Le blond n’avait que faire des cours. Ces derniers jours, son esprit était à mille lieux du blabla de ses professeurs. Il travaillait sans avoir la tête à ce qu’il faisait, et il y avait de fortes chances pour que cela se ressente sur ses dernières notes. Sa mère serait déçue. Il s’en moquait pourtant comme sa première chaussette. De toute façon, sa mère l’agaçait depuis plusieurs semaines. Elle ne cessait de lui parler de son ex petite amie, comme si avoir cette dernière quatre fois au téléphone dans la journée pour se faire engueuler ne lui suffisait pas. Forcément, les « tu devrais peut-être être plus gentil avec elle » de sa mère, il commençait à en avoir ras-le-bol, pour rester poli. Et il avait beau lui dire et répéter qu’elle le harcelait, il fallait que sa $¤*µ ?!£ de mère ne veuille pas comprendre. Le jeune blond soupira. Ce n’était pas le moment qu’il pense à tout cela. La sonnette venait de retentir. Ses cours prenaient fin... Enfin était-il tenté de dire.

Il rangea ses affaires en vitesse, salua son professeur d’un signe de tête et s’en alla dans le parc. Il faisait déjà nuit. Ca n’avait rien d’étonnant vu la saison. Il aimait bien lorsque le soleil était couché. De plus, comme le jardin de Shokuboo Inochi n’était pas éclairé, peu d’élèves y faisaient des promenades nocturnes. Lui connaissait assez bien le chemin, et la pleine lune aidant, il se dirigea tranquillement vers une cabane qu’il avait repérée assez peu de temps avant. Il ne l’avait pas remarqué tout de suite. La plupart du temps, il préférait rester dans un arbre mais il faisait froid et il s’était mis, un jour, en tête d’un abri couvert. C’était ainsi qu’il l’avait trouvé. Depuis, il ne manquait pas de s’y rendre lorsque, comme aujourd’hui, une envie de sortir le prenait.

Tsuzuki ne pensait pourtant pas y trouver quelqu’un. Il pensait encore moins y trouver cette personne précisément. Le hasard faisait bien les choses. Finalement, en entrant dans la cabane, il se retrouva face à la personne qui lui faisait se poser tant de questions. Pour lui, jusqu’à présent, tout était clair mais une rencontre avait bouleversé ses certitudes. La conclusion qui s’imposait ne le dérangeait pas, néanmoins il se demandait bien comment la suite allait se passer. Surtout que ce qui s’était passé lorsqu’il s’était vu précédemment n’avait pas été excellemment bien digéré par le brun. Le blond comptait bien jouer avec ça, mais, dans l’immédiat, il fallait déjà qu’il ne se fasse pas mettre dehors.

« Hn. »

Hina était plongé dans ses songes. La cabane formait un abri parfait contre le vent, de plus on y trouvait calme et sûreté. Heureux de sa petite découverte, il s’assit dans un coin de la pièce, dos au mur, et rapprocha son sac de son entre jambe. Il l’ouvrit, farfouilla un peu à tâtons pour en sortir un livre d’Hemingway, dont il avait commencé la lecture la veille. Il tournait les pages silencieusement, pour retrouver auquel il s’était arrêté, et plaçait ses jambes en tailleur. Bien que la cabane était très efficace face aux bourrasques de vent, la chaleur de la pièce ne devait pas déplacer les 2 degrés. Aussi, tel un évadé de prison qui avait prévu son coup, Hina sorti de son sac une couverture de survie qu’il avait volé à l’infirmerie du lycée. Chaude, il tenait peu de place dans son sac afin de ne pas avoir l’air suspect.

Enfin installé, le jeune brun s’apprêta à commencer sa lecture, quand des bruit de pas lui firent relever la tête. Sur le coup, il ne reconnu pas tout de suite la silhouette masculine qui venait déranger son calme. Il attrapa la lampe, dont il monta progressivement l’intensité de la lumière. Bientôt, il la lâchait, surpris de découvrir avec effrois le visage de cette personne. Il failli crier, mais se retint. Ramassant la lampe avant qu’elle ne foute le feu à toute la cabane, il reprenait ses esprits, vexé de constater qu’il lui restait quelques réactions incontrôlées face au blond.

- TOI !!

