Ginkgo Gakuen
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Le lycée sous le signe de l'arbre aux 1000 écus
 
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 Un nid de vipères [PV mon bourreau]

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Yuya Kazunari
Rônin

Yuya Kazunari


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MessageSujet: Un nid de vipères [PV mon bourreau]   Un nid de vipères [PV mon bourreau] EmptyJeu 6 Oct - 20:44

La journée avait pourtant bien commencé. Radieuse, un de ses rares jours de détente prévu depuis quelques semaines. Yuya avait commencé par se laver, s'habiller, sortir les poubelles puis s'était baladé une heure, ou peut-être deux. En rentrant il l'avait ramassée, la lettre, puis l'avait déposée sans l'ouvrir. Sa journée avait continué, paisiblement. Ah, si seulement il avait eu une idée de ce qui l'attendait une fois qu'il l'aurait ouverte. La lettre. Mais non, au lieu de la lire, il avait profité de son après midi pour larver sur sa banquette, dans la petite chambre que lui accordait son patron. Une bonne journée, dans sa nouvelle vie honorable. Mais tout avait basculé au moment même ou il avait décidé d'ouvrir ladite lettre.

Le rônin s'en saisit et l'observa sous toutes ses coutures. Simple, papier commun, qui semblait contenir...Un bout de carton ? Quelque chose de plus rigide que du papier, en tout cas. Rapidement, il l'ouvrit, pour être finalement horrifié par le contenu de la missive qui lui était adressée. Yuya sentit sa bouche s'assécher rapidement, ses mains trembler, son ventre se serrer.

Citation :
"Illusion ou vérité...Je sais qui tu es."

Simple, efficace. Surtout lorsque le mot était accompagné d'une date, d'un lieu de rendez vous, et d'une photographie de lui, en compagnie de ses anciens camarades de collège et de lycée. Tous devenus de parfaits Yakuzas. Ce que la personne qui avait envoyé cette lettre ignorait sans doute, c'est que Yuya n'avait plus rien à voir avec ce monde la. Non, il se contentait de voir ses amis, de temps en temps, en dehors de tout contexte mafieux. Et voilà que ça lui retombait dessus...Pourquoi maintenant, pourquoi lui ?

D'abord, le désespoir s'empara de lui. Puis, assez rapidement, le désespoir fut remplacé par la colère. Une colère sourde, bouillonnante, aveuglante. Il se redressa, marcha tel un pantin jusqu'à son armoire et en sortit une bouteille de saké. Agir sous le coup de la colère n'avait rien de bon, et il ne pouvait rien faire...hormis se présenter au rendez-vous. Ainsi donc, en moins de dix minutes, Yuya siffla l'intégral de sa bouteille de saké et s'effondra sur son lit, au bord du coma éthylique. Décision qu'il allait sans doute regretter, mais il s'en foutait...royalement.

--------------------------

Le lendemain

Une gueule de bois monstrueuse s'empara de lui au réveil. Le mal de cheveux du siècle. Langue pâteuse, foie douloureux, yeux défoncés. L'ex yakuza se traîna jusqu'à sa douche et y resta, tel un zombie, durant prêt d'une heure. Le rendez-vous aurait lieu dans l'après midi, d'ici quelques heures. Il s'y prépara longuement, tournant encore et encore dans sa chambre, mangea tout juste assez pour pas s'effondrer, et lorsque l'heure fut venue, c'est avec l'impression d'aller à l’abattoir qu'il se rendit sur place.

Sur place, au centre commercial Tama Greenwalk. Un lieu publique, bourrés de gens, de vigiles, de caméra de vidéo surveillance...Un lieu ou il lui serait impossible de menacer son bourreau sans être tout de suite remarqué. L'enfoiré était fichtrement malin. Lorsqu'il y arriva, quelques minutes avant l'heure prévue, Yuya commença par chercher des yeux, bien qu'il ait conscience de l'inutilité de la chose, la personne qui le menaçait. Rien, évidemment, personne en vue. Ce fut avec un soupir qu'il se résigna, puis commença à se balader un peu en attendant la bonne heure, clope au bec, la quatrième de la journée, pour finir par rejoindre l'endroit exact ou la rencontre devait avoir lieu : Le café du centre commercial. Mais la encore, aucune trace de qui que ce soit. Il y avait fort à parier que son traqueur l'observait déjà et attendait le bon moment pour se manifester.

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MessageSujet: Re: Un nid de vipères [PV mon bourreau]   Un nid de vipères [PV mon bourreau] EmptyVen 7 Oct - 10:17

Petit con. Voilà le mot qu'il avait principalement sur les lèvres depuis déjà deux jours, une injure destinée à celui qui était devenu l'idiot du pays à ses yeux. De récentes découvertes lui avaient une fois de plus certifié que l'humanité était stupide par défaut et particulièrement ingrate... Mais après tout, l'ingratitude était une notion qu'il était le premier à prôner, plus rien ne l'étonnait de ses condisciples humains, à peu de choses prés. Il devait avouer qu'il avait cru un instant qu'une mouche s'était écrasée sur l'objectif de son appareil, ou que ses lentilles avaient une fissure aussi profonde que la dévotion d'un moine tibétain sur le dos d'un yack en pleine montagne. Et merde, il aurait due savoir que sa gentillesse naturelle lui retomberait dessus un jour ou l'autre. Oui oui, à son stade de misanthropie, lui se trouvait encore relativement abordable pour un paparazzi-geek-autocentré.

