avait pu causer ce flash inattendu et inopportun. Sauf que… rien. Ses mains ne rencontrèrent rien de probant au sol – ou peut-être cherchait-il au mauvais endroit ? – et le soleil meurtrier darda à nouveau ses rayons rouge-doré sur son visage ravagé.

Vlad se releva, vaguement moins sûr de son état. Peut-être ferait-il mieux de déclarer à la secrétaire qu’il n’était pas au top de sa forme, prendre congé et se glisser sous la couette. Ce serait sans doute plus sage. Parce qu’à présent, il avait l’air d’un enrhumé bon pour inquiéter un médecin digne de ce nom, le nez rouge traditionnel de la maladie en moins. Et si ses yeux ne se boursouflaient pas devant l’agression solaire, ce serait un miracle. Oui. Finalement, le lit semblait tellement plus attirant. Il pourrait rattraper ses cours plus tard. Un autre jour. Sans aucun doute, oui.


« Désolé, je ne vois pas vos… » commença-t-il à dire sur un ton d’excuse en roumain pour se reprendre aussitôt la bourde assimilée au fin fond de son cerveau, ce dernier ne s’attardant pas à lui afficher en lettres rouge flashy au fin fond de sa boîte crânienne que « Hé, coco ! Tu parles pas la bonne langue ! Change le disque ! Il raye ! ». Vlad toussota brièvement et reprit en japonais à peu près correct après un temps de réflexion plus ou moins long : « Désolé, je ne trouve pas vos… lunettes ? C’est bien ce mot-là ? Oui. Lunettes. Je ne les vois pas. »
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Ranmaru Murakami
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MessageSujet: Re: Eyes wide shut (libre)   Eyes wide shut (libre) EmptySam 14 Mai - 9:13

Ranmaru était hors de lui. Que faisait ce demeuré ici s'il était incapable de s'exprimer dans un langage convenable ou de le comprendre. Les gaijins compétents avaient leur intéret, mais les autres, qu'ils restent loin de son ile tant qu'ils étaient dans l'impossibilité de s'exprimer. Furieux que les choses n'avancent pas et incapable de voir ce que faisait l'homme devant lui : il avait bien la vague notion que sa silhouette s'était déplacée, baissée puis redresser, sans pour autant pouvoir savoir s'il n'avait fait que bouger ou s'il avait effectivement chercher autour d'eux, Ranmaru avait envie d'hurler, ou de balancer les dossiers qu'il tenait en main à travers le couloir, de préférence sur l'incapable devant lui. Avec un peu de chance, quelques coups de dossier suffirait à lui remettre le cerveau à la bonne place et lui apprendrait miraculeusement à parler un japonais compréhensible.

" Mais que faites-vous ici si vous êtes incapable de vous exprimer de manière compréhensible ? Et qui êtes vous d'ailleurs ? Quelle est la raison de votre présence ici ! "

Incapable de reconnaitre le professeur de science sans ses lunettes, il lui était impossible de s'imaginer que quelqu'un à l'élocution si lente, l'accent slave ajoutant encore une intonation pateuse à son japonais déjà bancal, puisse être un professeur ici. Quand à imaginer qu'il puisse le reconnaitre à l'accent seul, ça aurait été supposer que Ranmaru se soit intéressé suffisament aux gens travaillant ici pour connaître leur nationalité. Hors, s'il avait bien la vague notion que quelques profs étaient d'une origine douteuse, et que l'assistante de direction était indienne, c'était bien là tout ce dont il pouvait certifier. Le reste, il s'en contrefichait au plus haut point : chacun faisait son travail à sa place, c'était tout ce qui l'intéressait.

Que l'homme ai passé une mauvaise nuit lui passait largement au dessus de la tête. Le bureau des pleurs, c'était l'infirmerie, et c'était à l'étage en dessous. Avec ses lunettes, et capable de voir devant lui, il aurait peut-être consenti à une oreille plus attentive, ou, du moins, à ne pas envoyer promener son interlocteur plus que nécessaire de si bon matin. Essayez de garder votre patience quand vous êtes incapable de vous déplacer seul dans un couloir de 3 mètres de large !
Le japonais inspira lentement et ferma les yeux, s'imginant mentalement en train de remonter ses lunettes sur le bout de son nez, une des manies habituelles des gens à lunettes, et qu'il ne pouvait effectuer, n'ayant ni les mains libres ni les lunettes sur le bout de son nez.

" Non, une seconde, ne répondez pas tout de suite. D'abord, regardez par terre. Derrière moi, autour de moi, près des portes. Il doit bien y avoir un petit bout de métal. Avec un peu de chance, nous allons trouver des verres attachés au bout."

