On aurait pu trouver mieux ... [Sharwyn]

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C’était le soir, peut-être un peu trop tard pour un élève soucieux de sa scolarité. Nous nous trouvions au deuxième étage d’un pensionnat japonais, et au bout d’un couloir retentissait des pas de pieds nus, accompagnés d’un sifflement désinvolte. Ichigo Sandaime se dirigeait tout à son aise vers la douche. Comme à son habitude, il avait patiemment attendu que la masse d’élèves ait fini de prendre sa douche pour aller se laver. Ce n’est pas que les autres le dérangeaient, c’est surtout qu’il aimait être tranquille lorsqu’il chantait sous la douche et ne pas entendre des « Arrête, tu chantes faux ! » - ce qui était totalement faux bien évidemment. Un sac à dos pendait nonchalamment à son bras, où il avait rassemblé ses affaires de toilettes ainsi que son téléphone portable, son journal intime (que très peu de personne connaissait), et quelques autres bricoles qu’il n’aimait pas laissé dans sa chambre en son absence. Une serviette pendait sur son autre bras.

Le jeune homme entra dans sa cabine de douche et prit soin de mettre ses affaires au sec. En fouillant dans son sac, il vit son journal et par une association d’idées, se rappela d’un magnifique jeune fille, aussi indomptable qu’un lion qui l’avait un jour fait trembler de crainte à l’idée de voir ses pensées révélées. Il ne savait pas grand chose d’elle mais se rappela parfaitement sa réaction lorsqu’il s’était laissé submerger par … une de ses pulsions, dirons nous. Depuis lors, il ne l’avait jamais recroisée et ne savait pas si cette jeune fille avait ressenti un quelconque remord quant à son comportement. Mais Ichigo était presque sûr que ce n’était pas le cas … Cela dit, cela ne le tracassait pas tellement. De belles jeunes filles, il y en avait plusieurs dans cette école (et quel bonheur !) mais le fait de s’être fait remballé sans ménagement avait titillé un sentiment qu’il avait quelque peu oublié : son esprit de compétition. Plus on lui refusait quelque chose, plus il désirait l’obtenir. Il ne considérait pas une fille comme un « objet » ou quelque récompense déplacée, mais ne pas se voir approuvé par une jeune fille qu’il trouvait plaisante lui faisait ressentir une humiliation cuisante. Il se promit qu’à la prochaine rencontre, il se montrerait plus malin.

Le jeune Sandaime prit son temps, et lorsqu’il voulut saisir son gant de toilette, il fit tomber son sac à dos qui répandit ses affaires sur le sol. Ne le remarquant qu’à moitié, il décida de le ramasser plus tard car il ne voulait pas mouiller ses affaires. Peut-être aurait-il du tout de même faire plus attention car à ce moment-là, il crut entendre un bruit dans la salle de douche …

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Les affaires d'Ichigo, étalées à terre, avaient pour certaines d'entre elles, roulé ou glissé dans la cabine voisine. C'est à ce moment là que la belle avait fait son entrée, silencieuse comme la mort. Elle vérifia qu'aucun son ne lui parvenait, et que personne n'était dans les parages, et se déshabilla à la hâte. Elle s'entoura alors d'une serviette blanche, qui cachaient son corps à peine. Du haut de la poitrine, passant sous ses aisselles, jusqu'au bas des fesses. Le reste, c'était à l'air. La femme se croyait seule, donc pas de pudeur. Elle entendit alors le bruit de l'eau qui coule dans une cabine, et parut certaine qu'elle parvenait de l'avant dernière cabine. En effet, elle apercevait des affaires qui traînaient dans celle ci. N'entendant qu'un jet d'eau, elle fut rassurée, et se dirigea alors vers la dernière, avec confiance. Elle adorait être dans un coin, elle ne se sentait pas harrassée des deux cotés. Elle ouvrit la porte, le nez fourré sur ses cosmétiques, pour vérifier qu'elle n'avait pas oublié son gel douche. Elle fut rassurée de le voir, et un léger sourire étira son visage de lionne. De la buée dense s'accrochant à ses petites joues, lui otèrent un battement de coeur. Elle crut à une farce, et se rendit compte que non, lorsqu'elle releva les yeux. Un mec complètement trempé, dans SA cabine. Et à poil, en plus.

Elle ne sembla pas rechigner sur ce détail. Elle loucha sur les attributs du garçon comme si elle n'en avait jamais vu de sa vie. Une grimace de dégout et d'inquiétude se peignit sur ses traits, alors que ses pupilles prenaient une teinte bleu nuit, tant elle avait peur. Non, elle n'était pas en colère. Juste .. Désemparée .. Elle n'avait pas le temps d'être en colère. Pas encore. Elle sentit la serviette glisser sur sa peau, et se rendit alors compte qu'elle se barrait dangereusement. La belle la rattrappa au dernier moment, roulant des yeux fous de honte et de peur mêlée. Elle la réajusta autour de son corps, son regard croisant celui du brunot. Elle reconnut les traits fins, doux, du jeune homme qu'elle connaissait déjà. Ichigo. Lorsqu'elle le reconnut, plus de peur. Il était inoffensif. Ou presque. La femme eut un soupir de soulagement, levant les yeux au ciel. Enfin, elle lâcha

"Bon sang, mais merde ! Tu devrais pas être dans la cabine d'à coté ?"

Elle montrait ainsi qu'il devait faire gaffe à pas laisser traîner ses affaires, ça portait à confusion. La preuve en images. Elle ne paraissait pas en colère. En fait, elle avait pas mal repensé à lui depuis le temps. Elle pensait qu'il avait déserté l'établissement, mais apparemment, elle s'était trompée. Curieuse, elle voulut mettre une image, enfin, sur le corps qu'elle avait vu habillé la fois dernière. Ses yeux se posèrent, avides, sur le torse du jeunot, alors qu'elle réalisait qu'il pouvait remarquer qu'elle le reluquait comme ça. Elle détourna donc vivement le regard, posant ses yeux d'un vert irisé, sur les affaires à terre, d'Ichigo ..

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Dans les moments comme celui que vécu Ichigo quelques instants après que ses affaires aient décidés de visiter le voisinage, on ne réagit jamais au mieux ou comme on l’aurait réellement voulu. Lorsqu’il entendit la porte s’ouvrir et dévoiler ainsi des courbes féminines masquées par un essuie, Ichigo ne put se retenir : sa réaction fut de crier. Pas un long cri : bref, grave, surpris. Son premier réflexe ensuite fut de cacher la partie la plus intime de son anatomie avec ses deux mains, mais se rendit aussitôt compte de la position délicate dans laquelle il s’était mis : ainsi, il ne savait plus saisir son essuie. C’est alors qu’il reconnu l’envahisseuse et à sa plus grande consternation, reconnu Sharwyn. Celle-ci, sans pitié et au lieu de s’enfuir ou tout du moins battre en retraite, resta bien planté là.

« Bon sang, mais merde ! Tu devrais pas être dans la cabine d'à coté ? »

Ichigo se serait attendu à tout, sauf à se faire gronder pour ne pas être dans la bonne cabine.

- Euh … Pardon ?

* Oui, Bravo Ichigo pour cette merveilleuse réponse pleine d’esprit ! *

S’il l’avait pu, il se serait donné des baffes. Mais s’il l’avait fait, il se serait retrouvé encore plus à découvert qu’il ne l’était maintenant. Il voulut reprendre contenance mais la situation rendait la chose difficile. Embarrassé, il ne savait ni quoi dire, ni quoi faire. Il osa encore un regard vers la jeune fille et se rendit alors compte qu’elle le reluquait. Le jeune brun ne put se retenir d’avoir envie de pavaner et en profita pour englober d’un regard le spectacle face à lui. Chose qu’il n’aurait pas du faire car les courbes avantageuses de la jeune fille créèrent une réaction physique tout à fait normal chez un jeune de son âge. Rouge de consternation, il tenta aussitôt de concentrer son attention sur une pensée triste. Son regard se posa alors sur son journal intime et aussitôt, son corps entier se calma. Comme s’il venait de prendre une douche froide, il reprit un semblant de contenance. Profitant que la jeune fille détournait brièvement le regard, il se détourna quelque peu – quitte à choisir, autant qu’elle voit ses fesses dont il n’était pas peu fier- et saisit rapidement son essuie qu’il glissa autour de sa taille. Se sentant enfin présentable, il toussota quelque peu.

- Je sais que j’ai un corps de rêve mais tu comptes restée planter là encore longtemps ? dit-il dans un sourire amusé.

Il est vrai que là, il ne faisait pas preuve du tact dont il s’était promis de faire preuve quelques minutes auparavant mais il voulait briser cette gêne par une tentative de touche d’humour. Et il espérait également qu’elle n’avait pas trop remarqué sa « réaction » maintenant parfaitement contrôlée.

