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Le lycée sous le signe de l'arbre aux 1000 écus
 
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 Cave canem [Eiji/Jiro]

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AuteurMessage
Jiro Egawa
Admin martyr
Prof d'espagnol

Jiro Egawa


Personnage
Âge : 24 ans
Chambre / Appart : en ville

A savoir
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Cave canem [Eiji/Jiro] Empty
MessageSujet: Cave canem [Eiji/Jiro]   Cave canem [Eiji/Jiro] EmptySam 5 Fév - 17:45

Eiji Kimihiro [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Il n'avait pas fallu bien longtemps pour que le rythme infernal des cours et du sport régisse à nouveau sa vie, l'enfermant dans des horaires fixes, le faisant courir d'un bout à l'autre du lycée au bon vouloir des profs et des matières. Certes, la plupart des cours se passaient dans leur salle de classe ... à l'exception des cours de sport, des TP de physique, chimie et biologie, des cours de langue en laboratoire, des cours d'info, et des quelques cours optionnels. Et cette année, l'administration semblait avoir fait fort pour dispatcher de la manière la plus erratique qui soit les cours sur son emploi du temps.
Certes, s'il n'avait pas eu besoin de retourner à sa chambre et de sortir son petit monstre, son emploi du temps aurait bien moins ressemblé à une course contre la montre. Enfin, il avait de grandes jambes, beaucoup d'endurance, et retourner chercher Shizuka à sa pause de 10 heures n'était qu'un petit rituel qui lui permettait de garder sa bonne humeur pendant la journée. Le chiot, réglé comme une horloge, l'attendait avec la plus grande impatience derrière la porte, remuant de la queue et piaulant à cœur fendre. Eiji sourit en atteignant le porte : il pouvait entendre le chiot au travers du bois. Il espérait qu'aucun des habitants des chambres adjacentes n'était présent à cette heure là, et que personne ne se plaindrait du comportement du chiot. Ca n'avait pas été le cas jusque là, mais la rentrée n'était passée que depuis trois jours, pas encore suffisant pour que les geignards se plaignent.

Le jeune homme eut à peine le temps d'entrouvrir la porte qu'une fusée rousse passa entre ses jambes, fonçant dans le couloir à toute allure sans un regard pour son maître. Le japonais mit quelques secondes à comprendre ce qui venait de se produire, et n'eut que le temps d'attraper la laisse posée à côté de la porte avant de claquer celle-ci et de partir en courant derrière son chien, espérant l'attraper avant qu'il ne fasse une bêtise. Heureusement, et malheureusement, l'heure faisait que le couloir de l'internat était vide : personne pour intercepter le chiot, ou pour en être dérangé.

« Shizuka ! »

Le chiot ne l'entendait pas - ou ne voulait pas l'entendre - se dirigeant à fond de train vers l'escalier qu'il connaissait bien, dans la ferme intention de sortir dehors, et tout de suite s'il vous plait. Eiji grinça des dents : le dressage de Shizuka était encore loin d'être acquis. Il sortit en courant derrière le chiot, le voyant de loin se diriger vers le parc. Au moins l'animal allait-il dans la direction qu'il connaissait, et non vers la sortie ou sur la route.

Fou de joie, Shizuka galopait comme un bienheureux, ravi de se défouler avec son maître à ses trousses. L'animal tendit soudain la tête en voyant passer un éclat de fourrure blanche près de lui. Curieux, il bifurqua pour la suivre, jusqu'à coincer l'autre animal devant un gros arbre. Téméraire, le chiot s'avança pour renifler la petite chatte blanche, sans méfiance pour son poil gonflé jusqu'à la faire doubler de volume. Le félin cracha, lançant sa patte en avant. La réaction ne se fit pas attendre : Shizuka hurla, grogna, et se mit à aboyer comme un furieux, faisant grimper la chatte dans l'arbre. Loin de s'avouer vaincu, le shiba inu se dressa sur ses pattes arrières, les pattes avant posées sur le tronc, et continua à aboyer, tentant presque de grimper à l'arbre.

Ce fut sur cette scène qu'Eiji déboula, à peine essoufflé d'avoir couru sans s'être échauffé. Un peu agacé, le jeune homme appela le chiot, qui tourna un regard contrit vers lui avant de reprendre sa garde, fixant le chat qui le narguait de sa branche. Eiji s'approcha jusqu'au pied de l'arbre, et leva les yeux. Le chat essayait visiblement de grimper encore un peu plus haut.

