Ginkgo Gakuen
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Le lycée sous le signe de l'arbre aux 1000 écus
 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon EV6.5 : où trouver le Bundle Lot 6 Boosters Fable ...
Voir le deal

Partagez | 
 

 "Comme dans un Stephen King" (Majo')

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité




"Comme dans un Stephen King" (Majo') Empty
MessageSujet: "Comme dans un Stephen King" (Majo')   "Comme dans un Stephen King" (Majo') EmptySam 12 Jan - 20:00

Quelques pas nonchalants résonnaient dans le rectangle du couloir. Un rectangle qui se faisait, au fur et à mesure des centimètres, de plus en plus sombre. Un phénomène qui paraissait inexplicable, ou presque. Peut-être était-ce à cause du fait que le soleil se dirigeait de plus en plus vers l’Ouest, ou alors peut être était-ce les murs qui étaient de plus en plus noir. En tous cas, les ténèbres s’emparaient de ce fichu couloir. Mais en vrai, quel était le vrai but de tout ça ?

Erwann marchait, et plus il marchait, plus il accélérait. Il accélérait très lentement, un peu comme s’il se rendait compte qu’il était poursuivi, et qu’il fuyait. Mais personne ne le poursuivait. La seule chose qui le poursuivait, c’était lui-même. En réalité, il s’en foutait du noir, il s’en foutait du soleil qui se couchait, il s’en foutait du carrelage qui devenait de plus en plus sombre. Il s’en foutait de… de !

Un fracas sans nom, retenti dans le fond de ce couloir sans lumière. C’était une porte qui s’ouvrait, assez violemment. Dans la seconde même qui suivit, le canadien avait monté à sa bouche tremblante comme une feuille, une cigarette blanche qui flashait le moindre rayon de lumière dans la salle sombre. Une fois que le premier panache de fumée avait fait un aller retour dans ses poumons. Il souffla longuement, comme pour marquer la fin d’une souffrance, d’une agonie longue et douloureuse. C’était bien plus simple que ça, l’agonie de la nicotine. Après ce soupir de soulagement, Erwann contempla l’endroit où il était. Une salle qui ressemblait à une salle de réunion ou quelque chose dans le genre, à peu près de la taille d’une salle de classe réduite. Une fenêtre fermée dont les carreaux étaient recouverts de poussière et de toile d’araignée. Une table miteuse qui ne supporterait plus jamais le poids d’une simple feuille de papier. Des chaises empilées, des cartons vides, bref. Une bonne vieille salle abandonnée comme on les aime, avec du noir de la crasse et du mystère, comme dans Harry Potter, comme dans un Stephen King, comme dans le début d’un roman d’aventure, un meurtre dans l’armoire, un squelette qui ne servait que pour la biologie, un mystère mystérieux quoi.

La veille au soir, il était tombé sur cette salle désaffectée, après avoir entendu une conversation entre deux élèves qui y avaient, semble t-il, fumé une bonne trentaine de pétard depuis le début de l’année. Elle se situait au même niveau que les dortoirs, à peine à plus de 20 mètre du couloir de sa chambre. C’était étrange que personne quasiment ne venait ici… ça devait être la porte qui était trop effrayante, ou alors… tous les élèves dans cette satanée école étaient des élèves sérieux qui ne fumaient pas, qui ne buvaient pas, bref, des anges quoi… .

Erwann fouilla dans sa poche, il tata quelque chose de sympathiques. Son boitier secret où il cachait toutes sortes de chose… particulièrement celle qu’il ne voulait pas qu’on découvre. Des choses plus ou moins illicites. Et maintenant qu’il avait touché cette boite, bien sûr il n’avait pas envie d’une cigarette seulement. C’est ainsi que dans les minutes qui suivirent, pendant que la cigarette se consumait toute seule aux lèvres du grand brun, pendant que le soleil passait derrière les montagnes à l’Ouest, c’est ainsi que le néo-écossais se prépara son premier joint depuis quatre mois. Une fois celui-ci finit, il poussa la vieille porte en bois pour la refermer, se mis proche de la fenêtre, et regardant les étoiles déjà là, mis le feu aux herbes.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




"Comme dans un Stephen King" (Majo') Empty
MessageSujet: Re: "Comme dans un Stephen King" (Majo')   "Comme dans un Stephen King" (Majo') EmptySam 12 Jan - 20:51

Une journée trop normale c'était déroulée. Trop logique, trop calme, trop ... "chiante". Bien évidemment, pour une certaine japonaise, les cours n'existaient pas, et ils n'avait jamais existé véritablement, alors elle c'était tout simplement dispensée d'y assister. Mais cette journée avait été sûrement trop "belle" pour qu'elle reste à l'intérieur, même pour les trois heures de cours qu'elle aurait du suivre. Oui, après tout, à quoi bon se remplir le crâne de choses qui ne serviront pas, puisqu'on accepte pas l'orientation choisie ? Et puis devenir sérieuse et rangée n'était pas le premier des soucis de la japonaise. Cette japonaise, Majoren, marchait à l'extérieur sous le crépuscule, quand elle se dit qu'elle ne souhaitait pas particulièrement passer la nuit dehors. Elle n'avait plus le goût de tout cela, fumer des substances étranges avec de parfaits inconnus qu'elle frapperait où avec lesquels elle échangerait quelques relations dont elle ne se souviendrait pas le lendemain, se réveillant sur un muret ou ne se réveillant pas, et cuvant ce qu'elle avait pu ingurgiter pendant une dixaine d'heures. Non, elle préférait rentrer, quitte à errer sans fin dans les couloirs, sans aucune peu de se faire attrapper, car, non seulement ça n'était jamais arrivé, et en plus, si il y avait bien une chose qu'elle ne craignait pas, c'était cela, de se faire choper. Et puis, qui sait, peut être une de ses rares connaissances passerait-elle dans le coin, jouant, comme elle, l'oiseau de nuit.

En revenant, elle vit passer en courant quelques groupes d'élèves, apeurés à l'idée d'arriver trop tard et de ne pas pouvoir dormir à l'intérieur. Elle, elle marchait, seule, comme d'habitude. Et à travers le dédale des couloirs, elle vit au loin une ombre qui lui disait quelque chose, même de très loin, elle crut reconnaitre quelqu'un. Comme à chaque fois que la solitude se fait ressentir, elle sortit son MP3 et l'alluma. Et puis, ressentant une faim qui la prenait soudain, Majoren sortit habilement une cigarette du paquet caché dans sa poche, puis la porta à ses lèvres, avant de l'allumer avec son magnifique briquet Vivienne Westwood, unique "bijou" de très grande valeur qu'elle avait tout le temps sur elle. Personne ne c'était jamais douté que c'était un briquet, car il ressemblait plus à un collier qu'à autre chose. Ce fut en chantonnant qu'elle suivit cette réminiscence d'ombre ou de présence qui semblait avoir laissé une trace dans ce couloir sombre, et qui menait à un lieu qu'elle avait sans doute fréquenté. A vrai dire, ce chemin lui rappelait un vague souvenir, mais elle n'aurait su dire quoi. Ou du moins elle se le cachait. Certains souvenirs sont bien mauvais, et il ne vaut mieux pas les réveiller. Ce fut au son du violon d'Emilie Autumn que Majoren arriva devant une porte que se ferma quelques secondes avant qu'elle s'en approche. La japonaise se posait pas mal de questions, s'arrêtant soudain de chanter. Ce parfum lui rappelait quelque chose, un parfum qu'elle portait bien souvent et qu'elle cherchait à masquer lorsqu'elle revenait dans l'internat : de l'herbe. Mais le parfum, la présence qu'elle avait "sentie" n'avait aucun rapport avec cela. Plongeant sa main dans la poche de son gilet, Majoren sentit un vieux paquet de mouchoirs, des mouchoirs au parfum qui donnaient envie de tout, sauf de se moucher dedans, des mouchoirs parfum menthe-fraise qu'elle avait récupéré sur le sol de sa chambre, un jour où elle était seule.

