Back, still in black. (PV Tsuyu)

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Elle savourait la sensation humide au niveau de sa poitrine, légèrement haletante. Il fit un geste vers sa bretelle mais il l’interrompit et lui demanda si elle avait un endroit où squatter. Sa chambre, à Shokuboo, elle y était seule et personne ne viendrait les emmerdait. Elle remua légèrement pour qu’il la repose puis une fois à terre elle reboutonna sa chemise, déposa furtivement ses lèvres sur les siennes et lui demanda simplement de la suivre.

Elle ramassa son sac qu’elle avait laissé tomber dans le feu de l’action et tira la 2ème clope que lui avait donné le barman et l’allumant tout en marchant vers l’école. Elle faisait attention de ne pas marcher trop vite pour Mathew même s’il se débrouillait parfaitement avec sa jambe. Son cœur battait toujours aussi vite et elle se demandait bien comme les choses allaient tourner. Elle avait une idée ça c’était sûr, m’enfin on ne sait jamais. Elle tirait sur son tube de tabac tout en avançant dans la nuit qui se faisait un peu plus fraiche, enfin…

Ils arrivèrent par le parc où la plupart des élèves profitait de la fraicheur de cette soirée, tant mieux, il n’y aurait pas grand monde dans les dortoirs. Elle continuait de marcher sans le regarder, puis enfin arriva devant sa chambre qu’elle ouvrit. Un joli foutoir, désorganisé, mais propre, une légère odeur de cigarette flottait encore et elle avait laissé la fenêtre ouverte pour aérer, ce n’était donc pas une fournaise. Elle entra en première, ramassant quelques vêtements, string soutif, t-shirt et un short et les jeta dans son placard. Petite chambre où il y avait un deuxième lit inoccupé. Elle préférait être tranquille. Sa guitare posée dans un coin, des baguettes de batterie et un skate sous son lit. D’innombrable posters et dans un coin 6 ou 7 paires de converses. Sa drogue. Un cendrier sur sa table de chevet, rempli de mégot, elle écrasa sa cigarette dedans et sortie une boite de Marlboro menthe de son tiroir.

Tsu' ne dit pas un mot faisant les quelques rangements nécessaire puis se tourna enfin vers le brun. La chaleur était retombée mais elle le désirait toujours autant, elle enleva sa chemise doucement et ôta ses converses qu’elle jeta dans un coin de la chambre. Et avança vers lui, le poussant sur son lit ne lui laissant pas la temps de dire quoi que ce soit. Il était assis et la demoiselle à cheval sur ses genoux, elle le dévorait du regard. Elle dégagea ses cheveux de son visage et essaya pour la énième fois de les ramasser, rien à faire.

« Et maintenant beau brun… ? »

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La question d'Erwann était simple, mais aussi incontournable. Il n'y avait pas photo sur le fait qu'il préférait dormir sur un bon matelas chaud et moelleux, que sur quoique ce soit d'autre ici dans cette rue. Bien sûr il y avait son propre chez lui, la chambre 39 aux dortoirs, mais ça faisait trop longtemps, beaucoup trop longtemps qu'il n'y avait pas mis les pieds, ni lui, ni Majoren d'ailleurs. C'était fort possible que cette vieille chambre humide ai été recyclé pour quelques nouveaux arrivants. Secundo, il y avait l'appart où il vivait en ville avec la même japonaise brune qui vivait dans la '39 avec lui jadis, mais vues les circonstances où ils s'étaient quitté, Erwann pensa que c'était de mauvais goût de revenir avec une belle demoiselle. Fatalement, il ne restait plus qu'à aller chez Tsuyu.

Le feu de l'action se glaça légèrement, c'était une courte pause qui ne faisait que repousser l'échéance fatale. Il n'y avait pas beaucoup de chemin, tant mieux d'ailleurs, car le brun trouvait désagréable de marcher sur trois jambes. Lorsqu'ils passèrent près de plusieurs groupes d'élèves, Erwann fut frappé par la chance qu'ils avaient eut de ne pas être dérangés dans la rue. Il se jura la prochaine fois d'attendre d'être dans une chambre pour entamer les préliminaires.