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Consternation partagée lorsque Sharwyn se rendit compte de l'effet qu'elle produisait sur lui. Ah, les hommes .. Surtout les jeunots, ils savent pas se contenir .. Sharwyn se retint de pouffer, le regard brillant, toisant l'homme sans mépris. Ses doigts agrippés à sa serviette, pour ne pas qu'elle glisse de nouveau, elle attendit une réaction de la part du jeune homme. Celui ci ne trouva rien de mieux que rougir comme une tomate, et lui montrer ses fesses. Néanmoins jolies, Sharwyn se retint de les fixer. Son regard erra, du journal au gel douche, d'un air rêveur, se concentrant pour laisser le rouge lui descendre des joues. Elle sentait son coeur se calmer dans sa poitrine. Ouf. Ca aurait pu être pire. Elle eut un léger sourire de mépris pour elle même, en se rendant compte des situations dans lesquelles elle tombait systématiquement. Finalement, elle revint à elle, jetant un seul ultime regard au fessier, joli, certes, du brunot. La serviette entoura son bassin et ses jambes. Il semblait se sentir beaucoup mieux ainsi. Sharwyn planta tout de suite son regard dans celui d'Ichigo, quand celui ci se retourna. Le sien avait viré au mauve, violacé, signe de sa pudeur grande, mais de sa tentative de cacher sa fragilité. Elle leva les yeux au ciel lorsqu'il parla. Quel idiot. Il se prenait un peu trop pour un Don Juan, celui là. Si Sharwyn détestait quelque chose, c'était bien ça. Et malgré sa pudeur, son instinct de rébellion, et son envie de clouer le bec à Ichigo furent les plus forts. Elle le fixa, une seconde, avant d'avancer d'un pas sûr, droit vers lui.

Sans un mot, elle le poussa de son épaule, et lui tourna le dos, enfin arrivée sous le jet de la douche. Elle jeta un coup d'oeil bref par dessus son épaule, un sourire narquois au visage, et lança alors

"Merci de m'avoir chauffé l'eau, tu peux partir, maintenant."

Elle se retint de pouffer, lui tournant à nouveau le dos. Evidemment qu'il ne partirait pas tout de suite, il était encore plein de mousse. Enfin bref, Sharwyn décida de ne plus trop se soucier de lui, et se prit à penser à son corps à elle, de rêve, également.

La serviette tomba à terre, un peu plus loin, pile où elle avait voulu la lancer. Son corps fut alors mis à nu, et, sans gêne apparente, mais pourtant bien présente, elle appuya sur le bouton, et laissa l'eau brûlante couler sur ses jolies boucles, et sur ses épaules douces et satinées. Fermant ainsi ses yeux froids, elle semblait à la limite de la douceur et de l'innocence incarnée. Elle fit face à Ichigo, les yeux toujours clos, et tendit le bras. Aucune colère. Non, elle était fière de pouvoir faire enfin taire l'homme.

"Passe moi le Shampoing"

Elle parlait évidemment à l'impératif, et d'une voix neutre. Non pas pour faire du brunot son toutou, mais pour prouver qu'il n'était nécessaire de tenter de faire le beau devant elle. Elle avait les rênes en mains. Pour le moment.

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Bien qu’il ne le montra pas, le regard franc de la jeune fille le troubla. D’habitude, les filles se contentaient de pouffer de rire, rougir et regarder partout autour de lui sauf des les yeux. Et encore moins d’une façon aussi franche. C’était sans doute une des spécialités de Sharwyn… Préférant éviter de dire une boulette, il lui rendit son regard et attendit qu’elle agisse avant de lui même faire quelque chose. Après tout, c’était elle qui l’envahissait – et il se maudit presque d’avoir oublié de mettre le verrou. Leur échange de regard lui parut long mais fut en réalité bref. Elle s’avança vers lui et Ichigo paniqua, se demandait ce qu’elle allait encore faire. La jeune femme, ne semblant se soucier de rien si ce n’est de son propre confort, l’envoya alors terminer sa douche ailleurs. Surpris, il la regarda et ne sut quoi dire. Loin d’arranger les choses, la fille se dénuda devant ses yeux ! Il bredouilla un « Mais enfin … » mais était sérieusement déstabilisé. Il battit en retraite et s’apprêtait à quitter la cabine (après tout, il y en avait une série d’autres !) pour changer mais son cerveau fonctionnait au ralenti, hypnotisé par la silhouette de Sharwyn. Il sentit son pied taper dans quelque chose. Il détourna enfin son regard et se rendit compte qu’il marchait sur ses affaires. Il s’abaissa pour les rassembler dans son sac – toujours dans l’idée de déménager le plus vite possible – et au moment où il se releva, elle se retourna vers lui en lui demandant le shampoing ! Cette fois, il se cacha aussitôt les yeux de la main.

- Mais enfin, Sharwyn ! Arrête de t’exhiber comme ça devant moi !

Et le fait de parler lui permit de retrouver des idées claires. Oui, elle était vachement bien foutue mais non, ce n’était pas le moment de se laisser aller à la rêverie. Se cachant toujours la vue, il ramassa sa bouteille de shampoing et la fit glisser vers elle sans regarder. Puis il prit ses affaires en essayant de ne pas trop les mouiller (acte vain car il ne s’était pas rendu compte que c’était déjà fait) et s’apprêta à sortir avant de se retourner encore une fois vers elle, sans la regarder.

- Tu ne devrais pas euh … te comporter comme ça, marmonna-t-il.

Il aurait préféré lui dire un discours frappant sur la pudeur et le respect de soi, sur le fait de se montrer prudente et réservée face aux garçons mais comment pouvait-il réellement dire ça à une fille sur qui il avait littéralement « sauter dessus » lors de leur première rencontre ?

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L’homme paraissait visiblement choqué par l’attitude libertine de Sharwyn. Cette dernière ne sembla pas s’en formaliser. En effet, il l’avait lui-même bien cherché. Il n’avait qu’à changer de cabine, lui. Elle aimait être dans les coins, c’était son droit. Un sourire faussement doux éclaira son visage quand ses doigts rencontrèrent le shampoing. Sentir les doigts d’Ichigo, par contre, eut pour effet de lui ôter un frisson de dégoût. Après une grimace, elle lui tira le shampoing des mains, et l’ouvrit délicatement. Le garçon semblait décontenancé. En tout cas, il ne savait plus trop où se mettre. Victorieuse, Sharwyn laissa le gel couler au creux de sa paume, avant de le reflanquer sans ménagement dans les mains d’Ichigo. Elle se mit alors à frotter sa tignasse, brune et bien lisse sous l’effet de l’eau. De temps à autre, elle prenait le temps d’essuyer un peu de mousse qui lui arrivait dans les mirettes. Après deux minutes de frottage intensif, elle entendit le garçon la réprimander sur sa façon de se conduire. Elle se rinça, puis lui fit face à nouveau, rouvrant enfin un regard vert pomme. Signe qu’elle se sentait bien. Détendue. Fait exceptionnel à telle proximité d’un homme. Relevant un sourcil, elle le toisa, presque cruellement, l’air outragé, et croisa les bras, sur sa poitrine nue. Ses cheveux collaient à ses épaules et à son dos en un air sexy. La femme remarqua dans le regard d’Ichigo, une petite flamme, envie masculine, qui ne demandait qu’à s’embraser toute entière. Elle savait que ce petiot ne lui ferait aucun mal. La dernière fois, elle l’avait contenu sans mal. La belle se dit qu’il n’était pas dangereux de s’amuser avec lui. Et qu’en plus, ce serait merveilleusement drôle. Un sourire carnassier, et tendre à la fois, perça sur son visage d’ange. Elle s’approcha alors, telle une lionne vers un lièvre, et amena sa main, doucement, vers le torse du jeune homme. Le silence s’était installé, l’eau ne coulait plus. Sharwyn effleura du bout de l’index, le creux entre les deux pectoraux d’Ichigo. Passivement, comme si elle dessinait, elle suivit le tracé de son pectoral gauche, un léger sourire amusé aux lèvres. Enfin, son regard émeraude alla se planter avec tendresse dans celui du garçon. Entretemps, elle avait posé sa main à plat sur le pectoral gauche de l’homme. Elle resta ainsi, une minute, sans bouger. Elle adorait écouter le cœur, qui battait comme un fou, du brun. Toujours le regard planté dans celui de l’hébété. Et toujours nue, aussi >_<

Elle raffolait des réactions incontrôlées qu’elle produisait sur lui. Même celles du bas, si vous voyez ce que je veux dire. La belle décida alors de faire le pas, unique, qui la séparait du brun. Sa poitrine rencontra le torse d’Ichigo. Leurs tailles se valaient à peu près. La femme ne laissait rien paraître de son petit jeu ridicule. Elle captait la moindre réaction du brunot, qu’elle tenait cruellement dans ses filets. Evidemment, elle relâcherait vite cette grosse carpe, mais c’était marrant, de la voir gigoter, en proie. Complètement en proie. A la faim ? Sans doute. Au désir, aussi, me direz vous. Que voulez vous, c’est un homme, tout de même. Et Sharwyn est bien une sale peste. Ca ne change pas, hein. Un sourire, doux, éclaira son visage. Ses bras se refermèrent au dessus des épaules du brun. Ses doigts s’entrelacèrent derrière la nuque du garçon. Elle le tenait. Elle en faisait ce qu’elle voulait. Enfin, c’était ce qu’elle espérait. Tout dépendait des réactions qu’il aurait. Peut être la repousserait il .. Peut être comprendrait il le manège de la fille qui se fichait de lui. Qui sait ?