Au lieu d'entrer discrètement, comme elle l'aurait fait quelques mois auparavant, Majoren resta à l'extérieur et s'appuya contre un mur. L'odeur, cette odeur qui sortait de cette pièce, elle qui avait refusé de redevenir dépendante comme elle l'avait été il fut un temps, rien que la sentir, cela lui faisait un bien fou. Elle se rappelait ce temps là, à Osaka, où elle aurait fait n'importe quoi et où elle AVAIT fait n'importe quoi pour en avoir, même ce qu'elle ne pensait jamais faire. La cigarette, même en grande quantité n'avait jamais caché cette envie. Enfin, au moins, elle n'avait pas accès à une quelconque drogue, s'aurait été catastrophique. Puis, se reprenant un instant, Majoren se remit droite, avant d'ouvrir la porte, ayant sans aucun doute pour intention de demander ou d'exiger quelque chose du fumeur, tout dépendrait du gabarit de la personne. Et puis, tournant son regard vers la silouhette de cette personne, sa bouche s'ouvrit légèrement dans une expression de mi-stupéfaction. Erwann ? D'un côté, cela ne l'étonnait pas, elle avait eu ce doute jusqu'à ce qu'elle arrive. Et puis, reprenant cet air indifférent mais ne cachant pas très bien sa joie de le revoir, elle murmura un petit


- Oh ? Tiens ...

Pas de "salut" de base ou de "qu'est ce que tu fais là" dont elle connaissait déjà la réponse. Son regard se tourna vers la salle, cette salle abandonnée qui lui disait pas mal de chose, ses premières larmes depuis qu'elle était arrivée ici, les toutes premières qu'elle avait versées avant de rencontrer Erwann. Ce fut un peu comme un choc, et, dans sa grâce et son sens du language habituel, elle lâcha :


- Merde ...

Et puis, sentant à nouveau cette odeur qui la pénétrait, Majoren s'appuya à nouveau contre le mur, se sentant envahie, mais évitant tout de même de chercher fébrilement cette réserve qu'elle avait cachée dans son sac au cas où elle en éprouverait un grand besoin, cette réserve que, sans doute, elle croyait encore existante alors qu'elle s'en était débarrassée dans l'espoir d'abandonner tout cela.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




"Comme dans un Stephen King" (Majo') Empty
MessageSujet: Re: "Comme dans un Stephen King" (Majo')   "Comme dans un Stephen King" (Majo') EmptyDim 13 Jan - 12:33

Il eut un bref coup de frayeur lorsqu’il se rendit compte que quelqu’un s’était introduit dans la vieille salle sombre. C’est vrai que reconnaitre quelqu’un du premier coup d‘œil aurait été difficile, mais là c’était plus différent. Il connaissait bien cette silhouette, et surtout cette voix. Il aurait été plutôt gêné si une personne étrangère à sa connaissance était rentrée, il aurait même été gêné si une personne, tout court, était rentrée dans la salle face à lui. Mais a contrario, la présence de Majoren le rassurait légèrement. Et légèrement c’était peu dire, il se demandait même s’il n’avait pas espéré plus tôt qu’elle entre ici.

L’odeur avait due attirer son attention, ou du moins elle avait joué un rôle attractif à un moment. Car c’était une odeur rare pour la plupart des élèves, assurément, mais c’était quand même une odeur bonne, douce et gentille. Gentille car elle rendait plus ou moins heureux, du moins pour un lapse de temps plus ou moins long. Il était évident que Majoren connaissait cette odeur, Erwann en était convaincu, sinon elle n’aurait pas dis ces mots… . Un sourire lui vint aux lèvres, secouant légèrement le cône de bonheur.

Il était assis sur une espèce de caisse, une malle usée mais qui semblait être la chose en bois qui restait la plus solide de la salle. Juste à côté de la fenêtre, les panaches de fumée épaisse se voyaient à travers les premiers rayons de la nuit, Erwann se sentait comme un fantôme, le corps livide et l’âme vacillante. Il regarda longuement la fille adossée au mur en face de lui, agita la tête pour répondre à sa salutation implicite. Puis, toujours en souriant, il plongea la main dans sa poche, en sortit une boite en carton pas plus épaisse qu’un téléphone portable, la lança en direction de Majoren. Il lui dit :

- Il reste des feuilles à rouler dedans… et je crois que y’a une autre caisse dans le coin là bas.

C’était bel et bien une invitation. Il aurait pu aller en prison pour ça ! Incitation à la drogue, détournement de jeune fille, squattage intempestif de salle abandonnée dans une école dynamique… la liste pouvait être longue. Il assumait. Après tout il n’était même pas Japonais. Au pire on lui retirait sa carte de séjour. Et come-back-home avec un bon coup de pied au cul.

Mais il ne préférait pas penser au malheur. Pour l’instant, il sentait que sa tête tournait légèrement. Enfin ! Les bonnes choses faisaient leur boulot, il allait sourire pour une ou deux heures maximum. Ajouté ça à l’adrénaline de la peur de se faire découvrir. C’était limite génial. Il fallait profiter des choses avant que la fin de l’année scolaire ne le pousse dans le chaos des examens, et puis le fatidique retour à la maison. Oui, il fallait profiter.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




"Comme dans un Stephen King" (Majo') Empty
MessageSujet: Re: "Comme dans un Stephen King" (Majo')   "Comme dans un Stephen King" (Majo') EmptyDim 13 Jan - 16:44

Même si au départ elle avait vu Erwann comme une sorte d'ange, Majoren savait pertinemment qu'il était sans doute au moins autant un ange qu'elle, ou du moins, à moitié. Un ange ne fumait pas, à priori, de pétard. Mais il était clair que dans le monde de la japonaise, un véritable ange était quelqu'un qui offre de l'herbe, de la drogue, occasionnellement, et des cigarettes gratuites. Majoren était bien loin d'être riche. Normal, aussi, qu'elle regrette d'avoir jeté sa "réserve" de produits interdits, ses doses tant aimées. Et elle aurait pu faire n'importe quoi, en ville pour avoir droit à ces précieuses herbes. Et puis elle vit quelque chose lui arriver dans un vol plané, quelque chose qu'elle attrapa. Une boite, qu'elle ouvrit rapidement, avant d'y découvrir des feuilles à rouler. Dans un premier temps, la jeune fille pensa seulement à les caresser, les sentir pour ne pas succomber et recommencer cette folie, de recommencer encore et encore, puis retourner voir un ancien "ami", un très ancien "ami". La japonaise plongea son regard gris clair dans cette boite qui semblait si banale. Ses doigts effleurèrent son contenu, puis, elle en prit, plus que de raison, comme d'habitude.

* Tant pis, c'est bien fait pour ma gueule ...* Pensa-t-elle, se retenant de le prononcer dans un soupir. Ses doigts experts n'avaient pas oublié, eux, comment préparer tout cela et, lorsque son affaire fut finie, elle mit le feu aux herbes.

La brune n'avait pas encore perdu l'habitude, et son esprit était encore en elle, après tout, ce n'était que la première bouffée. Elle referma la boite, et la renvoya à son ami, avant de s'asseoir sur le sol, non loin d'Erwann.


- Merci ...

Ce "merci" était à la fois un merci de soulagement, comme lorsqu'on vient de sauver la vie de quelqu'un, comme lorsqu'on empêche cette personne de sombrer dans une folie pure et simple, et aussi, en petite partie, un merci poli. "Profitant" qu'elle avait la tête sur les épaules encore un peu, Majoren jeta un regard un peu plus approfondi sur la salle. Elle avait quelque peu changé, mais cette atmosphère lui rappelait bien son premier sourire. Et son visage se fendit d'un léger sourire mélancolique. Cela faisait pas mal de temps qu'elle n'avait pas revu Vitaly. Mais quelque part, elle s'en foutait, cela appartenait au passé. Un passé d'un mois seulement, mais un passé quand même, pas mal de choses avaient changé. Une deuxième bouffée. Majoren ferma les yeux et se sentit s'évader, elle vit pas mal de choses, des souvenirs, plutôt mauvais, car il y en avait bien peu qui étaient heureux, mais elle se remémorait une dispute avec son petit frère, cet imbécile, alors elle partit dans un rire, un rire véritable, cristallin, et surtout, sincère.

- Ca faisait longtemps, P*tain !

Toujours cette grâce et ce beau vocabulaire qui la caractérisait...
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




"Comme dans un Stephen King" (Majo') Empty
MessageSujet: Re: "Comme dans un Stephen King" (Majo')   "Comme dans un Stephen King" (Majo') EmptyLun 14 Jan - 20:39

Le rire de Majoren fut contagieux… comme elle Erwann rit légèrement, sans vraiment de bonne raison, exceptée celle de la bonne humeur partagée. Enfin bonne humeur… c’était plus un moment de bonne humeur prémédité et fabriqué de toutes pièces, contrairement à la vraie bonne et heureuse humeur, qui vient sans vraies raisons, tellement spontanément que ça en devient déconcertant. Là, ils s’offraient un petit instant de bonheur, il en avait bien besoin, l’un comme l’autre.

