Ginkgo Gakuen
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Le lycée sous le signe de l'arbre aux 1000 écus
 
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 Couture, tu auras raison de moi ! [Libre]

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MessageSujet: Couture, tu auras raison de moi ! [Libre]   Couture, tu auras raison de moi ! [Libre] EmptyMer 9 Fév - 20:51

Les cours se terminaient à peine pour la classe 2-A. La sonnerie retentit, elle annonçait la fin d'un interminable cours de Japonais. Ce n'était pas un cours désagréable en temps normal pour notre lolita du jour, mais elle vivait assez mal ce qu'elle appelait les "journées déprimantes", autrement dit les journées remplies de cours dont plus de la moitié lui sont déplaisants. Aussi, envisager dans la même journée deux heures de Mathématiques et une heure d'Espagnol était déjà bien compliqué psychologiquement parlant, si on ajoute à cela un cours de Japonais plus ennuyeux que de coutume, on arrivait malheureusement assez vite à un ras le bol effectif qui raisonnait dans l'esprit de la demoiselle blonde qui ne cessait de tortiller ses cheveux d'un air distrait qui n'était pas sans masquer un certain énervement. La demoiselle était impatiente, et malheureusement, l'impatience, elle la supportait mal. Il lui arrivait même de sautiller sur sa chaise, de tapoter sur la table de ses longs ongles légèrement décorés. Le mardi était une journée déplaisante, et la jeune lolita ne s'y faisait pas. S'ennuyer était une chose qu'elle abhorrait, c'était sans doute pour cela qu'elle avait développé de grandes capacités jusqu'alors insoupçonnées dans ses passe-temps. Mais tout ce qu'elle aimait lui apparaissait comme tellement simple qu'elle devait toujours se lancer dans quelque chose de nouveau pour contrer la simplicité qui, elle aussi, l'ennuyait. Depuis sa dernière lubie de la cuisine, cuisant échec dans le domaine de l'obstacle car, impliquée comme elle l'était dans ce domaine, elle s'était encore révélée être un véritable cordon bleu, elle n'osait plus trop se lancer dans quoi que ce soit. La petite ange sweet lolita posée sur son épaule lui chuchotait de se remettre au travail au plus vite pour augmenter sa moyenne en sciences et en mathématiques, matières où elle avouait sans regrets qu'elle ne comprenait pas grand chose. Elle ne faisait plus d'efforts dans ce domaine depuis des lustres. Vivant dans un monde de rêve, Keiko ne pouvait se résoudre à étudier le monde réel de façon si appliquée, cela s'avérait être au delà de ses capacités de conceptualisation.

Tout cela pour dire que depuis le matin, au réveil, Keiko avait d'ores et déjà décidé de se rendre, l'après-midi, au centre commercial Tama Greenwalk, lieu qu'elle n'avait arpenté que deux ou trois fois depuis son arrivée, et ce de manière très distraite. Elle voulait trouver une mercerie, ou un simple magasin de tissu, en somme, un endroit où elle pourrait trouver les quelques éléments qui lui manquaient au lancement de son projet, celui qui lui trottait dans la tête depuis deux semaines déjà. La lolita avait vu, en rêve, une robe d'été, une véritable perfection. Par chance, elle avait déjà dans ses réserves un tissu au motif approchant de ce qu'elle avait rêvé. Et sa mère avait eu la gentillesse de lui envoyer le rouleau de tissu, non sans quelques réticences, dues au prix de l'envoi de colis. Mme Fujiwara avait vraiment un problème avec les dépenses d'une manière générale, mais Keiko s'y était fait.

La jeune lolita donc, très réactive et pour une fois avec l'esprit bien sur Terre et branché sur le monde réel, était partie d'un pas rapide vers sa chambre. Courir était interdit et, de toute manière, cela était un peu trop inconvenant, avec la chaleur qu'il faisait en ce mardi après midi, elle aurait transpiré, chose qu'elle trouvait fort disgracieuse. En vitesse, elle se débarbouilla, et s'habilla de manière légère, en comparaison avec ses habitudes. Un simple bloomer blanc pour les dessous, des soquettes à dentelle blanches, un jupon très léger, une chemisette blanche, robe blanche à motif floral bleu clair léger et une paire de chaussures plates, blanches également, ornées d'un nœud sur le bout du pied. Dans ses cheveux, un nœud surmontait un serre-tête, toujours blanc, se fondant presque dans sa longue chevelure blonde platine.
Ainsi vêtue, elle prit en vitesse son sac qu'elle avait préparé à l'avance, en forme de coeur et blanc également. La jeune femme n'oublia pas le morceau de tissu posé sur son bureau, échantillon du motif qu'elle avait prévu d'utiliser, afin de l'assortir aux ornements qu'elle s'en allait acheter.

En vitesse elle atteignit le centre commercial, et ce fut à ce moment précis qu'elle perdit tout son sens de l'orientation. Elle savait déjà qu'elle ne pouvait lui faire confiance, mais ces quelques temps dans l'école avaient eu raison de ses résistances concernant la plupart des trajets qu'elle faisait quotidiennement entre sa chambre et les salles de cours. De toute évidence, la demoiselle avait pris un peu trop confiance et avait oublié ce petit souci. Keiko ralentit donc sa démarche et envisagea de décortiquer du regard le paysage. Si elle ne parvenait pas à se repérer, elle trouverait peut être un semblant de mercerie et, après ses quelques achats, peut être que la vendeuse imaginaire dont elle se figurait l'existence aurait l'amabilité de lui montrer où aller. Mais dans l'immédiat, elle se sentait perdue, en cet après-midi chaud, au beau milieu d'une rue à demi bondée où les gens semblaient tous absents ou bien un peu trop obnubilés par sa tenue.
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Yuusuke Hasegawa
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MessageSujet: Re: Couture, tu auras raison de moi ! [Libre]   Couture, tu auras raison de moi ! [Libre] EmptyVen 11 Fév - 22:49

- Le cours va bientôt se terminer, vous pouvez commencer à ranger la classe.