Si son interlocteur voulait bien lui servir d'yeux pour quelques secondes, il se chargeait de faire le cerveau pour les diriger, comme dans ces jeux à deux avec un en aveugle, l'intéret et l'amusement en moins.

Cette scène était hautement pathétique : il n'aurait jamais osé l'écrire dans un de ses romans ! Ou alors, il aurait fallu remplacer l'imbécilité du roumain par quelque chose de plus doux et romantique... Ah oui, peut-être tourmenter l'esprit d'un des partenaires par une fièvre dévorante et débilitante, laissant son corps présent dans le monde tangible mais son esprit bien éloigné, et rendant la communication délicate et difficile, forçant l'autre personnage à trouver les bons mots pour le faire revenir à lui. Oui, oui, vu comme ça, ça en devenait tout de suite bien plus tolérable...
La rencontre serait-elle la première, ou au contraire une nouvelle rencontre permettant de voir sous un nouvel angle une personne perçue jusque là sans intéret ? Vite il lui fallait ses lunettes ! Son esprit fourmillait maintenant d'idée et il avait besoin de prendre des notes dans ce petit carnet qui ne le quittait jamais, mais pour se faire, il lui fallait des mains libres, et surtout, des lunettes.

" Allez, dépéchez-vous !"
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MessageSujet: Re: Eyes wide shut (libre)   Eyes wide shut (libre) EmptyDim 22 Mai - 21:12

A nouveau, il lui fallut un temps plus ou moins long de compréhension. Son esprit nébulait toujours du côté de la Voie Lactée, laissant son pauvre corps inhabité dans un état pas très brillant. Mais lorsque la lumière se fit dans son esprit, Vlad se demanda vaguement – très vaguement ! – s’il n’aurait pas plutôt préféré rester dans son gros brouillard bien douillet. Quoique peut-être avait-il mal compris au fond ? Le sens des phrases peut-être… mais le ton était bel et bien très agressif. Qu’avait-il donc fait, morbleu, pour mériter pareil traitement !? Alors il cligna des yeux. Une fois. Deux fois. Se les frotta à nouveau. Secoua la tête et poussa un long soupir épuisé.

Ce qu’il faisait là ? Voilà qu’il se posait lui-même la question. Que faisait-il là déjà ? Ah oui, c’est vrai… Il devait donner cours. L’image réconfortante d’une salle de classes bourrée de têtes brûlées, de rebelles et de cancres en train de semer le charivari dans la salle lui parvint par flashes interposés. Et le professeur de sciences soupira. Peut-être valait-il mieux prendre congé en fin de compte… Son regard vairon se posa sur son interlocuteur, et il répondit avec plus ou moins bonne volonté aux interrogations du brun coléreux en face de lui :


« Ce que je fais là ? Je me le demande. J’aurais dû rester sous la couette. »

Ah ! Enfin un début de réponse sensée ! La lucidité revenait l’habiter après autant de précieuses minutes d’absence. Peut-être restait-il un peu d’espoir après tout. Vlad étouffa un long bâillement de sa main avant de poursuivre :

« Je suis capable de m’exprimer correctement, merci tout de même de vous en soucier. »

Bon, le réveil n’était pas encore venu l’étreinte à cent pour cent. Mais cela valait peut-être mieux, en fin de compte. Car bien que de nature conciliante, Vlad aurait pu prendre la mouche… ou pas. La question se posait. Ou bien il aurait trouvé une pirouette dans ses fables et autres mythes pour éviter de s’énerver. Oui, probablement.

« Vlad Asran, professeur de sciences. Je suppose que je me trouve ici parce que je dois donner cours. Sauf si vous avez une meilleure suggestion à me proposer. Et vous ? Vous êtes le râleur de service ? »

D’accord, donc même Vlad pouvait sentir ses cheveux se hérisser par la contrariété s’il se sentait agressé par le ton de voix de ses interlocuteurs. Intéressant…

Vlad se frotta à nouveau les yeux et étouffa un nouveau bâillement. L’image du café s’imposa à nouveau avec son esprit, avec tant de vigueur qu’il sentait son arôme lui chatouiller les narines. Et c’était positivement onctueux. Promesse de douceur, de réveil et de chaleur en perspective.

Cette même voix caquetante vint briser son espérance en mille morceaux dans un bruit de verre brisé. Et voilà qu’en plus on lui donnait des ordres ! Vlad haussa le sourcil, assuré de n’avoir même pas été entendu, haussa longuement les épaules et obtempéra avec un soupir de lassitude. Des lunettes… Des bouts de métal… Des verres attachés au bout… Indiana Jones en mode roumaine.

