Ce matin, Mei se faisait réveiller par de curieux petits oiseaux, Moineaux, Rouge-gorges ? « Hum… » Petit grognement mécontent de voir les premières lueurs du jour, accompagnées de chants d’oiseaux. Peu importe quel oiseau c’était, une nouvelle journée de cours arrivait en perspective ! Un œil qui s’entrouvrait, puis l’autre… « Vrrr… Vrrr… Motetai tame no rockkunrooraa… » Le portable qui vibre puis le réveil qui passe en mode « Rock’n Roll Widow » de Cyanhur. Je ne veux pas aller en cours !!! Puis, se remettant sous ses draps, elle se rendormit…

30 minutes plus tard, et après quelques tentatives vaines de ses coloc’s pour la réveiller, panique à bord.

« Aaah !!! Je suis en retard ! » Pas sûre que le prof de maths O’Leary-senseï accepte encore l’excuse de la pane de réveil ce matin… Tant pis !

Après un mardi bien rempli en émotions… Mei décidait de profiter de cette belle journée de printemps en découvrant des lieux qu’elle n’avait pas encore eu l’occasion de visiter. Le sanctuaire Yokuoin ou le Mont Takao ? Pourquoi pas le Mont Takao ! Sur cette décision, Mei sorti de l’établissement et marcha en direction de la montagne muni d’un sac à dos et d’une bouteille d’eau. Tout en crapahutant, Mei profitait des paysages forestiers que lui offrait le Mont Takao, arbres, fleurs… Surtout les fleurs en fait ! Après une heure de marche, Mei décidait de s’arrêter pour faire une pause afin de se ressourcer et de pouvoir profiter de ce qui l’entourait. La nature était vraiment calme par ici. Apaisée, Mei s’allongeait et regarda les nuages qui défilaient devant ses yeux en se perdant dans une rêverie. Sortant de ses pensées, Mei aperçu quelque chose à travers les buissons et décidait d’aller voir ce que ça pouvait bien être ! Elle se rapprocha sans bruit et regarda attentivement le spectacle qui s’offrait à ses yeux. Des écureuils faisaient leur toilette. Cette scène était décidément trop mignonne à voir.

Flash back – « Mei come on ! » Une voix d’enfant, il parlait anglais. Un autre paysage, une forêt européenne, des animaux qui ressemblaient à des sortes de marmottes mais en beaucoup plus petit, ils étaient tous roux et tellement mignon. « Mei, let’s go ! Looks !» il n’arrêtait pas de crier mon nom, il avait le même âge que moi... « I'm coming, I'm coming. What are you doing ? Hey, wait for me please! Eliot! »

Mei était revenue à la réalité, elle pensait alors à son ami d'enfance resté en Angleterre en espérant qu'il aille bien. Puis, elle reprit la route sur cette question sans réponse et laissait les petits rongeures à leurs occupations printanières. Enfin, après une heure et demie de marche Mei arrivait en haut du sommet et admirait la superbe vue qui surplombait la ville de Hachioji et le lycée Ginkgo Gakuen.

« Beautiful… »

Un Mardi bien ordinaire pour notre cher Keita. La journée s'écoulait d'une façon tellement Habituelle... Au programme : se lever, se laver, aller en cours, manger, activités de club, puis vint enfin le moment préféré de Keita : le repos. Voulant changer d'air, après cette ennuyante journée de routine, l'idée de se balader, dans un lieu inconnu, et en pleine nature lui vint à l'esprit. Des rumeurs circulaient, comme quoi, se situait au sommet du Mont Takao, un superbe panorama, ce qui lui donna l'envie de s'y rendre.

Il se mit donc en chemin directement, sans s'être préparé, car ce dernier n'avait pas songé à la longueur de la marche, permettant d'arriver au sommet. Ce fut donc avec insouciance que commença sa route. L'extrême beauté de ce qui l'entourait, remua chez le jeune homme quelques souvenirs de France, à présent envahi d'une étrange nostalgie.

Un escalier au nombre de marches incalculable, fit son apparition, et Keita se lança le défit d'atteindre la dernière marche le plus vite possible, seulement, il fut essoufflé avant d'atteindre son but. Puis se reposa 30 min environ, avant de repartir à une allure plus raisonnable.

* Le sommet à l'air si proche d'en bas, mais il est assez haut en fait... *

Le lieu tant attendu, faisait enfin son apparition devant les yeux de l'étudiant.
Non-mécontant d'être parvenu à son objectif, il s'allongea sur l'herbe et ferma les yeux quelques instants, pour se relever quelque temps plus tard.
Le jeune homme pris donc soin de s’asseoir face au paysage qui s'étendait à perte de vue.
Un bruit étrange arriva jusqu'aux oreilles de Keita, qui, surpris se releva brusquement.
Une fois debout, la fatigue se fit à nouveau ressentir, et la soif était la seul sensation qui lui restait.
Cherchant désespérément quelque-chose pour assouvir sa soif, Keita distingua une silhouette humaine, et se dirigeant vers cette dernière, il distingua des formes féminines.