Décrétais-je après un court regard sur l'horloge de la classe. Parcourant les allées entre les chevalets, je m'arrête parfois pour contempler les œuvres de mes élèves. La plupart du temps, je demeure satisfait de leurs travaux. Leurs niveaux va en augmentant à mesure qu'ils suivent mes cours et j'ai bon espoir d'encourager les fibres artistiques de certains d'entre eux.

Retournant à mon bureau pour m'y installer, je couve les élèves de mon regard sombre avec un sourire discret. Mes yeux glissent doucement vers les grandes fenêtres qui éclairent ma classe et j'embrasse alors du regard le paysage. Cette douce odeur de peinture qui plane dans l'air m'est familière et procure chez moi un sentiment apaisant.

Pourtant ma main sur un petit agenda rouge, je l'ouvre machinalement et notais cette impression, me questionnant dès lors sur son origine. C'est devenu une habitude pour moi de noter toutes ces choses que je ressens et que je ne comprends pas. J'ai l'espoir d'y réfléchir plus tard et de laisser venir les souvenirs qui y sont affiliés.

La sonnerie résonne dans l'établissement. Je jette un regard pour vérifier l'état de la salle et acquiesce d'un air satisfait.

- Vous pouvez y aller. Nous reprendrons vos toiles la prochaine fois

Les élèves me saluent avec plus ou moins d'affections puis finissent par s'en aller. Pour ma part, je reste un instant à contempler le paysage en profitant du calme relatif qui empli désormais les lieux.

" Je suis plutôt heureux de ma nouvelle vie, j'ai vraiment l'impression de faire quelque chose de gratifiant. Et puis, les horaires assez lâches me permettent de me préparer pour les concours nationaux. "

Je finis par me balancer sur ma chaise en portant mes mains derrière ma nuque, fixant les reflets du soleil fendant le verre pour venir caresser la pièce d'un étrange halo lumineux. Les ombres commencent à grandir à mesure que la lumière se fait rasante. Je regarde ces étranges courbes sombres fendant un éclat de plus en plus rougeoyant. J'imagine alors machinalement les couleurs distribués sur la palette, le coup de pinceau qu'il faudrait tracer.

Sentant l'inspiration grandir en moi je me lève et quitte la salle de classe pour celle voisine de l'atelier. En ce lieu se trouve toutes les planches que les élèves des années précédentes ont laissés dans l'établissement et que mon prédécesseur à décider de garder. C'est un beau bric à brac que j'apprécie tout autant de part son ambiance que de part cette odeur si caractéristique des ateliers de peintres.

Je commence alors à rechercher mes couleurs, parvenant assez vite à les réunir, je me rends compte que je n'ai plus assez de rouge.

"Étrange, je prends toujours garde à avoir ce qu'il me faut. Aurais-je négligé cela dernièrement ?"

Je reste perplexe puis me résigne à devoir aller en acheter. Il est vrai que depuis mon arrivée dans le coin, j'ai surtout épuisé mes réserves. De fait, je n'ai jamais cherché une boutique dans le coin qui pourrait me convenir. Je dois donc partir en quête de cette dernière, séance tenante.

Refermant alors l'atelier, prenant mes dessins et mes esquisses ainsi que mes affaires avant de fermer la classe, je quitte l'établissement à grand pas, décidé à rejoindre le centre commercial dont j'ai entendu parlé dans l'espoir d'y trouver un lieu ou je pourrais refaire mes réserves. Je décide de prendre le temps de rentrer chez moi pour me changer et quitter ces vêtements un peu trop strict pour quelque chose de plus simple.

Empruntant une allure plus relâchée, je m'avise du beau temps en cette après-midi et décide de porter une longue chemise blanche ornée de motifs couturés sur l'un de mes épaules, décrivant des volutes, ainsi qu'un treillis noirs bouclé d'une ceinture discrète ainsi que de bonnes baskets sombres et rouges à lacets.

Après avoir pris soin de mon apparence et m'être rafraichit un peu, je décide de prendre le bus pour me rendre à ce fameux centre commercial.A la descente de ce dernier, j'arrive sur un trottoir bondé de gens allant et venant d'un air occupé. Tout autour de moi règne une grande activité autour des grandes devantures de boutiques variés. Le bruit de la circulation vient s'ajouter à celui des publicitaires hurlant dans leurs porte-voix des promotions censés attirer le chaland. J'apprécie cette ambiance vivante et mouvante en laissant mon regard balayer les environs.

Mes yeux s'arrêtent alors une jeune fille à l'allure remarquable.

" Ça doit être ça qu'on appel une lolita. "

Je cligne des paupières en caressant sa silhouette et ses atours de mes iris sombres. Je prends alors compte de toute la distance qui me sépare désormais des adolescents et doit me résigner à me considérer désormais comme un jeune adulte.

" Ne l'ai-je pas déjà croiser à Gingko ?"

Alors qu'elle paraît regarder autour d'elle, je croise ses yeux si particuliers. Légèrement troublé, je bas de nouveau des cils avant de m'approcher, un sourire avenant naissant sur mes lèvres.

- Je te demande pardon, jeune fille mais je suis à la recherche d'une boutique ou je pourrais trouver des ustensiles pour peindre et dessiner. Saurais-tu m'indiquer un tel lieu, s'il te plaît?