Il adressa t-il en se levant. Plus frustré qu’apeuré de le voir ici, il le gratifia d’un regard haineux, tout en lui lâchant un

- Tu m’as suivi? J’en suis sur! Casses-toi! Dégages! Si jamais on nous voit ensemble...

Alors quoi? Le brun se coupa lui même dans sa phrase, n’osant pas en dire plus. Conscient qu’il était stupide de prétendre ça, il savait pertinemment que seul eux deux étaient au courant de ce qui s’était tramé quelques semaines plus tôt. Il se reprit donc, honteux de sa bêtise.

- Écoutes. Faut pas qu’tu reste là. Casses-toi t’entends !

Tsuzuki avait envie de rire. Il se mordilla la lèvre inférieure pour contenir ça, comptant sur l’obscurité pour cacher son début d’hilarité. Hinagaki était affolé par la seule présence du blond. Pas impressionné pour un sou par la colère du jeune homme, le nouveau venu entra pour de bon dans la cabane, laissant l’entrée se refermer derrière lui dans un bruit sourd. Il n’essaya pourtant pas de s’approcher plus du brun que ça. Celui-ci semblait déjà être mort de trouille à l’idée qu’on les trouve ensemble, alors si jamais Tsuzuki se trouvait à moins de cinquante centimètres de lui... Pour le brun, les voir ainsi reviendrait à les prendre pour des amants. Un très très fin sourire apparut sur les lèvres du blondinet alors qu’il eut cette pensée. N’importe quelle personne y verrait tout au plus deux amis. Les gens grandissaient dans un tel déni de l’homosexualité que même s’ils étaient l’un sur l’autre, certains penseraient que c’était une blague. Hina n’avait donc vraiment rien à craindre, mais il n’en avait sans doute pas conscience.

Le décoloré ouvrit la bouche pour parler et se ravisa finalement. Provoquer l’autre garçon n’était peut-être pas la meilleure idée qui soit malgré son envie de sortir une bêtise. Homophobe primaire, Hinagaki acceptait peu ce qui s’était passé, alors il n’apprécierait sans doute pas que Tsuzuki l’appelle Hina-koi... (Hina chéri si tu préfères xD) A la réflexion, il y avait même fort à parier qu’il le prenne extrêmement mal. Dommage...

« Calme-toi. Nous sommes seuls. »

Il faillit ajouter que le parc était vide de toute façon mais il se retint. Avec son esprit tordu, il y avait de grandes chances que le brun prenne ça pour des avances au lieu de comprendre qu’on ne risquait pas de les surprendre tous les deux dans la cabane. Ce fut donc silencieux que Tsuzuki s’assit en tailleur près au brun, pour bien lui faire comprendre qu’il ne comptait pas partir comme ça. Ca n’était pas parce qu’une soirée un peu particulière les avait liés qu’il comptait cessé de vivre dès que l’autre jeune homme était dans les parages. Il sortit donc un livre de son sac et une lampe torche qu’il alluma et casa de façon à ne pas avoir à la tenir pour lire.

« Et je ne t’avais pas suivit. J’ai mieux à faire. »

Le jeune brun tira une mine faussement boudeuse et fronca les sourcils d'un air contrarié qui lui était propre. C'était clair : il devrait comprendre que le blond ne bougerait pas, malgré toutes ses contestations possibles et inimaginables. c'était evident, et il falait mieux se faire une raison ce dont le brun avait horreur. Etait-il pres a changer de planque afin de s'eloigner de cet Tsuki? Il aurait été des plus simple et efficace que de se lever froidement et de tourner les talons sans un mot et partir loins d'ici pour ne plus recroiser ce type. Mais il ne savait pourquoi, il ne trouvait plus la force de bouger. Le simple fait que Tsuki le regarde, ou le questionne, le mettait mal a l'aise. Il aurait rester assi sans bouger en priant pour que Tsuki l'ignore. Il baissait à tout prix son regard, ne voulaint pour rien au monde croiser le sien, surement amusé au possible...

Un silence pesant s’installait soudainement. Hina, avait laissé son livre ouvert sur ses genoux repliés devant lui, et ne lâchait plus du regard le garçon qui depuis avait prit ses aises. Si le brun fixait sur l’autre homme son regard insistant, il le déviait pourtant de manière précipitée dès lors que Tsuki remuait un peu. Cela ressemblait à un jeu de regard et de mimiques, et qui ne prenait pas fin. Excédé, Hina se leva finalement d’un bond, traversant la mince distance qui les séparait à grands pas, et stoppa net devant lui. Il se penchait au dessus de lui, posait une main sur le genou du blond, et plantait son regard agacé dans celui du jeune ingénu.