« Excusez-moi, auriez-vous quelque-chose à boire ? »

Mei regardait toujours avec admiration la magnifique vue, la ville illuminé sous le soleil du printemps et les nombreuses couleurs roses des alentours. Les cerisiers en fleurs étaient de retour, décidemment, la jeune fille adorait ces fleurs roses pâles qui n’apparaissaient qu’un court instant pour revenir un an après, laissant sur leur sillage la fête qu’elle avait apportée ! Envahie par tant de bonheur en même temps, la vue de ses fleurs préférées, une douce brise sur sa chevelure flamboyante et le chant des oiseaux, celle-ci n’entendit pas arriver le garçon s’approcher d’elle… Lorsque celui-ci l’interpella, elle se retournait vivement pris par un sursaut démesuré pour la circonstance. Assez surprise de voir le garçon qui était pourtant loin d’elle, et qui lui parla avec un accent japonais. Tiens, ce garçon lui disait quelque chose, elle l’avait déjà vu quelque part, mais où ? Mei chercha sa bouteille d’eau en réfléchissant à l’identité du jeune homme qui se tenait maintenant devant elle. Une tête brune avec des yeux noirs, de taille moyenne (ouais, enfin, faisant tout de même une tête de plus) et ayant peut-être le même âge qu'elle… Elle regarda le garçon et sortit sa bouteille d’eau de son sac en silence. Quelle cruche, Kurogane Keita, le jeune homme qui s’endormait constamment avec elle en Mathématiques, ils étaient même assis à côté pendant les cours ! Puis elle lui tendit en arborant un sourire et en penchant sa tête sur le côté en prononçant ces quelques mots bref :

« Voilà une bouteille d’eau, elle est à moitié remplie, j’espère que ça suffira ! »

Mei regardait toujours le jeune homme et fit une petite courbette, oui, même si elle avait eu une éducation anglaise celle-ci n’en oubliait pas les bonnes manières nippones ! Puis celle-ci s’assit sur le rocher qui se situait à côté d’elle et fixait toujours le garçon, étonnée que celui-ci n’ai pas pensé à apporter une bouteille d’eau, même pas de sac… Faire le chemin avait dû l’épuiser, enfin bon, c’était un garçon, il devait bien être endurant quand même. Et puis, ça ne l’a regardait pas après tout si celui-ci n’avait pas pris d’affaire... ou pas puisqu’il était en train de vider son unique bouteille. Son regard fixait toujours le garçon et décida de le taquiner un peu tiens, ça lui ferait passer le temps maintenant qu’il buvait sa bouteille à côté d’elle. Elle lui demanda alors sur un ton ironique s’il allait lui vider sa bouteille en le voyant boire goulument son eau :

« Tu as soif on dirait, tu comptes m’en laisser un peu ? »

Puis elle laissait le garçon boire encore et se tournait vers l’horizon en regardant ce magnifique paysage qui s’étalait à perte de vue. Décidément, elle avait eu une très bonne idée de venir se balader au Mont Takao aujourd’hui. Elle y avait rencontré de très belles choses (fleurs, écureuils…) et avait fais la « rencontre » inopportune d’un de ses camarades de classe… qui était en train de lui vider littéralement sa bouteille ! Elle se dit alors qu’elle ne lui donnerait plus jamais sa bouteille d’eau et esquissa un léger sourire en coin à cette drôle de pensée qu’elle avait eu. Mei était possessive et n’aimait pas quant on touchait à sa nourriture, même pour de l’eau mais en arriver au point de ne plus jamais prêter sa bouteille à un camarade de classe qui plus est, il fallait vraiment lui avoir fait quelque chose d’horrible. Elle regardait le jeune homme en attendant que celui-ci lui rende sa bouteille.