Demandais-je d'un ton léger et désinvolte, gardant un regard doux à son encontre.
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MessageSujet: Re: Couture, tu auras raison de moi ! [Libre]   Couture, tu auras raison de moi ! [Libre] EmptySam 12 Fév - 19:37

Au plus elle avançait dans cette rue de plus en plus bondée, au plus notre jeune Keiko se sentait stressée. C'était mauvais le stress ! Cela faisait perdre les cheveux et donnait un teint pâle, voire même terne. Très mauvais pour la prestance et l'apparence. L'important pour elle était de sentir qu'elle était parfaite, indiscutablement. Selon ses propres critères, du moins. Pour elle la perfection esthétique de son corps consistait à être droite, à la coiffure parfaite ou d'un désordre maîtrisé comme actuellement, ses bouclettes blondes voletant derrière de manière élégante, et surtout, les vêtements droits et bien repassés. Or, ce stress qui s'accumulait et dont elle n'avait aucunement l'habitude avait tendance à faire naître chez elle des tics. Et étrangement, tout semblait être fait ce jour là pour la stresser encore et toujours plus. Son serre tête tombait, aussi devait-elle le remettre bien droit toutes les cinq minutes, la dentelle de sa robe se pliait au sens inverse souhaité, sa lentille droite bougeait, son sac se retournait sans aucune raison physique valable. Cela irritait grandement la demoiselle. Mais au delà de ce stress, elle commençait à avoir peur au fur et à mesure qu'elle s'enfonçait dans les rues. Elle était tellement ailleurs, centrée sur sa recherche, qu'elle ne vit pas l'homme sur sa droite qui portait un porte-voix à sa bouche et qui donc, par conséquent, se mit à hurler dedans. Se situant tout juste devant lui, Keiko prit tout le son dans son oreille droite. Au delà de la douleur que cela infligeait à ses douces esgourdes, elle eut une peur telle qu'elle bondit et faillit tomber. Fort heureusement, ce qu'annonçait l'homme ne semblait pas intéresser les gens qui marchaient dans le coin, aussi n'attira-t-elle pas vraiment l'attention. Mais la jeune blonde eut du mal à se remettre.

Effrayée mais regagnant de la contenance, Keiko continua dans la rue, lentement, avec l'élégance dont elle était pourvue, le regard tout de même moins haut que précédemment. Cela dit, elle était toujours perdue. Elle ne reconnaissait tout bonnement pas l'endroit. Même le magasin d'art dans lequel elle était venue les deux ou trois fois où elle était sortie depuis son arrivée, elle n'en retrouvait pas le chemin. Affolant !
La demoiselle passait devant un magasin d'accessoire pour hippies lors qu'elle entendit que quelqu'un s'approchait d'elle. S'habituant peu à peu à la grande quantité de monde qui se massait dans la rue, elle n'y porta pas grande attention, obnubilée par sa recherche de repères. La bouche à semi ouverte dans une expression d'intense concentration, elle jetait encore et encore des regards autour d'elle. Tout à coup, quelqu'un s'approcha d'elle et lui adressa la parole. Ne pensant pas que quelqu'un oserait lui parler, la demoiselle sursauta une nouvelle fois, très surprise. Mais elle ne prit pas peur, la voix du jeune homme, sans doute plus âgé qu'elle d'au moins cinq ou six ans voire plus, était assez douce, comme réconfortante. Malgré ses vêtements banals qui ne donnaient pas d'information concrète sur son caractère, il avait un quelque chose qui le rendait sympathique et, par conséquent, n'impressionnait pas la demoiselle. Pas suffisamment pour qu'elle baisse les yeux, peu habituée au contact humain.

- Je te demande pardon, jeune fille mais je suis à la recherche d'une boutique ou je pourrais trouver des ustensiles pour peindre et dessiner. Saurais-tu m'indiquer un tel lieu, s'il te plaît?

Keiko réfléchit un instant, comme perdue. Non en fait elle était réellement perdue. Elle ne savait comment répondre à ce jeune homme car elle avait également très envie de se raccrocher à cette seule personne aimable qui s'était adressée à elle, pour trouver de l'aide. La lolita était bien incapable désormais de retourner à Ginkgo Gakuen ! Après avoir pesé ses mots et réfléchi aux termes exacts qu'elle allait employer pour ne pas paraître inconvenante ou trop niaise, elle répondit avec beaucoup de respect et une douceur qu'elle espérait équivalente à celle de l'homme.

- Je suis désolée, mais moi-même, je suis perdue. Je serai encore incapable de retourner à mon école d'où je viens à peine de sortir. Je suis partie à la recherche d'une mercerie et je n'ai vraiment aucun sens de l'orientation ! Et je parle encore beaucoup trop.

Troublée, elle s'arrêta un instant, se demandant si elle n'avait pas vu ce jeune homme quelque part. Or, les deux seuls endroits qu'elle avait fréquentés depuis son arrivée dans cette ville étaient l'école et le magasin d'art. Il y avait de fortes chances que ce soit dans le premier lieu qu'elle vit cet homme là. Peut être était-il employé là bas, il avait légèrement trop âgé pour y être un interne. Toujours très respectueusement et en choisissant bien ses mots, Keiko reprit.

- Excusez-moi ... Ne vous aurai-je pas déjà vu quelque part ?

Une nouvelle pause, plus courte encore, et elle reprit à nouveau.

- Ah et, je sais qu'il y a un magasin de fourniture d'art, je l'ai déjà visité deux ou trois fois depuis mon arrivée, mais je ne sais plus du tout comment m'y rendre. Je suis désolée, mon information n'est pas vraiment constructive.

Comme une excuse, la lolita sourit, et baissa les yeux. Cette fois-ci, elle était intimidée. Ce n'était pas rare, de toute manière, mais elle avait l'intime conviction que cette personne était quelqu'un à qui elle devait le respect. Peut-être un professeur, un surveillant, quelque chose comme ça.
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Yuusuke Hasegawa
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MessageSujet: Re: Couture, tu auras raison de moi ! [Libre]   Couture, tu auras raison de moi ! [Libre] EmptySam 12 Fév - 20:11

Le sourire d'Hasegawa gagne de plus en plus son visage à mesure que son regard s'abime dans la contemplation de la jeune fille. Il se sent touché par la détresse et la timidité qu'il ressent en elle. Tout son être masculin est en émoi devant un tel aveux de fragilité. Ses iris sombres s'adoucissent encore davantage alors qu'il attend qu'elle réponde à sa question.

