La vieille aigrie du nom de Majoren, du haut de ses 18 ans, pestait encore contre la chaleur, cette chose inhumaine qui, d'après elle n'aurait jamais du être inventée. Elle déambulait dans les rues en passant sous tous les brumisateurs qu'elle croisait, entrant de temps en temps dans des magasins, faisant semblant de s'intéresser à ce qu'il y avait dedans, pour profiter de la climatisation, mais ça ne pouvait plus durer. Elle devait se poser quelque part, n'importe où, mais un endroit où elle serait tranquille, un minimum plus au frais, et inconnue de tous. Bien évidemment, la réponse s'offrit à elle comme du raisin dans une corne d'abondance (o.O), et c'était comme si c'était évident, depuis le début. L'école. Ils n'allaient pas laisser mourir de chaud une élèves aussi assidue qu'elle, nan ? (Aha) Alors elle ne se gêna pas et se dirigea d'un pas très rapide, limite une petite course, sous le soleil c'est sympathique, vers le pensionnat. Elle n'irait pas dans sa chambre, elle savait d'expérience que c'était trop exposé au soleil, alors elle se rendit dans le salon. Elle avait du y aller une fois ou deux depuis le début de sa scolarité, autrement dit plus souvent que dans les salles de classe.
Elle entra, poussa un soupir de soulagement assez discret, puis alla vers le petit frigo du salon pour se servir une boisson, n'importe laquelle. En revenant vers un fauteuil, elle jeta un regard à la télé où on voyait des nordiques blonds, sans doute Norvégiens, en train de crever de chaud et se plaindre. Jamais contents. Elle ouvrit sa cannette et resta debout un moment. Dans sa grande miséricorde pour sa propre personne, elle n'avait même pas remarqué qu'il y avait quelqu'un sur le canapé. Visiblement la chaleur atteignait ses sens.