Une fois entré dans la chambre, Erwann ne pu retenir un sourire témoin de la nostalgie de sa chambre d'ados blessé. Si Tsuyu semblait ou était plus mature que les autres, sa chambre disait le contraire. A l'exception peut-être de l'humide odeur de tabac froid qui habitait l'air, les draps et les rideaux. Il observa un instant la pièce, sans même remarquer que pendant cette petite poignée de seconde, la brune avait commencé à retirer ce qu'il y avait de retirable. C'était un endroit à la fois simple et très compliqué. Simple parce que l'architecture ne cassait pas trois pattes à un canard -comme dans toute les autres chambres d'ailleurs, celle d'Erwann y comprise-, et compliqué parce que tout était rangé de façon... improbable. Cherchez une paire de chaussette devait être encore plus fastidieux que de trouver une aiguille dans une botte de foin. Malgré tout, le canadien n'en attendait pas moins de la jeune fille.

Celle-ci justement, l'avait déjà poussé sur le lit et avait gravi ses cuisses pour s'y retrouver comme une cowgirl sur son cheval. Cowgirl ou callgirl ? Mine de rien, la nuance était assez faible, surtout dans ce cas précis. Il la regardait droit dans les yeux et elle faisait de même. Là c'est sûr, elle attendait quelque chose, et sa phrase ne fit que confirmer ceci. Erwann ironisa :

- Je me demande combien d'homme naïf ont terminé ici ?, dit-il en souriant, comme pour la provoquer une dernière fois sur la relation douteuse qu'ils étaient en train d'établir.

Il s'attendait à une réponse du style « des tas ! », il s'y était fait et ce n'était pas pour lui déplaire. Ça faisait juste un challenge de plus à relever, et à gagner. Sans vraiment attendre de réponse, il releva son torse usant ses quelques abdominaux et s'approcha du visage de la brune. S'en suivit alors un long baiser qu'il s'appliqua à faire durer. Beaucoup plus langoureux que les précédents et beaucoup révélateur de ce qu'était Erwann en réalité. D'un côté, dans la rue, il y avait Mathew, de l'autre, au chaud il y avait Erwann. Une chose qui, il en était sûr, ne changerait jamais. Du bout des doigts il parcourait le dos de Tsuyu, à l'aveugle mais comme s'il le connaissait depuis toujours. Qui pourrait gâcher un tel moment ?

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C'était autre chose de se retrouver dans cette intimité. Le jeune homme était différent, plus doux, comme s'il était sortie du jeu et avait simplement finit dans les bras d'une jeune fille rencontrée par hasard. Le but, elle s'en fichait éperdument et profitait simplement des lèvres du brun dans un baiser passionné et long. Elle se recula alors, le visage neutre, caressant le cou de son amant, frissonnant au moindre mouvement de ses doigts dans son dos. Certes ce n'était pas aussi enflammé que dans la rue mais ça n'en était pas moins plaisant, et puis, un lit est toujours plus confortable...

Vint une question qui aurait put s'avérer gênante mais qui ne fit ni chaud ni froid à Tsu'. La réponse n'était pas celle qu'il attendait. Elle n'avait jamais amené d'amants dans sa chambre. Quand c'était des gens de l'école, ça s'était toujours passé dans leur chambre ou dans le salon, pas très prudent m'enfin, dans le feu de l'action. Lorsque c'était des garçon rencontré dans un bar, c'était à leur appart', jamais à l'école. Elle sourit donc au brun, en passant sa main sous son t-shirt, lui faisant signe de le retirer qu'elle puisse enfin jeter un œil à l'objet de sa convoitise et murmura:

"Tu es le premier..."

Elle s'avança un peu plus sur ses genoux, collant son bassin au sien, l'embrassant dans le cou, les joues le front pour finir sur ses lèvres qu'elle titilla de sa langue. C'était la première fois qu'il se passerait quelque chose dans sa chambre, elle n'y avait jamais amené personne -ce qui expliquer qu'elle ressemble à un champ de bataille-. Sûr que Mathew était un privilégié, et il le méritait, faire craquer ainsi la jeune fille presque sans la toucher, seulement par son intelligence et ses regards. Ce n'était pas un simple garçon armé. Certain aussi qu’elle sentirait la présence du garçon longtemps après cette nuit, le reverrait-elle ? En enlevant le t-shirt de son compagnon, elle retira le flingue de sa ceinture, le regarda une nouvelle fois et le posa sur sa table de chevet près de son cendrier. Plus besoin de ça. Ils n'avaient besoin de rien à vrai dire, juste leur corps, quelques regards, des gestes et de l'audace. A cet instant elle ne pensait pas à son rouquin, elle n’aurait jamais pu aller jusque là sinon, c’était une petite vengeance pour son absence interminable et le fait qu’il la faisait toujours douter. Etait-il même vivant ? Elle n’en savait rien, elle l’aimait c’était tout mais elle ne s’arrêterait pas de vivre pour lui, ça surement pas et les parties de jambes en l’air faisait partie de sa vie. Elle aimait ça et ne s’en cachait pas. Elle continuait de dévorer ses lèvres sentant la chaleur revenir, il s’appliquait tellement, impossible de ne pas fondre…