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Ichigo avait fini par baisser la main qui lui cachait les yeux, en prenant soin d’éviter le corps mouillé de la jeune fille ne voulant pas se tenter plus qu’il n’était nécessaire. Il ne sut pas trop ce qu’il attendait pour franchir le dernier pas qui le séparait de la sortie, et se donna comme excuse le pot de shampoing que la jeune femme finit par lui rendre. Au moment où elle lui rendit, il leva les yeux par habitude et son regard se posa alors sur la poitrine nue de la jeune fille. Aussitôt son visage s’embrasa et la « réaction » revint, incontrôlable, impitoyable. Son pouls s’accéléra et il était paralysé sur place. Ses pensées étaient comme embrumées et il ne comprit qu’à moitié que la jeune fille s’avançait langoureusement vers lui. Comme détaché de son corps, il observait Sharwyn lui caresser le torse. Au fond de lui, une voix criait « Dis-lui d’arrêter tout de suite ! Non, elle ne doit pas faire ça ! » mais aucun son ne semblait pouvoir sortir de sa gorge sèche. Se délectant du pouvoir qu’elle prenait sur lui, elle continua à laisser courir ses longs doigts sur son torse et il se rendit alors compte que maintenant elle avait passé ses bras autour de son cou et que ce qu’il sentait contre lui …

Dans un immense effort, il se détacha d’elle et la dévisagea. Qu’était-elle en train de faire ? Le draguer ? Se prouver quelque chose ? Jouer ? Il sentait que même ses oreilles chauffaient et que en ce qui concernait le bas, il valait mieux ne pas trop en parler. Il voulait parler, trouver quelque chose pour rompre le charme. Mais rien en sortait, ses pensées fixées sur la poitrine de Sharwyn.

C’est alors que sans crier gare, il fit demi tour en laissant tomber ses affaires, quitta la cabine et rentra dans celle à côté et toujours avec sa serviette autour de la taille, laissa tomber un flot d’eau froide sur sa tête. La fraîcheur lui remit les idées en place et son cœur se remit à battre normalement, son corps se détendit. Il s’accorda encore une longue minute sous l’eau avant de couper, et de revenir vers elle. Il se demandait ce qu’elle allait dire, comment allait-elle réagir ? Maintenant qu’il s’était calmé, il se rappela que c’était de Sharwyn dont il s’agissait, la jeune fille qui était capable de lancer des regards tellement froids qu’on avait l’impression que son cœur allait en geler sur place. Une pensée traversa son esprit mais il n’osa pas trop s’y attarder, au risque de blesser son ego : et si elle avait simplement joué avec lui ?

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Elle sentait la tension extrème qui émanait du corps du garçon. La tête de ce dernier semblait bouillonner, prête à exploser comme une cocotte minute ayant subi trop de pression. Un sourire ravageur lui fut envoyé, alors qu'il écarquillait des yeux fous. Sharwyn pensait qu'il parlerait, mais il n'en fit rien. Elle fut déçue de le voir réussir à se contrôler. C'était pas aujourd'hui qu'elle lui flanquerait sa seconde baffe, alors. Lorsqu'il fila, en vitesse, elle crut d'abord qu'il s'échappait carrément de la douche, pour la fuir, elle et ses coups tordus. Il n'en fit rien. Deux minutes plus tard, alors que Sharwyn en avait profité pour se savonner le corps, Ichigo revint, la tête, apparemment, un peu mieux calée sur ses épaules. Sharwyn, qui pouffait jusque là, afficha alors un air vexé, voire outré. Croisant des bras accusateurs sur sa poitrine, elle le toisait d'un air mauvais. Finalement, après un regard fixe de quelques secondes, elle lui tourna le dos, et se pencha pour attrapper sa serviette. Elle s'en enveloppa, avec beaucoup de lenteur, semblant savourer la douceur et la tiédeur du vêtement contre sa peau trempée. Calant la serviette pour qu'elle ne tombe pas, et cache tous ses "atouts", elle se mit alors à ramasser, avec une lenteur sans pareille, tout ses effets personnels. Elle en était les bras chargés. Lorsqu'elle refit face à Ichigo, elle ne lui adressa pas un regard. S'il ne voulait pas d'elle, elle n'avait plus qu'à partir. Il avait touché du doigt le nirvana, mais avait préféré lui envoyer une pichenette. Soit. Sharwyn ne réitérerait pas deux fois sa tentative. Il n'était pas bon joueur. Ok, elle aussi, trichait, mais c'était pour la bonne cause. C'était pour son bonheur exclusif. Narcissique ? Peut être un peu, oui. Beaucoup, même. Mais que voulez vous, c'est les épreuves de la vie qui l'ont forgée ainsi.

Ichigo était toujours planté devant la porte de la douche. Sharwyn avait eu tort de penser qu'il aimerait lui aussi s'amuser éphémèrement. Après tout, c'était courant, on se séduit, on s'amuse, puis on se fuit .. Ca arrivait si souvent, et partout ! Ichigo n'avait pas l'air de cet avis. Chaste ? Pur ? Vierge ? Peut être bien, chacune de ces éventualités trottant dans la tête de la belle au corps trempé. Elle approcha de lui, mais avec raideur, sans aucune envie de séduire par sa sensualité. Arrivée à une dizaine de centimètres, elle stoppa net, et, sans croiser son regard, atterrée, et visiblement très déçue, elle finit par marmonner

"Tu comptes me bloquer le passage encore longtemps ?"

Fallait qu'elle s'en aille. Elle avait échoué, et cela l'avait blessée. Alors comme ça, elle était incapable de séduire l'homme qu'elle voulait ? Elle qui pensait que c'était pour sa beauté que les hommes s'acharnaient sur elle .. Et ceux avec qui elle voulaient jouer, ils la boudaient ! Ben tant pis. Assez rigolé et assez joué. Fallait vite qu'elle aille au secrétariat. Elle devait changer de chambre demain matin. Mais tant que le brun resterait planté là, elle ne pourrait pas le fuir .. Ni fuir d'éventuelles explications qu'elle serait incapable de fournir ..

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Ichigo était revenu, trouvant la belle en train de terminer sa toilette. Il la regardait et n’arrivait pas à se décider s’il devait ou non ce réjouir de cette absence de réaction de sa part. Il se demandait comment une fille pouvait passer d’un extrême à l’autre en seulement une minute. Avant sa douche, elle semblait prête à lui proposer une nuit de folie. Ayant eu une éducation où on lui avait enseigné le respect de la femme, il avait réussi à résister, à se soustraire à cette tentation. Et maintenant qu’il avait fait preuve de respect envers cette fille, elle semblait être plus que vexée ! Un coup les filles ça râle parce qu’on ne les considère pas comme leur égaux, un coup elle râle parce que justement, on ne les a pas considéré comme des filles … c’était à s’en arracher les cheveux ! Le jeune photographe se retint avec peine de soupirer d’exaspération.

Elle évitait soigneusement son regard, et il crut qu’elle allait le bousculer pour partir sans ajouter un mot. Peut-être parce qu’elle aimait avoir le dernier mot, ou peut-être parce qu’elle voulait une explication, elle prit quand même la peine de s’arrêter pour râler. Il la regarda, songeur, sérieux. Il avait repris la maîtrise de son corps. Ils étaient presque épaule contre épaule mais il voyait toute la raideur de Sharwyn et comprit qu’elle était vexée, voire blessée. Il posa doucement sa main sur son épaule et c’est d’un ton calme qu’il s’adressa à elle.

- Je n’aime pas considérer une fille comme … un simple objet …

Son cœur avait recommencé à battre plus fort, plus par désir mais par crainte de sa réaction. Sa joue se souvenait encore très bien de la douleur de la gifle qu’il avait reçu sur le toit. Gifle tout à fait méritée, cela dit. Il lui serra un peu l’épaule, dans le but qu’elle se sente comme réconfortée. Mais réconfortée de quoi dans le fond ? Ichigo ne le savait pas, mais il ne voulait pas blesser la jeune fille.

