[HRP : Cet événement se passe chronologiquement après la rencontre de Nagisa avec Aiko (dont le sujet n'a pas été encore créé) sur le toit et celui de Yuu-kun encore en cours, c'est pourquoi des références pourraient y être faites]

Et encore une décision sur un coup de tête, et oui... Nagisa ne comprenait pas trop ce qu'il lui avait pris une fois de plus. Après être devenue amie avec Takahashi-san par un concours de circonstance plus ou moins improbable et Hanamura-san dans des circonstances encore plus improbable... Quoi que... Attendez une minute ? Etait elle vraiment devenue amie avec Hanamura-san ? Oh et puis on s'en fichait. Après tout ce fouillis qui lui avait permis, ô miracle, de prendre un peu confiance en elle, elle avait décidé de venir au festival, seule.

Et c'était bien là le problème. Elle se trouvait dans un lieu inconnu, entourée d'inconnus qui parlaient eux-même à d'autres inconnus et elle se sentait terriblement désemparée.

*Je n'aurais pas dû venir ici, je le savais. Qu'est-ce qui m'as pris.*

D'autant que, parmi toutes les autres jeunes filles de Ginkgo Gakuen, elle détonait fortement par son absence de Yukata. C'était en uniforme scolaire qu'elle était venue jusqu'ici. Pourquoi ? Car elle n'en avait pas, de Yukata, vu qu'elle n'était jamais allée à aucun festival auparavant, pas même avec ses parents bien-aimé. Elle n'avait pas été bête pourtant cette fois-ci car elle avait pris le soin de cacher ses mains sous une paire de gants en tissus brun. Elle savait que cela faisait un peu bizarre mais préférait cent fois ça à montrer sa cicatrice à tout le monde.
Inutile de dire également qu'elle avait eu toutes les peines du monde à enfiler ses deux doigts invalide dans ledit gant, les joies d'être partiellement handicapée.

Elle restait figée sur place au milieu de la foule, ne regardant pas vraiment les échoppes et les stands. Son regard se perdait beaucoup plus loin, vers un monde qui n'appartenait qu'à elle, ou il n'y avait pas de foule, pas de festival et personne pour vous regarder de travers. Un monde ou elle était seule en somme.
Elle reprit brusquement ses esprits et remarqua alors que quelques personnes la regardait. Ce n'était pas un regard méchant, ni méprisant, ni quoi que ce soit. Si elle avait regardé un peu plus attentivement, elle aurait pu constater que ce n'était rien de plus qu'un coup d'oeil rapide avant de passer à autre-chose.

Son absence de Yukata ne choquait à vrai dire personne, mais Nagisa avait peut-être un peu trop tendance à s'imaginer que le monde tournait autour d'elle à force de croire que tout le monde murmurait dans son dos. Elle était très sensible à tout ce qui la concernait, et ça, c'était quelque-chose qu'elle ne supportait que très difficilement.

N'importe qui d'autre, une personne normale par exemple, aurait choisit d'ignorer ces vagues regards et de continuer sa route, mais pas Nagisa. Elle opta pour la fuite précipitée en sens inverse, courant en regardant ses pieds et en faisant bien attention à ne pas lever les yeux, des fois que quelqu'un d'autre la fixerait.

Sauf que, à courir en regardant ses pieds, on ne voit pas devant soi. Vous me direz, c'est parfaitement logique mais Nagisa ne réfléchissait pas souvent de manière logique. Personne d'autre n'aurait couru en regardant ses pieds lors d'un festival noir de monde... En fait, personne d'autre n'aurait couru tout court, même en regardant devant soi.
Et forcément, en cumulant ces deux erreurs, ce qui devait arriver arriva : Elle rentra de plein fouet dans quelqu'un.