"Qu’est ce que tu viens foutre ici alors ?"

Demandait-il curieux, bien conscient qu’il n’avait pas plus le droit qu’un autre de connaître les motivations de Tsuki à venir ici. Il serrait sur le genou sa main noueuse, légèrement tremblante. Il préférait la retirer, et ce plus tôt que tard, avant que le blond se fasse des idées. Bien que le brun se forçait à adopter un air droit et imperturbable, son regard traduisait la crainte qu’il avait encore en regardant le blond, amusé au possible des réactions de ce dernier.

Un peu surprit de sentir une main se poser sur son genou, le jeune homme leva les yeux vers celui qui l’avait interrompu. Il sentit les doigts trembler légèrement avant d’être retirés. Un faible soupir s’échappa de ses lèvres alors qu’il déposa son livre et éteignit sa lampe torche. Dans l’obscurité de la cabane, seule la lumière que tenait le brun servait encore à les éclairer. Cela ne servirait sans doute pas à rassurer Hinagaki, mais Tsuzuki en avait assez de ses craintes idiotes. Il voulait bien rassurer l’autre jeune homme mais il y avait des limites, et il ne comptait pas cessé de vivre non plus.

« Tu fais chier... »

Le blond se releva et passa la main derrière la nuque du garçon, rapprochant leurs visages du même coup. Prudent, il se prépara à prendre un coup et l’esquiver, en même temps qu’il approcha leurs lèvres dangereusement.

« J’étais là pour venir me taper un brun nommé Hinagaki bien sûr. »

Il se moquait pas mal que ledit Hinagaki prenne peur ou non à cette annonce. Un léger sourire apparut sur ses lèvres. Un sourire un brin moqueur, un brin sadique surtout. Puis, d’un coup, il le lâcha, s’assit à nouveau, ralluma sa torche et reprit sa lecture comme si rien ne s’était passé. Il ignora complètement le brun qu’il avait certainement effrayé. Mais bon, il le cherchait. Le blond était patient, cependant, à écouter l’autre adolescent, il l’avait quasiment violer. Ca l’agaçait franchement qu’il se pose tant de question sur une chose qu’ils avaient tous deux apprécié, et, à ce rythme-là, Tsuzuki allait finir par montrer à nouveau au garçon à quel point prendre son pied avec un mec, ça pouvait être bon !

Hina regardait s’approcher dangereusement le jeune blond qui semblait prendre un malin plaisir à se jouer de ses craintes. Il reculait brusquement, le souffle court et le regard effarouché. Comment osait-il le salir de cette manière ? Abuser de lui ne lui avait-il pas suffit ? Hina était écœuré par cet individu si dépravé... Le jeune homme tiquait nerveusement, les points serrés au possible. Par quel miracle arrivait-il encore à se retenir de lui en coller une ? Il passait nerveux une main dans sa chevelure, qui retombait aussi sec sur son front, où perlaient quelques gouttes de sueur brillantes à la faible lumière de sa lampe.

Le blond, avait éteint la sienne, les plongeant dans une atmosphère encore plus sombre, ce qui n’était pas fait pour rassurer Hina. Celui ci restait droit comme un piquet planté devant Tsuki, l’esprit embrouillé par tous un ta d’idées plus sordides et malsaines les une que les autres. Il aurait aimé le frapper jusqu’à sentir ses forces diminuer d’elles même, rien que pour lui apprendre à se moquer ouvertement de lui ! Le regard ainsi imprégné de dureté, il parvint à contenir cette envie et s’assit en face de lui, les bras croisés sur ses genoux repliés devant lui.

Ça va ! Arrêtes de te foutre d’ma gueule.

Ignorant faussement le pervers, il posait son regard sur le sol, sentant encore son cœur battre dans sa poitrine de manière incontrôlable. Il le répugnait. Il se répugnait lui-même. Ne pouvant ôter de sa tête les souvenirs récurant de ce qu’il avait fait avec cet homme, il prenait sa tête entre ses mains, sous le regard du blond qui ne pouvait comprendre le poids de cette honte qui pesait sur le brun.