En guise de réponse à son merci, il avait marmonné un truc indéchiffrable qui ressemblait à un « don’ wanna be happy ‘lone ». C’est vrai que ce plaisir là, même si seul c’était bien, à deux c’était mieux. Un peu comme une partie de jambe en l’air, sans les draps et la sueur. Et puis c’était un réel plaisir pour lui, de profiter de ce genre de chose avec une amie. Plus tard ils rentreraient comme d’habitude dans la chambre et comme d’habitude la vie reprendrait son cours. Rien de plus banal, cet instant, c’était une parenthèse de plus.

Erwann se leva de la caisse où il était assis depuis une bonne demi-heure, se retourna et la poussa d’un coup sec vers le fond. Si Majoren était par terre, il n’y avait pas raison qu’il soit plus haut. Il mis la capuche de son sweat, et s’allongea vachement sur le sol, comme une chiffe molle jetée avec violence dans le bac à linge sale. Il laissait sa tête reposer sur un morceau de planche vermoulue, ne se brisant pas ainsi la nuque. Il tira une autre bouffée, se sentant de plus en plus dissipé. Après un certain moment, il répondit enfin :

- Si longtemps que ça ? Tu ris même pas quand tu vois une petite vieille se casser la gueule ?

C’était un humour limite. Bien aidé par ce qui entrait et sortait de ses poumons, mais en majorité quand même bien présent dans la personnalité même du canadien. C’était plus une image qu’autre chose. Une image reprit et reprit encore pour dire « merde » à ceux de la vieille école, qui ne comprenaient pas ce que « Rock&Roll » voulait dire. Et si Erwann en parlait peu ou pas, il le pensait jour et nuit. Peut être était-ce pour, comme pour de nombreux autre, un moyen de s’évader tout simplement. En tout cas, le meilleur moyen pour s’évader qui était à portée de main ce soir, c’était ce qui trônait entre ses deux lèvres. Et là question évasion, c’était mieux qu’Alcatraz.



[topic pas génial génial.. m'enfin là, mon lit me magnétise xD]
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




"Comme dans un Stephen King" (Majo') Empty
MessageSujet: Re: "Comme dans un Stephen King" (Majo')   "Comme dans un Stephen King" (Majo') EmptyMar 15 Jan - 16:49

[ Moi non plus, je ne propose pas beaucoup, chacun ses instants de faiblesse ...]

Comme elle avait les yeux mi-clos dans une expression de bonheur extrême, Majoren n'avait pas vu qu'Erwann avait envoyé valser la caisse sur laquelle il était assis et, apeurée, elle avait sursauté, les yeux grand ouvert, pensant que quelqu'un entrait afin de les prendre sur le fait. A vrai dire, c'était la première fois qu'elle faisait cela ici, et elle ne craignait plus grand chose. Et puis, cela rajoutait un peu de piment, une nouvelle sensation parmi les autres qui se mêlaient à l'odeur des herbes. Que du bonheur. La japonaise s'arraché les oreillettes de son Mp3 qu'elle laissa tomber, avant d'enlever son sac de son épaule, et de l'envoyer rejoindre l'appareil. Elle n'avait plus besoin de se calmer, c'était déjà fait. Comme diraient certains, un bon pétard, et ça repart. Son rire s'arrêta un instant, puis repartit, d'aussi bon coeur que précédemment,et elle fu encouragée par le rire d'Erwann qui c'était mêlé au sien. Ce genre de sensation, c'est tellement mieux quand c'est partagé, surtout quand c'est avec des gens que l'on connaitn et que l'on aime bien. Majoren n'avait fait cela qu'avec de parfaits inconnus, après tout. Et lorsque son rire se calma, il resta un sourire, un sourire tellement sincère que ça la rendait presque belle dans son teint marmoréen tellement typique.

La jeune fille regarda Erwann, toujours le sourire aux lèvres, riant presque de son humour qui rasait pourtant les paquerettes, du moins à son avis personnel. Majoren n'avait pas de pitié pour les vieilles, elle ne les aimait pas, tout comme les enfants. C'était tout simplement mauvais pour elle, cela la rendait complètement malade. Aussi, cette catégorie de la population la rendait indifférente, mais elle aimait bien voir une vieille se casser la figure, attendant par la suite qu'on vienne l'aider, tout comme elle adorait voir un enfant se rétamer la figure sur le bitume, pleurant tout ce qu'il pouvait pleurer parce que "oh mon dieu!" il avait une égratignure au genou. Cela avait le don de la mettre en joie. Sadique ? Sans doute.


- J'avoue, il n'y a rien de plus joyeux que de voir une vieille qui se casse la gueule. Ca me fait bien délirer. Mais un pétard, c'est encore plus l'éclate !

Elle ne parlait pas souvent comme ça, en général, elle ne parlait pas du tout, en fait. Mais un pétard ouvre bien des horizons. Elle prit encore une bouffée, puis tomba à la renverse, allongée sur le sol, observant le plafond qui prenait des formes étranges, à moins que ce ne soit déjà ainsi à l'origine. La musique de son Mp3 était forte, aussi, elle l'entendait de là ou elle était, et comprenait les paroles, c'est pourquoi, à voix passe tout de même, elle se mit à chanter, elle qui chantait si peu souvent et qui avait pourtant avait bien tort.


Misery loves company
And company loves more
More loves everybody else
But the hell is all of hers


La brune ferma les yeux, et se laissa aller, tranquille, calme pour une fois, se sentant encore mieux que dans les rues froides lorsqu'un courant d'air venait la caresser, la faisait frissonner encore plus que ce qu'elle avait déjà vécu par le passé.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




"Comme dans un Stephen King" (Majo') Empty
MessageSujet: Re: "Comme dans un Stephen King" (Majo')   "Comme dans un Stephen King" (Majo') EmptyVen 18 Jan - 20:06

Une voix s’éleva parmi les hauteurs de leur voyage. Bien qu’il ne réussissait pas à capter puis à analyser toutes les informations qui se présentaient à ses fonctions sensorielles, Erwann était quand même ébahît devant la clarté de cette voix. C’était la première fois qu’il la voyait chanter. Enfin plutôt qu’il écoutait cette voix si élevée qui servait à autre chose que gémir. Elle chantait bien et juste, dans sa langue, c’était le bonheur, intégral. Il tourna sa tête vers celle de Majoren, puis la regarda longuement, histoire de remettre les choses en place avant d’ouvrir sa bouche. Ce visage devant lui, lui rappela cette soirée dans la chambre. C’était la même tête, mais la sorte d’aura qui planait autour, ne semblait plus être sombre et triste, il semblait être libéré, comme elle en fin de compte.

- Je… Waaw, quelle voix. Tu aurais dû me faire profiter de ça depuis des lustres !

Il n’était pas forcément fan des concerts stéréo à longueur de journée, mais il était convaincu qu’une bonne voix suave et douce, accompagnée par une bonne guitare, et accessoirement autour d’un feu, il était convaincu que ce genre de chose lui apporterait la joie et la paix intérieure, à lui, et à tous les autres. Ce n’était pas une voix classique, pas une voix qui double une publicité pour les rides et leurs solutions, ou une voix qui doublerait une scène d’action effrénée dans un film catastropho-dramatique. C’était une voix simple, mais complexe à la fois. Et comme ça, sans le savoir, bien aidé par l’herbe, il était en train de tomber amoureux littéralement de cette voix. Il voulait l’écouter, l’écouter jusqu'à en saigner des tympans, l’écouter jusqu'à ce qu’il chute, profondément dans les méandres sonores, plus loin encore que… .

Il chuta, mais pas comme il l’aurait voulu. Il avait écouté tellement attentivement qu’il ne s’était pas entendu, ni même vu glisser le long du mur. Il avait gardé la bouche bée, regardant droit sur les lèvres de la chanteuse improvisée. Et maintenant, il était tombé. Tombé où ? Et bien, littéralement sur Majoren. Sa tête avait glissée le long de son épaule puis le long de son bras, et finalement il s’était planté plus loin, juste un poil au dessus des genoux. Il se débattait gracieusement des bras, nageant dans entre les atomes d’oxygènes et les atomes d’azote. La scène était qualifiable de pitoyable, s’il s’était vu à cet instant, il aurait certainement pleuré.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




"Comme dans un Stephen King" (Majo') Empty
MessageSujet: Re: "Comme dans un Stephen King" (Majo')   "Comme dans un Stephen King" (Majo') EmptySam 19 Jan - 12:58

Malgré le fait que sa voix soit assez forte, bien que douce, et que fumer n'aidait pas à la compréhension, la japonaise entendit plutôt bien ce qu'Erwann lui avait dit. Il faut dire qu'il n'était pas franchement loin d'elle, et c'était tant mieux, car cela renfonçait sa sensation de joie de ne pas être seule avec son pétard. Toujours sur la même chanson, en parfait accord avec son Mp3 qu'elle entendait toujours aussi bien, les paroles, bien qu'en anglais, sortaient toutes seules de sa bouche.