Comme elle était petite, légère et pas très adroite, elle fut projetée en arrière et retomba sur ses fesses sans trop comprendre ce qui lui était arrivée. La seule pensée qui lui vint à l'esprit fut que ça lui rappelait fortement ce qui lui était arrivée avec Hanamura-san, sauf que c'était lui qui lui était rentrée dedans.

"Aïe !"

Elle releva les yeux rapidement pour voir qui elle avait bousculée ainsi et s'exprima par phrases rapides en bégayant fortement.

"J... je suis d... désolée ! Je ne... ne... ne vous av... avais p... pas vue !"

Elle regardait à présent la personne en face d'elle tout en se demandant ou elle l'avait déjà vue.

*Temori... Taïga...*

Oui, c'était son nom, elle s'en souvenait à présent... Mais elle ne lui avait jamais parlé jusqu'à présent, tout comme elle n'avait jamais parlé à tout le reste de la classe...

Temori se baladait de stand en stand, elle s’amusait beaucoup, de plus, cela faisait plus de 3 ans qu’elle n’y était pas allée, en regardant ce merveilleux « univers » elle se demandait comment avait-elle fait pour résister à l’appel de la fête. Mais, il faut avouer, qu’elle avait, au départ, décidé, de ne pas y aller, car personne n’était là pour l’accompagner, mais finalement elle n’avait besoin de personne, elle pouvait très bien s’amuser toute seule… Même si elle avait beaucoup douté avant cette réflexion là. Elle avait ensuite enfilé pour l’occasion, son yukata favoris, celui qui était noir avec de petites fleurs roses, il parait qu’il avait un pouvoir, celui de rendre un instant inoubliable … Enfin bref, ceci n’était que de la superstition.

Les rues étaient magnifiquement décorées, des guirlandes de lumière traçaient un chemin éclairé sous cette nuit joyeuse. Les stands aussi étaient merveilleusement soignés dans leurs décorations, tout pour mettre dans l’ambiance festive de ce jour.
Temori avancé pas à pas dans quand un homme l’interpella : « -Venez tenter votre chance mademoiselle », elle se retourna alors et vue un stand à poisson rouge. Les poissons rouges, toute une histoire, c’était l’occasion de marquer le coup en en attrapant un. Elle s’approcha alors de ce fameux stand et pris un billet, c’est parti !! Temori était sûr d’elle, elle savait déjà qu’elle allait repartir avec « Bonny » son nouveau poisson rouge…Oui, c’est vrai, qu’elle s’y prenait un peu à l’avance, mais son enthousiasme la prenait de court.

Temori s’avança, alors, près du bassin qu’elle contemplait avec émerveillement, plein de petits poissons grouillaient dans l’eau claire, elle les observait tous, un à un, en quête de sa proie.

« -T’as une tête de vainqueur toi !! C’est décidé, tu es à moi !! ».

Elle se pencha ensuite en avant, tendant sa main avec la petite épuisette, attrapa le poisson qu’elle remonta doucement, « Je t’ai eu =D. » Pensa-t-elle.
Soudainement elle sentit quelqu’un la bousculer violemment, le poisson retourna direct dans la bassine avec ce tel choc… Accompagné de Temori.

Elle se retrouva donc plongée entièrement dans le bassin, elle n’avait même pas eu le temps de réaliser ce qui se passait. Temori remonta à la surface, complètement trempée, avec une furieuse envie de meurtre :

« -NON MAIS T’ES MALADE !!!!!!!! »

Puis, elle ouvrit enfin les yeux pour voir qui c’était. Nagisa Fujioka ? C’était une élève de sa classe qui n’arrivait pas beaucoup à s’intégrer… Temori et sa fâcheuse manie de crier avant de savoir, c’est sûr, maintenant la petite Fujioka ne devait sûrement pas se sentir à l’aise.

« -Euhh, excuse-moi, je me suis emportée …»

Elle espérait que Fujioka ne parte pas en courant comme elle le fait si bien d’habitude. Puis elle remarqua qu’elle aussi, était tombée. Temori se remit alors debout puis tendit une main vers Fujioka.

