|
| Auteur | Message |
---|
| Sujet: Entre air et eau. (PV) Mer 19 Mar - 15:00 | |
| [c'est un petit post pour commencer ^^, je me rattraperais =) ]
Il y avait là un décor volcanique. Au bout d’un long chemin à travers les bois sombres et sinueux se trouvait un massif rocheux gris et noir. Cet endroit qui servait d’abri protecteur à quiconque s’y rendait, était connu par peu de personne. Quelques habitués, quelques sombres vagabonds et quelques élèves de l’école, qui trouvaient plus de plaisir à se balader qu’à vivre une vie assit sur une chaise en bois inconfortable. Il fallait oser entrer dans les profondeurs ténébreuses de ce bois peu accueillant. La récompense, c’était ce petit coin de paradis humide et chaleureux. Le massif de roche sombre formait un peu plus en contrebas plusieurs petites cuvettes, où se déversait une eau claire et tiède. Des sources chaudes, relaxantes et gratuites, secrètes et, magiques. Les jours de froids, comme celui-là, il se dégageait une épaisse vapeur mystique, qui donnait plus qu’un simple charme au lieu.
Erwann y venait très rarement. En vérité, il n’avait dû venir qu’une ou deux fois dans ce coin là. C’était un petit coin sympa, mais qui devenait malsain lorsque l’on en abusait. Comme toutes les bonnes choses. Cela faisait quatre jours maintenant qu’il avait quitté la chambre blanche et angélique de Ruika. Quatre jours qu’il cherchait une réponse à ses questions, une seule et claire réponse. Rien jusque là n’avait réussit à l’éclairer, mais il espérait que la clarté de cette eau parfaite fasse le ménage dans sa caboche abîmée. Il était assit sur un rocher plus ou moins rond, qui surplombait une mare. Là, noyé en parti dans les vapeurs, il retrouvait peu à peu ses esprits les plus objectifs. Il devait être vers vingt trois heures, la nuit avait enveloppé l’air depuis longtemps, un autre jour qui se finissait.
Il avait plusieurs fois songé à sauter dans l’eau. Sans vraiment ôter ses habits. Y aller franco pour oublier l’espace d’un instant ses quelques soucis. Le contact de l’eau lui faisait du bien, qu’elle soit froide ou chaude. Froide, elle vivifiait son corps à une vitesse écrasante. Elle redonnait l’énergie aux cellules endormies, et faisait renaître celles qui étaient morte. Elle activait ses quelques méninges encore objectives et lui donner le pouvoir de penser juste, quand il fallait, où il fallait. Et chaude, cette eau relâchait toute la tension qu’il accumulait. Elle faisait de lui une cocotte minute qui se dégonflait à vitesse de tortue. Dans de rare moment, elle lui donnait des ailes. Des ailes d’adolescent. |
| | |
| Sujet: Re: Entre air et eau. (PV) Mer 19 Mar - 15:50 | |
| [Pas très long non plus :s]
* May s’ennuyait, il n’était que vingt-deux heures, et elle avait vraiment autre chose à faire que dormir. Si elle avait été dans son pensionnat à New York, elle serait en train d’avaler une bonne quantité d’alcool avec ses amis, et probablement, de danser nue sous la fenêtre du proviseur. Mais elle n’était plus aux Etats-Unis, et les gens étaient vraiment trop coincés ici. Elle se demanda même un instant ce qu’elle foutait là. Ah, oui, elle devait bosser, c’est vrai. Genre ! Après avoir fait trois fois le tour de sa petite chambre, elle se regarda dans le miroir. C’était décidé, ce soir elle sortait. Elle avait entendu parler de sources chaudes en ville. Voilà qui allait être intéressant ! Et puis May n’était pas du genre à louper une occasion de se montrer en bikini. Il faut dire qu’elle pouvait vraiment de le permettre. Elle attrapa donc un sac, y jetant son maillot, une paire de sandales plates, et un paréo. Puis elle se recoiffa une dernière fois, avant de claquer la porte. Une soirée agréable était attendue.
Une fois que le taxi l’eut amené devant les sources, May marcha gracieusement jusqu’aux vestiaires, faisant claquer ses talons contre le sol. Elle échangea ses affaires contre celles qu’il y avait dans son sac, et partit vers les bains. Surprise, surprise, il n’y avait pas un bruit, pire qu’une bibliothèque. Elle entra dans l’eau, regardant les autres filles paresser sur les pierres. En cinq minutes à peine, elle s’ennuyait déjà. Elle sortit alors de l’eau, se demandant ce qu’elle pourrait faire. May détestait s’ennuyer, et elle avait, comme toujours, une bonne dose d’énergie à dépenser. Elle regarda autour d’elle, remarquant en même temps que les bains étaient sur une sorte de colline, si bien qu’elle avait une bonne vue des alentours. C’est alors qu’elle aperçu le petit bois, juste à côté, et une sorte de mare en son centre. Son sourire malicieux se dessina sur ses lèvres parfaites. Elle eut à peine le temps de secouer sa tête pour faire jouir toutes ces filles coincées de la beauté de ses cheveux qu’elle était déjà sortie des bains. Toujours en maillot de bain. Mais de toute façon, elle pouvait se le permettre, elle était bien belle, non ?
Elle fit tout le chemin en courant, dévoilant les muscles sûrs de ses jambes fines. Le paréo voletait autour de sa taille, laissant apercevoir la culotte de son maillot noir. Elle entra dans la forêt, pour finalement arriver à son but, complètement essoufflée, et morte de rire par la même occasion. Elle posa son sac derrière une pierre, arracha son paréo, et sauta aveuglement dans le trou d’eau, sans même remarquer le jeune homme qui y était déjà. *
_ Ooooooh my god, that’s so good ! (Oh mon Dieu, qu’est-ce que c’est bon ;p).
[Voilà ! Juste une question, la jambe de ton perso’, elle va sous l’eau, ou tu ne l’as pas là ?] |
| | |
| Sujet: Re: Entre air et eau. (PV) Mer 19 Mar - 17:17 | |
| Les étoiles parlaient, peu fort certes, mais elles causaient. Elles causaient entre elle et avec d’autre chose. Erwann, tel l’intrus, observait ces dernières sans vraiment se soucier de la bêtise qui vivait tout autour de lui, sur cette satanée planète. Il ferma les yeux un instant. Allongé au bord extrême de la cuvette d’eau tiède, sans y être du tout rentré, il pouvait sentir la chaleur de l’eau elle-même, la distinguée de la vapeur qui recouvrait le sol et le reste. Ce marécage n’avait rien à envier à une cuve d’azote liquide sur ce point de vue. La Lune, les étoiles, la vapeur… tout cela ressemblait à une de ces vieilles légendes celtiques qui lui avait maintes et maintes fois raconté sa mère, avant de s’endormir dans l’immense lit de sa maison canadienne. Un immense lit qui ne l’était pas du tout en réalité, sachant qu’il y dormait chaque nuit les six enfants de la famille Packey. Il surveillait de son oreille le moindre bruit le moindre bruissement, qui trahirait la présence d’un animal mystique, la venue d’un ange blanc, ou d’un vent fredonnant.
Il cru soudain que ses rêves se réalisaient. Ce fut un instant d’espoir lorsqu’il entendit des bruit de pas très rapide se rapprocher vivement de l’endroit magique. Un moment d’espoir qui lui fit oublier ses quelques malheurs passés. Un moment où enfin, il comptait voir autre chose qu’un spot publicitaire sur les rides et un échantillon de yaourt saveur extra-terrestre. Mais ce fut pour lui une cruelle désillusion.
La fille sauta directement à travers le manteau de vapeur, et pénétra dans l’eau chaude. Il avait eut très peu de temps pour l’observer, mais il avait tout de même imprimé un joli portrait dans sa tête. Elle semblait assez svelte : plutôt grande, pas très grosse en constatant le peu d’éclaboussure qui avaient résulté du saut olympique. Une peau claire et des cheveux blonds comme le levé de soleil. Une nudité partielle, seul un maillot noir deux pièces semblait couvrir son corps. C’est vrai que c’était à s’y méprendre... Quelle différence avec un ange venu du ciel si ce n’est le maillot ?
Une fois qu’elle fut remontée en surface, Erwann l’entendit reprendre une longue inspiration et hurler à la mort un cri de jouissance limite effrayant, dans une langue qui lui était des plus familières. Comme si cette brave petite demoiselle venait d’accomplir un exploit retentissant, qui ferait la une de tous les journaux du lendemain. Qui était cette blonde demi folle ?
C’était une question qu’Erwann tentait le plus possible de pousser hors de sa tête. Il n’était pas vraiment d’humeur à jouer les investigateurs de salon. Et surtout pas avec une naturiste sortie de nulle part pour arriver n’importe où. Il songea à s’écarter doucement, et aller voir à une quinzaine de mètre plus loin, à côté d’une autre grosse flaque relaxante. Mais une chose de taille se dressait devant lui, il était convaincu qu’elle l’avait vu. C’est vrai, elle avait sauté juste à deux ou trois mètres en face de lui, comment ne pas le voir ? S’il partait maintenant, il passerait pour un tueur d’enfant, ou pire… . Il hésita un moment. Après tout il n’avait rien à perdre à se moquer des autres, pendant que lui souffrait cruellement de l’intérieur. Il attendit que la fille soit à portée de voix :
- Si j’me souviens bien, le jour de congé des femmes de joie, c’est le jeudi non ?