" Quel malheur pour moi d'être aussi grand et intimidant ?"

Pense-t-il avec une légère amertume. Il n'aspire en rien à troubler celle qu'il vient d'aborder. Il regrette déjà de l'avoir dérangée.

" Pourquoi j'inspire tant de peurs aux femmes ?"

Il ne peut retenir un sourire amusé quand il apprend le propre égarement de la jeune fille.

" La situation ne manque pas d'être cocasse. "

L'inconnue reprenant la parole, il ne peut répondre à son tour.

" Apparemment, elle m'a aussi reconnue. "

Se préparant à intervenir pour l'éclairer sur sa question, elle lui dame le pion à nouveau dans sa touchante précipitation. A ses dernières paroles, esquissant un nouveau sourire encourageant, il secoue doucement la tête négativement. Se sentant inconsciemment responsable de la situation, le jeune homme se décide désormais à s'exprimer d'un ton rassurant et léger, espérant ainsi détendre son interlocutrice.

- Ne t'inquiètes plus, tu n'es plus perdue. Tu es avec moi? Et je sais ou nous sommes. Je me nomme Hasegawa Yuusuke et je suis professeur d'art à la Gingko Gakuen. Nous nous sommes déjà croisés dans les couloirs de l'établissement mais je ne crois pas encore t'avoir eu en tant qu'élève.


Laissant le silence pour que la jeune fille lui réponde et se présente à son tour. Il n'apparait pas vouloir en dire davantage, voulant avant tout calmer l'inconnue avant de tourner leurs regards respectifs vers leurs propres visées.
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MessageSujet: Re: Couture, tu auras raison de moi ! [Libre]   Couture, tu auras raison de moi ! [Libre] EmptySam 12 Fév - 21:11

Le jeune homme qui faisait face à Keiko se voulait rassurant, cela se voyait et se sentait dans sa manière de parler. Mais il fallait tout de même comprendre qu'elle n'avait réellement aucun ami et restait seule très souvent. Ses rapports sociaux se résumaient à très peu : des civilités et une discussion purement informative. Fonction pragmatique, point. Pas que Keiko soit quelqu'un de désagréable, mais elle avait tendance à repousser les gens, même lorsqu'elle était en uniforme et que, de manière évidente, on ne pouvait pas forcément se douter qu'elle avait un style hors normes. Quelques fois, elle s'était demandé si ce n'était pas lié à ses longs cheveux platines et ses yeux souvent bleus ou verts de par son port de lentilles colorées, qui lui donnaient l'allure d'une Gaijin qui aurait une morphologie assez asiatique. Une métisse peut être. En tout cas elle était pure japonaise et ce depuis des générations, peut-être que cela ne se voyait plus tellement.

Après des mois à se demander ce qui clochait chez elle, Keiko avait laissé tomber l'idée de comprendre et s'était décidée à aller vers les gens quand elle me pouvait, sens prêter attention à ce que l'on dirait d'elle -même si cela était bien compliqué pour elle-, ou bien à accueillir les autres avec le sourire. Mais on a beau chasser le naturel, il revient au galop et ces années à se contenter de sa sœur comme seule amie, elle ne savait vraiment pas comment se comporter avec les autres, ayant toujours été rejetée à cause de sa passion pour l'art. Il était facilement explicable qu'elle soit intimidée lorsqu'on lui parlait mais la volonté de se faire comprendre était bien là.

Finalement, la demoiselle reprenait contenance et était assez rassurée. Aussi, elle leva les yeux vers son interlocuteur qu'elle écoutait attentivement, et retrouva son léger sourire qu'elle avait toujours sur elle. Lorsque l'homme laissa un silence, elle répondit de manière plus spontanée que précédemment, non sans une certaine surprise mêlée à une très légère appréhension dans la voix

- Oh ! Vous êtes donc professeur d'art ! Je vous ai sans doute croisé, j'aime bien traîner près des salles d'art, pour voir ce que font les autres élèves dès que je le peux. Mais vous ne me dites rien en tant que professeur. Vous êtes arrivé il y a peu ? Ou alors vos n'avez pas ma classe ?

Enthousiaste, elle s'empressa de rajouter sans laisser trop de silence.

- Oh et je suis Keiko, Keiko Fujiwara ! Élève de 2-A. Je suis arrivée seulement cette année. Et j'ai un très mauvais sens de l'orientation, comme vous avez pu le voir.

Keiko se remit à fouiller les environs du regard en quête d'un repère, de quelque chose qui lui permette de se souvenir de l'endroit où elle se situait ou qui lui montrerait la voie vers la seule chose dont elle se rappelait, le magasin de fournitures d'art. Cela rendrait service au professeur tout juste rencontré qui lui apparaissait comme fort aimable, et qui lui servirait comme point de chute si elle se perdait à nouveau. Un repère, juste un repère pour qu'elle puisse revenir à son calme et sa sérénité naturelle. D'un geste qui se voulait doux, elle tenta de se concentrer sur autre chose un instant en remettant sa jupe en place. Keiko était très soigneuse avec ses vêtements et refusait de voir ses jupons faire leur propre vie.
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Yuusuke Hasegawa
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MessageSujet: Re: Couture, tu auras raison de moi ! [Libre]   Couture, tu auras raison de moi ! [Libre] EmptySam 12 Fév - 21:47

" Enfin je retrouve son regard. "

Il ne peut s'empêcher de prendre plaisir à voir la timidité de la jeune fille s'évanouir quelque peu. Cela a pour effet de l'apaiser lui-même, son expression gagne en calme ainsi qu'en relâchement. Entendre l'élève faire preuve de spontanéité à son égard le rassure.

" Il est étonnant que je n'ai pas souvenir d'elle. "

Il bat doucement des cils, signe qu'une partie de son esprit est à la réflexion et aux souvenirs. Mais alors que l'enseignant cherche dans sa mémoire trace de son interlocutrice, cette dernière se présente.