« -Relève-toi, tu ne t’es pas fait mal au moins ? »

Temori arborait un grand sourire affectueux, puis elle l’aida à se relever.
« Sûrement plus de peur que de mal », pensait-elle…

Nagisa s'était attendue à toutes sortes de réactions... Du sourcil haussé au regard désaprobateur, mais pas à ce déchainement de furie qui la fit reculer de bien 1 ou 2 mètres en arrière malgré sa posture assise sur le sol. Elle s'était demandée pourquoi... jusqu'à ce qu'elle ne remarque les vêtements trempé de Temori-san.

Elle avait bien entendu un espèce de plouf lors de sa chute qu'elle avait faites en fermant les yeux. Mais elle s'était surtout concentré sur le plus ou moins douloureux contact avec le sol, oubliant le plouf en l'associant à quelqu'un qui aurait péché un poisson. Les stands de pèches aux poissons rouges était assez présents dans cette partie là du festival, donc ça pouvait très bien être cela... non ?

Et bien non, ce n'était pas du tout cela. Il s'agissait surtout de Temori-san qui avait plongé tête la première dans le bassin des poissons rouges et, la faute à qui je vous le demande ? A Nagisa-chan bien entendu. Nagisa qui avait encore paniqué inutilement...

Car oui, elle n'était pas si bête. Après ses fuites précipités inutiles, elle réfléchissait souvent à la raison de ces dernières et se rendait compte à chaque fois qu'elles avaient été faites sous le coup d'une peur panique totalement injustifiée et sans raisons aucunes. Qu'elle s'en rende compte était très bien, elle s'en doutait elle même, mais ça ne l'empêchait absolument pas de recommencer à toute situation qu'elle jugeait dangereuses (et ce même si cette dernière était en tout point similaire à la précédente...)

C'était le cas en ce moment. Elle s'imaginait déjà Temori-san l'engueuler en public, la frapper et finalement la trainer jusqu'à une salle de torture pour lui faire subir les pires sévices afin de la punir. Oui oui, vous vous en doutez, Nagisa-chan à une imagination débordante et totalement disproportionné pour ce genre d'événements propice à la faire paniquer au plus haut point. Taïga était juste victime d'un énervement tout ce qu'il y a de plus naturels au vu de la situation et allait très certainement se calmer en voyant l'expression désolée (et paniquée rappelons-le) de Nagisa-chan.

Ce fut le cas, mais Nagisa ne se calma pas de son coté. Elle était toujours en proie à ses délires de chambre de torture, à tel point qu'elle ne remarqua pas que son interlocutrice se calmait peu à peu. On pouvait notamment le voir à l'expression de son visage qui s'adoucissait de plus en plus et à sa posture qui était également plus naturelle, bien qu'elle soit toujours aussi trempée.

C'est lorsque cette dernière lui présenta ses excuses pour s'être emporté que Nagisa quitta ses délires de persécutions pour s'intéresser à nouveau au monde réel. Ce qu'elle y vit la surpris... Elle se demandait si il s'agissait bien de la fille qu'elle regardait toujours de très loin (et dont elle avait fait quelques dessins dans le plus grand secret.) Elle n'avait pas l'air méchante à vrai dire. Nagisa étant une grande consommatrice de rumeur, si ce n'est la plus grande, elle s'était instinctivement méfiée de Temori-san lorsque certaines personnes (qui maintenant qu'elle y réfléchissait ne devait pas trop apprécier ladite Temori-san) dont elle avait surpris la conversation avaient dit qu'elle était plutôt méchante et manipulatrice.