Pray for me
If you want to
Pray for me
If you care
Pray for ...


La jeune fille s'interrompit un instant lorsqu'elle comprit ce que le jeune homme lui disait. Il fallait que ça monte au cerveau et son état de béatitude mêlé à sa joie de chanter accompagnée de ce solo de violon qui lui plaisait tant et de fumer n'aidait, certes, pas. Elle soupira, souriante, avant de reprendre. Elle préférait parler seulement lorsque la chanson serait terminée, si elle n'oubliait pas entre temps ce qu'elle voulait dire. Mais elle ne peut pas vraiment dire quelque chose car elle entendit comme un bruit dont, les yeux fermés, elle ne devina pas la provenance. C'était comme un mouvement,e t puis elle sentit quelque chose contre elle, sur son épaule. Il était évident que c'était Erwann, puisqu'elle sentait sa chaleur. La jeune fille n'avait pas bougé, et elle avait laissé le brun terminer sa chute jusque sur ses jambes. Elle ne fit rien, ne le repoussa pas, trop "shootée" pour faire quoi que ce soit. Deux fois elle était restée seule à seul avec lui, deux fois il c'était passé quelque chose qu'elle n'aurait jamais imaginé accepter, de deux fois elle ne fit rien. Il y avait sûrement quelque chose, peut être le fait qu'elle se retrouvait encore une fois dans un état pas possible. Comme il se débattait pitoyablement Majoren posa sa main sur l'un de ses bras, le plus proche car elle ne voulait pas bouger, comme pour le calmer. Cela lui rappelait ces gestes faux, hypocrites qu'elle avait eu pour son petit frère dont elle avait dû s'occuper mais, heureusement pour elle, il ne s'agissait plus de son pitoyable petit frère. Heureusement. Comme pour se détendre elle même car, malgré tout, elle se crispait encore un peu, elle chuchota, rieuse :

- Je ne te savais pas si entreprenant ...


Mais elle n'éclata pas de rire, elle était à présent dans une phase où elle voyait des éléphants rose, des oiseaux couleur arc-en-ciel, et elle préférait fermer les pour ne plus voir mais imaginer, elle qui rêvait si souvent, cachée derrière cet air indifférent. Elle chanta à nouveau, une autre chanson, plus douce, qui adoucit encore un peu plus sa voix et malgré le fait qu'à l'origine ce soit un homme qui la chante, sa voix féminine et un poil plus aigue rendait cette chanson tout aussi jolie.


They say the future's out to get you
You know that I won't let you fall
The future's out to get you, the future's out to get you, oh
The future's out to get you, the future's out to get you, oh
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




"Comme dans un Stephen King" (Majo') Empty
MessageSujet: Re: "Comme dans un Stephen King" (Majo')   "Comme dans un Stephen King" (Majo') EmptyLun 21 Jan - 17:50

Une main tâtonnante l’avait remis dans le droit chemin du comportement physique. Enfin, le mot exact était, n l’avait poussé et avec du bol, il tenait à peu près droit. Selon toutes vraisemblances, c’était la main de Majoren qui l’avait aidé, mais il n’avait rien vu, rien entendu, ni même rien senti. Avec un peu plus de lucidité, il aurait craint une série de coup venant toujours de Majoren, mais il n’en fut rien, ni pour les coups, ni pour la lucidité. Il se redressa, prenant une bonne respiration pour récupérer l’oxygène qui avait perdu, et s’appuyant sur ce qui ressemblait à une jambe à l’aide de sa main. « Bien entreprenant », c’était l’expression même. Contrairement à son habitude, là il ne voyait aucun mal à balader sa main sur un corps, la poser au hasard, voir même mettre plus que sa main en jeu et risquer de s’écrouler sur quelqu’un. Sans doute était-ce l’herbe inhalée qui effaçait ainsi sa timidité et son malaise à l’égard de la gente féminine. Ce genre de chose, s’approprier quelques centimètres carrés de surface de peau ou de pantalon pour son usage personnel, c’était en temps normal inconcevable, sauf si la morale générale ne réprouvait pas les effets. Peut être comme d’un réflexe, il ôta sa main dans les dix secondes qui suivirent. Après tout, il ne méritait pas de devenir comme n’importe quel pochtron amateur de randonnées manuelles. Comme pour se défendre quand même un peu, il lui dit :

- Moi entreprenant ? Ca jamais ! Il marqua une brève pause, comme pour se remettre de ces mouvements de bouche, puis enchaina sur un ton un peu plus timoré. En plus je suis sûr que la peine encourue pour fumer des pétards dans un vieux recoin du bahut est moins lourde que celle de faire des choses non orthodoxes dans le même endroit… .

Il ne comprenait presque plus rien de ce qu’il racontait. Le cerveau arrivait encore à émettre, mais pas à capter, il ne se pigeait plus lui-même, c’était la fin d’une raison, pitoyable, risible, finie, morte. Bien qu’il avait enchainé un peu vite certaine syllabes, ses paroles restaient compréhensibles, mais ça tenait à très peu de chose. Il n’avait plus aucun repère dans le temps. Combien de temps depuis la première bouffée ? Depuis la dernière ? C’était le vide, le néant. Son seul vrai repère, excepté le sol humide et inconfortable, c’était cette voix, une certaine voix. Elle continuait toujours de s’élever parmi le silence, le rompant ainsi. Majoren cachait assez bien son jeu. Devant on voyait une fille un peu pas comme les autres avec des attitudes qui sortaient des normes prévues, et juste, quand on regardait derrière le voile, quand on lisait entre ses lignes, quand on s’intéressait un tout petit peu à elle en fin de compte, on voyait l’ange déchue et l’âme froissée. Erwann avait un certain don pour voir ce genre de chose, ce qui n’impliquait pas d’avoir ce regard là sur lui-même. Il avait encore beaucoup de chose à apprendre sur lui, et c’était des moments comme ceux là, fort en amitié et en adrénaline, qu’il en apprenait sur les autres et surtout sur lui. Par exemple, ce soir il avait appris qu’il détestait avoir les fesses sur le béton pas fini ou trop usé. C’était très peu, mais après tout… Rome ne s’était pas faite en un jour. Ou alors deux pas plus… .



[C'est pas bieeen X( ]
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




"Comme dans un Stephen King" (Majo') Empty
MessageSujet: Re: "Comme dans un Stephen King" (Majo')   "Comme dans un Stephen King" (Majo') EmptyMar 22 Jan - 20:56

[ Woah, "ange déchue", class ^-^]

Le monde, aux yeux de la seule fille présente dans la salle, devenait peu à peu lointain et se métamorphosait. Peu de temps auparavant, la chute du seul autre être vivant sur Majoren l'avait faite revenir au monde réel, autant dès à présent, plus rien ne retenait son esprit et son attention dans cette salle sombre. Les yeux de la jeune fille étaient fermés, à nouveau, et elle rêvait, encore et encore. Ses yeux s'ouvrirent et elle rêvait éveillée. Elle voyait des choses, un coup horrible, puis la seconde qui suit, magnifiques. Tantôt elle frissonnait, tantôt elle souriait niaisement. Pour une fois qu'elle était niaise, il ne fallait pas lui en vouloir.

- C'est sûr, et puis faut avouer, c'est pas très confortable ici, alors y'a moins de chance de tomber là dessus.
Tenta-t-elle d'exprimer, sans être sûre que sa phrase aie vraiment un sens.