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Le premier ici, lui ? Ça, c'était une chose pas banale, qui l'étonna juste le temps de gémir un soupir de plénitude. Au moins, il aurait apporté un peu de renouveau à ces murs qui devaient bien s'ennuyer les longues soirées d'hiver. D'ailleurs, il n'avait aucune idée de la réglementation de l'école sur ce sujet là. Après les dortoirs mixtes, c'était une invitation, ou pire, un appel hurlé aux parties de jambe aériennes non ? Quoiqu'il en soit, il était trop tard pour stopper les deux machines à sexe qui s'affairaient sur le lit et la couette qui sentait la cigarette éteinte. Erwann eut un doute qui le fit sourire intérieurement : s'il la laissait lancer ses fringues à la va vite, aurait-il une chance de les retrouver le lendemain matin ? C'était une chose qui pouvait paraître mal placée à ce moment là, mais qui pouvait aussi être bien chiante au moment de mettre les voiles, surtout qu'il n'avait pas l'habitude de rester jusqu'à l'apéritif dans ce genre cas.

Il leva les deux bras sans effort et très vite son tee-shirt fut ôté. Ils n'allaient pas à la vitesse de la lumière, mais ce rythme convenait parfaitement au brun qui devait se réhabituer au tempo des fantaisies de l'amour. Il prenait son temps pour passer sa bouche partout où il le pouvait, sans peur cette fois que leurs ébats se stoppent soudainement. Il caressa une fois de plus le dos de sa petite princesse. Oui, elle était devenue sa princesse à lui pour une nuit au moins. Désormais, le monde extérieur n'existait plus. Il n'y avait que ce matelas et la couette. De haut en bas puis de bas en haut, il suivait sa colonne vertébrale qui vibrait à la mesure de ses baisers. Quant à elle, elle commençait à s'approprier son torse de ses doigts de fée. Lui qui avait plusieurs cicatrices, dont une assez longue et plutôt laide qui partait du bas de son épaule jusqu'à ses dernière côtes, sur son flanc gauche. Une blessure qui allait de paire avec sa jambe bien évidemment. Il ne se faisait pas de souci quant à la réaction de Tsuyu, si elle avait survécu au pistolet, elle survivrait à ça, voire même y prendrait du plaisir, encore plus de plaisir. Combien de temps s'était écoulé depuis leur entrée dans la chambre ? Depuis la sortie du bar ? Aucune idée, Erwann avait perdu le fil de temps pour se consacrer au fil de ses activités. Il se perdait à mordre l'oreille de la brune, juste avant de descendre dans son cou pour y faire une inspection soutenue. Il commençait vraiment à faire très chaud dans cette chambre.

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La gamine regarda un moment le torse du brun, jonché de cicatrice, dont une plus grande que les autres, allant de l’épaule à ses côtes. Pas joli joli à voir m’enfin, elle s’attendait à tout depuis l’épisode du flingue, elle passa le bout de son doigt dessus, de haut en bas, perdu un instant dans ses pensées, brulante entre les mains de Mathew qui s’occupait de son oreille puis de son cou. Elle se mordit la lèvre, complètement sous le charme. Elle sourit et l’embrassa une nouvelle fois puis passa une main derrière son propre dos et dégrafa son soutif d’une main, il alla rejoindre sa chemise. Elle lui lança un sourire coquin qui voulait tout dire sur ce qu’elle attendait de lui et continuait de découvrir son torse du bout des doigts. La nature l’avait gâté en tout cas. La chaleur montait d’un cran. Elle enfouie son visage dans les cheveux de son amant respirant son odeur tandis que ses lèvres se perdaient dans son cou. Il serait à elle, entièrement à elle cette nuit.