Elle ne savait pas si c'était vrai, on ne pouvait pas connaitre les gens dès le premier regard mais elle avait l'impression, et c'était bien la première fois qu'elle ressentait ça pour une inconnue, que Temori-san était gentille au fond. Étrange non ? Surtout lorsque l'on savait que les premiers mots de Taïga vis à vis de Nagisa étaient, je cite : « NON MAIS T'ES MALADE ? »

Nagisa ne partit pas en courant comme le craignait Taïga. En fait, elle était plutôt... hypnotisée par la jeune fille. Elle ne savait pas trop ce qu'il lui arrivait. C'était de l'hypnose aucun doute. Car même quand Taïga lui proposa sa main pour l'aider à se relever, elle n'eut aucun mouvements de reculs et tendit sa propre main, la droite pour être plus précise étant droitière, et la posa sur celle de la jeune fille en face d'elle.

C'est ce qui rompit le charme. Son cerveau lui rappela brusquement qu'elle ne voulait en aucun cas montrer sa main droite, puis se rappela tout aussi soudainement que pour une fois elle avait pensé à mettre des gants pour palier à ce genre d'inconvénients. Elle ne retira pas sa main mais son visage retrouva soudainement son expression de petit animal traqué, même si elle s'aida tout de même de celle de Taïga pour se relever doucement, sans quitter le regard de cette dernière (des fois qu'elle l'attaque lors d'un moment d'inattention <--- idiote).

Elle se retrouva donc debout, et ne sut pas exactement comment réagir. Son interlocutrice lui demanda si elle ne s'était pas fait mal et elle secoua la tête de droite à gauche au prix d'un grand effort, ladite tête lui semblant peser 3 tonnes et demi de plus à chaque fois qu'elle la tournait afin de répondre par la négative. Elle s'arrêta finalement pour fixer Temori droit dans les yeux, sans ciller (ce qui était une première.)

*Et maintenant quoi ?*

C'était une bonne question à vrai dire. Maintenant qu'elles en étaient là, Nagisa-chan ne pouvait plus fuir comme elle le faisait d'habitude. Oh, il était clair qu'elle en avait une envie folle mais Temori-san n'avait pas l'air particulièrement méchante. Je me répète sans doute mais Nagisa-chan se trouvait impressionnante en ce moment. Elle arrivait à penser de quelqu'un qu'il n'était pas effrayant alors qu'elle le rencontrait, entre guillemets, pour la première fois.

*Ah mais !*

Mais oui, Taïga était trempée par sa faute, et elle se devait au moins de corriger son erreur. Elle fouilla dans sa poche pour en ressortir un petit mouchoir en tissu rose qu'elle tendit à Taïga. Évidemment, ça ne valait pas un linge mais Nagisa-chan ne se baladait pas souvent avec des linges sur elle.

« Tient... p... pour te sécher, j... je suis désolée ! »

Elle hésita encore un petit moment avant de continuer d'une voix qui, pour une fois, ne bégayait pas sous le coup de la panique, maintenant qu'elle reprenait un peu ses esprits.

« Tu es Temori-san... c'est ça ? »

Temori l’aida donc à se relever puis elle remarqua ses gants, pourquoi en avait-elle alors qu’on était quasiment en été ? Après tout, cette question n’avait aucune importance, puis Fujioka lui tendit un ridicule petit mouchoir « Tient... p... pour te sécher, j... je suis désolée ! ». C’est vrai qu’elle était trempée et puis bon, c’était mieux que rien alors Temori accepta le mouchoir et commença à se sécher un peu :

« -Merci. »

Temori avait gardé ce gentil sourire malgré la situation, car au fond d’elle, elle était vraiment énervée, mais elle ne le laissait pas paraître une seconde. Puis Fujioka demanda : « Tu es Temori-san... c'est ça ? » à quoi Temori répondit :

« -C’est exact et toi tu es Fujioka-san, nous sommes dans la même classe, même si tu dois déjà le savoir. »