Aujourd’hui, c’était un mardi soir. Il avait directement attaqué, c’est vrai, après tout, qui avait dérangé l’autre le premier ?
|
| | |
| Sujet: Re: Entre air et eau. (PV) Mer 19 Mar - 18:16 | |
| * A peine eut elle plongé dans l’eau que le liquide brûlant caressa son corps. Ce que c’était bon. Oh oui vraiment ! Cela lui rappelait les grands hôtels où elle dormait avec ses parents il y a longtemps. Ou même les soirées qu’elle faisait avec ses rares amis. Mais ici, l’entrée coûtait moins de cent dollar, l’endroit était désert, et la jouissance pas moindre. Elle ferma les yeux, pour apprécier pleinement cet endroit. Pas de petites japonaises stressées, pas cette ambiance pourrie qui lui avait été infligée quelques minutes plus tôt. La moindre parcelle de sa peau blanche ressentait le poids de cette vapeur agréable. C’était un des rares moments où elle n’était pas en train de sauter partout. Mais comprendre May, c’était tenter de maîtriser une girouette. Pire que le vent, elle partait d’un côté, puis d’un autre, sans arrêt, sans prendre le temps de s’arrêter. Sauf là. Parce que c’était vraiment trop agréable.
Un instant, elle songea que ses cheveux devaient être mouillés, mais elle préféra ne pas s’attarder sur ce sujet délicat. Elle rouvrit les yeux, et regarda la surface de l’eau qui ondulait encore. Peut-être qu’elle pourrait même enlever ce maillot gênant, et s’offrir, corps et âme, à cette mare japonaise. Il ne lui manquait qu’un bon verre de vodka, et un mec peut-être, pour être au paradis. Si elle n’avait pas été interrompue, elle aurait même poussé le vice jusqu’à chanter de sa voix divine une chanson témoin de la décadence américaine. [Faut que je me calme là …] Mais voilà, apparemment, elle n’était pas seule, et vu le ton que prenait le jeune homme pour lui parler, il n’allait sûrement pousser la chansonnette avec elle.
Lorsqu’il lui adressa la parole, elle cru tout d’abord à une tentative de drague désespérée, basée sur un humour douteux. Mais le ton qu’il avait pris la mit vite sur le droit chemin. Il lui cherchait des noises, et il allait les trouver. C’était May, tout de même ! En plus, qu’est-ce qu’il avait lui, avec sa tête de poisson mort ? Elle le dévisagea, ne cachant pas du tout le dégout qu’il lui inspirait. Quand son regard se posa sur la jambe mécanique, elle se surprit à penser qu’il l’avait sûrement mérité. Mais elle chassa cette idée de sa tête. Il y avait des choses pour lesquelles elle compatissait, tout de même, se gardant bien de l’avouer.
Il la confondait avec une fille de joie ? Pauvre petit, s’il savait ! May était bien pire que ça. C’était une fille qu’on ne pouvait pas acheter, et qu’on était jamais vraiment sur de posséder. C’était le genre de fille qui papillonne un peu partout, laissant trainer son venin dans le cœur d’innocents. Elle avait un charme incomparable, si bien que dès qu’on y avait goûté un peu, on en voulait toujours plus. Mais elle avait aussi un caractère difficile à supporter. C’était les épines de cette superbe rose. Seulement, on se laisse souvent trop éblouir la fleur pour en voir la tige. Elle le regarda à nouveau, ne souriant plus du tout. Puis les coins de ses lèvres se tirèrent avec moquerie. *
_ Oh, mais qu’est-ce qu’il y a mon petit ? On s’est fait largué par sa copine ?
* Fière d’elle, elle sourit à nouveau. Bien qu’elle sache parler parfaitement japonais, elle se plaisait à garder toujours un petit accent, pour bien rappeler aux autres qu’elle n’était pas du même monde qu’eux. Elle regardait tout le monde de haut, et ça n’était pas ce grand morceau de chair qui allait l’arrêter. * |
| | |
| Sujet: Re: Entre air et eau. (PV) Mer 19 Mar - 19:20 | |
| C’est vrai qu’elle était belle. Une charmante fille, très charmante même. On en voyait rarement des comme ça en maillot le soir dans de l’eau qui fait transpirer l’âme. Erwann eut le temps, pendant qu’elle parlait, de contempler ses arguments physiques. Son visage embaumé de blond s’approchait de celui que les hommes voyaient dans leurs rêves. Ni trop rond, ni trop dur, un visage qui paraissait doux comme de la soie, un minois presque parfait. Erwann, comme tout homme, fut très surpris de cette splendeur inattendue, il marqua un temps d’arrêt et de surprise. Cette fille était une vraie sirène, de son chant, elle vous attirait près d’elle, et une fois à portée de crocs, elle vous déchirait la nuque et vous pompait le sang. C’est comme ça qu’il la ressentait. Tout aurait pu se finir paisiblement, par une baisse graduelle des maux dans les paroles, mais Erwann se déchira une nouvelle fois en deux, et la partie dominante qui en sortit, c’était celle qui effaçait tous les sourires.
Elle parla. Erwann avait imaginé une voix aussi forte et énervante que celle du cri précédent, mais il fut une nouvelle fois surpris par la gravité et la sérénité de cette voix. D’ailleurs, cette voix s’alliait parfaitement avec le corps et le visage tout autour. Cette fille était tout finalement, qu’avait-elle en défaut ? Le grand canadien eut la réponse bien assez tôt. Il décela dans cette voix un caractère pourri au plus au point, un caractère qui lui dressait les poils partout où ils poussaient. Un caractère moche et insolent, un caractère très difficile. Un peu comme celui du brun, en exagéré. Une chose était sure, personne n’était parfait, et certainement pas cette nana en bikini plus que quelqu’un d’autre. Il remarqua quelque chose dans sa voix, un accent. Le même qu’il avait cru attendre quelques secondes plus tôt lorsqu’elle avait sauté. C’était une pétasse américaine. Erwann détestait les Américains, ces voisins envahissant que personne n’a choisis.
- Si tu commences à complexer sur les relations avant même les préliminaires, c’est mal barré.
Il sautait plusieurs étapes pour énerver quelqu’un. Les femmes en général, détestaient que l’on parle de leur intimité, et plus encore de leur manie hormonale. Il savait que, même si elle lui résistait longtemps, elle ne tiendrait pas indéfiniment. Ce n’était pas un simple de tas de chair et d’os sur quoi elle était tombée, c’était un rocher parmi les rocher, quand celui-ci le voulait.
Elle le regardait d’une façon des plus malsaines au monde. De haut, de très haut. Elle ne venait pas de n’importe où, pas d’un bidonville de Tampa, ça c’était sûr. Mais après tout, elle avait une excuse, une excuse de taille même : son physique. Erwann, depuis quelques instants déjà, se rinçait abondamment l’œil sur cette créature que Dieu avait modelé selon les rêves irréalisables de tous. Il lui avait collé un sale caractère pour narguer les hommes, éloignés un peu plus la perfection de tout touché possible. Ce n’était pas vraiment dans ses habitudes de mater comme cela un corps à moitié nu, mais il fallait avouer que l’occasion était belle. Plus que ça même.
Erwann se demanda « et après ? ». Il la fait fuir du marais ? Il la noie sauvagement dans l’eau tiède ? Il la viole sans remord, et la noie après ? En fait tout dépendait d’elle. Une fois de plus, tout dépendait de l’incontrolable.
[ ^^ ... rrRRRRrrr :twisted: ] |
| | |
| Sujet: Re: Entre air et eau. (PV) Mer 2 Avr - 14:02 | |
| [Miam xD]
* Le corps parfait de May commençait à s’adapter à l’eau brûlante. Une morsure agréable la caressait, et s’il n’y avait pas ce gêneur, elle pourrait peut-être fermer les yeux, et rester à penser, au moins cinq minutes ! Mais voilà, il y avait ce truc en face d’elle qui avait envie de discuter apparemment. Humm, ils allaient discuter, à sa façon. Elle se releva un peu, faisant sortir ses épaules, et le haut de sa poitrine de l’eau. Ses cheveux mouillés retombaient sur ses épaules, et bien qu’elle ne fût pas maquillée, ses grands yeux bleus et ses traits délicats rappelaient à quel point elle était jolie. Une petite brise se lève, offrant à l’endroit une ambiance brumeuse qui serait presque romantique, si les deux ados avaient, ne serait-ce qu’un peu, envie de faire connaissance.
En parlant de romantisme, maintenant qu’elle avait laissé Steve en pleurs dans son pays natal, il fallait qu’elle songe à chercher l’homme qui lui irait, et son regard vert, et sa tendresse. Ah, et puis aussi, elle avait envie de faire les magasins. Elle avait repéré un petit haut mauve et gris qui lui irait très bien. Comme tout ceci dit. Elle se releva encore un peu, et posa ses mains sur les pierres de chaque côté d’elle. Dans cette position, le haut de son maillot noir dévoila un début de tatouage sur son sein droit. Elle n’y fit pas attention, pensant à son nouveau haut, et un peu, un tout petit peu, au garçon qui lui parlait en face d’elle.