L'éblouissement provoqué par les rayons de l'astre solaire empêchaient Keita de définir l'identité de son interlocutrice. Ce ne fut qu'après s'être rapproché qu'il put enfin apercevoir le visage d'une jeune fille, aux cheveux d'une couleur entre roux et brun, aux yeux bleus mesurant environ une tête de moins que lui, au visage quelque-peu familier....
Le jeune homme n'eut pas l'énergie de réfléchir longuement sur l'identité de la jeune fille se tenant devant lui, de plus il fut pris de cours par cette dernière qui lui tendait gentiment une bouteille d'eau à moitié rempli. L'accent assez prononcé du Kansaï qu'avait la jeune fille renforça l'idée que cette dernière ne lui était pas inconnu, même assez connu. Ce fut en la regardant de plus près que Keita mit enfin la main sur le nom de la jeune fille. Mei Kawasaki....une fille qu'il ne côtoyait pas beaucoup, la trouvant un peu étrange et trop énergique. Seulement les préjugés du jeune garçon faisaient contraste avec l'endroit où ils se trouvaient. Un endroit calme, personne aux alentours, et en pleine nature, bref, un endroit reposant.

Keita pris donc la bouteille, et se mit à boire une quantité importante, se laissant emporter pas le soulagement de sentir, le liquide tant attendu couler à l'intérieur de sa gorge, il finit presque la bouteille et ne se rendit compte de son impolitesse qu'après la légère remarque que lui fit la jeune fille.

« Vraiment désolé pour la bouteille... » , répondit tout d'abord le jeune homme.

L'air contrarié de la jeune fille donna l'impression au jeune homme qu'il devait s'excuser convenablement. Soudain une idée qui lui paraissait être la bonne lui vint à l'esprit.

« Une glace te conviendrait-elle en guise d'excuse ? J'ai aperçu quelqu'un qui en vendait en bas, on pourrait s'y rendre en redescendant.... »

La jeune fille s'était tournée vers l'horizon admirant le paysage jusqu'à ce que le jeune homme eut prononcé le mot « glace ».... auquel la jeune fille avait l'air de porter un grand intérêt.....

Mei était un peu énervée en voyant le jeune homme boire le reste de sa bouteille, elle lui avait donné mais ce n’était pas pour autant qu’il fallait qu’il se permette de tout boire. Bon, tant pis, de toute façon ce n’était pas comme si elle enchainait un marathon après, elle allait juste redescendre et retourner au lycée, elle pourrait boire là-bas. Retourner au lycée, s’entrainer avec Aoki-san au basket pour améliorer leur niveau de leur équipe féminine, puis prendre une douche et enfin aller au self, programme qu’elle allait certainement mettre en application de retours à l’école. Et les devoirs ? Oups, elle ne les ferait pas et trouverait bien une excuse, un entrainement trop long de basket pouvait bien justifier cet oublis, de plus tout le monde savait que le club de basket n’était pas très sérieux au niveau scolarité. Mei réfléchissait quand même un peu à ce sujet, ça lui vaudrait encore des remarques des professeurs, mais bon, pour l’instant c’était le cadet de ses soucis. Elle verrait bien en temps voulu, mais… si elle ramenait encore une mauvaise note en math son cher papa risquait d’appeler l’école pour interdire toute sortie quel quelle soit, elle se résignerait donc à faire ses devoirs avant d’aller s’entrainer, très bonne résolution que la jeune fille mettrait en application en se souvenant des menaces de ce papa sévère. Tiens, en parlant du self ça lui faisait pensé qu’elle n’avait rien pris à grignoter dans son sac…

Son ventre lui rappela bien vite que c’était lui qui commandait son corps en faisant un énorme bruit sourd. Oh la honte ! Outrée que son ventre la trahisse comme ça elle était devenue toute rouge à présent. Le jeune homme s’excusa, puis lui demanda si elle ne voulait pas par tout hasard manger une glace pour se faire pardonner d’avoir vidé sa bouteille. En entendant le mot « glace » celle-ci se retournait vivement, il était hors de question qu’elle rate l’occasion de manger sa première glace de l’année. Elle le fixa, ça en devenait presque impoli, puis il lui dit aussi que l’homme qui en vendait se trouvait en bas du Mont Takao. Toute contente, elle se leva, se rapprocha et rangea la bouteille qu’il lui avait redonné dans son sac. Celle-ci ne se faisait pas prier lorsque l’on parlait de nourriture, étant quand même raisonnable, elle aimait les bonnes choses de la vie et la gourmandise en faisait évidemment partie ! Si elle avait un pêché à ce reprocher c’était bien celui-là ! Sa trop grosse gourmandise en devenait presque inquiétante d’ailleurs, « ne pas abuser des bonnes choses » lui rappelaient souvent ses parents… Mouais, en attendant si elle était gourmande ce n’était pas de sa faute, elle avait été trop bien nourrie dès sa naissance, excuse qu’elle finissait par croire avec le temps. En plus vu le sport qu’elle faisait ça l’étonnerait qu’elle prenne un gramme, raison ou excuse de plus ? Et puis se faire offrir une glace, quoi de mieux pour finir la journée avant de rentrer au lycée. Elle n’aurait donc aucuns remords ! Elle approuva alors d’un ton très enthousiaste cette merveilleuse idée :

