Ginkgo Gakuen
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Le lycée sous le signe de l'arbre aux 1000 écus
 
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 Instant de vie : Plic, plac, ploc... [PV]

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MessageSujet: Instant de vie : Plic, plac, ploc... [PV]   Instant de vie : Plic, plac, ploc... [PV] EmptyJeu 11 Déc - 23:22

Plic, plac, ploc…


Les arbres sans aucune pudeur affichaient leur nudité. Qui cherchaient-ils donc à provoquer ? À cette époque de l’année, la vie semblait avoir quitté le parc. Alors, dans quel but se mettre en une si petite tenue si personne n’est là pour vous observer ? Peut-être symbolisaient-ils ainsi un abandon du lieu comme un abandon de ce qui sert à les couvrir. Peut-être cherchaient-ils à interloquer les autres êtres vivants, à les choquer pour qu’ils reviennent enfin. Mais rien, le parc était à ce moment précis, un désert de désolation.

Plic, plac, ploc…


Le chant des oiseaux avait disparu. De même qu’avait disparu le chant du vent soufflant sur l’herbe. Les bruits de pas, les rires, mais aussi les pleurs. Tous ses sons qui forment la mélodie de la vie avaient disparu.

Plic, plac, ploc…


Le seul son que l’on pouvait entendre n’était qu’un martèlement violent, et monotone. Il ne servait à rien d’autre qu’à troubler l’état de paix qui régnait en ce lieu. Il éloignait aussi les formes de vies d’origines diverses et variées qui auraient pu vouloir se rendre au parc. Mais si même le climat se mettait contre la nature, alors que faire ? Attendre que des organismes ayant une conscience tels les êtres humains se décident à venir repeupler cet endroit ? Il faudrait que cette personne soit complètement folle pour venir au parc et y rester au risque de tomber malade.

Plic, plac, ploc…


Finalement, tout ceci n’est pas un bruit, mais bien un chant. Qu’importe s’il n’est pas joyeux. Et ses ondes qui ne disparaissent plus de la surface de l’eau. N’est-ce pas là un des charmes que peut offrir la nature ? Tout n’est pas forcément tout vert et fleurit dans un parc. Il faut savoir aussi apprécier quand la nature se meurt. Si le printemps nous parait si beau, c’est bien parce qu’il est éphémère non ?

Plic, plac ploc…


Les Hommes sont devenus bien égoïstes à notre époque. Qui sait si un jour ces parcs ne disparaitront pas ? Ils ne sont pas en sucre, alors un petit passage par le parc ne peut pas les tuer si ?

Plic, plac, ploc…


Et si la nature devait-elle aussi égoïste ? Égoïste au point de se plaindre, au point de pleurer en silence, sans voir qu’un être un peu perdu et aussi triste qu’elle, se tient sur un ponton à l’observer. À observer cette eau, celle qui en tombant forme un tableau mouvant, et celle qui sert de toile.


Plic, plac, ploc…


Le parc est vide, la nature en a décidé ainsi. C’est l’hiver, il fait froid, elle hiberne, elle se fait vieille et capricieuse. Elle aimerait être remplie de monde qui vienne sauter dans les flaques d’eau, courir, s’amuser, ou juste l'apprécier à sa juste valeur. Mais elle aimerait aussi être soignée, préservée, être sûre d’être là plus longtemps qu’elle n’a mis pour atteindre la hauteur du plus grand des arbres. La folie des Hommes a tout emporté. Ils préfèrent la regarder en photo, bien au chaud dans leur lit, leur ordinateur sur les genoux. Mais, le jour où elle n’existera plus qu’en photo, il sera trop tard.

