Ginkgo Gakuen
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Le lycée sous le signe de l'arbre aux 1000 écus
 
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 Après la pluie

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MessageSujet: Après la pluie   Après la pluie EmptyMar 5 Avr - 18:12


Un Lundi de Juin, neuf heures quarante cinq.
A travers la fenêtre on pouvait voir pleurer les nuages au dessus d'un océan de grisaille. En été, le beau temps n'était pas tout le temps au rendez-vous. Parfois l'on se levait et au vu du ciel clair on espérait encore une belle journée, parce que l'espoir fait vivre, quand en quelques heures tout peut s'effondrer. Quelques instant.
Une cascade d'eau, qui s'écoule encore et encore. Et encore. Chaque goutte suivant le chemin qui lui a été tracé, chaque seconde glissant comme autant de larmes sur le carreau. Le vent parfois agite les arbres, et la destinée de ces particules translucides semble changer. Malgré tout ce n'est qu'une nouvelle tristesse qui se poursuit.
Et l'on désespère un peu plus à chaque seconde qui passe.

Assise sur son lit, seule, profitant du silence partiel qui régnait dans sa chambre, Chisato attendait. Depuis combien de temps exactement ? Quelques minutes depuis le départ de ses colocataires. Quelques heures depuis qu'elle était réveillée. Quelques jours depuis le début du mois. Quelques mois.
Depuis trop longtemps. Elle attendait et elle espérait, chaque jour un peu moins, que Jin vienne la retrouver. Celui pour qui elle était ici, son meilleur ami qu'elle aurait suivit au bout du monde. Celui qui l'avait abandonnée et livrée à une foule d'inconnus qu'elle n'osait pas approcher. Esseulée et effondrée par ce qu'elle considérait comme une trahison, la jeune fille n'allait pas en cours, sortait à peine pour se nourrir, s'enfuyait parfois au milieu de la nuit pour se retrouver seule sous un lampadaire. Alors irradiée de lumière elle contemplait le gouffre infini où elle était plongée.

Chisato aurait pu s'en sortir. C'était une battante, une fille de caractère qui ne se laissait pas marcher sur les pieds. Mais quand c'est la seule personne au monde à qui vous tenez qui vous piétine comme un simple parterre de gazon au milieu de millier d'autres, vous ne voyez pas les choses de la même façons et vous doutez.
Le doute s'était emparé de Chisato. L'homme n'est qu'un animal en qui on ne peut avoir confiance. C'est pour cela que depuis son arrivée elle n'adressait la parole à personne. Même ses colocataires ne connaissaient pas le son de sa voix. C'était bien inutile de toutes façons la seule chose que Chisato aurait pu leur dire serait « allez vous faire foutre ». Avec, éventuellement, un « pétasse » à la fin de la phrase. Parce que la rancœur s'était emparé de son âme d'ordinaire si fraîche et Chisato pourrissait dans son coin sans jamais oser appeler à l'aide.

Ne dit on pas pourtant : après la pluie, le beau temps ?

D'un pas traînant le petit brin de fille sorti de sa chambre. Son estomac n'avait rien avalé depuis la veille et réclamait son dû. A cette heure tout le monde devait être en cours, normalement, à peu de choses près. On lui laisserait bien la cantine... Ses courts cheveux noirs glissèrent sur ses joues en épongeant les quelques traces humides laissées par la vision déprimante de la pluie. Après son repas, elle irait voir à l'accueil si les secrétaires avaient quelques nouvelles d'un dénommé Jin... Comme toutes les semaines. Depuis deux mois.
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MessageSujet: Re: Après la pluie   Après la pluie EmptyJeu 7 Avr - 17:39

Je n’en pouvais plus. Voilà deux heures complètes que je travaillais sur ce problème épineux que représentait les polynômes. A chaque nouvelle question je me disais : « Mais enfin ! Je ne vois pas en quoi résoudre la fonction canonique -2x²+3x-1 = 0, va m’aider en quoi que ce soit dans la vie ! » D’ailleurs, je n’avais pas d’idée précise sur ce que je voulais faire plus tard, si ce n’est que mon père m’avait donné une vague idée du métier d’imprimeur, sinon la question d’un métier ne m’avais jamais effleuré. Peut-être est-ce parce que la notion d’un travail régulier m’échappait ? En fait, en y songeant, durant la succession de ma scolarité, je me contentais d’apprendre ce qui m’intéressait et je laisser de côté les autres matières, croyant fermement que si elles avaient eût une quelconque utilité, j’en aurais déjà fais l’expérience. Ce fût une erreur. Parce que maintenant, fort de mon légendaire égocentrisme, je me vois obligée d’étudier avec intensité alors que je pourrais sortir et m'amuser. En plus, les circonstances ne s'y prêtaient pas. Nous étions un lundi matin, aux alentours de dix heures et j'effectuais justement un exercice à rendre pour le cours de onze heure. Je ne stressais pas vraiment, disons que je faisais face à mon incroyable désinvolture en regardant les paquets d'onigiris rapporté grâce à un bon gagné dans la supérette du coin. Autant dire qu'il y avait plus de grains de riez éparpillés sur la table de ma chambre que de formules mathématiques dans mon cahier.