La japonaise n'entendait plus de musique, aussi, elle ne chantait plus. La musique était dans sa tête, et, tout bêtement, elle réfléchissait à présent en anglais. Elle pensait en anglais. Cela est forcément débile, mais après tout, peut être avait-elle des origines, ou quelque chose du style qui se rapproche de près ou de loin à l'occident. Elle ne croyait d'ailleurs pas si bien penser, mais passons. La brune prit une nouvelle bouffée avant de tenter de se relever, ne sachant pas trop pourquoi mais, lorsqu'elle fut à mi chemin de se tenir enfin debout, elle s'écroula. Il n'y eut aucun rire, juste un soupir, semblable à celui d'une agonie, celle de son esprit. Elle ne pensait plus, à présent, et elle regardait, immobile, comme morte, ou peut-être l'était elle, le plafond qui, peu à peu disparaissait pour laisser place à quelque chose de certainement plus joyeux. Elle voyait du bleu et , ça et là, des nuages blancs, un ciel. Et puis elle s'imagina une prairie. Ce que ça pouvait être quiche, mais tellement jouissif. La colline verdoyante, le beau soleil, la légère brise fraiche, l'herbe grasse qui ne procurait aucune autre sensation que le bonheur d'être en contact avec la nature. Et puis l'envie, cette énorme envie de se lever et de courir, danser, chanter, hurler, respirer. Mais, bloquée au sol, Majoren ne pouvait que respirer, respirer cette odeur qui était loin de celle de la nature fraiche, un bel après midi d'été. Elle qui paraissait haïr l'été. Elle pleurait presque de bonheur. Jamais, dans la véritable nature, elle n'aurait montré un quelconque intérêt, une quelconque joie d'être dans cet environnement. Même dans son domaine de prédilection qui, loin d'être la ville, était la forêt, elle ne le montrait pas. Elle se voyait à présent poursuivie par quelqu'un, mais cela lui faisait plaisir, elle se voyait enfant, s'amusant avec un ami. Tout ce qu'elle n'avait vraisemblablement pas connu. A nouveau, elle sourit faiblement. Elle n'aimait pas les enfants, elle n'avait jamais su pourquoi, mais à présent, elle était sûre, ce n'était que de la pure et simple jalousie, et du sadisme était caché derrière tout cela. Elle voulait sans doute vivre tout ce qu'elle aurait du vivre étant enfant, mais tant pis, à présent, elle devait trouver un moyen de "s'amuser" avec ce qu'elle avait. En l'occurrence, ce qu'elle avait était tout à fait illicite. Perdu.

[ C'est petit u.u]
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




"Comme dans un Stephen King" (Majo') Empty
MessageSujet: Re: "Comme dans un Stephen King" (Majo')   "Comme dans un Stephen King" (Majo') EmptySam 2 Fév - 14:16

Il y avait une forêt au milieu de cette colline. Il y avait une clairière dans cette grande forêt. Et dans cette clairière il y avait une petite maison. Charpente et bâti en bois, en pierre, en plume et amour. Un petit tas de bois sur le flanc Est, un tonneau d’eau récolté des pluies, quelques clapiers un peu plus loin. Une modeste cheminée sortait du toit, un voile de fumée en sortait, autour de tout cela, du blanc, du blanc encore et encore. C’était l’hiver, mais c’était chaud comme l’été. A moins que ce ne soit chaud et douillet comme le lit les matins du jour du seigneur. Le soleil ne perçait pas la couche nuageuse, et pourtant Erwann avait les yeux éblouis par le reflet d’une lumière sur la blancheur de la neige. Il était au milieu de cet océan de flocon, marchant mais ne sentant pas le froid, comme sur une mer de sel. Il respirait comme s’il n’avait jamais touché à une cigarette de sa vie, il n’entendait pas ce bourdonnement dans son oreille droite, et, ô miracle, il avait deux jambes. Alors c’était la belle vie, à courir là dedans, sans se soucier de la suite. Courir, rouler, gambader, hurler, rire. Liste non-exhaustive de son rêve. De ce rêve. De ce rêve là, celui qui l’avait emporté au pays des merveilles.

Erwann mit pas mal de temps à choisir laquelle des choses qui l’avait ramené de ce côté-ci de la vie, laquelle de ces choses avait été la plus violente. La sonnerie du couloir ou la douleur dans sa fesse gauche qui avait servi de matelas ? Erwann ouvrit très difficilement une première paupière. Les braves rayons du soleil s’amusaient à griller sa pauvre rétine. Après avoir retrouvé la vue, il poussa sur ses lourds bras pour regagner un petit peu d’altitude. Il faisait jour. Enfin du moins on y voyait assez clair dans la pièce. Assez clair pour constater l’état répugnant du canadien. La sonnerie qui venait de retentir était celle de huit heures du matin, ou alors d’une façon plus scolaire, c’était la rentrée en cours. La bouche pâteuse, tous ses membres engourdis, y compris le cerveau, il s’assit sur une caisse en bois peu loin de lui. Avait il vraiment passé la nuit ici ? Il se frotta les yeux, la tête repliée le plus proche possible de ses genoux, pour esquiver les trop plein de lumière.

*ça devait être un sacré joint nom d’une pipe…*

Il se remémora la soirée qu’il avait passé. Il trouver une explication rationnelle à sa présence ici, mais à partir de l’allumage de l’extrémité du cône, c’était le trou noir, le néant. Il ne se souvenait de pas grand-chose, si ce n’est ce rêve pour le moins utopique. Il se souvenait en boucle, la salle, la nuit, les étoiles, le pétard et… Majoren ! Il sortit sa tête de la geôle de ses mains et passa un regard de sentinelle tout autour de lui. Il ne mit pas longtemps pour la repérer, vu la petitesse latente de la pièce. Elle était allongée juste à côté de lui, à quelques centimètres. Allongée sans connaissance, elle aussi.

Il s’agenouilla, non sans difficulté à côté de son corps, et se pencha par-dessus elle pour apercevoir son visage. Il constata sans trop de peur qu’elle dormait profondément, tout comme lui il y a une ou deux minutes. La sonnerie n’avait pas mis fin ses rêves, ou alors sa peau à elle devait être plus confortable en temps que matelas. Il la contempla un moment, constatant que n’importe quel être, paraissait docile et attractif quand il dormait. On ne devinait pas comme ça, quelle tornade se cachait derrière la japonaise. Il remarqua qu’entre ses doigts encore serrés, il restait le filtre de la cigarette de malheur qu’il avait concocté la veille au soir. Il sourit légèrement, elle aussi, n’avait pas survécu à ce satané moment de bonheur.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




"Comme dans un Stephen King" (Majo') Empty
MessageSujet: Re: "Comme dans un Stephen King" (Majo')   "Comme dans un Stephen King" (Majo') EmptyJeu 28 Fév - 17:19

[ Je ne suis pas dans l'état que j'aurai espéré, mais bon, je suis là ! =) ]

L'espèce de monstre de joint que la japonaise avait consommé devait être plutôt pas mal , étant donné l'état dans lequel elle était. Tout d'abord, elle c'était endormie très rapidement, sans tourner et virer, ne se rappelant pas de grand chose depuis qu'elle était entrée dans cette salle. Etait-elle seule ? Etait-elle accompagnée de quelqu'un, apprécié ou pas ? Avec un peu de chance, ou de malchance, elle était retombée dans ses bêtises, ses anciennes bêtises inexplicables, qui la forçait à se réveiller dans un lit inconnu, vide, dans un appartement puant, où s'entremêlait toutes les odeurs possibles et imaginables, donnant au résultat quelque chose qui donnait envie de fuir le plus vite possible. Ou alors était-elle tout simplement sur un muret, allongée, comme souvent après une soirée à fumer seule, car, comme on dit, mieux vaut être seul que mal accompagné. Ce dernier cas pouvait être très probable étant donné l'inconfort dans lequel elle était. Elle avait l'impression que le crépit lui râpait le bas du dos où le bas de son T-shirt n'était plus, sans doute remonté un peu.

Ça faisait environ un petit quart d'heure, voir vingt minutes, bien que la vision du temps de Majoren soit un peu étrange, qu'elle restait immobile, semblant dormir, alors qu'elle ne faisait que "comater", ce qu'elle aimait particulièrement. Elle se posait des questions dont elle ne connaissait pas la réponse, et à vrai dire, elle ne voulait pas la connaitre. Entendant un bruit, un mouvement, elle se dit que, finalement, elle n'était pas seule sur un muret. Perdu. Un instant, elle voulut se lever, car elle se doutait bien qu'il faisait jour et que, peut être, quelqu'un viendrait. Mais en fin de compte, elle s'en fichait, elle n'avait que très peu de cours ce jour là, et elle ne comptait pas y aller, bien au contraire. Un joint, ça shoote, et elle tentait de se convaincre de cela, pensant que c'était une bonne raison pour sécher.

Après quelques instants de réflexion profonde, la brune se dit qu'après tout, si il y avait quelqu'un pas loin, autant voir qui c'était. D'autant qu'elle avait l'impression que cette personne était plus ou moins penchée sur elle, puisqu'elle entendait très bien sa respiration. A moins que ce soit quelqu'un qui respire bruyamment, ce qui était peu probable. Aussi, émergeant peu à peu, elle ouvrit doucement les yeux, voyant un peu flou, puis un peu mieux. Il y avait un jeune homme à proximité. Le reconnaissant, après un dixième de seconde de panique, elle fut soulagée. Elle c'était imaginé une sorte de biker bizarre ou de pervers de 40 ans puisque, quand on ne sait pas ce qu'on fait, on fait n'importe quoi. Mais à voir que c'était Erwann, un grand soulagement se fit ressentir.