J’arrive pas à te sortir de ma tête ! Tu comprend ça ?! Disparais !

Lâchait-il d’un ton acide, sans même prendre la peine de regarder son interlocuteur. Ses mains glissaient dans sa nuque, au moment où il déniait relever la tête. Son visage s’était endurci, ses yeux vert bridés s’étaient fixé dans ceux de Tsuki ; Il gardait le silence, se contentait de l’observer à la lumière de la lampe qui s’affaiblie... Puis s’éteint brusquement.

Alors comme ça, le blond occupait toutes les pensées de l’autre gars ? Hinagaki était-il tombé amoureux de lui après leur corps-à-corps ? Tsuzuki envisagea l’hypothèse avec un sourie amusé, étrangement content. Ses yeux cessèrent de lire les lignes de sa page. Il éteignit sa lampe et releva la tête au moment même où la vie de la torche du brun arrivait à sa fin. Ils se retrouvèrent brusquement dans l’obscurité la plus complète. Le lecteur se sentait mieux comme ça. Il avait toujours préféré les coins sombres aux coins bien éclairés. Cependant il se doutait que le brun ne serait pas de son avis. Ce dernier allait avoir peur au moindre frôlement, à tous les coups.

« Hinagaki-kun. »

Le jeune homme se releva complètement et contourna l’autre lycéen. Une fois derrière lui, il passa ses mains autour de sa taille, collant leurs corps l’un à l’autre et lui souffla à l’oreille :

« Tu n’arrives pas à m’oublier ? »

Le blond déposa doucement ses lèvres dans le creux de son cou, caressant le ventre plat de l’autre garçon du bout des doigts. Il n’abuserait pas de lui, ça non, mais il allait au moins lui faire comprendre que disparaître ne règlerait pas le problème. Car le problème, au fond, n’était pas Tsuzuki mais l’attirance du brun pour un jeune homme. Quand bien même celui qui l’avait initié au plaisir entre hommes était loin de lui, rien ne changerait vraiment.

Il finit par faire se retourner Hinagaki et posa doucement une main sur sa joue, avant de lui ravir ses lèvres, doucement mais fermement. Cette fois, il ne se contenta pas de faire peur au jeune homme, il allait jusqu’au bout, quémandant même l’accès à sa bouche (accès qui lui serait sans doute refusé mais qui ne tente rien n’a rien).

« Quand ? Quand vas-tu comprendre que tu peux me haïr tant que tu veux, ça ne t’empêchera ni de me désirer, ni de te poser des questions ? Arrête de te prendre la tête et arrête de me faire chier. J’ai essayé d’être doux avec toi mais si tu me gonfles trop, j’vais vraiment finir par perdre patience. Et crois-moi, tu les regretteras les moments comme maintenant !! »

La lumière jaune de la pleine lune envahissait la pièce, de même que la nature sèche et nerveuse du grand brun dédaigneux. Ce dernier respirait bruyamment, haletant.
Dans la quasi obscurité il s’accrochait obsessionnellement à la silhouette de Tsuzuki qui se détachait sur le mur plus foncé.

Un silence paisible régnait. Pourtant, l’atmosphère elle-même semblait chargée d’électricité. Depuis leur rencontre, quand ils se trouvaient à se revoir, ils s’exaspéraient, irritaient leurs nerfs, subissaient des crises mutuelles. A la moindre conversation qui s’établissait entre eux, au moindre tête-à-tête qu’ils avaient, ils échangeaient des regards piquant, même sur des paroles simples…

L’esprit embrouillé par l’envie de rester et celle de partir, Hina aurait souhaité des réponses à ses questions, mais tout en se refusant d’admettre l’évidence : ils avaient besoin l’un de l’autre, de ce contact charnel, de cet équilibre pour régulariser le fonctionnement de leur esprit.

Le brun sentait les lèvres sanguines du blond se poser sur les siennes, avec toujours autant de délectation. Il était animé par une jouissance inconnue, qui le poussait à l’enlacer dans une tendresse active et ferme à la fois. Ses gestes étaient toujours nerveux, ses sens étaient devenus plus aigus, sa sensibilité grossière. Son attitude semblait reposer sur un grand soulagement de pouvoir enfin le serrer dans ses bras, ressentir sa force autour de lui, l’odeur de ses cheveux fins…

Il finit par s’abandonner aux fières qui le brûlaient, il en était arrivé à une sorte de pulsion maladive. Les faits l’écrasaient. C’était trop d’émotions nouvelles pour le brun qui n’avait connu que le pouvoir sur les femmes.

