We still kill the old way (PV Express L'admin rebelle)

Invité

Plusieurs jours qu'elle n'était pas sortie. Oui, la brune. De près ou de loin, elle paraissait pourtant se porter bien mieux qu'avant, c'était là toute l'étrangeté de la chose. A la voir ainsi, toute fraiche, on aurait presque pu imaginer sans peine un sourire sur ses lèvres. Perdu, elle ne souriait pas. Elle était sortie la nuit qui précédait le moment où l'on parle et, égale à elle même, avait dormi chez quelqu'un dont elle avait oublié l'identité. Aussi se trimballait-elle toujours avec son sac sans forme, tandis qu'elle arpentait les rues bondées de la ville. Oui, bondées. Il y avait du monde, donc elle se fondait dans la masse, la logique était frappante, ainsi on ne lui chercherait pas des poux, à elle qui avait tant à se reprocher. Elle était heureuse, oui heureuse. Pourquoi ? C'est assez compliqué. Il lui était arrivé tant de choses que en cette matinée ensoleillée, elle avait réfléchi. A cause de sa 'faiblesse' qui était de s'attacher à plusieurs personnes, elle avait souffert. Et elle en était sure, elle souffrirait encore, comme les autres. Mais qu'y avait-il d'heureux ? Tout simplement que cette soirée qu'elle avait vécu la veille était le symbole d'un retour aux sources : elle avait repris son ancien train de vie, avec dans l'idée qu'à présent, elle agirait comme elle agissait avant et comme elle aurait du agir depuis toujours, c'est à dire comme l'ancienne Majoren. Et dans les rues bondées, elle rencontra son premier, et non le plus dur, obstacle à ce retour aux anciennes manières. En l'occurrence, il serait sûrement surpris et peut être intrigué par cet air frais qu'elle avait malgré les événements récents. Compréhensible.

Invité

Ça faisait plusieurs jours que lui était sorti. Successivement, l'appart' dans la vieille ville, puis le dortoir de cette petite allumeuse, et puis les rues les dangers etc, la routine quoi. Ouais, toujours ce même brun. Quelque soit la façon dont on le regardait, il était toujours pareil, comme très usé, fatigué mais en même temps, intouchable et sans pitié. Encore d'autres problèmes étaient venus se scotcher à sa vie, un autre meurtre de flic, et un autre encore où sa responsabilité était grande. Qu'était-il devenu ? Le pire des salopard ou le plus classe des Robins-des-bois ?

Les deux se retrouvèrent face à face, au milieu de la colonne humaine qui brassait sans fin. Il s'arrêta, elle aussi. Il la regarda, elle aussi. Contrairement à la dernière fois, il ne sourit pas. Simplement quelques mots :

- T'as bonne mine.

Invité

Egal à lui même, il ne laissa rien transparaître, ce qui mettait en joie la brune, une joie sadique. Elle aurait presque éclaté de rire sans savoir pourquoi. C'était sûrement ça qui était drôle, c'était qu'elle n'avait aucune raison de rire et d'être heureuse, et pourtant, elle n'avait qu'une seule envie, c'était de cracher sa joie, sa fausse joie, au visage de qui voulait bien le recevoir. Le minimum de décence qu'il lui restait l'interdisait de le faire devant Erwann car, après tout, même si elle se détestait et le détestait aussi pour cela, il avait été là pour elle, même si elle était convaincue que, pour son plus grand soulagement, ça ne serait plus le cas. Elle n'y voyait plus l'ange qu'elle avait vu avant. Il était aussi méchant garçon qu'elle était une mauvaise fille, elle le savait depuis bien longtemps, mais elle ne savait pas pourquoi elle refusait d'accepter ce qu'elle pensait de lui et à quel point ses pensées étaient contradictoires. Aussi, jouant le jeu de la simplicité qui en disait souvent long sur sa façon de penser, elle répondit, tout aussi simplement, bien qu'ayant un ton très froid, ce qui contrastait fortement avec son air joyeux qui disparaissait.

- Pas toi.

Des gens passaient, sans pour autant les bousculer, ce qui les laissait donc immobiles, comme des statues qui s'observent pour l'éternité sans jamais se toucher.

Invité

Il ne su pas pourquoi. Mais cette réponse, il la voyait venir, depuis des kilomètres, avant même qu'il ne parle. Alors c'était quoi ça ? de la perspicacité énorme ou alors une connaissance pointue de l'autre ? Bonne question. Il ne savait plus trop quoi lui dire maintenant, quoiqu'il dise, elle devinerait ses intentions. Quoiqu'il fasse, elle aurait la même idée que lui. Alors, il fallait innover :

- J'avais oublié à quel point le sourire t'allait bien.