D’une oreille distraite, elle écouta ce qu’il lui disait. Le regard de May était brillant, et ses lèvres dessinaient ce petit sourire malicieux et irrésistible. En fait, elle allait bien s’amuser ce soir. Et sans alcool pour une fois. Complexer sur les relations ? Elle ? Non, elle était plutôt du genre à laisser son copain se débrouiller. Et si ça ne la satisfaisait pas, elle le laissait tomber sans aucun remord. Elle était bien tombée amoureuse une ou deux fois, mais ça avait été du May habituel : ça n’avait pas duré. Tiens, en parlant de préliminaires, elle se demanda si elle trouverait dans ce pays, quelqu’un qui lui plairait, parce que pour l’instant, on peut dire que ces gens aux yeux tirés étaient très loin de l’image qu’elle avait de l’homme parfait. Mais pour l’instant, le garçon qui lui faisait face avait un visage bien occidental, et pourtant, elle ne lui trouvait rien de séduisant. *
_ Ne t’inquiète pas, je n’ai pas de problèmes relationnels moi. Des gens m’aiment au moins.
* Elle sourit un peu plus, ignorant complètement l’expression hautaine qu’avait adopté le jeune homme. Elle était largement au dessus de lui, elle le savait, et peu importait ce qu’il ferait, elle avait une confiance en elle inébranlable.
Dommage, elle aurait bien aimé se réjouir de rencontrer quelqu’un comme elle …*
[C'est court, pardooooon]
Dernière édition par May Calvers le Jeu 10 Avr - 11:24, édité 1 fois |
| | |
| Sujet: Re: Entre air et eau. (PV) Mer 2 Avr - 15:15 | |
| Erwann ne pu que se taire devant la réponse de la poupée blonde décolorée en poste devant lui. Des problèmes relationnels, il en avait. Plus d’un. Son premier problème relationnel s’appelait Erwann, et ça, c’était un secret pour personne, même pas Ruika. Il se sentait de nouveau très seul, dans un monde de cons. Les mots de la jeune femme dans l’eau tiède lui donnaient un léger pincement dans la poitrine. Il se demanda si un jour il trouverait une solution valable pour ses problèmes ci. Les seules personnes avec lesquelles il avait vraiment sympathisé n’étaient pas de vraie solution. Une junkie et une hystérique, sans oublier son ex petite chérie qui crachait ses espoirs instants de vie dans l’hôpital au cœur de la ville. Ouais, on pouvait dire que ses relations n’étaient pas des plus banales.
Il laissa échapper un bref soupir, très silencieux, dont le bruit fut vite recouvert par le petit cliquetis des vagues que causait la nana un peu plus loin. Même une voyante n’aurait pas vu sa détresse, il la cachait si bien… . Même si cette détresse avait déjà été pire, il était une nouvelle fois pris au dépourvu, et cette fille imposante, excessivement belle dont le caractère semblait lui faire défaut, ne venait en rien arranger son cas. Le soupir laissa la place au silence. Il estima que si l’autre n’obtenait aucune réponse, peut-être elle le laisserait en paix.
Le vent frissonnait légèrement dans les arbres autour, c’était un vent relativement froid mais qui, en se transformant en vapeur d’eau près de la mare, devenait une douce caresse délectable. Erwann restait là, attaché à son sol rocailleux comme une vis à sa planche de bois. Il ne voulait pas partir, ne pas bouger encore et encore, sans trouver d’espace où se poser. Ici c’était bien… enfin, ça l’était. Devant la pudeur, tous les hommes auraient fichu le camp depuis belle lurette. Pas lui. Son audace faisait partie intégrante de sa personnalité. Elle avait parfois causé sa perte. Mais là, il ne risquait rien, rien de gravissime en tout cas. La présence de cette blondasse l’exaspérait. Si elle ne partait pas de son propre chef, Erwann le ferait pour elle.
- Bon tu as le choix, il marqua un temps d’arrêt, comme s’il lui laissait vraiment le temps de cogiter, soit tu enlèves le haut, soit c’est moi qui le fait, soit tu te casses. Chacun son coin de paradis, retourne donc vers le tien.
C’était plus qu’expéditif, ce n’était même pas un avertissement, c’était de la pure et dure dictature. Et si le grand canadien avait été le dictateur du monde entier, le monde aurait souffert plus qu’il n’aurait jamais pu l’imaginé. Il ne parlait pas dans le vent, ses mots étaient tout ce qu’il y avait de plus sérieux au monde. Quelle que soit la réponse qu’elle donnerait, il aurait raison d’elle. Soit elle partait, soit elle trouvait une bonne raison de rester – et il n’y en avait pas trente-six. Il était plus que capable de descendre dans l’eau, bravant la chaleur et la douleur, pour aller lui flanquer la plus grande peur de sa vie. La noyer avec une violence incontrôlable ou la poignarder lâchement juste en dessous de l’omoplate. Elle tait tombé sur un gars d’un lunatisme vacant, qui, par malheur pour elle, s’énervait brutalement la nuit, quand il se sentait fatigué. Si ce n’est son sourire, elle n’avait strictement aucune défense à exhiber. Ca aurait pu lui sauver la vie, ça aurait pu… .
[That's short, but that's good =] ] |
| | |
| Sujet: Re: Entre air et eau. (PV) Jeu 10 Avr - 19:12 | |
| * C’était trop facile. Beaucoup trop facile. Et May aimait ça. Elle avait toujours le dessus, quelque soit la situation, quelque soit sa position, c’était elle qui dominait. Elle le savait. Mais pas cet être insignifiant qui osait imaginer qu’il aurait raison d’elle. May était une arme horrible, tout à fait consciente de ses capacités. Elle gardait toujours ses distances, face aux situations, une distance très marquée par son sourire. Elle semblait tellement loin, que c’était souvent déstabilisant. En plus d’être jolie, May avait le caractère qui allait avec, qui permettait de vraiment régner : l’hypocrisie, le théâtre, l’arrogance, et l’intelligence. Jouer des autres, c’était bon. C’était s’offrir une position divine. Avec la beauté en prime, c’était offrir à autrui une soumission à dévorer sans modération. May aimait ça. Dans ce monde orgiaque, elle se sentait ressortir, avec ce sourire malicieux, et cette envie de prendre toujours plus, du pouvoir autour d’elle. Si elle avait eut le goût du sang, elle aurait fait un chef de gang parfait.
Un jour, elle avait faillit laisser sa vie prendre ce tournant. C’était peu après la naissance de son frère Andrea, et la disparition d’Isabelle. Elle s’était retrouvée seule, et c’était quelque chose qu’elle ne pouvait accepter. C’était comme si le monde lui démontrait qu’elle ne valait rien, qu’elle était bien petite, au final. Mais son ego démesuré avait pris le dessus. Elle avait choisit d’envoyer au diable toutes ces pensées qui lui disait de couler. Et pour évacuer sa haine, elle avait choisit les sports de combats, et d’auto-défense, très répandus chez ces Américains paranoïaques. Elle avait très vite excellé, brillant une nouvelle fois, d’une autre façon. Sa silhouette fine avait été remplacée par ces muscles lourds et imposants. Mais c’était ce qui le tenait debout, ce qui lui permettait, encore une fois, de démontrer sa puissance.
Et puis, elle était partie à Dublin. Elle s’était perdue. Et elle avait croisé ce garçon au regard vert. C’est là que May, la vraie, avait vu le jour à nouveau. De nombreuses séances de gym ou de divers sports amincissants lui avaient permis d’obtenir le corps qu’elle arborait maintenant, un délicieux mélange de muscles et de perfection qu’elle affectionnait particulièrement. Elle savait parfaitement qu’elle ne pouvait pas laisser les gens indifférents, et elle savait aussi qu’un mec, quel qu’il soit, restait un mec. Et une petite idée commençait à germer dans son esprit tordu.
Cette petite idée, elle la devait à une image qui venait d’apparaître dans l’espace clos derrière son visage. Elle se souvenait d’un jour où elle s’ennuyait tellement qu’elle avait décidé de s’asseoir dans un couloir, pour regarder par la fenêtre les gens qui passaient dans la cour. A vrai dire, elle avait été vite déçue. La neige tombant de plus en plus vite, personne n’avait eut l’idée de sortir dehors. Jusqu’à ce que, soudain, une jeune fille se montre. Habillée tout en noir, sa maigreur avait dégoutté May. Mais il y avait sur le visage de la jeune fille l’expression d’une telle tristesse, un tel mystère, que même May n’avait pas pu rester de marbre. Cette fille au regard bleu pâle avec un visage douloureux, parce que détruit par la fatigue sûrement, May l’avait bien observée. Plusieurs minutes, au moins, jusqu’à bien retenir ses traits. Le soir même, elle était capable de reproduire cette grimace de tristesse délicate, mais déchirante. Elle était une bonne actrice, et personne ne pouvait deviner ce qui se passait derrière ses façades.
Elle se tourna vers le gêneur. Son sourire disparu doucement, laissant à May un visage perplexe. Il lui demandait d’enlever son haut, ou de partir. Mais pour May, il y avait toujours une autre option. Il n’allait pas tarder à y goûter. Patience, patience, May est un plat qui se mange très chaud [ ;p ;p Petite référence privée ^^]. Elle le fixa pendant un petit temps. La brume était retombée maintenant, et elle pouvait parfaitement voir son visage. Elle déglutit, douloureusement, et cligna des yeux. Elle descendit un peu plus sous l’eau, laissant juste sortir ses épaules, et posa ses bras sur sa poitrine, comme pour se protéger. Et son visage se déforma, reproduisant l’expression de la jeune fille trop maigre de ses souvenirs. Son jeu était parfait, même ses yeux étaient humides, à en faire trembler n’importe qui.