Bien sûr, toujours avec ce fabuleux sourire que Temori savait si bien esquisser.
Une fois finit de se sécher approximativement (un mouchoir contre un grand bassin remplit d’eau n’ayant pas le pouvoir de gagner u_u.), elle sentit la chaleur d’un stand de takoyaki, puis pensa tout de suite à aller se réchauffer là-bas. Temori commença à avancer puis elle se souvint de la présence de Fujioka, elle se retourna alors dans sa direction :

« -Dis, tu veux venir manger des takoyaki avec moi ? C’est moi qui offre. »

C’est vrai, puisque Fujioka était là, autant rester avec elle pendant le festival, comme ça, Temori sera enfin accompagné.
Même si elle ne l’avoue pas, elle aimerait bien être amie avec elle, mais, à chaque fois qu’elle essayait de s’approcher de Fujioka, celle-ci déguerpissait à une vitesse fulgurante, le temps d’un bonjour et elle avait déjà disparu.
Elle avait même, longtemps, cru que c’était un fantôme qui passait dans les couloirs de temps en temps, tellement elle était discrète et elle s’évaporait quand on pouvait tourner la tête ne serait-ce qu’une seconde.
Alors, aujourd’hui serait peut-être son jour de chance pour se lier d’amitié avec elle.

« - Tu es d’accord ? »

Temori attendait sa réponse avec impatience avec un regard plein d’étoiles, auquel il était impossible de refuser quelque chose, une mesure de sécurité tout de même, elle ne devait absolument pas dire non.

Nagisa observait Temori... En fait, plutôt que d'observer, on pouvait dire qu'elle analysait le moindre signe d'agressivité de sa part, pour se préparer à une fuite précipitée sans crier gare, mais rien n'indiquait dans son comportement qu'elle devrait avoir recours à cette méthode dans les prochaines minutes... En fait, Taïga semblait étonnamment gentille, ce qui ne collait absolument pas avec tout les on-dit qu'elle avait pu entendre sur elle.

A sa question, elle répondit par l'affirmative, en hochant la tête. Effectivement, elle le savait déjà et sa question n'était là qu'à titre de politesse, et aussi histoire de vérifier qu'elle ne se trompait pas. Elle pensait que ça se terminerait comme ça, et ça lui irait très bien à vrai dire. Si Temori-san n'était pas énervée et la laissait repartir, elle continuerait à se balader dans le festival encore un petit moment et finirait par aller se coucher. Elle aurait vraiment souhaité y aller avec Aiko-chan mais cette dernière avait prétexté des choses importantes à faire, et Nagisa n'avait pas vraiment insisté.

Elle s'apprêtait à repartir lorsque la jeune fille en face d'elle lui proposa de manger des Takoyaki, en précisant que c'était elle qui offrait. A vrai dire, la proposition la surprenait plus qu'autre-chose... Est-ce que l'on offrait souvent de payer de la nourriture à quelqu'un qui venait de vous pousser dans un bassin à poisson rouge par inadvertance. Nagisa savait qu'elle était une personne bizarre et s'en rendait parfaitement compte, mais Taïga semblait l'être encore plus en ce moment même. Elle se prépara à opposer un refus ferme et catégorique, cela ne lui semblant pas correct, puis réfléchit un instant.

Elle se rappela soudainement sa rencontre avec sa première amie, Aiko-chan. Ne s'agissait-il pas là aussi d'un concours de circonstance peu banale ? Elle avait aussi pensé à fuir en raison de son extrême timidité à ce moment là, mais c'était retenue, et la suite n'avait été que bénéfique, alors pourquoi n'accorderait-elle pas une chance à Temori-san ? D'autant que si elle y réfléchissait bien, ladite Temori-san avait tenté plusieurs fois de lui adresser la parole, mais Nagisa s'était toujours débrouillée pour l'esquiver comme elle savait si bien le faire.

*Après tout, pourquoi pas.*

Mais elle avait encore malgré tout quelques doutes. Elle savait que la jeune fille était une boule de nerfs et se demandait sincèrement si elle arriverait à suivre son rythme le temps du festival, après tout il serait peut-être bon de refuser...