« Qu'est ce que tu as fait encore ... laisse cette pauvre bête ! »

Avec un soupir, il sortit de sa poche la laisse et raccrocha un chiot dépité avant de l'attacher au pied de l'arbre.

« Ne bouge pas ! »

Une fois sûr que Shizuka ne risquait plus de s'enfuir ailleurs, le jeune homme attrapa une des grosses branches basses et entreprit l'ascension de l'arbre sous les aboiements d'encouragement de Shizuka.

Jiro Egawa [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Quelques jours après la rentrée, Jiro se trouvait plutôt satisfait de sa reprise. Sa collègue avait annoncé qu'elle serait encore plus absente et, s'il en était désolé pour elle, il devait bien avouer qu'assumer la quasi-totalité des cours n'était pas pour lui déplaire. Et puis il y avait la toute nouvelle classe préparatoire en section littéraire qui présentait un intérêt particulier. Certes, il fallait préparer tout le programme, mais c'était justement un défi, et le niveau était intéressant. C'était assez satisfaisant sur le plan professionnel.
Pour le reste, force était de constater que le kyudo était toujours aussi peu pratiqué. Ses entraînements matinaux, avant les cours, se faisaient en solitaire. Même s'il appréciait ces moments de tranquillité et de silence absolu, il regrettait le peu d'attrait des lycéens pour cet art. Son seul élève n'avait pas encore repris les entraînements. C'était logique, puisqu'il privilégiait le kendo, sans compter qu'il était à présent président du club d'athlétisme. En l'apprenant, Jiro s'était senti un peu délaissé, avant de finalement en rire. Ca ressemblait bien à Eiji qui avait besoin de se défouler physiquement.

La sonnerie de 10h retentit, vidant la classe de première année de ses occupants, avides de profiter du soleil doux de ce début avril. C'était un niveau que Jiro aimait bien. Celui où les jeunes lycéens n'avaient pas encore trop d'à priori sur la matière et tout à apprendre. Ramassant ses documents, Le jeune homme jeta un rapide coup d'œil vers l'extérieur. C'est vrai qu'il faisait beau ... et il avait tout le restant de la matinée de libre, son prochain cours n'étant qu'à 13h. Il n'avait rien de précis à faire. Ses cours étaient prêts, le frigo plein, le ménage fait, et il était trop tôt pour qu'il y ait déjà des copies à corriger ou même des devoirs à préparer.

Regagnant son appartement d'un pas tranquille, Jiro opta pour une fin de matinée à profiter de l'air doux et du soleil, en compagnie d'un bon livre. Ca aurait été un crime de rester enfermé par ce temps. Après un passage par le frigo pour y prendre une pomme et une bouteille d'eau, le brun attrapa le premier livre de la pile lâchement abandonnée pendant ses vacances.
Ainsi armé, il prit la direction du premier banc disponible dans le parc, suivis de près par une petite chatte blanche bien décidée à aller faire le tour de ce qu'elle considérait dorénavant comme son territoire. Et si d'aventure elle pouvait s'amuser à courir après une quelconque petite bête, ce serait encore mieux.

Hime resta un instant immobile à contempler Jiro, s'assurant qu'il ne bougerait pas de son banc avant un moment. En vu de sa posture et de la chose qu'il tenait entre ses mains, il y avait peu de chance qu'il disparaisse tout de suite. Entièrement rassurée, la demoiselle abandonna le jeune homme pour une petite ballade entre les bruns d'herbe.
La petite chatte venait de repérer un lézard se dorant au soleil, lorsqu'un importun vint interrompre son début de chasse. Le chien n'était pas bien gros pour un animal de son espèce, mais déjà beaucoup trop à son goût, et elle détalla en espérant qu'il ne la voit pas. Raté.
Après un coup de griffe bien placé, la petite furie blanche grimpa à l'arbre, hors de portée de ce vilain. Mais l'humain qui l'accompagnait semblait vouloir l'attraper et elle ne vit d'autre recours que de grimper un peu plus haut encore, tout en lui lançant des regards offusqués.

Pas si loin de la scène, Jiro avait interrompu sa lecture en entendant des aboiements répétés. Tournant la tête, il aperçut un chiot qui s'énervait au pied d'un arbre, dans lequel était en train de grimper un jeune homme. La silhouette ne lui était pas inconnue ... L'enseignant pencha légèrement la tête, se demandant ce que pouvait bien fabriquer son élève, avant d'apercevoir un morceau de fourrure blanche grimper d'encore un niveau. Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres, et il abandonna son livre sur le banc pour rejoindre le petit groupe. Si Hime n'était pas décidée à se laisser attraper, Eiji risquait de passer un bon moment dans cet arbre.