Plic, plac, ploc…

Délaissée elle aussi, mais cette fois par la nature dont elle fait partie, la jeune fille relève son visage. Une perle présente sur son front vient glisser par ce mouvement de manière rapide jusqu’à son nez avant de tomber dans l’eau trouble. Ça y est, elle est entrée dans la mélodie. Indirectement certes, mais un peu d’elle est en train de faire un long voyage. Peut-être échouera-t-elle dans une rivière, dans un fleuve, puis dans la mer et enfin l’océan avant de remonter dans le ciel et de tout recommencer. Peut-être, peut-être pas finalement. Qui sait, comme les humains, les gouttes d’eau peuvent se perdre en route. Elles peuvent n’atterrir nulle part, ou au contraire se perdre totalement et prendre une autre route. Et elle ? En changeant, croyant suivre le bon chemin, n’a-t-elle pas fermé les yeux au moment de choisir entre à gauche, et à droite ? Ne l’a-t-on pas poussé vers une certaine direction ?

Plic, plac, ploc…


Comme pour répondre à sa question, un vent violent souffle sur elle et vient soulever sa jupe et chatouiller sa peau nue. Le froid commence à se faire ressentir par la jeune fille et sans le vouloir, elle se met à trembler légèrement. Elle prend de nouveau conscience de son existence en même temps que la nature la reconnait.

Plic, plac, ploc…


Elle s’arrête à la fin du ponton et regarde derrière elle. Est-ce le bon chemin ? Elle n’en est plus si sûre désormais. Mais la nature semble vouloir déverser sa colère sur elle. Après tout, il faut bien un bouc émissaire dans chaque histoire, pour chaque personne, pourquoi pas elle ? De l’autre côté du ponton se dresse une flaque énorme, et la terre semble très boueuse. Passer par là c’est un risque certain pour elle et de se salir, et de tomber en se faisant sûrement mal, après tout, n’est-ce pas une petite pierre non loin de cette flaque ? Impossible de faire demi-tour, à quoi bon regarder en arrière et se torturer. Mais, à voir cette accumulation d’eau, l’état du terrain, la jeune femme a dû rester là, inerte sans bouger, sans se manifester depuis bien longtemps. Un peu comme mère nature. S’il est impossible de faire marche arrière, alors il faut avancer.

Plic, plac, ploc…


Après quelques pas et aucun regard jeté derrière elle, la pluie semble vouloir se calmer peu à peu. Percevant ce léger changement, la jeune fille s’approche d’un arbre et pose sa main contre celui-ci. Ce n’est malheureusement pas le printemps, et il ne peut lui apporter la protection qu’elle demande. Elle est de nouveau inerte, elle ne tremble plus, sa respiration semble être inexistante tant le son de celle-ci est faible. Et la pluie se remet à tomber de manière plus intense.

Plic, plac, ploc…


Puis, un mouvement de tête à gauche, à droite, mais pas derrière. Elle connait bien ce parc pourtant, mais elle se sent perdue. Elle a besoin d’aide, elle a besoin d’être au calme, de réfléchir. Mais elle ne peut pas. Cet endroit commence à lui faire peur. La nature veut-elle la garder prisonnière ? En faire une observatrice éternelle ? Aucune idée, tout ce qu’elle sait, c’est que finalement, ce rôle-là, elle n’en veut pas.

Plic, plac, ploc…
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MessageSujet: Re: Instant de vie : Plic, plac, ploc... [PV]   Instant de vie : Plic, plac, ploc... [PV] EmptyDim 14 Déc - 15:16

Ces derniers temps, on lui confiait des missions assez peu amusantes. Ses précédents liens avec Shokuboo Inochi en avait fait l’homme de la situation, pour son plus grand malheur. Jamais Sheikhan n’avait voulu y remettre les pieds. Il n’avait plus rien à y faire depuis longtemps. D’ailleurs, il n’y était même plus élève, si tant est qu’il le fut un jour. Quelques souvenirs de cours étaient pourtant bien présents. Souvenirs précis d’exceptions précises. Il s’était pourtant bien amusé, songea-t-il. Pour autant, il n’avait pas eu l’idée de revenir vers le pensionnat. Cela faisait des mois qu’il n’y avait plus personne à voir ainsi.