Soudain, il sembla se réveiller de son état à demi conscient. Il avait adopté un regard nerveux. Il respirait d’un souffle large et épais, et se détachait brutalement du corps du blond qui l’avait gardé jusque là au creux de lui. Hina fit un pas en arrière, l’air stupéfait et un peu abêti par son attitude. Il ouvrit la bouche, mais sans qu’aucun son n’en sorti, préférant se taire, orgueilleux et vanné.

Il tourna alors sèchement les talons, et s’enquit à partir quand il senti à ses pieds la lampe qui l’entravait, puis, le déséquilibrait. Il se senti tomber lourdement, et dans un reflexe ultime, fit un quart de tour pour se rattraper à la première chose qui était placé à côté de lui : Tsuki. Mais cela ne suffit pas. Aussi le brun senti ses entrailles se serrer dans sa chute, jusqu’au choc de l’atterrissage.

Et sa surprise fut des plus grandes quand le brun, tentant de redresser ce corps endolori par la chute, s’apercevait qu’il se trouvait derechef dans les bras du blond. Il le poussa violement, cherchant à se dégager de l’étreinte, mais se cognait alors la tête contre le mur en bois épais de la cabane qui trembla jusqu’au plafond dans un bruit sourd.

"Mais lâche moi espèce de crétin !"

Quelle surprise de le voir répondre avec tant de chaleur à son baiser. La proximité de leur corps lui fit tourner la tête, il aurait aimé l'avoir toujours plus près de lui. Le blond accueillit avec joie les bras qui l'entourèrent, glissant lui-même une main dans le dos du brun. C'était bon de le sentir s'abandonner à lui comme ça, sans réserve. Sans réflexion probablement, puisque la magie se brisa d'un coup. Un peu vexé, surtout agacé, Tsuzuki l'observa s'éloigner en lui jetant un regard noir.

Se faire jeter commençait à l'agacer, d'autant qu'il savait pertinemment à quel point le brun avait envie d'être près de lui. Alors sans plus y faire attention, il se releva doucement, laissant tout son temps à l'autre adolescent pour s'en aller comme il voulait le faire. Rien n'aurait pu lui faire croire que Hinagaki lui tomberait littéralement dans les bras. A peine l'avait-il entendu heurter la lampe qu'il s'était tourné vers lui, et, le voyant tomber, avait essayé d'amortir sa chute dans un ultime réflexe.

Il contint un gémissement de douleur en sentant le choc de la terre battue et de ses fesses. Bon sang que le brun pouvait peser lourd, quand il lui tombait ainsi dessus. Et, plein de mauvaise humeur, il s'apprêta à le lui signaler. Il leva la tête, ouvrit la bouche dans l'espoir vain de faire une phrase entière et se retrouva à nouveau poussé au sol par son amant d'un soir, qui eut au moins la grâce de se punir tout seul en se cognant dans un bruit sourd.

"L'espèce de crétin a amorti ta chute. La moindre des choses serait de dire merci, à défaut de me rouler la pelle du siècle pour te faire pardonner."

Tsuzuki se redressa tant bien que mal, retenant une grimace de douleur lorsqu'il dut se mettre debout, et commença à se diriger vers la sortie. Il en avait marre. Avoir autant envie d'être avec un type aussi insupportable était un supplice à l'état pur, et il n'était pas masochiste. S'il savait qu'en sortant de la cabane, il aurait tout de suite un manque, ça ne l'empêchait pas d'être déterminé à fuir. Ca n'était pas très glorieux, mais il doutait fortement que le jeune homme apprécie ce qu'il comptait lui faire s'il n'opérait pas une retraite stratégique.

"Si jamais tu es décidé à te montrer poli, faute d'être aimable, je suis dans la chambre 7."

Il ne se retourna même pas, trop incertain de résister à l'envie de rester, et franchit la porte qui le libérait de la présence gênante, espérant vaguement que le jeune homme penserait à ramener son livre et sa lampe torche à sa place...

(J'mets fin au RP, si tu veux qu'on en refasse un, pas de souci, tu fais la suite directement dans les dortoirs^^)