" Hime. Dites donc jeune fille, depuis quand se laisse t'on courser par les garçons ? "

La petite chatte cessa tout mouvement au son de la voix familière et douce, fixant son maître avec attention et facilitant grandement la tâche d'Eiji. Le chiot, quant à lui, semblait avoir trouvé un nouveau centre d'intérêt dans ce nouveau venu.

Eiji Kimihiro [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Les aboiements surexcités de Shizuka n'étaient pas pour faciliter sa tache, bien au contraire. La petite chatte blanche tentait de s'éloigner de plus en plus de lui, grimpant avec agilité dans les branches les plus hautes. Eiji n'était pas un mauvais grimpeur - toute la musculature, et l'agilité acquise dans ses divers entraînements, s'utilisait aussi dans la vie réelle, merci bien - mais il n'avait ni les griffes ni la petite stature d'un félin pour se glisser entre les branches. Avec un soupir de frustration, il s'immobilisa accroupi sur une haute branche, les bras en extensions pour s'agripper à d'autres branches plus petites, tandis que le félin s'éloignait encore un peu. Encore une autre raison pour préférer les chiens aux chats, ces misérables petites créatures fantasques qui s'amusaient à faire de la vie des humains un enfer.

Une voix douce les surprit tous les deux. Eiji prit le risque de jeter un regard vers le sol pour reconnaître la silhouette fine d'un certain sensei de kyudo autour duquel chahutait avec entrain un Shizuka content d'avoir trouvé de quoi s'occuper pendant que son maître jouait les équilibristes.
Les quelques mots destinés à la petite chatte avaient fait leur effet : le chat regardait en bas avec curiosité, et, la queue enroulée autour de ses pattes, semblait maintenant assise là sans plus aucune intention de fuir. Quand Eiji croisa son regard bleu, il eut l'impression de l'entendre demander ce qu'il faisait, et pourquoi il ne l'avait pas encore ramenée en bas. Avec un grognement de frustration, le jeune homme tendit le bras et cueillit l'animal sans difficulté, le félin venant se couler avec délicatesse contre lui, son poil doux chatouillant agréablement ses bras nus. Rien à voir avec le poil dru et les manières directes et franches de son shiba-inu. Raison de plus pour se méfier.

Eiji entreprit la descente, un peu plus détendu. En bas, Shizuka jouait autour d'Egawa-san autant que la longueur de la laisse le lui permettait, ravi d'avoir quelqu'un qui avait la décence de rester à sa portée. La vision fit monter un léger sourire sur les lèvres du kendoka : le chiot n'avait même pas songé à avoir peur du kyudojin.
Le bruit des feuilles secouées dans l'arbre finit par avoir raison de la curiosité du chiot : celui-ci tourna la tête dans la direction de son maître, et se mit à japper avec entrain à sa vue - ou à celle du chat blotti dans ses bras -.

« Shizuka, non ! »

Trop tard. Beaucoup moins rassurée, la chatte fit comprendre son point de vue en enfonçant ses griffes pointues dans le bras de l'acrobate. La douleur et la surprise firent lâcher son bras de la branche à laquelle il s'accrochait à l'instant. Eiji sentit son pied glisser contre le tronc et son corps partir vers l'arrière. Une pensée fugace traversa l'esprit du jeune homme au moment de la chute : que Shizuka ne reste pas sous lui ...

Le choc de l'atterrissage lui coupa le souffle un instant. Heureusement pour lui, quelques branches avaient ralenti sa chute et le tapis d'herbe verte était plus moelleux qu'il n'avait semblé vu de dessus. Eiji resta un instant sans rien dire, les yeux grands ouverts fixés sur les branches au dessus de lui, un peu choqué par la chute. Toujours blottie contre lui, Hime choisit ce moment pour sortir de sous son bras, sa petite tête se dirigeant vers Jiro avant qu'elle ne lâche un petit miaulement qui tenait plus du roucoulement que du vrai miaulement.
C'est en sentant une truffe humide contre son épaule qu'Eiji se rappela qu'il serait mieux dans le monde des vivants qu'en train de flotter paisiblement quelque part juste au dessus de sa tête. Son regard croisa celui de Jiro venu instantanément à ses côtés, visiblement inquiet. Un sourire incertain, presque frondeur, vint s'afficher sur le visage d'Eiji.