« Okay ! Let’s go !!! »

Puis, alla en courant jusqu’au début des marches pour redescendre, puis fit un signe de la main à son interlocuteur en attendant que celui-ci la rejoigne. Quant il l'a rejoigna enfin, ils commencèrent donc à descendre, le soleil était encore à son paroxysme, les oiseaux chantaient, la nature était vivante et une petite brise soufflait légèrement histoire de rappeler que c’était encore le printemps. Tout en marchant, Mei réfléchissait pour trouver quelque chose à dire à son camarade de classe elle décida alors de s'excuser un peu brièvement avec une petite courbette :

« Tu sais, tu n’es pas obligé de faire ça pour te faire pardonner, et pis, je t’en veux pas ne t’inquiète pas, je… j’ai juste réagis un peu… excessivement. Ce serait plus à moi de te demander pardon de mon impolitesse ! Mais ne vas pas imaginer que je ne veux pas de la glace hein… »

Décidément elle avait vraiment le don pour parler celle-là, s’excuser indirectement et ajouter qu’elle voulait bien de la glace, sa retenue japonaise avait des limites pas étonnant, étant donné qu’elle avait eu une éducation européenne. Mais celle-ci devait quand même faire attention à son langage et sa tenue, même si ses parents étaient intransigeants avec elle, elle trouvait toujours le moyen de se laisser aller verbalement. Être fille d’un homme riche avait ses avantages mais aussi ses inconvénients, bien se tenir, rester polie en toute circonstances (ce qu’elle n’arrivait presque jamais à appliquer) mais aussi être responsable de son comportement et en être digne. Ces deux autres choses restaient assez compliqué à vrai dire, ses sentiments prenaient toujours le dessus à un moment ou à un autre, et celle-ci n’arrivait alors plus à les contrôler… Et c’est ce qui était arrivé, sa faim avait pris le dessus et son orgueil faisait en plus parti du lot, elle espéra tout de même que Kurogane-kun ne lui en veuille pas pour son franc parler un peu anglais sur les bords. Elle lui adressa quand même un sourire en guise d’excuses sincères, elle ne se voyait pas lui faire de courbette comme tout à l’heure, maintenant la situation était bien plus différente à ses yeux. Celle-ci réagissait alors en vrai petite européenne devant le jeune homme qu’elle croyait japonais de pure souche !

L'estomac de la jeune fille semblait accepter la proposition, avant que celle-ci ne puisse répondre.
Le bruit sourd qu'il venait de produire provoqua un fou-rire chez le jeune homme, qui ne pouvant s’arrêter de rire, observa brièvement sa camarade de classe, qui eut une expression embarrassée tout d'abord, pour terminer sur un regard si froid, qu'il glaça le dos de l'étudiant.
Tentant de retrouver son sérieux, Keita eut pour réflexe d'esquisser un léger sourire, tout en se dirigeant vers le début du sentier permettant de redescendre.
Ce fut à cet instant qu'il fut surpris d'entendre une manifestation enthousiaste de la jeune fille qui s'exprimait alors, dans la langue de Shakespeare.
L'utilisation de cette langue étrangère ne gêna pas Keita plus que ça, habitué à l'entendre quand à son passé européen.
Une fusée venait de lui passer juste à coté, et l'adolescent ne put réaliser que c'était Mei que lorsque celle-ci se mit à l'attendre aux début des marches.

L'entrain de la jeune fille réveilla une envie de courir chez le membre du club d'athlétisme qu'il appliqua jusqu'à la jeune fille. Il courut sans grand difficulté malgré sa précédente fatigue.
Peut-être la vue de cette fille le motivait-il ?.., étrange question qu'il chassa bien vite de son esprit rappelé, avec insistance, par la jeune fille qui montrait une envie très, peut-être trop, importante de déguster la friandise promise.

Les adolescents se mirent à descendre et ce ne fut qu’après un cours instant que Mei se mit à prendre la parole, prononçant des mots incohérents, et au sens opposé à son comportement lorsqu'ils étaient en-haut. Tout en souriant, le jeune homme n'eut comme seul réponse :

« Ne t'inquiètes-pas, je t'ai promis une glace, tu l'aura ! Si tu ne l'acceptes pas en guise d'excuse prends-la comme un cadeau d'un camarade de classe ! »

Les marches défilaient et le temps s'écoulait....

Une étrange sensation, comme une impression de déjà-vu, des souvenirs d'Europe qui reviennent, submergeaient Keita au fil de la discussion bien qu'animée soit-elle.