Plusieurs mois de silence étaient passés depuis sa dernière investigation sérieuse. Takeo alternait les phases de stalking dangereuses à celles de taupe tentant de se faire oublier du monde extérieur. Il avait repris son activité depuis quelques temps et avait mis la main sur un groupe très intéressant de malfaiteurs japonais. Ce qu'il n'aurait jamais pu prévoir, c'était de recroiser la route de Yuya. Ce petit con. Combien de temps s'était écoulé depuis la dernière fois qu'ils s'étaient parlés ? Pas assez à son goût. En plus de croiser cette petite tête de linotte, il le trouvait en compagnie de yakuzas. Pourtant, il se souvenait parfaitement qu'à une époque, ils avaient coopéré et remué ciel et terre pour le sortir d'une situation très inconfortable – dans laquelle Mizuki n'était de loin pas innocent. Se protéger lui-même était une chose, devoir chaperonner quelqu'un, s'en était une autre ! Mais il avait réussi à lui rendre un semblant de vie normale en jouant de ses contacts, de sa ruse et surtout de sa vilénie. Il avait touché le fond le gamin, Takeo avait jugé bon de le relever avant de devoir nettoyer les bouts de cervelles. Pitié ? Affection ? Rien. Il n'avait jamais rien exprimé à ce sujet. Il l'avait aidé et l'avait ensuite abandonné à lui-même.

Dire que l'ancien yakuza lui était redevable n'était pas totalement vrai. De toute façon, la fouine qu'il était s'était toujours montré froid et exécrable. Et là, il avait comme l'envie de reprendre les ficelles d'un jouet qu'il pensait ne jamais revoir. Autant pour avoir des réponses sur ses doutes quant à ses fréquentations que... Pour le faire chier sans raison particulière, histoire de lui donner une bonne dose d'adrénaline. Si c'est ce qu'il cherchait en trainant avec des malfrats, il allait être servi. Vicieux comme l'était l'Hebigami, il s'était installé à une table dans le café dans lequel il avait donné rendez-vous au jeune homme. Capuche sur la tête, il était à moitié caché derrière l'écran de son ordinateur sur lequel il travaillait. Il l'avait vu arriver, le petit con, aussi stressé qu'une pucelle à son premier rencard. Amusant à regarder. Il le détailla, constatant qu'il avait pris de l'âge depuis tout ce temps, et qu'il avait changé de coupe de cheveux, aussi. Il l'observa à travers la vitre... Et commanda un autre café. Ouais, il allait rester là encore un moment, pour laisser la pression monter jusqu'à ce qu'il soit au bord de l'implosion, il allait le regarder se décomposer sur place et suer à grosses gouttes jusqu'à se liquéfier. Et c'est ce qu'il fit, alternant son écran et sa cible par intermittence avec un sadisme qu'on lui connaissait. C'était le cas de le dire, il prenait son pied.

Une heure déjà, une heure entière était passée depuis l'arrivée de Yuya. Il le connaissait bien le petit et il était déjà étonné qu'il ait tenu jusque là sans risquer de rentrer chez lui. C'est qu'il avait quelque chose à se reprocher ? Finalement, il envoya la serveuse pour aller le chercher. La nippone s'approcha de lui et l'interpella.

" Bonjour, votre ami m'envoie vous dire qu'il a réservé une table, juste là-bas. "

Dos à eux, Yuya allait devoir rentrer dans le café pour enfin découvrir l'identité de son détracteur. Ce ne fut que lorsqu'il entendit la porte s'ouvrir que Takeo retira sa capuche pour mieux se montrer. Il aperçut le jeune homme du coin de l'oeil, mais avec toute l'impolitesse qui était sienne, il ne le regarda même pas et continua de pianoter sur son ordinateur.

" Je me demande si je devrais sortir mon appareil pour immortaliser la tronche que tu tires en ce moment même. " Il leva enfin les yeux vers lui pour vérifier. " Ouais, en effet. "

Il se replongea dans son travail avec flegme, laissant le soin à l'étudiant de prendre place face à lui s'il en avait encore le courage. Allez, rien que pour la tête qu'il faisait, le technicien était particulièrement fier de son petit coup foireux. Il était certain qu'une envie de meurtre planait au-dessus de sa tête, mais c'était tellement jouissif de l'avoir effrayé ainsi. Cependant le jeu était loin d'être terminé, quiconque avait un semblant de bon sens continuerait de se méfier de l'Hebigami même après vingt ans de côtoiement. Il avait cette particularité de pouvoir retourner sa veste sans remords, imprévisible, telle la vipère.

" Café, deux sucres, une touche de lait. "

Il poussa le café présent sur la table vers Yuya sans quitter son écran des yeux. C'était la boisson que le jeune homme avait l'habitude de prendre avant, il ignorait si c'était toujours d'actualité, mais il avait au moins une bonne mémoire. Lentement, s'amusant à le faire patienter encore un peu, il ferma son ordinateur et le plaça à côté de lui. Puis enfin, considéra la présence de son interlocuteur.

