Le cri du blond lui fit tourner la tête en sa direction. Il le vit baisser pricipitemment la tête entre ses genoux, l'air de ne pa sl'avoir vu. Malheureusement pour lui, le brun était observateur.

Renonçant à faire semblant de ne pas l'avoir vu, ce dernier se dirigea donc vers lui et s'assir sur le dossier du banc, les avants-bras appuyés sur les cuisses. Le regard du blondinet se posa sur lui, mais Sheikhan se demanda sil n'était pa sposé dpeuis un peu de temps déjà sur sa personne. Visiblement, soit il intriguait Aoi, soit il lui avait carrément tapé dans l'oeil. Quand il pensait que ni l'un, ni l'autre n'étaient capables de s'appeler par leur nom... Ils ne s'étaient même pas présentés. Pour le gamin, il n'était que l'amant de son père, et à ses yeux, le gosse était seulement le fils de Nihya...

"Tu t'appelles comment ?"

L'arrêter juste avant qu'il traverse ne l'arrangeait pas. Il se retourna pour savoir ce qu'Aoi voulait, et la question le fit sourire intérieurement. Il récupéra son poignet et passa un bras autour de la taille du blond le temps de le pousser en avant pour qu'ils traversent en même temps. Au rythme où allaient les choses, ils allaient discuter, alors autant que le brun fasse ses courses en même temps.

"Sheikhan."

Une fois parvenus de l'autre côté, le voleur ôta sa main du dos à Aoi et se dirigea vers la superrette, non loin de là. Il entra à l'intérieur, ignorant la caissière qui l'avait salué, ne regardant même pas si le blondinet le suivait.

Visiblement, le garçon n'avait pas suivi, et il fit donc ses achats en silence. Ce ne fut pas long, il savait ce qu'il voulait et où cela se trouvait. En un rien de temps, son panier de courses étaient rempli et il se trouvait à la caisse. Quand il sortit du magasin avec deux sacs en plastique pleins, Aoi écrasait tout juste sa cigarette.

La question qu'il lui posa par la suite était... existentielle en soi. Le brun hésitait entre deux choix : ou ça avait obsédé le blondinet ces dernières minutes, ou alors il ne savait pas quoi dire. Mais c'était idiot dans ce cas de l'avoir retenu plus tôt, d'avoir eu l'air de lui poser sa question comme pour justifier son geste.

"Tu avais l'air de ne pas vouloir me laisser partir."

"Je t'aurais ignoré dans ce cas-là."

Ignorer les gens, il le faisait à merveille. Franchement, s'il n'avait pas voulu s'encombrer d'Aoi, il ne l'aurait pas eu sur les talons. Et s'il l'avait suivi, il aurait fini sous les roues d'une voiture (ou quelque chose comme ça). Sheikhan n'était pas un saint, il n'aimait pas qu'on lui désobéisse et supportait encore moins d'être suivie contre son gré. Une miss en avait fait les frais une fois. Elle n'avait pas recommencer. Sur Aoi, la technique qu'il avait employé avec elle n'aurait peut-être pas marcher, mais il le troublait assez pour pouvoir utiliser autre chose de tout aussi efficace. Ca, il n'en doutait pas.

"Tu aurais préféré que je ne veuille pas de toi ?" fit-il, très légèrement amusé.

Il devait bien avouer une chose, il ne s'était pas attendu à ça. La réponse du blondinet avait de quoi surprendre. En voilà un qui ne savait pas ce qu'il voulait. Pourquoi avoir retenu Sheikhan s'il voulait être ignoré ? Drôle d'idée. C'était même incompréhensible du point de vu du voleur. Ce dernier haussa légèrement les épaules. Tant pis pour Aoi, il n'allait pas le lâcher de sitôt.

"C'est toi qui m'a retenu."

Ce n'était qu'un constat comme un autre, énoncé d'un ton assez impersonnel. Il ne sous-entendait rien par là. Aoi l'avait retenu, donc, dans le fond, il ne voulait pas être ignoré. Il pouvait bien regretter tant qu'il voulait que ce ne fut pas le cas, en vérité, il voulait être avec le brun.