Elle ouvrit la bouche, mais ravala ses mots, comme s’ils étaient trop douloureux à prononcer. Comme si le choc était trop grand. Ses lèvres vibraient, imitant ses paupières. Comment ne pas trembler devant un tel spectacle, comment ne pas avoir envie de se laisser couler ?
Elle entrouvrit la bouche à nouveau, pour prononcer quelques mots d’une voix claire et envoutante. *
_ Tu aimes tant faire souffrir les gens ?
* Elle pinça ses lèvres, gênée. Le vent se releva, un peu trop frais maintenant, la faisant frissonner. Pauvre petite enfant, blessée par le grand méchant garçon, qui l’embêtait, alors que c’était même pas elle qui avait commencé d’abord ! * |
| | |
| Sujet: Re: Entre air et eau. (PV) Sam 19 Avr - 10:17 | |
| [ Là c'est court mais faut que j'me remette dedans ^^ désolé =/ ]
Erwann n’était pas un mauvais garçon. Se contenir, s’arrêter, se contrôler, tout ça, il savait faire. Même si parfois la stimulation était terrible, même si ses nerfs frôlaient les frontières du self control en toute puissance. Cette fille, aussi sublime qu’arrogante, savait pertinemment jouer avec les nerfs des gens, Erwann en était convaincu. Elle avait l’audace – elle se baladait à moitié dévêtue -, elle avait le charme, et elle avait le caractère et son lot de réflexions exaspérantes qui suivait. Le canadien s’était préparé, doucement, s’était habitué à cette personnalité. Il avait déjà tout, ou presque, calculé. Il ne l’aurait pas noyé, peut-être pas, mais il lui aurait flanqué la trouille de sa vie, ou au pire, il l’aurait traumatisée pour un bon bout de temps.
Et puis cette fille changea, en un instant. Erwann n’avait rien vu venir. Elle aurait parlé avec le même air, ça n’aurait rien changé : Erwann aurait ignoré son regard, puis aurait répondu une autre fresque de mots sans sentiments doux. Là c’était totalement différent. Elle avait pris l’apparence d’un petit bébé inoffensif et blanc comme le drap de soie de sa mère. Le canadien fut très étonné, encore plus étonné que la première fois qu’il l’avait vue sauter dans le bassin d’eau chaude. Il tourna sa tête droit vers elle, lui aussi avait changé d’expression. Un sourcil relevé, les yeux fixes, le regard type de l’incompréhension. Il décida de repousser l’échéance de sa vengeance, ou plutôt de son courroux. C’est vrai qu’elle faisait monter la compassion cette petite fille. Peut-être était-ce une chair fragile sous un blindage pas si épais que ça. Erwann pensa : « elles changerons pas… ces pétasses mal-baisées ». Il enchaina, pour lui répondre, elle qui prenait ça pour de la méchanceté.
- Oui, j’aime.
Ce fut vite dit. En soit, ce n’était pas totalement faux, il aimait bien faire souffrir les autres. Sans trop en abuser bien sûr. La stratégie était de les faire souffrir, et puis après de passer pour le sauveur, pour que sa place devienne directement indispensable. Oui, c’était vicieux comme la peste, mais plus souvent que ça en avait l’air, c’était très efficace.
- J’suis déçu quand même, j’avais espoir de tomber sur une plus forte tête que ça, en plus, ça aurait pas été désagréable de... sonder plus profond… .
Il ne cherchait pas forcément à lui faire peur, mais plus à faire naître en elle la rage. Voir ce qu’elle avait vraiment dans les tripes, voir si ses boyaux résisteraient à l’ouragan canadien qui était assis sur le rocher, c’était ça le vrai plaisir. La méchanceté tout ça, c’était que des étapes plus ou moins facultatives.
|
| | |
| Sujet: Re: Entre air et eau. (PV) Dim 20 Avr - 16:48 | |
| * Tokyo, vu de haut, une étendue impressionnante de bâtiments, noircissant le paysage, tout en le complétant. Cette aberration grandiose calée tant bien que mal entre mer et montagnes dévore peu à peu ce qui l’entoure. Et écrasés dans cette masse, des milliers de gens, tous différents, tentant chacun de mener sa vie à bien, ou à terme. Et puis, au milieu de tout ça, au creux d’un rassemblement d’arbres persistants, une petite marre d’eau bouillante, petit paradis troublant, très bien camouflé. May pouvait très bien imaginer à quel point le garçon tenait à ce lieu, qu’il avait sûrement trouvé par lui-même, si elle y mettait un peu de bonne volonté. C’était bien là le problème, de la volonté, elle en avait des tonnes, mais il l’avait provoqué, et son naturel avait pris le dessus. Et puis, d’un côté, elle lui rendait service nan ? Elle lui offrait une vue superbe, et l’empêchait de penser à des choses désagréables.
May s’amusait beaucoup, elle le regardait, rejetant la faute sur lui, cherchant même à lui faire ressentir la culpabilité atroce de celui qui a brisé une jolie fille. Elle conserva son visage timide et triste, plantant ses yeux bleu sombre dans les siens. Il avait des yeux banals, elle les trouvait laids, leur éclat fade. Vraiment, il ne lui plaisait pas, mais jouer avec lui était bien plus agréable qu’elle n’aurait pu l’imaginer.
Un petit sursaut de nostalgie s’empara d’elle. Elle se souvint de son court voyage en Angleterre, dans une école de gens idiots. Là-bas, elle avait rencontré Jimmy, peut-être le seul ami garçon qu’elle ait jamais eut, ami signifiant qu’ils s’entendaient bien et qu’aucun des deux ne fantasmait sur l’autre. Elle se souvenait de leur rencontre. Jimmy lui avait demandé de faire semblant de sortir avec lui pour se débarrasser d’une fille un peu trop collante. May s’était prise au jeu, et la pauvre victime avait du déclarer forfait devant un baiser langoureux et passionné. Ah la la, Jimmy, que de souvenirs. Ils avaient passé leur temps ensemble, dans le parc de l’école à vider des bouteilles, ou dans le centre-ville, à séduire de pauvres romantiques pour ensuite les humilier. Il lui manquait, aussi dur que c’était de l’avouer. Et voilà qu’elle était réduite à faire la conversation à un garçon douteux et unijambiste. Franchement, il fallait qu’elle se trouve de meilleurs jeux. Si seulement Jimmy pouvait être là … Il faudrait qu’elle l’appelle un de ces jours. *
- Oui j’aime.
* « Moi aussi, j’aime, énormément » pensa-t-elle, sans l’avouer à voix haute. « Et tu ne vas pas tarder à le comprendre mon petit bonhomme ». Enfin, elle n’était pas encore vraiment sûre de comment tout cela allait de finir, elle verrait plus tard, comme pour tout. Elle fit trembler ses lèvres, comme choquée de la sincérité d’une telle réponse. Elle plongea son grand regard humide dans les yeux du garçon, d’une façon envoûtante, si bien qu’il ne pourrait pas l’ignorer. *
- Tu penses que je mérite de souffrir ?
* Deux manipulateurs qui s’affrontent, c’est toujours quelque chose de complexe et délicieux à regarder. Chacun pense avoir raison de l’autre, chacun ayant tord. Et quand l’un pense avoir le dessus, l’autre lui démontre qu’il a tord. Une danse de machiavélisme tournoyant pour atteindre des sommets superbes de sadisme et de délectation. May avait toujours été très douée à ce jeu, et en plus d’être une très bonne danseuse, elle avait le caractère fort qu’il fallait. Jimmy l’appelait MayMalice, surnom bien léger face à ce qu’ils avaient faits ensemble. Hum, MayMalice. Oui, toujours. *
- J’suis déçu quand même, j’avais espoir de tomber sur une plus forte tête que ça, en plus, ça aurait pas été désagréable de... sonder plus profond… .
* Si elle n’avait pas adopté une attitude de victime, May lui aurait envoyé un compliment bien cinglant sur son physique droit vers le cœur. Mais elle avait un rôle plus amusant à jouer. Une larme dégringola sur sa joue, la larme de celle pour qui le sujet d’un « sondage plus profond » est douloureux, la larme de celle qui a déjà connu ça, sans le vouloir, la larme de celle qui a peur des hommes, qui joue les filles fortes pour les intimider, mais surtout, la larme de celle qui a une carapace bien trop mince. C’était parfait. Une autre larme suivit, et elle se contenta de le regarder, tristement, sans répondre. Il fallait être patiente, et bizarrement, quand il s’agissait de jouer avec les autres, May s’inventait cette vertu. * |
| | |
| Sujet: Re: Entre air et eau. (PV) Dim 20 Avr - 17:27 | |
| Erwann ne se savait pas si déprimant. Il avait, par de nombreuses fois, démontré aux autres et à lui-même que ses paroles, son caractère bien huilé et ses réactions calculées faisaient monter la bave à la plupart des bouches qu’il rencontrait. Et dans les cas où ce n’était pas lui qui parlait le premier, c’était à sa bouche que montait la rage et la bave en abondance. Les raisons ? Il était tout simplement allergique aux êtres humains, du moins, la plupart. Les attitudes, quelles qu’elles soient, bonnes ou mauvaises, lui donnaient des frissons de dégoût, des visions aussi acides que les pires têtes brûlées jamais inventées. La jeune femme blonde aurait pu lui sauter à la gorge, elle aurait pu s’évanouir ou fondre en larme, Erwann aurait serré les dents avec la même force. Avec elle là, il les serrait depuis déjà pas mal de seconde. Il suffisait d’une goutte d’eau pour faire déborder la mare, étrangement, ce fut une larme, puis d’autre.