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Toutes ses barrières cédèrent sans crier gare. Raison pour laquelle Wywyn évitait de rester trop longtemps en présence des hommes. Elle finissait toujours par craquer, en crises de larmes, convulsions, ou autre. Pour le coup, c'était autre chose. Un sourire, réel, vrai, doux, éclaira son visage alors qu'elle croisait le regard d'Ichigo. Ce dernier semblait avoir prononcé une phrase magique. Le sourire de la belle se fit malicieux, quand elle se rappella de l'épisode où il s'était jeté dans son décolleté aguicheur. Il faisait son gentleman, à présent ? Surprenant .. Mais pas décevant. La femme semblait bien plus guillerette. Alors elle plaisait réellement. Mais c'était grâce aux valeurs que le brun s'était inculqué, qu'il avait tenu le coup. Sharwyn en semblait ravi. Bonne réponse, Ichigo, ce coup ci, tu marques un point. La phrase avait été prononcé avec tant de sincérité .. La main sur son épaule ne la brûla pas. Tout du moins, pas trop. Elle tenta de ne pas se formaliser des fourmis qui lui picotaient quand même l'épaule que le brun touchait. Elle lui tira la langue, doucement, et finit par lancer

"Toi, tu te serais rangé du coté des gentleman ? Fais moi rire !"

Et comme elle n'attendait pas de réponse à cette boutade, elle partit dans un rire doux et cristallin. Qui envahissait la pièce d'une joie de vivre sans failles. Les yeux mi clos, elle ne se retenait pas. Enfin, les joues rosies par tant de joie accumulée en si peu de temps, elle fixa Ichigo, sans piper mot. Le silence était retombé et le face à face était lourd. Elle prit alors délicatement la main posée sur son épaule, et la cala contre sa propre main. Elle fixait rêveusement les doigts du garçon, qui dépassaient les siens d'une phalange. Il avait des mains immenses ! La femme eut un sourire amusé, avant de décaler sa paume. Ses doigts fins s'entremêlèrent alors à ceux du brun, alors qu'elle fermait les yeux de contentement. Un sourire toujours affiché sur son visage d'ange, elle finit par murmurer, sincèrement

"Merci .."

Et, comme un miracle est toujours éphémère, la main de Sharwyn s'extirpa de celle d'Ichigo. Elle la fixa, cherchant sans doute des brûlures ressenties, mais invisibles. Car tout était dans sa tête. Dans ses souvenirs. Aujourd'hui, elle avait gagné une bataille. Elle pouvait les toucher à nouveau. Non sans douleur, mais elle arrivait à faire face. Elle fut soulagée de ne trouver aucune brulure sur sa main, mais la massa discrètement tout de même. Il avait été douloureux pour elle de faire ça. Son subconscient ne le lui permettait pas. Comme toujours. Aucun contact. Ce serait éternellement comme cela ..

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De nouveau, Sharwyn le surprit. Décidément, ça allait devenir une habitude ! Elle avait éclaté de rire. Pas d’un rire moqueur qui aurait blessé le jeune homme qui tentait de faire preuve de virilité mais en même temps de compréhension – bref, de jouer son rôle de mec – non, un vrai rire sincère, joyeux, et qui sonnait doux aux oreilles du garçon. Ses joues rosirent légèrement, et il eut un petit serrement au cœur de plaisir. Cette fille qu’il trouvait compliquée, manipulatrice et déstabilisante lui apparut alors brièvement sous un autre jour. Qu’est-ce qui se cachait derrière cette façade de froideur ? Qui était la véritable Sharwyn ? Mais ses pensées furent balayées par la taquinerie de la jeune femme. Il aurait voulu lui répondre, se justifier et faire comprendre pourquoi il pouvait du rôle de dragueur au rôle du grand frère en peu de temps. Lui faire comprendre que sa façade à lui, c’était ça … mais toute possibilité de réponse fut éclipsée par son rire qui fit bourdonner la tête d’Ichigo. Il lui répondit alors par un sourire et haussa les épaules, sa main toujours posée sur celle Sharwyn. Il regarda son visage s’emplir de couleur et ses traits se détendrent sous l’effet du rire. Jamais, elle n’avait été aussi belle qu’en ce moment sincère et pur. Ichigo eut à peine conscience de ce moment particulier car son cœur était gonflé de la joie de la jeune femme.

Tout aussi délicatement qu’il avait déposé sa main sur son épaule, elle la retira et compara la taille de leur main – celle d’Ichigo ressemblait à une patte d’ours comparée à la délicatesse des doigts fins de Sharwyn ! – puis enlaça leurs doigts. Il tressaillit légèrement. Bien que dragueur, la dernière fois qu’il avait tenu la main d’une fille de cette manière était … très loin. Il se laissa faire, la laissa observer et quand elle lui murmura ce « Merci », il se dit qu’il y avait beaucoup plus de bons à se montrer compréhensif qu’à se montrer comme un dragueur sans cervelle.

- De rien …

A peine avait-il terminer sa réponse, qu’il comprit que le charme était rompu. Ils allaient maintenant se séparer, chacun retourner à sa vie. Loin l’un de l’autre … Ichigo en aurait presque été triste. Il la regarda, se demandant ce qu’elle allait faire, ce qu’elle allait dire. Il la laissa décider pour eux deux.

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Avec lenteur, voyant qu'il ne semblait pas résigné à bouger, elle lui tourna le dos, et commença à se rhabiller entièrement. Cela lui prit bien deux bonnes minutes. Lorsqu'elle eut fini, elle lui fit face de nouveau, l'air candide, le regard d'un vert pomme tendre. Il n'avait pas bougé. Elle avait eu un instant peur qu'il ait prit les jambes à son cou, du fait qu'elle ne l'avait pas entendu une seule fois, pendant qu'elle se changeait. S'était il transformé en statue de pierre ? Qui sait ? La femme déposa alors son index de nouveau sur le pectoral gauche du garçon, et poussa délicatement dessus. Cela eut pour effet de faire reculer l'homme, et elle profita de la brêche pour sortir de la cabine exigüe qui ne lui plaisait guère. Elle ramassa le reste de ses affaires, et, sans un mot, se mit en marche.

Aie .. Aie .. Aie .. Chaque pas était une torture. Une voix dans sa tête lui sommait de s'arrêter. Lui hurlant qu'il était bien trop tot pour qu'ils se séparent. Même s'ils partaient en bons termes, la petite voix voulait vraiment qu'ils restent ensembles. La femme décida de ne pas écouter sa stupide conscience. Elle continua à marcher. Bientôt, ce fut de la sueur qui perlait à son front, qui intrigua la femme. Elle luttait contre une partie d'elle même. Non, elle avait sa fierté. Elle ne ferait jamais demi tour. Elle marchait toujours. Son coeur qui battait anormalement lentement, acheva de la surprendre. Mais merde, pourquoi fallait il que son corps entier se mette hors service quand il ne voulait écouter sa fierté ? Elle soupira longuement, et l'image du jeune homme, son regard brillant de sincérité, ses cheveux d'airain ébouriffés, tout cela, sembla porter un coup fatal à la jeune femme. Grognant contre elle même, elle dut se résigner à stopper sa marche. Elle n'osait pas regarder derrière elle. Peut être était il déjà parti finir sa douche, et peut être était elle bêtement là, à espérer quelque chose d'inconcret. Après plusieurs secondes, elle se retourna, et, regardant le sol d'un air las, elle finit par lancer, timidement

"Tu me suis ..?"

Non. L'heure n'était pas aux au revoir.

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Elle partit. C’était aussi simple que ça. Elle le poussa avec douceur pour pouvoir passer, et il entendit le bruit de ses pas sur le carrelage de la salle des douches. Il n’avait toujours pas bougé, attendant de se remettre de ses émotions que lui avait procuré cette petite douche. S’il s’était attendu à ça en tardant à aller se laver ! Après leur rencontre sur le toit, il s’aurait plutôt cru que leur prochaine rencontre se terminerait à peu près de la même manière : une gifle et puis voilà. Mais non, un lien – fragile certes, mais un lien quand même – semblait s’être tissé entre eux deux. Pour combien de temps, Ichigo n’en savait rien. Est-ce que seulement ce lien existerait-il toujours à leur prochaine rencontre ? Peut-être pas, mais ça serait bien dommage.

Il se rendit compte que le bruit de pas avait cessé et qu’elle était toujours derrière lui. Surpris, il n’osa pas se retourner. Il avait peur qu’elle ne se soit pas arrêté parce qu’elle voulait encore rester un peu, mais pour une raison toute autre, plus banale et sans intérêt à ses yeux. Au moment où il risqua un coup d’œil derrière son épaule, il entendit sa voix d’un ton un peu timide.