"Tu ne voulais pas être ignoré tant que ça."

C'était décidé, il comptait l'asticoter un peu. Allez savoir pourquoi il n'arrivait pas à lui en vouloir plus que ça. Le pire qu'il parvenait à faire avec lui était de briser ses illusions et l'ennuyer autant que possible. Sheikhan se désespérait tout seul. Pourquoi ? Pourquoi ne parvenait-il pas tout simplement à le haïr ? À le détester au-delà de tous les mots ? C'était juste.. irréel comme situation.

"Je te plais ?"

Direct. C'était clair, net et précis. La réponse, il la connaissait. Aoi était à peu près aussi doué que son paternel pour cacher ses sentiments. Non, en fait il était même encore pire, mais Nihya avait l'avantage de l'âge... Le regard du brun se voilà légèrement et il se ressaisit. Il ne devait pas y penser, pas maintenant, pas encore une fois. Il se morfondait bien assez chez lui, à l'abri des regards indiscrets.

"Parce que je suis irrésistible." répondit-il le plus simplement du monde.

Oh il était sérieux... Enfin surtout sérieusement en train de se moquer d'Aoi. Ca n'était pas bien méchant mais il jugeait ça mérité. Et puis c'était tellement cocasse de le voir galèrer à le cacher alors qu'il n'avait pas manqué d'être dégoûté à leur première rencontre.Pour ça, il avait compris très vite qui était Sheikhan aux yeux de son père. Maintenant, il allait comprendre pourquoi.

Car si le brun n'était pas irrésistible, comme il le disait, il avait néanmoins un certain charme et se plaisait à en jouer. Ca avait d'autant plus d'intérêt quand la personne lui opposait une certaine résistance, tout aussi attirée qu'elle soit.

"Tu m'en vois flatté."

Il aurait été franchement vexé d'être dit androgyne. Ca ne le gênait pas que les autres garçons le soient, tant qu'ils n'étaient pas trop effeminés dans leur manière d'être et de s'habiller, mais pour lui, niet. Nada. Nothing. Betsuni. Que dalle quoi !

Néanmoins, Aoi avait quand même approuvé. Peut-être pas en le voulait, mais le "ouais" lâché avant toute autre chose voulait dire ce qu'il voulait dire : Sheikhan était irrésistible ! Un rit un peu intérieurement avant de se reprendre.

"Donc si je t'embrassais là, maintenant, tu ne serais pas troublé ?''

Le voleur haussa un sourcil amusé et s'arrêta près du passage clouté. Il tourna légèrement la tête vers le blondinet, près à lui répondre quelque chose mais s'arrêta net en voyant la tête qu'il faisait. C'était... tellement drôle qu'il se mordilla la lèvre inférieur pour ne pas sourire. Visiblement, les paroles de Sheikhan en cessaient de choquer le "pauvre" Aoi.

"Ne te trouble pas avant que je t'embrasse..."

Il n'osait même pas imaginer quelle aurait été la réaction du blond s'il avait joint le geste à la parole quelques secondes plus tôt. Ou, en fait, il l'imaginait plutôt bien reste comme deux ronds de flans ensuite, la tête ahurie. Un peu comme maintenant en fait, mais en plus silencieux. Quoique contrairement à son père, Aoi parlait... et du coup le brun aussi.

"Non. Là tu es vexé."

Sa moue boudeuse ne lui avait pas échappé. Il avait l'œil, ça oui et encore plus quand il s'agissait de décortiquer les réactions d'un Tohishima. Il était même Docteur ès en la matière. Un spécialiste éminent. Le meilleur du monde sans doute, mais sûrement le seul aussi. Ca aidait.

Sheikhan observa les voitures qui s'arrêtaient au feu rouge. Il commença à traverser, sachant parfaitement que l'adolescent était sur ses talons. Cette fois, pas besoin de le pousser : ils étaient en pleine discussion. Discussion qui d'ailleurs tournait en la faveur du brun, ou du moins l'avait été dès le départ mais avait maintenant un petit goût unique : celui du jeu.