Admirant la nature présente autour d'eux Keita prononça sans s'en rendre compte quelques mot de Français :
« Superbe »
Ces mots, sortis de nul part, chamboulèrent la suite des événements...

Mei observait le jeune homme à côté d’elle, d’un œil discret pour qu’il ne la remarque pas, il avait l’air gentil, et comme dirait papa, il était aussi « patient » envers elle, malgré son air assez froid et distant aux premiers abords, sûrement dû à son apparence. Lorsqu’il dit : « Ne t'inquiètes-pas, je t'ai promis une glace, tu l'aura ! Si tu ne l'acceptes pas en guise d'excuse prends-la comme un cadeau d'un camarade de classe ! » elle ne savait pas quoi lui répondre, il avait l’air tellement sincère et avait été assez directe avec elle à vraie dire. On aurait dit que les rôles s’inversaient, il lui souriait en plus. Elle se sentit quelques peu mal à l’aise, et détourna son regard du jeune homme. Mei n’arrivait même plus à contrôler ses paroles qui étaient hésitante.

« Je… non, ne t’inquiète pas… je… je l’accepte volontiers, excuse moi je ne voulais pas te paraitre désagréable… »

Elle regretta un peu de l’avoir bousculé avec sa réflexion pour sa bouteille d’eau, la jeune fille était quand même bien tombée. En effet, il n’était pas rentré dans son jeu de « je te taquine et toi aussi » ce qui dégénérait généralement assez vite et qui finissait a plupart du temps en sucette. Elle s’adoucit un peu et se dit que ça ne valait pas la peine de se disputer, surtout avec un camarade de classe. Qui plus est, qui lui proposait une glace. Non, la glace n’avait rien à voir là dedans, sauf qu’elle, elle y croyait. Et puis, elle essayait aussi de faire des efforts sur sa tenue à l’égard des personnes de son pays natale. Ce qui ne se passait pas tout à fait comme il le fallait quelque fois… Elle se laissait assez vite emporter quand on lui marchait dessus, c’était ce qui était arrivé avec ce garçon de troisième année au début de l’année. Mais elle s’était quand même excusée et depuis ce jour elle s’était comme qui dirait calmée. Non pas à cause de cette histoire mais des répercutions qu’elle avait eu, forcément son père avait été au courant, comment, ça restera un mystère mais d’une manière ou d’une autre en tout cas. Et celle-ci avait passé tout un week-end chez papa et maman comme dirait-on pas très… agréable ! Ses idées avaient vite été remises en place et pas que. C’était depuis ce jour elle avait compris qu’il fallait qu’elle change d’attitude.

Cela prouvait bien qu’elle commençait tout de même à s’habituer au Japon et qu’elle devenait plus réservée, même si il allait lui falloir encore quelques efforts pour ressembler à une petite japonaise en « bonne et du forme ». Non, elle préférait chasser cette idée de sa tête, trop difficile, pourtant elle y serait bien confrontée un jour lorsque son père... Elle secoua la tête et arrêtait d’imaginer le plus pire des scénarios, devenir le parfait modèle de la jeune femme japonaise. Hors de question ! Ca pour sûre, elle ne renierait jamais ses origines anglaise et en était très fière, tout le monde ne descend pas d’une famille aristocrate vieille de près de 200 ans. Malgré le fait qu’elle était alors considérée comme japonaise dans cette société nippone, le lien du sang dit-on, non elle n’était pas d’accord mais ne pouvait pas refuser cette évidence. Être japonaise ou anglaise, devoir choisir, non, elle préférait le terme « eurasienne », deux âmes réunis en une seule dans un corps distinct, le sien.

Après ce moment de réflexion, elle reposa ses yeux océan sur la tête brune du garçon, elle affichait un léger sourire sur ses lèvres. Sûrement l’envie de manger la glace, à moins que ce garçon n’arrive à l’intimider, elle ne préférait pas y penser et se contenta de continuer à marcher. Les arbres avaient de belles couleurs, l’air était frais et des rayons de soleil passaient à travers les feuillages, des fleurs étaient éparpillées un peu de partout le long des escaliers, Mei les nommait dans sa tête et affichait une mine assez réjouit de connaitre presque toutes leurs noms sachant qu’elle n’était arrivée au Japon il y a que quelques mois.