Cela, il n’avait même pas tenté de l’expliquer. Quand il avait reçu le papier – brûlé depuis – il s’était juste dit « Et merde ! » et avait obéit. Ca lui déplaisait d’ailleurs d’obéir aussi aveuglément, mais depuis des semaines il n’avait plus le choix. L’avait-il déjà eu avant ? Tout petit, il avait du obéir et deux êtres qui s’étaient réclamés ses parents. Il était passé d’eux à un gangster de bas étage qui se servait d’enfants pour voler. La seule période de sa vie où il avait été vraiment libre avait été la prison pour mineurs et ça n’était pas un très bon souvenir. La suite… Sorti de là-bas à l’aide d’êtres qui aujourd’hui se voulaient ses patrons, il avait eu la paix un temps et se retrouvait piégé maintenant. Peut-être aurait-il mieux fait de rester dans sa cage. Quoiqu’on ne lui avait pas réellement laissé le choix.

Voilà qui expliquait pour il déambulait dans les couloirs, tout petit appareil photo en main. Lui, le pro des vols de haut niveau, réduit à la prise de photographies d’une école sans grand intérêt. C’en était pitoyable. Il avait beau retourner ça sous toutes les coutures, il n’y comprenait rien. Peut-être était-ce mieux d’ailleurs. Ce qu’on ne sait pas ne tue pas et le patron n’était pas tendre avec les curieux. Il avait encore le souvenir mémorable d’un certain blond qu’on avait retrouvé en morceaux. Les « chiens de chasse » n’avaient fait qu’une bouchée de son ancien collègue. Dommage. Il était efficace pourtant.

Enfin, l’heure n’était pas à la réflexion. Il devait se dépêcher. Sa soirée allait être sérieusement compromise s’il tardait trop et il n’aimait pas remettre à plus tard ses projets. Le temps était compté qui plus est. Mais vraiment, le mettre sur ce coup-là… Qu’est-ce que cette école pouvait bien cacher pour qu’on l’y envoie ? Soit, il était jeune, mais il faisait ce « métier » depuis e longues années déjà et commençait à se faire sérieusement un nom dans le monde des cambrioleurs. Le pensionnat n’était pas vraiment un challenge. Aucune sécurité (ou si peu que ça ne méritait même pas d’être considéré comme tel) et visiblement, rien à voler.

Le son d’une horloge retentit au loin. Quelques secondes plus tard, celle de Shokuboo Inochi lui perçait les tympans. Le brun grimaça légèrement avant de retrouver son stoïsme habituel. Rester dans les couloirs alors que les élèves sortiraient de cours n’était pas une bonne idée en soi. Son uniforme ne cachait pas le fait qu’il ne soit pas une tête connue et même s’il avait appris à passer inaperçu, il ne comptait pas tenter de diable en se mouvant dans une foule qu’il dépassait d’une bonne tête généralement.

Le jeune homme se dépêcha donc de regagner une sortie, passant par le hall heureusement encore désert puis contournant le bâtiment pour arriver au parc. Un parc étrangement vide. Là où il y avait connu gaieté, chaleur, eau froide du tuyau d’arrosage (lol) et élèves mouvementés, il ne restait qu’arbre dénué de tout vêtement de feuilles, jouant un triste son avec le Vent comme compagnon. Sheikhan s’arrêta un instant, perdu dans sa contemplation de la désolation hivernale. On pouvait presque voir de là où il était l’endroit où il avait croisé sa sœur pour la première fois. Il devinait derrière un tronc l’arbre qui l’avait abrité avant qu’il n’en descende ce jour-là.

Tout à son observation silencieuse de la nature endormie, il finit même par voir une silhouette sur l’un des pontons du parc. Il pencha un peu la tête et plissa les yeux. Etait-ce une fille ? Un garçon ? Il lui semblait d’ici que l’être mirait son reflet mais il n’était sûr de rien. Au final, quelle importance ? Le brun reprit sa marche sans plus se poser de questions, pressé par les bavardages qu’il commençait à entendre. Quelques commentaires sur le professeur d’informatique fusaient. Il était temps de rentrer. Ce qu’il fit en traversant le parc après un détour destiné à éviter la silhouette.
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