" Je feuilletais mes vieilles connaissances, et je me suis dis que c'était le bon moment pour reprendre contact, histoire de voir... " Il le transperça du regard. " Ce que tu devenais. "
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Yuya Kazunari
Rônin

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MessageSujet: Re: Un nid de vipères [PV mon bourreau]   Un nid de vipères [PV mon bourreau] EmptyVen 7 Oct - 16:21

Planté juste devant l'entrée du café, Yuya attendait. Différents bruits lui parvenaient. Les tasses s'entrechoquant, le bruit de la foule, le bavardage incessant d'une bande de midinettes un peu plus loin. Tout ces bruits se mélangeaient, formait une cacophonie à la limite du supportable pour ses nerfs éprouvés. Et pourtant, extérieurement, hormis sa mine terrible, le rônin restait neutre, tel un roc face aux vagues. Les pieds bien ancrés au sol, le dos droit, immobile, il avait décidé d'attendre ainsi, peu enclin à se montrer en spectacle.
C'était une partie du jeu. On allait sans doute le laisser poireauter pour que sa tension monte, pour le voir se décomposer, mais il était hors de question qu'il cède. Non, drapé dans toute la dignité qu'il lui restait, il s’efforçait au calme. Il ne pouvait pas se permettre de lâcher prise et de s'affoler, ce n'était ni son genre, ni quelque chose qui l'aiderait à s'en sortir.
Par principe, l'étudiant se refusa même le droit à une cigarette, qui était l'une des pires choses qu'il aurait pu faire pour se trahir, compte tenu du fait qu'il ne fumait normalement que dans les cas extrêmes. Quelqu'un qui l'aurait observé, qui le connaissait un tant soit peu aurait eu très vite fait de constater ceci. Tout ce qu'il fit pour tenter de rester le plus calme possible, avec un succès moyen, fut de se remémorer l'un des enseignements de son maître. Une phrase connue de par le monde entier, tirée d'une ancienne prière occidentale. Accepter les choses qu'on ne peut changer, avoir le courage de changer celles qui peuvent l'être, et posséder la sagesse d'en connaître la différence. Inutile pour lui de s'angoisser à propos de son avenir immédiat : Il ne pourrait rien y changer. Non, il devait juste...Se montrer plus malin que les autres. Cela lui semblait presque faisable.

Alors que le temps passait, avec une lenteur à crever, et que les gens le regardaient de plus en plus, sa patience arrivait gentiment à bout. Il avait beau se répéter son mantra, acceptation, courage, sagesse, en boucle, rien n'y faisait. Lentement, la pression montait, ses nerfs, après sa nuit de sommeil tout sauf réparatrice, lâchaient petit à petit. Seule la discipline acquise au cours de ses années de pratiques des arts martiaux lui permirent de ne pas craquer, et finalement, lorsque tout semblait perdu et que la terre s'écroulait, une serveuse s'approcha de lui.
Il ne la regarda même pas, se contenta de répondre une phrase d'une absolue platitude, d'un ton aussi monocorde que s'il était déjà mort. Et si son cœur battait déjà à tout rompre dans sa poitrine, il manqua d'exploser en reconnaissant son tortionnaire.

Takeo Mizuki. Un véritable oni, non, l'oni par excellence, la quintessence du mal, la seule personne face à qui Yuya perdait de sa superbe pour se retrouver incapable de savoir sur quel pied danser. Takeo, qui avait soufflé le chaud et le froid sur sa vie, qui avait contribué à l'enfoncer au plus profond du déshonneur pour finalement accepter de l'aider à s'en sortir. L'homme qui pouvait vous offrir un café pile comme vous les aimez à un instant, et détruire votre monde la seconde d'après en gardant le même sourire, le même toupet, sans jamais se soucier d'aucune conséquence autre que celles qui pourraient l’incommoder lui. Takeo, face à qui des bouffées d’orgueil le prenaient, pendant qu'au même moment ses entrailles se serraient d'angoisse. Toujours avec le même flegme, la même désinvolture.

Et Yuya ne fut pas surpris de découvrir que même après tout ce temps, même après ce qu'il avait fait pour lui, il avait toujours envie de lui encastrer la tête dans un distributeur automatique. Mécaniquement, il s'assit face à lui, prenant le temps de le dévisager, et s'efforça de se détendre. En temps normal, connaître la menace était un point positif. Avec la vipère, vous saviez juste que vous n'aviez aucune idée ce que vous alliez vous prendre dans la gueule. Parce qu'invariablement, vous vous preniez quelque chose dans la gueule. Plus que la vie elle même, Takeo était une vraie salope.

Réprimant ses envies de violence et de sang, le rônin força un sourire sur ses lèvres, attrapa le café et en huma l'arôme pour aider à se détendre.

« Ta mémoire est toujours aussi bonne. »

Son regard fixé sur Takeo, il ne le quitta plus des yeux. Les cernes sous ses yeux n’atténuaient en rien la colère mêlée d'incertitude qu'on pouvait y lire. Patiemment, sachant que c'était inutile de le brusquer, Yuya laissa son interlocuteur terminer ses petites affaires, en sirotant son café. Un réconfort qui était vraiment le bienvenu. Soutenant son regard, et réprimant un frisson, il sourit cette fois-ci un peu plus franchement en entendant ce que l'autre avait à exposer comme motif pour son petit tour. Un sourire jaune et cynique.

« J'te manquais et t'a décidé de venir te rappeler à mon bon souvenir ? Magnifique. Qu'ai-je fais pour attirer ton attention ? C'est motivé par quelque chose d'aussi tordu que toi ou c'est complètement gratuit, cette fois-ci ? »


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MessageSujet: Re: Un nid de vipères [PV mon bourreau]   Un nid de vipères [PV mon bourreau] EmptySam 8 Oct - 20:24

C'est dans ces moments là que les caméras surgissaient de n'importe où et que les comédiens hurlaient que vous aviez été piégé. Mais non, ça n'avait rien à voir avec une caméra cachée malheureusement pour le rônin. Takeo était bel et bien présent devant lui, capable de lui ruiner à nouveau sa vie pour son seul plaisir. L'étudiant était un jeune homme de caractère, oh il le savait bien pour avoir provoqué sa colère plus d'une fois non sans se foutre royalement des conséquences, il était bien capable de le noyer dans sa tasse de café s'il en avait envie. Physiquement parlant, la vipère n'avait aucune chance, il n'avait de toute façon jamais été doué pour le sport sauf lorsqu'il avait une bande de traffiquants qui lui collaient au cul armés jusqu'aux dents. C'était bizarrement les seules situations durant laquelle il se découvrait un second souffle et une passion illimitée pour la course de vitesse Mais contrairement aux blessures physiques desquelles on se remettait plus ou moins rapidement, le plan psychologique était plus sensible et connu pour être le terrain de jeu favori de Mizuki. C'était parfois à se demander s'il n'avait pas des circuits électriques et informatiques à la place du coeur et de cerveau... Un homme robot, il aurait adoré ça.