Elle jeta un regard rapide à sa main, puis se rappela peu à peu quelques bribes de cette soirée. Elle eut une ombre de sourire, rien qu'en y repensant, puis tenta de se relever, au moins en position assise, sans succès, puisque ses mains glissèrent contre la poussière qui jonchait le sol, et elle se retrouva sur le côté gauche, ne voyant que les jambes pliées d'Erwann. Murmurant un juron qu'elle seule pouvait entendre, elle ferma les yeux un instant, maison ne voyait évidemment qu'elle ne dormait pas. Ce n'était pas passé loin pour qu'elle se retrouve dans une position peu catholique, ou tout simplement gênante pour elle. Aussi décida-t-elle de faire le point quelques secondes, gardant tout de même cette ombre de sourire. Peut être était-elle en bonne voie pour devenir quelqu'un de bien, qui sait.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




"Comme dans un Stephen King" (Majo') Empty
MessageSujet: Re: "Comme dans un Stephen King" (Majo')   "Comme dans un Stephen King" (Majo') EmptySam 1 Mar - 20:24

[J'ai envie de dire que le principal c'est que tu sois là =D !! ]


Après avoir attendu quelques secondes, Erwann lâcha :

- C’est dingue, on a une chambre pour nous tout seul… et on dort… dans une autre chambre, piteusement décorée je dois dire.

C’était peu dire. La pauvre moquette était arrachée sur presque toute la surface, ce qui laissait peu d’amabilité pour les différentes surfaces en contact. Nerveusement, il repensa à ses deux maigres fesses qui souffraient toujours des stigmates de l’engourdissement nocturne qu’elles avaient subi. Toujours assis, le canadien repensa une nouvelle fois à son sommeil. Il ne se souvenait que très peu de ses dernières pensées, comme à chaque fois d’ailleurs. Même sans les joints, ni toutes autres choses malfaisantes, il ne se souvenait que très peu de ses derniers instants d’éveil qui précédent le long et régénérant sommeil. Il se souvenait de quelques éclats dérobés d’étoiles inconnues, ou d’autres choses. Peu importait… comme d’habitude.

Mais le plus dur n’était pas encore passer. Le plus dur n’était pas encore accompli. Le plus dur c’était de se lever, d’aller peut-être prendre une douche, et d’aller se bouger le cul pour bosser. La vie n’avait rien de marrante quand il s’agissait de lendemain difficile. Erwann le savait, et Majoren sans aucun doute le savait aussi. Il n’osa pas trop prononcer d’autres mots avant qu’elle ne l’ait fait. Il ne savait pas trop à quoi s’attendre d’elle le matin. Il savait que lui, c’était une bombe à retardement, le moindre mot de travers et c’était les cannons de l’artillerie qui crachaient leur haine viscérale. Bon là, ça allait. C’est vrai que c’était pas tout les jours que le grand brun se réveillait à quelques centimètres d’une fille, brune elle aussi, défoncée, elle aussi.

Il était debout, s’aidant du rebord de la fenêtre juste à sa gauche. Il regarda dehors, comme pour se réveiller, se ramener à la vie. Quelques élèves passaient la grille d’entrée, il faisait un soleil radieux. Un temps du style à aller marcher dans l’herbe loin de la ville et du goudron. Qui, de ces élèves, pouvaient bien se douter qu’un autre élève, certes un peu plus vide de sens, les observait comme ça ? Il se sentait puissant. Du mois, puissant vue d’en bas. Il surplombait la cour de deux étages, c’était la consécration de la nuit constructive.

Une seconde sonnerie, qui scellait la définitive fin du temps de liberté additionnel, retentit. Elle eut pour effet de le ramener à l’ordre des choses. Il devait vraiment y aller. Il se retourna, et se retrouva devant Majoren. Devant elle, il ne sut trop quoi dire. Il ne savait pas si leurs chemins se quittaient là, si la journée pouvait se faire avec encore quelques feuilles longues et quelques éclats de rire. Ou alors simplement sans rien, le plus licitement possible, mais toujours avec les éclats de rire. Sa bouche s’arqua, il sourit un instant.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




"Comme dans un Stephen King" (Majo') Empty
MessageSujet: Re: "Comme dans un Stephen King" (Majo')   "Comme dans un Stephen King" (Majo') EmptySam 1 Mar - 22:18

Le sol était étonnement très passionnant. Le fixer ainsi avait un peu le donc de calmer la brune. Sans doute parce qu'il était aussi froid, immobile et dénué de sentiments, comme la brune, qui se sentait d'un coup très proche d'une chose non vivante. Décidant après deux ou trois secondes de doute qu'il fallait qu'elle tente une nouvelle fois de se relever car, après tout, elle n'allait pas creuser sa tombe dans cette salle, son sourire s'effaça totalement. Erwann s'était éloigné, près de la fenêtre, aussi en profita-t-elle pour tenter de se relever, qui sans doute se solderait par un échec. Cela faisait pas mal de temps qu'elle n'avait rien avalé, car elle reprenait, malheureusement ses bonnes vieilles habitudes. Il s'agit bien du genre d'habitude qu'on ne perd pas. Aussi était-il compréhensible que, passé le quatrième jour sans avoir véritablement dormi avant cette nuit là, sans avoir mangé et peu que très peu d'eau, la faiblesse est plutôt justifiée. La japonaise s'appuya sur son coude gauche, avant de déplier son bras. Elle était déjà à genoux, c'était ça de gagné. Prochaine étape, droite comme un I. Elle glissa vers le mur, avant d'y aplatir ses deux mains, tentant de trouver un moyen de s'y accrocher. Elle leva sa jambe droite chancelante, qui bascula un instant, puis Majoren put retrouver sa stabilité. Malgré cela, elle était quand même pas mal appuyée contre le mur, pour faire passer cela sans doute comme sa manière à elle d'émerger. Elle savait très bien c'était loin d'être la véritable raison. Quiconque l'aurait vue n'aurait pas été dupe, mais personne n'avait pu observer son effort, aussi ne se posait-elle pas la question. La brune épousseta ses vêtements, les remit un peu en ordre car, lorsqu'elle dormait, en forme ou pas, c'était une véritable bataille, aussi se retrouvait-elle parfois à l'envers dans son lit, seule fois où elle perdait tout crédibilité. Pour une fois, ça n'avait pas été le cas, sans doute la faute à ce sol peu accueillant pour un sommeil mérité.

Majoren marqua comme un temps de pause, afin de retrouver ses esprits, puis réfléchit à ce qu'avait dit Erwann. Son cerveau aussi, marchait au ralenti.


- Même si je trouve cette bauge plus "libre" d'apparence pour moi, j'avoue que je me suis prise d'affection pour la chambre 39. Moi qui m'était jurée d'y dormir tous les soirs, j'ai du mal à m'y tenir. Quand on chasse le naturel, il revient au galop dit-on.


Loin d'être grognon, violente ou lunatique au réveil, au contraire, si on tombait sur un bon jour, Majoren était plutôt agréable et sympathique pour qui cherchait plus loin que les apparences. Bien évidemment, elle n'avait pas l'air adorable, au contraire, mais ses paroles étaient rarement méchantes. Étrangement, son regard, loin d'inspirer la faiblesse qu'elle ressentait à ce moment là, était bien plus profond que d'habitude. Il allait encore plus loin, il était toujours plus violent. Un instant, l'idée que cette faiblesse puisse la faire passer pour ce qu'elle n'était pas, autrement dit une personne dans le besoin, lui donna l'idée de s'éloigner de tout le monde, Erwann y compris, car les rares personnes dont elle s'était rapprochées l'avaient haïe peu de temps après. Aussi, elle s'apprêtait à lui parler. Elle ouvrit la bouche pour lui parler, et laissa échapper un soupir et un petit :

- Hum ... Merde.