« Hello sensei. »

Jiro Egawa [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
La petite chatte blanche s'était enfin calmée en entendant la voix de son maître et attendait à présent tranquillement qu'on daigne la faire descendre de son perchoir. Ses yeux bleus fixaient avec insistance cet humain qui tentait de l'imiter en grimpant à l'arbre sans être équipé pour. C'est qu'il était bien long à venir la chercher.

Quelques mètres plus bas, Jiro observait la scène avec attention, quelque peu inquiet pour son élève qui jouait les équilibristes. Le jeune homme semblait s'en sortir plutôt bien, faisant jouer toute sa musculature et son agilité dans l'exercice. A bien y regarder, il ne manquait d'aucun des deux, chose que le kyudojin n'avait guère eut l'occasion d'observer lors de leurs entraînements ou en cours - Eiji n'avait guère besoin de ça en cours d'espagnol, et les hakama ne permettaient guère une appréciation exacte. Vu sous cet angle, difficile de ne pas faire le parallèle entre le corps de l'adolescent et celui de Cathan, qui donnait alors l'impression d'être un modèle de ce que serait le plus jeune des deux avec quelques années de plus.
Le regard de Jiro se fit un instant pensif en s'attardant sur le mouvement des muscles ... avant de dévier subitement, trouvant un intérêt soudain dans ce chiot qui jouait à ses pieds. Le visage légèrement rosi, il se morigéna mentalement : il n'avait aucun droit de poser un tel regard sur un élève, sans compter les pensées qui auraient pu suivre s'il avait continué ... A croire que ces vacances l'avaient un peu dévergondé ... Comportement qui ne lui ressemblait pas et surtout : à bannir sur le champ !

Le chiot, un shiba-inu s'il ne se trompait pas, cessa brusquement de s'intéresser à lui et releva le museau pour aboyer comme un forcené. Pourquoi les chiens étaient-ils si bruyants ? Jiro aurait également pu rajouter brutaux et impatients comme qualificatifs, même s'il les aimait bien tout de même et aussi mignon que celui-ci puisse être.
La voix d'Eiji lui fit relever la tête à lui aussi. Il eut tout juste le temps de se demander si le nom du chiot était une erreur ou un espoir pour son comportement futur, avant de voir le jeune homme perdre l'équilibre sans quoi que ce soit pour se rattraper.

" Eiji ! Atten... "

Trop tard. Eiji chutait inexorablement et atterrissait brutalement sur le sol avant que Jiro n'ait eu la possibilité de faire plus d'un pas. Et de toute façon, aurait-il pu le rattraper ? Le jeune homme n'était pas un petit gabarit. Plus grand, plus musclé et donc plus lourd que lui ... qui était bien frêle en comparaison ...
Jiro eut tôt fait d'arriver auprès de son élève, visiblement sonné. Inquiet, il ne sut exactement comment interpréter son sourire.

" Rien de cassé ? "

Posant un genou au sol, Jiro tendit une main à Eiji pour l'aider, faisant peu cas des deux animaux auprès d'eux. Il l'obligea cependant à ne pas dépasser la position assise. S'il s'était cogné la tête, peut-être aurait-il des vertiges.
La petite chatte se tortilla pour s'extirper des bras qui la maintenaient prisonnière. Peu soucieuse de l'état de son sauveur, elle sauta sur les épaules de Jiro, toisant avec mépris cet humain incapable de retomber sur ses pattes et le chien qui, heureusement, était plus intéressé par son maître que par elle.

" Comment te sens-tu, Kimihiro-kun ? "

Eiji Kimihiro [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Le sol était dur et incroyablement peu confortable. Ce fut la première pensée qui traversa l'esprit du jeune homme alors qu'il observait les feuilles de l'arbre se balancer lentement au dessus de sa tête, alors qu'il essayait de se souvenir de ce qu'il faisait là et pourquoi il avait atterri au bas de l'arbre d'une telle manière.
La deuxième pensée, un peu plus construite, était qu'au final, ce n'était pas plus violent que les coups qu'il avait pu se prendre sur la tête au kendo, ou pendant d'autres bagarres un peu moins réglementées. Et avec un peu de chance, il n'aurait pas besoin d'aller à l'hôpital. L'ingrate petite boule de poils s'échappa de ses bras sans un regard pour lui, allant se nicher sur les épaules de la personne la plus proche. Personne la plus proche qui lui tendit la main pour s'asseoir, main tendue qu'Eiji accepta avec soulagement.