Son autre main parcourant son torse, passant dans ses cheveux, son visage, elle voulait mémoriser la moindre parcelle de chaire de son compagnon, le gout de ses lèvres auxquelles elle revenait toujours, ne pouvant se passer de ses longs baisers langoureux. C’était un tout autre jeu, ils se découvraient lentement, gentiment, plus autant de provocation et de concours de celui qui craquerait le premier, c’était finit et il pouvait maintenant profiter de leur victoire, ou défaite selon la personne. Même Mathew semblait moins sur ses gardes, moins parano et n’avait plus ce regard perçant qui tentait de comprendre la brune sulfureuse en face de lui. Non, c’était tout autre chose. Il était séparé de son arme aussi. Peut être aurait elle le droit de savoir qui était le jeune homme hors des rue, l’autre facette de Mathew, ou plutôt la vraie personne en lui bien qu’elle doutait qu’il veuille garder contact après cette nuit. Un coup d’un soir, comme un autre. Un peu plus agréable, plus intelligent et -presque- involontaire même s’ils avaient clairement deviné l’issu de leur petit jeu dès le début, même s’ils s’attendaient peut être que l’un ou l’autre arête tout au milieu, terriblement frustrant. Pour l’instant elle continuait de s’occuper de lui, sa main toujours active, guettant des signes de plaisirs qui ouvriraient une porte pour la suite.

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[ je m'emmerde pas je mets les balises de haut en bas, pas envie de trier ce qui choquerait les piti zenfants ]

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{Les cours reprènent donc moins souvent là.. -_-" Désolé!}

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Bon ça fait 4 soirs de suite où je me couche à 2h du mat' et vu que je rentre lundi je vais prendre de bonne résolution dès ce soir xD

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Quoi de plus agréable que d’être allongé près d’un beau jeune homme, nus dans un lit après avoir fait l’amour… Le bonheur. La gamine sentait encore son cœur battre après ces efforts, la chaleur retombait doucement. Elle fut ravie de constater que le brun ne partait pas et la tenait encore dans ses bras. Il reprenait son souffle aussi après ce dernier sprint fort agréable. Il était allongé sur le dos et elle, la tête blottit contre son cou, elle venait de sentir cette légère douleur sur son dos, elle fit enfin le lien avec l’ongle du jeune homme qui s’était planté dans sa chaire quelques instants plus tôt. La trace était rouge gonflait légèrement et quelques points de sang apparaissaient. Elle se dégagea lentement et se leva, elle alla chercher un autre élastique pour retenir ses cheveux et entrouvrit la fenêtre pour aérer la pièce.

Il faisait nuit, mais quelle heure était il exactement, elle n’en avait aucune idée. Elle sentit la brise fraiche sur son corps encore humide et frissonna puis elle se dirigea à nouveau vers le lit d’où son amant n’avait pas bougé, elle prit une cigarette à la menthe de son paquet de l’alluma, se rallongeant près de lui. Elle tirait sur sa clope sereinement en silence, puis une fois celle-ci finit elle alla rejoindre les autres mégots, la jeune fille se tourna vers le jeune homme, son visage en face du sien et posa ses lèvres sur les siennes avec un sourire puis passa ses bras autour de sa taille, appuyant sa tête contre son torse.

« Merci monsieur. »

Elle avait l’air vraiment faible ainsi, fragile, une enfant encore, c’était ce qu’elle était même si les apparences hurlaient le contraire et pourtant. Elle n’avait aucune envie de dormir, pour une fois qu’elle avait des bras autour d’elle, un peu de douceur, elle n’allait pas s’endormir, simplement rester là à respirer son odeur, l’embrassant parfois dans le cou dont la peau était délicieusement salée. Le serrant un peu plus fort de temps en temps ou lever furtivement les yeux vers lui pour voir s’il dormait. Elle était ravie, heureuse, et se posait un tas de question. Maintenant que le plaisir n’était plus là pour embrouiller ses pensées, elle pensait à ce que ce serait après cette nuit si elle le recroisait. La chambre se rafraichissait doucement, elle amena le drap sur leur deux corps entrelacés et alla chercher la main du brun qu’elle garda dans la sienne sans un mot.

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L'air ambiant était plutôt chaud, et Erwann dans les draps se sentait comme dans un bain. Le contact du tissu sur sa peau lui rappelait celui d'une couette propre et fraiche. Il se sentait comme un bébé blottit dans son couffin, comme un chiot en creux de sa niche entre sa mère et ses frères et sœurs. Il apprécia la sensation de détente que ses muscles lui offraient après l'effort physique. Ce qu'il appréciait aussi le plus, c'était Tsuyu qui cherchait un rôle d'oreiller sur la peau du brun. Chacun cherchait le confort de l'autre. Et ça c'était le vrai repos du guerrier.