"Tu me suis ..?"

La suivre ? Oh oui ! Il allait faire un pas quand il prit conscience de la tenue dans laquelle il se trouvait : les cheveux dégoulinant, sa serviette trempée et collée contre ses jambes, ses vêtements tout aussi mouillés. On aurait cru qu’il venait de tomber dans une piscine. Il eut un petit rire.

- Avec plaisir, mais pas dans cette tenue ! dit-il d’un ton guilleret. On dirait que je viens de plonger dans une piscine !

Il regarda ses affaires, tria ce qui était sec et enfila un short qui lui servait de pyjama et le t-shirt qu’il avait porté dans la journée. Ses vêtements lui collaient un peu à la peau mais il préférait ça que laisser partir Sharwyn toute seule et terminer cette soirée qui pourrait pourtant se prolonger agréablement. Il rassembla ensuite rapidement le reste de ses affaires et rejoint la jeune fille. Il la regarda de côté et lui sourit gentiment mais c’est un peu maladroitement qu’il s’adressa à elle.

- Tu … veux aller faire un tour ? Ou euh … enfin, on peut toujours tenter le salon mais euh … Enfin, tu vois ?

Non, il était probablement difficile de « voir » pour Sharwyn mais elle avait par contre du saisir l’invitation à la prolongation de cette soirée.

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Il mit un temps fou a repondre, Sharwyn crut qu'il avait filé en douce, la laissant la avec son mince espoir qu'il accepte sa demande. Presque renfrognée, elle se retourna alors completement pour voir qu'il se battait avec ses vetements. Elle en fut amusée, sachant pertinemment maintenant, qu'il ne voulait pas se laver, et donc, qu'il avait sans doute decidé de la suivre. Son léger et doux rire parvint alors aux oreilles de la jeune femme. Elle adorait son rire. Timbre riche et voix chaude et suave. Ca frolait presque la sensualité. Il lui repondit alors, et la femme lui envoya un sourire doux, alors qu'Ichigo terminait sa besogne. Il rangea ses affaires, s'approcha alors d elle. Elle trouva adorable sa facon d'etre gené et de ne savoir s'exprimer. Tant de petits defauts qui le rendaient amusant et gai. Un léger sourire aux levres, Sharwyn posa alors un doigt sur les levres du brun, et laissa le silence s'installer pendant deux ou trois secondes. Puis, elle se mit a parler, avec douceur.

"Moi, personnellement, le grand air du dehors me ferait du bien .."

Encore un sourire, comme si elle les pondait, finit par étirer son visage en une tendre mimique. Puis, elle eut un soupir, lâchant enfin les levres du jeune homme, et reprenant sa route. Ses boucles commencaient a se reformer, ses cheveux séchaient lentement. Ils marcherent ainsi, jusqu aux casiers, ou Sharwyn décida qu ils y laisseraient leurs affaires de bain avant de sortir. Ceci fait, la petite peste s'approcha d Ichigo a nouveau, frola son epaule, et tenta d'attrapper ses doigts. Ow, ses doigts. Parfaits, longs et fins. Pas des mains caleuses, non. Des mains delicates. Lorsqu'elle réussit avec peine a choper son index, elle decida de ne plus le lacher. Et, comme s'il était possible qu Ichigo n ait rien remarqué, elle s'y agrippa, tentant par deduction de dénicher les autres autour. Ses joues rosirent, mais elle resta impassible. Son regard passa du bitume aux réverberes, et enfin, ils se retrouverent dans le parc. La femme l'entraina dans la nuit noire. Quelques pales lumieres se degageaient de certaines plantes fluorescentes. On distinguait a peine les ombres et les silhouettes. La femme attendit d'etre devant le petit lac, surplombé de la Lune, et posa son popotin dans l'herbe déja fraiche. Les yeux mi clos, elle savourait la piqure vive du froid sur sa peau nue. En effet, sa robe de soie legere ne la couvrait pas vraiment. Sans compter qu elle n'avait dû boutonner que la moitié des boutons. Enfin, dans un soupir tendre, elle s allongea dans l'herbe, tout son corps se détendant, hormis les frissons qui couraient le long de ses reins, car la morsure du froid se faisait sentir de plus en plus. Elle ne jeta pas un regard a Ichigo. Non, il semblait inutile de parler, en un tel instant.

On continue dans ce post, je préfere ^^

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[Oh là là, je les trouve mimi ! *_*]

Elle rit à nouveau en le regardant avec douceur. Il se surprit à penser que cette Sharwyn était bien différente de la tigresse qu’il avait rencontré sur le toit. Qu’est-ce qui l’avait vraiment fait changée au point de la rendre si accessible ? Pourquoi se laissait-elle approcher par Ichigo ? Il sourit intérieurement en se disant qu’elle n’était peut-être pas si farouche que ça, peut-être avait-il sûrement été trop con que pour … Oui, il avait été con de se jeter au cou d’une plantureuse inconnue.
Elle posa un doigt sur ses lèvres pour le faire taire et le libérer de la gêne qui le gagnait. Après quelques secondes où ils se regardèrent dans les yeux, elle lui murmura qu’une balade nocturne ne serait pas de refus. C’est presque à regret qu’il la laissa retirer son doigt de ses lèvres. Il appréciait le contact avec elle mais se dit qu’il ferait bien de se contrôler pour ne pas créer une situation similaire à leur première rencontre. Ils descendirent en silence les deux étages qui menaient au casier et là, Ichigo laissa tomber ses affaires près du sien, se souciant peu de les mettre dans son casier. Après tout, qui viendrait voler à une heure si tardive ? L’idée qu’eux-mêmes frôlaient le risque de se faire attraper par un pion ne lui traversa même pas l’esprit. Toute son attention était dirigée vers la jeune fille.

Dans un frémissement de joie, il sentit des doigts attraper son index et son estomac se noua. Il se sentit soudainement nerveux comme à un premier rendez-vous, quand on hésite de glisser sa main dans celle de sa bien-aimée. Il sentait leurs doigts se trouver et finalement, enlaça ses doigts entre ceux de Sharwyn. Il se félicita qu’il fasse si noir dehors car il sentait son visage s’empourprer. Et c’était sans parler des battements de son cœur et son estomac noué. Vraiment, il avait l’impression de sortir avec elle. Il regarda sur le côté, évitant le regard de la jeune fille. Il se rendit à peine compte du trajet qu’ils effectuèrent et ne prit conscience de l’humidité de l’herbe qu’à partir du moment où Sharwyn se laissa tomber à côté de lui. Leurs doigts s’écartèrent quelque peu mais Ichigo se laissa tomber à côté d’elle tout en tenant toujours sa main. C’est alors qu’il remarqua la robe atrocement courte de la jeune fille. Et là, ça devint très difficile de contrôler la « réaction » : ils étaient dans le noir, en tête à tête comme un couple d’amoureux. Comment pouvait-il réellement résister à « la » pulsion ? Heureusement il faisait noir. Il se tourna sur le côté, vers Sharwyn, ainsi la lueur de la lune ne pouvait pas éclairer son pantalon et il pouvait cacher sa gêne dans l’ombre tout en regardant tout son saoul la jeune fille.

Les mots lui manquaient. Il l’observait et il arrivait à peine à penser, se disant simplement qu’il avait de la chance d’être là, avec une aussi jolie et douce fille qui semblait toute aussi contente d’être avec lui. Il voulut trouver quelque chose de drôle à dire mais rien ne lui venait à l’esprit.

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Sharwyn le fixait, tête légerement inclinée vers lui. Ses yeux verts resplendissaient, alors que le silence, pesant, les étreignait. La femme plissa des yeux, se rendant compte que leurs mains étaient toujours entrelacées. Un homme passa dans le parc, unique personne venant troubler leur quiétude, et au regard qu'il lanca a Ichigo, on pouvait comprendre que la solidarité masculine jouait bien dans leurs yeux. Un petit "bonne chance" silencieux, puis il disparut, alors que la femme eut un rictus de dégout. Nan mais, pour qui il se prenait ? Enfin, elle comprit. Deux amis ne se tenaient pas la main ainsi. Ses doigts se tortillerent, s'extirperent de ceux d'Ichigo. Des lors, elle regretta son geste. Sa main rechauffée ne sembla pas apprecier la morsure violente du froid. Elle sentait, sur son flanc, la chaleur d'Ichigo dont le corps était a proximité et a présent tourné vers elle. Elle le fixa, lui, que le froid ne semblait pas atteindre, et se renfrogna quelque peu. Sa fierté reprenait le dessus, lui dictant ainsi sa conduite. Elle grogna un peu, puis lui tourna le dos. Cela dura plusieurs minutes pendant lesquelles elle endura avec douleur le froid persistant. Il piquait meme ses yeux, qui se mirent a larmoyer. Elle finit donc, tres lentement, par se retourner vers lui. Il la fixait de ses grands yeux, qu'elle aimait tant ils étaient clairs et doux. Pourtant, sa machoire resta serrée par la vexation. Il semblait même avoir chaud, lui. Il ne fallut pas longtemps pour que tous ses membres tremblotent a tue tete. La femme tenta de les contrôler en vain, et son regard se perdit sur la contemplation du ciel, honteuse de ne pouvoir se satisfaire a elle meme, seule. Encore deux minutes passerent, pendant lesquelles elle crut mourir, avant qu'elle ne daigne rendre les armes. Entrouvrant ses bras tremblants, mains ouvertes vers Ichigo, elle semblait le supplier de la réchauffer. Tout son corps, a présent, était parcouru de spasmes violents et incontrolés, alors que de ses yeux clos, coulaient quelques petites larmes dues a l'attaque du froid sur sa rétine. Elle renifla bruyamment, les yeux toujours clos, n'osant les ouvrir de peur de decouvrir un air moqueur sur le visage du brun. C'avait été une tres mauvaise idée, la sortie dehors. Meme ses cheveux encore mouillés, n'appréciaient pas.