Ils descendirent encore quelques marchent, et perdue dans ses pensée, Mei entendit le jeune homme parler dans une autre langue… langue qu’elle connaissait de souvenir, lorsqu’elle était encore en Angleterre. Elle l’avait déjà entendu quelque part, elle en était sûr, elle l’avait même vaguement appris sous l’obligation de ses parents, ou plutôt de sa mère qui adorait la langue de Molière ! Une douce intonation venait du mot que le jeune homme venait de prononcer, « superbe ». Elle connaissait ce mot en cherchant bien dans sa mémoire mais faire la traduction anglaise puis japonaise était beaucoup plus difficile pour la jeune fille. Elle se stoppa nette sur une marche des escaliers et regarda Keita-san avec des yeux interrogateur. Elle se rappela de ce pays, de cette ville, Paris capitale des amoureux, le lieu de la lune de miel de ses parents. Elle fixait le jeune homme de plus belle, il descendait encore les marches, il ne c’était pas rendu compte qu’elle c’était arrêtée avant lui.

Elle le dévisageait littéralement, elle n’en croyait pas ses oreilles. Il était toujours de dos. Ses cheveux noir, sa peau blanche, sa taille, ses traits étaient si fins, il était inconcevable jusqu’à maintenant pour Mei qu’il soit européen ni même français à vrai dire… Il devait sûrement avoir apprit cette si jolie langue quelque part, mais le lycée n’enseignait pas le français. Toujours aussi surprise et la jeune fille ne savait pas quoi dire de plus ou tout du moins, elle n’osa pas parler regardant toujours le jeune homme de dos. Puis, il se retourna et la regarda, ses yeux était si bleu… tiens, comme les siens, mais nettement plus foncé ! Elle le regardait toujours, mais lorsqu’elle s’aperçut qu’il remonta quelques marches pour se retrouver devant elle, elle détourna le regard gênée. De quelle insolence avait-elle encore fait preuve, ces manière anglaises allaient vraiment la poursuivre où qu’elle aille. « Le Japon un pays constitué d’us et coutumes s’inspirant d’un certain respect mutuel » sa mère qui était aussi passé par là et qui avait du ranger ses manières européenne lui avait bien assez répété. Les joues toujours roses, elle ne savait vraiment pas quoi faire, il devait être autant gêné qu’elle. La jeune fille ferma les yeux, prit une grande inspiration pour retrouver son calme et s’inclina devant le jeune homme pour lui présenter des excuses, brèves mais qui restaient tout de même des excuses.

« Sumimasen Kurogane-san ! »

Elle avait encore perdu sa convenance japonaise et allait carrément en devenir folle. Puis elle se redressa, ouvrit lentement les yeux et esquissa un léger sourire avant de rougir de nouveau en voyant les yeux bleu foncés du jeune homme qui l’observaient. Kurogane-kun ne devait pas s’attendre à ce que la réaction de la jeune fille soit telle car il resta un moment sans rien dire. Elle n’osait plus le regarder et détourna son regard sur le côté. Que lui arrivait-il, était-elle… intimidée ? Bonne question.

Perdu dans ses pensées Keita, ne se rendit pas immédiatement compte que la jeune filles s'était arrêtée avant lui. Après qu'il l’ai remarqué le jeune homme se retourna et remonta les quelques marches qui les séparaient. Il se retrouvèrent face à face, et en l'observant de plus près, le garçon nota la présence d'un petit insecte, posée sur la joue de la jeune fille, ne notant pas la gène qu'il occasionnait chez la jeune femme par la courte distance qui les séparaient.

Ce fut lorsque qu'il voulu prendre l'initiative de chasser cet intrus, que la jeune fille se baissa brusquement, tout en s'excusant. Une fois l'insecte envolé, et Keita calmé, ces soudaines excuses provoquèrent, un sentiment d'incompréhension chez le jeune garçon qui ne savait plus que dire. Ce fut avec une sensation bizarre, la chaleur montant au visage, qu'il pris la main de la jeune fille, puis la tirant avec douceur en direction de la sucrerie promise.

Un silence lourd et pesant tapissait maintenant l'atmosphère, et ce ne fut qu'après avoir descendu toutes ces marches qu'il se rendit compte du contact tactile, et relâcha la main de la jeune fille qui n'avait alors rien prononcé.

L'ambiance se détendit un peu lors du choix des glaces, et Keita fut extrêmement surpris de l'hésitation longue.... très longue, de la jeune fille sur le choix du parfum de la friandise. Alors que lui avait déjà choisi : Glace à la fraise.

Keita observa la jeune fille qui passait en boucle devant tous les parfums, et l'expression hésitante de son visage se mit à faire sourire le jeune homme, qui ne voyait pas la glace commencer à fondre dans sa main...

Ce fut donc avec empressement qu'il décida de l'attendre sous un arbre non- loin de là, à l'ombre, au frais, au calme, bref au paradis. Ne la voyant pas venir et voyant sa glace disparaître il décida donc d'attaquer cette dernière avant qu'elle ne disparaisse complètement. Une fois qu'il l'eut terminée, il s'assoupit sans s'en rendre compte, fermant doucement les yeux...