On aurait dis deux amants qui se retrouvaient après des années de schisme. Ce n'était pas vraiment la réalité. Pas du tout même, mais après tout, les longues amitiés enracinées ressemblaient souvent à des courtes relations.

Invité

Ah, le sourire. Il était vrai quand même que, en y réfléchissant, seul Erwann y avait eu droit, au vrai sourire de Majoren. Celui qu'il faut vraiment savoir qu'il est là pour le voir, tout simplement parce qu'il est sincère. C'était une bonne chose, au moins, elle n'était pas hypocrite. Il fallait voir le bon côté de la chose. Mais là, lorsqu'elle sourit, ça n'était qu'à moitié sincère. L'ironie, elle aimait ça. Et les discussions un peu ambigües, elle adorait. Surtout parce qu'elle en avait marre de se sentir faible et inutile lorsqu'elle finissait dans ses bras pour quelconques raisons. Là, il n'y en avait aucune : elle n'avait rendu service à personne, à part à elle même, et n'avait pas pris assez de recul pour être à nouveau dégoûtée d'elle même. Pour l'instant, la seule chose qu'elle pensait sur la nuit précédente, c'était qu'elle avait bien pris son pied, et plané comme jamais. Choses uniques en quoi elle croyait, finalement, puisqu'elle était persuadée que d'ici peu, elle se retrouverait seule, totalement, comme avant.

- C'est pour ça que je me charge de te le rappeler, mon cher (elle appuya sur le cher) Erwann.

Invité

Qui était cher ici ? lui ? non, certainement pas. Peut-être pour elle, mais pas pour lui. Mais après tout, qu'est ce qu'ils étaient vraiment... si ce n'est des êtres qui se renvoyaient leurs affections à la gueule sans pouvoir admettre une vérité définitive. Dans son cas, il ne valait mieux pas s'avouer touché en plein cœur, sinon la faiblesse s'emparerait de son esprit. Il était toujours un fugitif, et cette fois-ci, les flics possédaient certainement une joli échantillon de son adn... . Si Maj' ne s'était pas trouvée juste devant lui en pleine rue, il serait déjà dans l'ombre des vieilles maisons, à chercher ce qui pourrait lui faire remonter la pente.

- Qu'est ce qui te rend heureuse comme ça ? Ne me dit pas que t'as trouvé un meilleur colocataire que moi...

Invité

A part sa solitude, elle ne voyait pas meilleur colocataire. Et encore, il était discret. Elle ne pouvait pas trop savoir si il avait fait quelque chose de mal dans son appartement vu qu'elle n'y avait pas dormi la veille. Et elle n'y dormirait sans doute plus très souvent, alors le mot "colocataire" était maintenant assez abstrait. Elle avait trouvé un nouveau petit boulot, et ne dormait plus, ou très peu, pour faire genre de. Alors comme sa stuation n'échapperait pas à Erwann, elle choisit de lui en faire part. Après tout, comme ça il saurait pourquoi il ne la verrait plus ou très peu.

- J'ai trouvé un boulot, je vends des CD. Et j'retombe dans mon ancien bonheur le plus profond. Je t'assure, c'est jouissif, tu devrais essayer.

La brune tenta de se recoiffer, ce qui eut pour effet de ne donner qu'un genre "je me recoiffe" puisqu'il n'y avait pas besoin de cela. Ses cheveux avaient pas mal poussés maintenant, et leur couleur bleutée qu'elle avait faite auparavant commençait à partir, c'était justement cela qu'elle allait acheter.

Invité

Majoren une fille réglo ? Non, vraiment non, Erwann n'y croyait pas. Elle ? ELLE ? Retomber dans un mécanisme de société correct ? Non Erwann n'y croyait pas. Il tira une nouvelle tête, plutôt étonné, et assez surpris. La vie de méchant lui déplaisait tant que ça ? Une vendeuse, une vulgaire vendeuse de boites à musique compactes, ça en devenait décevant. Mais la surprise pour le brun fut telle, qu'il fut plus admiratif qu'autre chose.

- Tu te fous de moi ?, dit-il en riant légèrement, j'espère que ça te paye de quoi atteindre le nirvana au moins.