Rien ne bougeait, autour d'eux, et Sharwyn commencait sérieusement a douter. Dans sa tête, les pires pensées arriverent. Et s'il refusait de la prendre dans ses bras ? Si la simple idée de s'allonger sur elle, l'envahir de sa chaleur, l'emplissait de dégout ? Sharwyn n'y avait songé, mais maintenant qu'elle y réflechissait, elle comprenait l'ampleur de sa demande. Il ne voulait pas, sans doute. Quelque chose sembla se verrouiller dans son coeur. Dans son regard aussi, au vu du voile d'impassibilité qui venait de s'y former. Elle s'apprêtait a refermer les bras, vaincue et honteuse. Elle devait avoir vraiment l'air tres intelligente ainsi. Elle s'en voulait a un point inimaginable. Et ce n'était sans doute que le début, se disait elle.

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Ichigo était totalement hypnotisé par Sharwyn. Il la regardait, ou plutôt la dévorait du regard. C’est à peine s’il remarqua l’inconnu passer près d’eux et lui lancer un regard d’encouragement. Mais les doigts de la jeune fille se déliant aux siens, ça, il le sentit. Surpris, il se sentit soudain éloigné, arraché d’elle. Il la regarda, ne comprenant pas ce qui venait de se passer. La jeune fille se détourna de lui. Etait-elle gênée ? Mal à l’aise ? Pourquoi ce revirement ? Ichigo ne comprenait pas, et se sentait vexé. Etait-il si repoussant ? Il aurait voulu la garder près d’elle, la sentir à proximité comme il s’était senti proche d’elle quelques instants auparavant. Mais même s’il ne connaissait pas énormément Sharwyn, il avait déjà compris quelque chose d’elle : il valait mieux la laisser venir que d’aller vers elle, au risque de se faire remballer vite fait bien fait. Alors il attendit, les secondes succédant aux minutes et son cœur se serrant un peu plus à chaque pulsation. Il regarda son dos et vit qu’elle tremblait. Avait-elle froid ? Au moment où il formula cette pensée, elle se retourna à nouveau vers lui, lentement. Tout le corps de la jeune fille était secoué de soubresauts. Etait-ce dû au froid qu'elle ressentait et dont Ichigo avait à peine conscience ? Il voyait ses yeux humides et eut quand même assez d’intelligence pour comprendre que la cause était le froid, et non une émotion quelconque qu’il aurait soulevée chez elle. Mais ces petites larmes qui perlaient au coin de ses yeux lui donnèrent envie de la prendre dans ses bras, de la réconforter, l’enlacer, la sentir contre elle. Cette fois, Ichigo n’essaya même pas de contenir pleinement ces envies qu’il avait retenues dans la douche quelques instants plus tard. Il ne comptait pas se jeter dessus mais acceptait cette attirance qui rendait son corps bouillant de désir. Lorsqu’elle lui ouvrit les bras, comme pour lui demander une forme de réconfort, le jeune homme dut faire un effort immense pour se contrôler. Il prit le temps de respirer, pour se calmer. Malheureusement, attendre ne semblait pas être le fort de Sharwyn. Sentant qu’elle était prête à céder et qu’il ne fallait pas plus la faire patienter , Ichigo tendit les bras et la prit contre elle. Il l’enlaça et enfouit son visage dans les cheveux de la fille. Ils étaient encore humides mais peu lui importait. Maintenant, il ne désirait qu’une chose : sentir l’odeur de cette fille.

Pendant quelques secondes, il ne bougea pas, humant juste l’odeur du shampoing de Sharwyn. Puis sa main droite glissa lentement à mi-dos. Il n’osait pas aller trop vite, ni trop loin. Appuyé sur son coude gauche, il prit le visage de la jeune fille pour la regarder dans les yeux. Son visage était sérieux, concentré. Il hésita sur ce qu’il allait dire.

- Je ne veux rien faire qui te déplaise, souffla-t-il dans un murmure.

Son cœur battait à tout rompre. Il avait trop peur d’être rejeté car un rejet signifierait une humiliation cuisante aux yeux du garçon. Mais il avait pris le risque car il se dit qu’un oui vaudrait tous les risques du monde. Et si elle disait non … Et bien, il valait mieux qu’elle le dise car il ne voulait pas passer pour un salaud. Ce qu’il demandait implicitement n’était pas une proposition pour une nuit de folie. Ce qu’il voulait savoir c’était s’il elle acceptait qu’il se comporte un peu plus que comme un ami, et surtout, surtout s’il pouvait goûter les délicieuses lèvres de Sharwyn.

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Elle allait tout plaquer, tous ses espoirs, d'une seconde a l'autre. Trop dur de rester ainsi a attendre une chose insensée, comme une cruche. Son nez se fronca de honte, alors qu'elle refermait les yeux, l'air visiblement décu. Elle n'eut pas le temps de laisser ses bras retomber. Les bras puissants qui l'attirerent sans aucun effort contre lui, ne lui laisserent guere le choix de changer d'avis. Ses yeux se rouvrirent, écarquillés par la stupeur. Son coeur avait brusquement accéléré sa cadence, laissant un sang bouillonnant parcourir le corps de la belle. Elle ne souriait pas, trop surprise par la tendresse des gestes d'Ichigo, dont elle se délectait avec plaisir. Elle sentait, appuyée contre ses pectoraux, le coeur qui battait a tout rompre du jeune homme. Signe que ce n'était pas que de l'attirance ? Elle en rêvait. Mais ne pipa mot. La main brûlante dans le dos de la belle, acheva de la contrarier. En effet, quelque chose clochait. Sa main ne la brûlait pas, la réchauffait juste a souhait. C'était surprenant. Etait ce parce que Sharwyn avait confiance en lui ? Peut être. En tout cas, Ichigo était son petit pervers adoré, et elle ne craignait rien venant de lui. Et comme pour appuyer sur ses pensées, l'homme se mit alors a parler. Sharwyn sentit le souffle chaud sur le bout de son nez et contre ses joues. Son regard brilla, croisa timidement celui d'Ichigo, qui venait d'entraver son menton entre ses doigts. Ses doigts .. La femme ne se détacha pas de son regard. Comme subjuguée par la flamme tendre qui y brillait. Elle sentait le désir monter en lui, car c'était presque un fait évident, mais elle savait aussi qu'il se contrôlait au prix de grands efforts, et cette pensée caressait son coeur tout doucement. Elle était bercée, entre deux mondes, entre la noirceur de la nuit, et la clarté magique du regard d'Ichigo. Les yeux toujours écarquillés, la belle ne savait ce qu'elle devait faire. Parler ? Impossible, un noeud hantait sa gorge, et elle s'en savait incapable. Elle ne tremblait plus. Son regard était ancré dans celui du garcon, alors que ses douces mains, a elle, allaient se nicher avec beaucoup de lenteur et de douceur, contre les omoplates chaudes du brun. Elle serra un peu sa prise sur ce corps, brûlant, qui, pour l'instant, semblait lui appartenir. Cette pensée la faisait rêver. C'était a elle de choisir, pour la premiere fois. A elle de décider. Ce corps lui appartenait, et elle garderait droit sur lui tant qu'elle en aurait envie. Et elle en avait envie, pour encore un petit moment ..

Sa main droite monta, lentement, le long des vertebres du jeune homme, et se posa, tel un colibri sur une fleur de lys, contre la nuque chaude et nue d'Ichigo. C'en était assez de penser. Il fallait agir. Un dernier regard, intense, a l'intention du jeune homme. Puis des paupieres qui se ferment, lentement .. Un visage qui s'incline. Des levres pulpeuses qui effleurent celles du Mâle .. Hésitant .. Devait elle continuer ? N'avait elle pas compris de travers ?