Non, le monde ne tournait pas, et aucune douleur violente ne vint lui apprendre qu'il y avait plus de mal qu'il n'en avait l'impression. Par contre ... le jeune homme leva ses bras et les examina avec intérêt : deux lignes de balafres ornaient son biceps gauche, là où madame la féline avait plongé ses griffes pour s'assurer sa stabilité. Et quelques griffures un peu partout sur les bras - son jean avait protégé ses jambes - dues aux frottements contre plusieurs branches d'arbre, mais rien qui ne saigne aussi abondamment que les souvenirs du chat. C'était bien la dernière fois qu'il tentait d'aller récupérer une de ces bestioles dans un arbre ...

Il leva le regard vers son professeur d'espagnol, inquiet pour lui vu son regard et sa main fermement posée sur son épaule. Eiji haussa les épaules, avec précaution toutefois. Aucune envie de renouveler l'exploit avec Kantaro de l'année dernière. La nuit à l'hôpital, les quelques visites suivantes sans compter les semaines de migraines qui avaient suivi ... l'horreur totale en ce qui le concernait.
Eiji finit par répondre, d'une voix suffisamment pleine de bonne humeur pour signaler qu'il se sentait bien ... ou assez bien pour le dissimuler en tous cas. Il était persuadé du premier cas, et n'avait pas envie de finir à l'infirmerie pour le vérifier.

« Rien de cassé ... à part ma dignité je suppose. »

Le jeune homme caressa la tête du chiot qui se pressait à ses côtés, inquiet de voir son maître arriver par le côté auquel il ne s'attendait pas. Rassuré, l'animal se pressa contre lui en frétillant, tentant autant que possible de lui grimper dessus malgré la laisse trop courte qui l'en empêchait.

« Et je me demandais pourquoi je préférais les chiens aux chats ... Je suppose que c'est à vous le monstre ? »

Le jeune homme tendit le bras pour défaire la laisse de Shizuka de la branche basse, la raccourcissant dans sa main pour garder le chiot contre lui. Histoire de ne pas être pris de cours quand le chiot changerait d'idée et se relancerait à nouveau à la poursuite de la chatte.

« Ça va aller Sensei. »

Maintenant qu'il avait repris ses esprits, il était quelque peu gêné de l'intérêt d'Egawa-san pour lui par rapport à une chute qui avait dû, somme toute, être plutôt comique. Sans compter cette main encore posée sur son épaule - il pouvait se lever, il n'était pas un gamin de 4 ans qu'il fallait surveiller de près tout de même - mais que son sensei ne semblait pas pressé de retirer. Il avait l'impression d'être en cours, avec le regard inquisiteur du prof sur son dos, ce même regard qui avait braqué Eiji avant qu'ils ne se croisent dans le dojo.

Jiro Egawa [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Eiji semblait effectivement aller pour le mieux. Son regard était vif et il parlait sans hésitation. En dehors de quelques bleus et d'une multitude de traces de griffures sur les bras - arbre et chat confondus -, il s'en sortait sans rien de notable. A bien y réfléchir, il avait déjà bien entamé la descente et n'était donc pas tombé de si haut. Comme souvent, Jiro s'était inquiété plus que nécessaire et le réalisait après coup. D'autres auraient sans doute ri de cette mésaventure, mais c'était plus fort que lui.
Un sourire amusé naquit cependant sur ses lèvres à la comparaison de Hime à un monstre. Quand on avait eu droit à des griffes plantées dans le bras et une belle chute, en guise de récompenses pour un sauvetage, sans doute était-ce une vision légitime. Les chats n'étaient pas particulièrement réputés pour leur gratitude.

" Tu me vois rassuré. "

Se redressant, Jiro tendit la main à son élève pour l'aider à se remettre debout. Il sentit les griffes d'Hime se planter légèrement dans sa chair pour s'assurer une stabilité. Heureusement qu'elle était petite et légère, sinon il aurait eu du mal à la garder perchée sur ses épaules. L'habitude devait certainement jouer aussi.
Lorsque Eiji eut retrouvé la station verticale, Jiro inclina légèrement la tête dans un petit salut de remerciement.

" Merci beaucoup pour Hime, Kimihiro-kun. Mais ne prend pas tant de risques la prochaine fois. La plupart du temps, les chats finissent par redescendre d'eux-mêmes. "

C'était quand ils se sentaient acculés qu'ils grimpaient trop haut et se retrouvait dans l'incapacité de descendre sans aide. Le reste du temps, les chats se contentaient de se percher hors de portée, tout en gardant la possibilité de retrouver le sol en un bond. Les humains avaient souvent tord de vouloir intervenir. Mais les réflexes étaient souvent plus rapides que la réflexion. Lui-même avait commis plusieurs fois ce type d'erreur, à ses débuts avec la petite féline.
Jiro grimaça lorsque les griffes s'enfoncèrent un peu plus dans son épaule. Hime avait beau être perchée, la boule de poils qui s'agitait autour d'eux et qui s'était remise à japper ne la rassurait guère. Le jeune homme leva la main pour la poser sur la petite tête, avant de l'attraper par la peau du dos et la déposer au creux de ses bras. Hime s'y lova, rassurée par la main caressante et le calme de son maître, sans compter la position indéniablement plus stable que sur l'épaule - aucun risque de tomber, là -.