Le canadien n’éprouvait aucune envie d’approfondissement de ce début de relation : une fille qui en premier lieu agresse aussi violemment qu’une hyène affamée, et qui l’instant d’après fond en larme comme un bonhomme de neige oublié, ne lui inspirait aucune confiance. Se pouvait-il qu’elle soit aussi déséquilibrée que lui ? Instable comme une couche d’hydrogène ? Voire plus ? Il hésitait. Il n’avait pas grand-chose à y gagner, et à ce stade, la seule motivation qui pouvait le saisir, c’était le gain. Argent, nourriture, nature. Peu importait. Il hésitait vraiment. Il avait tant de chose sur le cœur, cette situation pouvait finalement être une porte de secours, une échappatoire. Le cadre lui était suffisant déjà pour cela, alors pourquoi pas un bonus, un tout petit bonus fragile qu’il fracasserait d’un coup de poing pour se vider de l’étreinte douloureuse qui hantait son cœur. Il ferma les yeux un instant.
A partir d’un moment sinistre, il se leva, quittant sa position de vacancier bronzant, et entra dans l’eau, vers la fille éplorée. Il marcha froidement, même si l’eau était plus chaude qu’il ne l’aurait pensé. Chaque pas était minutieux, il s’en fallait de si peu pour qu’il tombe directement dans l’eau. Une vague de trop était c’était la chute, honteuse et indigne. Mais il n’y pensait pas, la seule chose qu’il voulait faire, c’était lui faire payer, un bon coup, une bonne fois pour toute. Elle avait tiré le mauvais loto, une pompe à sang meurtrie brutalement, une immense plaie que personne ne voulait ni pouvait, vraisemblablement, fermer. Plus rien ne pouvait vraiment lui faire de mal, il avait titillé le fond depuis bien longtemps, même s’il le cachait le plus possible.
Un pas de plus, un autre, encore un. Il ne flanchait pas. Le regard victime de la blonde n’y changeait rien, au contraire. Une colère passive et silencieuse se développait chez lui. Arrivé à environ 1 mètre d’elle, il lui lança d’un ton violent mais posé :
- Tu veux une vraie raison de pleurer ?
Il n’attendait pas vraiment de réponse. Après tout c’était une question qui ne permettait pas de choix multiple. Toute personne bien constituée en dedans connaissait la réponse, depuis tout petit.
Dans son élan de marche, lorsqu’il fut presque collé à elle, et qu’il pouvait distinguer la profondeur de ses rares rides et la vraie couleur de ses yeux, ainsi que de sa peau, il leva sa main vers l’épaule gauche de la fille, et y donna la plus grande force qu’il pouvait. Cette action eut pour effet de la plonger entièrement sous l’eau. Il gardait sa main serrée, accrochée sur elle pour la maintenir sous la surface de l’eau. Lui aussi désormais, avait une vraie raison de serrer les dents.
|
| | |
| Sujet: Re: Entre air et eau. (PV) Mer 23 Avr - 17:33 | |
| [Je sens que ça va devenir intéressant :p]
* May laissait les deux trois gouttes d’eau s’écrouler dans l’eau bouillante, toujours en fixant le garçon. Ses yeux habiles ne le quittaient pas. Ce qu’elle vit dans son regard la fit frémir. S’il avait été attendri par son jeu quelques instants, il ne l’était plus. Il y avait quelque chose, au fond de lui, qui résonnait. Sûrement de la colère. Et ça lui plaisait. Le fait qu’il ne reste pas indifférent était peut-être le plus beau compliment qu’il puisse lui faire. Le cœur de May s’accéléra brusquement sous sa poitrine avantageuse. Son sang se mit à gicler dans toutes ses veines un peu plus vite, lui procurant cette douce sensation de satisfaction et d’excitation qu’elle aimait tant. S’il était énervé, véritablement, ça allait pouvoir être marrant.
Elle continua à le fixer, dévorant ses yeux avec les siens. Pas parce qu’ils étaient beaux, mais seulement parce qu’elle avait très faim. Parfois, les rares relations de May commençaient comme ça. Brutalement, dans cette euphorie gracieuse de haine et violence. Cette faim atroce de provoquer, de faire tomber. Une fois qu’elle fut certaine qu’il n’était plus troublé, elle ressorti légèrement sa poitrine de l’eau. Son visage triste adopta un sourire de malice et de haine, un petit sourire qui faisait ressortir toute la véritable beauté du visage de May, cet esqui mouvement de lèvres qui lui rendait la beauté brutale qu’elle camouflait bien en fin de compte. Le haut de son tatouage se révéla à nouveau. Elle souriait, toujours.
Le garçon se leva, et il s’approcha d’elle. Son cœur s’accéléra à nouveau. Les mots qu’il prononça lui affirmèrent qu’elle avait raison. S’il n’avait pas de cœur, il était peut-être fait pour elle au final ? Elle fut surprise de le voir pénétrer dans l’eau avec sa jambe mécanique, mais elle ne le lâcha pas des yeux pour autant. Elle voulait profiter de chaque instant, de chaque plissement de sa peau, de chaque mouvement des muscles de son visage. Elle voulait voir naître la colère sur lui, la sentir proche d’elle, sentir à quel point elle avait gagné.
Il s’approchait de plus en plus. Puis il s’arrêta quelques secondes devant elle. Elle se demanda s’il allait lui lancer une remarque bien cinglante au visage, ou répondre des paroles qu’il avait prononcées plus tôt en lui retirant le haut de son maillot. Ou peut-être allait-il seulement tenter de lui faire mal, comme il pouvait. En tout cas, il n’allait pas tarder à découvrir le visage que May montre à peu de monde. Le visage qu’elle a gagné dans les périodes sombres de sa vie, où il fallait frapper pour gagner. Un dernier sourire.
Il posa une main sur son épaule, avec une force qu’elle ne lui attendait pas. Son corps s’enfonça sous l’eau, violement, sans même qu’elle ait le temps de remplir ses poumons. Pendant quelques secondes, elle sentit sa main dure contre elle, et cette haine qui cherchait à la noyer. Et puis, elle eut le réflexe qu’elle avait acquit quelques années plutôt. Elle avançait ses lèvres vers le flanc du garçon, et y planta ses canines parfaites. Elle serra sa mâchoire aussi fort qu’elle pouvait, jusqu’au sang s’il le fallait. Elle y mettait tout son cœur, toute l’euphorie qu’elle ressentait. Elle resserra ses dents, écrasant la peau du garçon, de plus en plus fort, jusqu’à ce qu’il lui lâche l’épaule.
Et quand elle sentit que la main sur son épaule faiblissait un peu, elle se dégagea violement et ressorti sa tête de l’eau. Elle laissa ses poumons se remplir d’air, appréciant le fluide qui pénétrait en elle. Puis elle attrapa avec force la main qu’il avait utilisée pour la faire plonger. Avec son autre main, elle lui attrapa l’épaule, et elle s’approcha de lui. Elle planta ses grands yeux bleus dans les siens, une nouvelle fois. Puis elle posa ses lèvres mouillées sur les siennes, avec tous les sentiments qui l’animaient. Elle attendit, profitant de ce petit contact ambigu, tout en laissant tomber sa main de son épaule, pour glisser sur le haut de son dos. * |
| | |
| Sujet: Re: Entre air et eau. (PV) Mer 23 Avr - 19:27 | |
| Quelle force ! Quel plaisir ! Il se délectait du mal qu’il produisait. Rare étaient ces moments où Satan s’emparait de son corps, et comme tout ce qui était rare, ces moments étaient précieux comme l’or. Un or noir qui n’avait rien à voir avec le pétrole. Sans vraiment s’en apercevoir, un sourire lui était venu aux lèvres, dès l’instant où la jeune fille avait commencé à se débattre lentement. La surprise avait eu un effet ravageur sur elle, et elle avait certainement eut un peu peur. Un peu, pas plus, car Erwann malgré tout, du contact de sa main, sentait qu’elle allait reprendre le dessus.
En effet, en un battement de cil, elle s’était délivrée de l’étreinte canadienne. Erwann ne distingua pas vraiment tous les mouvements qu’elle avait effectués, il était encore sous l’emprise de la drogue rouge sombre venu des plus profondes abîmes des enfers. L’eau se fracassait contre eux, ce n’était pas profond, mais bien assez pour noyer un homme, ou une femme. Entre les éclats d’embruns sans mousse, Erwann distingua une longe respiration, signalant qu’elle avait repris assez d’oxygène pour répondre à l’attaque. Il la vit s’avancer, et puis se coller à lui, bouche tendu vers l’avant, à l’assaut de l’assaillant. La morsure ne lui fit pas trop mal. L’eau chaude et ses vapeurs avaient quelques peu endormis la zone, et puis cette colère qui le rongeait obstruait toutes ses sensations nerveuses. C’était comparable à du sadomasochisme : souffrir pendant un orgasme, c’était impossible. Restait à savoir si la douleur y contribuait. Et puis merde, il avait connu bien pire, ce n’était pas ce serpent aux cheveux longs et à la poitrine florissante qui allait lui injecter le tout dernier des venins.
Une nouvelle fois elle se dégagea. Une nouvelle fois elle respira profondément dans une hâte remarquablement admirable, et puis il y eut comme un moment de stase. Ils se tenaient tout les deux à bout demain. L’un avait tenté de l’assassiner, l’autre s’était défendue, et là, il restait immobile, comme s’ils attendaient quelque choses. En vérité, il n’y avait qu’une seule personne qui attendait, c’était Erwann. La blonde elle, savait déjà ce qu’elle allait faire. Erwann le voyait des ses yeux, ses yeux traitres et félons, qui disaient tant de choses, vraies et fausses. Quand ce moment où le temps ne filait plus s’acheva, il se passa quelque chose d’à la fois électrique et sucré : deux lèvres qui se mêlaient.