Elle se leva, alla ouvrir la fenêtre et ramasser quelques cylindre de tabac. Elle avait tout de la classe même, fumer après l'amour, un autre plaisir sans fin Elle fuma un peu. Erwann voyait, sans faire de bruit, sa silhouette gracieuse et sucrée se balader dans la pièce. Une fois que l'air fut suffisamment rafraichi, elle retourna le rejoindre dans le lit qui serait bientôt recouvert d'une couette confortable. Elle se glissa sur lui, chaque contact était devenue ultra-sensible. Elle cala sa tête au dessus de son cœur, puis parla. Le remercier ? Quel drôle d'idée. C'était la première fois qu'il entendait ça après une relation rapprochée. Alors qu'il passa sa main dans ses cheveux du bout des doigts, de son front jusqu'à sa nuque. Il lui répondit calmement :

-Merci ?

Il était captivé par le silence. Pas besoin de parler, pas vraiment besoin de grandes explications, tout avait été dit avant qu'ils ne commencent à s'embrasser. Maintenant la seule chose qui comptait c'était de ses sentir l'un contre l'autre, aussi longtemps que possible, et peut-être à un moment donné, partir rejoindre le monde de Morphée, sans s'en rendre compte. Il ne savait pas encore tout à fait ce qu'il ferait le lendemain. La quitter brutalement n'aurait été gentlemen, mais ça aurait permis d'entretenir le mystère autour de lui. Le seul « hic », c'était que lui voulait rester un peu et profiter d'elle. Il passait ses doigts le long de ses épaules et de ses bras. Il ne lassait pas de son corps, il ne s'en lasserait jamais.

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Pourquoi cette question ? Il avait l’air surpris. Elle ne répondrait pas tout de suite, se concentrant sur les doigts du brun qui allait et venait sur sa peau. Profitant du silence. Elle respirait doucement, la chaleur était totalement tombée à présent, place au calme. Elle passa sa jambe entres celle du jeune homme. Elle voulait être près de lui, fusionner avec lui. A cet instant elle se disait qu’elle pourrait rester toute sa vie ainsi sans jamais s’en lasser. C’était sûrement vrai. Voyant que Mathew attendait toujours une réponse, sa voix s’éleva dans la pièce.

« Oui, pour cette soirée, pour ce petit jeu, pour ces émotions, pour tout. Ca t’étonne ? »

Elle leva les yeux vers lui, puis les rabaissa. Qu’il s’étonne ou pas, quelle importance, il était là c’était tout et lui aussi n’avait pas l’intention de la quitter apparemment. Elle voulait en savoir plus sur lui mais d’un autre côté, elle se disait qu’elle ne devait pas être trop curieuse et conserver le mystère qui enveloppé son compagnon et qui avait fait qu’elle l’avait abordé. Une chose pourtant la tracassait :

« Tu as une copine ? »

Elle ne se sentirait coupable de rien si effectivement il en avait une, il était assez grand pour gérer ça mais ça changeait un peu les choses, le regard qu’il avait sur elle par exemple. Elle-même avait un copain mais n’y pensait pas maintenant, surtout pas. Ca gâcherait tout l’effet et puis pourquoi penser au garçon qui n’était jamais là et la laissait sans rien, qui revenait de temps en temps, lui faisait l’amour et disparaissait au matin. Garçon dont elle n’était pas sûr des sentiments et pourtant, elle crevait d’amour pour lui. Contradictoire, une fois de plus, mais n’était ce pas le caractère de Tsuyu lui-même ?

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Erwann regardait le plafond, pas par dépit de Tsuyu mais plus parce que relever la tête pour la voir aurait été très éprouvant pour son pauvres corps éreinté. De plus, il connaissait son visage maintenant, son aspect, ses saveurs et ses secrets. Comme il se disait bien souvent, il ne fallait pas abuser des bonnes choses. Elle remuait de temps en temps, comme si elle cherchait les frottements et le peu de chaleur qui restait encore sur les peaux. Elle passa une jambe entre les siennes, signe qu'elle ne voulait pas vraiment qu'il s'échappe sans demander son reste. Il répondit à ses deux questions en même temps.

-C'est pas que ça m'étonne. Je trouve ça juste bizarre c'est tout. Beaucoup de personnes ne m'ont jamais remercié pour moi que ça. Et non je n'en ai pas. J'dois faire peur aux filles réglo.