« Tu sais.. »

Mais elle fut coupée par un « tu es d'accord ? » assez insistant pour qu'elle y porte toute son attention. Elle observa l'expression de la jeune fille et se rendit compte qu'elle n'arriverait tout simplement pas à dire non devant une telle expression. Elle se demandait même franchement si Temori-san n'avait pas tout planifié à partir du moment ou elle s'était rendue compte que la personne qui l'avait bousculée était Nagisa Fujioka.

Elle n'était pas idiote et s'était rapidement rendue compte dès le début de l'année scolaire que Taïga avait tenté par tout les moyens de devenir son amie, mais comme dit précédemment, Nagisa avait toujours fait en sorte de l'éviter, mais pourquoi ? En fait elle le savait très bien, c'était toujours sa phobie de sociabilisation qui revenait en jeu. Elle fuyait devant chaque inconnu et voulait se faire des amis, n'était-ce pas contradictoire ? Pour se faire des amis, il fallait d'abord qu'elle parle à un inconnu, et si elle avait réussit à le faire avec Aiko, elle y arriverait avec Taïga également. Elle serra le poing devant elle, l'air d'une combattante prête à aller au combat, et fit un sourire à Temori-san.

« Si tu insistes à ce point, je ne peux qu'accepter. »

Chose vraiment impressionnante, Nagisa était naturelle. Ou plutôt, elle se forçait à l'être mais il suffisait que Taïga fasse l'erreur de vouloir la toucher, ou de franchir la distance limite de sécurité établie à plus ou moins 50 centimètres entre Nagisa et les gens, et ladite Nagisa risquait d'avoir des réactions pas du tout naturelles, voir carrément flippante... Un comble quand on voyait à quel point elle se collait à Aiko-chan. Et si Taïga-chan devenait son amie, elle risquait de subir le même traitement que Aiko, vu que Nagisa devenait un vrai tube de colle forte lorsqu'elle devenait amie avec quelqu'un.

« Bon... Et bien allons-y... »

On sentait tout de même un peu d'anxiété dans sa voix...

Temori sentait que Fujioka était un peu hésitante, avait-elle peur d’elle ? Aucun moyen de le savoir. C’est aussi pour ça que Temori essayait de faire le moins de mouvements brusques possible, en fait, c’était plutôt un réflexe, le réflexe du tigre qui se prépare, tapit dans l’ombre et silencieux, avant de sauter sur sa proie… Bien sûr, ce n’était qu’une image, Temori n’allait pas réellement se jeter sur Fujioka.

« - Tu n’as pas à avoir peur tu sais, je ne vais pas te manger. »

Elle lui avait dit cela pour la rassurer un peu, car Fujioka n’avait pas l’air très détendu, avant de lui adresser un énième sourire chaleureux.
Ensuite, Temori se dirigea vers le stand de Takoyaki, elle salua le vendeur et commença :

« - Bonjour, je voudrais un pack de trois takoyaki, s’il vous plaît. »

Le vendeur commença à préparer la mixture, en attendant, Temori essaya d’entamer la discussion avec Fujioka :

« - Alors, comment trouves-tu le festival ? Moi je trouve vraiment que l’ambiance est super, il fait un temps radieux, les décorations sont sublimes … etc. »

Temori commençait à parler un peu toute seule, elle parlait beaucoup, même trop… Puis, au bout d’un moment, elle s’arrêta pour attendre la réponse de la jeune fille à la première question, elle se demandait si elle allait lui répondre avec enthousiasme ou si elle allait lui envoyer un vent mémorable…
Malgrè cette « tempête » fort possible à l’arrivage, aujourd’hui, Temori avait décidé de jouer le jeu de la bonne samaritaine, mais seulement jusqu’à ce qu’elles deviennent amies. C’est sûr qu’après, elle redeviendrait la dictatrice, manipulatrice, chieuse et égoïste qu’elle pouvait être. Enfin bon, elle n’allait tout de même pas maltraiter Fujioka une fois leur amitié scellée, non, seulement reprendre son statut de leader qui lui plaisait tant …

