Elle encaissa le coup avec un frémissement discret. Voir les yeux du jeune homme s’embuer de larmes au coin de ses yeux provoqua un choc émotionnel important qui la déstabilisa immédiatement. Au point de ressentir un frisson de panique lui parcourir l’échine. L’adolescent, d’ordinaire tout à fait lumineux et dénué de soucis quelconque pouvait donc ressentir le désarroi et la tristesse? Cela aurait pu très bien être catégorisé dans les informations que la jeune femme aurait préféré ne pas connaître. La suite des actions d’Aiko furent provoqués par ce sentiment de culpabilité, accompagné d’une souffrance dissimulée que l’on a tendance à éprouver lorsqu’on aperçoit quelqu’un qu’on apprécie pleurer. Ce n’était pas tout à fait le cas, mais c’était tout comme.
« Non, enfin, tu as raison, tu n’y peux rien et… »
La vice-présidente choisit d’interrompre sa phrase d’elle-même avant que les sanglots ne s’approprient le ton de sa voix. Comme la désespérée s’attache à son dernier espoir, elle s’accrocha au cou de son interlocuteur dans un élan d’affection.
« Je ne voulais pas te troubler, je t’assure, je voulais juste, je voulais…je voulais… »
En le serrant si fort ainsi, en appuyant son corps avec autant de pression contre le torse du garçon et en lui sautant au cou de cette façon, elle parvint sans le vouloir à le faire basculer sur le dos, l’entrainant dans une chute incontrôlée.
« Kya! »
Les yeux fermés sous la surprise, elle les garda ainsi un moment, ne percevant pendant un instant interminable que le mouvement de l’eau autour de leurs deux corps. Elle ouvrit un seul œil pour analyser la situation. Remarquant un Yuhei pataugeant, assis sur les rochers qui couvraient le fond, chevauché par nul autre qu’elle-même, Aiko s’empressa de se jeter sur le côté. Elle prit place les pieds secondant ses hanches, assise les mollets repliés et les cuisses devant sa silhouette frêle, posant ses mains tremblantes entre ces dernières, la tête bien basse entre ses épaules surélevées.
« Je suis désolée… »
Après avoir éloignée une mèche humide de son front pour la repousser derrière son oreille, elle porta sa main à sa nuque pour la gratter d’un air embarrassé, un sourire gêné flottant sur ses lèvres, en contrariant les larmes roulant le long de ses joues, qui pouvaient heureusement être facilement confondues avec l’eau qui lui avait recouvert le visage lors de la chute. Reprenant le contrôle de ses émotions, elle replaça maladroitement le haut de son bikini qui s’était déplacé pour laisser paraître plus de peau que nécessaire et approcha sa main du crâne de Detsuda pour lui tapoter la tête gentiment.
« Ça t’aura au moins suffisamment secoué pour t’aider à reprendre tes esprits, Detsuda-kun! »