A présent plus libre de ses mouvements, Jiro s'approcha un peu pour mieux observer les blessures d'Eiji. C'est qu'elle n'y avait pas été de main morte la tigresse ! Hime avait beau faire très attention à sa toilette, elle venait tout de même de passer une heure en extérieur, à batifoler dans l'herbe et la terre du parc, et à grimper dans un arbre toutes griffes sorties. De quoi ramener pas mal de saletés et de bactéries sous les pattes. Il ne pouvait donc pas laisser les choses en l'état.

" Il vaut mieux désinfecter ça rapidement. Je vais t'accompagner à l'infirmerie. "

Ah oui ... Mais ça n'allait pas être très pratique avec les animaux ... Ils ne seraient certainement pas autorisés dans ce lieu.

" Ou alors, j'ai ce qu'il faut à l'appartement. C'est juste à côté, et ça évitera les soucis avec ces deux là. Comme tu préfères. "

Eiji Kimihiro [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Une fois debout, Eiji jeta un regard curieux, entre vindicatif et méfiant, à la petite chatte tranquillement réfugiée dans les bras de son maître, peu déroutée par la chute. Elle n'avait été en aucun cas dérangée, elle ! A côté de ça, Shizuka, assis à ses pieds en train d'essayer de dévorer sa laisse faisait parfaitement innocent, ne se rappelant qu'une fois toutes les trente secondes de lever la tête pour lâcher un petit jappement à Hime.

La proposition de son prof amena un regard surpris, puis gêné de la part d'Eiji. Ce n'était que quelques griffures, pas de quoi en faire un fromage ! Pour être honnête, ce n'était pas ça dont il se souciait de plus ... Plus exactement qu'il était passé un certain nombre de fois à l'infirmerie l'année dernière, souvent pour le même motif - et ce n'était pas pour être tombé d'un arbre -, et y avait au passage envoyé un certain nombre de personnes. Hugh en premier, mais pas en dernier. Il espérait passer plus inaperçu cette année. Ce qui n'était pas tout à fait gagné ... quoique ... Nakamura n'était peut-être pas allé à l'infirmerie, pour les bleus minimes qu'il avait récolté, non ?

« Euh ... non, on va éviter l'infirmerie. Je ne suis pas sûr que l'infirmière ait envie de me voir. »

Le pire dans tout ça, c'est qu'il n'avait absolument pas honte des différentes bagarres, toutes parfaitement méritées. A part un certain américain, parce que celui-ci était incapable de se défendre, mais c'était encore une autre histoire. Tous ceux qui l'avaient cherché savaient exactement à qui ils avaient à faire, et le risque encouru.
Oubliant les traces de sang sur ses bras, le jeune homme se passa la main dans les cheveux, avant que la douleur - pas vraiment insupportable, mais bien présente - des érosions lui rappelle que ses bras demandaient un peu d'attention pour le moment. Vexant ça, d'avoir été mis au sol par un chat et un chiot, avec le concours fortuit d'un arbre. Ça allait sûrement être très douloureux sous ses gants au kendo, dès le moindre frottement. Peut-être avec un léger bandage juste pour les entraînements ... Eiji interrompit ses pensées avant de partir trop loin et fixa son professeur. Il était indéniablement gentil et patient, quelque soit la situation dans lequel il le croise, si l'on oubliait la salle de classe. Un peu perturbant par rapport à l'image classique qu'avait Eiji de ses profs, au point qu'il finissait par séparer vraiment le sensei et le prof dans sa tête.

« Je ne veux pas vous déranger, ce n'est pas bien grave. Ça sera juste gênant sous mes gants je pense ... Je ne risque pas d'oublier la leçon ! »

Parce qu'il avait été sage pendant près de deux minutes sans se faire remarquer, Shizuka choisit ce moment pour se dresser sur ses pattes arrières et s'appuyer sur les jambes d'Egawa-san, le nez tendu vers la boule de poils blancs. Las, le jeune homme l'attrapa par la peau du cou et le força à s'asseoir avec un non direct. Le chiot leva les yeux vers lui, les oreilles aplaties sur le crâne et l'air désolé.