Il dit ça comme une fatalité. C'est vrai que toutes ces histoires avec Ruika étaient loin d'être claires à cent pour cent, mais si quelque chose avait pu se faire, ou se refaire, le délai était passé. Ce qui ne voulait pas vraiment dire que les plaies étaient refermées. Elles étaient juste oubliées, à l'aide des voyages, de la drogues et de quelques nuits comme celle-ci. Mais un peur plus profonde habitait le brun. La dernière fois qu'il avait été heureux comme ça, ou du moins satisfait de sa vie, c'était avec Majoren dans cette salle abandonnée de l'école. Une semaine plus tard, il manquait de mourir. Il avait un mauvais, très mauvais pressentiment, comme si cette nuit était le calme avant l'ouragan. La vie avait toujours une fâcheuse tendance à lui gâcher les hauteurs du moral. Et là, il était en altitude.

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Les filles réglos ? Qu’est ce qu’était une fille réglo ? Une fille banale ? Une fille bien ? Une fille potentiellement intéressante pour une quelconque relation ? Une fille sage ? Tsu’ avait sa propre définition des filles réglos et elle n’en faisait pas parti. Elle sourit et se leva légèrement pour venir s’allonger complètement sur lui, elle ne représentait pas un poids très important ça ne le gênerait donc pas. Elle murmura, ses lèvres à peine contre les siennes.

« Une fille pas réglo est bien plus intéressante et… surprenante ? »

Parlait- elle d’elle-même ? Allez savoir. Elle resta un instant comme ça à caresser les flancs du jeune homme puis bascula à nouveau près de lui, se tournant sur le côté, lui donnant le dos où il pouvait voir l’œuvre de son ongle inscrite sur son omoplate et le petit suçon qu’il lui avait laissé. Elle alla chercher sa main pour qu’il passe ses bras autour de sa taille et dégagea ses cheveux pour qu’il ne les ai pas dans la figure puis ferma les yeux.

La pièce se rafraichissait de plus en plus, il faisait donc bien nuit, les derniers élèves avaient quitté le parc, plus un bruit à l’extérieur, enfin. Quelle heure était-il ? 22h ? 00h? Le temps avait tendance à passer vite, trop vite lorsqu’on prenait du plaisir. Elle tendit une fois de plus le bras vers son paquet de cigarette menthe et en alluma une autre, fixant le mur en face d’elle, légèrement pensive sur ce qui se passerait ensuite.

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Une nouvelle provocation ? Non, impossible. Il devait forcément y avoir un moment où cette fille allait se fatiguer non ? Erwann avait des doutes. Intéressante, c'était sûr. De tous les points de vue de surcroit, aussi bien psychologique que physique. Elle était intelligente et jolie à la fois. Une chose qui se faisait bien trop rare de nos jours, mais qui se gardait d'être inoffensive. Tout le monde cachait un petit côté sombre, et bien elle, non seulement c'était un grand côté noir, mais elle ne le cachait pas du tout. Elle n'était pas vraiment comme les autres, elle ne rentrait pas dans ce flux d'étudiant sans histoire qui se passaient le message de bonne humeur à travers les générations. Non, elle, elle était de la trempe de ceux qui prenaient leurs vies en mains, dans tous les sens du terme bien sûr. Surprenante ? Oui fatalement. On ne pouvait être de telle façon sans aucun once d'originalité. Surprenante parce qu'elle était entrée dans ce bar sans vraiment savoir ce qu'elle y trouverait, parce qu'elle ne s'était pas enfui après que le brun l'ai menacé de son arme. Oui, très surprenante.

- J'aime bien, les filles pas réglo.

Lui sur le dos, elle sur le côté, il pouvait contempler les plaines douces de son dos. Il avait encore du mal à réaliser qu'il venait de faire frémir cet espace protégé, de la nuque aux fesses, passant par ce tatouage subtil et ces griffures, quatre traits rouges qui la marqueraient un certain temps, le temps peut-être d'oublier cette nuit avec le canadien. Celui-ci ne se faisait pas d'illusion. Les filles non-réglo n'avaient, soit pas de cœur, soit elle le gardait enterré bien profond pour des personnes bien spéciales. Il se doutait bien que tout cela ne serait plus qu'un malheureux souvenir pour elle dans quelques jours. De son côté, il doutait. Les bas fonds étaient bien trop petits pour qu'ils ne se recroisent plus jamais. Qui sait peut-être même un jour, l'un descendrait l'autre. Erwann hésitait toujours, couper les ponts ou partir en faisant un clin d'œil ? Dur choix, dure vie.