Erwann d’abord, garda les yeux grands ouverts, comme s’il tenter de respirer par ses globes oculaires. C’était à son tour de faire de l’apnée. Elle s’était approchée si vite, il n’avait deviné ses intentions que très tard, lorsque les deux bouches avaient déjà commencé l’avancée fatidique. Certes il ne disait pas non, mais tout de même, il se demandait quel jeu elle jouait. Avait-elle tout fabriqué avant même de sauter dans l’eau ? Avait-elle tout improvisé comme le faisait Erwann sans arrêt ? Un certain nombre de question qui furent bientôt totalement disparue, tant bien que les deux corps se liait au fur et à mesure des secondes. Elle laissait glisser sa main du haut vers le bas, le long de son dos, tandis que l’autre tenait le bras du canadien. Lui avait délaissé toute force dans le bras tenu, et avait ramené l’autre main, juste derrière la tête de la fille, appuyant comme personne pour augmenter la pression et l’excitation. Bientôt, il lui rendait la même vigueur dans un mouvement onduleux presque continu. Ca faisait bien longtemps que ça ne lui était pas arrivé, un peu trop d’ailleurs. La principale question était : allait-elle le poignarder dans le dos ? Il s’en foutait, il était convaincu de la résistance de sa couenne, il pouvait bien continuer un peu ces activités là… .
|
| | |
| Sujet: Re: Entre air et eau. (PV) Mer 23 Avr - 20:11 | |
| * Ils étaient là, au milieu de nulle part, dans un pays que May affectionnait de moins en moins. La mare d’eau bouillante les enlaçait, et May se disait que sa soirée était vraiment bien réussie. Elle avait eut de l’inspiration, comme toujours. Ses cheveux mouillés avaient maintenant une teinte châtain, plus proche de leur couleur naturelle, et dégoulinaient sur sa nuque. Et ses lèvres généreuses s’écrasaient contre celles d’un inconnu bancal. Que demander de plus ? Elle ferma doucement ses grands yeux, se laissant couler dans ce baiser volé. Elle en faisait pas attention à son épaule rougie par la force que le garçon y avait mit. Peut-être que lui ne sentait même plus les trous qu’elle avait percé dans son corps avec ses dents. Ils étaient là, perdus dans une forêt au nom imprononçable, et leur contact était plus qu’énigmatique.
Les yeux fermés, elle sentait ce corps étranger, ce corps plein de haine, dans ce minuscule contact. Mais elle aimait ça. En véritable girouette, May donnait souvent sans faire attention, sans réfléchir une seconde aux conséquences. Elle vivait comme ça, et c’était pour elle la meilleure façon de s’amuser vraiment. Une fois la surprise passée, le garçon se laissa faire, et s’abandonna lui aussi dans ce baiser incompréhensible. Il monta sa main contre sa nuque, appuyant ses cheveux mouillés sur son crâne, et leurs lèvres encore mieux. Elle entrouvrit la bouche, dans un sentiment d’excitation qu’elle devait sûrement à la colère. Sûrement. Pour les laisser se mêler un peu plus.
Sa main dévalait le long du dos du jeune homme, dans une caresse violente et tendre. Elle s’arrêta au dessus de son bassin, plantant légèrement ses ongles –qu’elle avait oubliés de vernir– dans sa peau. Elle était comme ça, un peu violente, mais pour elle, c’était une délicatesse amenée par sa passion. Passion ou colère, c’était du pareil au même non ? May jouait encore une fois à ce jeu qu’elle aimait tant, ce jeu qui consistait à vivre de tout son cœur, au gré de sa girouette intérieure. Il pouvait très bien la noyer maintenant, mais peu importe, elle se débattrait encore. Et puis, si ça s’arrêtait maintenant, pourquoi pas ? Mourir avec ce sentiment dans le cœur que seuls les gens comme May peuvent connaître, c’était sûrement la plus belle mort qui soit.
Elle sentit la pression contre sa nuque se faire un peu plus forte, écrasant leurs visages encore un peu plus l’un contre l’autre, avec cette violence étrange qu’on peut appeler passion. De la main qu’elle avait contre son dos, elle l’approcha d’elle, serrant son corps à moitié nu contre le sien. Elle senti son ventre toucher le sien, et son dos vibrer sous ses doigts. Elle garda toujours les yeux fermés, et fit glisser ses lèvres contre son cou. La nuit les surveillaient, en seul témoin de cette scène inattendue. May ne se souvenait même plus de ce qu’elle faisait là, mais elle voulait profiter de cet instant, de tout son corps. Peu importe si ça ne se fait pas, s’ils se haïssaient, ou si elle ne savait même pas s’il allait la tuer dans la minute qui suivait, les instants volés comme ça, May avait toujours su en profiter. *
|
| | |
| Sujet: Re: Entre air et eau. (PV) Jeu 24 Avr - 19:18 | |
| Il y avait les moments où le temps, le lieu et même les autres n’importaient peu... ou plus. Erwann en avait une profonde certitude à présent, cette fille avait vraisemblablement obtenu ce qu’elle voulait. Ou alors c’est Erwann qui lui avait apporté un petit bonheur de plaisir, sans qu’elle n’ait vraiment prévu les choses. C’était un jeune homme plein de spontanéité, et c’est vrai que c’était dur de le faire venir pile poil là où on voulait le voir venir. Telle une flèche venue d’un arc incertain, il improvisait sa vie comme ça. Ce soir, peut-être, il se jetterait dans un jeu facile et peu dangereux : le sexe à la carte.
La fille ne montrait plus aucune signe de violence, d’ailleurs elle avait même calé sa bouche dans le cou solide du canadien, et commencer un travail de succion plus ou moins plaisant, mais tout à fait propice au désir. Les baisers le long de son cou… il adorait, et qui dans ce bas monde n’adorait pas ? Erwann de ses mains, eut le temps de parcourir longuement le dos, la peau de sa compagne, déjà à demi nue. Cette peau était douce, douce comme du savon méditerranéen, pas une seule aspérité, tout simplement exquise. Ses cheveux blonds comme le soleil semblaient flotter au dessus de sa nuque, comme une chevelure de sirène flottant sur l’eau salée. On avait l’impression qu’un effort ne parcourait les muscles sous la peau, alors que c’était tout le contraire, Erwann sentait bien dans son étreinte, la force et la vigueur qu’elle déployait à son travail. Peut-être l’avait elle détestait à un moment, alors qu’elle était sous l’eau, mais là, ce que l’on constatait, c’était qu’elle avait trouvé de quoi passer ses nerfs.
Le goût des lèvres de la jeune fille lui avait laissé une sensation de manque, une autre drogue, plus perverse cette fois ci. Par plusieurs fois il avait tenté de récupérer sa bouche, mais sans succès. Comme si elle cherchait à échapper à son contrôle, ou à son regard. Peut-être avait-elle peur de la réaction d’Erwann. Ou alors s’était-elle tout simplement laissée entrainée dans l’ivresse sexuelle et la délectation. Le canadien lui, s’éclatait comme un jeune chiot qui découvrait la baballe. Par plusieurs fois il avait passé ses mains le long du corps juste à côté de lui, il avait ramené le ventre nue de la jeune femme contre le sien, il l’avait serré, il avait fait comme si la Terre avait cessée de tourner, rien que pour eux, rien que pour lui.
Et puis lui aussi se laissa enivré dans le souvenir de ce baiser. Mais rien de logique n’animait cette scène, rien de concret, ce n’était que pure folie. Cette fille, qui savait ce qu’elle était, ce qu’elle voulait finalement ? Il eut un instant de doute et de lucidité où il avait ré-ouvert ses grands yeux bruns, et regardé vers la Lune, cette vieille amie. Dans un excès de force, il se dégagea, puis dégagea la ventouse rayonnante qui s’accrochait à lui. Il plongea son regard dans le sien, sondant la profondeur de ces yeux, testant la sincérité du volume de ses lèvres. C’était trop suspect, c’était un piège beaucoup trop évident pour le rater. Erwann n’était pas né des dernières pluies, et Dieu savait qu’il en avait connu, des nuits pluvieuses.
- Qu’est c’que t’es ?
C’était l’unique chose qu’il voulait savoir, ce qu’elle répondrait allait jouer dans le futur proche, c’était certain. Soudainement, tout était devenu très silencieux. La brutalité des étreintes avaient bouchés les tympans d’Erwann sur un long périmètre, là, tout redevenait calme et paisible, le manteau de la nuit était bien trop épais pour laisser une quelconque agitation quelque part. |
| | |
| Sujet: Re: Entre air et eau. (PV) Jeu 24 Avr - 20:11 | |
| * Les lèvres de May glissaient avidement sur le corps inconnu, l’eau facilitant leur trajet passionné. Son cou était un peu trop long, et elle pouvait y cacher son visage. Elle avait lâché sa main pour pouvoir mieux se laisser aller. Elle ne pensait même plus au dénouement, elle ne pensait qu’à leurs chairs en contact, et les brûlures délicieuses qu’il lui laissait dans les veines et sur la peau. Les yeux fermés, tous ses autres sens étaient alertes de sensation, en demandant toujours plus. May était très envieuse, et elle n’avait pas envie d’arrêter ce qu’elle venait de commencer. Elle voulait juste profiter, cette peau contre elle, cette peau sous ses lèvres, cette peau dans sa nuque, tout ça, tout autour d’elle, en plus de l’eau délicieuse.