Cette fois-ci, elle ne pouvait pas. Jusqu'à présent, elle n'avait pas eu de pitié pour toutes ces personnes qu'elle avait finalement ignorées, rejetées, aussi compréhensives soient-elles. Même si elles comprenaient qu'elle ne mange pas et que ce ne soit pas de l'anorexie pure, même si elles soutenaient son regard de glace, elle les avait laissées sur le côté du chemin qui faisait sa vie. Mais là, là, c'était différent. C'était une intuition certaine qui l'empêchait de le faire une nouvelle fois, d'annoncer vite fait, à demi-mots qu'elle ne pouvait pas vraiment comprendre Erwann, ce qui était totalement faux, comme d'habitude, qu'il ne pourrait jamais être un ami pour elle, et qu'elle préférait s'éloigner, ce qui, encore, était toujours aussi faux. Sa main droite remonta vers ses cheveux, ses doigts fins entrant dans sa chevelure sombre, et sa paume s'appuyant avec force contre son front. Les sourcils froncés, se tenant au mur de l'autre main, elle força pour ne pas hurler d'indécision.Ensuite, Erwann se retourna. Peut-être avait-il aperçu sa position qui exprimait bel et bien sa faiblesse en cet instant, malgré le fait qu'elle change directement de position, ses deux bras dans son dos. Elle avait oublié de mettre une veste large pour cacher ses bras qu'elle trouvait trop fins. Même elle, avait des complexes. Dans ses yeux trainait encore une lueur d'indécision, de doute, et de tristesse. Aussi voulut-elle cacher ce sentiment qui se renforçait à la vue du léger sourire d'Erwann qui avait toutes les caractéristiques de la sincérité. Elle répondit à son sourire, ferma les yeux longuement pour cacher encore une fois ses émotions. Pour une fois, ce n'était pas eux qui cacheraient ces dernières, tout changeait, sauf son programme. Elle n'irait pas en cours. Avec, ou sans compagnie, elle resterait ici, ou changerait de lieu pour errer, mais il était clair que le peu d'heures de cours de la journée de seraient pas suivis par Majoren Shigaya d'Osaka.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




"Comme dans un Stephen King" (Majo') Empty
MessageSujet: Re: "Comme dans un Stephen King" (Majo')   "Comme dans un Stephen King" (Majo') EmptyDim 9 Mar - 18:28



Chacun suivait son chemin. Chacun suivait sa route. En bas dans la cour des élèves débarquaient de nulle part, arrivant de n’importe où, pourvu que cela soit moins emmerdant que leur vie passée. D’autre fuyait la fatalité sans relâche, d’autre encore se voilait la face devant cette petite vie qui leur suffisait. Une vie au plus haut point hypocrite. Aucun ne savait ce qu’ils feraient un mois plus tard, un an plus tard, une vie plus tard. Ils se mentaient à eux même. Erwann lui avait arrêté de se mentir depuis bien longtemps. C’était la petite voix de son instinct qui lui avait soufflé son destin. Il avait décidé de le remodeler, la fatalité lui avait déjà trop coûté.

Il sentait que Majoren, qui perdait peu à peu sa bonne humeur de réveil, se cachait à elle aussi se véritables rêves d’enfance. Plus il la connaissait, plus il se rendait compte qu’elle semblait être de ces personnes qui portent une très basses estimes à leur propre personne. Pourquoi ? Là était le passage le plus difficile de l’examen de cette personnalité. A ce stade il ne pouvait que supposer, deviner. La questionner aurait été trop indiscret, trop prématuré. Leurs chemin à eux venait juste de se croiser et de se solidifier, il était encore trop tôt pour tenter des choses absurdes et risquées. Erwann connaissait bien ce rayon, il avait pu tester à de nombreuses fois les limites de l’amitié. Il savait que certaines amitiés étaient encore plus dures à entretenir que certaines histoires d’amour. L’amour a besoin de tendresse et d’attention, l’amitié elle a besoin de compréhension et de dévouement, et parfois plus qu’un simple sourire. Oui, tester des amitiés, il l’avait fait, quand il s’agissait de pousser le fauteuil dans lequel il avait résidé pendant six mois, quand il s’agissait de regarder les étoiles dans le froid et la douceur de la neige… . Cependant il était optimiste, Majoren semblait assez résistante aux assauts de l’hiver.

Elle jura. Sans vraiment prévenir, comme s’il s’agissait d’un vieux réflexe lointains. Il ne comprit pas directement pourquoi. Il faut dire que ce matin là, sa tête tournait légèrement. Ses facultés sensorielles venaient juste de sortir de l’embourbement nocturne, et le soleil les attaquait à vif. Le clame d’ailleurs était revenu dehors ainsi que dedans, les cours avaient débuté, et tout le monde –ou presque- bossait tranquillement. Erwann marcha dans la pièce, cherchant, regardant, poussant quelques objets déchus et quelques meubles usés à la recherche de quelconque chose qui aurait pu lui appartenir. Dès lors où sa mémoire subissait des dommages, il perdait toujours des affaires multiples. Soit on le volait, soit il paumait. Une fois la vérification faites, il se tourna vers Majoren, et lui lança avec douceur un de ses regards confiants et rassurants, comme si le canadien contrôlait toujours tout, et jouait avec la vie, ne connaissant ni danger ni doute. Après une poignée de courtes secondes, il lui dit :

- Je déteste rester pas frais et poisseux comme ça… j’opte pour une douche et une journée sabbatique, avec petit déjeuner maison.

Ses lèvres attiraient déjà la salive de l’impatience. Il avait faim, son estomac le lui rappelait souvent. Mais avant tout, l’état de ses cheveux nécessitait un traitement au plus vite. Il se dirigea vers la porte miteuse en bois, et la tira violement vers l’intérieur pour l’ouvrir. Il regarda une dernière fois Majoren, lui faisant un clin d’œil discret accompagné d’un sourire et de quelques « ondes positives », histoire d’apaiser un peu l’esprit de la jeune femme. Puis s’engouffra d’une impulsion sèche dans le couloir des dortoirs.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




"Comme dans un Stephen King" (Majo') Empty
MessageSujet: Re: "Comme dans un Stephen King" (Majo')   "Comme dans un Stephen King" (Majo') EmptyMar 11 Mar - 17:14

Les secondes passaient et Majoren savait pertinemment qu'il faudrait qu'ils se séparent et que chacun retournerait vers son quotidien. Un instant, elle avait pensé qu'Erwann, suivant la vision qu'elle avait eue la première fois de lui irait en cours bien sagement comme n'importe quel élève qui se soucie plus de son avenir que de l'instant présent. Mais en fait, plus elle le connaissait, plus elle doutait de cet air sage qu'elle avait vu le jour où elle avait emménagé dans la chambre 39, et où ils étaient presque partis chacun dans leur coin, elle discutant avec un certain Taolin, et Erwann s'éclipsant rapidement. Ce côté mystérieux, elle ne l'avait pas vraiment vu, elle avait presque totalement ignoré le jeune homme, en vérité. Pour elle, il s'agissait d'une personne, en encore, pas vraiment, qui n'avait rien d'intéressant pour elle. Oui, elle aimait se servir des gens. Un instant, elle y avait pensé, faire semblant d'accorder son attention pour s'en servir plus tard. Mais en fin de compte, il était bien trop différent pour qu'elle joue à ce genre de jeu. Elle, prendrait sa matinée, peut être sa journée. En général, c'était comme cela que ça se passait. Elle prenait des résolutions, qu'elle oubliait l'instant d'après. Aussi après avoir raté une heure de cours, elle en voudrait une deuxième, puis une troisième, et ça finirait par une semaine, voir une semaine de cours en moins, histoire de se remettre d'une nuit telle que celle qu'elle venait de vivre, riche en choses illicites, autant à l'intérieur de l'école qu'à l'extérieur.

Tandis qu'Erwann faisait le tour de la pièce, sans doute pour essayer de retrouver des objets que, peut-être, il aurait perdu, la jeune fille se déplaça sur le côté, se tenant au mur, le longeant l'air de rien en prenant appui contre lui, afin de s'approcher de son lecteur mp3 qui avait fini sur le sol. Elle ne savait même pas si il était éteint, où si il s'était vidé de ses piles pendant la nuit, ce qui était fort probable. Elle s'accroupit, le ramassa, puis tenta de l'allumer. Aucun signe de vie. Si il avait été un être vivant, Majoren aurait peut être eu un peu de tendresse pour lui, son compagnon de toujours. Profitant de ce mouvement vers le bas, elle attrapa aussi son sac, dans lequel elle fouilla afin de trouver des piles. Rien. Un vide désolant, il n'y avait aucune pile, rien qui pourrait permettre la lecture de musique pendant la journée. Puis elle calcula, elle devait en reprendre une fois par semaine, et c'était bien le jour où elle passait dans la chambre avec pour but de prendre deux piles. Juste avant de prendre sa douche quotidienne, elle passerait dans la chambre 39. Mais elle prédisait une journée difficile si elle ne ravitaillait pas son estomac car, quoiqu'elle puisse se dire en elle même, elle avait faim. Elle ne pourrait passer une journée de plus sans subvenir à ce genre de besoins. Aussi se rendit-elle à l'évidence, il lui fallait manger. Puis Erwann lui adressa la parole, afin de lui annoncer son plan de la journée. Il était à peu près le même, les piles mises à part. Aussi, le voyant esquisser un mouvement de la sortie, elle annonça, à son tour, plus pour simple information que pour tenter quoi que ce soit.