Il ramassa son pistolet, qui était posé jusqu'à lors sur la table de chevet. Il ne dormait jamais, presque jamais sans lui. Avec le bout du canon, il parcourut les formes ovales du corps de la brune, de ses cuisses jusqu'à ses épaules. Il s'approcha de sa nuque, la baisant au passage, puis lui glissa à l'oreille :

- C'est dangereux de dormir avec moi. Y'a beaucoup de personne qui veulent ma peau. Tu pourrais te retrouver entre deux feux.

Il ré-embrassa sa nuque, ne se lassant toujours pas du goût qu'elle laissait sur sa langue.

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« Je m’en doute tu ne porte pas un flingue pour rien… »

Chuchota-t-elle en recrachant des nuages de fumée. Ledit flingue parcourait son dos ses cuisse ses épaules. Le métal froid lui faisait un bien fou, la faisant frémir de temps en temps. Il fut bientôt remplacer par les lèvres du brun qui vinrent gouter sa nuque, elle frissonna du dos à la tête et sourit. Apparemment il était incapable de quitter son arme, le prolongement de son bras on dirait. Un parano. Surement avait-il des raisons de l’être. Sa jambe meurtrie et ses 2 doigts en moins signifiaient bien quelque chose. Dangereux… ? Le danger en ce moment ne voulait absolument rien dire pour elle en ce moment, l’excitation peut être mais le danger non. Elle n’imaginait pas quelqu’un forcer sa porte et agresser Mathew. Elle voyait déjà la scène, ridicule, Mathew debout, nu pointant son arme sur son agresseur. Non vraiment c’était pas crédible. Autant oublier cette idée et garder une délicieuse image de son corps et son mystère, sinon à quoi bon ? Il n’y avait que les apparences une fois de plus, quoi d’autre sinon ? Elle ne connaissait rien de lui et il s’était rapidement refermé lorsqu’elle lui avait demandé son prénom, alors d’autres infos. Ils en resteraient là. Une chose l’intéressait, prendre son pied et faire plaisir au brun, la provocation, les sourires insolents et les sous entendus, rien d’autre, il aimait les filles pas réglo, il était servit.

Tsu’ se tourna vers lui saisissant le poignet qui tenait l’arme, posant le canon sur son cœur, son regard planté dans le sien, les courbes de son corps joliment offertes.

« Tant que c’est intéressant, et je ne vois pas quel danger viendrait nous emmerder, sauf si tu comptes toi-même me faire du mal ? »

Murmura-t-elle en baissant le regard vers le revolver toujours sur sa poitrine. Elle se doutait que cette fois ci il était chargé, un seul mouvement brusque lui serait fatal, mais encore une fois , pour l’instant, rien ne l’importait que ce soit la vie ou la mort. Oui, question provocation Tsu’ était infatigable.

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Pourquoi lui ferait-il du mal ? Pourquoi ? Il n'avait pas de raisons apparentes ni de haine particulière, au contraire même. Il voyait en Tsuyu le genre de fille qu'il aurait tant aimé connaître plus tôt, avant que sa vie ne devienne un avant goût d'un roman policier vaseux. Dans d'autres circonstances, les deux se seraient peut-être abordé d'une autre manière. La question était, auraient-ils finis dans le même lit s'il n'y avait pas eu ce doute face au danger ? Certainement pas. C'est vrai que le brun ne lui ferait pas de mal dans l'immédiat, mais il se connaissait, lorsque les choses dérapaient, lorsqu'il ne contrôlait qu'à moitié les choses et que tout allait trop vite, il faisait vite des bêtises. Là, il avait su gérer. Mais n'avait-il pas été un peu trop loin en fin de compte ? Il joignit ses lèvres à celles de la brune une fois de plus, reprenant dans le même geste l'arme à feux. Après y avoir mis la sécurité, il la posa sous l'oreiller en signe de bonne foi. Alors qu'ils se calaient comme deux petites cuillers, le brun le dit à l'oreille dans un élan de courage et de sacrifice :

- Je ne veux pas que cette nuit se termine.