Invité

Le nirvana, ça, c'était clair, à continuer comme ça, elle l'atteindrait. Sans problème, d'ailleurs. Mais elle ne pouvait certainement pas passer pour une fille simple et réglo devant son colocataire, lui qui finalement lui avait démontré par a plus b qu'il l'était au moins autant qu'elle, à savoir pas du tout. Elle aussi aimait lorsque l'adrénaline montait, lorsqu'on sent que la mort est proche si on ne fait pas un miracle. Elle aimait tout ça, elle aimait savoir que ce qu'elle faisait était illégal, et surtout immoral, elle prenait un pied d'enfer. Et ce n'était pas un magasin de cd's simple, de base, qui allait la faire changer. Aussi, elle s'approcha un peu et lui répondit, presque à voix basse, bien qu'elle ne risque rien et que, même si il y avait un risque quelconque, ça n'était que meilleur dans sa bouche.

- Oh oui. Mais n'oublies pas qu'il faut que je sois un minimum transparente, en ce moment. Tu crois pas ? Et puis, que je sache, mon boulot ne prend pas mes 24h, ce n'est qu'un mi-temps, j'ai d'autres joujoux le reste du temps.

Invité

Erwann se demandait bien comment un patron avait bien pu engager la belle. Elle n'avait pas de diplôme, encore moins de référence solide, enfin... officiellement bien sûr. Le canadien ne doutait pas une seule seconde de la force d'idée originale dont Majoren regorgeait. Certainement que lui aussi, dans l'adversité, il pourrait s'inventer un CV et un bagage d'étude. Peut-être même qu'il pourrait se débrouiller pour devenir le premier héritier de son patron, et peut-être même que ce même patron pourrait décéder bien vite... . Mais bon, ne rêvons pas trop non plus. Lui préférait garder ses "joujoux" pour maintenant, après tout, il n'avait qu'une seule vie non ?

- Fais gaffe, si tu continues comme ça, dans deux jours tu retournes à l'école, et dans trois jours tu es diplômée.

Invité

Sans savoir pourquoi, elle avait l'impression de sentir comme un reproche dans ce que venait de dire Erwann. A vrai dire, elle passait une bonne partie de son temps à se balader dans la rue pour trouver une nouvelle planque, meilleure que celle qu'elle avait, bien qu'elle la pensait introuvable. C'était une simple précaution, et, peut être en parlerait-elle à Erwann, mais elle voulait le laisser seul un moment, car ainsi, on ne les soupçonnerait que moins. Ils se voyaient peu souvent, et si ils ne se voyaient plus, est-ce que cela les sauverait ? Ca n'était pas le seul but de Majoren. Il y en avait un autre, plus profond, qui la touchait trop, elle en avait marre. A vouloir devenir sociable, elle avait appris les sentiments, et voulait maintenant tout laisser tomber et retourner dans son coin sombre, tentant de réapprendre à trémousser son derrière comme elle avait su le faire pour se placer. Finalement, elle avait presque retrouvé de sa superbe.

- Dis, t'aurais pas fait des conneries en mon absence, par hasard ? Si il y a quoi que ce soit, dis le moi, et maintenant.

Invité

- La routine quoi.

Il avait répondu ça en haussant une épaule, et en cambra ses lèvres dans un sourire sympathique, ouais, la routine. Elle lui avait dis ça comme si c'était elle sa mère, ou encore pire, sa femme. Elle savait qu'il savait se débrouiller, elle le savait, mais pouvait-elle le croire vraiment ? Se mettre dans la merde, s'en sortir à un peu comme on sort d'une piscine de boue. Il regarda vers le ciel, comme s'il bronzait doucement et passivement.

- Ouais, rien de bien passionnant... . Cependant, vaudrait mieux pas que je reste trop longtemps hors de la... "maison".

Invité

Mouais. Elle doutait quand même pas mal de cette "routine". Il avait prouvé récemment que sa routine était la même que la sienne, à savoir l'opposé de celle du commun des mortels. Aussi, elle ne put s'empêcher de soupirer. Il avait autant envie de se foutre dans la merde qu'elle. Elle eut un sourire blasé puis lui répondit, se disant que, peut être, elle ferait bien de rentrer d'ici quelques jours, peut être une semaine, au moins faire un petit tour à l'appart pour faire genre qu'elle était juste partie quelques jours et ne vivait qu'à cet endroit là.

- Mouais. Bah, après tout, tu fais ce que tu veux hein. Et parles pas de la "maison" comme ça, tu me stresses, on dirait des vieux.

Et elle n'avait pas trouvé quelque chose qu'elle détestait les vieux, et leurs habitudes, leur routine et les vies sans adrénaline. C'est pourquoi elle se disait toujours qu'elle ne vivrait pas vieille, a part si quelque chose ou quelqu'un changeait son avis sur la chose et lui donnait envie de vivre vieille.