" Son nom ne m'est définitivement pas inconnu. "

Continuant à y réfléchir, il suit machinalement les regards que Keiko jette à la ronde. C'est alors que ses yeux s'arrêtent et que ses pupilles tremblent légèrement. Il vient de se rappeler. Son sourire s'évanouit, ses iris paraissent fixer un point dans le vide.

" Ce tableau, cette poupée humaine dansant sur une scène devant une salle vide, disposés dans une position désarticulée, du sang coulant des cordes l'entravant et la guidant. Oui, ce tableau... C'est elle qui l'a peint. "

Il peut se rappeler du ton rouge sang de l'œuvre, de l'aspect douloureux qu'inspirait la toile. Comment avait-il pu oublier cela? Cet tableau sortait pourtant de l'ordinaire. Contrairement à la plupart de ceux qu'il admirait durant ses cours. Celui-ci lui l'avait touché car la personne qui l'avait peint avait eu le courage de livrer sur la toile une partie d'elle-même.

" Je veux croire qu'elle aura un jour la force de rompre ces liens qui la blesse et de s'élever contre ceux qui l'ont ainsi utilisés. "

Hasegawa cligne des yeux avant de reposer ses derniers sur son interlocutrice. Une légère once de tristesse quitte son regard alors qu'il retrouve un sourire tendre. Le jeune homme acquiesce d'un air entendu avant de s'exprimer d'un ton calme.

- Ça y est, je me rappel de toi et du dernier tableau que tu as effectué. Tu étais si concentré sur ton travail que tu ne m'as sans doute pas vraiment remarqué.

Son sourire inspire peu à peu un léger amusement.

- J'ai un curieux défaut moi aussi car si je sais toujours ou je suis et comment rentrer. Je suis incapable de décrire mon chemin à quelqu'un sans le perdre. Que dirais-tu si nous allions vers un carrefour ou une place en quête d'un plan du quartier ?

Propose-t-il sans interruption en gardant le même timbre.
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MessageSujet: Re: Couture, tu auras raison de moi ! [Libre]   Couture, tu auras raison de moi ! [Libre] EmptyDim 13 Fév - 17:58

A vrai dire il était totalement juste que la demoiselle, même en cours d'Art, n'arrivait pas à se connecter au monde réel. Elle était ce que l'on appelle une auditive. Elle entendait tout, écoutait tout, mais ne regardait que rarement la source du son. Aussi, en cours, elle plongeait son regard ailleurs, voyant mais ne regardant pas ce qui lui faisait face. En revanche, tout ce qui était sonore, c'était comme si elle l'écoutait au centuple. Aussi, en cours, elle avait tendance à griffonner quelques dessins sur un coin de feuille toujours prêt sous ses cahiers en cas d'inspiration passagère -quoique celle-ci soit une passagère assez récurrente il faut bien l'avouer-. Donc la demoiselle entendait tout, c'était sa manière à elle de se concentrer. L'information passait, mais il était très rare qu'elle se souvienne du visage d'un professeur. Si celui-ci l'avait interpellée par exemple, ou apostrophée pour quelque chose qui ressemblait -à tort- à un manque de concentration.

Ce qui, de toute évidence, n'était pas le cas de ce professeur d'art qui n'était autre que le sien. Keiko avait choisi la peinture comme branche de l'Art à étudier, étant déjà dans le club de Musique qu'elle n'avait pas encore fréquenté par timidité et appréhension. La lolita ne se doutait pas qu'une de ses toiles se feraient remarquer. Elle refoulait toute vantardise et cherchait en permanence la perfection, que ce soit dans le figuratif ou l'abstrait. Aussi, même si son niveau, que ce soit pour retranscrire la nature ou créer sa propre œuvre, était très élevé de par sa pratique depuis sa naissance et un certain génie dans la matière, elle se refusait à perdre sa modestie.

En écoutant, avec attention sans en donner l'impression, ce que lui disait son professeur, Keiko eut souvenir de la dernière toile qu'elle avait réalisée en cours. Il faut dire que, dans son temps libre, il arrivait souvent qu'elle peigne ou dessine. Et, perdue dans son brouillard comme elle l'était, elle devait faire un sacré effort de mémoire pour se souvenir de laquelle il parlait. Et lorsqu'elle se rappela enfin, elle eut un peu honte. Celle-ci était un peu sombre, et sanglante, or, elle avait peur qu'un trop plein de dénonciation et de réflexion dans son œuvre repousse le spectateur lambda et la fasse passer pour une véritable cinglée.

- C'est vrai que ... Je ne fais pas toujours très attention à ce qui m'entoure. Visuellement parlant, je veux dire.

Keiko chercha ses mots avant de reprendre à nouveau.

- Très bien, c'est une bonne idée. Je n'y avais pas pensé et je n'ose pas déranger qui que ce soit pour me faire renseigner. Bien, alors droit devant !

Ajouta-t-elle, enjouée, accompagnant ses dires d'un geste du bras vers l'avant de la rue. Elle faillit même frapper quelqu'un. Parfois, elle pouvait être assez maladroite, mais en général, la chance faisait qu'elle passait juste à côté d'une occasion de se faire remarquer en mal. La demoiselle avait tendance à trouver que sa chance ne se trouvait pas toujours là où elle aurait voulu. En contrôle de sciences par exemple, elle était particulièrement absente. D'un pas décidé, elle alla vers l'avant, en espérant qu'elle ne les enfonçait pas tous les deux dans les méandres des petites rues.
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Yuusuke Hasegawa
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MessageSujet: Re: Couture, tu auras raison de moi ! [Libre]   Couture, tu auras raison de moi ! [Libre] EmptyDim 13 Fév - 18:39

L'enseignant bat des cils à la première réponse de Keiko, ses lèvres se pincent l'une contre l'autre en un sourire à peine esquissé, sa tête s'incline légèrement.

" Que de mauvais souvenirs dans ces quelques mots..."