« T'es franchement pas sortable Shizuka ... »

Jiro Egawa [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
La réponse d'Eiji laissa l'enseignant un instant perplexe. Avait-il un souci avec l'infirmière de l'établissement, ou bien était-ce avec l'ensemble du corps médical ? Etrangement, Jiro s'était fait une image du jeune homme très forte, autant physiquement que moralement. Mais c'était idiot. Tout le monde avait ses craintes et ses angoisses. Il n'avait simplement pas encore eu à faire avec celles d'Eiji. Le médical en faisait-il partie ? Peut-être, mais ... Il avait dit que c'était l'infirmière qui n'aurait probablement pas envie de le voir ... Cela changeait grandement la donne. Le garçon avait peut-être le sang chaud alors. Difficile à dire. En dehors des cours et du kyudo, il n'avait fait que l'apercevoir au hasard des couloirs. Pas de quoi se faire une idée sur ses relations avec les autres. Au final, il ne savait pas grand-chose de son élève, à part qu'il était plutôt sociable et ami avec l'américain blond, Hugh Brown. Maintenant qu'il y pensait, c'était bien la première fois qu'ils se parlaient en dehors d'un des deux contextes habituels.

" Très bien, pas l'infirmerie. De toute façon, les animaux n'y sont certainement pas autorisés. Tu ... "

Jiro fut interrompu par un poids sur ses jambes. Poids qui s'avéra être les pattes avant du chiot qui semblait avoir retrouver de l'intérêt pour la petite chatte dans ses bras. Chatte qui n'appréciait pas du tout ce regain d'intérêt pour sa personne et le faisait savoir en grondant sourdement, tout en fouettant l'air de sa queue dans un mouvement rageur et en se blottissant un peu plus contre lui.
D'une main douce, Jiro apaisa la petite furie, tandis qu'Eiji ramenait son chien à ses pieds d'un seul ordre. Obéissant, Shizuka leva néanmoins le museau vers son maître dans une mimique adorable.

" Hé bien ! Ce n'est pas un chat, mais il sait s'y prendre pour apitoyer son monde. "

Le ton était rieur, le regard pétillant. C'était un chiot après tout, encore un bébé, et comme tout bébé qui se respecte, il avait l'option "adorablement irrésistible" en atout majeur. De quoi faire craquer les plus insensibles.

" Kimihiro-kun ... Les griffures sont assez profondes et tu saignes pas mal. Ce ne serait pas raisonnable de laisser ça comme ça. Viens avec moi. "

Cette fois, c'était plus un ordre qu'une proposition, même s'il n'irait pas jusqu'à le forcer. Jiro avança vers le banc où il était assis un peu plus tôt, s'assurant qu'Eiji le suivait bien, afin d'y récupérer livre et bouteille d'eau puis de prendre la direction des appartements du personnel qui n'étaient pas si loin.

" Les vacances ont été bonnes ? Tu ne devais pas passer un grade de kendo ? "

Le 2è dan de kendo pour être précis. Et il était à peu près certain qu'il avait réussi. Mais il était plus correct de demander, même si la réponse lui semblait évidente.

Eiji Kimihiro [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Eiji resta un instant interdit à la manière autoritaire de Jiro de faire valoir son point de vue. Toujours aussi doux, patient mais ... autoritaire. Le terme ne semblait pas s'accorder avec les autres et pourtant ... Le jeune homme contempla son professeur, mi choqué mi amusé, le contemplant des pieds à la tête comme s'il le découvrait à nouveau. Se demandant aussi comment cette petite silhouette fine - la silhouette du kyudojin - arrivait à trouver autant d'appui pour affirmer son autorité. Physiquement, il n'aurait eu aucun mal à s'imposer sur lui s'il l'avait voulu. Eiji esquissa un sourire, bien loin de la rébellion adolescente pour le coup, mais plutôt largement amusé. Il savait reconnaître la victoire quand elle était due.

« Hai sensei ! »

Ne manquait que le salut formel japonais pour parfaire ce oui en bonne et due forme, mais Eiji s'en abstint, le regard rieur.
Accompagné d'un Shizuka encore docile de s'être fait réprimandé, Eiji suivit son professeur d'un pas tranquille, reconnaissant qu'au final, il serait plus agréable de laisser quelqu'un nettoyer ses plaies que le faire seul dans la salle de bain de l'internat. Avait-il même un désinfectant quelque part dans ses affaires ? Lui non, mais Hugh ou Kantaro devaient sûrement avoir ça de dissimulé quelque part. Egawa-san jeta un coup d'oeil en arrière après avoir récupéré ses affaires, comme s'il avait craint qu'il ne le suive pas. Pas d'inquiétude sur ce côté : si Eiji avait eu quelque chose à affirmer, il l'aurait fait directement, et n'aurait pas attendu que son prof tourne le dos pour fuir.