Elle sentit le jeune homme lui prendre la main pour la tirer tout en douceur vers lui, elle resta muette comme une carpe à cause de ce geste qui lui paraissait tout à fait impromptu de sa part. Ce n’était pas désagréable de sentir la main de Kurogane-san renfermer la sienne et la tirant avec délicatesse mais la situation était très embarrassante. La jeune fille ne savait pas quoi dire à son interlocuteur qui se trouvait à côté d’elle et qui lui tenait la main. Elle avait la tête baissée et les joues rouge. Qu’est-ce qui lui prenait ? Elle avait déjà donné sa main à un garçon, bon ok, elle était plus jeune à l’époque et c’était à l’école quant il fallait se mettre deux par deux en rang. Mais cette situation était presque la même, mise appart qu’elle était seule avec un camarade de classe, plutôt mignon, en train de descendre les marches du Mont Takao par une belle journée de printemps…

Les minutes s’étaient écoulées si lentement que Mei eu cru qu’il s’était passé plus d’une journée juste pour le temps de la descente. Un silence lourd et pesant c’était installé entre les deux adolescents. Mei n’osait plus rien dire et Keita-kun ne s’était sûrement pas rendu compte du geste qui avait mis mal à l’aise la jeune fille.

Malgré cela, elle releva la tête au bout d’un certain moment et observa la végétation qui l’entourait, comme elle aurait voulu elle aussi être une plante qui ne souci de rien appart de la pluie et du beau temps… Elle avait toujours la main dans celle du jeune homme, mais elle s’était presque habituée à cette situation, aussi elle se mit à rêver tout en marchant à ses côtés, main dans la main.

Lorsque ce contact tactile fût brisé elle revint à elle et ses joues étaient redevenues rouge. Elle n’osa pas regarder le jeune homme qui se tenait à côté d’elle, et le suivit sans dire un mot devant le marchand de glace. Ouf, enfin quelque chose qui la mettait à l’aise, vu la situation actuelle, ce marchand de glace était son sauveur !

Elle se mit à regarder toute les sorte de glace qui existaient mais celle-ci n’arrivait pas à faire son choix, tout lui paraissait bon… Le jeune homme avait déjà fait son choix, pour lui c’était glace à la fraise, très bon choix, c’était le fruit préféré de la jeune demoiselle. Mais celle-ci voulait quand même découvrir d’autres parfums, surtout que ceux-là étaient tous ou presque 100% japonais ! Elle qui venait d’Angleterre, le kakigori au thé vert lui était totalement inconnu, et c’est ce parfum qu’elle finit par choisir au bout d’un long… très long moment d’hésitation avec la glace à la fraise qui était sa préférée.

Elle avait sûrement dû être longue puisque le jeune homme avait disparu de son champ de vision. Quant elle se retourna, Kurogane-san n'était plus à ses côtés, celui-ci c’était tout simplement volatilisé dans l’air. Elle commença à manger sa glace tout en le cherchant des yeux puis elle aperçu une silhouette à l’ombre d’un arbre. Elle le rejoignit en courant mais quant elle s’aperçu que celui-ci c’était assoupit, elle s’assit et finit sa glace sans un bruit. Puis elle regarda sa montre, il était déjà 17h, il fallait vraiment rentrer surtout qu’elle n’avait pas encore fait ses devoirs, bon encore, ça ce n’était vraiment pas indispensable mais elle ne voulait surtout pas rater son entrainement de Basket.

Hésitante, la jeune fille s’accroupit à côté du jeune homme qui dormait tranquillement. Puis elle se pencha vers lui - sa main était appuyée sur l’épaule du jeune homme qu’elle secoua doucement de peur de faire sursauter son camarade - et lui chuchota à l’oreille.

« Réveille toi, il est presque 17h passé… »

Elle ne savait pas quoi ajouter d’autre et attendit que le jeune homme ouvre les yeux, celle-ci était toujours accroupit à côté de lui, sa main sur son épaule.

[HRP: Désolée pour l'attente!]

« Reveille-toi !.... »

Une voix presque imperceptible.... mais familière...

« Reveille-toi !...»

*Encore cette voix...*

Une sorte d'impression de rapprochement de cette voix.....

« Réveille toi, il est presque 17h passé… »

Le jeune homme assoupi ouvrit les yeux difficilement.... la lumière de cette soirée de printemps, était aveuglante, empêchant Keita de reconnaître le visage de la fille qui le secouait....
Une sorte de pression sur l'épaule se faisait sentir et le garçon mal réveillé distingua une main..