« Vos takoyaki sont prêts, mademoiselle » Temori se retourna, sourit au vendeur, elle prit la boîte et tendit un billet de 500 yen pour payer. Puis, elle reporta encore une fois son attention vers Fujioka :

« - ça a l’air délicieux, tu ne trouves pas ? »

Elle lui sourit puis tendit la boîte vers Fujioka pour qu’elle puisse se servir.

Oh, hésitante elle l'était, aucun doute sur ce point. Même si elle avait accepté de manger des Takoyaki avec Temori Taïga, ce n'était pas pour autant qu'elle ne pouvait pas brusquement courir en sens inverse et laisser sa nouvelle connaissance en plan sans préavis. Oh ça, rien n'aurait pu l'en empêcher si l'occasion lui permettait de le faire. L'incroyable Hulk aurait pu se mettre sur sa route qu'il ne l'aurait vraisemblablement pas arrêtée.

En tout cas pour l'instant, rien n'indiquait qu'elle avait besoin de courir ou de fuir de manière précipitée. Mieux encore, elle se vexa au commentaire de celle qui deviendrait, même si elle ne le savait pas encore, sa nouvelle amie dans son cercle qui, ma foi, s'agrandissait de plus en plus.

« Je n'ai pas peur ! »

C'était évidemment un gros mensonge, elle avait très peur mais détestait l'admettre à quelqu'un d'autre qu'elle même. Et à moins que Taïga ne soit une partie d'elle qui se soit détachée à la naissance et ait vécu sa propre vie, elle n'allait pas l'admettre. Non elle n'avait pas peur même si elle crevait de trouille. Une peur totalement irrationnelle si on réfléchissait bien, qui n'avait pas lieu d'être. Qui donc aurait pu avoir peur comme ça lors d'une première rencontre ? A moins qu'il ne s'agisse d'un entretient d'embauche bien sûr... et encore, même là ce n'était pas comparable.

Néanmoins, malgré sa peur, malgré le fait qu'elle ait eu envie d'être n'importe ou sauf ici en compagnie de Temori, elle la suivit lorsque cette dernière s'approcha du monsieur qui tenait le stand de takoyaki et resta silencieuse lorsque l'autre jeune fille annonça qu'elle voulait un pack de trois. Cela faisait beaucoup pour une simple rencontre, mais elle ne s'en offusqua pas.

Taïga lui reparla, lui demandant ce qu'elle pensait du festival et elle ouvrit la bouche pour répondre.

« Et bien je... »

Mais elle n'eut néanmoins pas le temps d'aller plus loin. Taïga parlait encore et encore et, allez savoir pourquoi, cela détendit Nagisa de manière significative. Elle ne pensait pas la jeune fille si bavarde mais, de toute façon, elle se faisait de fausses idées sur la plupart des gens de l'école. Elle était généralement très surprise, lorsqu'elle osait enfin leur parler, de constater à quel point ils étaient différents de ce qu'elle avait pu imaginer. Néanmoins, Temori sembla se rendre compte de son « impolitesse » et se tut pour lui laisser le temps de répondre à la question.

« Je pense que c'est sympa... mais il y a un peu trop de monde. »

Elle se demandait même au final pourquoi elle était venue. A la base, elle avait prévu d'y aller avec sa meilleure amie de toujours, Aiko-chan, mais cette dernière s'était désistée alors pourquoi était-elle venue seule en sachant pertinemment qu'il y aurait une foule d'inconnus effrayants ? Peut-être pour faire face à sa peur mais bon... Elle fit signe à Taïga qu'elle pouvait continuer à lui parler du festival si elle le voulait mais elle n'en eut pas le temps car le vendeur lui annonça que les takoyaki étaient prêts. Elle les prit puis les lui tendit. Nagisa en prit un et gouta pour finalement hocher de la tête.

« C'est effectivement délicieux ! »

Certes mais ça n'avançait pas à grand-chose. Les takoyaki étaient naturellements bons et c'était une constante inébranlable, indestructible même ! Elle songea au fait qu'elle voulait se faire de Taïga une amie... Ah oui, c'était vrai. De toute façon qu'est-ce que ça coûtait d'essayer hein ? Elle resta silencieuse une bonne dizaine de minutes, mangeant en silence et réfléchissant à comment demander ça de la manière la plus détournée possible en constatant que ce n'était pas possible, alors elle se lança.

« Temori-san, tu veux bien qu'on soit amie ? »

Elle réfléchit 3 secondes puis songea nettement à l'idée de s'enfuir là maintenant. Qu'est-ce qu'il lui avait prit de dire ça ? Et si elle refusait ? Néanmoins, elle était paralysée et donc, par conséquent, forcée d'entendre la réponse de sa contemporaine...

« Je pense que c'est sympa... mais il y a un peu trop de monde. » C’est vrai que Fujioka n’avait pas l’air très à l’aise avec tout ce monde autour d’elle, peut-être était-elle agoraphobe…

« Tu n’as pas à t’inquiéter du monde autour de nous, je suis là pour te protéger ! »

Elle rigola un instant. Temori regarda, ensuite un instant, Fujioka manger le takoyaki avant de lui sourire quand elle eut dit « C'est effectivement délicieux ! » puis en avala un elle aussi. C’est vrai qu’ils étaient délicieux, comme à chaque fois d’ailleurs, mais elle ne pourrait jamais se lasser de manger une chose si merveilleuse.

Elle la regardait encore, sans même savoir de quoi parler, c’est sûr que, pour une amitié naissante, ce n’était pas très bien, si elles ne savaient pas maintenant, elles risquaient de ne jamais avoir aucun sujets de conversation pour lui permettre de la revoir et d’approfondir leurs si belle amitié qu’elles pourraient avoir toutes les deux, enfin bon, c’est vrai que pour Temori, ce ne serait qu’une esclave de plus qu’elle pourrait manipuler comme à son bon vouloir et qu’elle finirait peut-être par jeter à force, finalement gagnée par la lassitude …

Enfin bon, ne pensons pas qu’aux pires, il risquait aussi d’y avoir de très bon moment à partager entre elles deux et pleins de souvenirs à se faire.
C’est sûr que Temori n’avait pas l’habitude d’être sympathique, calme, à l’écoute des autres des autres, ou même gentille … en bref, toutes les qualités qu’elle ne possédait pas, mais ça ne l’empêchait surement pas d’être appréciée par certaines personnes qui la prenaient comme elle était, au naturel, tout simplement. « Pour le meilleur et pour le pire ! » ce dicton marchait dans n’importe quelle circonstance. Même s’il fallait avouer que cela allait être plus souvent pour le pire …

Temori continua de lui sourire, ne sachant toujours pas ce qu’elle pourrait lui dire pour qu’elles deviennent amies, quand soudain, Fujioka prit la parole : « Temori-san, tu veux bien qu'on soit amie ? »
Elle avait été prit de court pour cette demande et en resta bouche-bée, elle n’avait pas prévu que Fujioka soit assez courageuse pour le demander à sa place et se sentait un peu honteuse d’avoir été devancée par elle. Elle resta un instant silencieuse pour réfléchir « Bon eh bien, même si c’est elle qui le demande, on finira amie de toute façon, donc, ce n’est pas bien grave … » Temori resta sur cette pensée là, puis tendit la main vers Fujioka pour officialiser ça avec une poignée de main.

« Bien sûr que je veux qu’on soit amie ! »


[ HRP: Désolée pour cet affreux retard, j'avais completement oublié que je n'avais pas répondu >.< ]