Un nouvel éclair l’éblouit, provenant du bout du couloir. Le professeur s’y dirigea d’une démarche la moins pataude possible, ce qui n’était guère évident dans son état, et ramassa entre deux doigts une monture en métal. Au bout de la monture, un verre. Un autre bout de métal, incurvé celui-là, qui reliait un deuxième verre au premier, deuxième verre rattaché à une autre monture. Oh oh ! Finalement, la paire de lunettes ne figureraient pas plus longtemps dans la liste des objets perdus. Y’avait plus qu’à espérer que ce soit la bonne paire.

Vlad s’en retourna en direction de l’homme grincheux et lui tendit les précieuses lunettes. Sa main et son bras tremblèrent alors qu’il faisait plutôt chaud dans l’air ambiant. Nervosité ou manque de café qui se faisait sentir sans doute.


* Et maintenant… si vous pouviez arrêter de jouer aux nains grincheux, ça m’aiderait bien. Si vous pouviez me payer un café à la place, même deux, ce serait génial. Je vous dresserais même un autel dans mon appart’ ! *
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Ranmaru Murakami
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MessageSujet: Re: Eyes wide shut (libre)   Eyes wide shut (libre) EmptyMer 25 Mai - 15:39

Miracle, ses lunettes, alors qu'il n'y croyait plus.
Remettre sur son nez cet objet bénis entre tous fut un soulagement immédiat alors que le monde retrouvait une apparence qu'il avait presque oublié. Des angles nets, des formes précises, et le visage du professeur de science qu'il reconnaissait maintenant qu'il ne ressemblait plus à un oval flou avec deux points sombres au milieu. En tout honnéteté, avec ou sans les lunettes, il ne voyait guère de différence, et guère plus d'attrait en ce succédané de professeur qui semblait ne se souvenir de comment parler japonais que quand bon lui semblait. Il avait intéret à avoir de sacrément bonnes qualifications à côté de ça.

Son paquet de formulaires sous un bras, Ran leva une main fine pour remonter ses lunettes sur son nez, plus pour le réconfort de les sentir sous ses doigts que par peur de les voir à nouveau glisser au sol. Il avait tout un rituel de tics ancrés autour de ses lunettes, tous plus ou moins conscients. Quand on portait ce genre d'accessoires à longueur de temps, sans possibilité de s'en passer, il était impossible de ne pas les toucher. La même chose pour les gens à cheveux longs qui passaient leur temps à les tripoter, sauf qu'il trouvait ce genre de geste souvent bien plus agaçant, comme une sorte de tentative de séduction à moitié lancée. Rien qui ne le mette en joie.
Son aplomb retrouvé, du moins renforcé, par le fait qu'il n'était maintenant plus vulnérable et sous le bon vouloir de Asran pour retrouver ses lunettes, l'intendant prit enfin le temps de répondre à la question.

" Qui je suis ? Murakami Ranmaru, intendant de ce lycée depuis quelques années. C'est en l'occurence grace à moi que vous avez du matériel avec quoi faire vos enseignements, s'il vous ai déjà venu à l'esprit qu'il n'arrivait pas là à l'aide de quelques kamis bien intentionnés."

Effectivement, avoir retrouver ses lunettes lui rendait toute sa bonne humeur et sa délicatesse habituelle, ainsi que cette même envie de se lier aux autres qui le poussait à retourner se planquer dans son bureau dès qu'il avait effectué son travail. Aller boire un café avec les autres ? Malheur ! Quelle idée saugrenue que de choisir de partager volontairement de son temps et de son espace avec les autres, qui en plus souhaiteiraient discuter, ou pire, se lier avec lui, proposer d'autres rencontres et tout un échantillon de liens sociaux dont il se passait fort bien.

Pris d'une subite impulsion, celle de ne pas avoir besoin de discuter à nouveau avec le jeune homme devant, Ranmaru se débattit un instant avec son paquet de feuilles avant d'en extirper un des épais listings dont il avait la garde avant de le tendre, ou plus exactement le coller sur Vlad, dans l'espérance que celui-ci comprenne le geste et prenne le petit paquet de feuilles. Vu le comportement du professeur jusque là, il n'était même pas sur qu'il soit perméable à la plus minime des logiques, mais cela valait le coup de l'essayer...

" L'infirmerie est au rez de chaussée au bout de couloir, je suis sur que l'infirmier aura quelque chose pour quelqu'un dans votre cas... et récupérez donc la demande de matériel, j'en ai besoin dûment remplie avant la fin de la semaine."

Poliment venimeux, son ton laissait sous-entendre, toute politesse requise, qu'il avait de gros doutes sur les capacités de Vlad à la remplir. Mais en sage japonais qu'il était, il ne se permettait pas de le faire remarquer... du moins pas de manière trop osée.
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