Ses deux lacs azurés scrutèrent son interlocuteur sans émotion, comme s'il n'était qu'une coquille vide, ce qui n'aurait étonné d'ailleurs personne. Maintenant qu'il pouvait l'observer de plus près, il le trouvait bien marqué par la fatigue. La fatigue ? La colère, la haine, l'appréhension ? Dur à dire, il n'était même pas sûr que les armoires qui se trouvaient sous ses yeux étaient dû à sa petite farce et à leur rendez-vous. Il doutait cependant que Yuya ait fait la fête toute la nuit en sachant qu'il risquait gros le lendemain. A moins qu'il n'ait peut-être rempli une mission léguée par ses connaissances yakuzas ? Dans tous les cas, c'était un zombie qu'il avait face à lui... Il priait secrètement pour qu'il ne se jette pas sur lui pour lui sucer le cerveau... C'est qu'ils étaient précieux, ces putains de neurones ! Sait-on jamais, des fois que la rancune refasse surface et qu'il décide de le jeter dans le lac le plus proche,

Mais en attendant d'imaginer les fins dramatiques, c'était toujours lui qui tirait les ficelles, et l'étudiant semblait en avoir conscience. L'avantage de le connaître était qu'il lui épargnerait le blabla habituel du paparazzi en chasse qu'il offrait à ses nouvelles victimes, histoire de les mettre dans le bain. Takeo se gratta la joue d'un air distrait, comme si il était profondément emmerdé d'être ici, même si ce n'était pas le cas. Il était juste emmerdé de vivre, parfois.

" J'avais simplement l'intention de discuter. C'est une... " Il haussa un sourcil. " Comment on dit déjà... " Il fit un geste de la main. " Visite de courtoisie. "

L'hôpital qui se foutait de la charité ? Ou la blague du siècle, au choix. Il n'avait jamais pris de nouvelles de Yuya après l'avoir sorti du fond du gouffre. D'ailleurs, il n'était même pas sûr qu'il ait donné l'opportunité au jeune homme de le remercier à l'époque, il avait simplement disparu du jour au lendemain lorsqu'il était sûr qu'il ne risquait plus rien ou presque. Il l'avait laissé se débrouiller, et malgré que la raison première de sa convocation soit cette histoire de mauvaises fréquentations, il se demandait aujourd'hui ce qu'il était devenu. Il n'avait que peu de recherches sur ses conditions de vie actuelle... Il avait envie de lui poser la question directement – mais il pouvait toujours compter sur lui pour vérifier les informations une fois qu'ils se seraient quittés.

Mais c'était bien beau de parler de courtoisie quand on ne savait pas comment appliquer le sens de ce mot. Ses ongles cognèrent contre la table dans une brève mélodie. Un grand silence, une conversation particulièrement bien structurée et très appréciable aux oreilles de la vipère, mais ce n'est pas comme ça qu'il allait savoir ce qu'il voulait. Il se pencha vers l'ancien yakuza et avança ses doigts jusqu'à ce que sa main soit proche de son visage. Avec son pouce et son majeur, il lui mit une pichenette sur le nez, suffisamment fort pour le faire réagir.

" Réflexes, nuls... Tu as l'air... Un peu amorphe. "

D'accord, il n'y avait pas toujours d'explications aux agissements d'Hebigami, mais c'est ce qui faisait son charme et sa notoriété. Le technicien blottit son dos contre le dossier de sa chaise et croisa les bras avant de reprendre.

" Dis moi, alors... Tu trempes toujours dans les affaires ou tu t'es repenti ? Et les relations familiales ? " Il plissa les yeux. " Je suis curieux de savoir comment tu t'es débrouillé durant ces dernières années. "
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Yuya Kazunari
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Yuya Kazunari


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MessageSujet: Re: Un nid de vipères [PV mon bourreau]   Un nid de vipères [PV mon bourreau] EmptyDim 9 Oct - 9:17

Son sourire en coin bien ancré sur ses lèvres, décidé à faire bonne façade, Yuya pris un long moment pour observer la vipère, maintenant qu'il était installé. Le stress des premiers instants passé, ses habitudes revenaient : Observation, analyse. L'âge avait assez peu d'emprise sur Takeo pour l'instant, il lui semblait être toujours le même, toujours ce petit parasite ennuyant et imprévisible. Pendant un instant, le rônin envisagea la possibilité que l'autre ne vieillisse pas. Jamais. Éternellement jeune, froid, tel une machine sans âme. Un androïde aux extérieurs d'humains, renvoyé en arrière dans le temps dans le seul et unique but de torturer l'espèce humaine. Si Yuya n'avait pas déjà eu l'occasion de le frapper une fois et de le voir saigner, il l'aurait fait dans l'instant, juste pour se rassurer, pour être sur que son ennemi ne soit pas implacable.
Cette pensée lui rappela ses plans pour le tuer, bien avant que le technicien ne consente à l'aider et que sa haine pour lui soit calmée. Car le serveur avait détesté bien des gens, mais la seule personne qu'il ait réellement envisagé de tuer restait la vipère. Un soir, dans un bar, après une journée difficile, il s'était saisit d'une feuille, pour y noter tous les avantages et désavantages de débarrasser cette terre d'un de ses pires fléaux. La liste des avantages était longue, si longue, contrairement à la liste des désavantages qui n'en contenait qu'un : « ma conscience pourra-t-elle le supporter ? ». Takeo valait-il la peine de s'enfoncer à ce point dans le déshonneur ? Prendre la vie d'un être faible, sans défense physique, le réduire au silence de la pire des manières ?