Malgré lui, une avalanche d'images de lui à l'âge de la jeune fille, déambulant tel un équilibriste dans un monde qu'il percevait à peine, afflue dans son esprit. Il ne connait pas les raisons qui poussent l'élève à vivre ainsi mais lui connait désormais la sombre histoire qui l'avait mené à naviguer l'esprit perdu dans ses pensées. Longtemps, il avait porté ces voiles devant les yeux, ces prismes étranges qui venaient déformer sa vision de la réalité. Longtemps, il avait souffert de la distance que cela créait inexorablement avec le reste du monde.

Mais déjà, la voix de Keiko le ramène à l'instant présent. Un sourire enjoué gagne son visage alors que ses yeux sombres s'animent d'une douce lueur. Emboitant le pas pour bientôt marcher au coté de la jeune fille, il ne peut s'empêcher de s'attarder un instant sur la geste de cette dernière.

Bien vite, il est obligé de prendre gare au monde qui se trouve autour d'eux. Du haut de sa stature, il dépasse volontiers le reste de la foule. Cela facilite grandement sa déambulation mais il doit mesurer son tempo au rythme de celle qui partage son chemin.

Il en profite alors pour chercher aux alentours un panneau comportant un plan du quartier. Mais son regard est aussi dispersé que sa pensée il y a quelques secondes de cela et il s'abime bien vite à admirer la devanture des magasins.

Un mouvement de foule vient le surprendre, des gens sortent soudainement d'une boutique en grands nombres. Les individus passent sans se soucier du fait et menace alors d'écarter Fujiwara d'Hasegawa. Ce dernier a alors le geste instinctif de tendre sa main vers elle pour la saisir et la ramener près de lui, là ou personne ne tentera de passer.
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MessageSujet: Re: Couture, tu auras raison de moi ! [Libre]   Couture, tu auras raison de moi ! [Libre] EmptyDim 13 Fév - 20:43

Rapidement, la petite troupe qui hantait la rue fut rejointe par un grand nombre de personnes qui sortaient d'un magasin à côté duquel se trouvait Keiko et son professeur d'Art. Ce mouvement de foule l'étonna, certes, mais pas autant que la chute qu'elle faillit faire. En passant, une petite vieille dame la bouscula et, sans excuses ni quoi que ce soit, partit au loin avec ce qui semblait être ses deux filles. Toutes trois étaient étrangement vêtues de vieux pyjamas, et portaient difficilement de gros paquets étiquetés "moitié prix". La jeune lolita faillit tomber donc, ce qui lui aurait été fort déplaisant, mais elle resta debout sans trop comprendre pourquoi. En réalité, Hasegawa-san l'avait attrapée et ramenée près de lui, et ce mouvement lui avait fait éviter la chute. A la fois rassurée et un peu inquiète de voir un second mouvement de foule aussi violent, elle attendit quelques secondes avant de s'écarter. Elle avait toujours appris à ne pas trop être proche des gens physiquement. Socialement, elle n'en avait pas vraiment eu le choix. La seule personne qui la touchait et qu'elle touchait également était sa sœur. Mais désormais, Keiko ignorait si ce serait encore le cas. Elle n'était pas très tactile, d'une manière générale.

Néanmoins, elle ne se crispait pas et était reconnaissante de cette attention que lui avait porté l'homme. C'est pourquoi elle lui sourit légèrement avant de le remercier.

- Merci beaucoup ! Bon, nous devrions avancer rapidement avait de risquer de se retrouver au milieu d'une autre foule comme celle là.

D'un pas plus décidé, Keiko se remit en route. Moins perdue et plus rassurée, elle pouvait profiter du paysage et observer plus calmement ce qui l'entourait. Elle voyait par endroits des vendeurs de pâtisserie ou de bonbons qui la faisaient saliver, d'un autre un magasin ou elle repérait deux ou trois accessoires mignons parmi ceux qu'elle trouvait trop ternes ou peu élégants à son goût. A nouveau, la demoiselle quittait le monde terrestre et partait dans ses pensées. Elle imaginait des coordinations de vêtements et d'accessoires, des recettes de cuisine succulentes qu'elle pourrait réaliser pour ses futurs amis. Ah, l'amitié. Cela avait l'air tellement beau ! Si elle avait pu connaitre cela autrement que dans le domaine familial, peut être aurait-elle évolué différemment. Mais par dessus tout, ses espérances la portaient vers sa nouvelle école qu'elle espérait pleine de gens de bonne volonté.

La malchance lui tomba dessus car elle se fit à nouveau bousculer par un homme d'affaire cette fois-ci. Elle chancela et se sentit tomber, elle qui était habituellement si bien en équilibre sur ses chaussures plates.
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Yuusuke Hasegawa
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MessageSujet: Re: Couture, tu auras raison de moi ! [Libre]   Couture, tu auras raison de moi ! [Libre] EmptyDim 13 Fév - 21:09

Alors que Keiko vient contre lui un instant, Hasegawa s'étonne de ne rien ressentir de particulier à son contact.

" Quelque chose a changé..."

Se laisse-t-il penser répondant au sourire de la jeune fille par le sien. Il va pour lui suggérer d'ouvrir la route mais déjà, elle s'enfonce de nouveau dans la foule. Le jeune homme momentanément surpris parvient à la suivre sans mal, les gens s'écartant instinctivement sur son passage.

" Cette désagréable sensation serait partie? "

Depuis que le jeune homme a des souvenirs, le contact des femmes lui avait toujours paru être quelque chose de très troublant. Rien de particulier si on en restait à cette définition, mais pour lui, le trouble n'était pas celui du cœur mais était dut à quelque chose de bien plus malsain. A l'approche d'une personne du sexe opposé, sa raison se perdait soudainement, une chaleur étouffante venait le saisir alors que sa vue s'embrumait. Tous cela n'avait aucune réalité physiologique, il le savait. Mais c'était pourtant bien là la résultante des traumatismes que sa mère lui avait fait enduré.

Ses souvenirs s'évanouissant d'eux-mêmes, il esquisse un sourire heureux à l'idée qu'il va désormais pouvoir construire de véritables relations avec le monde qui l'entour. Par chance, son regard n'a pas quitté la silhouette de l'élève. Et alors qu'il l'approche encore un peu plus, un homme d'affaire la percute et la déséquilibre.

" Comme dans ce conte..."

Quelque chose lui revient fugitivement en mémoire, une histoire contant les péripéties d'une princesse montée sur des échasses. Il n'en est pas certain et n'a pas vraiment le temps d'y réfléchir.

L'enseignant se félicite intérieurement d'être juste derrière Keido pour la recevoir dans ses bras. L'aidant à se redresser pour la faire pivoter face à lui, il s'en écarte quelque peu et lui tend la main, paume ouverte avec un sourire engageant.

" Je crois qu'il faudrait mieux que j'ouvre la route le temps que nous sortions de cette cohue, ne penses-tu pas? "

Expose-t-il d'un ton chaleureux.
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MessageSujet: Re: Couture, tu auras raison de moi ! [Libre]   Couture, tu auras raison de moi ! [Libre] EmptyMar 15 Fév - 8:40

Décidant que parler serait de trop, Keiko décida de baisser la tête, honteuse. Par deux fois elle avait manqué de tomber, elle qui pouvait au moins compter sur son équilibre, habituellement. Elle aurait porté des chaussures compensées, cela aurait été compréhensible, mais là, c'était bel et bien des chaussures plates qu'elle arborait. Désespérant, mais que lui arrivait-il ? La demoiselle rougit et acquiesca, attendant que son professeur passe devant. Il avait sans doute raison, s'il ouvrait la marche, au moins, le risque de croiser une foule la bousculant était moindre, et elle éviterait de tomber. De plus, l'homme était grand et avait une vue plus élargie que la sienne, elle qui était si petite, même comparé à la plupart des gens qui déambulaient dans cette rue.

Réalisant que Hasegawa-san lui tendait la main, Keiko ne comprit pas ce qu'il voulait. Ne sachant pas trop comment agir, elle recula et attendit qu'il prenne les devant. Comme pour l'encourager de prendre les devants, elle se recula et sourit d'un air gêné. L'air de rien, le contact, d'une manière générale, ce n'était pas trop son truc.

- Très bien, vous avez sans doute raison, je vous suis.

Lorsqu'il passa devant, elle ajusta sa distance afin de prendre le moins de risque. Pas trop proche car cela la gênait, d'autait qu'elle avait mis du temps à comprendre qu'il était son professeur, chose qui porterait à croire qu'elle n'était ni concentrée ni assidue, mais aussi parce qu'elle pensait à l'avis qu'il avait pu avoir à propos de sa dernière toile. Avait-il été choqué ? Déçu ? Avait-il cru à un désordre mental adolescent ? Ces questions, sans la torturer, lui brûlaient un peu la bouche, et elle avait réellement envie de les poser. Alors, tentant de bien se faire entendre dans la cohue, elle demanda d'une voix qui lui semblait assez forte, elle qui parlait toujours presque en chuchotant.

- Monsieur, ma dernière toile, vous en avez pensé quoi ? J'ai vraiment peur d'avoir été trop violente dans mes interprétations, n'était-ce pas déplacé ?

Voilà, encore une fois, Keiko n'avait pas su faire court et concis, et elle se trouvait également maladroite dans ses propos. Néanmoins, elle avait vraiment besoin de savoir quel était l'avis de son professeur, car elle n'était pas bien sûre que son expression soit bien adaptée. S'il le fallait pour avoir des bonnes notes, elle jouerait plutôt la légèreté ou les exploits techniques au lieu de s'exprimer réellement sur la toile. Il lui était arrivé plusieurs fois auparavant qu'on la réprimande pour ses toiles un peu trop choquantes ou dérangeantes, elle ne voulait pas se pénaliser elle-même pour cela.
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MessageSujet: Re: Couture, tu auras raison de moi ! [Libre]   Couture, tu auras raison de moi ! [Libre] EmptyMar 15 Fév - 20:50

Après un instant de flottement rompu par les paroles engageantes de la jeune fille l'invitant à ouvrir la marche, il referme sa main dans le vide pour la ramener contre lui. Une vague et discrète expression douloureuse passe fugitivement sur son visage alors qu'il se détourne pour s'exécuter.

" Qu'est-ce que je suis maladroit... "

Pense-t-il en exprimant une légère moue du bout des lèvres. De temps à autre, alors qu'il fend la foule avec une facilité naturelle acquise par sa taille, il jette son regard de manière régulière vers Keiko pour vérifier qu'il ne l'a perd pas par trop d'empressement. Son œuvre n'est guère facilité car elle apparait presque à ses yeux maintenir une distance entre eux.

" J'en viens à espérer bien vite en finir avec cette foule."

Atteignant alors le bord du trottoir ouvrant sur un carrefour, Hasegawa s'arrête pour attendre l'autorisation de franchir le passage piéton. L'enseignant perçoit alors la voix de son élève, un mince sourire doux et léger nait sur ses lèvres.

- Ce que j'en pense n'a pas vraiment d'importance.

Répond-il avec simplicité. L'homme attend que Keiko soit à sa hauteur pour la couver de son regard sombre.

- Même si je dois t'avouer que je suis ému que tu te sentes assez bien dans mon cours pour
t'exprimer aussi librement.


La quittant des yeux pour lire l'indicateur de l'autre coté de la rue, il poursuit d'un ton mesuré.

- D'un point de vue artistique, tu manques peut-être encore un peu de technique. Mais c'est une chose qu'on a jamais vraiment terminé d'apprendre. En laissant ton intuition te guider, en laissant libre court à ta pensée sans chercher à la mettre dans un cadre mais en utilisant efficacement les outils que tu auras appris à maitriser par le travail, tu pourras sans doute devenir une artiste si c'est là ce que tu désires vraiment.
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MessageSujet: Re: Couture, tu auras raison de moi ! [Libre]   Couture, tu auras raison de moi ! [Libre] EmptyMer 16 Fév - 8:32

Il était vrai que l'avis des autres ne devait pas influer sur son art. Mais la demoiselle ne voulait vraiment pas être pénalisée pour être partie trop loin dans ses interprétations chimériques. Elle aimait que chaque élément dans son art aie sa propre interprétation, et que ces interprétations séparées forment un tout, lié, comme une histoire mais aussi comme un environnement très profond, un monde parallèle. Son professeur avait raison de dire que son avis importait peu, mais, ne sachant pas vraiment pourquoi, elle trouvait qu'il avait son importance. Peut être parce qu'il la mettait en confiance, et qu'elle voulait, pour la première fois de sa vie du plus loin qu'elle se souvienne, savoir ce que l'on pensait de ses oeuvres. Keiko avait mis du temps à se considérer comme une artiste à part entière.

Au début, elle pensait qu'un artiste n'était défini ainsi que par les autres, et elle même ne pouvait se considérer comme une artiste. Mais après tout, elle s'exprimait de manière polyvalente dans l'Art : musique, photographie, peinture, sculpture ... Si cette polyvalence ne faisait pas d'elle une artiste, elle ne savait pas vraiment ce qui le définirait comme tel.

Ecoutant attentivement la réponse de son professeur, elle fut en partie rassurée mais surtout, elle reprit courage. Depuis quelques temps elle trouvait que sa technique s'essoufflait à mesure qu'elle commençait la peinture à l'huile ,aux dépens de l'acrylique. Le dessin, la représentation, cela n'était pas un souci qui se posait à elle. C'était maîtrisé, ses professeurs en était fiers, et elle ne se rabaissait presque plus à ce sujet. L'acrylique, elle la maîtrisait suffisemment pour ne plus jeter ses toiles. L'huile en revanche, c'était une toute autre histoire. Mais Keiko avait décidé d'utiliser les cours d'art et la possibilité d'avoir un professeur pour l'aider afin de s'améliorer das ce domaine. Elle s'y était mise depuis peu, alors techniquement, la maîtrise ne suivait qu'à peu près.

- Oui, l'huile n'est pas trop mon fort, je suis plus centrée sur l'acrylique. Mais je comptais sur ce cours pour m'améliorer, et me forcer à utiliser d'autres types de peinture. Mais merci. Je crois que, même si je ne fais pas vraiment attention à ce qui m'entoure, l'atmosphère du cours d'Art m'aide à me sentir à l'aise. Avec la peinture j'avais tendance à me renfermer sur mon propre point de vue, et j'aimerais savoir comment le spectateur appréhende mon travail. Je pense faire ma vie sur l'art, autant m'y habituer maintenant.
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MessageSujet: Re: Couture, tu auras raison de moi ! [Libre]   Couture, tu auras raison de moi ! [Libre] EmptyMer 16 Fév - 19:18

L'indicateur passe au vert. Hasegawa entame donc la traversée de la rue au coté de la jeune fille. Le trottoir d'en face parait déjà moins bondé. Le couple s'écarte sans bien s'en rendre compte du centre commercial pour tomber en périphérie.

Néanmoins, cela ne traverse pas l'esprit de l'enseignant. Ce dernier est tout à la réponse de son élève. Il acquiesce légèrement aux paroles de Keiko sans marquer particulièrement ces derniers de son avis.

" Elle a l'air d'avoir déjà une certaine idée de son niveau, c'est une bonne chose. Reste à savoir si l'auto-critique n'est pas trop acerbe."


Se laisse-t-il penser. Il sait d'expérience que le passage à l'huile est quelque chose de très particulier pour un artiste. C'est une manière de redéfinir son univers, ses possibilités et ses impossibilités. Certains échouent et en restent à l'acrylique. Néanmoins, l'intensité des couleurs à l'huile ne peut véritablement être égalée et ne permet pas d'atteindre un niveau professionnel.

- Ton point de vue n'est pas fermé, il peut évoluer, changer, se modifier à mesure que tu évolues et change à ton tour. Mais il sera toujours celui qui devra être évoqué sur ta toile. A mon sens, tu dois te rappeler que c'est toi qui offre ta vision des choses en la peignant, elle doit t'appartenir et évoquer une valeur qui te concerne, sinon cette œuvre n'aura aucune âme. C'est du moins ce que je crois.


Une fois de l'autre coté de la rue, profitant de la relative tranquillité offrant ce dernier, il s'arrête et prend le temps de balayer les alentours de son regard tout en poursuivant.

- Si tu aspires à devenir artiste professionnel, je peux te renseigner concernant les concours d'entrés dans les écoles d'arts ou même les concours nationaux qui se déroulent tout le long de l'année. J'organise d'ailleurs des cours du soir pour les élèves désirant travailler à la réussite de ces derniers, cela pourrait être une bonne opportunité pour toi d'élever ton niveau dans une ambiance de travail adéquate.

Propose-t-il d'un ton léger et désinvolte, sans appuyer ses dires d'une quelconque inflexion pesante,veillant à laisser la jeune fille maitresse de ses choix.

Les deux personnes arrivèrent enfin face à un plan de la ville. Tous deux purent se retrouver et aller chacun vers les destinations qu'ils cherchaient à atteindre. Après de respectueuses salutations, Hasegawa finit par s'en aller trouver ce magasin pour s'enquérir des couleurs qui lui manquaient.

Cette rencontre fut pour lui un plaisir. Keiko Fujiwara lui avait paru être une jeune fille charmante et motivée par son art. Il espérait qu'elle réfléchirait à sa proposition et qu'il la revirait lors des cours du soir. Au moins aurait-il la chance de voir se développer son talent et d'admirer ses œuvres.


HRP: Le sujet vieillissant un peu et étant tout près d'une fin possible. Je me suis permis de faire un cours résumé. Au plaisir de te retrouver sur le forum.
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