Ils avaient rapproché leurs ventres, et elle sentait maintenant son cœur battre contre sa poitrine. Un rythme qui paraissait bien lent par rapport au sien, rythmé de colère et d’excitation. Il passa à son tour ses bras autour d’elle, caressant son dos. Quelques fois, il frôlait la maigre ficelle de son maillot, provoquant un sourire intérieur chez la demoiselle. Ses mains étaient grandes, d’une force agréable. Sa peau mouillée frissonnait sous les allers-retours délicieux de ses caresses. Elle le serra un peu plus fort contre elle, avec cette étreinte trop forte, mais vibrante et brûlante. Son cou avait bon goût, et contre toute attente, le plaisir qu’elle prenait à la tâche étirait ses lèvres de satisfaction.
Ils restèrent comme ça, quelques instants, à dévorer la peau de l’autre de leurs doigts. Un petit vent léger se leva, un peu trop froid, ajoutant de la tiédeur à la source qui leur servait de nid. Mais elle n’y fit pas attention. Elle avait mieux à faire. Et le vent ne pouvait plus rien faire pour détacher leur étreinte. Ce fût le garçon qui s’en chargea. Sans qu’elle s’y attende, il la repoussa doucement de lui, rompant d’un coup tous leurs maigres contacts. Il accrocha cette fois seulement ses yeux, et resta ainsi quelques secondes. May soutenait son regard, sur son visage, une expression figée, un mélange subtil de frustration et de désir. Elle laissa ses yeux dévorer son visage, regarder une nouvelle fois les lèvres qui étaient contre les siennes quelques secondes plus tôt. Elle entrouvrit la bouche pour passer le bout de sa langue sur ses lèvres, avec un sourire malicieux à nouveau. Il ne l’oublierait pas, même s’il voulait s’arrêter là, elle avait maintenant au fond d’elle une petite flamme violente qui voulait finir leur petit jeu.
_ Qu’est c’que t’es ?
Hum, très bonne question. Que voulait-il qu’elle réponde ? Personne ne pouvait répondre à cette question, pas même elle. Peut-être que Jimmy avait compris, lui, mais elle en doutait. Comment cerner quelqu’un qui n’agit qu’avec ses pulsions ? Il venait de soulever un problème épineux qui risquait de lui servir de tombeau s’il s’y aventurait un plus. Mais qui ne rêve pas de mourir enfermé dans les bras d’une fille superbe ?
Elle était debout, dans l’eau, et tout le haut de son corps en sortait maintenant. Elle croisa ses bras sous sa poitrine, lui laissant seulement la surface de son ventre visible. Ses cheveux coulaient autour de son crâne, encadrant son visage compliqué. Elle lui sourit, avec tout ce quel avait dans le cœur. Ce manque, cette avidité, cette passion, peut-être même un peu de colère, mais surtout, en arrière-plan, une tendresse violente incroyable. Il avait réveillé May, et il n’avait pas conscience de la situation dans laquelle il était. Son ventre brûlait, à l’intérieur, au fur et à mesure qu’il la fixait. Mais vas-y qu’est-ce que tu attends ? *
_ Je suis un peu dingue. Je crois que j’ai un réel souci avec les préliminaires.
* Son allusion à leur conversation agressive de plus tôt ne tomberait sûrement pas dans l’oreille d’un sourd. Elle ne savait pas vraiment ce qu’il attendait d’elle. Mais il allait avoir beaucoup, c’était un choix qui ne lui appartenait plus. Il avait tenté de la tuer, peut-être. Mais elle avait toujours aimé le piquant. *
_ Hum… Pourquoi se poser des questions dans ces moments là ?
* Elle lui sourit à nouveau, et un éclat de lune vint se figer dans ses yeux. Qu’attendait-il ? Elle décroisa ses bras, les laissant tomber le long de son corps. Le bout de ses doigts fondait délicieusement dans l’eau en dessous d’elle. C’était un peu comme un rêve, une scène superbe d’euphorie, un moment comme elle en vivait souvent, où elle ne s’ennuyait pas. Sa vie était un vrai film, elle en était l’actrice superbe, aucun flashback, elle envoyait à son public des images subliminales de rêve, des images comme celle qu’elle créait maintenant. C’était parfait. *
[Désolée, c’est un peu nul …] |
| | |
| Sujet: Re: Entre air et eau. (PV) Ven 25 Avr - 19:58 | |
| [c'est à chier xD j'me rattraperait... =/]
Il y avait l’air, un air humide et chaud. Un air pompant qui vous remplissait les poumons d’une masse lourde et étrange. Quelques courants d’air froid, amenés par les vents de la nuit qui glissaient autour de la ville, caressaient les couches d’air chaud et les êtres qui s’y trouvaient. Le canadien n’avait pas tellement l’habitude, il vivait dans un climat de froid souvent sec ou de chaleur printanière. L’Atlantique, le Grand Atlantique apportait chaque année de quoi réchauffer et de quoi rafraîchir les terres du levant canadien. Ici, après tout, ce n’était qu’une île balayée par les typhons et par les soleils du Nord.
Il y avait l’eau. L’eau d’ici était fraîche en général, mais cette eau là était chaude comme la braise rouge et noire d’un feu de camp abandonné. Les toiles de coton blanche de brume et les filets de vapeur d’eau élevaient l’endroit au rang de lieu mystique, telle la forêt de Brocéliande ou l’île de Pâques. Chaque mouvement déplaçait les filets de coton, c’était une mer de brume au dessus de la mare d’eau. S’y baigner, c’était perdre une partie de soi, celle qui se trouvait sous l’eau, celle qui devenait difforme vue d’ici. Erwann, le grand Erwann se sentait mal. Se sentait coupable.
Il revenait à lui, de façon progressive. Tous ses gestes, toutes ses choses qu’il avait faites un peu plus tôt, il les trouvait aberrantes. Il oscillait comme ça, quittant l’état de jouissance du mal qu’il convoitait tant. Il redevenait Erwann, le simple. Celui que la pauvre Ruika avait si bien connu, celui que l’école avait accueilli un an auparavant. Celui qui était venu au bord de l’eau pour retrouver la paix. Il se demanda longuement que faire, car si l’excitation était toujours présente, quelque chose avait troublé la scène, et rien ne serait comme s’il ne l’avait jamais stoppée. Il allait réagir comme un bon grand frère, comme il avait l’habitude incertaine de le faire, parmi les jeunes et les plus jeunes.
- R… rentre… retourne d’où tu viens. Fout moi la paix tu veux.
Bien évidemment il ne pouvait totalement abandonner son côté brutal et abrupt. Car s’il s’était transformé en bon élève l’espace d’un instant, il gardait en lui les stigmates d’une érosion intérieure très forte, et très violente. Elle ne perdait pas grand-chose, lui certainement oui, mais il aurait l’opportunité peut-être un funeste jour de faire ça dans les règles de l’art à nouveau. Là, c’était vraisemblablement lui qui avait perdu la partie, pourtant il avait largement de quoi gagner.
Il cacha son regard dans une expression insistante d’autorité. La meilleure chose qu’il pouvait faire, c’était de prendre le rôle du bon seigneur le plus intelligent, qui mettrait un terme aux facéties de jeunesse, aussi dangereuses qu’elles pouvaient être.
|
| | |
| Sujet: Re: Entre air et eau. (PV) Sam 26 Avr - 5:29 | |
| * C’était fini, bel et bien fini. Cette nuit noire avait été l’unique témoin d’une scène passionnée entre ces deux acteurs si différents, et le garçon avait hurlé « Coupé », la repoussant de lui, et c’était fini. May reprenait doucement ses esprits. L’euphorie disparaissait petit à petit, et elle pouvait maintenant observer le corps maladroit à qui elle avait failli s’offrir. Bien sûr, elle n’aurait pas eut de regrets. May ne regrette jamais, elle a bien d’autres choses à faire. Mais là, maintenant, elle se disait qu’il ne valait vraiment pas la peine. Il se tenait debout devant elle, et il devait être le premier à la repousser. Bien sûr, elle était un peu vexée, en partie à cause de mauvais souvenirs, mais elle était aussi intriguée. Si elle y réfléchissait bien, elle pourrait s’imaginer qu’il avait vraiment de gros problèmes, ou alors une orientation sexuelle qui justifiait son geste.
Elle le fixait, et son regard hautain revint doucement sur son visage. May se rendormait, doucement, éteignant le brasier derrière ses seins. Son maillot mouillé collait maintenant sa peau, mais elle n’avait plus envie de jouer à ça. Il l’avait repoussée, et le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle n’avait pas l’habitude. Mais ça lui plaisait. Peut-être était il un peu –juste un tout petit peu– comme elle, a agir comme bon lui semblait, sans vraiment réfléchir. Ou peut-être avait-il adopté le caractère pourri et coincé de ces japonais. Bof, même un nippon quelconque aurait craqué. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il sortait du lot. Mais elle prendrait le temps de réfléchir à ça plus tard, ou jamais.
- R… rentre… retourne d’où tu viens. Fout moi la paix tu veux.