Durant des jours, non même, des mois, la question avait tourné dans sa tête. Takeo en valait-il la peine ? A chacune de leurs rencontres durant cette période, Yuya avait du se retenir de sortir son katana pour l'embrocher purement et simplement. Des trésors de retenues se cachaient en lui, une capacité à se contrôler qu'il ignorait alors complètement. Oui, la vipère lui avait appris beaucoup de choses sur lui même. Puis finalement, il avait obtenu une réponse à sa question : Même si Takeo méritait sans doute une fin tragique et sanglante à première vue, il pouvait, dans certains cas complètement exceptionnels, avoir de bons côtés. Pragmatique et détaché, le rônin devait reconnaître une certaine capacité à faire ressortir la vérité chez son vis-à-vis, capacité qu'il respectait. Puis surtout, pour une raison complètement obscure, il l'avait aidé.
Lorsqu'il avait du fuir face aux yakuzas, la seule personne qui avait été présente pour lui était l'oni qui se cachait derrière ces deux yeux bleus, aussi artificiels qu'hypnotisants. Et son aide, le serveur ne savait toujours pas pourquoi il en avait bénéficié. Jamais ils n'avaient eu l'occasion de s'expliquer, jamais il n'avait pu le remercier, et il n'était même pas très sur de vouloir le faire.

La première réponse de son bourreau, cependant, lui fit se reposer la même question : Valait-il la peine de se salir ? Et avec sa gueule de bois, la journée infernale qu'il avait passé alors qu'il arrivait enfin à redonner un sens à sa vie, et la haine oubliée qui remontait, la réponse était tout autre : Oui. Oui, en cet instant, sans réfléchir, s'il l'avait pu, il aurait dégainé et tranché la tête du serpent, pour regarder son corps s'agiter de tics nerveux pendant encore quelques instants. La seule réponse qu'obtint d'ailleurs Takeo à sa boutade fut un sourire un peu plus élargi et un léger rire nerveux.

Le bruit des ongles de l'autre sur la table le perturbèrent, firent crisser ses nerfs comme peu de choses réussissaient à le faire. Rapidement, il but une autre gorgée de son café, résistant encore et toujours à la tentation de la clope, et une fois celui-ci reposé, ferma les yeux un instant. Lorsqu'il les rouvrit, ce fut pour voir s'approcher la main du technicien, qui le gratifia d'une pichenette sur le nez avant même qu'il réagisse. Un grognement assez fort répondit à cette énième bravade, et il hésita un instant avant de répondre au serpent.

« J'ai la gueule de bois et j'ai eu une nuit absolument pas reposante, alors oui, mes réflexes sont tout pourris. La faute à une certaine lettre que j'ai reçue. T'as réussis ton coup si tu voulais me foutre les boules. »

Première chose : Donner au taré ce qu'il voulait dans des mesures acceptables. Il voulait lui faire peur ? Bien, c'était réussit, il le savait, il l'avait officiellement reconnu. Avec un peu de chance, cela pourrait aider à le satisfaire...un peu plus vite, bien que Yuya douta sérieusement du fait qu'Hebigami en avait finit avec lui.

« Quant aux affaires...J'ai tout arrêté. Après Tokyo, quand tu m'as... » Il toussa un peu, ce qu'il allait dire lui arrachait la langue « ...Quand tu m'as aidé. Je suis venu ici, j'ai un travail dans un restaurant. Le patron me laisse une petite chambre à l'étage du restau. C't'année il a été d'accord de me laisser reprendre des cours, le soir. Je suis inscrit à Ginkgo Gakuen, je prépare les examens d'entrée de Todai. Et pour ce qui est de ma famille...Je n'ai plus de contact avec eux. »

Donner des détails sur sa vie, comme des noms de lieu précis, ne le dérangeait pas. Si Takeo voulait le savoir, il le saurait, c'était aussi simple que ça. En revanche, lui dire qu'il s'était rapproché de son cousin et de sa cousine, livrer Ryosuke et Tanaki en pâture à cet enfoiré de première, il en était hors de question. Il aurait mille fois préféré que la vipère continue de s'acharner sur lui. Il finit par hausser les épaules, termina son café, et inspira une ou deux fois pour s'aider à se détendre, alors que le calme lui revenait doucement.

« Satisfait ? ...Tu fais quoi maintenant, toi ? Tu habites dans le coin où...t'es la temporairement ? »

Si le paparazzi habitait Hachioji, une chose était sure: le simple fait de savoir qu'ils habitaient au même endroit allait pourrir la vie de Yuya. La possibilité de le croiser par hasard était agaçante...Pire, le voir débarquer au restaurant durant son service lui donnait presque des sueurs froides.
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MessageSujet: Re: Un nid de vipères [PV mon bourreau]   Un nid de vipères [PV mon bourreau] EmptyJeu 13 Oct - 10:15

Etrange... Yuya ne semblait pas heureux de le voir... Ce n'était pas une attitude à avoir, quand deux compagnons de route comme eux se retrouvaient ! Après tout ce qu'ils avaient vécu, ils étaient presque comme des frères... Bon ok, arrêtons la mascarade, leur passé n'avait rien d'un joli conte de fées. Ils n'avaient pas couru côte à côte dans un champs de tournesols, main dans la main en mode ralenti. Ils ne s'étaient pas non plus juré fidélité éternelle... Et ils n'eurent pas beaucoup d'enfants ni ne vécurent heureux pour toujours ! Et puis quoi encore ! C'était tout le contraire en réalité, ils s'étaient crachés dessus, insultés de tous les noms possibles et imaginables et avaient même déjà songé à tuer l'autre... Une mort qu'ils feraient passer pour un malheureux accident, évidemment. Et avec un peu d'imagination, ils pourraient même se livrer à des séances de torture... Même si c'était Takeo qui avait plus à payer que le rônin, après tout, c'était lui le bourreau dans l'histoire.