En soupirant, je finis par enlever le stylo outrageusement mâché jusqu'au bois de ma bouche et m'autorisa à caler mon dos meurtrit contre le matelas souple de mon lit. Je sais bien que le seiza est une habitude pour les Japonnais, mais je ne me faisais pas à cette sensation de démangeaison le long de ma colonne vertébrale. Sans oublier la pluie. Surtout la pluie, en fait. La pluie c'est un peu comme ce sentiment désagréable d'être considéré que lorsque nous sommes un divertissement pour les autres, ça part soudainement, nous laissant le loisir de s'habituer, ou d'essayer du moins de s'habituer, puis ça revient de nouveau sans prévenir. Alors que les gouttes se faisaient pressantes contre les fenêtres, l'envie me vînt de me recoucher et d'oublier encore une fois mes priorités. " Ben quoi ? J'ai fais ce que je pouvais, non ? " Même si je me savais pertinemment dans le faux, ça me soulageait de le penser. De faire semblant, pour ne pas changer. Sourire crispé aux lèvres, d'être aussi lâche envers moi-même je me levai d'un bond pour étirer mes muscles. Le bien-être me parcouru en sentant mes articulations se détendre. Mon poignet émit un craquement significatif de la fin de sa torture. J'éclatai de rire, sans préavis. Une chose qui m'arrivait généralement quand je me savais en tort. Je n'avais plus du tout envie de torturer davantage mes pauvres cellules grises. Et comme pour me donner raison la porte d'entrée de ma chambre donnant sur le couloir était grande ouverte : un appel irrésistible. Je n'aurais qu'à me promener une petite demi-heure et revenir ensuite afin de boucler cet exercice.


Soudain, alors que je prenais un gilet vert-pomme dans ma penderie une silhouette sur le devant de la porte. Elle semblait filiforme de prime abord. Ravie de voir enfin une présence humaine depuis la veille où je m'étais enfermée entre ces quatre murs. Je me ruais à ses côtés mais déjà elle continuait sa route tel un fantôme déchu. Enfin une distraction ! Que disais-je déjà à propos de la pluie ? - Je ne la laisserais pas filer.

- Hé Toi ! Criai-je interpellant la silhouette, lui courant presque après, attends !

Elle devait ce demander ce que je lui voulais. Moi aussi, tiens. Bah ce n'est pas important...on verra après.

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MessageSujet: Re: Après la pluie   Après la pluie EmptyMar 12 Avr - 12:36


Est-ce que c'était bien à elle qu'on s'adressait ? Qui pouvait bien se donner la peine de l'interpeller ainsi...? Qu'est-ce qu'on lui voulait ?
Depuis le temps qu'elle errait tel un fantôme entre les murs de l'école, Chisato s'était habituée à l'indifférence des autres. On ne la voyait pas, on ne lui parlait pas, c'était à peine si l'on connaissait son prénom. Pourquoi s'intéresser à quelqu'un qui visiblement n'avait aucune envie de s'intéresser aux autres ?
C'était presque mathématique. La meilleure solution pour être invisible était encore d'être partout, omniprésente comme une évidence. Il n'était pas seulement question de se cacher, mais de faire partie du décor. Alors... Peut être qu'il fallait ignorer cette fille qui venait de l'interpeller de manière presque trop bruyante pour être honnête.

Mais Chisato s'arrêta. Quelque chose en elle, la curiosité sans doute, la poussa à tourner son visage de marbre vers la jeune fille qui lui courrait presque après. Elle était armée d'un gilet vert, et ses grands yeux pétillaient d'une malice qui avait, depuis quelques mois, quitté le regard de Chisato. Le contraste qu'offraient alors les deux jeunes filles dans le couloir devait donner au tableau quelques allures surnaturelles. Elles étaient l'ombre, et la lumière.
Le petit brin de femme accrocha d'un geste mécanique une mèche de cheveux derrière son oreille, envisageant les possibilités que lui offraient cet entretient imminent. Une conversation à propos du lycée, sans doute. Peut être à propos des cours, des profs... Ou bien elle allait lui demander quelques informations pour s'orienter, elle pouvait être nouvelle...
Ou bien un élan de générosité soudain.

Pouvait-on seulement espérer de Chisato qu'après avoir été abandonnée par son seul et unique ami, celui qu'elle chérissait et sur lequel elle avait longtemps veillé, pouvait-on espérer d'elle une certaine confiance envers cette nouvelle venue, aussi souriante et énergique fut-elle ?
Non.
Son regard était dur, calculateur. Elle observa la nouvelle venue de la tête aux pieds, la jugeant à peu près de son âge, et croisant les bras en froissant la chemise blanche dont elle était habillée elle adopta une attitude presque de défi. Celle qui osait la déranger et souligner son existence ne devait pas s'attendre à une conversation basée sur des banalités. Elle devrait captiver l'attention de la brunette, éveiller son intérêt, ou risquer de se faire royalement ignorer. Car Chisato avait faim, et était de très mauvaise humeur ce jour là. La pluie n'arrangeait rien et sa tristesse, peu à peu, se muait en une rage sourde et dévastatrice.
Alors, debout et immobile au milieu du couloir, elle regardait son interlocutrice, sans prononcer le moindre mot, et attendait de voir ce qu'elle lui voulait.
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