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[Pas très long, mais très intense ! Love, love love !]

Le temps est une notion subjective qui dépend de notre humeur, de nos sentiments et des personnes avec qui on se trouve. En ce moment, le temps semblait avancer selon son envie. Par moment les minutes ressemblaient à des heures, et puis en une seconde il accélérait à une vitesse vertigineuse qui faisait tournoyer la tête du beau brun.

Il la dévorait toujours autant du regard, attendant avec autant de patience qu’il le put, que la jeune tigresse décide de sa sentence. Serait-ce le supplice de la tentation ? Ou accéderait-il au nirvana ? Comme un prisonnier romain, son sort dépendait du bon vouloir de son impératrice. Malgré tout son désir de pouvoir posséder et découvrir la jeune Sharwyn, les pensées d’Ichigo tentaient de s’organiser en un tout logique et compréhensible. Comment les choses avaient-elles pu évoluer de cette manière depuis leur première rencontre ? Pourquoi la tigresse sauvage semblait accepter une forme d’apprivoisement ? Pourquoi, tout simplement, acceptait-elle Ichigo ? La seule réponse que possédait le jeune homme était ces mains féminines qui glissaient dans son dos et venaient se blottir contre lui. La seule réponse qu’elle pouvait lui donner était ces douces lèvres qu’il sentit se poser sur les siennes avec hésitation. Non, non, elle ne devait pas hésiter. Elle répondait, enfin !, à sa demande et Ichigo ne put se contenir d’avantage. Il prit le visage de Sharwyn entre ses mains et pressa ses lèvres passionnément sur les siennes. Le baiser fut bref, mais intense. Il fit ensuite glisser ses lèvres sur la joue froide de cette fille qui lui faisait tant tourner la tête, puis glissa un peu plus sur la nuque et caressa de sa bouche cette zone si sensible descendant du bas de l’oreille jusqu’à l’épaule. Il fit de nouveau glisser une de ses mains dans le creux du dos de la jeune fille et la caressa avec beaucoup d’amour, son autre main dans sa longue chevelure. Malgré ses caresses, Ichigo avait l’impression de la sentir encore un peu tendue. Il aurait tant désirer qu’elle aussi, se donne toute entière à cette passion fougueuse qui le submergeait. Il aurait tout voulu la faire vibrer au rythme des battements effrénés de son cœur ! C’est pourquoi ses baisers se firent plus doux, plus calmes, prenant le temps de faire sentir qu’avec des simples lèvres, on pouvait faire frémir la peau. Il avait envie de la rassurer totalement mais ne savait pas tout à fait comment s’y prendre, ni surtout quoi dire. Il se contenta de faire ce en quoi, il avait toujours était doué d’après les filles dont il n'avait cure maintenant : il l’embrassa à nouveau.

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Elle ne s'attendait pas du tout a telle réaction. Sentant contre sa poitrine, le coeur embrasé du brun battre la chamade, elle voulut reculer pour lui demander si elle devait continuer. Pas le temps, encore une fois, elle fut surprise par le jeune homme. Les mains immenses envahirent ses joues rosies d'extase, les laissant chauffer brusquement. Un baiser empreint de fougue et de passion acheva de rendre fou le pauvre petit coeur de Sharwyn. Les yeux clos, elle savoura cette langue, qu'elle caressait tout doucement, avec pour la premiere fois, pas de peur dans l'âme. Ses mains se refermerent, griffant la nuque et l'omoplate du garcon sans même s'en rendre compte. Elle ne voulait pas que tout ca s'arrete, et c'est a contrecoeur qu'elle laissa le visage du brunot reculer. Elle le regarda, tout timidement, se mordillant la levre tant elle était genée, et bientot, elle sentit le nez de l'homme contre son oreille. Et ses levres chaudes et douces le long de sa nuque sensible. Un frisson violent l'étreignit, avant qu'elle ne resserre sa prise, sa respiration s'accélérant brusquement a ces caresses du bout des levres. Elle ployait sous un désir immense de ces levres qui, doucement, se posaient sur le cou de la belle, puis se retiraient, laissant le souffle chaud envahir sa nuque baisée l'instant plus tot. Elle était concentrée sur ces levres, qui progressaient lentement jusqu'a ses épaules, sans même penser aller plus bas, fait qui acheva de percer la carapace de haine de la jeune fille. Il était si doux, si tendre .. Elle n'avait jamais cru cela possible de la part d'un homme. Non, jamais. Mais le temps n'était plus a la stupeur. Son coeur battait comme un fou, et quelque chose, dans son bas ventre, se tordait d'extase. Un ondulement de reins bien placé, amena son bassin contre celui de l'homme. Ses mains griffaient a présent sans aucune retenue. Elle haletait, se délectant du contact doux des levres contre sa peau nue. Ce fut la main, et les doigts qu'elle aimait tant du garcon, qui l'acheverent, se calant dans le creux de ses hanches, ce qui fit papillonner ses paupieres. Curieusement, Ichigo ne trouvait aucun noeud dans la chevelure qu'il parcourait, et ce n'était pas plus mal. Elle tentait a chaque fois de réprimer le frisson qui l'étreignait lorsque les douces levres touchaient sa peau, mais ne parvenait jamais a se retenir. Se mordant violemment la levre inférieure, elle leva les yeux, se perdant dans la contemplation d'un ciel qu'elle ne voyait même pas tant elle frolait l'extase. Son regard se baissa, tomba dans la chevelure revêche du beau brun. Un sourire tendre se mit a poindre sur son visage, alors qu'elle observait avec quelle douceur il tentait de la rassurer. Pas de gestes brusques, il se mit même a ralentir la cadence de ses baisers, les rendant plus soft, pour ne pas la brusquer. Tant d'attention et de douceur acheva de faire exploser son coeur dans sa poitrine. Hors d'haleine, elle le fixait sans broncher, confiante, se détendant au fil des secondes. Impossible de retenir ce souffle saccadé qui sortait de ses petits poumons. Elle restait la, dans ses bras, sans bouger, mais se laissant faire. Non, elle ne voulait pas tout décider. La belle voulait voir ce que lui désirait. C'est pour cela qu'elle ne fit rien. Le laissant décider seul du chemin qu'ils devraient emprunter. De toute facon, elle était prête a aller n'importe ou pour le moindre de ses baisers. Elle ne tentait même plus de le cacher. Elle ne simulait pas. Pour la premiere fois, elle prenait réellement du plaisir.

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[Je tente les balises hide vu que ça devient ... ^^]

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Tout fut chamboulé en un instant, tout se brisa, rien ne subsista. Il était aller trop loin, s’était trop laissé emporter et il l’avait brusqué. Quand, comment ? Il n’en savait rien mais les halètements de la jeune fille n’étaient plus du désir. Il savait faire la différence entre les deux. Avant qu’il ne puisse réagir, elle le repoussa et se cacha derrière la robe qu’il venait de lui retirer. Dépité, troublé, il ne comprenait pas ce qui venait de se passer mais il avait été complètement cassé dans son élan. Comme pour achever complètement ce qui subsistait en lui de désir, la phrase qu’elle prononça dans une supplication résonna dans sa tête et lui meurtrit le cœur.

« Je t'en prie .. Pitié .. Ne le fais pas .. Non .. Ne me viole pas encore une fois .. »

- Quoi ? fut sa première réaction.

Elle avait bien dit « viole » ? Mais … mais, il ne comprenait pas ! A quelle moment avait-elle cru qu’il la violait ? Il la croyait pourtant consentante. Pourquoi ce revirement ? Qu’avait-il fait pour la chambouler à ce point ? Mais le pire dans cette phrase était le « encore une fois » qui semblait se répercuter en écho dans l’esprit vide du jeune homme. Cette fille, cette délicieuse femme qui quelques instants plus tôt acceptait le jeune homme, cette jeune femme avait été violée ? Et en plus plusieurs fois ?

- Mon dieu, murmura-t-il plus pour lui-même que pour Sharwyn.

Qu’était-il sensé faire ? Pouvait-il seulement encore l’approcher après ça ? Il était en train de lutter intérieurement contre une déchirure qui menaçait de se faire à tout instant. Il ne voulait pas abandonner Sharwyn mais cette phrase … mon dieu, cette phrase l’avait brisé. Il lutta, lutta contre cet ego masculin si déplacé pour essayer d’être objectif, d’être là pour cette fille qui en ce moment n’avait vraiment pas besoin d’être abandonnée par un jeune mâle un peu trop fougueux. D’où lui venait cette empathie vous demandez-vous ? Peut-être que d’avoir eu un père coureur de jupons et une mère qui se laissait facilement séduire, lui avait servi d’exemple contraire de ce à quoi il voulait ressembler.