« Je ne vais pas m'enfuir à l'idée du désinfectant, ne vous inquiétez pas. »

La question sur ses vacances fit briller un peu plus son sourire. Parler de son stage de kendo n'était pas quelque chose dont il avait eu beaucoup l'occasion - ses colocataires n'étant guère intéressé, et Konata beaucoup occupée avec son début d'année - et il en avait été un peu frustré. C'était l'une des choses qu'il adorait le plus, et il n'avait même pas l'occasion de le partager ...

« Oui, j'ai eu ma 2ème dan après une semaine de stage intensif ... C'était un vrai plaisir de pouvoir rencontrer des adversaires de tous niveaux et de différents horizons. »

Après une fin d'année un peu morne au lycée, se battre contre des adversaires plus forts que lui avait été un véritable défi, dans lequel Eiji s'était lancé sans aucune retenue, y retirant autant de plaisir que d'enseignement. L'examen final n'avait été qu'une formalité au final, à l'issu du stage, sous le regard approbateur de ses maîtres. Certains avaient même émis quelques réserves à l'idée qu'il retournait dans un lycée où l'enseignement serait loin d'être adéquat mais sur ce point, Eiji était resté étonnamment clair et mature : il devait finir le lycée dans de bonnes conditions, quitte à stagner un peu en kendo, même si l'idée le faisait grincer un peu des dents. Enfin, tant qu'il pouvait pratiquer ...
Il avait 18 ans, et tout l'avenir devant lui pour évoluer.

« J'espérais qu'avec l'ouverture des clubs je verrai plus de kendoka mais ... ce n'est pas gagné. »

La seule personne que les clubs avaient ramenée avait fini contre un mur, et Eiji préférait ne pas en entendre parler à nouveau. Certes, il avait choisi le club d'athlétisme pourrait-on lui rétorquer ... ce qui laissait tout loisir à une autre personne de s'occuper du club de kendo.

Jiro Egawa [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Pas s’enfuir à l’idée de soigner ses plaies ... Ce n’était donc pas les soins qu’Eiji évitait en refusant d’aller à l’infirmerie, mais bien l’infirmière elle-même. Avait-il quelque chose contre elle ou l’inverse ? La question restait en suspens pour le moment, même si certaines options commençaient à se profiler dans sa tête. Jiro préféra écarter le sujet, tout en le conservant dans un coin de son esprit, bien au chaud pour quand le moment serait plus propice à la résolution de ce problème.

La réponse d’Eiji lui tira un sourire amusé. L’expression de son visage l’avait trahi bien avant qu’il ne parle et en disait bien plus long que les mots énoncés. Il était amusant de constater que le jeune homme s’enthousiasmait toujours autant pour sa passion. Il n’avait pas changé durant ces trois semaines de vacances. Mais c’était normal après tout. A quoi s’était-il attendu ? A 18 ans, le caractère commençait à se stabiliser, évoluant plus lentement, par à coup, en fonction d’évènements. Ce n’était pas trois malheureuses petites semaines qui allaient y changer grand-chose. Pas comme pour le petit blond de première année ... Il fallait d’ailleurs qu’il trouve un moment pour lui parler dans la semaine ...

Jiro observa un instant son élève qui marchait à présent à ses côtés et évoquait sa contrariété concernant les clubs et le kendo. Le problème était le même que l’année précédente et il éprouvait cette même déception pour le kyudo. De façon assez égoïste, il était heureux d’avoir Eiji comme élève encore une année de plus.

" J’ai vu que tu présidais le club d’athlétisme. Ca se passe bien ? "

Jiro avait été un moment étonné par ce choix, mais il était vrai que le dojo du lycée était plutôt déserté. Alors fonder un club d’arts martiaux n’était sans doute pas ce qu’il y avait de plus enthousiasmant dans ces conditions. Et puis Eiji faisait d’autres sports aussi ...

Ils arrivaient déjà devant les appartements. Ces derniers étaient proches du parc du lycée et surtout de l’endroit où il s’était installé pour lire. Un cliquetis de serrure plus tard et Jiro faisait signe à Eiji d’entrer.
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Cave canem [Eiji/Jiro]

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