- A peu de choses près, ma journée sera comme ça. J'ai quelque chose à faire dans la chambre, alors peut être que je resterai un peu dans l'école avant de ... me fondre dans la "nature". Je ne tiens même plus debout.

Finalement, Majoren avait espéré trouver des barres de céréales, et elle n'en trouverait pas, alors elle se rendrait en ville pour manger, où autre part, dans l'école, elle ne savait pas encore, dans tous les cas, elle partirait de cette salle où elle risquait de subir un interrogatoire si un surveillant ou autre concierge se pointait.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




"Comme dans un Stephen King" (Majo') Empty
MessageSujet: Re: "Comme dans un Stephen King" (Majo')   "Comme dans un Stephen King" (Majo') EmptyMer 12 Mar - 19:56

[Last post ?]


Son lit n’avait pas bougé. Erwann entra dans la chambre numéro 39 dans un soupir de désolation et de fatigue. Fatigue à cause de cette nuit mouvementée. Il caressa le doux et moelleux matelas blanc tout propre. Il le regretta beaucoup, se disant que venir fumer là bas ou ici… il y avait peu de différences, très peu. Il lança son sac sur ce même lit, et s’assit avec poids et pesanteur sur la chaise. Désolation, car il trouvait de plus en plus de pitié au centre de lui-même. C’était comme une honte personnelle. C’était évident que dormir sur du béton, la bouche grande ouverte, un léger filet de bave sur le bout des lèvres, sans aucune protection ni coquille de défense, il n’aimait pas ça.

- Quel bordel ici… .

Il se frotta les yeux et le visage d’un coup de main vif et rapide. Cela eut pour effet de raviver un peu son attention. Du moins elle serait suffisante jusqu’à ce qu’il se pose sous le jet d’eau chaude des douches à l’autre bout du couloir. Il jeta un œil à son téléphone portable. Rien de neuf –comme d’habitude. Une fois reconnecté à la vie réelle, il se releva, et se dirigea vers les douches.

La traversée du couloir lui parut interminable. Chaque pas était une lutte contre la douleur dorsale et la fatigue. S’il tombait, il ne s’en rendrait même pas compte. Il poussa la porte des salles d’eau dans un dernier effort puissant. Une fois complètement déshabillé, il constata amèrement quelques bleus, qui tournaient parfois au jaune et au noir, un peu partout sur ses cuisses et son dos.

Il s’imbiba entièrement, sans trop réfléchir. Ses muscles passèrent enfin du stade de la frustration totale à la détente chaude et humide. Cette détente là de la douche… elle n’avait pas de nom, ou Erwann ne le connaissait pas. Ce fut une nuit qui se termina bien, et une journée, qui commença bien également. Mais la journée elle, se terminait dès la fin de la douche. C’était court, mais essentiel. C’était mal, mais l’oisiveté était, avec la luxure, le vice qu’Erwann préférait.



[désolé super court... mais là ^^]
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




"Comme dans un Stephen King" (Majo') Empty
MessageSujet: Re: "Comme dans un Stephen King" (Majo')   "Comme dans un Stephen King" (Majo') EmptyJeu 13 Mar - 18:03

[ Possible, dans tous les cas, je laisse une ouverture au cas où =) ]

La marche que Majoren avait du entreprendre dans le couloir n'était certainement pas une promenade de santé. Pourtant, le sol était tout ce qu'il y avait de plat, mais c'était son propre corps à elle qui n'allait pas. Elle tremblait, elle n'avait jamais tremblé à ce point. Elle avait mal partout, d'un douleur véritable, bien plus que futile. Elle avait l'impression qu'à tout moment, ses jambes allaient lâcher. Malgré tout, elle tentait de garder la tête haute. Il lui fallait arriver au moins jusqu'à sa chambre. Un instant, elle voulut allumer son Mp3 pour se donner une quelconque force qui viendrait de son inspiration et de sa créativité débordante. Mais elle se dit que c'était une perte de temps, et totalement inutile. Marchant au milieu du couloir, il lui arrivait de zigzaguer et se rattraper à un pan de mur. Elle continua ainsi, les yeux mis clos, les lèvres entrouvertes dans un souffle irrégulier, et saccadé. Son coeur battait à tout rompre, comme si le moindre mouvement était un effort semblable à l'escalade de l'Himalaya. Elle toussa, presque assise sur le sol, puis se releva. Elle était à quelques pas seulement de sa chambre, vide. Erwann était sans doute déjà parti se doucher, comme il l'avait prévu, quelques temps auparavant.

La porte était un peu entrouverte et elle n'eut donc qu'à la pousser, ou plutôt s'appuyer contre elle pour entrer. Majoren se dirigea vers son lit, sur lequel elle envoya son sac, qui atterrit sur l'oreiller bien disposé. La jeune fille s'assit ensuite sur ce même lit, et se laissa tomber sur le côté. Elle n'allait pas dormir, car ce n'était pas ce genre de fatigue. C'était plutôt une grande lassitude, qu'elle ressentait en cet instant. Et à cette même lassitude s'ajoutait une grande haine, un dégoût d'elle même. Elle était bien trop faible, elle ne tenait pas le coup. Elle était incapable de faire ce qu'elle voulait. Cette pensée n'eut pour résultat que de soutirer un grognement de la part de la japonaise, puis elle alla fouiller les affaires rangées de son bureau. Après seulement quelques secondes de recherche, elle trouva la boite qui contenait les piles. Elle en prit deux, puis hésita un instant avant d'en prendre trois, les dernières. Il faudrait qu'elle repasse au magasin un de ces jours. Après avoir fourré les trois piles dans son sac et jeté les piles usagées, elle se rassit sur son lit, et pris sa tête dans ses mains, observant le sol. Quelques secondes seulement, et elle prépara ses affaires pour aller se doucher. Et le chemin vers les douches fut à peu près le même que celui qui l'avait menée jusqu'à sa chambre.

Se doucher pendant les cours avait du bon, au moins, il n'y avait personne. Elle se déshabilla rapidement, et jeta un oeil vers un petit miroir, positionné au dessus d'un robinet. Elle était encore plus mince, voir maigre, que les quelques jours avant où elle avait osé se regarder de la même façon. Elle secoua la tête pour chasser ces pensées, puis se dirigea vers une cabine, la première qu'elle vit. Elle entra, puis démarra le jet. Cela eut le don de l'apaiser un peu plus, et surtout de calmer les tremblements qu'elle avait. Majoren ferma les yeux et s'appuya contre le muret en plastique sur sa droite. Sa main remonta vers sa tête, et elle attrapa quelques cheveux, appuyant sa paume contre son front, tic qui revenait régulièrement lorsqu'elle tentait de se détendre. Ainsi, après une douche rapide, elle sortit, s'entoura d'une grande serviette, puis rejoignit le plus rapidement que son état lui permettait, sa chambre, dans laquelle elle changerait de vêtements. Elle opta pour une robe sombre longue, plus épaisse qu'elle semblait l'être et un manteau. Elle ajouta à cela des collants opaques et des bottes. Elle passa ses doigts dans ses cheveux en guise de peigne sans se regarder. Après cet instant de relooking rapide, elle fouilla dans son sac, au cas où elle aurait oublié qu'elle avait, peut être, une barre de céréales, mais elle ne vit rien. Elle vit un peu de vide dans ce même sac, puis le remplit de choses plutôt inutiles, mais qu'elle préférait avoir avec elle, comme son téléphone, son Mp3, un couteau, son couteau perso, que personne n'avait jamais eu l'autorisation de toucher, et des cigarettes, entre autres. Ainsi, au moment où elle se dirigea vers la porte pour rejoindre le couloir, hésitant entre un passage au réfectoire où une excursion en ville pour un petit déjeuner solitaire, elle entendit des bruits de pas dans ce couloir où elle s'engageait.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





"Comme dans un Stephen King" (Majo') Empty
MessageSujet: Re: "Comme dans un Stephen King" (Majo')   "Comme dans un Stephen King" (Majo') Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

"Comme dans un Stephen King" (Majo')

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 

 Sujets similaires

-
» Et une Glandouillette, une ! (PV Majo', Express)
» Un groupe d'asociaux... [PV Majo']
» Comme les deux autres ! xD
» Pas comme tout le monde...
» Comme d'habitude...[Pv Tsuki]
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Ginkgo Gakuen :: Forum de hors jeu :: Archives :: Archives de Shokuboo Inochi-
Sauter vers: