Il faisait beau, il faisait chaud. Dean avait troqué sa chemise habituelle contre un simple t-shirt bleu pâle et un jeans bleu. L’air, bien qu’étouffant était plutôt agréable. A croire que notre jeune homme commençait à s’habituer à l’été japonais. Mais soit. Là n’est pas l’histoire. En cette pause de midi, Dean avait décidé de profiter de cette heure et de prendre l’air. Il s’était tout d’abord installé au volant de sa voiture et avait roulé jusqu’au fast food le plus proche. Même si ça ne valait pas le MacDo américain, ça fera l’affaire pour aujourd’hui. Il était ensuite revenu au lycée, avait garé sa voiture sur le parking, en était sorti et s’était installé sur le capot noir et luisant et sa chérie.

Là, il déballa son hamburger et le porta à sa bouche avant de se figer dans son mouvement. Quelque chose manquait et cette chose était la musique. Abaissant son sandwich, Dean laissa couler son regard autour de lui. Personne. Pourquoi ne pas en profiter et casser un peu ce silence ? Affichant un sourire, il déposa son hamburger sur le papier sur sa voiture, descendit du capot et s’installa dans l’habitacle. Attrapant la pochette contenant ses disques, Dean le feuilleta, hésitant.

Que choisir ? AC/DC ou Metallica serait peut-être un peu trop hard pour écouter en plein air. Guns’n’roses ? Non, Dean avait trop écouté l’album. Dire Straits ? S’il avait eu un autre album, notre infirmier n’aurait pas hésité, mais là, non, c’était trop vieux. En y repensant, notre jeune homme était quand même pas mal vieux jeu en ce qui concernait sa playlist. Soupirant, il referma la pochette et l’abaissa sur ses genoux. Il n’avait que 25 ans, mais écoutait des trucs vieux de 40 ans, qui existaient déjà bien avant qu’il soit né. Des musiques vieilles qui pourtant étaient toujours à la mode. Grimaçant, Dean réfléchit à un nouveau groupe de la génération actuelle.

Mais, alors qu’il attendait là, son repas refroidissant devant. Alors, n’hésitant pas plus longtemps, Dean mit le contact et alluma la radio. Il tomba rapidement sur une chaîne qui passait des musiques en langues anglaise. Dean monta légèrement le son et sourit, satisfait, en entendant les premiers accords de la chanson « revolution » de John Butler Trio. Ce n’était pas un groupe réellement connu, mais leur son était franchement bien et le chanteur était un dieu de la guitare.

Alors, hochant doucement la tête, il sorti à nouveau de son véhicule et reprit place sur le capot, chauffé par les rayons du soleil. Puis, attrapant son hamburger, Dean mordit dedans avec délice. Il ferma les yeux et soupira de bonheur. Ça faisait vraiment du bien de manger à nouveau du junk food, débordant de graisse et mauvais pour la santé.

Une fois bien installé sur le capot, Dean gouta avec délice à son hamburger. Depuis qu’il avait déménagé au Japon il avait perdu pas mal de poids et la Junk food s’était faite plutôt rare chez lui. En deux ans, il n’avait vu que cinq ou six fois un MacDo et encore, ce qu’ils y servaient était à l’image frêle des nippons. Mais heureusement, le goût ne changeait pas. La première bouché était toujours la meilleure surtout lorsque le ventre réclamait à manger depuis plusieurs heures. Mais, alors qu’il s’empressait de le contenter, une voix masculine interpella notre infirmier.

Rouvrant les yeux, Dean redressa la tête et tourna le regard dans la direction de laquelle provenait la voix. Il tomba sur un jeune homme dont le nom échappait à notre infirmier. Il pouvait juste dure que c’était le professeur de Japonais, c’est tout. Ils ne s’étaient rencontrés que quelques fois dans les couloirs ou la salle des professeurs. Mais, mis à part ses coloc et deux ou trois exception, Dean n’avait pas grand-chose à faire avec les autres adultes. Soit, il n’allait tout de même pas l’envoyer chier. Souriant, il lança un coup d’œil au bento du jeune homme, puis au capot de sa voiture, puis à son hamburger avant de revenir au professeur.

« Un peu de compagnie ne fait jamais de mal » dit-il doucement en se décalant légèrement, autorisant ainsi l’autre adulte à venir s’installer à ses côtés « Et oui, rien de vaut un bon retour aux sources » reprit-il avant de prendre la dernière bouché de son hamburger, s’attaquant aux frites « Manque plus que le bruit, les étudiants surexcités, les pom-pom girls qui mangent avec les footballer, les gothiques, les hippies et les intellos entre eux et à part » il eu un petit rire, amusé par ses propres propose, avant de reporter son attention sur le jeune professeur qui, installé à ses côtés, attaquait son repas « itadakimasu, comme on le dit si joliment ici »

Tout en parlant et prenant quelques frites, Dean se demanda si ce bento, a moins d’avoir un très petit appétit, pouvait lui servir pour être caller jusqu’au soir …

[HRP: désolé du temps d’attente et de cette réponse qui ne fait pas avancer le schmilblick ...]

Dean sourit doucement en entendant, celui qui se présentera comme étant un certain Ayako Tachibari, professeur de japonais, le contredire en disant que les élève bruyant ne tarderaient pas à faire leur apparition. Certes, un groupe d’élève était toujours bruyant, mais rien ne pouvait surclasser le bruit que faisaient les ricains. Finissant son paquet de frites, Dean hocha une fois la tête en direction d’Ayako lorsqu’il se présenta puis mit tout les déchets dans le sachet avant de sauter du capot et se diriger tranquillement vers la poubelle. Il mit le tout dans la poubelle et se prit le temps d’observer les alentours, avant de se retourner et se diriger à nouveau vers le professeur

« Dean Onwara, pour ma part » lui dit-il souriant et contournant sa voiture. Il ouvrit le coffre et en sorti une bière qu’il ouvrit en retournant s’adosser au capot de Fordy. « Et puis, pour tout vous dire, ça ne me dépayse pas réellement, étant donné que je vis depuis deux ans au Japon. » Sourire éternel sur les lèvres, Dean prit une gorgé de sa bière et soupira doucement de bien être en avalant le liquide rafraichissant « Même si j’ai encore du mal avec quelques unes des coutumes Japonaise et leur sourire à toute épreuve, je m’y habitue » Il lança un coup d’œil à Ayako et, prenant un peu plus appuis sur le capot, il croisa ses jambes et fixa les alentours du parc « Etant donné que c’est moi qui ai décider de vivre ici, c’est à moi de m’intégrer dans ce pays et je n’ai pas d’autre choix que de m’y habituer »

Il haussa les épaules puis reprit une gorgé de sa bière et reporta son attention sur Ayako « et vous ? J’imagine que vous êtes japonais pur souche. Mais avez-vous déjà voyagé dans un autre pays ? »

Rien à dire, Ayako savait tenir la conversation. Ce qu’il disait avait du sens et, en plus, était intéressant aux oreilles de notre infirmier. Celui-ci, continuant de boire tranquillement sa bière –sans songer au fait qu’il n’en avait pas proposée au professeur- l’écouta attentivement, un sourire constant bordant ses lèvres. Ayako était donc effectivement un vrai japonais, ce qui n’était, pour ainsi dire, pas très dur à deviner. Bien qu’ayant beaucoup voyagé dans son pays, il était allé avec ses parents en France. Ah la France ! Pays des lumières, de la gastronomie et de la haute couture. Un très beau pays et une très belle langue qui avait, à plus d’une reprise, attiré notre jeune homme. Celui-ci, après avoir visité Paris, avait adoré aller se perdre pendant trois semaines dans les petits villages de Lorraine ou d’Ardèche. Il était alors âgé de 17 ans et s’était entouré de quelques copains qui l’avaient accompagné dans ses aventures.

Mais ce ne sont pas les pensées de notre infirmier qui nous intéressent. Revenons-en donc à deux jeunes hommes, tranquillement installés sur le capot de la belle voiture et plongés dans une conversation. Une fois qu’Ayako eu fini de parler, Dean se prit le temps de prendre la dernière gorgé de sa boisson favorite, avant d’abaisser la bouteille, et, la gardant en main, se tourna vers le professeur. Il hocha doucement la tête et prit à son tour la parole, sans perdre son sourire

« La France donc. Bon choix. Très bon choix. Même si je garde une certaine préférence pour la Russie ou la Nouvelle Zélande. » Dean haussa légèrement les épaules, son regard se faisant innocent « Mais vous m’avez demandé si je comptais rester ici au Japon … » dit-il pour soi-même tout en déviant son regard, le reportant sur l’herbe devant eux « à vrai dire je n’en sais rien. Je n’aime pas rester longtemps dans un pays – sauf évidement mon pays natal. Mais pour l’instant je suis bien ici, au Japon. J’ai déjà visité quelques grandes villes, mais je n’ai pas encore eu l’occasion d’aller me perdre dans les petits villages de compagnes. » Il reporta son attention sur le jeune professeur et lui adressa un sourire « et pour ma petite histoire : j’ai été adopté en Amérique par un couple de japonais qui m’ont élevé dans la tradition de leur pays et j’ai, depuis tout petit, été attiré par le Japon. En plus je voyageais très souvent avec mes parents et j’ai eu un coup de cœur pour le Japon. »

A vrai dire, il ne cachait qu’une infime partie de sa vie en racontant ça. Est-ce que ça intéresserait tellement Ayako de savoir qu’il n’avait non pas une mère et un père mais deux pères ? De toute manière, personne, même ses plus proches amis Japonais, n’était au courant de cet aspect de sa vie. En avait-il honte ? Sans doute que oui, mais cela ne l’empêchait pas de vivre pour autant.

Un échange de parole dans la bonne humeur et la plus pure des tranquillités. C’était sans doute ce que Dean recherchait depuis qu’il était ici. Il n’avait eu que d’assez rares occasions de participer à un dialogue convivial, si ce n’était avec ses coloc. La seule fois où il s’était un peu plus livrer à un inconnu c’était avec ce jeune étudiant de troisième année, Ryosuke Dojima. Mais les conditions n’étaient pas le même. Soit. Notre infirmier reporta son attention sur son interlocuteur et lui sourit, puis hocha la tête lorsqu’il lui proposa de lui donner quelques bonnes adresses. Les vacances avançaient à grands pas et Dean avait déjà placé une semaine de congé. Autant en profiter pour visiter un peu la région.

La reprise de parole d’Ayako sorti Dean de ses rêveries. Cette fois-ci, il était curieux quant au fait de sa décision de devenir infirmier, qui plus est dans un établissement scolaire. Arquant légèrement un sourcil, Dean baissa le regard et laissa tomber le silence entre eux. Silence qui fut tout de même rapidement brisé.

« Mon histoire est plutôt banal. » dit-il en souriant doucement « je devais avoir genre … 17 ans. Je faisais de l’escalade avec Ian mon meilleur ami de l’époque, quand sa corde à lâcher. Il a fait une chute de 4 mètre et aa du être transféré d’urgence à l’hôpital. J’étais complètement paniqué et le médecin n’a rien fait pour arranger les choses. C’est un des infirmiers, qui allait quitter son post à ce moment là, qui m’a prit en charge, m’a calmé et m’a expliqué le pourquoi du comment. Ian est resté pendant bien deux semaines à l’hôpital et j’y étais tout les jours. Tous les jours j’ai parlé avec l’infirmier que je n’ai revu que deux ans plus tard -pour une luxation de l'épaule gauche. Il m’a plus reconnu. » Souriant Dean haussa les épaules « mais voilà, je me suis dit qu’en tant qu’infirmier tu aides les autres. Bien qu’étant confronté quasiment tous les jours à la mort, tu donnes aussi un minimum d’espoir aux gens. Bref, c’était décidé, je deviendrais infirmier. »

Dean porta son attention sur Ayako et attendit une quelconque réaction de sa part. Voyant que celle-ci tarda, notre jeune homme reprit la parole afin de répondre à la suite de sa question.

« Pour ce qui est du fait d’être infirmier scolaire, je t’avoue que c’est un peu plus compliqué » déclara-t-il sans perdre son sourire « J’ai fait mes études ici, au Japon, mais je voulais d’abord m’engager en tant qu’infirmier dans l’armée américaine. Sauf que je n’étais pas assez rigoureux et trop froid pour eux, donc j’ai du me résoudre à exercer mon métier dans le civil. Sauf que, lorsque j’ai eu mon diplôme, je n’ai pas tout de suite trouvé du boulot dans un hôpital alors que le post d’infirmier s’était libéré dans un lycée. J’ai donc accepté sans hésiter, pensant que ce n’était qu’une roue de secours le temps de trouvé un post plus adapté à ce que je recherche. » Il haussa légèrement les épaules « finalement, je me sentais tellement bien dans le milieux scolaire que j’ai décidé de resté. Bien que j’ai eu pas mal d’offres plutôt intéressantes, j’ai préféré choisir de rester dans un lycée. Et voilà comme je suis atterris ici »

Rigolant doucement, il sauta du capot de sa voiture et s’étira puis se dirigea vers le coffre pour y mettre sa bouteille vide. Il retourna ensuite vers Ayako et s’adossa simplement au capot, lançant un coup d’œil au jeune homme.