Il lâcha un soupir et se rapprocha de Sharwyn, sans pour autant la toucher pour lui laisser un cercle d’intimité sécurisant.

- Sharwyn … C’est moi, Ichigo … Je ne te veux pas de mal, je suis désolé de t’avoir blessé.

Il s’arrêta et laissa quelques secondes avant de reprendre, d’un ton doux qui se voulait rassurant.

- Excuse-moi, je ne savais pas que tu … que tu avais été … que tu avais vécu une expérience pareille, termina-t-il dans un souffle.

Il était à genoux derrière elle et voyait ses épaules se soulever en sanglots incontrôlables. Il aurait tant voulu la reprendre dans ses bras pour la consoler ! Mais dans l’immédiat, elle semblait inaccessible, si lointaine que ça en peinait Ichigo qui voulait l’aider.

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Elle hoqueta, violemment, laissant les larmes la submerger. Elle ne voyait, ni ne sentait l'homme dans son dos. Tout ce qu'elle voulait pour le moment, c'était fuir. Fuir cet endroit, cet homme. Cette situation. Elle la revivait sans meme le comprendre. Elle ne voyait plus Ichigo. Pour elle, Ils étaient tous revenus pour lui faire du mal. Lui le premier, les autres viendraient ensuite. Comme autrefois. Elle haletait, paniquée, comme un loup en cage, cherchant une issue, mais sachant l'homme, dans toute sa puissance, derriere elle. Il lui fallut quelques temps pour retomber dans le monde réel, loin de ces souvenirs morbides qui la hantaient. La voix qu'elle entendit fut comme un choc violent dans sa tete. Voix bien trop différente de celle qu'elle leur connaissait, a Eux. Toute douce, et d'une sincérité quasi certaine. Sharwyn plissa des yeux doucement. Lorsqu'enfin, tout fut clair, c'est depitée et extenuée, qu'elle se tourna vers lui. Elle n'osait meme plus le regarder, son regard instinctivement baissé par crainte. Pourtant, du coin de l'oeil, elle pouvait voir qu'il semblait réellement desolé. Une larme vint s'ajouter aux autres, sur ses joues, et, sans forces, elle se laissa doucement tomber contre lui. Son front se cala lentement contre le torse d'Ichigo, alors qu'elle fermait les yeux lentement, presque douloureusement. Alors, un unique gémissement de soulagement vint ponctuer d'un point final la fin de ses chaudes larmes de gamine éplorée. Ses cheveux avaient entretemps séché, et c'est d'un regard vide qu'elle fixa l'une de ses boucles couleur noisette. Elle savait, maintenant, que c'était lui. Que c'était son Ichigo a elle, ce jeune homme adorable qui ne lui ferait jamais de mal sans le vouloir. Garcon doux et completement innofensif.

Au bout de quelques minutes pendant lesquelles elle reprit son souffle, bercée dans les bras du brun, elle se mit a chercher a tatons son soutien gorge. Des qu'elle le sentit sous ses doigts, elle l'enfila machinalement, le regard rivé sur le reflet de la lune dans le lac pres d'eux. Enfin, elle redressa sa tete, et posa son regard dans celui du brunot. La, elle le fixa une dizaine de secondes, d'un regard doux, et timide, et finit par murmurer, d'une voix encore tremblante.

"Je .. Ecoute .. Je ne voulais pas .. Je suis idiote .. Oublie ce que tu viens d'entendre .. Je .. Dis n'importe quoi .. Je suis fatiguée, tu vois .. On peut .. Continuer, si tu veux .. Ca va mieux, maintenant .."

Ca se voyait bien, qu'elle mentait. Elle le faisait sans grandes convictions, d'ailleurs, pour sauver le peu d'honneur qui pouvait lui rester. Elle se sentait si mal. Elle avait honte, oh que oui, elle avait honte d'elle meme et de ses craintes idiotes. Honte de son traumatisme et de son passé. Elle voulait prouver qu'elle etait une grande fille. Meme si ce n'était pas le cas. Elle se mit a trembloter, et instinctivement, elle se colla contre le corps chaud pres d'elle. Elle voulut faire semblant de réfléchir, mais son esprit la guida ailleurs. Dans les bras de morphée. Sa tete pencha dangereusement, avant que sa joue ne se colle de nouveau au torse du brun. Trop d'émotion en trop peu de temps. La voila endormie.

Invité

Il ne savait pas ce qui l’effrayait le plus dans l’immédiat. Etait-ce les sanglots de Sharwyn ou bien cette information, cette phrase qui résonnait dans sa tête comme une litanie ? Il ne savait pas vraiment quoi faire, ni quoi dire. Il n’aurait jamais soupçonné … Il la sentait loin, très loin de lui. Où était-elle ? Avait-il provoqué un choc chez elle qui provoquait le souvenir de ce qui s’était passé ? Il s’en voulait tellement, il n’avait vraiment pas voulu la forcer, il n’avait pas voulu créer ce sentiment chez elle. Il l’avait cru consentante … peut-être l’était-elle en effet, mais elle n’était sans doute pas prête à revivre ce genre d’expérience tant que ce traumatisme la paralyserait …

Il pensait à tout ça en la regardant suffoquer. Il réalisa qu’elle commençait enfin à se calmer et il vit dans son regard qu’elle avait repris ses esprits. Que pouvait-il dire ? Ou faire ? Le regard de la jeune fille était fuyant. Elle devait se sentir mal à l’aise, se dit-il. Il aurait voulu trouver des mots pour la rassurer, lui dire qu’il ne lui en voulait pas – il n’était pas de ce genre d’hommes. Il la vit partir en avant et eut peur qu’elle s’évanouisse. En réalité, elle se laissait simplement aller contre son torse qui était toujours dénudé. Quelques longues mèches s’étaient échappées de sa coiffure et lui chatouillaient la peau. Il n’osait pas pour autant bouger. Il la regardait, se demandant s’il pouvait à nouveau la toucher ou si désormais tout contact physique entre eux serait impossible. Son gémissement lui déchira le cœur. Il aurait tant voulu la réconforter mais cette fois, ne savait pas comment il devait faire. Il se contenta donc de ne pas trop bouger pour qu’elle puisse rester appuyée sur lui.

Elle finit par bouger et c’est comme une automate qu’elle chercha puis enfila les vêtements éparpillés. Dans un geste de pudeur, Ichigo détourna les yeux. Autant quelques minutes auparavant il rêvait de son corps, autant maintenant il pensait ne plus avoir le droit de la regarder en tenue d’Eve. Au moment où il osa à nouveau la regarder, il croisa son regard et ils se regardèrent en silence pendant quelques secondes qui paraissaient des heures au brunot. Il ne savait plus quoi dire, ni quoi faire. Mais il s’était attendu à tout sauf à une nouvelle proposition de Sharwyn. Il voyait bien qu’elle ne pensait pas ce qu’elle disait mais tout de même … Il eut à peine le temps de rassembler ses esprits qu’il la sentit glisser dans ses bras et il comprit que la belle était tombée endormie.

Le jeune Sandaime prit alors conscience du silence étouffant qui régnait autour d’eux. Il resta pendant de longues minutes agenouillé, Sharwyn dans ses bras endormie paisiblement, avec comme seul bruit sa respiration et celle de la jeune fille. Il avait peur de la réveiller en bougeant mais bientôt le fraicheur nocturne se mit à mordre la peau de son torse et il se décida à rentrer. Il hésita un instant : que devait-il faire de la Belle Endormie ? Il regarda son t-shirt à quelques mètres de lui seulement, mais trop loin pour qu’il puisse tendre le bras pour le prendre.

* Tant pis. Je le laissa là pour le moment. Je viendrais le reprendre une fois que j’aurais rentré Sharwyn. *

Et il se leva en portant la belle. Le trajet lui parut long mais pourtant si différent de quand il était descendu avec la promesse de belles caresses, il y a de ce qui lui paraissait des heures maintenant. En marchant, il réfléchit à l’endroit où il pouvait déposer Sharwyn et décida rapidement qu’il la déposerait dans sa chambre. Pour le moment, elle était vide mis à part lui car c’était bientôt les vacances et les chambres commençaient à se vider peu à peu à l’approche des vacances – ceux restant étant pour la plupart les inscrits au voyage aux Etats-Unis. Il monta donc discrètement jusqu’à l’étage des chambres et se glissa silencieusement dans la sienne. Il déposa délicatement la jeune fille sur le lit inoccupé. Epuisé par toutes ces émotions, Ichigo eut tout de même la délicatesse de la laisser dormir seule ne voulant pas la perturber d’avantage. Il quitta la chambre, oubliant son t-shirt resté sur l’herbe humide, et se faufila dans le salon qui n’était pas fermé et s’endormit presque aussitôt sur le divan.

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