Ginkgo Gakuen
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Le lycée sous le signe de l'arbre aux 1000 écus
 
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 Un parfum de calme. ( PV Nagisa )

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MessageSujet: Un parfum de calme. ( PV Nagisa )   Un parfum de calme. ( PV Nagisa ) EmptySam 24 Sep - 20:38

Ses doigts glissèrent sur l'une des tables dont la surface avait été rayée par les générations d'élèves qui s'y étaient succédé. Ils s’arrêtèrent d'eux mêmes une fois le rebord atteint, et glissèrent sur la tranche du pupitre. Shizuko redressa les yeux vers le tableau noir qui lui faisait face. Cette ancienne salle de classe servait maintenant de repère aux membres du club du musique, qu'elle avait rejoint sans trop savoir pourquoi au début de l'année. Peut-être, tout simplement, parce qu'elle avait envie de pouvoir continuer à s'égarer dans les notes de piano. Même une fois ici. En tout cas, on ne pouvais pas dire que cette tentative de la socialiser n'ait vraiment aboutie, elle réduisait ses contacts avec les autres élèves - y comprit les membres du club - au strict minimum. Elle s'était d'ailleurs glissée dans la pièce en toute discrétion, aucune réunion, rassemblement, ou tout autre choses du même acabit n'étant prévue aujourd'hui. Elle se sentait quand même un peu embarrassée, si un professeur, un surveillant, bref un membre du personnel la surprenait ici, elle aurait bien du mal à justifier sa présence. Elle n'était même pas venue jouer. Enfin... Du moins, elle ne pensait pas jouer.

La jeune fille s'approcha lentement du tableau noir, une vieille craie restait coincée dans le petit panier, accroché juste en dessous de celui-ci. Ils s'en servaient parfois, pour écrire les partitions ou illustrer leurs idées. Sans vraiment réfléchir à ce qu'elle faisait, elle attrapa le morceau calcaire et le coinça entre ses doigts fins. Presque animés d'une volonté propre, ils commencèrent à croquer sommairement le paysage qu'elle voyait au travers de la fenêtre aux stores à moitié fermés qui se trouvaient à sa droite. Une poignée de minutes plus tard, elle reculait, contemplant son œuvre d'un œil absent. Aucun doute, elle s'était vraiment améliorée depuis ces derniers années. Elle avait apprit à saisir les détails et les fixer sur ses esquisses, choses qui lui manquaient cruellement auparavant lorsqu'elle se contentait d'une simple ébauche pour vraiment dessiner vraiment plus tard.

La demoiselle posa la craie sur l'un des bureaux, et recommença à flâner en notant qu'il faudrait nettoyer le tableau avant de repartir. Sinon, les élèves auraient une drôle de surprise à la prochaine réunion. Ou quiconque passerait ici avant. Et elle se voyait mal expliquer, avec conviction, pourquoi elle s'était amusée à dessiner à la craie sur le tableau de la salle de musique. Elle fit quelques pas dans la pièce, son uniforme frôla le vieux piano pas très bien accordé sur lequel elle s'exerçait depuis le début de l'année. Elle le caressa doucement de la paume de la main. Il avait beau être une antiquité, et avoir besoin d'une bonne révision, elle avait fini par s'habituer à lui... Elle savait exactement comment jouer pour que les notes faisant vibrer les cordes un peu trop distendues ne donnent pas l'impression de sonner faux. Une sourire illumina le doux visage de l'adolescente, à défaut de se faire des amis en chaire et en os, elle s'était trouvé une compagnie mécanique. Elle hésita à s'asseoir pour jouer quelques notes, à la fois tentée et bien trop fatiguée. En plus, le bruit attirerait du monde et elle n'avait vraiment pas envie.

Shizuko se figea soudainement, la porte de la petite pièce, juste derrière elle, venait de grincer. Elle se retourna lentement, son cœur battant si fort qu'il lui donnait l'impression de vouloir percer sa poitrine, et poussa un long soupir de soulagement en apercevant celle qui lui faisait face. Ce n'était pas un professeur, ni un autre membre du personnel, c'était juste une élève. Un peu plus jeune qu'elle. Un autre membre du club, d'ailleurs, il lui semblait l'avoir déjà vu quelques fois. Mais trop isolée dans son petit monde, elle n'avait pas imprimé son nom. Na... Na... Quelque chose en Na. Mais impossible de savoir quoi. Se rendant compte qu'elle la fixait depuis une bonne dizaine de secondes sans rien dire, elle adressa à la visiteuse un sourire poli en bafouillant :

« Euh... Bonjour. Je... Que... Que fais-tu ici ? »
 
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Nagisa Chikage
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MessageSujet: Re: Un parfum de calme. ( PV Nagisa )   Un parfum de calme. ( PV Nagisa ) EmptySam 24 Sep - 21:47

Il y a des jours comme ça, où on se réveille avec une idée fixe ! Une envie qui ne vous quitte pas et qui en rend la vie assez insupportable tant qu'on ne l'a pas assouvie. C'est donc avec ça que j'ai passé les premières heures de la journée. Je ne vous raconte pas l'enfer de devoir être attentive alors qu'une petite voix vous dit – vous hurle même – de partir pour faire ce que vous rêvez de faire. Pourtant, j'avais tenu bon. J'avais suivi les cours avec assiduité et je pouvais librement aller où bon me semblait à présent. Qu'est-ce que ça faisait du bien de sentir ses pas s'accélérer en direction de l'objet de mon impatience. J'avais l'impression de courir, de voler vers ma destination. Sauf que, bien sûr, un petit genou récalcitrant m'en empêchait. Donc, je ne faisais que marcher vite. Ce qui était déjà suffisant pour atténuer la petite voix qui ne se sentait plus de joie en sachant que le moment allait arriver. Enfin.

Plus que vingt mètres. Dix-neuf, dix-huit, dix-sept... Ah non ! Mais pourquoi fallait-il qu'un camarade de classe me rattrape ? Je me retrouvais piégée avec cette personne. Tout ça pour parler de mes notes de cours. Cela ne se voyait-il pas que j'étais pressée ? Quand on marche aussi vite, c'est bien une preuve que je sache. Mais bon, je n'allais pas devenir ronchon du jour au lendemain. Alors timidement, j'ai discuté avec cette personne, lui ai refilé un cahier pour ensuite reprendre sagement mon chemin.

Seize, quinze, quatorze mètres : mon cœur accélérait autant que ma démarche, j'avais hâte. L'euphorie de la petite voix se reflétait sur mon visage. Je souriais de plus en plus. J'en arrivai même à crier « bonjour » à quiconque croisant mon regard dans le couloir. Fatale erreur. Encore une connaissance qui m'interrompit. C'était un coup monté, une blague, une caméra cachée. Mais cette fois ci, la personne avait plus d'intérêt car en relation avec mon envie du moment. Nous en parlâmes d'ailleurs. Du coup, elle ne me retint pas. Au contraire, elle me pria, non sans rire, de filer au plus vite si c'était si urgent. Et ça l'était !

Treize, douze, onze, dix, neuf, huit mètres. Oh mon dieu, j'y arrivais ; je pouvais voir la porte d'entrée de mes rêves. J'étais pire qu'une petite fille à qui on montrait la fête foraine. Sauf qu'il n'y avait aucun manège devant moi, juste un couloir et cette porte. La deuxième sur ma gauche.

Sept, six, cinq, quatre mètres. Pire qu'une jouvencelle qui se rend à son premier rendez-vous. Je devais être dingue, ou alors sérieusement, cette envie avait tourné en obsession pendant les heures de classe. C'était possible aussi. Mais il fallait me ressaisir, c'est pourquoi je me stoppai un instant dans le couloir pour respirer un bon coup. Ce n'est pas en étant excitée comme une puce que j'allais pouvoir faire ce que je voulais. Puis après, je repris une marche plus calme et détendue : en apparence du moins. À l'intérieur, je bouillonnais toujours autant.

Trois, deux, un : j'y étais. Il me suffisait maintenant d'ouvrir la porte, ce que je m'empressai de faire. Elle glissa sous mes doigts pour enfin me laisser entrer. Je pouvais le voir, il était là, devant moi. Mais pas tout seul. Je clignai plusieurs fois des yeux en tombant nez à nez avec une camarade du club de musique. Shizuko -san pour être plus exacte. La jeune femme était là, la main posée sur l'objet de tant de désir aujourd'hui : le piano ! A quoi pensiez-vous donc ?

Ce matin, je m'étais réveillée avec une mélodie de Chopin en tête. Impossible de l'en faire partir. Je l'avais fredonnée, pianotée sur mon pupitre, je l'avais même écoutée pendant une interclasse mais rien n'y avait fait. Je devais donc m'exorciser en la jouant. Ce que j'étais venue faire d'un pas si décidé. Sauf que là, j'étais stoppée net dans l'encadrement de la porte, à regarder une jeune femme qui n'avait pas meilleure expression que moi. Par chance, elle songea à rompre le silence, ce qui me ramena à la réalité. Je secouai alors un peu la tête pour me remettre les idées bien en place avant de répondre relativement comme elle.

« Euh, je... »

Les mots ne venaient pas. Alors, à la place, je tentais de lui montrer le piano d'un mouvement de la tête peu concluant. J'ai donc été obligée de lui désigner de l'index avant de pouvoir enfin articuler quelque-chose de plus que mon introduction. Avec un ton relativement neutre et toujours timide, comme à mon habitude, rougissant au fur et à mesure que j'alignais les mots.

« Je venais jouer du piano. Et toi ? » poursuivis-je en refermant la porte derrière moi. « Il n'y a pas d'activité du club aujourd'hui, je me trompe ? » l'interrogeais-je en plus, par sécurité. Un oubli est si vite arrivé...
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MessageSujet: Re: Un parfum de calme. ( PV Nagisa )   Un parfum de calme. ( PV Nagisa ) EmptyDim 25 Sep - 17:44

Un lourd silence s'installa dans la petite pièce, alors que les deux jeunes filles se faisaient face. Visiblement aussi surprise et mal à l'aise qu'elle, Nagisa ne répondit pas tout de suite, se laissant elle aussi un court temps de réflexion pour assimiler les informations, la situation. Elle fini par prendre la parole, toute aussi maladroitement que sa camarade et lâcher un « Euh je... ». Shizuko la fixa, en attendant qu'elle achève sa phrase, sans vraiment savoir trop quoi dire. Ni comment la regarder. Ni comment se comporter, à vrai dire. Heureusement, son interlocutrice redressa un doigt timide vers elle. Elle la pointait ? Pourquoi ? La demoiselle suivit l'index du regard sans trop comprendre, elle avait un truc sur le visage ? Derrière elle ? Et soudainement, la connexion se fit, elle ne la montrait pas elle mais le piano posé dans son dos. Elle se décala précipitamment, un peu sur le coté, dégageant la vue jusqu'à l'objet de ses désirs. Presque par réflexe. Elle n'aimait pas vraiment être « dans la ligne de mire ». Arrivant apparemment à se remettre de sa surprise, et de sa timidité, sa comparse enchaina avec à peine plus d'assurance :

« Je venais jouer du piano. Et toi ? Il n'y a pas d'activité du club aujourd'hui, je me trompe ? »

Shizuko laissa passer son regard autour d'elle, dans la salle, comme si elle réfléchissait intensément à la question qu'on venait de lui poser. Non. Il n'y avait rien de prévu. Elle en était sûre. Du moins... Jusqu'à ce que la demoiselle ne fasse irruption dans la salle. Pour le coup, un peu déstabilisée, elle ne savait plus vraiment. Aussi, elle dû prendre quelques secondes pour remettre toute ses idées en ordre. Une fois qu'elle eut retrouvé le nord, et en eu au passage profité pour reprendre une expression moins interloquée, elle adressa un sourire tranquille à sa camarade.

« Non. Effectivement. J'étais simplement venue m'isoler, et peut-être jouer un peu aussi. »

Elle garda son léger sourire en laissant ses yeux se perdre une nouvelle fois à travers la pièce. Bon, pour l'idée de s'isoler c'était un peu fichu, mais ce n'était pas si grave. Marquant donc une nouvelle pause, son regard s'accrocha alors au tableau, toujours couvert de ses dessins. Elle sentit le rouge lui monter aux joues, et s'immobilisa le souffle coupé. Okay. Elle n'avait vraiment pas envie de s'expliquer mais... La demoiselle se rappela alors que son amie ne s'était pas encore tournée dans cette direction... Avec un peu de chance... Surtout ne rien laisser paraître. Se retournant brusquement vers Nagisa, elle recula de quelques pas en désignant le piano.

« Mais je t'en prie, vas-y ! Je jouerais après, je n'étais pas particulièrement pressée. »

La jeune fille, toujours souriante, recula encore de quelques centimètres pour laisser tout le loisir à Nagisa d'aller s'y asseoir pour jouer. Avec une idée fixe en tête : Dès que sa comparse aurait fixé son attention sur la musique, elle en profiterait pour effacer ses esquisses le plus discrètement possible. Hop, ni vue, ni connue. Et ensuite... Euh... Et bien, elle verrait.
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Nagisa Chikage
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MessageSujet: Re: Un parfum de calme. ( PV Nagisa )   Un parfum de calme. ( PV Nagisa ) EmptyDim 25 Sep - 18:55

Mon dieu quel soulagement. À la simple évocation du club de musique qui n'avait aucune activité aujourd'hui, je soupirai tout l'air que pouvait contenir mes poumons sans me soucier du son que ça pouvait faire. J'aurai eu l'air fin s'il en avait été autrement sauf que : ah mais oui ! J'étais idiote en prime, je venais de croiser un de nos Senpais en musique et il ne m'en avait pas parlé. Or, nous avions discuté musique en lui expliquant mon besoin pressant d'aller jouer du Chopin... Rien que d'y songer, je rougis même si la personne qui aurait pu blâmer mon étourderie n'était pas là. Mais allez dire ça à mon petit cœur qui s'était emballé frénétiquement à la simple idée que j'avais peut-être oublié un truc si important que ça ! Ma main sur la poitrine pour le soulager, je pouvais sentir ce dernier reprendre un rythme tranquille alors que j'avançais là où Sayaki Senpai m'invita : à savoir près du piano. Sauf qu'avant de m'assoir, je la regardais d'un air interrogateur.

« Mais t'étais là avant moi donc... »

Donc joue, chante, parle... fais quelque-chose. C'est à peu près ce que j'aurais dû dire sauf que ma phrase se perdit dans le silence le plus complet. Je ne savais pas trop comment réagir avec cette jeune femme qui n'était pas des plus sociable pour ce que j'en connaissais. Tout au plus nous étions nous déjà dit bonjour et d'autres petites banalités polies. Mais là, c'était différent : il n'y avait aucun autre membre du club, aucune activité prévue ; juste elle et moi ! Le bon point dans l'histoire, c'est que je ne la croyais pas prête à me manger toute crue. Mais d'un autre côté, j'appréhendais un peu sa réaction. Pour l'instant, elle était polie et courtoise mais après... et si je la dérangeais. Elle m'avait bien dit vouloir s'isoler un peu, non ?!

« On pourrait faire un compromis » lançais-je subitement « on pourrait faire un quatre mains, non ? » proposais-je ensuite timidement en baissant la tête.

Là au moins, je serais fixée. Enfin je le pensais mais à vrai dire, je redoutais surtout son « non » peut-être implacable. On n'était pas amies après tout. Avec qui l'était-elle d'ailleurs ? Je ne la voyais pas souvent si ce n'est dans ce local mais pour le peu, elle était du genre solitaire. C'était sa timidité peut-être ? Parce que vu sa nervosité d'être seule avec moi, c'était évident qu'on avait toutes les deux ce défaut antisocial. À la différence vraisemblablement que moi, les gens m'approchaient malgré tout alors qu'elle... Shizuko semblait être inaccessible par moment. Comme si un mur de pierre s’érigeait entre elle et le reste du monde sauf quand on touchait les cordes sensibles.

À vrai dire, pour ce que j'en savais, elle pouvait rester des heures dans le club sans rien dire puis la fois d'après : un sujet était abordé et elle en discutait avec intérêt. Donc : allez savoir ! Avec un peu de chance, je pouvais peut-être faire une petite percée dans sa carapace. En attendant, je m'assis sur le rebord du long banc de piano pour laisser glisser mes doigts sur les touches. L'évocation du duo me poussa presque machinalement à entamer d'une main les premières notes du [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Pourquoi ça ? Pourquoi pas une autre musique plus drôle ? Peut-être parce que j'avais vu dernièrement ce film à la télé du foyer et que j'avais mémorisé sa partition. Peut-être aussi parce que l'intro en solo était suffisamment longue pour que ma camarade se décide.

En plus, je me voyais mal entamer du Chopin alors que je lui proposais de jouer ensemble. Chopin, ce n'est pas forcément le mieux pour ce petit exercice qu'il était si rare d'aborder dans le club. En effet, beaucoup des membres étaient adeptes de la musique moderne, dans l'idée folle de monter un groupe pop-rock. Alors la musique classique. J'avais, à vrai dire, une chance sur mille que Shizuko soit intéressée par ma proposition. Je savais juste qu'elle savait jouer. À quel niveau, aucune idée précise vu le peu de temps passer sur le répertoire qu'on vous apprends au conservatoire. Mais pour ce que j'avais entendu encore une fois, elle semblait douée donc autant tenter de joindre l'utile à l'agréable. Chopin avait bien attendu toute la matinée, pourquoi pas une petite heure de plus ?

« Tu connais ? » pensais-je quand même à demander sans pour autant quitter le clavier des yeux.
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MessageSujet: Re: Un parfum de calme. ( PV Nagisa )   Un parfum de calme. ( PV Nagisa ) EmptyDim 25 Sep - 20:26

Un sourire bienveillant vissé aux lèvres comme couverture, Shizuko se décala un peu plus quand la visiteuse vint s'asseoir face à l'instrument, comme pour lui laisser plus de place. Ce qui était le cas. Mais le fait que chacun de ses pas la rapprochait un peu plus du fameux tableau, devait aussi jouer son rôle dans cette stratégie d'éloignement. Seulement... Nagisa en avait décidé autrement, elle se retourna brusquement vers la jeune fille, pour la dévisager en soulignant le fait qu'elle était la première. Elle était drôlement gentille, attentionnée, même. *C'est bien ma veine.* L'ainée ne répondit pas immédiatement, un peu surprise. Elle fini par entrouvrir les lèvres, dans l'idée de lui répondre quelque chose de l'ordre de « Ne t'en fais pas, je te laisse la place avec plaisir. » en un peu plus brodé, mais elle n’eut pas le temps de souffler le moindre mot que l'autre élève complétait sa phrase.

« On pourrait faire un compromis... On pourrait faire un quatre mains, non ? »

… Ou pas. L'idée en soit ne lui déplaisait pas, elle s'était déjà prêtée à l'exercice et il était vrai que c'était plutôt marrant. Cependant, si elle avait toujours un peu de mal à jouer en sachant que quelqu'un l'observait, jouer avec quelqu'un qu'elle ne connaissait que de vu était encore plus difficile. Et en plus, elle aurait bien du mal à effacer le tableau à l'autre bout de la pièce tout en jouant ici, avec Nagisa. Et m...ince. Elle se voyait encore moins refuser, surtout que son interlocutrice avait l'air guère plus à l'aise qu'elle, et semblait faire un effort assez conséquent pour lui proposer ça... Elle était vraiment gentille. Et ça ne l'arrangeait vraiment, mais vraiment pas. La demoiselle esquissa un sourire maladroit à l'autre élève, réfléchissant à toute vitesse à une façon de se tirer de ce mauvais pas. Face à elle, sa comparse avait redirigé son attention sur le piano et commençait à jouer quelques notes. Shizuko l'observa, muette comme une carpe, l'espace de quelques secondes. Sa proposition semblait réellement aussi innocente que sincère.

Et elle avait fait l'effort de la faire, malgré son malaise apparent à l'idée d'essuyer un refus. L'adolescente passa une main dans sa chevelure interminable, sans la lécher du regard, tortilla une mèche entre deux doigts, et fini par attraper un siège pour se laisser tomber à coté d'elle en soupirant discrètement. Tant pis. Elle ne pouvait pas dire non, ou plutôt, elle aurait fini par s'en vouloir de l'avoir fais. Et puis, n'était-ce pas là une occasion de se sociabiliser un peu ? Cette dernière réflexion lui arracha un sourire ironique, qu'elle garda pour elle. Se forçant à oublier son stress, elle se concentra sur les notes que son amie avait joué jusqu'ici. La mélodie lui disait quelque chose... Oui. Elle l'avait déjà entendu. Il ne lui fallu qu'une poignée de minutes pour que son esprit n'en reconstitue la partition, ses doigts pianotant machinalement sur ses jambes.

« C'est bon. Je l'ai. »

Sa voix était soudainement beaucoup plus assurée, presque professionnelle. Shizuko avait réussi à recentrer tout son esprit sur la musique, et uniquement la musique, laissant ses tournures rêveuses et hésitantes derrière elle. Pour l'instant, elle avait un morceau à jouer. Ses doigts, aussi fins et longs que pâles, se glissèrent lentement sur les touches du piano, alors qu'elle reprenait la suite de la partition le plus naturellement du monde. Sans même savoir ce qu'elle jouait, ses doigts enchainaient les notes à la perfection. La musique que se partenaire avait choisi n'étant pas particulièrement longue, elle n'eut aucun mal à l'achever sans la moindre erreur, hormis un léger raté dans le rythme sur le final. Elle laissa la dernière note vibrer dans la salle silencieuse, comme dans son esprit, les paupières closes, pendant un long moment... Avant de laisser sa main glisser doucement sur le coté pour enchainer sur une autre partition, machinalement. Ce ne fut que lorsque son bras frôla celui de Nagisa, qu'elle redescendit brusquement sur terre se rappelant qu'elle n'était pas seule, ni dans la salle, ni à jouer. Elle lui lança un regard en coin presque stupéfait en se rappelant de son existence, avant de sentir rougir de nouveau. Ayant heureusement appui à maitriser ce genre d'empourprement depuis bien des années, elle ne laissa rien paraître de sa gêne et se contenta de s'excuser.

« Euh... Désolée, j'avais... Comment dire... Oublié. L'espace d'un instant. »

Ramenant rapidement ses mains sur ses jambes, elle tourna le regard vers l'une des fenêtres de l'ancienne salle de classe, bien trop mal à l'aise à cause de son erreur idiote pour encaisser sa réaction en la fixant dans les yeux. Difficile d'expliquer à quelqu'un qu'on avait oublié sa présence pendant ne serait-ce qu'une minute, alors qu'il était assit juste à coté de vous, pire même, qu'il était en train de jouer avec vous. Elle devait vraiment avoir perdu l'habitude de fréquenter du monde, pour en arriver à un tel point. Pensive, elle ajouta...

« Mais tu te débrouilles vraiment bien. Ça fais longtemps, que tu en joues ? »
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Nagisa Chikage
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MessageSujet: Re: Un parfum de calme. ( PV Nagisa )   Un parfum de calme. ( PV Nagisa ) EmptyLun 26 Sep - 9:51

*Elle va dire non... elle va dire non. Elle va dire non !* je le sentais venir gros comme une maison. Cette hésitation, ce silence : qu'est-ce qui pouvait tomber d'autre que la négation. Shizuko elle-même peut-être ? Oui... en quelques sortes du moins. La jeune femme se laissa tomber sur un tabouret à coté de moi, me faisant sursauter. Pas qu'elle avait fait un grand plat sur le siège mais parce que j'imaginais tout sauf cela. Ce qui engendra une fausse note.

Cela dit : j'avais gagné ! En regardant la jeune femme en coin, j'esquissais un petit sourire de victoire, mêlé d'amusement. Ce qui s'estompa rapidement compte tenu que la partie calme arrivait à son terme et que les notes allaient s'enchainer. Mine de rien, même si c'était un exercice amusant, il n'en restait pas moins qu'il fallait s'accorder avec la façon de jouer de l'autre. Ne pas appuyer trop brusquement sur les touches, ni trop délicatement. Suivre le tempo imposé par l'autre... c'est d'ailleurs cela qui compliqua les choses un tantinet.

Alors qu'il me parut évident que Shizuko avait dit oui pour « me faire plaisir », sans la moindre conviction de l'intérêt que ça pourrait lui porter, voilà qu'elle s'emballa. J'étais comme absente du scénario : elle jouait, tout simplement. C'était donc à moi de suivre SA cadence. Plusieurs fois, je la regardais franchement, tournant la tête dans sa direction pour ensuite reposer mon regard sur le piano. La seule fois où j'avais vu quelqu'un dans son état, c'était lors d'un concours de musique. Mon Senpai en musique, à Osaka, avait cet air sérieux et passionné quand il jouait. C'était d'ailleurs lui qui m'avait rendue amoureuse de Chopin car il s'agissait de son compositeur favori.

D'ailleurs, n'était-ce pas lui que ma camarade venait d'entamer ? Non... c'était autre chose. Mes mains restèrent en suspens un moment, ne sachant ce que je devais faire. Je la regardai donc à nouveau, un peu hébétée et la bouche entrouverte quand le morceau me parut familier et que la partition s'inscrivit dans mon esprit : je connaissais ce morceau ! Assez en tout cas pour la suivre. Sauf que là, Tim Burton pouvait aller réviser ses classiques. Son duo n'avait rien de comparable à la mélodie puissante et rapide que Shizuko jouait – et donc, par la même occasion, me fit jouer.

*Wouow* Je ne parvenais peut-être pas à remettre le nom sur cette composition mais une chose était sûre : elle me faisait suer de grosses perles sur les tempes. Pourtant, je voulais tenir bon ! C'est pas tout les jours qu'on peut assouvir une de ses passions premières ? Puis quand on sait jouer du Chopin, techniquement, on peut jouer ça aussi non ? C'est ce que j'aimais à croire. Le plus dur restait juste de suivre ma partenaire. Et ne surtout pas la gêner... trop tard. Nos bras se frôlèrent et c'était fini. Aussi subitement que le son s'était arrêté, je m'en voulu. Ce qui trouva un écho dans la propre bouche de ma camarade.

« Désolée ! » lui lançais-je en la regardant.

Mais pourquoi ELLE s'excusait ? Ça je ne le comprenais pas. Encore moins quand elle détourna le visage pour regarder par la fenêtre. Machinalement, je me suis penchée en avant pour tenter de desceller quelque-chose sur son visage, mais ainsi mise, c'était assez dur à voir. Je ne pouvais que deviner son air pensif que je découvris également dans sa voix quand elle continua de parler. Mais ça sonnait faux. Pas faux comme si elle me mentait – quoique si, peut-être. Je ne jouais pas si bien que ça je trouvais. Mais faux comme si il fallait rompre le silence, peu importe ce qu'on dirait.

J'inclinai un peu plus la tête en espérant que je me trompe et là, je vis le tableau dans le fond de la classe. Était-ce elle qui avait dessiné ça ? C'était beau dites donc ? Moi qui peinait pour mon devoir d'art, voilà que j'avais sous les yeux un crayonnage dix milles fois mieux que le mien, qui m'avait pris des heures. J'entrouvris alors les lèvres pour en parler mais une petite alarme me rappela que Shizuko m'avait parlé. M'avait posé une question même. Alors je me remis droite devant le piano, l'air sérieux mais souriante.

« Depuis que j'ai trois ans. » répondis-je humblement.

Ensuite, mon envie – celle qui s'était endormie un peu plus tôt – revint au galop. Même si j'avais voulu les empêcher d'agir, mes doigts ne m'obéissaient déjà plus et entamèrent les premières notes de la « [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] » de Chopin. Ce n'était pas celle qui m'avait trotté en tête toute la matinée mais celle-ci, au moins, avait le mérite d'être joyeuse sans pour autant être euphorique. Puis ça nous permettait à toutes les deux d'avoir une minute cinquante-quatre pour se sentir un peu mieux, sans devoir forcément parler. En tout cas, moi, ça me détendait. Assez pour qu'un grand sourire s'affiche sur mon visage. Mes yeux se fermèrent et j'appréciais enfin le bonheur de jouer du Chopin.

« Il parait que la main de Chopin couvrait un tiers du clavier comme une gueule de serpent s’ouvrant tout à coup pour engloutir un lapin d’une seule bouchée. » lançais-je alors en levant une main à hauteur de mon visage. « Je suis assez loin du compte quand on voit les miennes » finis-je par dire amusée.

Pourquoi est-ce que je parlais de ça ? Parce que j'aimais Chopin. Pourquoi ne pas parler d'autre chose, comme le dessin sur le tableau ? Parce que je l'avais oublié. Prise à ma rêvasserie en jouant, je n'avais plus qu'une chose en tête, Chopin et sa musique. Sans oublier Shizuko pour la cause, que j'avais regardé quelques fois du coin de l'œil pendant que je jouais. Pas par prétention, mais pour m'assurer de ne pas trop l'ennuyer avec ma musique. Qu'en bien même, comme je l'ai dit, mes mains ne m'obéissaient plus l'espace de ce morceau.
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MessageSujet: Re: Un parfum de calme. ( PV Nagisa )   Un parfum de calme. ( PV Nagisa ) EmptyLun 26 Sep - 15:15

Son interlocutrice s'était excusée, elle aussi, d'une même impulsion... Mais, euh, pourquoi au juste ? C'était elle qui s'était montrée relativement impolie en l'oubliant ainsi au cours de la mélodie. Sans décrocher son regard des branches qui se balançaient au rythme du vent, à l'extérieur, elle sentit les prunelles de Nagisa suivre les siennes. La demoiselle ne prit conscience que trop tard qu'en regardant dans cette direction, sa comparse remarquerait ses gribouillages. Son sang ne fit qu'un tour et elle se crispa en voyant celle-ci poser les yeux sur le tableau noir. Un lourd silence étouffa la salle, alors que Shizuko n'osait plus esquisser le moindre geste, le souffle coupé net. Une seconde passa. Puis deux. Puis trois. Son amie ne disait rien, elle non plus. Il fallu attendre qu'il ne s'en écoule encore une bonne dizaine pour qu'elle ne finisse par prendre la parole. Et à la grande surprise de son ainée, elle n'aborda même pas le sujet du dessin. Elle ne l'avait pas vu ? Impossible.

En tout cas... Tant mieux ? La jeune fille réalisa alors qu'elle avait répondu à sa question. Elle jouait depuis ses trois ans ! Elle ne savait pas quel âge avait son amie, mais ça expliquait l'aisance avec laquelle elle jouait. Celle-ci avait même commencé un peu plus jeune qu'elle. La rouquine fit alors glisser ses doigts sur le piano, et entama un nouveau morceau. Shizuko identifia immédiatement le style d'un célèbre compositeur, plus précisément Chopin. Sans souffler le moindre mot, de peur de l'interrompre, elle observa, amusée, son acolyte enchainer les notes un large sourire sur les lèvres. Les paupières closes, elle fini par élever la voix sans s'arrêter pour autant.

« Il parait que la main de Chopin couvrait un tiers du clavier comme une gueule de serpent s’ouvrant tout à coup pour engloutir un lapin d’une seule bouchée. Je suis assez loin du compte quand on voit les miennes »

La remarque surprit la demoiselle. Et fini par lui arracher un sourire, à défaut d'un rire qui aurait risqué de troubler le rythme de la musique. Accoudée à l'autre extrémité de l'instrument, elle attendit d'entendre la dernière corde vibrer, signant la fin de la mélodie, pour esquisser un geste, et se redresser. Au moins, Nagisa aussi était passionnée, et ça se voyait. Avec un calme olympien, Shizuko posa délicatement ses longues mains sur les touches ivoires. Sa voix parfaitement égale se perdit dans un murmure.

« Le squelette d’un soldat enveloppé par des muscles de femme. » Cita-elle simplement. Elle ménagea un court silence avant de reprendre. « Chopin était un grand génie, il nous a apprit de nombreuses choses. Notamment qu'il ne servait à rien de chercher à donner une sonorité égale à chacun de ses doigts pour les harmoniser. »

Comme pour illustrer ses propos, tout en adressant un sourire l'invitant à la suivre à sa comparse, son pouce enfonça l'une des touches blanches.

« Il enseignait que le pouce est le plus gros, le plus fort des doigts, aussi le plus affranchi, il est le plus « puissant ». Ensuite vient l'auriculaire, il est fin mais agile. »

Instantanément, elle fit vibrer une note à l'autre extrémité de sa main.

« L'index est son point d'appui. » Une troisième touche s'enfonça. « Les deux derniers sont faibles, et indissociables. Ils agissent comme des frères. Chacun œuvre donc différemment, tout l'art étant de savoir faire varier les sonorités et les orchestrer. »

Ses mains s'animèrent sur l'instrument alors qu'elle fermait doucement les yeux, les notes s'emballèrent de concert, alors que la [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] commençait à doucement résonner dans la salle. Shizuko ne s'arrêta pas dans son explication pour autant.

« De nombreux spectateurs témoignaient qu'entendre deux fois le même morceau joué par Chopin, c'était comme entendre deux morceaux différents. Listz lui-même disait qu'il savait faire onduler la musique, se mouvoir. Qu'il l'adaptait au gré du lieu, de l'ambiance, de son humeur et des circonstances. »

Les doigts albâtres de la pianiste continuèrent de faire s'écouler les notes, suivant lentement le cours de la mélodie, se laissant même aller par instant au rubato. Elle suspendit cependant ses mains, en plein milieu d'une partition, pour enchainer sur [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], l'une de ses études, sans se ménager le moindre temps de transition. Les paupières toujours closes, elle se tût, laissant la mélopée envahir tout l'espace, ses mains glissant avec une souplesse et une légèreté folle sur l'instrument. Si le rythme variait au gré de l'avancée de la musique, sa maitrise, elle, restait constante. Finalement, la mélodie s'acheva dans une ultime note qui sembla s'étirer pendant une courte éternité. Avant que Shizuko ne brise l'étrange magie de l'instant passant sa main sur la totalité des touches du piano, de gauche à droite, comme le compositeur avait autrefois, disait-on, l'habitude de le faire. Elle pivota et son visage, toujours illuminé d'un sourire paisible, se fixa à celui de Nagisa.

« Vapeur amoureuse, rose d'hiver. »

Se rendant compte qu'elle-même avait du mal à déchiffrer le sens de ses propres paroles, elle s'esclaffa d'un petit rire avant d'ajouter.

« Ce que je veux dire, c'est que pour espérer égaler un jour le talent de Chopin, il n'est pas nécessaire d'avoir ses mains, ni de l'imiter à la perfection. Personne ne le pourrait d'ailleurs. »

Elle caressa doucement l'instrument du bout des doigts, son regard quittant celui de son amie pour se perdre.

« Au contraire, si tu veux suivre ses traces, il faut, comme il le faisait lui-même, savoir varier, adapter la musique à chaque instant, sans pour autant perdre ses bases, sa simplicité, pour la sublimer. Et donc suivre ton propre style. »

Shizuko ne put réprimer un nouveau léger rire, qui lui secoua la poitrine. Elle se rendait compte qu'elle devait paraître étrange, voir même un peu folle, à digresser ainsi. Voilà qu'elle se permettait même de prétendre pouvoir traduire et transmettre les enseignements d'un des plus grands compositeurs de l'époque romantique. Et bein voyons, rien que ça. Mais elle s'en moquait éperdument, ce genre de longue tirade était parfaitement le genre de réflexion dans lesquelles elle aimait se perdre.

[J'me suis bien amusée pour celui-là ! J'espère qu'il te plaira. ^^]
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MessageSujet: Re: Un parfum de calme. ( PV Nagisa )   Un parfum de calme. ( PV Nagisa ) EmptyLun 26 Sep - 17:58

Je ne m'étais pas trompée, elle connaissait. Tellement bien qu'elle exprima une autre citation faite à l'égard du compositeur. Comment restée silencieuse face à cela. Je ponctuai donc avec enthousiasme ses premières phrases. À « Le squelette d’un soldat enveloppé par des muscles de femme. » je ponctuai pas un énergique :

« C'est ça ! »

Puis, quand vint la longue « Chopin était un grand génie, il nous a apprit de nombreuses choses. Notamment qu'il ne servait à rien de chercher à donner une sonorité égale à chacun de ses doigts pour les harmoniser. », je ne pus qu'approuver en joignant les mains. Pour peu, j'aurais même pu applaudir sans raison si ce n'est que j'étais heureuse de partager mon attrait pour le maître avec quelqu'un, Shizuko en l'occurrence.

« Oh oui alors... »

Je me perdais en rêveries rien que de songer à chaque composition du Polonais. Je me revoyais avec mon ancien Senpai de musique quand je fus assez douée pour m'attaquer à Chopin. Lui aussi m'avait détaillé les doigts de la main comme ma nouvelle Senpai faisait à l'instant. Alors je me contentai de suivre ses instructions, appuyant sur le clavier avec les doigts qu'elle mentionnait. Je me surpris même à chuchoter le prochain sur la liste. Ce qui ne manqua pas de me déstabiliser quand la demoiselle engloba les deux derniers dans une seule description. Le majeur grand mais pourtant faible et l'annulaire qui tentait vainement de s'en détacher mais qui ne valait guère mieux...

Déstabilisation qui lui permit d'avoir tout le clavier pour elle seule cela étant. Ayant été prise de court par cette idée de parler des doigts siamois, ma main s'ôta à temps pour laisser s'envoler la belle nocturne. Si douce et envoutante. Si tendre et romantique, comme à l'époque de la France si magnifique. Qu'est-ce que je pouvais en imaginer des choses sur cette musique. De douces histoires qui me fermèrent les yeux pour imaginer d'avantage.

Les mains sur le cœur, le buste tel un métronome, je souriais d'aisance en écoutant la mélodie imprégner la pièce. Même la voix de Shizuko était harmonieuse parmi ce florilège de douceur et d'extase qui régnait dans tout mon être. Je voyais des amoureux qui se retrouvaient en secret. Se cachant des rayons de la lune pour que leurs chaperons ne les aperçoivent pas. Puis un nuage rendant l'atmosphère plus sombre. Les deux amants ne craignant plus d'être surpris, batifolant dans le jardin au milieu des allées fleuries et des pièces d'eau.

Quand arrive le drame : la lune a fini de se cacher derrière les nuées et les amoureux sont démasqués.

Mais Shizuko m'épargna cette vision en passant subitement à une autre mélodie. Encore une joyeuse histoire d'amour. Je n'eus que le temps de me surprendre de ce changement subite, ouvrant les yeux par la même occasion, pour replonger aussitôt. Mes yeux à nouveau clos, je me berçais dans la nouvelle histoire romanesque. Une rencontre, des regards qui se croisent, des cœurs qui s'emballent sans qu'on en comprenne la raison. Un besoin irrépressible de retrouver le regard du bel inconnu qui a su nous captiver...

Mon corps cessa de bouger pour laisser place à mes doigts qui pianotaient dans le vide, imitant chaque mouvement de ma camarade sans pour autant toucher l'instrument. S'il on doutait encore de mon amour pour ce génie, la preuve était à présent là ! Mon sourire, aussi variable que les notes les unes après les autres, reflétaient à chaque instant la passion grandissante dans mon être. Ce qui ne m'empêcha pas de redescendre sur terre quand l'alignement final des notes clôtura le petit concert dont j'avais été la seule spectatrice : « Vapeur amoureuse, rose d'hiver. » dit alors mon aînée. Ce à quoi je répondis sur le même ton, la suite des mots de Liszt.

« Par la porte merveilleuse, Chopin faisait entrer dans un monde où tout est miracle charmant, surprise folle, miracle réalisé. Mais il fallait être initié pour savoir comment on en franchit le seuil ».

Sur ces mots de part et d'autre, toutes deux nous nous mîmes à rire. Nous étions, au moins pour cette fois ci, sur la même longueur d'ondes. Et plus aucune gêne ne me dérangeais à cet instant. J'étais avec quelqu'un qui me comprenait et cela me suffisait. Une personne qui avait visiblement plus d'expérience que moi et qui trouva les mots justes pour m'encourager à ne pas abandonner mon envie de suivre les pas du maître. Ce qui n'était pas mon but cela dit en passant ! Je l'aimais trop que pour le laisser sur le côté sous prétexte qu'il était dur à interpréter. Mais Encore une fois, mes enseignants – professionnels ou amateurs – se rejoignaient sur cette idée de s'approprier les musiques de Chopin sans pour autant en perdre le sens.

Ainsi, tant que je verrai des histoires romantiques se déroulant à la belle époque Européenne, je ne pourrais pas me tromper. Pas forcément en tout cas. Cette idée me rendit un nouveau sourire encore plus lumineux que les précédent. Celui-là n'était pas pour Chopin mais pour la jeune femme que je regardais. J'étais heureuse de la voir s'amuser. Je ne me souvenais pas l'avoir déjà vu ainsi et cela me ravissait.

« Un peu comme ça ? »

Je posais cette question en entamant enfin l'objet de mon brûlant désir de la matinée. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Ma composition préférée parmi toute, la plus connue aussi sans doute. Je me savais douée dans la légèreté de certains passages de ce morceau et j'étais souvent la première surprise quand je parvenais à donner la force nécessaire dans les passages plus durs de la musique. Ce qui ne manquait pas de refermer mes traits quand je les jouais. Mais aussi vite, une sorte de paix intérieure me reprenait pour poursuivre sans faiblir.

Cette mélodie m'évoquait une âme tranquille, errant sur ce monde en toute quiétude jusqu'à ce que l'ivresse de l'instant présent la submerge. Elle ne marche plus, elle court. Son pas s'accélère puis elle trébuche. Son cœur a trop battu, son pouls a été trop vite ça fait mal. Mais elle est croit toujours au bonheur, alors elle se détend, se repose pour mieux se relever. C'était un peu l'histoire de ma vie. Moi qui ne pourrais plus courir mais qui aimerait tant. Moi qui m'abandonne à la course jusqu'à ce que mon genou me fasse tomber. Cette articulation que je maudis : pourtant le lendemain, je marche gaiment à nouveau...

À la fin de cet air, je me sentis enfin soulagée et détendue. Plus calme et sereine également. Assez pour restée les yeux clos un instant, le visage tourné vers le clavier, un sourire en coin affiché sur mes lèvres.

« J'aime beaucoup cette musique » murmurais-je alors pour finir.


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MessageSujet: Re: Un parfum de calme. ( PV Nagisa )   Un parfum de calme. ( PV Nagisa ) EmptyMar 27 Sep - 19:08

Shizuko accueilli la réponse de sa comparse avec un grand sourire. Apparemment, elle aussi s'y connaissait plus que bien sur le compositeur, ce qui n'était guère étonnant vu l'admiration qu'elle semblait lui porter. C'était tout de même agréable de trouver une interlocutrice maitrisant elle aussi le sujet, et arrivant à la suivre dans ses longues divagations. Les deux jeunes filles éclatèrent d'un même rire, comme branchées sur une fréquence commune, puis, Nagisa prit la place, posant à son tour ses mains sur l'instrument. Sa voix s'éleva le temps d'une question, avant de s'évanouir pour laisser place à la musique. Shizuko ne mit que quelques secondes à identifier la mélodie qu'elle entamait, et se recula un peu pour l'admirer à l’œuvre. Aucun doutes, si elle n'était peut-être pas infaillible du point de vu technique - en même temps qui pouvait prétendre l'être ? -, elle brûlait d'une passion sans égale.

Silencieuse, la jeune femme se laissa porter par la musique, savourant l'ardeur avec laquelle elle jouait. Se consacrant totalement au morceau, son amie enchaina les notes sans la moindre hésitation, laissant l’émotion guider ses doigts. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que ça se sentait. Lorsque la mélodie fini par s'achever, Nagisa resta un instant les paupières closes, suspendue à la dernière note, avant de finalement se retourner vers son ainée, rayonnante. Et si, toujours un peu timide, visiblement bien plus détendu. La demoiselle lui rendit son sourire, et applaudit doucement. La petite phrase que son interlocutrice ajouta ne manquant pas de lui arracher un petit rire. Elle répondit, sa voix toujours aussi égale, mais laissant deviner sa sincérité.

« C'était une magnifique interprétation. »

Elle se redressa, les jambes engourdies, encore un peu tendue. D'une part à cause de la surprise, d'une autre, car l'exercice auquel elle s'était adonnée un peu plus tôt lui avait demandé beaucoup de concentration. L'adolescente fit quelques pas dans la salle déserte, faisant machinalement glisser ses doigts sur les bureaux dégarnis, avant d'ajouter doucement.

« Tu as vraiment l'air d’apprécier Chopin. C'est plutôt bien ! »

Il était vrai que la passion n'était pas vraiment un mot qui pouvait la définir. Elle aimait le piano, énormément, même. Elle aimait jouer, en écouter, elle aimait aussi l'art de façon plus générale... Mais il ne lui était jamais arrivé de s'éprendre pour un auteur, un compositeur, un artiste en particulier. Bien qu'elle sache reconnaître le talent inégalables des « grands » de ce monde. Elle trouvait malgré tout que c'était dommage. Avec un petit rire coupable, elle continua :

« À vrai dire, je n'avais jamais vraiment prêté à ce que tu jouais, avant aujourd'hui. »

Elle l'avait déjà entendu à l’œuvre, bien sûr, plus d'une fois, même. Mais comme pour tous les autres membres du club, elle ne s'était jamais réellement attardé outre mesure sur elle. Elle lui découvrait maintenant un talent certain, et un caractère plutôt sympathique. Peut-être ferait-elle bien de justement se pencher un peu plus sur les autres musiciens, à l'avenir. Mouais. Elle verrait en temps et en heure. Accompagnant le tout d'un petit sourire, elle fini par lâcher :

« J'aurais peut-être dû, en fait. »

Dire qu'elle était venue en pensant ne pas jouer, elle s'était bien trompée. La demoiselle redressa doucement une de ses mains pour regarder ses longs doigts découper la lueur vespérale au travers de la fenêtre. Décidément, cette fin de journée lui donnait l'envie de se perdre dans ses rêveries. Elle ramena ses mains dans son dos, en revenant vers Nagisa, toujours aussi vaporeuse et souriante.

[J'ai eu un peu plus de mal, j'avoue ! :p Mais merci, le tiens est très joli aussi ! Superbe morceau choisi, au passage.]
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MessageSujet: Re: Un parfum de calme. ( PV Nagisa )   Un parfum de calme. ( PV Nagisa ) EmptyMer 28 Sep - 9:42

Même pas une demi heure et j'avais de quoi être heureuse... deux fois ! Premièrement, je venais enfin de jouer l'air qui avait encombré mes pensées toute la matinée. Deuxièmement : l'autiste du club de musique ne l'était pas tant que ça. Au contraire, je découvrais en elle, une Senpai de choix concernant la musique. Shizuko connaissait Chopin sans pour autant lui vouer une passion débordante et elle s'intéressait à la musique en général. En la suivant du regard tandis qu'elle me félicitait, je me suis demandée combien d'artistes elle pouvait connaître et interpréter. *Beaucoup j'imagine* songeais-je en esquissant un mince sourire.

Pourquoi ne l'avais-je pas remarqué ? En me levant à mon tour pour m'appuyer dos à un rebord de fenêtre, je me posais cette question qui n'avait qu'une simple réponse. J'en soupirai quand je vis que celle-ci traversa également l'esprit de ma camarade, mais à mon égard. C'était d'une logique implacable... Mais avant d'y répondre, laissant la jeune femme à la contemplation de sa main, je fis volte-face pour ouvrir la fenêtre. Ainsi, laissant l'air frais d'automne s'engouffrer dans la pièce pour la rafraichir, je m'accoudai pour sortir un peu la tête.

« Il faut dire qu'on n'a pas beaucoup l'occasion de jouer du Chopin au club. »

Les mots se mêlèrent au vent pour pénétrer la pièce, tandis que j’esquissai un petit regard en biais en direction de Shizuko. Je voulais simplement voir si elle partageait mon avis sur ce point. Ou si elle en avait un tout autre. Mais il fallait quand même reconnaître qu'on jouait plus souvent des morceaux de pop que du classique. Pour ma part, je me contentai même de suivre au synthétiseur les partitions que d'autres s'étaient donnés du mal à composer. Ou alors on reprenait des morceaux actuels : que ce soit du rock façon visual kei ou autre.

Ce qui n'était pas à jeter ! Certains artistes contemporains savaient mêler piano et musique actuelle avec talent. Mais ça ne laissait pas toujours voir l'étendue des capacités d'une étudiante inscrite au club de musique. *Qu'est-ce qu'on a joué dernièrement déjà ?* les yeux levés au ciel, je fis la moue en y réfléchissant. Je ne connaissais pas vraiment le groupe mais je m'étais retrouvée en train de jouer un passage. C'était... *Ah, je l'ai sous le bout de la langue* Puis l'illumination : mon visage s'éclaira tandis que je retournais auprès du piano.

« On joue plutôt [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] » lançais-je alors amusée.

Au moins, ça restait dans le ton compte tenu du titre. Voilà pourquoi ça m'avait marquée. Du synthétiseur, du piano, de quoi faire travailler les deux jeunes filles ici présentes. Cela dit, compte tenu qu'il n'y avait pas beaucoup de partie au piano, je me demandais si ma camarade parviendrait à revenir sur le titre. Donc, je trouvai judicieux d'arrêter de jouer pour me retourner vers elle, joignant mes mains entre mes genoux.

« Que ce soit – Amaoto ha Chopin no Shirabe – ou une autre : je ne crois pas que c'est ça qui peut nous permettre de voir à quel point on sait jouer »

Mon ton était toujours enjoué et ne changea pas d'un poil. De plus, ainsi mise, je revis en arrière plan le dessin sur le tableau. Je me demandais toujours qui l'avait dessiné. Serait-ce Shizuko ? Quelqu'un d'autre venu un jour après le club ? Je n'en savais rien mais ça me plaisait bien. Assez pour que je quitte à nouveau mon siège pour m'approcher du devant de la pièce, histoire de voir de plus près le croquis.

« Tout comme on ne pourrait pas savoir qui a dessiné ça rien qu'en regardant ce chef d’œuvre ! Ce n'est pas du Picasso, mais c'est bien quand même, je trouve. »
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MessageSujet: Re: Un parfum de calme. ( PV Nagisa )   Un parfum de calme. ( PV Nagisa ) EmptyJeu 29 Sep - 11:55

Un courant d'air froid traversa soudainement la pièce, faisant s'envoler les mèches de Shizuko dans le désordre. Un sourire apparu sur ses lèvres, aussi éphémère que les frissons qui couvrirent sa peau l'espace d'un instant. Elle recula de quelques pas pour observer son amie, accoudée sur l'encadrement, qui regardait elle aussi l'extérieur d'un air pensif, en lui répondant. C'était parfaitement vrai, les goûts des membres du club de musique convergeaient d'ailleurs plutôt rarement. Et généralement, on essayait de s'atteler à des morceaux plus modernes, plutôt que d'essayer de revisiter les classiques. Elle avait beau apprécier de nombreux styles dans ce domaine, elle trouvait ça tout de même un peu dommage. D'ailleurs, avec son caractère solitaire en plus du reste, elle ne s'était jamais vraiment intéressée à tout ces projets de monter un groupe. Déjà que le travail d'équipe avait tendance à la faire fuir, les diverses dissensions qui l'accompagnaient achevaient de l'en dissuader.

Soudain, Nagisa fit volte-face pour se diriger d'un pas assuré vers le piano. D'un « On joue plutôt ça », elle entama une nouvelle mélodie, ressemblant effectivement beaucoup plus au style pratiqué par les membres du petit groupe. Même si... En tendant un peu plus l'oreille, Shizuko y décerna comme une lointaine ressemblance avec les partitions qu'elles venaient toutes deux de jouer. Ce n'est que lorsque sa comparse se retourna vers elle, en lui annonçant le nom du morceau qu'elle venait de d’exécuter, qu'elle comprit d'où venait cette impression de déjà vu. Elle acquiesça simplement d'un revers de tête, son amie n'avait pas tord du tout... Mais des fois, elle se demandait si beaucoup de membres du club aimaient réellement la musique, ou s'ils se contentaient de s’intéresser aux derniers groupes connus. Enfin, ce n'était plus vraiment son problème. Elle poussa un court soupir en s'astreignant tout de même à répondre à son amie :

« Je me demande déjà s'ils arriveront à se mettre tous d'accord sur un style, pour l'hypothétique groupe qu'ils voulaient monter, un jour. »

C'est alors que Nagisa se releva de son siège, fixant un point dans le dos de la demoiselle. Shizuko se raidit instantanément. Elle avait complètement oublié la présence du tableau, et tout particulièrement de son dessin, au fil de la discussion. Et aussi son magnifique plan d'aller l'effacer dès que la visiteuse aurait le dos tourné, si possible avant qu'elle ne le voit. Ce qui était visiblement trop tard. Immobile, pour ne pas dire complètement figée, elle regarda en silence son amie la dépasser pour se rapprocher du tableau et de son « œuvre ». Sentant le rouge lui monter brusquement aux joues, l'ainée ne se retourna pas immédiatement. La seule chose qui lui traversa l'esprit devait ressembler à un lointain « Merde, merde, merde, merde, merde... ». Le silence qui envahit la petite pièce lui sembla aussi interminable que pesant, puis, finalement, Nagisa reprit la parole.

« Tout comme on ne pourrait pas savoir qui a dessiné ça rien qu'en regardant ce chef d’œuvre ! Ce n'est pas du Picasso, mais c'est bien quand même, je trouve. »

Shizuko manqua littéralement de s’étouffer en entendant le commentaire de la demoiselle. Elle n'avait vraiment pas comprit qu'elle en était l'auteure ? C'était plutôt une bonne nouvelle... En soit. Et elle venait même de lui faire un compliment. Un peu gênée, l'ainée vint la rejoindre face au tableau, sans réussir à fixer la craie qui le recouvrait, elle répondit lentement...

« C'est juste une esquisse, dessinée à la va-vite. »

Se rendant compte que sa phrase, totalement malvenue, risquait carrément de la faire soupçonner par sa comparse, elle s'empressa de rajouter en bafouillant un peu.

« Je veux dire, regarde les traits, ça se vois que ça a été croqué. Juste comme ça. Ça manque cruellement de détails et de précision, ça a été dessiné juste... Comme ça. »

Elle s'enfonçait de plus en plus, et s'en rendait bien compte. D'ailleurs, elle ne voyait plus trop comment se dépêtrer de cette histoire. Devait-elle nier si elle lui posait la question ? Elle ne serait pas crédible une seule seconde. Mais en même temps, si elle admettait avoir elle-même dessiné, la situation deviendrait d'autant plus gênante. Elle n'aimait pas vraiment exposer ses « œuvres » au publiques, surtout quand elle ne connaissait vraiment celui-ci que depuis quelques minutes... Et que l’œuvre en question était un simple croquis absolument pas travaillé.
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MessageSujet: Re: Un parfum de calme. ( PV Nagisa )   Un parfum de calme. ( PV Nagisa ) EmptyLun 3 Oct - 13:22

Toujours amusée par la contradiction entre les joueurs de classiques et les rockers en herbe qui composaient notre club de musique, je regardais le tableau. Je songeais tant à qui avait pu le faire que les dernières paroles de Shizuko. C'est vrai qu'il était dur d'imaginer ce que les « dirigeants » du groupe voulaient en faire. Du rock ? De la pop ? Du jazz pas vraiment... le but de la majorité serait plutôt d'être une idole alors autant faire un mixe de pop et de rock finalement, comme les artistes connus et qu'on ne cesse de voir à la télévision... sauf que depuis peu, pour faire fondre le cœur des fans hystériques, il fallait être coréen ! J'avoue que moi-même... *Attends une petite seconde...* J'ai subitement rapproché mon visage des détails du dessin : ce décor, ces arbres, ... étrangement, ça m'était familier mais de où ?

En détournant ma tête sur le côté, je vis alors par la fenêtre. Ce n'était pas celle que j'avais ouverte mais elle donnait sur la même vue : le parc de l'école. *Mais oui !* C'était devenu aussi clair que mon visage qui venait de rayonné : la personne s'était inspirée de sa vue par la fenêtre pour dessiner. C'était assez bien dessiné pour que je puisse comparer chaque détail. Certes ce n'était pas fait avec minutie mais l'idée générale m'avait permis de faire le rapprochement. Regardant tour à tour par la fenêtre et sur la surface noire en face de moi, j'en avais presque oublié que Shizuko était toujours là. Sauf quand elle critiqua elle-même le croquis. J'en sautai en l'air en la voyant tout à coup si près.

« Quoi ? »

C'était sorti tout seul, de surprise mais aussi d'étonnement. Comment pouvait elle dire ça comme ça, tout à trac ? Je la regardais donc avec des yeux grands ouverts, m'apprêtant même à le lui demander. Mais elle se ravisa aussi sec, pire que moi dans mes grands moments de timidité. Alors, ne voulant pas la contredire, j'ai inspecté avec minutie chaque zone qu'elle désignait sur le tableau. Pourtant, ce n'était pas l'envie qui me manquait de rire. Alors je me pinçais les lèvres, l'une contre l'autre pour éviter que le moindre gloussement ne trahisse ma pensée. Car pour une fois, elle ne sortit pas d'emblée comme j'avais l'habitude de le faire.

Mais qu'est-ce que c'est dur de ne pas rire. Je dus détourner la tête vers la fenêtre pour cacher mon visage rougi par l'envie de rire. Ainsi donc, Shizuko était l'auteure du dessin : qu'est-ce qu'il y avait de mal à ça ? C'était bien fait alors pourquoi en avoir honte. Je ne comprenais pas mais dans le doute – et surtout pour éviter de lui montrer que sa timidité était aussi comique que la mienne à mes heures – je me contentai de baisser la tête pour reprendre un semblant de sérieux une fois que je reposai mon regard sur le croquis.

« Ou... oui, su... sûrement. »

Ces deux mots sortir en tremblant tant mon envie de rire était grande. Je comprenais maintenant l'impression que mes interlocuteurs avaient la plupart du temps face à moi. Sauf que eux, avaient l'avantage de mieux se maitriser. Moi, je ne pus réprimer plus longtemps un petit rire que j'étouffai derrière ma main avant de replonger mon regard sur ma camarade.

« Je suis désolée. Je suppose que c'est toi qui l'a fait ? »

Rougissant un peu alors que mon amusement s'estompait, je reculai pour m'asseoir sur le premier rebord de banc qui se présenta. Les yeux à nouveau posés sur le tableau, mon rire se changea en sourire que je pus enfin montrer à cette Senpai.

« Je pense franchement que c'est joli... pour un croquis. » Puis, un peu honteuse en baissant à nouveau les yeux. « Quand je dessine, ça ressemble plutôt à... euh... »

Levant le nez en l'air et tapotant mon menton avec l'index, je réfléchis au terme exact.

« à pas grand chose ! Tandis que toi... Tu sembles vraiment douée pour tout ! Je t'admire vraiment pour ça ! »

La petite fille qui sommeillait souvent en moi reprit le dessus et mon regard s'émerveilla à nouveau en observant mon interlocutrice.

« Tu joues divinement bien du piano, tu sembles connaître plein de chose en musique, tu es modeste en disant que ça » lançais-je en montrant le dessin « est fait à la va-vite alors que je trouve ça super joli. Vraiment, tu m'épates ! Tu as encore d'autres talents secret comme ça ? » puis me rendant compte qu'encore une fois, j'en faisais trop, je baissais à nouveau la tête pour bredouiller « pardon, je parle trop, je sais... »
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MessageSujet: Re: Un parfum de calme. ( PV Nagisa )   Un parfum de calme. ( PV Nagisa ) EmptyVen 7 Oct - 11:08

Son interlocutrice sembla au premier abord simplement surprise de sa remarque, elle la dévisagea d'un air abasourdi, comme si elle venait de sortir une énormité. Se ravisant un peu, la demoiselle réfléchi rapidement. Il était vrai que si elle savait avoir l'esprit critique, ça ne lui ressemblait pas de sortir comme ça, tout de go, une observation aussi brutale. Cependant, sa comparse sembla se prêter au jeu, et se pencha sur le tableau pour le détailler avec un air concentré. Shizuko n'arrivait pas vraiment à déterminer si cette moue était réellement dû à un effort d'attention sur le dessin, ou tout simplement une tentative de prendre un air sérieux et donner l'impression de s’intéresser à ce qu'elle venait de dire, histoire de ne pas la froisser. Elle pencha tout de même pour la seconde solution en voyant son amie détourner vivement le regard, peinant à retenir ses gloussements. Elle avait... Compris ? Mince.

En tout cas, devinant son appréhension, elle continuait ne donner l'air de rien. Ou du moins essayer. Laissant échapper une vague confirmation, presque tremblante, et tenta de regarder de nouveau le tableau en face. Histoire de se donner un peu plus de contenance. Mais fini par tout simplement craquer et laisser filer un petit rire. Shizuko poussa alors un long, très long soupir. Enfin, après tout, elle aurait essayé. Ouais, voilà, essayé. Nagisa fini donc par lui poser la question fatidique, à laquelle elle répondit affirmativement d'un petit hochement de tête. Pourquoi aller jusqu'à mentir pour s'en cacher, après tout... Surtout que ça crevait carrément les yeux, là. Elle n'aurait pas réussi à l'effacer avant d'être repérée, il fallait que son plan en lui même était assez hasardeux, ça n'avait pas grand chose d’étonnant mais... Ça suffit à lui faire pousser un nouveau soupir, plus léger, alors que sa comparse se reculait un peu.

« Je pense franchement que c'est joli... pour un croquis. Quand je dessine, ça ressemble plutôt à... euh... à pas grand chose ! Tandis que toi... Tu sembles vraiment douée pour tout ! Je t'admire vraiment pour ça ! »

Cette fois-ci, ce fut Shizuko qui détourna le regard un peu gênée, on ne lui faisait pas souvent des compliments. Tout simplement car elle n'en laissait que rarement l'occasion aux gens, gardant ses dessins et ses mélodies pour elle. Et pour elle seule. Mais ça devait bel et bien être la première fois qu'elle entendait de la bouche de quelqu'un le mot « admirer » lui étant destiné. Pas vraiment sûre de ce qui pouvait être vraiment admirer, chez elle, elle redressa le nez vers l'une des fenêtres en tentant de ne pas trop rougir.

« Je ne suis pas si douée que ça... Je ne suis pas mauvaise, c'est vrai mais... Pas géniale non plus. »

Non. Elle n'était pas géniale. Et elle ne pourrait jamais l'être, excellente tout au plus. Elle avait bien fini par le comprendre, au fil des brimades de ses parents. Elle s'en était accommodée, et ne le vivait pas plus mal que ça. Elle était quelqu'un de normal, dans un monde remplis de gens normaux, quoi de plus naturel ? Elle sentit le regard de Nagisa peser de nouveau sur son visage, déjà empourpré, alors que celle-ci rajoutait avec entrain.

« Tu joues divinement bien du piano, tu sembles connaître plein de chose en musique, tu es modeste en disant que ça est fait à la va-vite alors que je trouve ça super joli. Vraiment, tu m'épates ! Tu as encore d'autres talents secret comme ça ? »

Cette fois-ci, Shizuko vira carrément au rouge pivoine en bafouillant un peu. Elle dû prendre une looongue inspiration pour retrouver un rythme cardiaque stable et un teint un peu plus naturel. La demoiselle passa nerveusement une main dans ses cheveux, avant de répondre, toujours plutôt gênée.

« Je... Crois que c'est tout. Je suis plutôt douée pour tout ce qui touche... À l'habileté manuelle, mentale, mais j'ai d’énorme problèmes pour le sport. »

Son doigt s'arrêta au bout d'une mèche nouée qu'elle s'empressa de démêler. Puis, elle fit quelques pas au travers de la pièce pour rejoindre Nagisa, assise. Restant, elle, debout, elle continua en se balançant lentement sur ses jambes.

« On a tous nos forces et nos faiblesses, je ne suis pas si « douée » que ça... Le dessin ce n'est pas bien dur, il suffit de pratiquer. Toi aussi, hormis le piano, je suis sûre que tu as de nombreuses... « Passions » ? »
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MessageSujet: Re: Un parfum de calme. ( PV Nagisa )   Un parfum de calme. ( PV Nagisa ) EmptySam 8 Oct - 17:20

Je la trouvais toute mignonne quand elle rougissait. Ça me faisait penser à toutes les fois où c'était moi la victime et que quelqu'un d'autre souriait comme je le faisais à l'instant. Pourtant je détournai rapidement la tête pour regarder les faits et gestes de mon corps. En effet, sentant que bientôt, mon genou me rappellerait à l'ordre, j'ai pris la sage décision de m'asseoir sur le pupitre qui m'avait servi de support jusque là. Une fois assise, les chevilles croisées l'une sur l'autre, je fis basculer mes jambes d'avant en arrière, tandis que je partais dans mes propres réflexions. Pas que j'oubliais Shizuko. Au contraire. Ses réponses m'amenèrent à m'interroger sur les matières dans lesquelles j'excellais et celles où j'étais médiocre.

Sans aucun doute, le dessin faisait partie de la deuxième catégorie ! Certes, je savais dessiner mais là où le commun des mortels mettaient deux heures, chez moi, ça se comptabilisait en : trois jours, deux ampoules aux doigts et une corbeille à papiers pleine de griffonnages froissés... Mais à côté de ça, je pouvais me vanter d'être douée en anglais et en littérature japonaise, avoir d'excellentes notes en espagnol écrit – à défaut de l'orale qui présentait encore quelques lacunes – et de bonnes notions en coréens et en chinois. De même, comme mon aînée l'avait gentiment souligné : je savais brillamment jouer du piano et, si besoin, jouer quelques airs au violon.

Mais ensuite : quelles étaient mes passions ? Ma pensée et la question de Shizuko se firent écho tandis que je relevais la tête vers mon interlocutrice. Mes pieds cessèrent leurs vas et viens et mon regard se posa sur le visage plus coloré qu'en début de conversation, de Sayaki -san. Le mien aussi d'ailleurs, quand j'eus entendu que ma Senpai me croyait dotée d'autres qualités que la musique. Sauf que je ne me voyais pas lui faire étalage de mon amour pour les langues. C'était un sujet sur lequel j'aurai pu parler des heures et des heures. Ce qui, souvent, devenait un sujet barbant pour l'auditeur – qu'en bien même j'y mettrais toute ma passion. Alors, j'ai rêvassé à haute voix sur un sujet qui me tenait à cœur, il y avait encore deux ans de ça.

Levant une main comme pour pointer l'horizon par la fenêtre, je fis pivoter mon poignet tout en imaginant le ruban qui suivait le mouvement. Des petits cercles rapides, puis le trajet d'une montagne en dents de scie. Revenir encore une fois aux petits cercles, ... je me mis machinalement à sourire tandis qu'inconsciemment j'entendais la musique suivre mon mouvement de bras dans la pièce vide où Shizuko et moi nous nous trouvions.

« La gymnastique. » finis-je par dire tandis que ma main vint rejoindre l'autre entre mes jambes, sur les plis de ma jupe. « Du moins avant... »

Mes mots restèrent en suspens tandis que je baissais à nouveau les yeux pour assister au combat qui opposait mes deux pouces. Mais ce jeu ne me plaisais pas beaucoup, alors je pris une profonde inspiration tout en croisant mes doigts. Mon regard abandonna mes mains et revint vers Shizuko pour reprendre la parole laissée inachevée.

« J'étais dans un club, dans mon ancienne école. Gymnastique au sol, sur poutre. Les barres asymétriques. Enfin, tout ça... »

La vision de mon passé m'amena un nouveau sourire nostalgique sur les lèvres tandis que je ne m'étais pas rendue compte que mes mains s'étaient lâchées pour que l'une d'entre elles pince mon genou. À vrai dire, j'étais plus obnubilée par l'idée de m'approcher à nouveau du sport que je ne pourrais néanmoins plus exercer.

« Du coup... »

J'osai me hasarder dans une proposition quand tout à coup, je fus prise d'une légère panique qui blanchit un peu mes joues tandis que ma voix s'accéléra un bref instant.

« Enfin, si ça t'intéresse bien sûr ! » qui fut suivit par la suite de mon idée, ramenant du rouge sur mes joues. « Je peux t'aider... te coacher en quelques sortes... pour augmenter tes points en sport. »

Le feu aux joues, je baissai à nouveau la tête pour m'apercevoir enfin que je pinçais mon genou tandis que l'autre main s'était simplement posée à côté de mon autre jambe. Dès lors, tout en desserrant mon emprise, je poursuivis calmement, sans pour autant éviter les petits vibratos de stress dans ma gorge.

« Je ne peux plus faire de sport et... » Je marquai une petite pause *mon médecin ? Ma maman ?* « On m'a interdit de faire partie d'un club sportif. Alors, si d'une façon ou d'une autre je peux me rapprocher du milieu : ça serait donnant donnant. Toi, tu augmentes tes notes en sport, moi je peux revoir une salle de sport autrement que décorée pour une fête... »

Qu'est-ce que je venais de dire ? Mes yeux s'écarquillèrent tandis que ma tête se baissa à la vitesse grand V. *J'ai bien dit ce que je crois que je viens de dire ?* Il fallait sérieusement que j'arrête de laisser ma spontanéité agir avant ma raison sans quoi, j'allais me faire trucider un de ces quatre. Alors, par peur, ou par stress, ou par une force inconnue, je sautai bas de ma table pour m'en retourner vers la fenêtre ouverte. Là, l'air frais me ramena toute ma tête... du moins était-ce que je croyais quand je repris la parole.

« Non, oublie... je ne sais pas ce qui m'a pris de te proposer ça. » lançais-je alors que, à l'aide de mes bras tendus, en appui sur le rebord de la fenêtre, tout mon buste sortit prendre l'air.
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MessageSujet: Re: Un parfum de calme. ( PV Nagisa )   Un parfum de calme. ( PV Nagisa ) EmptyMer 12 Oct - 14:39

La question de Shizuko souleva visiblement une réflexion bien plus grande qu'elle ne l'aurait cru. Sa comparse s'assit songeusement sur le rebord d'un pupitre, et s'égara dans ses pensées, ses jambes se balançant en rythme dans le vide. La demoiselle l'observa silencieusement, profitant de ce moment d’inattention de la part de son interlocutrice pour la détailler à son envie. En plein milieu de leur discussion, jamais elle n'aurait osé poser ses yeux sur elle plus d'une poignée de secondes, mais maintenant qu'elle était en pleine réflexion... Elle pouvait bien se le permettre. Son amie, non plus, ne se démarquait pas tellement du reste des élèves. Elle était de taille moyenne, ses formes étaient discrètes... Seule sa tignasse rousse - une teinture, sûrement ? - dénotait du reste. Ainsi que ses deux grandes pupilles noisettes qui avaient croisés celles de la pianiste durant quelques instants. La finesse de ses traits, l'innocence dégageaient un charme certain. Mais elle semblait partager avec son ainée cette discrétion, cet effacement naturel.

Sa courte contemplation se stoppa net à l'instant précis ou Nagisa redressa les yeux vers elle, visiblement arrivée au bout de sa réflexion. Shizuko se figea, détournant le regard pour le porter un autre point, pas vraiment défini, de la pièce. Mais elle ne mit pas longtemps à retourner son attention sur son amie, qui s'apprêtait à répondre, ses mains exécutant une gracieuse chorégraphie aérienne. Fascinée par les mouvements graciles de ses bras, la demoiselle mit quelques secondes à enregistrer la réponse qu'elle venait de lui donner. Gymnastique, évidemment. Pourquoi « Avant » ? Elle avait l'air passionnée, alors... Pourquoi s'arrêter ? Au fil des mots de sa comparse, elle remarqua les gestes nerveux de celle-ci et direction d'un de ses genoux. Elle avait un problème ? Un handicap ? Dire que la jeune fille ne l'avait même pas remarqué, bien trop obnubilée par son stress pour être aussi observatrice qu'à son habitude. Enfin, parfois... Car rares étaient les fois ou elle était suffisamment à son aise, et surtout concentrée, pour réellement détailler les faits et gestes des personnes de son entourage. Mais maintenant qu'elle y repensait... Son amie avait peut-être montré quelques petits signes de difficulté, pour marcher. À moins qu'elle ne l'ai rêvé ?

Bien entendu, le plus simple aurait été de lui poser la question directement. Mais si Shizuko faisait parfois preuve d'un manque de finesse effarant, pas par volonté, simplement trop ailleurs pour se rendre compte de la portée de ses mots, jamais elle n'oserait aborder un tel sujet avec quelqu'un qu'elle ne connaissait que depuis quelques dizaines de minutes. Non, en fait, ce fut Nagisa qui garda la parole et lui posa une question. Ou plutôt lui fit une proposition. Pour le moins surprenante.

La demoiselle resta muette, stupéfaite. S'il y avait bien quelque chose à quoi elle ne s'attendait pas, c'était qu'on lui propose de l'aider pour le sport. En fait, elle s'était depuis bien longtemps résignée à cette « faiblesse » qui avait, il fallait le dire, bien souvent plombé sa moyenne. Heureusement, elle excellait tellement dans toutes les autres matières que l'impact était minime. Elle n'eut pas le temps de réfléchir à l’éventualité d'accepter que déjà son amie décollait de son siège de fortune, pour se pencher à la fenêtre, en retirant son offre. Le tout accompagné de quelques excuses. Shizuko resta encore interdite une poignée de secondes. S'entrainer, hein... ? Elle n'était pas douée pour ça. Elle n'aimait d'ailleurs pas particulièrement ça non plus. Ça pourrait effectivement l'aider à augmenter sa moyenne de quelques points... Mais dans quel but ? Il y avait bien longtemps qu'elle avait abandonné l'espoir de faire la fierté de sa famille. Elle vint s'accouder aux cotés de Nagisa, à son tour perdue dans ses pensées. Sa voix hésitante s’éleva entre deux courants d'air.

« Tu sais, je ne sais pas si je suis vraiment la bonne personne pour ça... Je suis vraiment nulle. Archi-nulle. Et j'ai tendance à être asthmatique... Dès que je force un peu, c'est la crise assurée. »

Elle poussa un long soupir. Ce qu'elle disait était parfaitement vraie. Ajouter au tout sa constitution presque maladive faible, et vous obtiendrez aisément la pire élève en sport que vous puissiez imaginer. Surtout qu'elle n'avait jamais fais preuve de la moindre motivation, dans ce domaine. Mais... Son soupir s'étira encore un peu, jusqu'à ce qu'il soit stoppé par le manque d'air. Mais l'aveu que venait de lui faire, car oui, c'en était presque un, son amie ne pouvait pas la laisser de marbre. Bon, elle ne comptait pas rejoindre un club, elle n'avait aucunement ni le temps, ni l'envie, ni les possibilités de toute façon. Mais bon, elle pouvait toujours accepter de s'entrainer un peu avec elle, non ? Ça comblerait un peu ses longues heures creuses, de temps libre, où elle errait en solitaire. Et gagner en endurance ne pouvait pas lui faire de mal. Bon, elle ne deviendrait jamais une grande sportive, mais pouvoir courir un peu ou faire un effort physique quelconque sans être rattrapée par une crise d'asthme serait déjà une belle victoire.

« Mais bon... Si tu te sens vraiment de tenter le coup avec un cas aussi désespéré que le mien... On peux essayer. »

Ainsi, Nagisa aurait son excuse pour approcher les salles de sport et leurs habitués, et elle... Eh bien, peut-être que leur petit entrainement porterait ses fruits. Dans le pire des cas, ça aurait eu le mérite de la sociabiliser un peu. Et quand l'objectif serait atteint, ou l'une des deux jeunes filles lassées... Il n'y aurait qu'à arrêter ! Elle n'avait rien à perdre, dans cette histoire... Du moins, elle ne voyait pas quoi.
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Nagisa Chikage
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MessageSujet: Re: Un parfum de calme. ( PV Nagisa )   Un parfum de calme. ( PV Nagisa ) EmptyMer 12 Oct - 21:06

*Mais qu'est-ce que je viens de dire ? Non mais t'es bête Nagisa ou quoi ? T'es qui pour lui proposer ça ? Faut franchement que tu te calmes là. Allez, relax. Respire... Inspirer, expirer.* J'appliquai mes conseils aussi discrètement que possible, prétextant ma prise d'air frais pour remplir un maximum mes poumons. À côté de ça, je n'osais même plus regarder Shizuko, j'avais bien trop honte de la folie qui m'avait gagnée. Autant dire que le rouge qui empourprait mon visage n'était pas entièrement dû au vent qui soufflait allègrement... Si je m'étais attendue à ça. Plus le temps passait, plus je réalisais l'impact mais également les sous-entendus de ce que je venais de dire.

La gymnastique me manquait. Peut-être était-ce du à l'arrivée de la seconde saison de compétition. Les éliminatoires étaient clôturés et c'était maintenant place aux dernières lignes droites. Dans le tumulte qu'on pouvait entendre dehors, avec les élèves allant et venant, je pouvais facilement imaginer le bruit sourd, perceptible dans un hall de sport : le public qui s'assied, les enfants qui courent partout, les tests micro pour la musique, les coachs donnant leur dernier conseil. En fermant les yeux, je pouvais même imaginer mon ancien professeur avec ses mains sur mes épaules, me rappelant où j'avais des faiblesses, ou je devais être plus vigilante.

Quand est-ce que cette nostalgie s'était-elle emparée de moi ? Quand avais-je relégué au second plan mon besoin de marcher au profit de mon envie de recommencer les exercices ? Peut-être bien quand la béquille ne fut plus nécessaire. Peut-être quand j'avais cessé de boiter. Alors, petit à petit, j'avais oublié que c'était ma préoccupation première. Puis une affiche, une seconde : un tableau entier recouvert des posters annonçant les différents tournois de gymnastique. Ça devait être ça. J'avais vu l'une de ces annonces et l'engrenage s'était mis en route. D'abord imperceptiblement jusqu'à finalement entrainer la proposition que je venais de faire. Qu'est-ce que Shizuko devait penser de moi...

En détournant enfin la tête sur le côté, je vis que mon aînée était plus près que je ne l'escomptais. Elle s'approchait jusqu'à se mettre à mes côtés, ce qui m'amena à baisser les yeux pour me perdre à nouveau dans ma culpabilité. En même temps, je trouvais l'attitude de la jeune femme vraiment gentille. Alors que je venais de commettre une idiotie sans nom, elle n'était pas partie en courant. Mais d'un autre côté, ça me donnait encore plus de remords jusqu'à ce qu'elle reprenne la parole. Ce fut le coup de grâce. Je ne pouvais plus simplement regarder par terre en espérant que mes fautes s'effacent pour laisser une mince emprunte indolore. Je dus carrément tourner la tête sur l'autre côté quand en plus de me parler de sa nullité, Shizuko me parla de son asthme. De toutes les personnes possibles, il fallait que je lâche tout ça à une personne dont la santé rendait également l'effort impossible.

*Mais bon... Mais bon ? Mais bon !* Tel un carillon, ces deux petits mots résonnèrent dans ma tête. Assez pour que mes yeux quittent leur point de mire pour se river sur Shizuko. *Mais bon, quoi ?* Un regain d'espoir venait de m'envahir. Adieu remords par la même occasion, je sentais juste mon cœur s'accélérer au fur et à mesure que j'attendais la suite. Et quelle suite ! Mon cœur qui avait battu la chamade avait raté un coup avant de reprendre un semblant de rythme normal. Tout comme mon état général. Cette fois ci, la culpabilité était belle et bien derrière moi alors que Shizuko était belle et bien dans mes bras l'espace de quelques secondes.

« Oh merci !! »

C'était sorti aussi spontanément que je m'étais élancée au cou de ma camarade. J'étais exactement comme une petite fille à qui on vient d'offrir une tarte à la fraise. Sauf que la fillette peut rester accrochée ainsi... mais pas moi. Aussitôt que mon esprit eut constaté que j'avais agit sans réfléchir, je me suis empressée de m'écarter pour regarder Shizuko avait des yeux aussi exorbités que mes joues étaient rouges.

« Pa... par... pardon. Je... Ooooh... »

C'était malin ça. Je sentais tellement de sang bouillir sous ma peau que je me sentis obligée de poser mes paumes sur mes joues en feu. Pendant ce temps, je tentais d'aligner deux phrases au moins, assez cohérentes dans la tête avant de pouvoir les dire. Ce qui n'était pas une chose simple. Alors, poussant un profond soupir pour me donner du courage, je pu dire ces fameuses phrases mais tellement vite que même moi, je n'étais pas sûre de les avoir bien dites et entendues.

« jesuisdésoléejenevoulaispasc'estjustequej'étaiscontenteohmerci ! »

J'en restai interdite tandis que ma bouche était encore entrouverte. *J'ai dit quoi là ?* Telle une chouette, je pivotai la tête par a-coup tout en clignant des yeux ; pour enfin éclater d'un rire nerveux qui faisait énormément de bien. Il évacua toute ma tention et je pus répéter plus posément mes dires, bien que certains vibratos de rire entrecoupaient mes phrases. Des mots plus nombreux que la première fois cela étant, mais qui en disaient long sur la joie que la réponse de ma camarade me procurait.

« Je disais donc que j'étais désolée de te sauter dessus comme ça. Je ne m'attendais pas à ta réponse. Donc bien sûr que je suis partante. On ira à ton rythme pour ne pas t'achever en deux secondes. Puis il existe des exercices bons pour la respiration. Encore merci en tout cas. Je ne sais pas qui ça sauve le plus, de nous deux. »

Les traits souriants et la reconnaissance palpables que j'affichais prouvaient que j'étais convaincue que la plus chanceuse des deux n'étaient pas celle qui subirait mes conseils mais l'inverse. Un terrain de sport, l'odeur de l'effort, l'écho de toutes les activités exécutées dans ce même lieu... sans même avoir fixé de jour pour s'y mettre, j'étais déjà impatiente d'y être.
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MessageSujet: Re: Un parfum de calme. ( PV Nagisa )   Un parfum de calme. ( PV Nagisa ) EmptyJeu 13 Oct - 14:27

Shizuko se contenta de fixer sa comparse, dans l'attente d'une réaction. Et vu les deux billes rondes qu'elle lui adressait, l'adolescente se demanda l'espace d'un instant si elle n'avait pas gaffer sans le vouloir. Elle avait peut-être dit quelque chose qui ne fallait pas ? Ou de travers ? Elle ne voyait pas vraiment quoi, mais ça ne serait pas la première fois qu'elle dit une sottise sans s'en rendre compte. C'était bien pour ça qu'elle réduisait ses fréquentations au strict minimum. Bien trop compliqué pour elle, tout ça. Mais la peur d'une éventuelle maladresse ne tarda pas à s'envoler instantanément. Comme toutes ses autres pensées, au profit d'une seule, que nous résumerons en deux mots : Contact physique. Nagisa venait littéralement de lui sauter au cou. La jeune fille se figea instantanément, immobile jusqu'au bout des ongles, son cerveau s'arrêtant net, en même temps que son cœur qui dû bien manquer quelques battements.

Excepté le fait, qu'en soit, la demoiselle n'était, comme son caractère peut le laisser supposer, pas vraiment du genre tactile. Du moins, sauf avec une liste très restreinte de proches composée à 90% de membres de sa famille, qu'elle laissait approcher sans faire de bonds et, parfois même, dont elle arrivait à apprécier les signes d'affections sans frôler la crise cardiaque. Il se trouvait que n'ayant pu se faire aucune réelle relation depuis son arrivée à Gingko, et encore moins d'amis assez proche pour qu'elle se laisse étreindre - Et nous n'aborderont même pas l'idée d'une éventuelle relation amoureuse - Nagisa était, pour ainsi dire, la première personne qui la touchait, plus d'un effleurement ou d'une bousculade au détour d'un couloir, depuis son arrivée au pensionnat. L'effet de ce fulgurant élan de gratitude n'en fut que décuplé. Même lorsque son amie relâcha son étreinte, visiblement embarrassé de sa petite « folie » passagère, Shizuko ne pu esquisser le moindre geste.

Durant cinq bonnes secondes elle resta tétanisée, alors que son visage s'embrasait progressivement. Tous, hormis ce pourpre qui grimpait jusqu'à ses oreilles, s'était figé en elle, du battement de ses cils, jusqu'à sa respiration. Sa comparse, elle aussi désemparée, balbutia quelques excuses au moment où la machinerie interne de la jeune fille se remit en marche. Elle se pencha un peu en avant, plus rouge que jamais, en reprenant tant bien que mal une respiration difficile digne d'un recordman de l'apnée ressortant tout juste de sa dernière tentative. Actuellement, la seule chose qui lui traversait l'esprit était : « Je m’évanouis tout de suite, ou j'attends encore vingt secondes ? ». Elle redressa un de ses longs doigts blanchâtres pour indiquer à son amie de lui laisser quelques instants, qu'elle reprenne ses esprits. *Okay. On se calme. Stay cool. On reste zen. C'est pas grave. C'est... Pas... Grave...*

Dans un effort surhumain elle parvint un reprendre un rythme cardiaque à peu près normal, une couleur tirant plus sur le rose que le bordeaux et une posture relativement droite. Devant la malaise apparent de Nagisa, qui, dans le fond, n'avait absolument rien fais de mal la demoiselle ne pu s'empêcher de répondre, encore balbutiante.

« Ce... Ce n'est rien. J'ai juste été... Euh. Surprise. »

Juste avant que son amie n'explose de rire. Encore sous le choc ( 'Faut dire, quel traumatisme ! ) Shizuko ne se contenta que d'un petit sourire en guise d'accompagnement. Une fois la surprise et la tension un peu retombée, la sportive reprit la parole pour s'expliquer un peu plus clairement. Son ainée la laissa tranquillement achever sa petite explication, ses doigts pianotant sur le rebord de la fenêtre, et ses joues encore légèrement écarlates.

« C'est pas grave. Je n'ai juste... Pas vraiment l'habitude. Je te fais confiance, pour ça, moi je n'y connais... » Elle suspendit sa phrase durant une poignée de secondes, la logique voulant qu'elle l'achève d'un « Pas grand chose » mais se rabattit finalement sur une autre déclaration, collant bien plus à la réalité. « Rien. Je n'y connais absolument rien. »

Un sourire délicat illumina ses traits l'espace d'un instant, avant de s'évaporer aussi vite qu'il était apparu, ne laissant planer que l'ombre de son souvenir sur le visage de la demoiselle.

« Ne me remercie pas, c'est toi qui me rend service... Et puis, si on ne s'entraidait pas un peu, hein...  »

Elle ne savait vraiment pas dans quoi elle s'engageait, ni ce que ça allait donner, et où ça allait la mener... Mais... Des fois, dans la vie, il fallait tenter des trucs. Prendre des risques. Laisser le hasard faire les choses. Tout ça. C'était Ayako, qui lui avait dit, il y a maintenant si longtemps que ça semblait remonter à une éternité, dans son esprit. Mais bon, ce n'était pas parce qu'elles s'étaient retrouvées séparées, qu'elle ne devait plus suivre ses conseils, non ?
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MessageSujet: Re: Un parfum de calme. ( PV Nagisa )   Un parfum de calme. ( PV Nagisa ) EmptyJeu 13 Oct - 18:03

Que d'émotions dites donc ! J'avais l'impression de me regarder dans un miroir en ayant Shizuko sous les yeux. À certains détails près, évidemment. Dont un majeur, celui-là même qui m'avait rendu encore plus mal à l'aise que mon geste en lui-même. Ce n'est pas tous les jours qu'on voit quelqu'un tétanisé par un câlin. Même moi qui était timide en général, je n'entrais pas dans des états pareils. Là, c'était quelque-chose. À croire qu'elle allait me faire un arrêt cardiaque sur place. Pas étonnant qu'il me faille un certain temps pour reprendre également un semblant de normalité. Même si au final, c'était devenu un rire nerveux.

Une chance qu'en même que Shizuko m'assura par deux fois que ce n'était pas grave, sans quoi, j'aurai été bonne pour m'inquiéter pendant des heures. Bien que je dus attendre qu'elle aie repris son souffle pour être convaincue que je n'avais pas attenté à sa vie... Je ne pouvais d'ailleurs pas m'empêcher de garder un œil en biais sur elle tandis que notre conversation reprenait un ton plus sympathique. Comment pouvait-on en arriver à un tel extrême ? Je savais qu'elle m'avait dit être asthmatique mais tout de même... De mémoire, je ne connaissais personne avec ce trouble de la respiration mais j'avais quand même du mal à concevoir qu'une simple accolade provoque une telle réaction.

D'ailleurs, je me demandai comment moi-même je réagissais quand on m'enlaçait subitement comme ça. Quand c'était un proche, ma sœur par exemple, j'étais certes surprise de prime abord, mais après, je partageais son effusion. Je ne cessais de penser à cela pendant que nous parlions aussi sereinement que la scène nous le permettait. Une conversation redevenue paisible même si je ne pouvais m'empêcher de songer à sa réaction tellement excessive.

« Tu n'imagines pas comme tu me sauves alors... » rétorquais-je avec le sourire.

Toutefois, même si ma bouche était contente, mon regard ne pouvait arrêter de chercher le petit déclic qui m'expliquerait pourquoi cette fille était autant réactive au contact physique. Cela m'incita d'ailleurs à la regarder encore plus, devenant presque indiscrète en mirant ses traits. Ce qui engendra mon énième rougissement de la journée, bien évidemment. C'est pourquoi, après quelques poignées de secondes, je baissais à nouveau la tête pour reprendre un ton moins enjoué.

« Excuses moi de te demander ça mais... »

C'était délicat. Tellement que je dus marquer une pause avant de poursuivre d'un voix un peu plus fébrile que celle que j'avais eu pour entamer ma question.

« Tu n'es pas obligée de répondre bien sûr mais si je ne te le demande pas, ça va me rester en tête jusqu'au soir... » et encore une pause tandis que mes lèvres restaient entrouvertes.

J'étais prête à lui poser la question mais je ne parvenais pas à formuler ça correctement. Ce qui était relativement énervant. Assez pour que je me morde la lèvre inférieure. Je ne pus même pas empêcher mes yeux de rouler vers le plafond à force de tenter de trouver la meilleure façon de demander ce qui me brûlait les lèvres. Alors, à défaut d'une question, c'est une affirmation stressée mais à mi-voix qui sortit lentement.

« Ta réaction à l'instant. C'était assez... bizarre. Je me suis sentie comme une serial killer quand je t'ai vu faire ta crise d'asthme. Enfin, si c'était bien une crise... »

Sur ces mots, je quittai une nouvelle fois la fenêtre pour revenir au point de départ de nos échanges. Assise sur le tabouret en face du piano, je commençais à faire trois notes répétitives en fixant les doigts qui les faisaient. Je savais que j'étais curieuse – voire même un peu trop – alors je préférais ne pas poser mon regard inquisiteur sur Shizuko. Tout comme je ne tenais pas à garder ma tête fièrement haute compte tenu que j'étais assez gênée de poser cette question.

« Je parais peut-être indiscrète comme ça mais c'était vraiment surprenant.J'ai vraiment cru que t'allais tomber là. J'ai vraiment eu peur... »

Mes mots murement réfléchis devinrent petit à petit le fruit de ma pensée dite à haute voix tandis que je me perdais dans l'observation des trois touches s'enfonçant l'une après l'autre.

« Je suis assez timide comme tu as peut-être vu mais je ne me souviens pas avoir jamais réagis comme ça. C'était définitivement bizarre. Je me suis demander ce qui n'allait pas, pourquoi tu perdais tout contrôle comme ça. J'espère que ce n'est pas grave cela dit »

Enfin j'osais relever le nez pour regarder mon aînée. Je parvins même à lui montrer un sourire timide. Ma timidité rendait à nouveau mes joues rouges mais je tenais bon. Je gardais la tête levée bien que plusieurs fois, mes paupières s'abaissaient pour camoufler le trouble dans mon regard. Comme si croiser les iris de mon interlocutrice allait me figer sur place, comme si j'allais y desceller un regard plein de jugement ou de ressentiments.
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MessageSujet: Re: Un parfum de calme. ( PV Nagisa )   Un parfum de calme. ( PV Nagisa ) EmptyVen 14 Oct - 17:02

Un ange passa.... Puis Nagisa, souriante, lui répondit tranquillement, la gratifiant d'un nouveau remerciement. Shizuko, toujours penchée sur le rebord de la fenêtre, laissa pensivement son regard s'accrocher aux branchages dansant sous la brise. Dire qu'elle était simplement venue errer dans cette vieille salle de classe pour se changer, et qu'elle se retrouvait maintenant avec un coach sportif personnel. Ses doigts quittèrent la bordure boisée pour venir se coller à sa nuque. Elle sentit alors un lourd regard peser sur ses épaules, et pivota pour tomber nez à nez avec son amie, qui la dévisageait. Se rendant compte qu'elle avait été repéré, celle-ci qui piqua un nouveau fard qui trouva écho dans les traits intrigués de son interlocutrice. *Qu'est-ce qu'il y a au juste ? J'ai un truc sur le visage ?* Elle prit toutefois son courage à deux et entama question, les yeux rivés sur ses pieds.

Shizuko resta en suspend, attendant qu'elle achève sa phrase, et la fameuse interrogation qui l'accompagnait. Avait-elle fait quelque chose de déplacé ? La jeune femme peinant visiblement à trouver une formulation correcte pour celle-ci se justifia tant bien que mal de sa future question, ce qui ne manqua pas de faire monter un certain sentiment d'appréhension au creux la poitrine de son ainée. Elle fini toutefois par lâcher le morceau, en s'esquivant pour rejoindre le piano, plus loin, comme par peur d'une mauvaise réaction de la part de la jeune femme. Elle commença à jouer machinalement trois notes en continuant à s'expliquer, sous le regard embarrassé de Shizuko, qu'elle n'arrivait visiblement plus à croiser. Elle fini toutefois par réussir à relever deux prunelles timides vers cette dernière, à l'instant précis où ses dernières syllabes se perdaient entre les pupitres poussiéreux de la petite pièce.

Dans un premier temps, un long regard troublé fut tout ce que pu lui répondre Shizuko. La question n'était pas simple, effectivement plutôt indiscrète et la mettait certainement aussi mal à l'aise que son interlocutrice. Mais devant l'air désemparé de son amie, elle s'efforça de mettre ses doutes de coté l'espace d'un instant, et poussa un nouveau long, très long soupir.

« Non, ne t'en fais pas, je n'ai pas fais de crise d'asthme. »

Elle ne pu s'empêcher de rajouter pour elle-même, mentalement, un rapide « Même si ce n'est pas passé loin. » avant d'enchainer.

« Ce n'est pas ta faute... Oui, c'est bizarre. »

Remontant une main jusqu'à ses lèvres, alors qu'elle cherchait en vain les mots pour s'expliquer. Ses yeux papillonnèrent quelques secondes, puis elle fini par abandonner et enrouler ses doigts autour de son autre bras tout en abandonnant l'idée de poser des termes précis sur ses ressentiments.

« Je n'ai pas l'habitude... Et... Je n'aime juste pas... Qu'on me touche. Et tu étais la première à le faire depuis longtemps. »

Un temps incalculable, même. Son isolement presque maladif l'avait toujours poussée à éviter les autres, et toute forme de contact quelle qu'elle soit. Quelques rares personnes avaient eu le privilège de l'approcher avec son accord, mais les autres... Bien entendu, elle n'avait pas toujours pu s'esquiver et avait apprit à faire avec, dissimulant sa gène sous un masque absent. Mais cette fois-ci, elle n'avait rien vu venir... Elle avait été complètement prise au dépourvue. Et puis ça faisait maintenant si longtemps. Quand elle y repensait, son cas devait s'apparenter de près ou de loin à un quelconque cas de phobie, ou une autre forme de « maladie » qui aurait fait le bonheur d'un psy si ses parents avaient pris un peu plus de temps pour se pencher sur son caractère. Pour une fois, elle n'était pas mécontente que ce ne soit pas le cas.

« Oui... C'est bizarre. Je suis bizarre. Désolée. »

Se rendant alors compte que son explication aurait pu être mal interprétée, elle s'empressa de préciser.

« Ça n'a rien à voir avec toi, hein ! C'est comme ça avec... Avec tout le monde. »
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Nagisa Chikage
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MessageSujet: Re: Un parfum de calme. ( PV Nagisa )   Un parfum de calme. ( PV Nagisa ) EmptyVen 14 Oct - 23:42

J'avais fait mouche. Je le savais et le ressentais aux tréfonds de ma poitrine. Pourtant je ne voulais pas ôter mon regard du visage de Shizuko. Ce qui n'était pourtant pas l'envie qui m'en manquait. Je me sentais tellement confuse d'avoir posé cette question... Pourtant, je tenais fermement à montrer la sincérité et l'honnêteté de ma franchise. Hélas, ça ne m'empêchait pas de pincer mes lèvres prouvant que l'attente était un supplice. Autant que la culpabilité était étouffante. Je sentais comme une main s'emparer de mon cœur pour le serrer toujours un peu plus fort tandis que je devinais l'effet néfaste que ma question suscitait chez Shizuko.

J'en venais même à penser que je me fichais de savoir si c'était bel et bien une crise d'asthme. Certes, c'était important mais physiquement, mon aînée semblait avoir récupéré, mais ce que j'avais vu, c'était loin d'être uniquement physique. C'était plus que ça, c'était... indescriptible. Même dire que c'était bizarre ne suffisait pas mais aucun autre mot ne m'était venu à l'esprit. Encore maintenant d'ailleurs, je ne saurais décrire avec précision le sentiment que j'ai éprouvé en voyant le changement radical entre la jeune femme mystérieuse et la « créature » fragile qui avait presque suffoqué devant moi. Tout ça, à cause de mon geste innocent et puéril.

Pourtant, c'était bien ce mot – bizarre – qui revint dans la description faite par Shizuko. J'avais du mal à assimiler l'idée de ne pas aimer les contacts. Pourtant moi-même, j'avais déjà expliqué à quelqu'un que les contacts physiques me dérangeaient. Je ne pouvais m'empêcher de faire le parallèle entre les deux conversations. Celle-ci et celle que j'avais eu avec Detsuda -kun. Lui étais-je parue aussi étrange que Shizuko l'était à mes yeux à cet instant ? Peut-être... mais mes mots différaient. J'avais nuancé, moi. De cette nuance naissait l'incompréhension que je ressentais pour Shizuko. Me faisant froncer les sourcils au fur et à mesure qu'elle tentait de me donner un semblant d'explication.

J'avais peut-être l'air de culpabiliser à cet instant, car ma mine renfrognée amena une réaction comme j'en exprimais moi-même quand je me rendais compte que mes faits et gestes pouvaient être mal perçus. Je compris donc que ma mine était on ne peut plus sérieuse. Perdue dans ma comparaison entre mes sentiments sur le toucher et ceux de mon aînée. Moi, je n'aimais pas les contacts trop affectueux quand je connaissais peu ou pas les gens mais quand j'étais à l'aise ou simplement heureuse, comme je l'avais été la seconde d'avant : mon côté « petite fille » ressortait jusqu'à montrer mon affection ou ma reconnaissance à mes interlocuteurs. Mais si j'écoutais la jeune femme, elle : elle n'aimait aucun contact.

Toutefois, l'entendre me dire subitement que ce n'était pas de ma faute me rappela à la réalité. Me faisant devenir l'écho de son stress coupable. Je me suis relevée brusquement pour lui faire face.

« Non, non : ne t'excuse pas ! C'est moi, je n'aurais pas du te sauter comme ça dessus ! »

Je m'apprêtais même à lui prendre les mains dans les miennes mais je fus coupée dans mon élan, me rappelant évidemment que notre discussion portait justement sur ça. Alors à défaut d'apporter mon réconfort, je joignis mes mains, croisant mes doigts tels une pose de prière contre ma poitrine.

« J'aurais du le savoir... »

Aussitôt dit, aussitôt je constatai l'énormité de mes dires : comment aurais-je pu deviner ? Étais-je devenue extra-lucide entretemps ? Pas aux dernières nouvelles, un peu gênée et confuse par contre : tout à fait ! Je me mis donc à bredouiller pour rattraper mes mots.

« Enfin, je veux dire... euh... » je marquais une petite pause, encore.

Mais les mots venaient assez difficilement compte tenu que je ne voyais pas trop ce que je pouvais dire d'autre. Chaque idée était plus idiote l'une que l'autre... Mais comme je n'avais jamais été confrontée à ce genre de situation : comment pouvais-je savoir quoi dire ? Baissant la tête pour me perdre dans cette réflexion, je me rendis compte que finalement, je ne pouvais faire qu'une chose. Ce que je lui annonçai en relevant le nez, croisant à nouveau son regard.

« Je ferais attention la prochaine fois. Promis. »

La mine toujours un peu coupable, je parvins malgré tout à esquisser un petit sourire en coin à son encontre. Espérant que ce dernier me permettrait d'être assez convaincante pour effacer cette frayeur de nos états d'esprit.

« Mais... »

J'allais en rajouter une couche... c'est pourquoi je me stoppais net avant de lui demander « pourquoi elle réagissait comme ça ». Á la place, je chassai cette question d'un mouvement de la main devant mon visage, comme on chasse la fumée, pour revenir à autre chose.

« Non, oublie. » dis-je en souriant encore en coin. « Ça te dérange si je joue encore un peu ? »

Au moins comme ça, je changerais enfin de conversation, voire même, je passerais encore un peu de temps avec elle avant que nous ne nous séparions pour retourner à nos occupations de l'après midi.

« Tu veux peut-être jouer aussi ? » l'invitai-je alors en conclusion, présentant le siège à côté de celui où je venais de m'installer.
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MessageSujet: Re: Un parfum de calme. ( PV Nagisa )   Un parfum de calme. ( PV Nagisa ) EmptyDim 16 Oct - 19:50

Malgré ses maigres explications, Nagisa continuait de la dévisager, l'incompréhension se lisant parfaitement dans son regard. La jeune femme sentait bien la curiosité, toute justifiée, qui animait son amie, mais n'arrivait malgré tout pas à formuler correctement ses pensées. Elle s'en voulu un peu, habituellement elle arrivait parfaitement à garder le contrôle et renvoyer une image neutre dans ce genre de situations. Cette fois-ci, elle avait baissé sa garde et s'était laissée dépasser. Et maintenant, même cet autre élève, qu'elle connaissait à peine, la trouvait étrange. Elle n'était pas vraiment surprise, ni déçue, elle était bien trop habituée aux diverses réactions qu'il lui arrivait de provoquer pour ça. Mais... Tout de même, dire que leur conversation avait si bien commencé. Si elle avait fait plus attention, il aurait suffit qu'elle ferme les yeux, serre les dents et ne bouge pas l'espace de quelques secondes. Qu'elle prenne sur elle, et hop. Elles auraient simplement pu passer à autre chose.

Maintenant, elle en était certaine, sa comparse garderait longtemps, voir toujours, cette image d'elle. Il fallait croire qu'il y existait vraiment des choses auxquelles on ne pouvait rien. Brusquement, Nagisa se redressa en la fixant, et entama quelques excuses. Visiblement, la situation la mettait elle aussi mal à l'aise, et elle s'empêtra dans ses explications sans réellement réussir à se rattraper. Sans un mot, Shizuko l'observa balbutier en remontant ses mains contre sa poitrine. Se rendant compte qu'elle n'arriverait jamais à un résultat satisfaisant, elle fini par conclure d'un simple :

« Je ferais attention la prochaine fois. Promis. »

Son ainée lui répondit d'un faible sourire. Oui. Et la prochaine fois, elle aussi, ferait attention. Elle n'avait pas à s'excuser. En poussant un petit soupir, tentant malgré le sujet de garder une expression chaleureuse, elle répondit.

« Ne t'excuses pas. Tu ne pouvais pas savoir. C'est à moi de faire attention, ne t'en fais pas pour ça. Vraiment. »

C'était sincère, sa comparse n'avait pas à s'inquiéter de ça. C'était son problème, et c'était à elle de faire avec. Elle avait toujours réussi à cacher cette répulsion pour le contact tant bien que mal, et s'il lui arrivait d'avoir quelques moments de... Faiblesses. Ce n'était certainement pas à elle de s'en excuser. Son amie enchaina sur un « Mais... » qui resta en suspend. Shizuko allait à la relancer, mais les mots restèrent coincés dans sa gorge alors que Nagisa abandonnait d'un « Non oublie ». Intriguée, mais se doutant qu'insister et continuer sur ce sujet ne serait sûrement pas une bonne idée, elle laissa filer la phrase sans intervenir. Son amie se rassit face au piano, et lui proposa de jouer encore un peu.

Avec un petit sourire, la pianiste se glissa à ses cotés. Acceptant silencieusement sa proposition. Elle faisait des efforts pour détourner la conversation. C'était gentil. Très gentil. Et elle avait bien aimé l'écouter, la regarder jouer alors... Pourquoi ne pas gratifier la pièce d'un dernier morceau, avant de se séparer ? Réfléchissant à toute vitesse, elle fini par opter par un classique. Au moins, elle serait sûre que son amie connaîtrait... Du moins, elle l’espérait. À peine les premières notes de la [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] résonnèrent-elles dans la petite salle de classe, que Shizuko en oublia toutes ses inquiétudes, et la discussion qui avait précédé. Enfonçant les touches ivoires avec douceur et affection, elle dû presque se forcer à s'arrêter au milieu du morceau... Adressant un rapide regard à son amie, pour qu'elle prenne le relais.

« Tu connais la partition ? À toi ! »

Avec un sourire elle se décala pour lui laisser les commandes, l'observant jouer avec délectation. Elles n'allaient peut-être pas tardé à devoir se dire au revoir, ce qui était peut-être mieux après toutes les émotions qui avaient secoué l'adolescente en si peu de temps. Surtout après plusieurs mois d'isolement muet... Mais, au fond, la demoiselle ne regrettait pas tant que ça de ne pas avoir été la seule à venir se perdre dans la salle du club de musique, cet après-midi là.
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MessageSujet: Re: Un parfum de calme. ( PV Nagisa )   Un parfum de calme. ( PV Nagisa ) EmptyMer 19 Oct - 20:27

Beethoven résonna dans la pièce, inondant sa mélodie paisible. Cette douce sonate était relativement appropriée, je trouve. Si délicate, si pleine de tout ce que mon aînée et moi venions d'échanger. Comme si écouter Shizuko jouer lui permettait d'effacer le trouble que nous venions d'essuyer. Je ressentais aussi une sorte de solitude dans sa façon de jouer, à moins que ce soit cette musique qui en soie responsable. Dans les deux cas, je ne pouvais ôter mon regard des traits de la jeune femme jusqu'à ce qu'elle m'invite à reprendre à sa suite. Ce à quoi j’acquiesçai timidement en silence.

Aussi paisiblement que cette mélodie le suggérait, j'ai regardé les touches pour reprendre là où Shizuko avait arrêté. L'air que je pianotais m'envahit alors, m'invitant à repenser à ce que nous venions de nous dire. Ainsi, la mine songeuse tout en jouant, je revis sa réaction quand je l'ai prise dans mes bras, son visage tétanisé, son souffle court... tant de choses qui me rendaient presque triste. Mais plus encore, perplexe et désolée. Comment ne peut-on pas aimer être pris dans les bras d'un proche, d'un ami ?

Fixant intensément le clavier du piano, je pensais à ce qu'on pouvait éprouver en n'acceptant aucun contact humain. Je revis alors son sursaut quand nous nous étions effleurées en jouant. Était-ce pour les mêmes raisons ? Même ça, c'était de trop ? *C'est triste* Ce constat était triste. Cette musique était triste. Décidément non, je ne pouvais pas comprendre. Pourtant, ce n'était pas faute d'essayer. Je comprenais maintenant le désarroi de Detsuda -Senpai à mon égard. Il avait tant voulu m'apprendre à aimer les contacts humains. Sauf qu'il s'était juste trompé de cible. Je n'y étais pas entièrement réfractaire. Juste que, à mes yeux, on ne peut pas être familier avec tout le monde, tout le temps. Par contre, Shizuko était exactement comme il pensait que j'étais. Intouchable.

Cette dernière réflexion marqua la dernière note de la composition. Me laissant les yeux plissés et les sourcils froncés devant le piano. Je savais que si je restais silencieuse, j'allais lui demander pourquoi. J'allais lui demander des explications pour que je comprenne ce ressentiment à sentir l'attachement des autres à son égard. Alors j'abandonnai un clair de lune pour un autre, laissant celui de [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] prendre le pas. Celui-ci était déjà plus joyeux. Plus optimiste en tout cas. Il me rappelait même un peu l'un des premiers morceaux joués aujourd'hui par Shizuko. « Aeolian harp ».

Cette idée de rencontre au clair de lune, deux amoureux dans la pénombre de la nuit avec les étoiles et la lune pour seuls témoins. La douceur de leurs étreintes, la folie de leur passion, la tendresse l'un pour l'autre. Petit à petit, je me laissai à nouveau bercée par la mélodie, laissant naître un sourire sur mes lèvres tandis que j'en arrivai à espérer que ma camarade puisse un jour trouver ces gestes anodins mais sincères, aussi chaleureux qu'ils devraient l'être pour tout le monde. C'est ainsi que mes « pourquoi » s'envolèrent pour laisser place à l'espoir. Une espérance qui me faisait timidement sourire quand je clôturai mon morceau.

« Je préfère celui-là. » conclus-je en parlant des deux morceaux.

Je souris amicalement à Shizuko, joignant mes mains entre mes genoux, pour ensuite détourner mon attention vers la fenêtre encore ouverte. Dehors, des élèves allaient et venaient sans se soucier de ce qui se passait dans cette pièce. Seule la grande horloge sonna pour me rappeler l'heure. Rien de bien alarmant vu que les cours étaient terminés pour la journée mais assez pour me dire que j'avais assez passé de temps là. J'avais joué du Chopin, découvert un peu plus de choses sur la mystérieuse étudiante en troisième année qui participait au même club que moi. J'avais même trouvé une solution pour revenir auprès des terrains de sport ! Mais surtout, j'estimais m'être faite une amie de plus.

« Va falloir que j'y aille. » finis-je par dire en me tournant encore vers ma camarade. « N'hésite pas à me prévenir le jour où tu veux t'entrainer. »

Regardant autour de moi, tâtonnant même mes poches, je ne trouvai pas de quoi lui écrire mon numéro de téléphone au cas où, alors à défaut : j'optai pour le plus simple, sur le ton le plus amical.

« J'ai pas de quoi te donner mon numéro de téléphone ni mon mail mais au pire, mon casier est dans le couloir à côté de la classe de 1A si tu veux me laisser un message et je suis dans la chambre 207. Et toi ? »

Sur ces bonnes paroles, je me suis relevée et dirigée vers la porte. Mais une fois celle-ci ouverte, je ne pus m'empêcher de me retourner une dernière fois, le sourire toujours incrusté au coin de mes lèvres.

« Merci ! »

*D'avoir joué avec moi, de t'être confiée, ...* pour tellement de choses qu'au final, ça m'aurait pris des heures. Alors, j'ai laissé ce petit mot achevé notre moment passé ensemble. Je m'inclinai alors pour disparaitre dans le couloir où je marchai sereinement jusqu'à ce qu'une camarade de classe me rattrape et m'interroge sur où j'avais disparu et qu'est-ce que j'avais fait pendant ce laps de temps. Ce à quoi je ne répondis qu'une chose, sur le ton le plus joyeux et sincère qui soit, espérant inconsciemment que la personne concernée l'entendrait vu que je n'étais pas très loin de la pièce que je venais de quitter.

« J'ai été joué du piano avec... une amie. » lançais-je en jetant un petit coup furtif en direction de la porte de la classe de musique.


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