Le jeune garçon fit travailler sa mémoire, afin de pallier à l'impossibilité de reconnaître la personne se tenant à coté de lui... Puis après quelques secondes, tous les évènements de la journée lui revinrent, lui permettant de déduire son identité...

« Kawasaki-san !..... J'espère ne pas m'être assoupi trop longtemps.. » prononça le jeune homme de manière gênée tentant toujours de s'habituer à la lumière..

Les traits du visage de la jeune Anglaise, apparaissaient peu à peu, et ce ne fut qu’une fois la vision complètement rétablie qu'il remarqua une proximité assez importante entre eux, et par réflexe, s'éloigna vivement de quelques centimètres.
Son visage venait de prendre une teinte rosée, couleur qui ne resta pas longtemps, car le jeune homme cherchant à se reprendre se releva en toussotant.

Puis garçon de son état, il tendit l'une de ses mains afin d'aider sa camarade de classe à se relever.

Le temps s'écoulant de manière usuelle, Keita pensa qu'il était temps de rentrer.
Mais cette pensée provoqua un sentiment étrange, une sorte de déception.

Et les quelques restes de glace sur le coin de la bouche de Mei, firent remarquer au jeune homme que sa dette était remboursée... Devant cette scène il ne put s’empêcher d'éclater de rire.

« Tu as l'air de t'être bien régalée ! »

Sur ces mots, les rires du jeune homme s'accentuèrent, et dans un instant d'accalmie, enleva la matière colorée du visage de la jeune sportive...

Mei avait attendu patiemment que le jeune homme se réveille. Lorsque celui-ci entrouvrit les yeux, il cligna plusieurs fois de paupières. La lumière du jour devait agresser sa vision, aussi les yeux mi-clos il demanda à la jeune fille si il ne s’était pas assoupit trop longtemps. Celle-ci secoua la tête de droite à gauche en guise de réponse et sourit à Kurogane-san en penchant sa tête sur le côté. Ils étaient tout proche l’un de l’autre, l’adolescent s’éloigna quelques peu, certainement surpris par le peu de distance qui séparait leur deux visages. Mei rougit et lui toussota, sûrement pour reprendre ses esprits. Elle avait très envie de rigoler de cette scène qui était vraiment comique sur le coup. Puis elle sourit au jeune homme et remit une mèche de cheveux qui la gênait.

Toujours accroupis, le jeune homme se releva, et proposa sa main pour aider l’adolescente à se relever. Elle saisi sa main et se releva à son tour.

« Merci ! »

Elle le remercia gaiement, puis celui-ci éclata de rire en la regardant. Mei ne comprit pas tout de suite ce qui le rendait aussi joyeux ! Mais lorsqu’il dit : « Tu as l'air de t'être bien régalée ! » tout devint plus clair. Le visage de la jeune fille avait pris une teinte rosé légèrement accentué par le fait que le garçon se soit avancé vers elle. Il avait posé sa main au coin de sa bouche. Elle avait retenu son souffle par ce geste plein d’assurance. Elle arborait maintenant une mine confuse. Elle n’osait plus rien dire. Il lui enleva les restes de la glace. Puis elle posa un regard doux sur le visage du jeune homme qui se tenait à quelques centimètres d’elle. Au moment où elle plongea ses yeux dans ses prunelles bleu océan, elle détourna son regard. Puis elle avala sa salive et demanda timidement :

« Le bus ne devrait pas tarder… on va l’attendre à son arrêt ? »

Après cette question timide, elle s’avança vers Kurogane-san et le dépassa pour ouvrir le chemin. Un sentiment d’insatisfaction venait de l’envahir. Qu’est-ce qu’il se passait entre les deux adolescents à ce moment précis ? Elle se retourna et lui sourit tendrement en penchant sa tête sur le côté en attendant qu'il la rejoigne. Elle avait joint ses deux mains derrière son dos et fermés les yeux. Le soleil venait illuminer son visage enfantin.

Le soleil de cette soirée printanière, illuminait de moins en moins le paysage environnant et la fatigue étant toujours présente malgré sa courte sieste invita Keita a accepter la proposition de sa camarade de classe, ne remarquant pas la stature de sa nouvelle amie..
Ils montèrent donc tous deux dans le bus retournant en ville..
Et ce fut dans celui-ci que le jeune homme s'endormit, seulement après un virage assez corsé sa tête se réfugia sur l'épaule de Mei.. Le temps s'écoula et ils furent arrivés..
L'adolescent fut donc réveillé par la jeune fille... Et les deux compagnons descendirent et ce fut après de brefs au-revoir qu'ils regagnèrent leurs chambres respectives..