A défaut d'avoir pu faire de l'étudiant ou d'avoir été lui-même transformé en sujet d'étude d'autopsie, la vipère avait au moins réussi sa petite blague avec brio. A tel point que sa victime s'était noyée dans l'alcool à en avoir une gueule de bois monumentale le lendemain. Il l'avait déjà vu boire, mais à en voir l'éclatement de ses yeux, ses cernes et son teint blafard, il n'y était pas allé de main morte. Il n'en avait pas tant espéré, mais au lieu de s'excuser comme l'aurait souhaité la politesse, le technicien se contenta d'afficher un sourire presque sardonique... Voire totalement moqueur, pour être exact. Les actions et réactions de l'ancien yakuza étaient tellement amusantes qu'il se souvenait maintenant pourquoi il en avait fait son bouc émissaire à une époque. Et il avait comme l'envie de recommencer... Mais encore fallait-il qu'il ait quelque chose à se mettre sous la dent, car selon les dires de Yuya, celui-ci avait stoppé toute activité douteuse. Petit con.

Soit il se foutait ouvertement de sa gueule, soit il avait oublié qu'il était extrêmement difficile de cacher quelque chose à l'Hebigami lorsqu'il voulait savoir quelque chose. Son discours était assez inattendu, il prônait son innocence en dépit de la photo qui avait accompagné la fameuse lettre... Tout être avec une étincelle de logique et d'intelligence n'aurait pas menti alors que les preuves de sa culpabilité existaient sans possibilité de conjecture. Bizarre.

" Hin... Un travail, des projets d'études... Dis moi que le gouvernement t'as pas implanté une puce dans la nuque pour sortir des trucs comme ça... " Il l'observa d'un air inquisiteur. " A croire que tu serais presque devenu intelligent. "

Si tout ce qu'il avançait été vrai, c'était néanmoins une bonne situation, au moins ne l'aurait-il pas aidé en vain. Mais il aurait pu le retrouver à mendier une pièce au coin de la rue avec des vêtements déchirés et repoussants qu'il n'aurait pas exprimé plus d'émotions. C'était la vie de Yuya, pas la sienne, il était content pour lui – si, si, même si ça ne se voit pas ! - mais ça s'arrêtait là. D'ailleurs, c'était maintenant à son tour de devoir donner de ses nouvelles... Le problème était que lui, il n'avait pas changé d'un pouce depuis leur dernière rencontre. L'Hebigami était immuable, immortel et incorruptible... Ou presque. Il n'avait pas réagi en l'entendant, mais il venait d'apprendre qu'ils allaient au même endroit, lui pour travailler et l'étudiant... Bah pour étudier ! S'il prenait des cours du soir, rien d'étonnant à ce qu'ils ne se soient jamais croisés jusqu'ici, mais le hasard réservait parfois de drôles de situations. Est-ce qu'il avait vraiment besoin de donner ce détail ? Non, ce serait une nouvelle surprise à lui faire, et pourquoi pas, s'installer innocemment à une table de ce fameux restaurant pendant le service du rônin. De beaux projets, en somme.

" Je fais ce que je sais faire le mieux... " Il ébouriffa sa chevelure acajou. " Te surprendre avec des yakuzas, par exemple. "

Voilà qu'ils rentraient dans le vif du sujet, épargnant par la même occasion à Takeo de devoir s'expliquer sur sa présence ici et sur ses faits et gestes de ces dernières années. Non, ils n'étaient pas là pour parler de lui, mais ça, Yuya le savait déjà. Il était bien curieux de voir par quelle pirouette il allait s'en sortir face à ces accusations qui, à première vue, étaient fondées. Mais malgré son désir de vite en découdre avec cette interrogation, il prit tout son temps, dans le but de perturber son adversaire. Il s'amusa avec la petite cuillère qui se trouvait près de sa tasse de café vide depuis longtemps. Il dessina des idéogrammes invisibles sur la table, puis tenta de faire tenir le couvert en équilibre sur sa petite tasse. Consciencieux dans son numéro de saltimbanque, il en oublia presque le jeune homme en face de lui, auquel il s'adressa.

" A moins que tu tiennes à ce que je m'en mêle personnellement, et dans ce cas je n'ai pas besoin de t'expliquer comment ça va se passer... Tu ferais bien d'avoir une bonne explication... "

Comment ça se passerait ? Mal pour Yuya, à coup sûr, et cette fois, inutile d'espérer l'aide de la vipère s'il venait à toucher à nouveau le fond. Une épée de Damoclès pendait au-dessus de l'étudiant, attention à la mauvaise réponse.
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Yuya Kazunari
Rônin

Yuya Kazunari


Personnage
Âge : 22 ans
Chambre / Appart : 106

A savoir
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MessageSujet: Re: Un nid de vipères [PV mon bourreau]   Un nid de vipères [PV mon bourreau] EmptySam 29 Oct - 8:44

Le plus bizarre dans tout ça était tout de même que dans d'autres circonstances, si Takeo l'avait abordé de manière civilisée, Yuya aurait presque été heureux de le revoir. Bien que la vipère s'arrangeait pour être en tout temps imbuvable, le rônin n'avait rien d'un ingrat. Il lui devait la vie, et il le savait très bien. Souvent, il s'était demandé pourquoi. Pourquoi diable il l'avait aidé lui et pas un autre. Avait-il tiré aux dés pour déterminer qui serait la cible de la seule bonne action de toute sa vie ? Sans doute. Quoi qu'il en soit, même s'il se consumait parfois pour une chance de pouvoir lui demander pourquoi, le jeune homme n'en était pas pour autant suffisamment maso pour reprendre contact avec la vipère de lui même. Il aurait pu ne plus jamais le revoir et très bien s'en porter. Parce que pour une raison complètement obscure, son bourreau semblait particulièrement apprécier de le torturer lui. De toutes les victimes que l'ont pouvait trouver sur terre, Yuya semblait être l'une de celles qui amusaient le plus la vipère, et il en avait vaguement conscience.

Ses réactions étaient sans doute drôles, lui qui mettait un point d'honneur à toujours rester intouchable, à ne jamais se décomposer ou agir dans la hâte, était incapable de s'agripper à ses beaux principes face à Takeo. Celui-ci devait le savoir et prendre un malin plaisir à le rabaisser. Et c'était frustrant. Comme si face à cet oni, ses réactions se stupidifaient d'elles même. Oui, voilà ce que le rônin détestait le plus chez son vieil ennemi, finalement. Ce n'était pas ce sourire sardonique, ses yeux froids, les horreurs qu'il débitait malgré son air angélique, les extrêmes auxquels il se laissait aller pour son seul amusement. Non, de tout ça, le jeune homme s'en fichait plus ou moins, les gens étaient ce qu'ils étaient, commencer à les détester pour ça revenait à détester la terre entière.
Ce qu'il détestait chez l'autre, c'était ses propres réactions face à lui.

Ce constat le laissa songeur un moment. On lui avait fait beaucoup de crasses, il en avait fait un certain nombre aussi, mais parvenait toujours à s'en sortir avec un certain aplomb, une certaine mesure, un certain honneur. Avec Hebigami, peut-être était-il question de mauvaise alchimie, il n'était plus question de principes. Plus question d'honneur. En sa présence Yuya avait souvent envie de laisser libre cours à ses penchants les plus destructeurs et les moins socialement acceptables, pour le sentir faible et à sa merci. Il réalisa qu'il serait incapable de tourner la page sur sa haine pour lui tant qu'il n'aurait pas réussit à le mettre dos au mur et à avoir ses supplications, au moins une fois. Voir la panique dans ses yeux. Constater que la vipère aussi, une fois dos au mur, pouvait se mordre la queue. Prendre conscience de tout ça l'aida à se calmer de manière assez efficace. Sa posture se détendit, une lueur nouvelle brilla dans ses yeux, qui fixaient maintenant Takeo avec une constance un peu inquiétante. Un sourire presque carnassier pris place sur ses lèvres. D'une manière ou d'une autre, il trouverait le moyen d'égaliser le score pour voir l'autre s'écrouler, même rien qu'un instant. Le serveur ne nota même pas l'insulte que lui adressa l'autre homme. Il se savait intelligent, sans être un surdoué, et son estime de lui était aujourd'hui presque stable, ce qui lui permettait de ne pas prendre ombrage des piques qu'on lui envoyait.

« Disons que j'avais perdu la tête, et que j'ai retrouvé mes esprits. »

Il patienta ensuite. Fit un signe à la serveuse, pour commander un autre café. Lui aussi était un serpent, lui aussi était un prédateur. La seule personne avait qui il avait réagit différemment était Takeo, mais il n'était jamais trop tard pour inverser la donne. Au bord de la fureur et pourtant complètement calme, il était maintenant détendu et prêt à tout les extrêmes, sans aller jusqu'à le tuer pour autant. Hebigami n'avait pas besoin de s'en rendre compte tout de suite, ils n'étaient pas sur un terrain de chasse approprié. Aussi, plutôt que de partir et de le planter la pour signaler le début des hostilités, comme son orgueil le lui commandait à présent, il continua de jouer son jeu. Avec la vipère, il valait mieux jouer son jeu jusqu'au bout, pour ne la mordre qu'au dernier moment, lorsqu'elle ne s'y attendrait pas.

La serveuse revint avec son café, fut remerciée rapidement, et il en but une longue gorgée en observant, d'un air intéressé, sa future victime tentant de faire tenir en équilibre son couvert sur sa tasse. Un vrai gamin.

« Tu n'as pas fait tes devoirs, c'est très mal. »

Sur un ton faussement grave, il le réprimanda, puis parla d'un ton aimable et détaché ensuite.

« Parce que si tu l'avais fait, très cher, tu te serais rendu compte que j'ai grandi avec ces types, peu importe ce qu'ils sont devenus. Tu te serais aussi rendu compte qu'on se rencontre de temps en temps dans des bars ou au restau ou j'bosse, et que ce ne sont rien de plus que des amis d'enfance. Je n'ai pas souhaité coupé complètement les ponts avec eux pour la simple et bonne raison que je les apprécies. Et cela ne te regarde en rien. Mais j'imagine qu'il était bien plus drôle de me faire baigner dans mon jus toute une nuit pour ensuite te foutre de ma gueule, hm ? »


Yuya en parla comme s'il s'était s'agit d'une bonne blague qu'on lui avait faite. Son teint blafard et ses yeux rouges et explosés prouvaient pourtant largement le contraire. Mais il était d'une mauvaise foi terrible quand il le voulait, et comptait bien reprendre petit à petit le dessus sur la situation.

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MessageSujet: Re: Un nid de vipères [PV mon bourreau]   Un nid de vipères [PV mon bourreau] EmptyVen 18 Nov - 0:12

Etrange revirement de comportement... Il était devenu schizophrène ou quoi ? De la crainte voilà qu'il était passé à l'assurance, celle d'une âme chasseresse en train de visualiser son futur festin en présence du plat principal de ce même repas. Dommage pour lui, la vipère n'était absolument pas de ceux qui avaient la place de proie. Si Yuya cherchait la morsure, le venin de l'Hebigami agirait lentement mais sûrement jusqu'à ce qu'il abdique ou en crève. Une pente glissante et un ravin en bout de piste, c'était à ses risques et périls. Mais il le connaissait, ce petit, c'était un fin stratège, résolu à aller au bout de ses idées s'il s'agissait d'honneur. Une certaine définition du yakuza entre autre, la fierté était un facteur déclencheur de bien des malheurs et avec lequel il ne fallait pas trop jouer. Mais sans jeu, pas d'amusement, sans amusement, aucun intérêt. Takeo était le premier à faire face au danger le plus mortel avec une inconscience digne de sa réputation, il ne pouvait donc pas blâmer son interlocuteur de tenter d'en faire autant. Mais s'il pensait pouvoir le déstabiliser aussi facilement que lui y arrivait avec le rônin, c'était peine perdue, à moins de s'y dédier corps et âme... Surtout d'y dédier son corps.

Les faux semblants exprimés par le plus jeune avaient autant d'effet que l'attaque d'un papillon sur la cuirasse d'un éléphant. Le pachyderme en question se contentait de fixer l'insecte avec une nonchalance digne d'un macchabée en le laissait virevolter au gré de ses paroles. C'était presque amusant à regarder, ça l'aurait certainement été s'il ne le prenait pas profondément pour un imbécile. Si la fouine qu'il était n'avait les informations concernant ces fameuses connaissances d'antan, c'était uniquement parce qu'il n'avait pas creusé d'avantage le sujet. Plus rempli de désespoir qu'offusqué par ces propos, un mauvais geste de sa part fit basculer la cuillère sur la table avant qu'il ne la reprenne et la porte à sa bouche. Seule la tige métallique dépassait de ses lèvres, il s'accouda à cette même table en laissant un rideau de mèches lui obstruer la moitié du visage. Lui, puéril ? Il avait fier allure dans cette position, il en était certain. Tellement infantile qu'il s'amusa à parler avec le couvert encore en bouche, ce qui lui légua une diction un peu particulière mais qui ne sembla pas le déranger à défaut de se faire comprendre facilement.

« Qu me prends pou' un con ? Qu fais bien... »

Bon, d'accord, là il avait des raisons de le prendre pour un crétin. C'était un exercice trop difficile et il ne tenait pas à s'esquinter le palais. C'est qu'ils étaient en train de parler sérieusement là, non ? Il reposa donc la cuillère sur la coupole de sa tasse en passant sa langue sur ses lèvres, avant de se reprendre.

« Hum... Tu me prends pour un con ? Tu sais bien que si j'avais voulu savoir ça par moi-même, je l'aurais su. Mais si tu préfères que je me débrouille pour tout savoir sur ta vie sans passer directement par toi, soite, tu viendras pas chialer après comme tu l'as fais y a quelques années. » Il pencha la tête sur le côté. « De toute façon, je vérifierai la véracité de tes dires. Pour le reste... Ouais, j'avais juste envie de me foutre de toi. Plutôt réussi. »

La subtilité, ou un terme inexistant dans le vocabulaire de Takeo qui ne voyait en toute situation qu'une satisfaction personnelle. La théâtralisation était un délassement intéressant quand c'était lui qui tirait les ficelles et manipulait ses pantins. Ah ça, il jubilait de mener sa barque seul, et il avait l'avantage de ne ressentir absolument aucune compassion pour ses marionnettes. Yuya avait autrefois bénéficié d'un traitement de faveur, mais s'il n'était pas un bon jouet obéissant pour servir quelques desseins malhonnêtes, il risquait de rapidement sentir un retour de feu plutôt ardent. Car oui, la vipère n'agissait que très rarement avec désintérêt, et prendre des nouvelles de l'étudiant était certes un petit paragraphe dans son récit, ce n'était pas la trame principale du sujet. Outre les informations que ça allait lui apporter, il avait envie de tester les limites et la finesse de ce cher Kazunari, histoire de vérifier qu'il n'avait pas rouillé avec le temps. Contrairement à ce dernier, Mizuki lui jubilait intérieurement mais demeurait parfaitement stoïque physiquement parlant. Il se mit à fouiller dans sa poche avant d'en sortir une petite clef USB qu'il fit glisser jusqu'à son homologue nippon.

« Mais s'ils te font confiance, ça m'arrange, j'ai une mission pour toi. Ca fait quelques temps que je piste ton " ami d'enfance ", Horishi-san. Il a des informations très importantes sur son ordinateur dont il faut que j'ai connaissance. Rien de personnel, et à priori, il ne pâtira pas de mes recherches... Je vise un poisson plus gros, pour l'instant. » Il fronça les sourcils et déclara sèchement avant que Yuya n'ait le temps de réagir. « Tourne sept fois ta langue dans ta bouche avant de me répondre, c'est un conseil. »

Un conseil à prendre en compte, Takeo n'était pas du genre à apprécier les refus, et il pouvait se montrer particulièrement... Vindicatif.
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