Personne ne pouvait donner d’ordres à May, absolument personne. Elle était incapable de tenir une promesse, et son caractère fier lui empêchait catégoriquement de faire ce qu’on lui disait. Le ton avec lequel il lui demandait restait agressif, mais moins qu’avant. Il n’avait donc pas déjà oublié ce qui venait de se passer. Elle ne sourit pas. Elle n’en avait pas envie. Il l’énervait. Mais pas de cette haine agréable, c’était plutôt une colère sourde, qui reste dans le crâne, sans descendre jusqu’au ventre, et qui attire le dédain, ou l’indifférence. Malgré sa taille, il lui paraissait vraiment petit. Il faut croire qu’elle avait choisit de lui coller un caractère coincé. Elle le fixa une nouvelle fois, gardant bien ses yeux contre les siens, avec une indifférence flagrante, puis elle se retourna pour aller s’assoir à l’autre coin du petit bassin, à l’opposé de son coin à lui. Elle se retourna, le fixa à nouveau, et s’assit. *
- N’essaie même pas cette fois.
* Sur ce, elle s’enfonça dans l’eau, posant ses fesses sur une pierre cachée sous la surface, enfonçant ainsi son visage jusqu’en dessous de la bouche dans la mare bouillante. Ça y est, elle s’ennuyait. Mais que pouvait-elle bien faire dans ce pays pourri ? N’y avait-il vraiment personne comme Jimmy aussi ? Tous ces gens étaient-ils vraiment si ennuyeux ?* |
| | |
| Sujet: Re: Entre air et eau. (PV) Sam 26 Avr - 23:59 | |
| [ je déprime = j'écris =/ ]
Faire l’amour sur son canapé devant un film romantique ou effrayant, faire l’amour sur le carrelage froid d’une cuisine aménagée dernier cri ou faire l’amour dans une mare d’eau chaude, ce n’était pas des choses qui effrayait le canadien, toujours lui. Il n’avait pas encore connu le grand amour avec un grand A… enfin c’est ce qu’il se disait en oubliant la japonaise brune qui avait débarqué chez lui sous la brise et les brisants. Même s’ils n’avaient rien fais de sérieux de ce côté ci, les échanges d’hormones n’en étaient pas moins diminués. Là, c’était différent, se taper la première venue, sans se soucier de l’avant et de l’après, sans même connaitre son prénom, ça ne lui ressemblait pas tellement. Et pourtant ! Il aurait été près à le faire, il l’aurait fait si l’image de Ruika dans son lit candide et frêle ne lui était pas parvenue, et si en embrassant cette blonde, il avait retrouvé le goût sucré des lèvres de Ruika. Il ne pouvait plus vraiment déterminer ce qu’il avait l’habitude de faire ou non, car depuis un peu plus d’un an, le canadien était devenu une vraie girouette, à plusieurs sens à la fois. Alors une fille de plus ou de moins à son actif… sa dignité n’en serait pas réduite, mais peut-être sa conscience oui. Cette fille, inconnue à ses yeux, était venue ici dans un espoir presque impalpable : s’envoyer en l’air de toutes les façons possible. Lui était venu pour oublier, pour se noyer dans un alcool lucide et sans danger.
Elle s’était éloignée, car elle n’avait que ça à faire. C’était mieux pour elle, c’était mieux pour eux deux. Elle avait balbutié une courte phrase, qui ressemblait à un mélange de haine passagère et de menace. Il ne comprenait pas trop, il avait du mal à assimiler tout. Avait-il vraiment fait cela ? La pousser sous l’eau et la garder pour qu’elle cesse de respirer ? Cette fois ci, la douleur sur son flanc, là où elle avait mordu ce fit plus forte. Lentement mais surement, il se reprenait en main. Il n’était plus le diable en personne, mais n’était plus le simplet qui découvre la vie, comme un amnésique qui retrouve la mémoire par un éclair de lucidité. Peu à peu, il se voyait, le vrai Erwann, revenir sur le devant de la scène. L’Erwann avec son assurance orale et son caractère bien pensé. Avec ses sautes d’humeur un peu plus rare, avec ses phrases psychédéliques et son regard de braise, près à paralyser un guépard en une seule petite fraction de seconde.
La blonde ne représentait pas grand-chose. Il fit demi tour, remonta sur le rebord rocailleux et sortit ainsi de l’eau tiède. Il écouta l’eau tomber en petites gouttes sur le sol, et sentait ruisseler la chaleur le long de sa peau, de sa ceinture, jusqu’à son pied droit. Sans trop bouger le dos, il tourna la tête vers la fille, assise toujours dans l’eau à deux ou trois mètres de lui. D’un regard moqueur et sans idées complexes, et d’un sourire traite, il lui lança :
- Un autre soir, peut-être.
Puis il s’effaça dans la nuit noire, bordé par la forêt et le petit sentier qui le ramènerait jusqu’au parc de l’école. Un petit cliquetis se fit entendre, puis disparus à son tour dans le noir. Dans ses dernières secondes de pénombre, il plongea la main dans sa poche, en sortit un petit cylindre, et y piocha la dernière pilule. C’était sa dernière dose de morphine, pour la prochaine, il devrait retourner à la vieille boutique désaffectée… . |
| | |
| Sujet: Re: Entre air et eau. (PV) Dim 27 Avr - 15:35 | |
| [J’aime pas quand tu déprimes …]
* May avait fait l’amour bien des fois. Souvent pour assouvir ses besoins, mais quelques fois aussi parce que la scène était belle. Parce que c’était classe. Parce que ça le faisait. Mais jamais par amour sincère. Elle était pourtant douée en la matière, peut-être même faîte pour ça, mais elle avait toujours eut un réel problème avec le caillou qui siégeait à gauche de sa poitrine. Il battait, très vite, souvent même trop vite, mais jamais au rythme de la bonne mélodie. Jamais son petit métronome ne daignait suivre cette valse inconsciente qui lui aurait pourtant fait du bien. May n’avait jamais encore connu cette chute violente de la musique qui s’arrête, parce qu’elle n’avait même jamais commencé chez elle. Elle n’en manquait pas, ou alors peut-être un peu dans ses rêves les plus fous, mais ça finit par arriver, toujours, chez n’importe qui. Peu importe la pierre dans laquelle est taillé le cœur, elle finit toujours par exploser.
Assise sur un autre caillou, mais tout aussi glissant, May regardait le garçon. Elle le regardait avec arrogance et mépris. Avec un trop plein de haine qu’elle avait toujours voulu déverser sur son frère. Sur Andrea, et sur ce garçon, trop sérieux, trop sincères. Elle avait envie de s’amuser, vraiment, mais il fallait croire que personne n’était fait pour elle ici. Et puis, Andrea devait bien profiter, à quelques milliers de kilomètres de là. Ce petit garçon trop parfait, il devait déguster son absence chaque jour, profiter de l’amour parental trop fort, et surtout, de leur porte-monnaie. Tous ces gars étaient vraiment trop nuls. A part Jimmy, et peut-être quelques autres qui comptaient parmi ses amis. Mais franchement, personne n’avait l’air de savoir jouer par ici. Elle n’avait plus qu’une solution : Leur apprendre.
Tout en pensant à un plan farfelu pour entraîner l’inconnu dans un jeu douteux, elle continuait à le fixer. Toujours avec ce regard de supériorité indéniable. Parce qu’elle l’avait poussé dans ses limites, elle le savait. Au fond, elle aurait dû être fière, mais elle était quand même sacrément vexée. Il sortait de l’eau, repoussant à plus tard la scène que May aurait voulu achever. Méchamment, elle le trouvait laid, elle se moquait de lui, en son fort intérieur, mais quelque chose venait de se déchirer. Il l’avait repoussée. Il connaissait donc sûrement quelqu’un de mieux. Mais quelqu’un de mieux que May n’était pas censé exister. Elle décida alors, d’un pacte étrange avec elle-même, qu’elle découvrirait ce qu’il cachait. Peut-être serait-ce la première promesse qu’elle n’ait jamais tenue. Ou peut-être pas. Le temps verrait. Et puis elle pour l’instant, elle voyait qu’il partait.
Elle s’enfonçait un peu dans l’eau, pour y glisser ses lèvres. Sa nuque la brûlait, là où il l’avait appuyée. Pendant quelques secondes, elle le haït encore un peu plus. Puis elle commença à s’ennuyer à nouveau. Elle avait gagné ce petit coin de paradis, mais au fond, elle n’en avait jamais voulu. Elle s’en foutait royalement de cette mare cachée au milieu de nulle part. Elle avait juste envie de s’amuser, et son jouet venait de partir. Il était plus de minuit, et elle était encore loin d’aller se coucher. Elle sortit alors son corps de l’eau, frissonnant légèrement lorsque la brise la caressa, puis elle attrapa son sac. Elle ôta son maillot, et enfila un haut plongeant, et une jupe noire très courte, oubliant volontairement son soutien-gorge au fond du sac. Dans cette tenue, on ne voyait plus son tatouage, juste quelques perles d’eau sur la poitrine et sur ses lèvres, souvenir de ce petit jeu auquel elle venait de participer. Elle jeta son sac sur son épaule, et reprit en courant le même chemin qu’à l’aller. Pieds nus. Un sourire sur les lèvres, un sourire de façade. Elle retournait en ville. Elle trouverait bien une boîte quelque part. Elle boirait quelques verres, danserait superbement sur le comptoir, embrasserait un gars, et peut-être, passerait la nuit avec lui.*
|
| | |
| Sujet: Re: Entre air et eau. (PV) | |
| |
| | | |
Sujets similaires | |
|
Page 1 sur 1 | |
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |