Toutes lumières éteintes, le self de l'établissement prenait une teinte plutôt glauque. Probablement comme toutes les grandes pièces habituellement pleines de vie qui se retrouvent soudainement sombres et vides. En cette heure avancée de la nuit, plus aucun élève ne s'aventurait dans cette partie du bâtiment, et même les employés s'étaient éclipsés depuis longtemps. Mais pas tous. Ce soir-là, une porte des cuisines laissait filtrer un fin rai de lumière à ses pieds : une irréductible petite lampe persistait à rester allumée. Et pour cause. Elle s'accompagnait d'une douce odeur qui aurait pu faire saliver les murs, si ceux-ci avaient été munis des glandes adéquates ; et d'un fin sifflement résonnant dans les locaux déserts.

Kou venait d'achever sa tâche de la soirée : l'immense amas de vaisselle laissé par les quelques dizaines d'internes venus dîner. Le cours de sciences n'avait fort heureusement pas suffi à l'épuiser et, comme la majorité des soirs, il était venu prêter main-forte en cuisine bien que ses horaires de travail se limitent au repas du matin et du soir. Conscient que les autres cuisiniers étaient souvent dépassés par l'activité du soir, il avait pour habitude de venir s'occuper de la vaisselle sale -ses collègues avaient par ailleurs également pris cette habitude, aussi ne se gênaient-ils pas pour laisser les assiettes s'accumuler dans les éviers- directement après ses cours. L'ambiance des cuisines une fois vidées de leur hyperactivité n'était pas pour lui déplaire. Une fois débarrassé des plats incrustés de restes de nourriture, il s'était attelé avec joie à la préparation de son propre repas du lendemain. Au fil des années, cuisiner était devenu de nécessité un plaisir, puis une sorte de passion. Sifflotant au gré des ingrédients crépitant dans sa poêle, il laissait son esprit divaguer parmi les mondes étranges qui l'habitaient.
Tandis qu'il baissait le feu pour laisser les fritures achever leur cuisson, ses yeux se perdaient dans l'immensité des plaines de l'étoile XR-2493, où quatre soleils se couchaient sur les hordes de gleckens gambadant dans les prés de fanons dorés. En deux adroites enjambées, il avait éviter le coin de la gazinière et rejoint la table où l'attendaient quelques légumes et un couteau de cuisine à la taille non négligeable. Affûté au possible, celui-ci s'introduisit sans mal dans un poireau et, d'une main experte, Kou entreprit d'émincer ce dernier à une vitesse incroyable. Sans prendre la moindre pause dans ses mouvements expérimentés, il leva les yeux vers l'horloge à peine assez éclairée pour que l'heure y soit déchiffrée. Laissant échapper un léger soupir, il énonça celle-ci à haute voix.
Minuit moins une...

Ce n'était pas encore ce soir qu'il ferait une nuit complète. Afin d'être en mesure de servir le petit-déjeuner aux lycéens, son réveil-matin sonnait à une heure qui aurait semblé inhumaine à plus d'un. Lui s'était habitué à ce sommeil réduit et compensait ses semaines physiquement exténuantes par de larges grasses matinées le dimanche, aussi rester en cuisine aussi tard ne lui posait plus vraiment de problème. Se concentrant à nouveau sur sa tâche, il laissa son sifflotement enjoué résonner à nouveau dans l'immense self assombri.

Il était tard quand Sasuke avait finalement eut l'autorisation de partir de chez son "hôte". Il faut dire que la soirée n'avait pas été de tout repos. Après avoir passé la semaine a remplir un contrat des plus compliqué, il avait réussit a rapporter des informations importantes a son clan.. et voila que l'Oyabun le catapultait "émissaire" chez un chef de clan adverse pour former une alliance temporaire. Outre le fait qu'il avait une chance sur deux de se faire tuer au cas où les négociations seraient foireuses, il y avait aussi le fait que Sasuke n'était absolument pas habitué a ce genre de rendez vous diplomatique. Mais après tout, avec les objectifs qu'il c'était fixé, il avait de quoi faire ses preuves auprès de l'Oyabun. C'était une occasion inespérée de montrer ce dont il était capable. Obtenir enfin le respect qui lui était du et monter en grade... C'est donc dans cette optique que le jeune yakuza c'était rendu au lieu de rendez vous, dans la demeure même de l'ennemi. Contre toutes attentes tout c'était bien passé, le chef de clan semblait intéressé par la proposition même si ca ne semblait pas le réjouir du plus profond de son âme... il faut dire qu'il n'avait pas vraiment le choix. Les affaires étaient devenues difficile, notamment dans l'import export qui était censé couvrir les marchandises mafieuses.. Voila la troisième fois qu'une cargaison se faisait saisir par les autorités et ca commençait a faire bien trop de pertes. Par un heureux hasard il semblerait que toutes les familles aient des difficulté a l'exportation. Il fallait régler la chose.. mais individuellement ca serait trop risqué et trop longs. Voila en quoi devait consister l'alliance.

L'entretient dura plusieurs heures, Sasuke avait diner avec le chef de clan mais n'avait pratiquement rien mangé, sans doute le stress... ou la peur que la nourriture ne soit empoisonnée. Il ne mangeait que les choses que le chef de clan mangeait, pour ne pas prendre de risques, et le chef ne semblait pas avoir un gros appétit. Autant dire que Sasuke fut ravi de voir que l'entretient touche au but. L'alliance fut signé, Sasuke jura sur son honneur et celui de son clan que les engagements seraient tenus, le chef de clan l'en remercia et promis de faire de même, sous peine de perdre son honneur... et bien plus encore! Sasuke repartit en vie, heureusement, et prit de suite la direction du pensionnat, téléphone en main. Il fit son rapport a son supérieur hiérarchique qui le félicita, lui promettant d'en faire part a l'Oyabun. Sasuke raccrocha, voila la seule chose qu'il voulait: que son Oaybun soit fier de lui et le reconnaisse enfin a sa juste valeur. Il accéléra l'allure jusqu'a atteindre le pensionnat et il allait monter a sa chambre quand son ventre lui fit clairement signifier qu'il était temps de lui donner de quoi tenir la nuit sinon... il ne trouverait pas le sommeil! Il poussa un soupire de lassitude... il venait de survivre a un entretient des plus dangereux et il se retrouvait terrassé par un gargouillement sinistre. Demi tour droite, le voila sur le trajet vers les cuisines, là où il espérait pouvoir trouver un truc a grignotter dans un tiroir ou un morceau de pain dans un placard. Inutile de dire qu'il fut des plus surprit de sentir une bonne odeur envahir le couloir et de plus il y avait une source de lumière. Il ne serait pas le seul a avoir une petit fringale nocturne? Surement! Il poussa la porte du self en douceur et glissa la tête avant d'entrer complètement. Il avanca doucement dans la cantine vide de toute vie avant de se diriger vers les cuisines là où il semblait avoir entendu du bruit, comme des bruits de vaisselle, de tintement de couteau et autres. Sasuke vérifia la présence de son arme dans son dos, coincé dans son pantalon et caché par sa veste de costume. Rassuré il remit correctement sa veste, resserra sa cravate et s'avança. Faut dire que voir un mec en costard cravate dans les cuisines a cette heure là ca pouvait sembler étrange... surtout sur un jeune homme comme lui mais bon...

"Y a quelqu'un? "

Dit-il alors qu'il arrivait derrière le comptoir. Il apercu enfin une silhouette dans l'arrière cuisine, et malgré la faible lumière du lieu il réussit a deviner son visage. Il le connaissait lui.. ils étaient ensembles en cours. Un rônin comme lui qui avait repris ses études.

"Honami ?... Qu'est ce que tu fais là a cette heure?"

Honami ?... Qu'est ce que tu fais là a cette heure?

L'esprit absorbé par maintes galaxies lointaines, et les mains occupées par un couteau bien affûté, la concentration que Kou accordait à son environnement était à son minimum. Aussi l'effet de surprise occasionné par la voix qui s'adressait soudainement à lui fut non négligeable : il en lâcha son outil, qui vint s'échouer à ses pieds sans pour autant l'effleurer -fort heureusement. Violemment expulsé de sa rêverie léthargique, il ne prêta pas particulièrement attention à cet incident -habitué qu'il était aux maladresses dans la cuisine- et leva les yeux vers celui qui s'était adressé à lui. Cette tignasse grisâtre, il la connaissait, il le savait, et c'était un remarquable début. Et puis, le type connaissait son nom. Ceci dit, ce n'était pas une fréquentation des fourneaux ; une seule autre option, donc. Fouillant rapidement dans la mémoire qu'il avait des tête présentes aux cours du soir, il retrouva sans peine l'identité de son collègue rônin.
Saeba ! Bonsoir. Je... Je viens de finir de bosser, en fait. J'en profite pour me préparer un bentô pour demain.

Car j'ai prévu de profiter du beau temps pour aller bosser en plein air demain. Mais il ne le préciserait pas. Par habitude, Kou ne s'étalait pas sur ses intentions ni sur ses avis, et n'alimentait pas vraiment la discussion. Ponctuant ses mots d'un petit sourire qui n'avait pas beaucoup de sens mais qui lui allouait à la fois une belle politesse et un certain intérêt -qui, en vérité, était généralement très réduit- pour son interlocuteur, il se pencha pour ramasser le couteau qui était tombé à terre. Se dirigeant vers l'évier afin de rincer la lame de celui-ci, il jeta un nouveau coup d'oeil à Saeba -son prénom ne lui revenait décidément pas, quoique ce soit déjà un exploit de s'être remémoré son nom de famille- qui se tenait dans l'embrasure de la porte. Ce dernier était sapé classe. Très classe. Un costume dont on pouvait sentir le prix dans la moindre couture, habit pour le moins inhabituel sur un jeune étudiant, dans l'enceinte d'un établissement au milieu de la nuit. Boh... Il devait bien y avoir une raison. Parvenu au cul-de-sac de ses observations, l'apprenti cuisinier fut finalement frappé d'un éclair de bon sens. Les sens sociaux auraient exigé de lui qu'il lui retourne la question... Non ?
Alors que l'eau tiède coulait entre ses doigts et qu'il nettoyait distraitement le couteau effilé, Kou laissa son regard traîner dans les environs de l'autre jeune homme en lui adressant à nouveau la parole :
Et toi, pourquoi tu viens traîner ici ?

Il est minuit, c'est une cuisine, la réponse est pour le moins évidente. Entre l'élève insomniaque avec un petit creux nocturne et le serial killer à la recherche d'une arme blanche, l'hypothèse la plus probable est rapidement choisie. Hé. Si c'était un serial killer ? Ce serait intéressant, comme rencontre. Peut-être même que je finirais en pauvre victime qui poserait problème à un groupe d'enquêteurs à cause mon profil qui ne correspondrait pas à ses habitudes. Et puis ils finiraient par comprendre que j'étais juste là au mauvais endroit, au mauvais moment : un petit cuistot qui aurait mieux fait de ne pas rester si tard dans une cuisine malgré son grand couteau. "C'est le Sergent Legris qui l'aura tué d'un coup de clé anglaise dans la cuisine !"
À nouveau perdu dans ses divagations sans queue ni tête, Kou finit par commettre l'inéluctable : son pouce droit prit un peu trop appui sur le fil de la lame, et la peau se déchira en une fine coupure. Le bon côté de l'accident lui fit reprendre ses esprits. Posant calmement le couteau bien assez propre sur le bord de l'évier, il passa son doigt sous l'eau qui s'écoulait pour laisser le sang qui avait perlé s'y mélanger, puis porta son pouce à la bouche. L'entaille était peu profonde, mais pour éviter le moindre inconvénient par la suite, il fit pression immédiatement et laissa les vertus de la bave naturellement sécrétée agir. C'était donc la première -ou dernière- coupure de la journée -selon point de vue. Les petits accidents dus à son manque de concentration : une autre habitude qui ne l'importunait même plus.

Lui qui pensait être le seul a être encore debout voila qu'il tombait nez a nez avec Kou. Il ne le connaissait pas vraiment, il ne se rappelait pas avoir vraiment discuté avec lui ou même lui avoir déjà adresser la parole réellement en cours ou en dehors. Il savait qu'il était assis a deux rangs derrière lui en cours, qu'il s'appelait Kou Honami... et ca s'arrêtait là. Ha si.. il lui avait demander sa gomme pendant un cours de japonais, Sasuke l'avait remercié et la discussion c'était finit là. Il restait d'un calme surnaturel, fixant son camarade de classe d'un air stoique et dénué de tout sentiment, aussi bien dans son regard que dans sa façon d'être. Il était encore en costard, pas le temps de se changer puisqu'il était venu directement dans la cuisine sans passer par sa chambre. Il fit une légère grimace en entendant le couteau tomber au sol avant de reprendre un air détaché. Haaa donc il travaillait ici? Ca expliquait bien des choses.. notamment le fait que Honami avait toujours des bons petits plats en guise de bentô pour ses déjeuner... Voila donc le mystérieux secret: il était cuisinier a mi-temps. Sasuke sourit très légèrement avant que son sourire ne disparaisse presque immédiatement, restant a sa place dans l'encadrement de la porte, a distance. Il lui retourna la question.. evidemment il fallait s'y attendre.

"Je suis venir voir s'il y avait quelque chose a grignoter... j'ai du sauter le diner."

Fit-il simplement en sourit un peu en pensant au stress qu'il avait pu ressentir a table avec le chef ennemi, regardant la nourriture sous son nez sans pouvoir y toucher de peur d'être foudroyé par une dose de poison. Au moins il avait été suffisament prudent puisqu'il était encore en vie ce soir. Et il doutait fortement que la nourriture du pensionnat soit empoisonnée. Il n'y avait plus qu'a se servir.. enfin s'il arrivait a trouver quelque chose d'interessant ici bien sur. Vu qu'il ne connaissait pas les lieux, il allait perdre son temps a fouiller le moindre placard... Kou nettoyait sa lame et apparement il venait de se couper. Sasuke pencha un peu la tête sur le côté, décidemment son camarade était vraiment maladroit. Pour un habitué des cuisines voila qu'il se coupait encore les doigts? Il secoua un peu la tête, faisant tomber devant son visage une mèche de cheveux d'argent. Il quitta la porte et entra dans la cuisine, venant voir ce que Kou c'était préparé, regardant les légumes coupés avec soin.

"Tu es doué..."

Fit-il simplement avant de le regarder de nouveau.

"Tu ne sais pas s'il y a des restes du diner par hasard? .. je n'ai pas ton talent pour les arts culinaires..."

L'arrière-goût âpre du petit filet de sang qui s'échappait de son pouce lui était très agréable. Aspirer l'hémoglobine qui avait trouvé un moyen de s'éloigner de ses vaisseaux était un réflexe inconditionnel, ce depuis sa plus tendre enfance. Gamin, il était intimement persuadé que perdre une goutte de sang était incroyablement dangereux : entre l'étrange sensation de se vider d'un fluide vital et les monstrueux chasseurs qu'il pouvait apercevoir dans chaque ombre, il sentait l'irrépressible besoin de couper à la fois la fuite et l'odeur de son sang en plaquant ses lèvres sur la plaie. Cette peur irrationnelle s'était plus ou moins effacée avec le temps, mais l'habitude était restée. Le principe d'aspirer son sang afin que celui-ci puisse revenir dans son organisme était plutôt stupide, mais les vertus cicatrisantes de la bave lui permettait de justifier cette habitude de façon un peu plus saine.
Et puis, il appréciait le goût du sang. Au sens propre, bien entendu ; et uniquement le sien -il n'en avait jamais goûté d'autre, après tout. Loin de lui l'idée de passer pour un vampire spartiate.Petit à petit, le goût des globules rouges s'évapora de ses papilles. Lorsqu'il fut sûr que l'entaille, à défaut d'être déjà refermée, ne suinterait plus, il ôta tranquillement le doigt de sa bouche et s'empara d'un torchon pour essuyer négligemment la lame sur laquelle il s'était coupé.
Lorsqu'il se retourna, Saeba était penché sur ses légumes.
Tu es doué..., remarqua celui-ci avant de poursuivre. Tu ne sais pas s'il y a des restes du diner par hasard? .. je n'ai pas ton talent pour les arts culinaires...

Avec son léger sourire habituel, Kou se rapprocha du plan de travail et, d'un coup sec et brutal, planta le couteau dans la planche à découper. C'était un geste royalement inutile et sans grand respect pour ses outils de travail, mais il aimait apporter une certaine théâtralité dans la cuisine. Pour peu que ce soit possible, il aurait volontiers accompagné ses mouvements de flammes vertes ou de typographies géantes présentant des onomatopées illisibles lorsqu'il préparait ses plats. Un peu comme dans les séries délirantes où le destin du monde semblait reposer sur la réussite d'une omelette. Satisfait de voir la lame enfoncée bien droit dans le bois, il planta ses yeux effilés dans ceux de son interlocuteur.
Tout se prépare sur place... Et les restes du soir ne sont pas conservés -pour le peu qu'il y a, de toute façon... Mis à part les plats froids de demain matin, les frigos sont vides.

Kou n'hésita pas vraiment avant de poursuivre. Un étudiant qui avait faim, un espace vide de toute présence dérangeante, et son plaisir habituel pour la cuisine. Que demande le peuple ?
Ceci dit, je peux toujours te faire quelque chose. Rapidement. Les ingrédients ne manquent pas.

Le ton employé était monocorde et désintéressé. C'était une simple question pratique : il était de toute façon en pleine préparation, ajouter une poêle et faire frire deux tranches de boeuf à côté ne lui ferait pas vraiment perdre de temps. L'engouement de nombreux cuisiniers à préparer de délicieux plats pour d'autres êtres humains ne le touchait pas. S'il en était venu à apprécier les casseroles, c'était pas nécessité, puis par intérêt pour l'univers qui en découlait et la créativité qu'il pouvait y déposer. Kou se mettait aux fourneaux pour lui, et pour lui seul. À dire vrai, il n'avait jamais cuisiné pour qui que ce soit en particulier, si l'on excluait les dizaines d'élèves qui passait à la cafétéria le midi.

Kou était toujours en train de suçoter son doigt. L'entaille était si profonde que ca? Non quand même pas. Sasuke le regarda un moment en train de jouer les pseudo vampire jusqu'a ce qu'il se décide enfin a sortir son doigt de sa bouche. Kou se rapprocha de lui, lame a la main et Sasuke du faire un effort surhumain pour lutter contre ses pulsions. En effet on ne change pas si facilement les reflexes acquit tout au longs de sa vie.. d'autant plus lorsqu'on sait qu'on en a après sa vie. Vous comprendrez donc qu'il lui était assez difficile de laisser un homme armé d'un couteau s'approcher de lui sans avoir une pointe d'inquiétude. Il tiqua un peu et son esprit lui criait déjà d'attraper son arme dans son dos et de tirer sans se poser de question... mais sa raison lui fit clairement comprendre qu'il n'avait rien a craindre d'un étudiant du pensionnat. Il n'allait pas lui trancher la gorge puisqu'il n'y avait aucunes raisons qu'il le fasse. Sasuke se détendit donc et laissa son arme a sa place, regardant le couteau se planter dans le bois du plan de travail. Une image lui revint en tête, celle d'un katana planté dans le corps d'un homme agonisant... un flash qui disparu bien vite alors que Sasuke cligna des yeux pour revenir a la réalité. Observant le vide avant de poser son regard vert émeraude sur Kou. Il n'y avait rien de tout ceci ici, pas de violence, pas de sang, pas de meurtre, il était loin de tout ca... il était coupé de son monde habituel.. et il n'aimait pas cette tranquillité soudaine. Il avait comme un besoin constant de montée d'adrénaline et inutile de dire qu'il n'était pas satisfait de cette vie paisible...

Il fut rappeler a la discussion par la triste révélation de Honami. Apparemment il ne restait rien du diner de ce soir.. et pour couronner le tout, le ventre de Sasuke se mit a gargouiller bruyamment comme pour protester contre cette odieuse révélation! Sasuke grogna légèrement en mettant une main sur son ventre et en soupirant. Il n'avait plus qu'a attendre demain matin donc.. en priant pour trouver le sommeil pendant la nuit. Il c'était fait a l'idée de jeûner pour la soirée quand Honami lui proposa de l'aide. Il lui proposait.. de lui faire a manger? Sasuke fut surpris de l'offre, il ne s'y attendait pas. Haussant légèrement un sourcil il regarda un moment Kou en silence avant de sourire très légèrement, apaisé.

"Je veux bien oui.. si ca ne te dérange pas."

Fit-il ne le regardant continuer son petit travail.

"Je peux même t'aider si tu veux mais je te préviens tout de suite... j'ai bien peur d'être plus catastrophique qu'utile."