Invité

Il posa ses yeux sur ceux de la brune. C'est vrai qu'elle avait l'air bien paisible, plus que d'habitude. Bizarre, parce qu'il aurait juré qu'elle aurait pété un câble avant la rentrée. Il ne savait pas pourquoi, une intuition.

- Mais non sommes des vieux.

Vieux c'est vrai, déjà ils couraient vers une vie d'adulte complètement anarchique. Il fallait voir les choses en face, la vie d'Erwann ne serait jamais celle dont rêvait sa mère. Pour Majoren, il ne savait pas, il savait qu'elle regorgeait de ressource, elle s'en sortirait certainement mieux que lui. D'ailleurs visiblement, c'est ce qui était train de se passer.

Invité

Le regard que le brun posa sur elle la fit un moment réfléchir, puis elle se reprit, restant indifférente, comme pour lui rappeler quelques souvenirs, à savoir comment elle était lorsqu'ils s'étaient rencontrés, dans cette chambre. Elle était étonnée ne n'avoir jamais profité de lui, de quelque façon que ce soit. Mais en fin de compte, peut être était-ce ça, en fin de compte, lorsqu'on obtient son amitié, mais elle même ne le savait pas. Tout ce qu'elle savait, c'était que même si elle voulait s'éloigner de tous, elle ne pouvait pas se résoudre à s'éloigner de lui, et de Kerishu, même si sa volonté était forte. Enfermée dans son silence, elle ne savait pas trop quoi dire. Elle baissa la tête, et passa sa main dans ses cheveux, ramenant ceux-ci vers l'arrière, les yeux mi-clos vers le sol de la même couleur que ceux-ci.

- Je mourrai jeune, je me suiciderai, je ferai une overdose pour mourir dans le bonheur, mais jamais je finirai comme ça. Comme dirait l'autre, je préfèrerai mourir jeune dans un bain de sang que mourir vieille dans mon urine.

Invité

Le brun ne put qu'admirer la réplique de la brune. Elle avait raison, sur tous les points. Mais Erwann doutait tout de même, il ne voulait pas la voir partir avant lui. Il ne voulait pas être celui qui serait triste et qui pleurerait la disparition de son amie. C'était totalement égoïste c'est vrai, mais bon, la vie n'était pas gentille avec les hommes, alors pourquoi les hommes le seraient ? Il dit simplement :

-J'espère être là, pendant le bain de sang.

Ce n'était pas vraiment par sadisme, mais plutôt qu'il ne voulait pour rien au monde rater la sortie de ce monde de sa craqueuse de nuque favorite. Ca promettait d'être palpitant, voire même excitant pour les perdus qu'ils étaient.

Invité

Toute égoïste qu'elle était, la petite brune, elle ne pouvais s'empêcher de vouloir qu'il meure avec elle. Il voulait être là, très bien, mais alors elle n'irait pas seule en enfer. Car oui, elle était bien sûre qu'elle n'irait pas au paradis, bien qu'elle ne croie pas un mot de ce genre de sottises. Il voulait être là, oui, mais à quel prix ? Le destin était aléatoire, alors si ça se trouve, ils seraient ennemis, ou pire, tellement loin l'un de l'autre qu'ils n'auraient plus aucun lien. Mais la brune préférait ne pas penser à cela, car elle se sentait nulle, bête et faible d'être triste pour cela. D'après elle, il fallait toujours vivre l'instant présent, alors elle se contenta de lui répondre avec une simplicité et un ton d'évidence déconcertant :

- Si tu tiens tellement à être là à ce moment là, j'te jure que je te tuerai avant de mourir. Je peux pas accepter que tu vives plus longtemps que moi, c'est plus fort que moi. Et égoïste, bien sûr, mais c'est ce qui fait mon charme.

Charme, charme, c'était tout de même un bien grand mot, surtout venant de la bouche de Majoren, qui n'avait d'après elle de grâce que lorsqu'elle tuait.

Invité

- On verra. On verra... .

Il cessa de fixer les yeux obscurs de la demoiselle. Il n'aimait pas vraiment s'imaginer l'avenir, à chaque fois ça tournait mal. D'un autre côté, fouiller dans le passé lui brisait le cœur. Il préférait croire des choses qui n'arriverait jamais, il s'imaginait sauvant le monde d'une menace nucléaire totale avec la seule aide d'un cure dent et d'un acolyte un peu bêbête. Mais pas de bol, la seule acolyte qu'il avait était au moins aussi dérangée que lui, et ôh combien plus dangereuse.

- Aller... va bosser et rentre pas trop tard à la maison jeune fille.

Souriant d'ironie, il se remit à marcher vers le centre ville, quittant la grande rue et la foule indifférente.

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