Pour une fois, il voulait faire un trou dans le chaos de sa vie. A peine il était rentré que les emmerdes reprenaient, chaque matin, chaque soir. Sauf celui-ci ! C'était un peu trop beau. Il était enfin honnête avec lui même, ce qu'il faisait là, c'était une pause dans le but de se reposer et de se régénérer. Alors, s'il devait abandonner un instant tout ce qui lui collait aux fesses, il se devait d'être honnête et réglo au moins une fois avec elle.

- Mon vrai prénom c'est Erwann. Je suis canadien, toxicomane et j'ai tué un flic.

Il marqua une courte pause, comme pour lui laisser le temps d'encaisser les informations. Puis il conclut :

- Tu sais l'essentiel.

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Le brun semblait avoir laissé tomber la provocation et décida enfin d’éclairer Tsu’, le mystère retombait un peu. Elle n’avait demandé que son prénom et recevait bien plus d’info qu’elle n’en voulait. Elle n’allait pas s’en plaindre mais pour une fois elle avait su contenir sa curiosité. Erwann alors ? Bien plus beau comme prénom, il lui allait parfaitement. Il l’éclaira aussi sur son origine, elle avait évidemment remarqué qu’il était étranger c’était pas compliqué, Canadien, ça faisait une grande différence de culture. Vint l’info la plus intéressante, excitante, inattendue ? Non. Il avait un flingue, c’était pas pour assommer quelqu’un. S’il pouvait tuer maintenait c’est qu’il avait surement tué avant, un flic en l’occurrence. Une seule pensée vint à l’esprit de la brune, qu’est ce qu’il avait bien fait pour se foutre dans un merdier pareil ? Surement une affaire de drogue, on tombait bien vite en enfer avec ces saletés, bien trop vite. M’enfin, il était assez grand comme ça, et avait déjà gouté aux emmerdes, c’était surement peu dire, pour se retrouver avec une jambe et quelques doigts de moins, c’était plus des emmerdes c’était l’enfer.

Le temps qu’elle assimile le tout, sa première phrase lui revint en mémoire. « Je ne veux pas que cette nuit se termine. » Elle qui ne voyait cette nuit que comme un jeu, un coup de plus avec un adversaire, un compagnon intriguant et intelligent aimant s’amuser tout comme elle, pour lui ça devait bien sortir de l’ordinaire. Pour elle aussi évidemment, de la haute qualité ce soir mais pour le jeune homme, ce devait être une pause dans ce rythme effréné qu’il devait avoir, cette constante méfiance, paranoïa, peur ? Un peu de douceur dans une vie trop dure trop tôt. Une nuit de répit, surement une seule et avec elle, une jolie inconnue connue par hasard et appréciée par son arrogance et sa malice, rien que ça. Cette parole lui faisait extrêmement plaisir même si il aurait put passer une nuit aussi bonne avec n’importe qui d’assez curieux et insolent, il y en avait pas mal c’était sûr, elle sortait un peu du lot mais pas tant que ça, il devait bien y en avoir une autre qui lui ai changé les idées pendant une nuit.

Erwann était le genre de personne qu’elle adorait, avec qui elle aurait joué longtemps, très longtemps, avec qui elle aurait passé des soirée à se provoquer dans tous les sens du terme, à séduire puis à laisser sur sa faim pour mieux l’avoir ensuite, puis feindre l’indifférence, se foutre de lui et toujours avoir ce regard plein de sous entendus qui ferait qu’ils seraient toujours ensembles. Elle aurait joué de son indifférence, de son charme et son insolence, quelques gestes auraient suffit entre eux, juste ça pour ensuite enfin laisser les règles du jeu tomber et profiter pleinement l’un de l’autre. Un feu d’artifice, c’était ce qui c’était passé ce soir, en version réduite. S’ils s’étaient connus plus tôt, plus de jeu, plus de plaisir, mais pour l’instant, laisser tomber l’insolence plus tôt pour laisser le temps au plaisir et ne pas en perdre une miette car ils savaient pertinemment tout les deux que c’était éphémère. C’est ce qui rendait ça si bon et si frustrant à la fois.

« L’essentiel suffit toujours. »

Murmura la gamine avec un sourire affectueux avant d’écraser sa clope pour ne pas le brûler involontairement avant de l’embrasser, plus que reconnaissante a cet inconnu de se livrer comme ça. Une preuve de confiance ? Pas forcement, juste qu’il avait cerné la jeune fille et son petit air enfantin, pas si hypocrite que ça en fin de compte mais la maturité était bien là.

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Back, still in black. (PV Tsuyu)

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